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 i know my heart's missing a piece but it still beats Δ sora

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Sébastien de Nivral
Sébastien de Nivral
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Mar 14 Oct - 23:11




MUSIQUE – Mort parmi les vivants, et pourtant il était encore en chair et en os.
Fantôme, invisible, sa marque n'avait pas été indélébile. Il y a un an, on le regardait avec crainte dans la rue, comme si son nom et son visage avaient résonnés dans les rues de la capitale. A ce jour, il n'est plus rien. Plus rien, et c'était peut-être ce qu'il avait toujours rêvé d'être. De tyran à spectre, il n'y avait finalement plus qu'un pas.
Sébastien De Nivral, était tombé dans l'oubli après des mois de terreur dans les bas-fonds d'une ville décimée par les péchés dont il en a été, finalement, l'un des principaux acteurs.

Ce jour là était un jour particulier. Le jour du recommencement ou peut-être le terminus d'un long chapitre. Il n'osait pas conclure ce livre de suite. Il ne voulait pas avoir disparu de la surface de la terre alors qu'il s'était accroché pour survivre pendant cette longue année de guérison. Aujourd'hui était le jour où Sébastien allait retrouver Sora, coûte que coûte.
Et néanmoins, son visage n'inspirait que de la sérénité, ce calme olympique, naturel. On serait prêt à douter que son cœur ne battait pas. Pourtant... pourtant, il n'avait jamais senti de si violents coups contre l'intérieur de sa cage thoracique. Cela semblait fonctionner comme un aimant : le cœur qui cherche à s'enfuir de sa prison d'os dans le but de rejoindre sa complémentarité qui se rapprochait un peu plus à chaque pas. Sébastien avait fait le tour d'Ikebukuro, quartier qu'il avait finalement fini par connaître par cœur, et surtout le chemin qui mène à la maison. Il pensait l'avoir oublié mais au final, il était comme le visage de son amant : inscrit dans ses gênes. Naturellement, il était arrivé face à la bâtisse aux allures hantées. Abandonnée très certainement, il s'était approché du porche et avait toqué à la porte – sans grand succès.

Autrefois, la rage l'aurait remportée ; mais c'était sa faute. Alors, il n'avait pris qu'une grande inspiration avant de continuer ses recherches – ces dernières se faisant finalement concluantes, il n'avait suffit que de questionner le maigre voisinage vieillissant qui ne se souvenait ni de Sébastien, ni de leur relation. Tristement, le français avait déjà songé à visiter les hôpitaux psychiatriques de la ville – ce qu'il préférait faire plutôt que de se sentir obligé d'aller voir les cimetières ou les morgues en fin de compte.

Il s'était rendu avec un peu plus d'empressement à proximité de Shinjuku, et, une fois face au bâtiment immaculé, son cœur loupait un bond. Partagé entre l'appréhension de ce qu'il allait découvrir à l'intérieur et la hâte de retrouver le seul homme susceptible de le rendre vivant. Il passait le palier, on le regardait avec interrogation. Il s'approchait de l'accueil et demandait à voir Kitsue Sora. On lui demandait qui il était. Et sans trop réfléchir, il avait bêtement répondu Sébastien De Nivral, son fiancé.
Car sans trop réfléchir, il venait de refaire surface dans le monde des vivants. La jeune femme au nez aplati et aux yeux enfoncés semblait interloquée et, la bouche entrouverte, l'air inquiet, elle sortait un papier sur lequel était dessiné le plan de la bâtisse et inscrit le numéro de la chambre qu'il souhaitait rejoindre. Dès lors, un homme – la cinquantaine, au vu de ses cheveux poivrés – débarquait et guidait Sébastien. Il lui avait posé des questions. Mais il n'avait rien répondu, l'air totalement désintéressé. Ses pupilles étaient fixées loin devant, sur ces longs couloirs qui menaient on-ne-sait-où.
Son cœur tambourinait à nouveau, un peu plus fort. A cet instant, il voulait faire demi-tour, et peut-être rester mort. Par peur et par lâcheté, il ne voulait pas voir dans quel état il avait laissé un gamin pourtant si souriant, si aimant malgré toutes les cicatrices sur son âme bien trop de fois charcutée par un destin tragique. Que serait donc le résultat de sa nouvelle erreur ? Cette erreur idiote d'avoir traversé trop vite la mauvaise rue, cette erreur idiote de ne pas s'être relevé malgré ses poumons transpercés. C'est ici, lui disait-on alors qu'il s'enfouissait un peu plus dans ses appréhensions.

On ouvrait la porte – enfin – et une voix ajoutait : Sora, tu as de la visite.
Sébastien s'avançait lentement et lorsque la porte se refermait dans son dos, il s'était figé. Une carcasse, dos à lui, les cheveux propres et brillants – comme s'il n'y avait plus que ça à faire ici, de prendre soin de ses cheveux. Le français demeure les bras ballants, tentant de conserver cette expression impassible. Et en vain. Sa gorge le brûlait et ses yeux piquaient.

« Sora... »

Disait-il tout doucement comme s'il s'apprêtait à réveiller son amant d'un profond sommeil, d'un profond cauchemar.

Mais au final, Sébastien avait craqué. Lui qui s'était promis pendant ces longs mois de retrouver Sora et d'avoir fort, plein d'optimisme, se retrouvait à accourir jusqu'à son chevet, les deux genoux posés au sol, s'éraflant maladroitement contre celui-ci. Sa respiration s’accélérait au rythme de son cœur, ses mains remontaient jusqu'à ce visage dont il pensait connaître les traits à la perfection – mais c'était faux, ils étaient plus beaux que dans ses souvenirs. Les yeux brillants et la voix cassée, Sébastien n'osait rien dire.

« Hé... Sora... C'est moi...
C'est Sébastien...
 »

Il lâchait un mon dieu dans un souffle avant de poser sa main contre sa bouche, ravalant les quelques sanglots qui luttaient pour s'échapper après plus d'un an de séparation. « Je suis là. Je te l'avais dit. » Murmurait-il sereinement tandis qu'un sourire amoureux se dressait sur ses lèvres.
Sébastien se sentait tiraillé par des millions et des millions de sentiments, allant de l'appréhension à la culpabilité la plus profonde.

Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard 
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson 
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson 
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson 
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare 
Il n'y a pas d'amour heureux.





sébastien & sora


© kristen
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Sora Winchester
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Mer 15 Oct - 1:10



i'm giving up on you

SAY SOMETHING • Le mois d'octobre éclate à ta vitre, éparpillé en un millier de bourrasques orangées.

Ce matin, on t'a dit qu'il ferait beau - une adorable ineptie supplémentaire à inscrire dans ton registre mental de prosaïsmes insipides, doublée d'un sourire écœurant d'hypocrisie. Tu n'as pas répondu ; c'est en silence que l'interne, insolente de santé & de vulgarité, s'est occupée de lisser tes draps, de t'observer avec une commisération soigneusement étudiée, et d'emporter ton plateau petit-déjeuner intact. Nul doute que d'ici la fin de la journée, une ribambelle de médecins plus sinistres les uns que les autres défilera dans ton sanctuaire, s'opposant à grand renfort de mots à sept syllabes & à l'accent latin à ta pseudo-grève de la faim. Ton jeûne n'a pourtant rien de révolutionnaire. Tu as déjà médité sur la question : s'il fallait qu'un jour tu te dresses contre les géants de la finance qui supervisent l'établissement d'une poigne de fer, tu opterais pour l'attentat à la bombe plutôt que pour la passive-agressivité néo-hippie. & avec joie.

Tu as le regard aussi vide que le coeur ; ce matin, comme tous les autres.
Voilà deux mois à présent que ton psychiatre attitré, un brave type à l'oeil morne et à la moustache enthousiaste, a jugé préférable de t'expulser le plus loin possible de sa clinique. Tu es quasiment certain d'avoir tué dans l’œuf le peu d'amour qu'il portait à sa profession, & ses idéaux douloureusement optimistes avec - il a suffi d'une dizaine mois & d'une centaine de crises de nerfs, d'un vœu de silence trop souvent trahi par le hurlement d'agonie de tes incessants cauchemars & surtout d'une inertie consternante de ta part pour anéantir ce jeune idéaliste. C'est avec soulagement que le docteur Kuniyoshi s'est abstenu de te dire adieu, héroïquement réfugié derrière une véritable montagne de rendez-vous factices. Tu n'as pas même envisagé de t'opposer à ton transfert. A quoi bon ? Ici, ailleurs, partout ! Le monde n'est plus qu'une pâle copie en noir & blanc de ton minuscule univers à toi, amputé de ses couleurs lorsque le destin s'est amusé à te diviser de moitié.

Ce matin, tu as passé plus d'une heure et demie sous la douche, ignorant délibérément l'écriteau péremptoire qui indiquait en caractères majuscules "PAS PLUS DE QUINZE MINUTES PAR PATIENT". Personne n'a osé te rappeler à l'ordre - ou, plus vraisemblablement, tout le monde se foutait éperdument de ta consommation d'eau chaude. De fait, tu n'as pas hésité à abuser de ce pitoyable miracle de seconde zone - comme si purifier ton corps squelettique pouvait suffire à désinfecter les plaies béantes de ton âme. Tu as quitté la salle de bain aussi repoussant que tu y es entré ; tu as le visage de l'échec, l'expression déchirante d'un homme trop épuisé pour être en colère. On dit que les maux intérieurs sont les plus ostensibles : ta douleur à toi s'incarne en la laideur. Tu t'es si bien appliqué à souffrir que plus personne n'ose te regarder ; ô agonie difforme, martyre disgracieux ! Émacié & lugubre, agité nuit & jour d'un frisson perpétuel. Tu revis continuellement l'instant fatal - cette interminable seconde qui a suffi à tout démolir. C'est cette éternité qui te tuera ; alors seulement, tu prendras en enfer la place qui te revient de droit.

Tu te tiens bien droit sur ton lit, & tu t'ingénies à chasser sa voix de ta tête. Ces échos spectraux collent à ta peau moite, alourdissent le moindre de tes mouvements - le poids du survivant écrasant tes épaules, encore. Encore. Un an n'a pas suffi à alléger ton supplice ; c'est un siècle entier qu'il te faudrait, ou peut-être cinq, dix, mille. Tu ne sais pas. Tu ne sais plus ; tu as perdu le compte des secondes & de tes pas & des je t'aime que le diable lui-même te murmurait à l'oreille, juste avant qu'enfin la douce inconscience d'un sommeil artificiel ne t'emporte. Je t'aime, Sora. Je t'aime.

On ouvre ta porte sans frapper, & tu ne t'offusques pas, tu ne bouges pas d'un millimètre - le concept d'intimité est prohibé dans les hôpitaux, allant de pair  avec les rêves & les dogmes les plus fondamentaux de la guérison. Sora, tu as de la visite. Toujours aucune réaction ; si tu persistes à faire semblant de ne pas exister, peut-être que l'intrus s'en ira.

Sora, reprennent dans un souffle les intonations d'outre-tombe. Tu tiques ; tu l'entends constamment, mais rarement avec tant de netteté. Tu l'entends, juste-là, à l'arrière de ton crâne. C'est à t'en rendre fou - si tant est que tu ne le sois pas déjà.

Ton visiteur contourne maladroitement le mobilier immaculé pour venir se placer juste devant toi. Ses genoux cognent contre le carrelage lorsqu'il s'y laisse tomber, et tu t'autorises une grimace - grimace qui se pare d'allures stupéfaites lorsque, contre toute attente, l'importun te touche. Cette caresse le long de tes joues n'a rien du contact strictement professionnel auquel les infirmières t'ont accoutumé ; ces doigts fébriles qui t'effleurent, qui écorchent ton épaisse carapace de désintérêt. Hé, Sora. Réveille-toi. Réveille-toi, j'te dis. C'est moi. Tu me manques. Tu me manques tant. C'est Sébastien. J'vais me battre, pour toi.

Tu voudrais reculer, mais tu es paralysé par la stupeur ; il y a quelques mois encore, tu te serais précipité dans l'illusion cruellement réaliste qui émerge tout droit des abysses, tout droit du passé, tout droit de l'espoir qui s'est brisé, juste là où autrefois ton cœur battait en son nom. Tu cliques des yeux, une fois, deux. Ces traits fatigués, ces iris gris d'orage. Puis cette ébauche de sourire, transformé par les sanglots - il est exactement comme tu te souviens de lui. L'esprit malin qui se joue de ce qu'il reste de ta santé mentale a même poussé le vice jusqu'à parfaire le tableau ; de ses bras métalliques, généreux cadeau du gouvernement, plus la moindre trace. Il est là. Reflet fantomatique de l'homme dont tu es tombé éperdument amoureux. Je suis là. Je te l'avais dit. Ce soir, tu stipuleras à tes responsables qu'il est impératif de doubler tes doses - tu le vois toujours. Il devrait disparaître. Il disparaît toujours. Il disparaîtra cette fois, encore.

"- Non, réponds-tu simplement, réfugié derrière ton bouclier de léthargie. Tu as la voix rouillée pour l'avoir trop peu utilisée - elle s'étrangle dans ta gorge, siffle contre ta trachée. Tu saisis la main qui repose contre ton visage, la serres entre tes paumes incertaines. Chaude. Presque comme si c'était vrai. Non. Je sais que tu es mort. J'ai compris, maintenant. Tu ne peux pas être là. Tu ne le seras plus jamais."

Tu as le ton ferme & triste de celui qui n'a été déçu que trop souvent ; ouvre les yeux, Sora. Regarde. Tu peux y croire une dernière fois.


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Dernière édition par Sora Kitsue le Mer 15 Oct - 10:12, édité 2 fois
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Sébastien de Nivral
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Mer 15 Oct - 9:41




MUSIQUENon.
Juste non.
Je sais que tu es mort. Tu ne peux pas être là. Tu ne le seras plus jamais.

Sébastien ne laissait même pas échapper un sourire, même pas un sanglot. Son cœur s'était arraché en mille morceaux lorsque les mots broyèrent les maigres espoirs d'une rencontre haute en émotions – qu'il avait imaginé toutes positives. Il était peut-être temps de faire demi-tour, de tout simplement disparaître comme il aurait dû le faire au lieu de mentir pour la énième fois. Mais il ne voulait plus vivre auprès des chimères du passé, il ne voulait plus vivre aux côtés du fantôme de Sora dont il finirait petit à petit par oublier le son de la voix et la manière dont ses iris brillent dès qu'il le regardait. Il avait juste avalé sa salive, incapable de lutter contre cette nouvelle tragédie qui signait un contrat avec de nouvelles péripéties à venir. Il avait envisagé ce cas figure mais ne s'y était pas réellement préparé : il vivait dans le déni jusqu'alors, plein d'espoir quelque part. Espoir naïf, enfantin. Combien de fois lui faudrait-il pour qu'il redescende sur terre, n'aurait-il jamais appris après cette existence malheureusement menée ?
C'était une triste histoire qui reprenait son cours. La fin heureuse était loin d'arrivée et peut-être bien même qu'elle ne franchirait jamais les portes de leurs misérables destinées.

La main contre sa jumelle lui arrachait un maigre frisson. C'est vrai ; depuis quand n'avait-il pas pu toucher cet épiderme livide ? Un rêve s'était réalisé, paradoxalement, en ce même instant. Le contact est chaud, agréable, comme il s'en souvenait. Non ; en mieux. Ces deux membres métalliques qui pendaient de chaque côté de son buste, ces deux fardeaux, étaient redevenus deux choses légères qu'il pouvait utiliser avec aisance à présent. Ses deux bras puissants non pas dénués de douceur qui n'attendaient qu'une chose : pouvoir serrer cette chose étrange qu'on appelle amour. Sébastien n'était sans doute pas terre à terre lorsque Sora venait de nier son existence. Il s'en fichait. Il s'en fichait, l'année écoulée avait été suffisamment douloureuse ; il le voulait à présent, fou, brouillé ou conscient.
Il n'avait rien dit pendant ces douloureuses secondes, il avait cherché à le prendre dans ses bras, l'amenant jusqu'à lui par terre, leurs cuisses entrelacées maladroitement tandis que d'une maigre force, il entourait ses côtes et enfouissait son visage dans le creux de son cou.

Il l'aurait ramassé dans tous les états : heureux, dépressif, drogué, à présent fou. Et il serait prêt à le refaire des milliards de fois s'il s'agissait tout simplement de le sauver. Sébastien fermait les paupières de toutes ses forces car, au final, son mur de glace s'effondrait et avait eu raison de lui, s'écoulant le long de sa joue gauche, humidifiant le col de son amant. « Non, Sora, non. Tu te trompes. »

Il reculait lentement, écartant leurs deux cadavres l'un de l'autre pour planter ses pupilles grises sur le visage de Sora. Il ne savait pas comment s'y prendre. Sébastien avait déjà sauvé des vies à sa manière, mais il s'agissait d'un cas particulier face auquel il ignorait comment réagir.

C'était si simple de sauver une vie, mais si ardu de sauver une âme.

Saisissant sa paume et l'amenant contre sa poitrine – là où son cœur battait, il laissait quelques secondes à sa moitié pour réaliser que oui, son corps n'était pas encore décharné, qu'il vivait à nouveau. « Personne ne peut me tuer, tu te souviens ? Soufflait-il, je suis indestructible. Comme nous. »

Sébastien levait sa main gauche un instant pour dévoiler l'anneau en argent qui ornait son annulaire qui pendait autrefois sur une chaîne, autour de son cou. « On a survécu à bien pire, n'est-ce pas ? Pourquoi serais-je mort si facilement ? Je ne suis plus dans ta tête, Sora. Je suis face à toi. Je ne voulais pas t'abandonner, affirmait-il, je me suis accroché. Pour toi. Alors, crois-moi, je t'en supplie. »



sébastien & sora


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Mer 15 Oct - 13:14



i'm giving up on you

SAY SOMETHINGoh those lips the heavy way we used to kiss we'd set the world alight live years within a night but memories never lie tell me that i'm right tell me that i'm right i've seen it all go your way but now you fall every day your tired unfamiliar face says it all i was told even though we all grow all love will never die love's ignorant of time but those words were your own and that was long again oh that was long again i used to call you my own my dear, i used to call you my own

Disparais, implores-tu du regard.
Disparais, Sébastien. Je t'en prie, il faut que tu partes cette fois ; il faut que tu t'en ailles pour de bon. J'sais que t'es qu'une image. On me l'a répété sur tous les tons, on m'a disséqué ton accident sous tous les angles & au ralenti, encore, encore, encore. Ils ont gravé ton agonie dans ma tête jusqu'à ce que je sois incapable d'oublier. Alors va-t-en. Va-t-en, putain, sors de mon crâne ! J'en peux plus de ton absence. J'en peux plus de te retrouver et de te perdre tous les jours. J'en peux plus. J'suis éreinté de courir après ton fantôme, tu vois pas ? Epargne-moi le supplice d'un énième adieu.

Tu dois t'y reprendre à deux fois pour le regarder en face - tu t'es si bien appliqué à regarder dans le vide au long de l'année passée qu'il t'est difficile de te concentrer sur quelque chose d'aussi éphémère qu'un fantôme. Dieu sait pourtant combien tu as rêvé ce visage & surtout à quel point tu l'aimes encore ! Cette perfection lacérée par la guerre par la haine et par les sévices d'une mère plus monstrueuse encore que tous les autres - tienne, à s'en damner.

Il te prend dans ses bras.
L'étau de chaleur se referme autour de toi, incendiant tes convictions - tu te laisses glisser au sol, pesant contre le corps qui te parait douloureusement réel. Cette étreinte est si nostalgique que si tu t'autorisais à fermer les yeux, tu pourrais presque te croire un an & demi plus tôt, réfugié dans le confortable cocon d'intimité que vous aviez construit. Non, sommes-tu dans un cri qui refuse de franchir tes lèvres. Non. Va-t-en. Laisse-moi. Il pleure ; tu sens une larme dégouliner entre les plis de tes vêtements, le relief du faciès enfoui dans ton cou. Non, Sora. Non. Tu te trompes.

Tu réprimes un sursaut, ta gorge s'obstruant instantanément ; comment oses-tu, Sébastien ? Comment oses-tu revenir d'outre-tombe & te permettre encore de contrarier le peu de certitudes qu'il me reste ? Pars. Pars. PARS. Il s'écarte,  et tu restes immobile - pétrifié d'horreur. Ses iris cherchent les tiens, s'y plantent & te poignardent droit au cœur. Une flèche empoisonnée, à l'épicentre absolu de la cible : il suffira d'un instant pour que tu sombres à nouveau, torturé par la plus délectable des afflictions. Arrête. Arrête ça.

Il saisit ta main à son tour - ses doigts effilés s'emmêlent aux tiens, conduisent ta paume jusqu'à sa cage thoracique. Ca pulse, juste là ; de ce battement régulier dont tu t'étais composé une berceuse, cette mélodie d'espoir que tu désespérais d'entendre. Tu fronces imperceptiblement les sourcils, troublant ton masque neurasthénique. Personne ne peut me tuer, tu te souviens ?

Je suis indestructible. Comme nous.
Quelques syllabes murmurées qui tiennent lieu d'électrochoc ; Sébastien, l'invincible - soldat qui se relève sur le champ de bataille, reprend les armes. Réceptacle de ton amour unique, impérissable - indestructible, dit-il, & ce mot se répercute entre les murs stériles de la cellule qui te tient lieu de chambre. Tu esquisses un mouvement de recul, l'avortes aussitôt ; à son annulaire gauche brille un anneau que tu ne connais que trop bien. Et pour cause ! C'était ton serment, à toi. Pour lui. Pourquoi serais-je mort si facilement ?

Parce qu'il était plus facile de croire que le destin ait fini par se jouer de nos misérables existences que d'accepter l'idée que tu aies consenti à m'abandonner ici, Sébastien.

Je ne suis plus dans ta tête, Sora. Je suis face à toi. Je ne voulais pas t'abandonner. Je me suis accroché, pour toi. Alors crois-moi, je t'en supplie. Je t'en supplie.

Les sons se bousculent, tintamarre linguistique aux accents affreusement familiers - tu trembles, la bouche entrouverte, toujours à demi hagard, égaré, endormi. C'est un cauchemar qui s'achève ; ou peut-être bien que ce sont tout simplement les prémices du suivant. Les mots ne viennent pas, les mots ne suffisent plus - ils meurent sur tes lèvres, montent à tes yeux écarquillés en sanglots irrépressibles.

"- Quatorze mois. Tu as la voix sifflante, presque venimeuse, une lueur de rage qui s'allume au centre de la pupille. Non.  Quatorze mois, t'entends ! Tu te jettes sur lui, incendiaire, t'agrippant de toutes tes forces au tissu de sa veste. J'leur disais que tu reviendrais, que tu revenais toujours et ils m'ont prouvé que t'étais mort, ils m'ont prouvé que j'pouvais y croire tant que j'voulais ce serait jamais suffisant ! Des larmes ruissellent sur tes pommettes, s'écrasant goutte à goutte contre le carrelage. Hargneuses & désolées. Libératrices. Et tu reviens comme ça ? Tu reviens pour me dire que non, que tout ce temps, tout ce temps t'étais là, quelque part ?! T'as pas le droit ! T'as pas le droit..."

Baisse d'un ton, Sora. Tu risques d'alarmer la sécurité.
Que ta résurrection soit aussi silencieuse que ton ersatz de trépas.


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Sébastien de Nivral
Sébastien de Nivral
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Mer 15 Oct - 14:57




MUSIQUECrois-moi, mon amour. J'avais voulu rentrer ce soir. J'imaginais déjà passer le pas de la porte et m'asseoir à côté de toi sur le canapé, te serrer dans mes bras qui n'en étaient plus véritablement. Te garder contre moi et se dire que demain tout ira mieux, que demain on finira par trouver un moyen de s'échapper de tout ça. Je voulais rentrer à la maison.
Je voulais rentrer chez nous.


Au final, il n'était peut-être pas si fou que les médecins aimaient le prétendre pour alourdir leur salaire et réduire leurs heures de consultation. Combien de yens l'hôpital pouvait bien accumuler face à ces mensonges dont les gérants étaient les principaux acteurs ? Sora n'était pas dingue, Sora n'était pas un cas à part, Sora n'était pas incompréhensible, Sora était tout ce qu'il y avait de plus normal. Tu le savais et toutes ces larmes qui ruisselaient le long de ses pommettes en témoignaient : il te pensait mort et il pleure à la fois ton abandon, ton retour et ta disparition. Tu n'avais même pas le temps de lui adresser quelques mots qui pourraient expliquer cette situation étrange dans laquelle vous vous retrouviez à nouveau. C'était presque comme un jeu dont les maîtres étaient tout là-haut, ils avaient très probablement fait de vous leurs pantins favoris, les plus simples à manier parce que déjà habitués à cette souffrance injuste, visiblement. Tu ne t'es jamais plu dans la douleur mais elle est devenue le synonyme de ton quotidien : sans elle tu ne pourrais pas véritablement exister.
Tu aurais pu faire de grandes études, te marier, avoir des enfants et mourir dans l'oubli. Le nom De Nivral n'aurait jamais été maudit, méprisant.

Tu baissais les yeux, culpabilisant sans cesse que cette sensation te brûlait de l'intérieur. Il s'agissait de la toute première fois où tu te sentais incapable de le consoler, incapable de le rassurer, incapable de le faire sourire. Tu te sentais faible, démuni, tu te sentais lâche. Tu te sentais comme un échec ambulant. Tu prenais ton temps pour réfléchir à tes mots, souhaitant éviter d'envenimer la situation plus qu'elle ne l'était.

« Je devais mourir. J'étais peut-être mort. Je ne sais plus. L'accident est tellement flou. Tu soupirais d'agacement. Mais quelqu'un m'a sauvé. Je ne sais pas comment. J'ai cru que c'était toi, au début. »

Tes doigts s'emmêlaient dans ses cheveux tandis que tu le rapportais contre toi. La douceur de ses mèches t'arrachaient un sourire intérieur. On pourra vous dire ce que l'on veut : pouvoir arpenter le corps de son amant de ses mains est l'un des bonheurs les plus purs qui puisse exister. « Je voulais tellement te retrouver, tellement. J'étais enfermé dans cette pièce, quatorze mois pour survivre. Je voulais pas t'abandonner. Je suis désolé. Tellement désolé.

Pardon, mon amour.
 »

Et dans un dernier sanglot, tu embrassais sa tempe.



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Mer 15 Oct - 17:17



i'm giving up on you

SAY SOMETHINGwhat if i said i would break your heart what if i said i have problems that made me mean what if i knew i would just rip your mind apart would you let me out maybe you can stop before you start maybe you can see that i may be just too crazy to love ; you ought to know where i'm coming from how i was alone when i burned my home and all of the pieces were torn and thrown what if i said i was just too young

Quatorze mois ; douze lettres assassines & un million de cris.
Quatorze mois recroquevillé entre tes draps de nylon à répéter son nom de peur qu'on te l'arrache, quatorze mois d'inexorable déclin - tu te croyais déjà au fond du gouffre et ta chute n'en a été que plus vertigineuse encore. Quatorze mois le regard vague & le cœur en hiatus, quatorze mois à vivre & à mourir sans lui. Quatorze mois, & près de quatre cent séances de thérapie aux frais de l'état - quatre cent fois les mêmes images & les mêmes vérités meurtrières, quatre cent occasions d'accuser le choc & d'entretenir tes plaies, quatre cent coups d’œil inquisiteurs de ton psychiatre & une myriade de raisons de te pointer un flingue au beau milieu du front. Amant d'un soir puis d'une éternité, abandonné comme un chien envahissant à l'aube des vacances scolaires. Comme un enfant en bas-âge qui apprendrait tout juste à marcher & dont on aurait lâché la main trop vite ; si jeune & déjà cynique, tellement instable & toujours là. Pour lui. Pour vous.

On t'a qualifié de fou, t'octroyant une nouvelle étiquette à inscrire à ton palmarès : martyr, traître, malade mental. Et pourtant, l'illusion que les médecins se sont tant appliqués à détruire se tient devant toi en chair & en os - pourtant il a suffi qu'il te serre dans ses bras pour éveiller à nouveau tes instincts les plus primaires, suffi de sentir sous tes doigts la pulsation régulière dont à l'époque des jours heureux tu connaissais la moindre note. Tu n'es plus engourdi du tout ; au contraire, tu es tellement conscient que c'en est presque insupportable. Les données s'emmêlent & le mobilier tangue, le visage de ton amant rendu flou par tes larmes. Tu t'agrippes à ses vêtements comme dans l'espoir de l'empêcher de s'en aller une nouvelle fois, tes phalanges crispées sur le tissu - l'oxygène brûle dans tes poumons, carbonise ta rancœur.

Tu voudrais lui hurler qu'il peut aller se faire foutre, bâtard, t'avais juré que tu me laisserais jamais, que tu ne veux pas de ses explications & surtout que tu ne lui pardonneras jamais - mais tu pleures. Sanglots de douleur & de joie, inextricablement mêlés ; à l'image de votre histoire, à toi, à lui. Tu pleures. Je devais mourir. J'étais peut-être mort. Je ne sais plus. l'accident est tellement flou. Mais quelqu'un m'a sauvé. Je ne sais pas comment. J'ai cru que c'était toi, au début. Tu te crispes instantanément, l'étincelle de rage ravivée - ainsi donc, il existe une personne, là, dehors. Il existe une personne qui savait qu'il était en vie et qui n'a pas jugé bon de t'en informer, il existe quelqu'un qui aurait pu t'épargner cette incursion en enfer & qui s'en est abstenu. Quelqu'un qui est devenu son héros à ta place. Tu refoules instantanément ces réflexions toxiques, t'abandonnant au présent - plus tard. Tu te pencheras sur la question plus tard.

Je voulais tellement te retrouver, tellement. J'étais enfermé dans cette pièce, quatorze mois pour survivre. Je voulais pas t'abandonner. Je suis désolé. Tellement désolé. Pardon, mon amour.

Ses lèvres effleurent ta tempe, & c'est ce baiser qui t'achève.
Mon amour, dit-il. Plus d'un an de solitude, plus d'un an de mépris & tu meurs dans son étreinte ; entre ses bras, tu es à la maison.

"- Est-ce que tu vas encore disparaître ? Gémissement plaintif d'un animal qu'on égorge, d'enfant qu'on punit. Ressaisis-toi, Sora. Relève-toi. Est-ce que tu vas t'en aller et que ne reviendras pas, une fois de plus ? Tu laisses tomber ta tête contre son épaule - un acouphène strident grandit en intensité, se répercute dans ton crâne. Est-ce que j'suis fou ? Ils ont dit que j'l'étais. Ils ont dit que j'l'étais parce que j't'attendais... Sébastien. Tu butes sur son prénom, déglutis péniblement. Et j'les ai crus."


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Jeu 16 Oct - 18:57




MUSIQUE – Tu serrais les poings sans vraiment en connaître la raison. Peut-être un doux mélange de frustration, d'incompréhension et de culpabilité grandissante. Tu ne voulais même pas comprendre que tu tenais dans les bras un adolescent que tu avais brisé de tes propres mains, de tes propres mots, grâce à tes propres actes. Tu ne voulais même pas réaliser que tu avais fait de lui un fou, un gamin interné parce qu'il t'avait attendu trop longtemps, tandis qu'on te prétendait mort et que le monde continuait de tourner. Seule l'horloge de Sora s'était arrêté, votre amour dans un hiatus à l'apparence interminable car, mort, tu ne pouvais plus le compléter, tu ne pouvais plu l'aimer comme un être humain. Tu étais un fantôme qui ressurgissait et pourtant tu demeurais dans cet égoïsme qui t'avait toujours caractérisé : tu voulais juste le sortir de là, que vous recommenciez cette vie que vous aviez entamé il y a de cela plus d'un an. Cette vie chaotique, minée. Vous vous faisiez exploser les jambes mais vous continuiez en rampant lamentablement sur le sol crasseux du chemin qui mène à votre destination fantasmée : le repos.

Ta main finissait par se perdre entre ses mèches pour la seconde fois, gouttant au bonheur de pouvoir caresser chaque parcelle de son corps tout en souriant brièvement en sentant le poids de son crâne contre ton épaule. Cet appui que tu attendais tant. Est-ce que tu vas encore disparaître ? A quoi bon ? Est-ce que je suis fou ?
Tu t'écartais de lui, debout désormais, la lumière du jour effleurant ton dos au travers d'une fenêtre sans doute verrouillée pour éviter les escapades des patients – ou plutôt devrait-on dire, détenus. Tu devais lui apparaître, en cet instant, comme une silhouette sombre encadrée par un halo lumineux.
Tu devais lui apparaître comme un revenant. Mais tu le regardais avec cette même expression que tu arborais il y a de cela déjà un an, au cœur d'Atlantide, avec ton menton relevé et tes yeux gris transperçant.

« Alors quoi ? Lançais-tu de but en blanc avec une once de froideur dans le timbre. Tu vas rester ici ? »

Tu lâchais un soupire soudain avant d'aller frotter frénétiquement ta nuque, l'air presque agacé avant de ressaisir ton plus grand sérieux. Ton terrifiant sérieux, quelque part.

« Si tu veux continuer à les croire, vas-y. Reste enfermé là à pleurer. A m'attendre.
Ou alors viens avec moi.
Viens avec moi, on s'en va. On s'en va et on reprend notre chemin.
Tous les deux.

Vivants.
 »

Tu n'ajoutais rien de plus, seul un regard insistant persistait tandis que ta main se tendait doucement vers lui. Il pourrait la saisir, et tu pourrais le relever, l'amener vers toi, l'embrasser, le tirer de là, lui permettre de s'échapper.
Lui permettre de recommencer là vous aviez tous les deux échoués. Parce que personne ne mérite de finir entre quatre murs trop blancs qui finiront véritablement par vous rendre fous.

Parce que tout le monde à le droit à deux choses : aimer.
Et croire.



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Ven 17 Oct - 21:23



i'm giving up on you

STANwhere are you now are you lost will i find you again are you alone are you afraid are you searching for me why did you go i had to stay now i'm reaching for you will you wait will you wait will i see you again

Heureux les insensibles : l'amour nous tuera tous.
A vous les romantiques, les sentimentalistes & les doux optimistes ; arrêtez ça, vous êtes foutus ! On vous méprisera écrasera détruira comme tous les autres - et quand vous supplierez l'amour de vous tendre la main, où sera-t-il, dites-moi ? Où sera-t-il, le bel amour, divin & magnanime ? A vous, les jeunes parents trop fiers & les enfants à qui on n'a rien appris ; stop ! Stop, reculez ! On vous crachera au visage et on vous brisera le cœur ! A quoi bon vous investir vous consumer & vous abandonner dans ce suicide organisé ? Ecoutez, c'est déjà fini, la partie est perdue avant qu'elle n'ait seulement commencé - personne ne gagne à ce jeu-là. A vous, à toi. A nous.

Dis, Sébastien. Est-ce que j'suis fou ? Tu sais, tu sais, j'savais bien que tu reviendrais pas. Pourtant j'ai fait semblant, tu sais. J'me suis levé tous les matins pendant deux mois en me répétant que t'allais rentrer à la maison, que t'allais me  serrer contre toi, que t'allais me dire que tu m'aimais. J'ai rien dit à personne, tu sais. J'ai pas appelé James. J'ai pas appelé Kyo. J'ai pas appelé Mei. En fait j'ai appelé personne. J'suis resté là, et je t'ai attendu. Je t'ai attendu, parce que qu'est-ce que j'pouvais faire d'autre, dis-moi ? T'aurais fait quoi à ma place, hein ? T'aurais accepté ? Parce que moi j'pouvais pas y croire, j'pouvais pas juste me dire que ça y est t'étais mort, que ça y est j'devais apprendre à vivre sans toi. J'pouvais pas, t'entends, j'pouvais pas ! A quoi ça rime, tout ça ? A quoi ça rime ? Tous ces mots ces rêves ces espoirs stupides & puis ces gens dehors, et puis le monde qui continuait de tourner, tu te rends compte ? Tu te rends compte que la vie continuait sans toi, sans nous, tu réalises ça Sébastien ? Tu réalises que c'est pas toi, que cet accident a tué ? Dis, mon amour, est-ce que j'suis malade est-ce que j'suis taré est-ce que j'suis dangereux ? Parce que tu sais ils l'ont écrit, tout ça, sur leurs putains de dossiers, quand j'leur parlais de toi. Pourtant j'en avais pas envie, tu sais, de leur dire. Moi c'était à toi que j'voulais parler, c'était à toi que j'voulais dire que ça pouvait pas fonctionner comme ça, c'était à toi que j'voulais dire de revenir. Dis, Sébastien, tu m'disais que tu m'aimerais jusqu'au delà de la mort. Est-ce que c'était vrai ? Est-ce que tu m'aimes encore, maintenant ?

C'est vrai, tu les as crus ; dieu sait qu'ils payeront.
Ses doigts s'emmêlent dans tes cheveux - ce geste nostalgique te ramène loin en arrière, à des jours douloureusement plus heureux. A l'époque des rires & des promesses, des nuits dénuées de cauchemars. L'âme immaculée & les yeux brillants, indifférent encore à la cruauté du monde. Tu te rappelles de l'expression qu'il arborait, là-bas, dans la chambre d’hôtel qui quelque part est devenue un sanctuaire hautement controversé - son sourire, ta peau brûlante. Ton corps s'embrase contre le sien ; il se souvient.

Alors quoi, assène-t-il impitoyablement. Tu vas rester ici ?
Il s'est écarté, nonobstant le fait que tu aurais largement préféré mourir dans ses bras - sa silhouette se découpe dans la lumière, conférant une dimension mystique à sa position. Tu te rétractes instantanément, ton regard trouble fixé sur ce que tu discernes de son visage, en contre-jour. Tu l'ennuies, tu le vois bien ; & c'est cet agacement manifeste qui te prouve qu'il est bien en chair, en os, en personne. Si tu veux continuer à les croire, vas-y. Reste enfermé là à pleurer. A m'attendre. Il est bien là, l'homme qui t'a tendu un revolver & qui t'a proposé de te faire sauter la cervelle, le tyran, le tortionnaire. Tu retiens un couinement, les poings serrés. Ou alors viens avec moi, reprend-t-il.Viens avec moi, on s'en va. On s'en va et on reprend notre chemin. Tous les deux. Vivants.

Coup de grâce - il te tend la main.
& tu pourrais tout aussi bien ne pas la prendre. Tu pourrais tout aussi bien te recroqueviller & te fondre dans la certitude que tout est fini, que le pire est dépassé, qu'on ne te l'enlèvera plus jamais. Tu pourrais tout aussi bien pleurer encore, pleurer à t'en déchirer la rétine & à t'en déshydrater ce qu'il te reste de cœur. Tu pourrais tout aussi bien te laisser crever ici comme tous les autres patients ; mais il te fixe. Il te fixe & tu te lèves péniblement, comme un pantin désarticulé. Ta paume hésitante cherche la sienne. S'y agrippe enfin.

"- Sors-moi d'ici. Sors-moi d'ici Sébastien vas-y tue-les tous. Tue-les tous. Sors-moi d'ici."


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Dernière édition par Sora Winchester le Mer 19 Nov - 2:13, édité 1 fois
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Mar 21 Oct - 5:36




MUSIQUEI'm bulletproof, nothing to lose, fire away, ricochet, you take your aim, fire away.

Sors moi d'ici.

Sors moi d'ici.

L'ordre, la résurrection. Qu'importe la portée des mots : tu le feras. Tu le feras parce que c'était ta promesse. Ta promesse, ton engagement, ton contrat à vie. Ta vie contre la sienne, jamais détaché de l'un et de l'autre. Qu'importe les sacrifices, les innocents. Vous étiez indestructibles au travers de votre malheur, au travers de votre amour égoïste, de votre amour assassin.
Tu pouvais pas.
Qu'importe ce qu'il aurait dit : tu pouvais pas le laisser ici. Tu pouvais pas.

Tu serrais sa main dans la tienne avec force, de cette poigne violente et douce à la fois, caractéristique de tes traits les plus contradictoires et pourtant complets. « C'était la seule chance que tu avais de mourir Sora. Murmurais-tu tout doucement en plantant tes yeux gris comme des crochets dans les siens. Tu l'as raté et tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même car désormais j'irai partout où tu iras. Ta voix prenait doucement un timbre plus assuré. J'te ferai vivre un Enfer s'il le faut mais t'as pas le droit de crever comme ça. »

Et un maigre sourire s'étirait sur ton visage pourtant morose, tirant sur son poignet pour le redresser d'un coup. Quand vos corps s'étaient écorchés l'un contre l'autre, tu te sentais revivre. Comme si vous veniez de connecter vos poumons, votre cœur, l'ensemble de votre organisme qui ne faisait désormais plus qu'une seule et même entité ; indestructible, destructrice.
« On pourrait te retirer à moi par tous les moyens, je te retrouverai, et je te récupérerai. On s'est détruit mais nous sommes les seuls à savoir où sont les pièces égarées. »

Ton visage reculait, ta main s'abandonnait le long de sa pommette et tes yeux semblaient presque briller. C'était con, tout ce qu'on pouvait faire pour un être humain. Un animal qui vous aime vous donne l'impression d'être unique au monde. Et combien d'hommes sont capables de faire ce même effet ?
Un seul ; un seul et unique.

« On va sortir d'ici et les récupérer. »

Vos lèvres s'effleurent avec une chasteté inconditionnée. Tu voulais délecter chaque centimètres qui te séparaient de lui après une attente trop longue, trop constante, une attente qui a creusé dans ton âme.

Tu t'approchais de la fenêtre et tentais de l'ouvrir : en vain. Verrouillée, coincés là comme du bétail prêt pour l'abattoir. Tu tiquais avant de retourner au centre de la pièce. Vous ne pouviez décidément pas détruire la vitre et sauter. Il faudra combattre le feu par le feu. Tu saisissais la main de Sora et vous vous approchiez de la porte.
La seule véritable sortie de ce purgatoire.

« Je n'ai peut-être plus ces deux fardeaux robotiques qui faisaient ma force mais je vais réussir à te protéger.
Fais-moi confiance.
 »

Tu regardes le panneau de bois qui s'offrait à vous.

« Prêt ? »



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Dim 26 Oct - 18:23



i'm giving up on you

JE VOULAIS METTRE TITANIUMcut me down but it's you who'll have further to fall ghost town and haunted love raise your voice sticks and stones may break my bones i'm talking loud not saying much shoot me down but i get up

Il a toujours su quoi te dire, Sébastien.
Ensorcelés par sa voix, les mots les plus élémentaires sont ceux qui ont le plus de pouvoir ; discours assassins & salvateurs, gravés dans ta mémoire. Au diable la psychanalyse & la thérapie aux électrochocs - c'est une résurrection par la parole que ton amant est en train d'exercer. Il y a tant de façons de dire je t'aime ; on devine parfois la tendresse dans le plus insignifiant des gestes. Certains se contentent d'un sourire, d'une caresse, d'un mange un peu, repose-toi, comment tu vas ? adroitement placé au détour d'une phrase - d'autres s'inquiètent, insistent, se révoltent. Quelques-uns hurlent, s'opposant à ceux qui se taisent tout à fait ; j'irai partout où tu iras. J'te ferai vivre un Enfer s'il le faut. Ce serment d'outre-tombe t'arrache un frisson : l'enfer, tu l'as vécu, c'est vrai. Tu as appris par cœur le moindre de ses tourments & tu les as apprivoisés - l'enfer, c'est un monde glacial et désolé, c'est un monde sans lui. T'as pas le droit de crever comme ça.

Il te sourit, te relève brutalement.
Il a su quoi te dire quand Arisa est morte - tu as dès l'origine préféré l'exprimer de cette manière, lorsque par malheur tu venais à y songer. Est morte, & non pas a été assassinée. Quelque part, il t'était plus facile d'atténuer l'impitoyablement déchirement de ton âme en abusant de ces vulgaires tours de passe-passe linguistiques ; il a su quoi te dire quand tu as appris qu'il avait couché avec James Winchester, su quoi te dire quand on t'a révélé qu'il te mentait depuis le premier jour. Su te calmer & t'enrager, t'anéantir & te reconstruire, apaiser tes cauchemars - & tu pliais complaisamment sous le joug de son omniscience. On pourrait te retirer à moi par tous les moyens, je te retrouverai, et je te récupérerai. On s'est détruit mais nous sommes les seuls à savoir où sont les pièces égarées. Politicien, menteur, amnésique, mauvais joueur - insensible & fou de toi. Sébastien, c'est ton oxymore ; & tu l'aimes tant. Tu l'aimes tant. On va sortir d'ici et les récupérer.

Il t'embrasse - ses lèvres se confondent avec les tiennes, les effleurent avec une douceur qui accentue plus encore ta frustration. C'est un baiser d'amoureux timides, un baiser d'enfants, un baiser d'adieu ; un baiser de trop, insuffisant pourtant. C'est une seconde à peine - une éternité supplémentaire, & tu t'y perds encore. Sors-moi d'ici, as-tu ordonné, abominablement impérieux. Au diable les obstacles, au diable le gouvernement, au diable les médecins ; tu n'as pas l'intention de laisser des considérations aussi bassement matérielles entraver le peu d'espoir qu'il te reste. Il s'écarte à nouveau, essayes vainement d'entrouvrir la fenêtre que tu sais verrouillée - Sébastien est optimiste. La surveillance de tes geôliers a beau s'être nettement relâchée depuis ton transfert, tu as bien conscience du fait qu'ils ne commettraient pas une erreur aussi vulgaire. Il saisit ta main, t'entraînes vers la porte ; je n'ai peut-être plus ces deux fardeaux robotiques qui faisaient ma force mais je vais réussir à te protéger. Fais-moi confiance. Tu lui jettes un coup d'oeil indécis, encore un peu engourdi - c'est pas vrai, ça peut pas être vrai. Tu déglutis. Prêt ?

Pour toi, Sébastien ? Toujours.
Tu effleures la porte du bout des doigts, les retires aussi brusquement que si le bois grossièrement poli t'avait brûlé - tu n'es pas certain de ce qui t'attend dehors, pas certain de disposer des forces nécessaires pour affronter Tokyo. Tu te cramponnes à son bras, accordes un dernier regard à ta chambre ; ses murs nus & ses draps immaculés, son mobilier si désespérément impersonnel. C'est ce triste décor qui achève de te convaincre - plus jamais, te promets-tu en silence. Plus jamais.

"- Mon psychiatre risque de ne pas beaucoup apprécier, laisses-tu échapper dans un murmure. Je suis un spécimen dangereux à ne libérer sous aucun prétexte. Il paraît. Tu te mords la langue, réprimes un tremblement. Et tu es supposé être un produit de mon imagination."


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Lun 27 Oct - 18:20




MUSIQUE – La main reposée sur la porte, et d'un coup, tu pousses. Tu peux entendre le frottement du panneau contre le sol, sentir l'interrogation des quelques regards auxquels tu ne réponds que d'un bref coup d'oeil perçant. Tu peux les tuer, tous. Médecins, patients. Patoger dans le sang flasque sur le carrelage, laisser les traces de tes chaussures jusqu'à la sortie et sur les trottoirs de Tokyo. Laisser les familles déboussolées et perdues, laisser les gens pleurer le sort des défunts. Tu pourrais froidement faire la une des journaux et des médias pour avoir causé un massacre dans un hôpital.
Mais honnêtement, qui s'en souciera ?

Nous sommes tous des merdes à qui on fait avaler des conneries et des conneries d'un bout à l'autre. On vous parle de mort, on vous parle de guerre, on vous parle de violence, on vous parle d'hécatombe, est-ce que vous vous en souciez ? Non.
Hey, l'être humain est égoïste, j'pense qu'on vous l'a assez répété.

Alors, nous aussi on sera égoïstes. Nous aussi, on sera assassins plutôt qu'assassinés.
On sera gagnants au milieu des perdants, parce que Tokyo est un champ de bataille : seuls les plus forts restent debout.

On a commencé à passer entre les quelques vies perdues, on a commencé à esquiver les quelques médecins qui nous interpellent. On entendait des Hey, revenez. Où allez-vous comme ça ?! Appelez la sécurité ! Attrapez-les !

Les pas s'accélèrent sous la pression jusqu'à ce que vous commenciez à courir à la recherche de la sortie, dévalant les escaliers, agrippant avec fermeté le poignet de Sora qui ne ferait sans doute rien de plus que de te suivre. Au tournant, vous tombiez nez à nez avec un homme. Un homme qui visiblement, n'avait rien de plus que ses bras pour tenter de vous empêcher à passer. Mais dans un instant de panique, tu tires.
Tu tires et son crâne explosé littéralement dans tout le couloir. Tu n'avais même pas remarqué tu avais dégainé ton arme, ni que tu avais appuyé sur la gâchette. Ton cœur s'était arrêté de battre, ton esprit s'était éteint et, une fois face à la réalité, tu déglutis.
Tuer, tuer, tuer. C'était autrefois une obsession, aujourd'hui c'était un fardeau. « ... Tch. »

Tu fermes les yeux sur le cadavre gisant au sol avant de reprendre le chemin, manquant de glisser maladroitement sur le liquide pâteux.

Mais peu importe ; aujourd'hui tu n'es qu'une illusion, que le fruit d'une imagination perturbée. Qui cherchera Sébastien De Nivral présumé mort ? Qui se souciera d'un adolescent qui s'est échappé d'un hôpital dont les chambres étaient déjà toutes occupées ? Qui se souciera de la mort d'un infirmier ?
Personne.

Personne ne sera là pour vous, pour eux.
C'est chacun pour soi.

« La sortie de secours. Elle est où ?
Faut qu'on passe par là.
 »



sébastien & sora


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Mar 28 Oct - 0:24



i'm giving up on you

STILLand i'm just the same when all the love has gone away and passion stares me in the face could i walk away here's hoping you'll help me to be brave devotion save me now i don't wanna stray from the hallow ground

Le docteur Kuniyoshi te qualifiait affectueusement de gosse à problèmes.
En dépit de l’écœurant paternalisme de la formule, il n'avait pas tout à fait tort ; vingt ans à peine, et déjà en morceaux. Amouraché d'un défunt - d'un sociopathe, d'un assassin, d'une malédiction. Tu as été confronté aux aspects les moins reluisants d'une existence humaine bien trop tôt pour être seulement en âge de les comprendre - après tout, qu'est-ce qu'on sait, à vingt ans ? Gosse à problèmes ; un matricule peu valorisant, griffonné à la va-vite en marge de ton dossier. Il écrivait beaucoup, Kuniyoshi - tu n'as jamais réellement su à qui, ni dans quel intérêt. Ce pauvre type un peu trop enthousiaste semblait trouver dans ton silence obstiné une source inépuisable d'inspiration - quelques coups d’œil faussement désinvoltes aux feuillets éparpillés sur son bureau ont cependant fini par te renseigner sur la nature de ses rédactions : ton deuil. Analysé sous toutes les coutures, en trente-cinq dimensions, en prose, en vers, à tous les temps - à grand renfort d'adverbes, d'adjectifs & de tournures grandiloquentes, disséqué avec une précision chirurgicale. Gosse à problèmes, oui ; pas d'amis ni de famille, mais un millier de sédatifs pour compenser leur absence, administrés de gré ou de force par les larbins de ton psychiatre.
C'est lui que tu tueras en premier.

Il t'est étrange d'être agrippé ainsi à son bras, & non pas à l'imitation métallique à laquelle tu avais fini par t'habituer. Tu as l'impression d'être de nouveau l'adolescent à demi suicidaire qui anesthésiait ses angoisses à grands cocktails d'héroïne ; ne me laisse pas ici ne m'abandonne plus j'sais pas faire ça sans toi tu sais j'ai oublié comment ça marche me lâche pas dis me lâche pas. Tes pensées éclatent en un capharnaüm assourdissant lorsque ton amant pousse enfin la porte de sa main libre, t'entraîne dans le couloir. Tu passes sans les voir devant les visages incrédules des quelques camarades vaguement conscients de ton existence que tu côtoyais malgré toi - c'est d'abord leur regard hanté qui les différencie des médecins, puis leur silence. Ils se taisent quand tu zigzagues entre eux, saluant ton départ d'un silence presque respectueux. Le personnel t'interpelle, par contre ; où croyez-vous allez comme ça arrêtez-vous veuillez revenir immédiatement monsieur ça suffit. Tu n'écoutes pas. Tu cours. La clinique est un labyrinthe ; dédale de couloirs, assortis de leurs escaliers. Tu t'y es perdu suffisamment souvent pour avoir une idée assez précise de comment retourner à ta chambre - mais tu n'y reviendras pas. Ni aujourd'hui, ni jamais.

C'est une silhouette familière qui finit par s'interposer.
Tu ne te rappelles pas tout à fait de son nom - Matsura ? Matsuri ? Amatsuki ? Peu importe. C'est un nouvel interne, major de sa promotion fraîchement débarqué de sa province & débordant d'optimisme ; de ces imbéciles qui se penchent encore sur ton cas. Il est à peine plus vieux que toi - de cinq ans, à tout casser. Il t'apporte ton plateau-repas quotidien de temps en temps ; puis il parle, s'efforce d'outrepasser ton mutisme. Sa grand-mère lui manque. Il se marie l'été prochain. La pluie le déprime. Il est allé au cinéma il y a trois jours. Tu lui rappelles son petit frère.

La balle l'atteint juste entre les deux yeux.
C'est sans émotion que tu observes son corps s'écrouler & le sang gicler sur les murs immaculés. Voilà qui te facilite la tâche : tu sauras comment il s'appelle dès demain matin, lorsque son meurtre fera la une des journaux. Assassiné par un mystérieux visiteur armé d'un revolver au sein même d'un hôpital psychiatrique ! Tu entends déjà les journalistes s'auto-féliciter de disposer d'un sujet aussi croustillant à offrir à l’œil avide du public. Tu enjambes le cadavre sans une once de compassion - il n'aura pas souffert. Tu t'élances à nouveau. La sortie de secours. Elle est où ? Faut qu'on passe par là. Il a l'air inquiet, Sébastien ; plus affecté que toi par l'urgence de la situation. Toi, tu es en pilotage automatique, assommé par le choc de sa résurrection. Tu ne sens rien. Tu n'as même plus peur.

"- Il y en a une quelque part au deuxième étage, juste après la cage d'escaliers, réponds-tu d'un ton absent, douloureusement inadéquat. Avec une échelle. Tes doigts serrent les siens avec force, comme pour vérifier qu'ils sont bien là. Un pas, quinze, cent. Mais je crois qu'ils sont sensés la verrouiller."


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Sam 1 Nov - 14:16




MUSIQUE – Perd pas espoir, Sora.
Perd pas cette pauvre chose qui nous empêche de chuter du haut du ravin. Lâche pas cette dernière branche avant. Lâche pas, reste avec moi, mets-y toutes tes forces, tout ton amour. J'pourrai plus jamais envisager de vivre sans ta présence à proximité. J'veux respirer le même air que toi, la même pollution, le même poison. J'veux qu'on vive ensemble, qu'on souffre ensemble. J'suis un homme maintenant, regarde. Regarde c'que t'as fait de moi ; un faible. Mais j'me suis jamais senti aussi fort. Alors, tu comprends ? Tu comprends pourquoi j'dois te capturer, te séquestrer dans ma vie ?
Tu me fais me sentir fort, tu me fais changer, tu me fais aimer.

Vous preniez les couloirs comme ceux d'un labyrinthe, allant ici et là où le hasard vous guidait jusqu'à ce qu'un chemin se trace doucement vers votre échappatoire. Une échelle et une porte sécurisée, mais jamais assez quand on est aussi stupide et déterminé que toi. Tu donnes un coup de pied dans la porte. Une fois, deux fois, trois fois. Tu sens le coup remonter le long de ta jambe comme un choc électrique. On entend tes râles accompagner chaque fois que tu la heurtes.
« Putain. » Tu siffles entre tes dents, peu sûr de ce que tu fais, en fin de compte. Tu vises la poignée avec ton arme mais rien n'y fait ; tu ne peux pas tirer. Peut-être que tu es devenu phobique, effrayé par le son de la détention. De ce bang qui a tué Laam, de ce même bang qui aurait pu tuer ton amant à maintes reprises par ta propre et unique faute. Ta respiration est plus forte que les battements de ton cœur. Et au moment où tu abaisses ton canon, tu l'appelles ; « Sora. »

Ca pourrait être la fin dès le début.
Tu attrapes son visage entre tes mains jusqu'à ce qu'il s'abaisse. Tu sens sa peau, cette peau qui te faisait fantasmé à l'époque où tu n'étais plus capable de ressentir la chaleur humaine au travers de tes doigts. Pourtant tu te rappelais de cette douceur comme si tu ne t'étais jamais arrêté de le toucher. Tes pouces étirent légèrement ses joues, ton front s'appuie contre le sien, suant. Tu respires fort contre sa bouche et tu l'embrasses presque furieusement, un baiser trop longtemps contenu. « Je t'aime. » Lances-tu de ta voix rauque.

« On va sortir d'ici. »

Plus de temps pour étaler ton amour, tu le tires et l'éloignes de la porte, revenant sur vos pas, jusqu'au hall d'entrée, là où on vous attend très probablement. Là où la police ne devrait pas tarder à débarquer. Mais quelle importance ? Tu es mort, apparemment. Et il est fou.
Qui se souciera de votre disparition ?

Face aux regards interpellés, bousculés, effrayés, tu continues de menacer autrui à l'aide de ton arme, bougeant ton bras dès qu'un mauvais geste te fait tiquer. Tu tueras le premier qui l'approche. La grande porte était face à vous, il ne suffisait que de tendre le bras et de la pousser.

« Sors, je te suis. Et on court.
Ca fait longtemps qu'on a pas fait ça, hein ?
 »

Tu souris, mêlant l'amusement au sérieux de la situation.



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Sam 8 Nov - 19:54



i'm giving up on you

HALLELUJAHi'm driving too fast i'm driving too far i'd like to change my point of view i feel so lonely i'm waiting for you but nothing ever happens and i wonder i wonder how i wonder why yesterday you told me 'bout the blue blue sky

SALUT:

Nous sommes tous affamés de quelque chose.
Nourriture, vengeance, sécurité ; il existe une faim, craquelant les os & rampant sous la peau, que nuls mots de réconfort ne sauraient satisfaire. Tu es l'un des plus malchanceux de ces misérables mendiants - affamé d'amour. Tout commence avec une démangeaison au niveau du cœur, agaçante, mais facile à ignorer. Puis tout d'un coup, tu te retrouves à fixer avec envie un stupide couple de tourtereaux comme il y en a des centaines partager un dessert à la brasserie du quartier, & tu te sens irrémédiablement vide ; comme si, dieu sait comment, tu t'étais si bien appliqué à te concentrer sur des détails triviaux de ton quotidien que tu avais oublié à quel point tu es solitaire, et sans crier gare, cette isolation devient le seul sujet qui importe. De pair avec cette soudaine lucidité viennent les premiers jours de famine - tu sais que tu as besoin d'être complété, mais il ne s'agit pas d'un procédé aussi simple que d'avaler quelques écœurants morceaux de viande et de retourner à la vie dont tu n'as jamais réellement profité. Tout d'abord, tu perds le sommeil. Puis tes cheveux. Puis l'espoir, par copieux lambeaux de chair arrachés directement à ton squelette. La faim s'empare du tribut qui lui revient de droit ; elle te fait croire qu'elle t'appartient, alors qu'en vérité, c'est elle qui te consume. Ressentir le manque pressant de quelqu'un que l'on a encore jamais rencontré est terriblement injuste. La douloureuse prise de conscience du fait que le bon, l'élu, pourrait être quelque part dans la foule à attendre le moment idéal pour débouler dans notre triste & courte existence blesse comme un uppercut droit dans le visage ; c'est une obsession, puis une agonie qui n'en finit plus. Peut-être que je le rencontrerai demain, on se répète en silence, dans le plus grand secret. Peut-être qu'il viendra. Peut-être qu'il frappera juste à ma porte, comme si de rien n'était. Dans ton cas, il s'agissait d'un genre particulier de coups : trois cartouches de revolver, en plein dans les poumons.

Tu ne savais même pas que tu l'avais attendu jusqu'à ce qu'il t'embrasse pour la première fois. C'était un mouvement des plus hasardeux, une erreur enfantine - mais c'était l'erreur qui avait suffi à rendre tout le reste d'une perfection incomparable. Soudain, l'univers lui-même avait un sens : tu n'étais pas conscient du fait que tu étais en train de le chercher, mais tu avais découvert un trésor. Presque rien, juste une étincelle ; un sourire au fond des yeux de l'homme qui était si froid. Bientôt, cela ferait deux ans passés, et pourtant tu n'as jamais été capable d'oublier ses mains sur ta peau, brûlantes au cœur de l'hiver lugubre qui l'avait ramené vers toi. Il s'agit d'un souvenir lumineux, en dépit la nostalgie qu'il te coûtait d'y penser - un de tes préférés. Après tout, tu n'en as pas beaucoup. Et Dieu sait que tu t'en fiches éperdument ; il te suffit.

Et il se tient devant toi, serrant à nouveau tes doigts frêles entre les siens.
Plus rien d'autre n'a d'importance - oui, il s'était débrouillé pour simuler son propre trépas, délibérément ou non. Oui, selon la loi & l'expression des internes, il était en train de te kidnapper de l'hôpital où l'on t'avait jeté par sa faute. Oui, il venait juste d'assassiner un garçon qui aurait pu devenir ton ami. Oui. Tu sais tout ça. Tu sais très bien, mais il est là ; effrayé & plus maigre que tu ne l'as connu, tellement pâle qu'il se confond avec le mur immaculé des couloirs, mais présent, et vivant. Tu es entier de nouveau - une bonne fois pour toutes. Tu es si occupé à le contempler que tu ne te rends pas immédiatement compte que vous avez atteint la porte susdite - fermée, comme tu l'annonçais. Tu te tiens fermement sur tes deux jambes, t'efforçant de ne pas t'écrouler. Ton amant frappe l'inébranlable panneau, aussi fort qu'il le peu ; tu pourrais lui dire que c'est inutile, mais tu t'abstiens, observant d'un air absent. Un impact, deux, trois, & le calme propre aux institutions médicales revient. Il lève brutalement son revolver - tu esquisses automatiquement un pas en arrière, dans l'attente d'une détonation qui ne vient pas. Sora, dit-il.

Nous aurions pu être tellement heureux, toi et moi.
Il t'attire plus près, s'approchant de ton visage épuisé - son souffle s'emmêle avec ce qu'il reste du tien. Puis il t'embrasse, exactement comme il l'avait fait, ce jour-là. Il t'embrasse comme si c'était la première & la dernière fois en même temps, sauvage & implorant. Cela faisait si longtemps que ton corps ne s'était pas embrasé de la sorte ; il est le seul, l'a toujours été, et c'est la morsure de son incendie intérieur qui finit par te réveiller. Et puis ça s'arrête, sans que tu puisses supplier pour plus - Je t'aime.

Je sais. Je te connais si bien, mon bien-aimé.
On va sortir d'ici, ajoute-t-il, et tu ne comprends que trop bien ce qu'il sous-entend. Cadavres & sang, encore une fois - et la liberté, finalement. Alors, encouragé par son regard, tu cours en direction du hall à ses côtés. Il y a tant de gens ici, et si peu de compassion. Ils vous tueraient tous les deux, s'ils étaient ceux qui tiennent le revolver - mais, les faits sont là, ce n'est pas le cas. Tu ne t'attardes pas réellement sur le fait qu'ils soient désarmés ; plus de pitié, jamais. Sors, je te suis. Et on court. Ca fait longtemps qu'on a pas fait ça, hein ? Tu te paralyses - non. Non, tu ne passeras pas cette porte en l'abandonnant derrière toi. Plutôt être assassiné ici, plutôt être encore laissé seul. Il parait si fragile alors qu'il serre son flingue, presque faible ; tu sais qu'il ne tirera pas. Il ne peut pas. Tu as vu l'instant exact où la détermination dans ses yeux a vacillé, & tu l'as acceptée pour ce qu'elle représentait - il est fatigué de tout ça, même s'il te sourit avec un enthousiasme familier. C'est ton tour d'être le monstre, à présent. Il a joué ce rôle bien trop longtemps.

"- Comme si j'allais partir sans toi, tu murmures, presque en colère qu'il ait pu te croire capable d'un tel crime. Ils m'ont dit que tu étais mort. Je ne le leur laisserai pas le plaisir d'avoir raison. Court silence. Jamais plus."

Les masques tombent - le spectacle est fini.
Après tout, tu n'as jamais été raisonnable ; tu attrapes la crosse de son revolver, trop vite, brutalement - il ne t'arrêtera pas cette fois, c'est bien trop tard. C'est plus lourd que tu ne le pensais, et tu dois utiliser tes deux mains, mais peu t'importe. Tu pointes le canon en direction de la masse indistincte & puis tu appuies sur la détente. Une fois, deux ; deux hurlements plus forts que que tous les autres. Un avertissement - de ta part, pour le monde entier. Assez.

"- Cours, mon amour."


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Dim 9 Nov - 20:53




MUSIQUECours, mon amour.
Pourtant ; tu n'as pas bougé. Tes pieds ancrés dans le sol, tes vêtements et ton visage tâchés soudainement par des giclées de sang qui venaient de part et d'autre de la pièce. Tu ne voyais rien à part son visage. Son visage qui ne ressentait ni peine, ni joie. Un visage stable, un sang froid, un doigt qui appuie sur la gâchette à répétition comme s'il s'agissait d'un instrument de musique. C'est le gong de fin pour bien d'entre eux et tu es incapable d'y faire quoi que ce soit ; tu es désarmé dans tous les sens du terme. Les bras ballants qui te semblent tout aussi lourds que lorsqu'ils étaient fait de ferraille et de fils électriques. Mais la douleur la plus profonde, celle qui se creuse, c'est celle dans ton cœur. Une hémorragie interne, ni plus ni moins dès lors que tu réalises la cruelle vérité : tu as créé un monstre à l'image d'un chercheur fou. Un chercheur qui a tenté de créer quelque chose de beau et grand mais qui a échoué, qui devra supporter le fardeau de son échec jusqu'à la fin de ses jours.
Tu as créé un monstre comme bien des personnes ont pu répéter à maintes et maintes reprises jusqu'à ce que tu décides qu'ils ne puissent plus jamais se permettre d'utiliser leur voix. En fin de compte, même dans le silence ; ils ont eu raison.

Cours, mon amour.
Et non ; tu ne bouges pas plus. Pourtant ça résonne dans ta tête comme votre dernier moyen de survie, ça sonne comme la fin, ça sonne comme le début. Alors pourquoi, pourquoi tu es incapable de sourire en le regardant ?
Pourquoi y a du sang, encore aujourd'hui ?
Est-ce que c'est toi, est-ce que c'est vous ? Elle est où, ton erreur ? A quel moment tu as échoué, exactement ?

« Arrête ! »

Parce que tu n'en peux plus des hurlements et des pleurs, chaque gémissements de souffrance te rappellent ceux que Sora t'adressait lorsqu'il mourrait dans tes bras, les veines percées par une aiguille.
Tu poses ta main sur le canon du revolver en risquant d'y laisser ta main – à quoi bon, tu connais cette douleur mieux que quiconque, tu es prêt à l'affronter une seconde fois.

« Qu'est-ce que tu fais ?! »

On vous regarde, on vous dévisage. Les deux monstres de Tokyo viennent tout juste de remonter à la surface, et, qui l'eut cru, l'élève a dépassé le maître.
Mais tu n'en veux pas de cette ignoble réalité. Tu regardes ces corps gisants, souffrants, ces corps qui s'agitent tout autour et qui tente de sauver ces vies arrachées injustement. C'est drôle, Sébastien, que tu fasses attention à tous ces maigres détails alors que tu faisais à peine la différence entre un homme mort et un homme vivant ; pour toi, le monde entier se résumait à un fumier.

Tu appuies sur sa nuque, tu la serres entre tes doigts et tu le forces à avancer. Vous allez partir d'ici, et ensemble. Pas l'un après l'autre. T'as l'impression de vivre cet instant au ralentit lorsque vous traversiez enfin les portes du bâtiment, t'as l'impression d'avoir atteint le soleil sans te brûler, t'as l'impression d'avoir réalisé un exploit alors que tu n'as réalisé qu'une défaite. Dans ta bouche, le goût amer du sang.

Et tu aurais donné n'importe quoi pour que ça soit le tien, ce jour là.

Une prière lointaine que porte le vent du soir
Anime les feuilles dans leur danse alanguie.
C'est le chant des vieux arbres entonné pour toi,
Pour ces bois obscurs maintenant endormis.
Sans nous attendre tant de saisons ont passé;
Les feuilles dorées s'en allant mourir à terre
Renaîtront un jour sous un ciel radieux,
Mais notre monde érodé restera le même
Et demain toi et moi serons partis.




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