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 this is why i was born Δ sora

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Sébastien de Nivral
Sébastien de Nivral
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Sam 29 Mar - 15:14


THIS IS WHY I WAS BORN
sora & sébastien

Shlam.
Shlam.
Ce son. Tu l'entends dans ta tête. Sans cesse. Le bruit de tes bras qui s'arrachent de ton buste et qui tombent au sol comme deux vulgaires morceaux de viande. Le bruit des lames qui s'enfoncent dans ta peau. Tu ne peux pas t'en débarrasser. C'est encré, quelque part en toi. Tu ne dors plus, tu ne manges plus. Te voilà réduit à l'état de cadavre. Pourtant tu es encore capable de marcher. Mais tu ne peux pas redresser le menton ni même remonter des épaules, elles te semblent si lourdes. Un nouveau poids autre que physique vient de s'y ajouter, la culpabilité, la souffrance, le souvenir déchirant de cette nuit qui t'a semblé interminable. Tu ne peux pas t'en défaire : ça rythme tes insomnies depuis. Tu ressens encore la douleur, tu peux sentir ton corps nu et en sueur se débattre, tu peux t'entendre hurler, tu peux entendre l'amusement de Babylon dans sa voix, tu peux entendre cette musique agaçante qui se répète en boucle dans ton crâne. Tu peux te rappeler de ta perte de conscience, de ton doux rêve d'éveil dans un lit aux côtés de ton amant. Tu peux te rappeler de ton retour sur terre, attaché aux sangles d'une pièce trop lumineuse pour toi, tu peux te rappeler de la douleur électrique qui a empli tes nerfs alors qu'on ajustait ce qui, désormais, serait tes nouveaux membres.
Il y a ces deux choses métalliques qui pendent de chaque côté de ton corps, et tu ne sais qu'en faire. C'est là, c'est lourd, c'est douloureux. Tu as de nouvelles cicatrices, mais cette fois-ci, elles sont bien plus profondes que tout ce que tu as pu subir jusque là. Même les obligations de ta génitrice te semblent bien moins cruels que ce que tu as vécu dans le sous-sol humide.
Et tu sens encore une bosse imaginaire dans ton dos. Là où les restes de ton bras se sont logés pendant quelques secondes sous l'hilarité totale de ton bourreau, ta hantise, ton cauchemar. Tu agis comme un rat, tu longes les murs, effrayé par ta propre ombre. Tu ne regardes plus les autres, tu ne mets plus les pieds à la base alors que tu y vivais. Tu passes tes jours et tes nuits à traquer le bonheur, sans relâche, et pourtant, tu as songé à mourir.
Tes pieds étaient au bord du gouffre. Les voitures défilaient et les passants disparaissaient sous tes yeux. Tu voulais te laisser tomber, t'abandonner. Mais tu t'es souvenu de tes promesses, et tu t'es souvenu de ton amour ; il n'a rien suffit d'autre pour te sauver. Parfois, tu restes plein d'espérance. Mais ta mémoire sera toujours là pour te rappeler.

Tu tangues dans les rues d'Ikebukuro. Tes bras se balancent, pour cause ; tu n'as pas fait de rééducation, tu es incapable de t'en servir. Ce sont des fardeaux. Ta tête est toujours aussi basse, tes cernes toujours aussi marqués et ta peau toujours aussi maladive. Tu sais pour la vidéo, tu sais que le monde l'a vu.
Alors tu as peur. Tu as peur du regard des autres, qu'on te reconnaisse. Alors tu as mis des vêtements trop grands pour toi, un jean sur lequel tu piétines avec tes talons, un vieux sweat terne, une capuche sur le dessus de ton crâne. Ne me regardez pas. Je suis invisible, passez votre chemin, oubliez-moi, continuez de vivre avec insouciance, vous avez tellement de chance. Tu as même des gants que tu as peiné à enfiler. Tu en as pleuré. Tu arrivais à peine à t'habiller. Tu as dû t'aider de tes dents, de tes pieds, des coins des meubles, de ta persévérance pour quelque chose qui semblait si simple, automatique. Aujourd'hui, tout devenait une épreuve ; même demeurer debout.
Tu rentres dans les gens. Autrefois ta carrure de permettait de faire dévier le premier passant qui osait te bousculer et dès à présent, c'est toi qui voltige sur le côté. Et tu ne sens rien, parce que tu n'as plus de peau sur l'épaule, que tu es quelque chose de métallique. Tu as perdu ce qui te rassurait : ton corps humain.
Et maintenant, tu es quoi ? Un monstre ?
T'es un cyborg, un hybride, une expérience. C'est à peine si tu oses te souvenir que tu as un prénom, et un nom, et non pas un numéro de série gravé sur le torse. Ou juste un titre.
Failure.

Bousculade, encore, toujours. Tu ne t'excuses pas, tu écoutes les râles des passants sans y prêter attention. Tu erres comme une âme en peine dans ce gigantesque labyrinthe, et si tu sembles perdu, c'est un peu le cas. Tu cherches Sora, quelque part. Mais tu n'as pas la force de lever les yeux. Tes cheveux sont sales et tombent sur ton visage, tu appréhendes déjà vos retrouvailles.
On va gagner.
Mais tu veux le revoir. Tu veux lui montrer que tu es toujours en vie. Tu veux lui montrer que tout va bien. Tout va bien. La réalité, c'est que tout va mal. Tes vieux fantômes sont revenus en puissance alors que la culpabilité te ronge jusqu'à la moelle : tu as tué ton père. Tu te souviendras toujours de ce regard horrifié alors que ton bras empalait son torse, de la texture de son sang qui dégoulinait sur ton torse, de ces cris qui t'arrachaient les tripes. Tu n'as rien pu faire, rien pu dire. Il est mort sans que tu puisses réaliser que tu aurais pu le sauver d'une façon ou d'une autre. Ton esprit était donc si faible pour se laisser manipuler comme un ordinateur ?
Et désormais, tu ne pourras plus jamais t'échapper.
Tu es comme au fond d'un cul-de-sac, et on joue de toi. On t'observe, et on rit. Tu es un rat de laboratoire.

Le pire dans tout ça, c'est qu'avant, c'était toi le bourreau. C'était toi qui cassait les doigts de tes collègues, qui leur crevait un œil, leur arrachait la langue ou leur découpait les membres sans anesthésie, avec un plaisir malsain. La torture était ton quotidien, et tout à coup, elle prenait un autre sens. Tu ne cesses de ne te répéter que tu l'as bien mérité, de toute manière. Qu'il n'y a plus rien à faire pour te sauver, que tu as juste passé un sale quart d'heure dans le purgatoire pour avoir péché toute ta vie.
Dire que tu as essayé de faire les choses comme il le fallait. Tu n'as jamais contrarié ta mère et tu as essayé de retrouver Meroko pour lui offrir les derniers mots de ton meilleur ami, tu as essayé de protéger l'homme le plus cher à ton cœur et tu as essayé d'offrir un nouvel espoir à une enfant dans laquelle tu te reconnaissais. Et tu as échoué, partout.
Tu as échoué.

Bam.
Ta tête heurte quelqu'un de plein fouet, tu es un peu sonné, le front contre le torse de l'inconnu. Tu recules d'un pas, puis deux, titubes, les yeux clos, la douleur se lisant dans ton visage. Tu manques de tomber, tu te tords la cheville pitoyablement ; mais tu es toujours debout. Parfois, cela relève du miracle.

Tu lèves les yeux avec peine, pour la première fois depuis de longs jours, et le hasard a joué une nouvelle fois.
Sora.
A chaque fois que tu le vois, tu souris, ton visage s'illumine. Mais pas cette fois. Cette fois, tout semble s'être arrêté, même ton cœur. Tu es juste fatigué, à moitié mort. Tes lèvres sont déchirées, des croûtes se sont formées dessus, ta langue te faire souffrir après l'avoir mordu jusqu'à l'arracher pour ne pas laisser les hurlements s'échapper du fond de ta gorge.

« Je. Je. »

Tu murmures. Ta voix est cassée, faible.
Parler semble user toutes tes forces.
Tu es encore en état de choc.

« P-Pardon je. je... trouv-... trouvais plus le chemin de... la maison... »

Prends-moi dans tes bras.
Fais-moi croire encore que tout va bien.
Que tout ira bien. Dis-le moi, je t'en supplie.

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Sora Winchester
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Dim 30 Mar - 9:14






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I'll be there for you through it all Even if saving you sends me to Heaven ii



For once. For us.


Cela fait une semaine déjà.
Une semaine que tu as vendu ton honneur, écartelé ta fierté, abandonné tes principes au nom de ces sentiments qu'ils n'ont pas su démolir ; ni eux, ni personne. Au nom de cette passion indestructible qui résiste à toutes les félonies, à tous les jeux vicieux du destin. Au nom de Sébastien, de cette immunité dont il a tant besoin. Une semaine que tu l'attends, que tu espères le voir passer la porte et te sourire, que tu crains qu'il ne revienne pas. Que tu es terrorisé à l'idée de l'avoir perdu à jamais, en dépit de tous les serments et de tous les sacrifices, que tu t'agrippes désespérément à l'infime once désespoir qu'il te reste, ravivée par la promesse de cette institution que tu méprises avec tant d'acharnement.
De cette institution à laquelle désormais, tu appartiens.

Une semaine.
Chaque nouveau réveil te parait plus douloureux que le précédent.
Tu n'es pas certain d'être capable de surmonter cette nouvelle épreuve.
Il reviendra, te dis-tu. Il reviendra. Il reviendra parce qu'il revient toujours.
Parce qu'il t'a promis qu'il ne te laisserait plus seul.
Parce que tu lui fais confiance.

[...]
Tu marches hâtivement dans les rues d'Ikebukuro.
Tu n'aimes pas rester à découvert trop longtemps ; à chaque fois que le regard des passants glisse par mégarde sur toi, tu as l'impression qu'ils savent, qu'ils sentent lorsque tu les frôles l'immonde parfum de la trahison dont tu empestes. Ton propre reflet dans les vitrines des échoppes qui bordent les avenues te donne la nausée, dénaturé par la peur et la culpabilité. Pourtant, tu as agi sans états d'âme. Il le fallait, tu n'avais pas d'autre solution. Pour lui. Pour vous.
La nuit commence à tomber, et l'obscurité te met déjà mal à l'aise. Tu as beau avoir réduit considérablement le nombre de tes ennemis, tu devines toujours la présence des monstres qui, tapis dans l'ombre, s'apprêtent à te sauter à la gorge. Où que tu ailles, quel que soit le camp pour lequel tu prends position, tu n'es pas en sécurité. Le risque que tu sois pris pour cible est infime, mais pourtant, non-négligeable. Tu voudrais qu'on t'oublie, enfin. Tu rêves de ce quotidien calme et banal dont la plupart des adolescents de ton âge cherchent à s'échapper, sans réaliser ne serait-ce qu'un instant que tu donnerais tout l'or du monde pour un instant de répit dans ton apocalypse personnelle. Tu as revu tes prétentions à la baisse - tu ne cherches plus le silence, mais l'absence de cris. Tu n'espères plus atteindre un jour le bonheur idyllique auquel tu croyais autrefois, priant simplement pour que la tragédie cesse de frapper à répétition sur ceux qui te sont chers.

Un pas, deux. Treize. Tu avances comme un spectre, en silence, les paupières baissées. Peut-être que si tu cesses de voir les badauds, ils ne te verront pas non plus. Tu connais le chemin par cœur, pour l'avoir emprunté des milliers de fois. Ces mêmes façades grisâtres, ces mêmes entités qui s'interpellent, ces mêmes vies qui s'entrecroisent, inlassablement. Ces mêmes familles heureuses dont la félicité paraît inébranlable, à l'abri dans leurs salons confortables et chaleureux. Ce même bien-être fondamental auquel tu as toujours été étranger. Sept mètres supplémentaires. Tu maintiens la cadence, méthodiquement, la mélodie obsédante du quartier rythmant ton avancée ; des assiettes qui s'entrechoquent, des enfants qui s'interpellent, le détestable ronronnement de la circulation qui s'intensifie en arrière-plan. Quelque part, l'amplitude de la ville te rassure. Tu n'es rien de plus qu'une minuscule abeille dans une ruche colossale, qu'une créature de plus, constituée de la même poussière et des mêmes péchés. Tu n'as rien de remarquable, rien de plus mauvais qu'un autre. La laideur de tes actes ne transparaît pas.
Tu t'abandonnes à ces pensées réconfortantes lorsque tu entres brutalement en collision avec quelqu'un qui visiblement, jouait au même petit jeu stupide que toi : fermer les yeux, raser les murs, demeurer muet. Se réfugier dans le néant.

Tu t'apprêtes à tancer vertement l'importun et tourner les talons, le souvenir de ton accrochage relativement violent - et pour le moins électrique - avec l'inconnu aux cheveux décolorés toujours présent dans ton esprit, lorsqu'il lève la tête, étouffant ta protestation avant même que tu n'aies réfléchi à comment la formuler. Oh.

Les iris bleus de Sébastien se plongent dans les tiens et subitement, plus rien n'importe. Au diable tes considérations pseudo-philosophiques sur l'immensité du monde, au diable ces gens dont l'existence parait si facile et joyeuse, au diable la semaine terrible que tu viens de traverser. Au diable.
Tu as envie de te précipiter sur lui et de le serrer de toutes tes forces contre toi, mais tu demeures immobile ; si tu cédais à ces pulsions irresponsables, tu pourrais le casser en deux. Déjà, il perd l'équilibre. Tu réprimes un frisson.
Il a l'air tellement détruit.

« Je. Je.  P-Pardon je. »
Son regard est éteint. Pire, tu as l'impression qu'au fond de ces pupilles presque trop claires que tu aimes tant, quelque chose est mort. Tu y lis la douleur. Tu y lis la peur. Tu y lis l'absence d'espoir. Ses cernes qui déjà autrefois contrastaient avec sa peau blanchie se sont encore assombries, lui donnant l'allure d'un cadavre qu'on aurait réanimé contre son gré et jeté à nouveau parmi les vivants. Ses lèvres cruellement abîmées tremblent alors qu'il bafouille, sa voix réduite à un faible murmure qui te bouleverse.

« Je... trouv-... trouvais plus le chemin de... la maison... »
Ton cœur se déchire.
Empêtré dans des vêtements trop grands pour lui, peinant à trouver ses mots, ton amant ressemble à un enfant, perdu, abandonné. Il te fixe, et pourtant, tu as le sentiment qu'il ne te voit pas, qu'il ne te voit plus, que les ténèbres obscurcissent son champ de vision à tel point que tu en disparais tout à fait. Tu t'étais préparé à ces retrouvailles, tu avais appréhendé l'état dans lequel tu finirais par le retrouver. Tu t'étais imaginé des centaines de scénarios, mais face à l'abominable réalité de sa souffrance, tu as le sentiment de mourir une énième fois.
Tu esquisses un nouveau pas en avant, repousses doucement la capuche qui camoufle partiellement son visage, caressant au passage ses cheveux en bataille. Tu ne comprends pas. En dépit de la largeur du sweat-shirt dans lequel il semble si fragile, il parait... Entier. Le souvenir de l'image à laquelle tu t'attendais, barbare, provocante, t'arrache une grimace piteuse. Ça va. Ça va, il est là maintenant. Il est là. Plus rien ne va lui arriver. Personne ne viendra plus te l'arracher. Tes doigts glissent contre sa joue, comme pour t'assurer qu'il est bien présent, en chair et en os, que tu peux le toucher, que tu peux l'entendre. Qu'il est revenu. Pour de vrai.

"- Ça ira, maintenant. Tu t'efforces de paraître rassurant, d'insuffler à tes mots des vertus salvatrices, mais tu es terrifié. Il parait si abîmé. Si chétif. C'est fini, mon amour, je suis là. Je suis là, tu es à la maison."

Ta voix se brise dans ta gorge, nouée par l'émotion, et tu le prends dans tes bras, tu le ramènes contre toi. Cette étreinte te parait différente, cependant. En dépit des couches de tissu dans lesquelles il est engoncé, tu sens quelque chose d'anormalement dur. De froid. D'inhumain. Tu te tais, resserres l'étau en silence. C'est pas grave, te serines-tu mentalement. C'est rien. C'est rien.

"- Je suis là, Sébastien, répètes-tu dans un chuchotement quasiment inaudible. Ca va aller. Tout va s'arranger."

Je vais te sauver, j'te promets.
Je vais te sauver.

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Sébastien de Nivral
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Dim 30 Mar - 10:28


THIS IS WHY I WAS BORN
sora & sébastien

T'avais raison, Sora.
T'as toujours été là, et tu le seras encore. Peu importe combien le sang aura couler et les larmes déferler le long de nos joues, tu seras là. J'ai toujours pensé que j'étais plus fort que toi, plus stable, plus mature, et c'est aujourd'hui que j'avais tort. J'ai toujours été faible, bien plus que tu n'as pu l'être dans toute ta vie. J'ai besoin de toi. J'ai besoin que tu sois près de moi. Je suis tellement heureux de vivre dans un monde dans lequel tu existes. Tu n'imagines même pas.


C'était la première fois que Sora te regardais avec plus d'assurance que toi. La première fois qu'il te prenait dans ses bras de cette façon. Tu te mords les lèvres ; tu crains le moment où tu devras montrer ce qui se cache sous tes vêtements. Les nouvelles cicatrices, la disparition de ce que tu avais de physiquement humain. Ton cœur palpite, tu es incapable de broncher alors qu'il retire ta capuche, ta seule carapace. Tu es si vulnérable, tu es si pathétique. Tu fais peine à voir, toi, la masse imposante, le dictateur, le tortionnaire. Tu es un enfant pas plus haut que trois pommes avec les yeux éteints et l'esprit endormi. Tu es un cadavre ambulant, quelque chose qu'on aurait dû laisser mort mais que par simple amusant, on t'a rendu à la vie. Tu erres dans une terre sur laquelle tu n'as jamais été vraiment autorisé à marcher parce que tu es ce genre de parasite qui détruit la verdure et les belles fleurs.
Et pourtant, il y a toujours une fleur qui persiste à pousser, à devenir plus belle mais fragile.
Sora.

Ca ira, maintenant. Oui, ça ira. Parce que vous traversez bien pire que tout cela. C'étai ton combat personnel, ton châtiment, ton amant a déjà subi le sien pour t'aimer. Maintenant, c'est fini. C'est fini, mon amour, je suis là. Tu serres les dents. Je suis là, tu es à la maison. Encore plus fort. Je suis là, Sébastien. Ca va aller. Tout va s'arranger. Trop tard. Bam. Tu t'effondres. Tu pleures, tu sanglotes, tu gémis, tu trembles. Ton visage se perd contre ses vêtements, tu te caches du regard des autres. Tu retiens des hurlements de douleur et de tristesse parce que tu avais perdu espoir. Et tu avais honte de cela. Tu retiens tes cris parce que tu n'avais pas senti de chaleur réconfortante depuis ce qui t'a semblé être un siècle entier. Tu es incapable de bouger tes bras, de te serrer encore plus.
C'est si lourd.

Quand Babylon te tourmentait, tu voulais que Sora soit là pour te sauver. Quand tu t'es éveillé, attaché à cette table froide, tu as murmuré son nom. Tu le cherchais. Tu le cherchais et tu étais perdu. Tes marques avaient disparu, tu étais comme sur une planète dont tu ignores tout. Sora c'est ta bouée de sauvetage, la dernière branche à laquelle tu peux t'accrocher. Tu veux rester avec lui pour toujours.

« Sora... »

Tu gémis son nom dans une plainte mêlée à la tristesse et à la fatigue.

« Je... t'aime. »

Et ton visage se cache un peu plus dans les plis de son vêtement. Tu appréhendes toujours le moment où tu devras en parler, retirer ces gants et le tissu sur tes épaules. Et pourtant, tu en as besoin. Sinon tu vas exploser.

« Je veux plus revivre ça. Je. Je veux plus. Tu reprends ton souffle, épuisé. Il faut que tu. Que tu trouves un endroit pour te cacher de moi. Un endroit que je ne connais pas parc.. parce que j-je serai incapable de me cont... rôler. »

Parce qu'arrivera peut-être un jour où l'on s'amusera avec Sora comme l'on s'est amusé avec l'homme que tu as tué, ton père.
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Sora Winchester
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Lun 31 Mar - 2:54






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For once. For us.


En dépit de vos dix centimètres d'écart, tu t'étais toujours senti minuscule en la présence de ton amant ; le mètre soixante qu'il atteignait tout juste semblait grandi par ses allures indestructibles et ses faux-airs assurés. A présent, Sébastien t’apparaît si fluet, réfugié entre tes bras. Si vulnérable. A présent qu'ils l'ont démoli.
A cet instant précis, tu les hais. Tu les hais tous sans exception, avec tant d'ardeur que tu serais prêt à égorger chaque membre de cette organisation détestable, un à un, sans l'ombre d'un scrupule.

Si par chance tu avais été un spectateur extérieur et non l'un des acteurs principaux de l'interminable tragédie qu'est ton existence, tu aurais pu indiquer le moment exact où Sébastien s'est effondré contre ta cage thoracique, renonçant à ses ultimes défenses. Il pleure. Il pleure et ses sanglots se répercutent dans ton crâne, hanteront ta mémoire. Il tremble, perdrait sans doute l'équilibre si tu ne l'enserrais pas aussi fermement. Tu t'agrippes tant que tu le peux parce que tu n'es complet qu'en sa présence - désormais, vous ne formez qu'une seule entité, déchirée en deux, dysfonctionnelle lorsqu'écartelée. Sans même en prendre réellement conscience, tu as cessé d'être un être humain pour te transformer en hybride ; Sébastien-et-Sora, défectueux, dénués de valeur l'un sans l'autre.
Tes doigts s'emmêlent dans ses cheveux et tu voudrais qu'il te rende ton étreinte, qu'il cesse de gémir comme si le tortionnaire qui l'a tant abîmé continuait son oeuvre infernale. Tout ira mieux, à présent. Tu ne le blesseras pas. Personne ne le blessera plus jamais. Tu vas le protéger. Tu te l'es promis.
Arrête. Arrête de pleurer. Je suis là. Ça va aller.

« Sora... Je... t'aime. »
Oui.
Tu le sais.
Tu le sais, parce que c'est pour ça qu'il est toujours là, parce que c'est pour ça qu'il te revient, parce que c'est pour ça que tu te bats. Parce que c'est pour ça que tu es prêt à tout sacrifier. Tu le sais, et tu as aussi conscience du poids écrasant de ces sentiments ; c'est eux qui l'ont condamné, eux qui l'ont poussé à trahir la cause à laquelle sa vie appartenait. Tu le sais. Tu le sais.

«Je veux plus revivre ça. Je. Je veux plus. Il faut que tu. Que tu trouves un endroit pour te cacher de moi. Un endroit que je ne connais pas parc.. parce que j-je serai incapable de me cont... rôler. »
Il faut que tu trouves un endroit pour te cacher de moi.
Tu déglutis péniblement, paralysé. Quelque chose ne va pas, tu le sens, tu le sais. Ce ne sont pas seulement la terreur et la douleur qui déchirent sa voix ; tu prends peur. Tu prends peur, et si tu étais déjà écœuré par le traitement barbare qu'ils lui ont infligé, tu as soudainement le sentiment qu'ils l'ont détruit à un tout autre niveau, intimement, écrasant impitoyablement le peu d'espoirs que vous partagiez. L'âme broyée par la poigne inflexible du gouvernement. Des traqueurs. Je veux plus revivre ça. Je. Je veux plus.
Ton cœur se serre avec tant de violence qu'un instant tu crains qu'il n'explose dans ta poitrine.

"- Sébastien," appelles-tu doucement.

Aux yeux des badauds qui vous frôlent en remontant l'avenue, vous devez ressembler à n'importe quel autre couple ; heureux, naïfs. Parce qu'ils ne regardent qu'en surface, qu'ils ne voient que les corps étroitement enlacés, sans prêter attention aux larmes de ton amant, à ses supplications éperdues qui résonneront longtemps dans ta mémoire, en écho à ces voix qui jamais ne se taisent.
Tu écartes prestement les pans de ta veste pour l'y envelopper, son visage dénaturé par la souffrance toujours plaqué contre ton thorax.

"- Sébastien, je n'irai nulle part. Je ne te laisserai pas, tu te souviens ? Jamais. Tu t'interromps, prends une profonde inspiration. Tu te bats. Tu te bats, et tu voudrais qu'il le sache, mais tu dois mener cette bataille seul. Tu dois le préserver. Cette guerre est la tienne. Le silence est ton fardeau. Il ne va rien t'arriver. Plus personne ne te fera de mal. C'est fini, je te promets. C'est fini, maintenant. Je suis là. Je... Je te protège. Pour quiconque t'aurait connu il y a quelques mois, cette scène aurait eu des aspects tragiquement surréalistes. Toi, le martyr. A genoux. Encore, toujours, sans riposter, sans même parvenir à sauver sa propre peau. Tu lui as dit une fois qu'il n'existait pas de héros, mais tu avais tort. Tu seras le sien. On va gagner, mon amour. Fais-moi confiance. Je t'en prie. Tu te rappelles de ce que je t'ai dit ? Peu importe combien de fois je devrais le faire. Je vais guérir tes plaies, ça va aller. Ça va aller."

Peut-être que si tu continues à le répéter avec tant de conviction, vous finirez par y croire tous les deux. Peut-être.
Après tout, il n'y a aucune autre solution.
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Jeu 3 Avr - 11:34


THIS IS WHY I WAS BORN
sora & sébastien

C'est fini.
Tu aurais tant aimé y croire. Tu aurais tant aimé que ça ne soit ton tout dernier châtiment. Tu le pensais au début‚ c'est vrai. Mais maintenant que tes capacités physiques et morales ont été mise à l'épreuve ; tu redoutes chaque regard de tes supérieurs‚ chaque parole de tes collègues. Même Shawn‚ ton ami pourtant‚ t'avait semblé si terrifiant. Tu peux te souvenir la cadence avec laquelle ton coeur martelait tes côtes alors qu'il était juste près de toi‚ inquiet. Désormais‚ le monde te semble si sombre et incertain‚ ta confiance envolée dans les restes de cette torture‚ seul Sora demeurait comme ton unique source de vie. Il te serre dans ses bras et te cache de cette vie immonde dans des murs de tissu. Tu te relâches enfin‚ sanglotant‚ ne voulait que respirer son odeur et plus celle de cette vie immonde qui vous entoure.
Tu es dégoûté de vivre‚ et jamais cette sensation nauséeuse ne t'avait paru si intenable.
Mais Sora est là. C'est tout ce qui compte. Tu pourrais survivre dans un monde bien plus ténébreux que celui-ci si seulement il était là. Sora c'est ton tout‚ et tu sais que jamais tu ne pourrais imaginer ton existence sans lui. Le lieutenant de Nivral‚ le solitaire‚ le bourreau bourreau‚le manipulateur‚ n'était jamais rien de plus qu'à ce jour un enfant qui a grandi trop vite et qui trouve le réconfort unique dans les bras d'un adolescent fragile‚ et sans doute déjà même brisé. Brisé par ta faute. Et combien de temps cela devra durer ? Ces bras dont tu n'es même pas capable de te servir vont-il transpercer d'autre torse ? Devras-tu avoir à sentir le sang chaud et pâteux couler sur ta peau sans que tu ne le demandes ? Tu ne veux pas voir Sora dans la même posture que celle d'un homme innocent que tu as exécuté cette nuit-là. Doux paradoxe‚ pour toi‚ assassin‚ qui a retiré la vie d'une jeune femme par simple caprice.

Dicté toutes ces années par des désirs surdimensionnés et malsains‚ te voilà seulement à espérere calme et la délivrance de cet engrenage fait de restes humains.
Et pourtant‚ quoi que tu dises‚ tu en fais parti. Et ton amant veut t'aider‚ te sauver‚ te réparer comme une machine cassée. Alors tu serres les dents pour retenir de cracher tes mots. Tu gémis douloureusement‚ arraché par l'incompréhension et la crainte.

« POURQUOI TU N'ÉCOUTES JAMAIS RIEN ?! »

Tu hurles jusqu'à en perdre tout ton air‚ tu te débats comme un pauvre animal en cage‚ remues les pièces de ton corps encore faites de chaire et d'os. Tu perds tes moyens‚ ton instabilité est maître de ta raison et ton amour.

« JE REFUSE D'AVOIR À TE TUER ! Pas t-... »

Pas toi. Surtout pas toi.
Tu n'ose pas le regarder. Ta tête est basse‚ tu la caches de ces fantômes qui vous entourent. Tu tentes de reprendre ton calme et reprendre le contrôle des ardeurs de ton coeur. Tu tournes les talons‚ réussissant à travers tes gants à toucher du bout des doigts leurs comparses. Tu n'es pas capable de les serrer ni même de sentir leur chaleur rassurante. Tu les tiens maigrement et sans hésitation‚ vous vous glissez dans les petites rues se la ville‚ à l'abri des regards curieux.
Face à face avec Sora‚ tu dois le regarder. Tes yeux gris croisent enfin les siens‚ et le verdict tombe :

« Ret... retire mon haut. Et mes gants. »

Et tu comprendras.
Tu étais prêt plus tôt que prévu à laisser Sora découvrir ton torse nu aux nouvelles balafres‚ à lui laisser toucher les brûlures sur tes épaules et les vis qui s'y sont enfoncées pour pouvoir maintenir deux bras articifiels.
Tu déglutis‚ tu l'implores du regard.

Vois jusqu'où l'humanité peut aller au service d'une haine sans pareille.
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Sora Winchester
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Jeu 3 Avr - 20:56






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For once. For us.



Te cacher de lui.
Tu réalises à peine la portée que ces mots pourraient avoir sur ton existence.
Partir, comme tu l'as toujours souhaité. Te réfugier hors d'atteinte de la poigne implacable du gouvernement, des traqueurs, d'Eldorado, d'Atlantide, de Tokyo tout entier. Reconstruire ton existence dans un environnement où le venin qui empoisonne tes journées ne t'affecterait plus. Refaire ta vie, sans commettre les mêmes erreurs. Comme Sébastien te l'avait promis, dans un accès d'optimisme qui à présent tient de l'utopie, alors même qu'il t'apprenait à rêver. Je vais prendre soin de toi. Tout ira bien. Tout ira mieux. Et maintenant, en sanglots entre tes bras, il veut que tu t'en ailles. Que tu disparaisses. Que tu renonces à tous les serments qui empêchent ton esprit de voler en éclats. A la seule raison que tu as de continuer à te battre, à résister envers et contre tous les sinistres pièges du destin.
Il est en train de te rendre fou.
Tu as envie d'hurler.

« POURQUOI TU N'ÉCOUTES JAMAIS RIEN ?! »
Parce que je veux pas te perdre.
Parce qu'on s'est pas battus pendant des mois pour renoncer si vite. Parce que tu es tout ce que j'ai, tout ce que j'ai jamais eu. Parce que t'es la seule personne que j'ai jamais été capable d'aimer comme ça, parce que tu m'as juré qu'on s'en sortirait. Parce que tu m'as dit qu'on allait trouver une solution et que je t'ai répondu qu'on allait gagner, et putain, j'y compte bien. Parce que j'ai pas l'intention de me barrer et de devenir rien qu'un chapitre de plus dans ton histoire tragique, juste un nom trop douloureux à prononcer. Parce que tu m'as demandé de t'épouser, et que c'est pour le meilleur, mais surtout pour le pire. Le pire, on y est, Sébastien. C'est maintenant, l'enfer. C'est maintenant qu'on doit leur prouver qu'on est plus forts qu'ils ne le croient. Parce que je t'ai dit que je t'abandonnerai jamais, que je ne te laisserai plus tomber. Si tu crois que je t'ai menti alors tu me connais mal. Peu importe. Peu importe combien c'est dur. Je suis prêt à tout sacrifier pour toi, tu comprends ça ? Tout. Mon temps, ma santé, ma conscience, ma vie sociale, j'les donne de bon cœur à ces monstres qui régissent notre réalité si ça peut changer quoi que ce soit. Je t'écoute pas parce que cette fois c'est mon tour de te protéger. Je suis plus un gosse, c'est fini.

Ses cris déchirent le silence et tu desserres ton étreinte, sans prêter attention aux coups d’œil perplexes des passants. Ton amant s'agite, en proie à un affolement que tu ne sais pas comment calmer.
Tu ne peux pas lui dire. Tu n'es pas autorisé à lui en parler. Ils te l'ont interdit.

« JE REFUSE D'AVOIR À TE TUER ! Pas t-... »
Ta gorge se noue et tu as brusquement l'impression que l'air s'est raréfié.
Tu ne mourras pas, tu le sais ; tu es un survivant. Tu le sais, mais les paroles salvatrices te sont prohibées, bannies de ton vocabulaire. Tu voudrais répondre, mais tu demeures immobile, muet, une expression désespérée dénaturant tes traits. Tu ne dois pas t'effondrer. Pas maintenant. Sans autre forme de procès, Sébastien se détourne, t'entraîne mollement à sa suite. Un pas, quinze, trente. Tu recommences à compter les mètres avec application, t'efforçant de vider ton esprit. Soixante-quinze, quatre-vingt. Il s'arrête.

Tu te tiens dans une ruelle sombre et déserte, et si les circonstances avaient été autres, tu aurais certainement profité de la situation autrement ; mais ces préoccupations futiles ne sont plus d'actualités. Ses yeux rougis plongent dans les tiens, suppliants, et un instant tu crains qu'il ne te demande de l'achever. Les mots s'étouffent dans ta trachée. Je t'aime, voudrais-tu dire. Mais il le sait déjà. Et ce n'est plus suffisant. Je t'aime tellement, Sébastien, si tu savais. Si seulement tu savais.

« Ret... retire mon haut. Et mes gants. »
La peur recommence à poindre, dans un grondement sourd. Tu n'es pas certain de vouloir savoir ce qui se cache sous les épaisseurs de tissu, d'être prêt à affronter la matérialité ignoble de leur cruauté. Mais il le faut. Tu ne peux pas demeurer dans l'illusion. Tu dois prendre conscience de ce à quoi tu t'engages, d'à quel point cette bataille s'annonce difficile.

Tes mains effleurent tendrement sa taille, profitant tant que tu le peux de ce dernier instant de répit. Quelques secondes à peine, et tu attrapes le bas de son sweatshirt, le remontant avec lenteur le long de son torse, comme tu l'eus fait d'un enfant. Tu n'en as pas envie. Tu ne veux pas faire ça.
Quelque chose n'est pas normal. Tu le sens.

Il ne bouge pas, ne t'aide pas, comme paralysé. Il te fixe, et tu déglutis, tu réprimes tes frissons. S'il demeure immobile, tu ne seras pas capable de le déshabiller de cette façon. Tes doigts glissent dans son dos, se crispent contre l'étoffe. Tu fais précautionneusement passer l'enchevêtrement de coton par-dessus sa tête, t'évertuant à ne pas être trop brutal. Tu ne veux pas. Tu ne veux pas. Tu ne veux pas.
Puis tu tires d'un coup sec sur les manches trop larges, dévoilant ce que tu te refusais à voir. Non. Non, c'est pas vrai.

Tu contemples, médusé, le chef-d'oeuvre de barbarie des traqueurs.
Là où tu t'attendais à trouver des moignons, il y a autre chose.
Deux masses grisâtres, métalliques. Grossièrement conçues pour ressembler à des bras humanoïdes, visiblement lourds, surdimensionnés. A l'instar de ces armatures qu'on retrouve sur les jouets en plastique pour les petits garçons, des attributs vulgaires des cyborgs dans le domaine de la science-fiction. Des membres robotiques, fixés à son corps trop frêle par des vis brutalement enfoncées dans la chair, rougie par des brûlures qui te donnent la nausée. Non. Non. Non. C'est impossible. Pourquoi ? Pourquoi ?!

Tu clignes des yeux à plusieurs reprises, comme pour chasser cette vision détestable. Tu refoules les larmes. Tu voudrais te dire que tout va bien se passer, mais tu n'en as plus la force. Tu drapes maladroitement le haut de ton amant autour de ses épaules, et lorsque tes iris dilatés par l'horreur croisent à nouveau les siens, ta haine envers ses tortionnaires atteint son paroxysme. Tu pleures. De rage, de désespoir, de dégoût. Tu pleures, tu te mords les lèvres pour ne pas hurler. Tu pleures, et tu n'essaies même plus d'arrêter ces preuves ultimes de ta faiblesse qui dégoulinent sur tes joues. S'ils ont accepté aussi complaisamment tes conditions, c'est parce qu'il était déjà trop tard. Que pourraient-ils lui faire de pire ?

Tu pleures et tu sais que tu devrais parler, mais pour dire quoi ? Que tu le vengeras ? Non, tu ne le feras pas. Si tu essayes, tu briseras le bouclier que tu as forgé toi-même. Que c'est horrible ? Il s'en doute bien, c'est en train de le détruire. Que tu vas le sauver ? Très bien, Sora. Essaye. Vas-y. Comment t'es sensé faire un truc pareil ? Même toi, même avec tes putains de pouvoirs, t'es pas suffisant. T'as pas su le protéger, et maintenant, tu sais même plus comment faire. Tu sais même pas comment le rassurer.

"- Je. Ta voix est brisée. Presque autant qu'il ne l'est, lui aussi. Tu plaques ton poing crispé contre le mur, trop violemment. Tu as envie de mourir Pourquoi ? Putain, pourquoi ? Je vais trouver une solution. D'accord ? Mais n'hésite pas, qu'est-ce que tu attends ? J-je. Je vais pas te laisser. Je vais pas te laisser."

Renonce, Sora.
C'est perdu d'avance.
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Jeu 3 Avr - 21:33


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sora & sébastien

Tu semblais pourtant prêt à affronter les regards de dégoût et d'horreur. Pourtant‚ ils sont bien plus douloureux que ce que tu ne pensais initialement. Tu avais l'impression d'être un monstre‚ le résultat d'une expérience inhumaine. L'ironie du sort c'est que ce n'est mas juste une impression‚ c'est la déchirante réalité. C'est ce que tu étais‚ es et sera. Dire que tu étais encore tranquillement à ta place de dominant. Celle où tu pensais encore avoir le contrôle alors que Taiga était derrière les barreaux‚ que tu vengeais Sora. Parce que ce type à détruit ton plus beau trésor‚ alors tu passeras ta vie à le traquer pour le faire mourir de fatigue. Dans la meme souffrance qu'il a laissé l'adolescent se faire dévorer.
En dépit de tout.. Sora te fixe avec horreur‚ sanglotant‚ retenant des hurlements qui lui auraient arraché la gorge. Tu peux sentir ce sentiment d'impuissance alors que son poing autrefois si faible s'écrase contre le mur le plus proche. Est-ce que tu le dégoûtes maintenant ?

Tu n'as jamais porté attention à ton physique. Tu ne te trouvais ni beau ni moche‚ tu as préféré t'ignorer. Mais maintenant tu te sens si hideux et si inhumain. Plus que tu ne l'as jamais aidé.
Sora semble démuni et encore une fois‚ tu sais que c'est en partie de ta faute. Tu ne dis rien‚ même lorsqu'il dit qu'il trouvera une solution. Tu n'y crois juste pas. C'est inutile. Ça devait finir comme ça. C'est ta tragédie.

Demeurant silencieux et l'air étrangement absent, tu as juste peur de dire le mot de trop‚ de casser le peu de stabilité qu'il reste à ton fiancé. Tu aurais tant aimé être stable. Aimable. Plus fort. Que ta glace s'effondre. T'es pourtant dans les flammes les plus ardentes du palais des enfers mais rien ne se passe. Ta souffrance est-elle donc infinie ?

« .... vraiment ? »

On peut alors deviner un rictus sur ton visage‚ derrière ton teint cadavérique‚ tes pommettes creuses et tes cernes violettes. Tu soupires. Tu poses ta tête contre lui. Encore. Honteux. Tu ne sais pas pourquoi. Mais tu as honte. Honte d'être toi.

« Je. Je ne pense pas qu'on puisse. Je suis. Vraiment.... vraiment... dés-désolé. Je suis même pas capable de les bouger. On me contrôle. On. »

Hésitation. Que dire ? La vérité ? Le mensonge ? Non. Tu lui as promis. Plus de mensonge. Plus jamais.

« Je suis un robot. »

Tu n'as même plus l'impression d'être toi. Si faible‚ si médiocre.
Pourtant‚ tu utilises toutes tes forces pour soulever ton bras droit. Tes dents se serrent tant ce geste semble insurmontable. La dernière fois que tu les as utilisé‚ ce fut pour frapper Babylon avant de convulser sur le sol poussiéreux après une lourde décharge électrique. Mais ce qu'il y a derrière ce casque... n'a rien d'humain.
Ton membre métallique vient se reposer contre l'épaule de Sora et tu le serres contre toi.

Tes sourcils se froncent. Ton expression grave et habituelle revient.

« Quand nous serons plus forts... on s'enfuiera. Soyons patients en attendant... »
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Ven 4 Avr - 2:20






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C'est tellement cruel.
Pourtant, tu aurais du t'en douter, il te l'avait dit ; la règle d'or, intouchable et implacable, de l'institution à laquelle il appartient, était extrêmement claire. Ne pas aimer, ne pas s'attacher, ne pas éprouver de pitié pour les cibles. Demeurer insensible, inflexible. Ne jamais s'abaisser à se comporter comme des êtres humains. Ce dogme absolu, c'est en ton nom qu'il l'a trahi.
A la gloire de ces instants de bonheur volés.

De fait, tu comprends à la perfection l'idée fondamentale de ce châtiment, ce qui ne le rend que plus écœurant : tu es à nous, assènent les vis enfoncées dans son épaule. Tu ne t'en iras jamais. Tu es une arme. Tu comprends, et tu es en colère, à tel point que tu te demandes une seconde si tu ne vas pas tout simplement exploser. Ils l'ont démoli par jeu, pour le bien de ce qui semble être le remake grotesque de Terminator. Ce traitement est tellement horrible, contre-nature, issu des germes putréfiés d'un cerveau malade.

On va gagner, tu disais, alors regarde. Vois contre qui, ou plutôt contre quoi tu te bats ; une organisation intransigeante et barbare, qui n'hésite pas à sacrifier ses propres soldats à la moindre erreur. Tu devrais savoir à présent que dans l'histoire qu'est ton existence, la victoire de ceux qui luttent au nom de la bonne cause n'est en rien garantie. Dans cet enfer, au diable les principes - personne ne te soutiendra dans cette bataille. Contre eux. Contre ce qu'ils lui ont fait. Contre toi-même.

« ... vraiment ? »
Tu demeures immobile alors qu'il brise le silence, qu'il laisse une nouvelle fois tomber son front contre ton torse, abattu. Tu voudrais sentir sa chaleur, mais tu ne sais plus où poser tes mains. Vraiment, oui. Vraiment. Vraiment, parce que si tu renonces maintenant, tu n'auras plus de raison de t'accrocher à ce détestable quotidien.

« Je. Je ne pense pas qu'on puisse. Je suis. Vraiment.... vraiment... dés-désolé. Je suis même pas capable de les bouger. On me contrôle. On... Je suis un robot. »
Non. Stop. Tais-toi.
Arrête, voudrais-tu lui dire. Arrête, parce que c'est fini. Ils te toucheront pas. Ils ont peut-être une putain de télécommande, quelque part, pour faire bouger ces atrocités, mais crois-moi, ils te feront plus rien. Crois-moi, je t'en prie, arrête, fais-moi confiance. Fais-moi confiance une fois, une fois pour toute ta vie. Quoi qu'ils t'aient fait, ça n'arrivera plus. Et je vais te sauver. Je vais te sauver. Je vais te sauver. Peut-être qu'on peut pas, mais je vais le faire quand même. Peut-être que la solution n'existe pas, alors je vais la créer. Je vais le faire, faut que tu comprennes ça. Je vais le faire.
Tu grimaces alors qu'il soulève laborieusement un bras pour te ramener contre lui. Ce contact métallique te rappelle impitoyablement ce qu'il a subi, et tu te réfugies dans cette étreinte qui autrefois t'était familière. Tu voudrais tant pouvoir lui dire. Pouvoir le rassurer.

« Quand nous serons plus forts... on s'enfuira. Soyons patients en attendant... »
Vous ne serez jamais plus forts et tu en as parfaitement conscience. Tu sais qu'il te ment pour te consoler, parce qu'en dépit de tes efforts le visage que tu présentes est déformé par la désolation, parce que même dans l'état pathétique dans lequel il se trouve il cherche encore à te préserver. Vous ne serez jamais plus forts parce que ce qui ne vous tue pas ne fait que vous briser plus encore à chaque nouvel impact et qu'un jour viendra où vous ne serez plus capable de recoller les morceaux. Vous ne serez jamais plus forts et vous n'irez jamais nulle part. C'est ici que tu vas tout arranger.
Tout arranger...

"- T'as rien d'un robot, Sébastien, murmures-tu à son oreille en te plaquant contre lui autant que tu le peux. T'as rien d'un robot, et c'est pour ça qu'ils t'ont fait ça. Parce que t'as des sentiments. Parce que t'es pas comme eux. Tu siffles ces mots avec dégoût, ta paume glissant sous le menton de ton amant pour l'obliger à te regarder dans les yeux. Je t'interdis d'essayer de jouer au héros. Regarde-toi, t'en es plus capable. Je ne vais pas me cacher, je ne vais pas m'en aller. Et puis tu ferais quoi sans moi de toute façon ? Tu te laisserais crever ? Tu fronces les sourcils, ravalant tes larmes de rage. T'as pas le droit, tu comprends ? Pas le droit. Je vais pas te laisser renoncer comme ça, et peut-être que tu m'en crois pas capable, mais je vais te sauver. Ils te toucheront plus. Et sinon quoi, Sora ? Tu te crois vraiment compétent pour rivaliser avec ces monstres ? Ils te toucheront plus jamais."

Tu effleures ses lèvres abîmées du bout des doigts, ta respiration s'accélérant presque imperceptiblement alors que tu les soignes, effaces les croûtes, t'efforçant de maîtriser l'énergie. Tu sais que ça ne changera rien, que tu auras besoin de beaucoup plus que ça. Que tu n'en seras sans doute même pas capable.

"- Je t'ai dit que... Que si on te faisait du mal, j'allais te reconstruire. Que je te réparerais autant de fois que nécessaire. Et t'as dit que tu me croyais. Tu t'interromps, t'efforçant de paraître beaucoup plus confiant que tu ne l'es en réalité. T'as dit que tu me croyais alors maintenant, prouve-le."

Puis tu l'embrasses, tes mains de nouveau posées sur sa taille.
Tu l'embrasses parce qu'ils pourront le détruire autant de fois qu'il leur plaira sans que tu cesses ne serait-ce qu'un instant de l'aimer.

Mais s'ils essayent, tu leur feras payer.
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Sébastien de Nivral
Sébastien de Nivral
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Mer 9 Avr - 11:43


THIS IS WHY I WAS BORN
sora & sébastien

Tu te laisses emporter par la chaleur des mots et de ses bras.
Mais tu n'y arrives pas vraiment. Tu es confiné dans cette ferraille, tu as l'impression d'y avoir perdu bien plus que deux membres. Jusqu'alors, tu ne pensais que devoir te détacher de certaines parties de ton corps te détruirait. La douleur avait beau avoir creusé une marque en toi, ce qui t'a le plus chamboulé, c'est que tu ne pourras plus jamais lui tenir la main, ni caresser sa peau. Tu pourras lui faire du mal et lui broyer les doigts involontairement ; mais tu demeureras incapable de tout contact chaleureux. Tes deux bras androïdes ne sont qu'une source glaciale dont tu ne peux te séparer ; te voilà donc enfin en face à face avec ta véritable nature : déshumanisée et désaxée. Ah. Tu en gémis de douleur une nouvelle fois.
Tu savais, tu savais que tu étais ainsi. Tu savais que le diable t'avait accordé une apparence humaine pour que tu puisses mieux t'infiltrer dans la foule, tu savais qu'on ne t'avait pas offert de cœur pour ne pas aimer ; mais les choses ont changé, et tu as perdu le contrôle. Mais pire est cette constatation : tu ne regrettes rien. Tu remercies ta génitrice de t'avoir réduit à un esclavage sadique et pervers, tu remercies l'armée de t'avoir empêché d'être fort, tu remercies la guerre de t'avoir pris ton seul ami, tu remercies les Traqueurs ne t'avoir enrôlé malgré tes épaules basses et de t'avoir offert ta mission à Atlantide. Mais tu ne remercieras jamais ceux qui se prendront à ce bonheur. Un bonheur qui t'avait l'air artificiel. Non : il était pur, et innocent. Ton âme s'est apaisée malgré que tes entrailles s'ouvraient : il y a eu Sora. Tout ce qui reposait en toi sous le signe de la violence et de la haine n'est devenu que poussière et c'est reformé en quelque chose de... merveilleux.

T'as rien d'un robot, Sébastien. Tes paupières s'ouvrent vivement. Tu refuses de craquer, encore une fois, et pourtant, il n'a suffit que de ça pour te réchauffer et t'offrir l'illusion d'un nouvel espoir naissant. Parce que t'as des sentiments. Parce que tu es pas comme eux. La triste vérité ; c'est que tu es comme eux. Mais toi, tu as été capable de refuser toutes tes convictions pour te jeter à corps perdu dans une romance tragique ; il ne t'a fallu que d'une personne pour t'y pousser. Sora. Sora. Sora. Sora. Son nom se répète inlassablement à l'intérieur de ton crâne. Et puis tu ferais quoi sans moi de toute façon ? Je me serais jeté du haut de l'immeuble, comme convenu, voulais-tu lui répondre. Néanmoins tu savais que ça le dévasterait, alors, tu conservais cette lourde action en toi, sans plus jamais oser y repenser. Tu te laisserais crever ? Tu ne dis toujours rien. Tu voudrais lui dire de se taire, d'arrêter de te torturer avec des questions dont tu ne peux pas y apporter une seule réponse sensée. Les yeux rivés contre le tissu, ton torse hybride s'accolant à celui de l'adolescent fébrile, tu continue d'écouter ta tirade en te mordant les lèvres. Jusqu'à ce qu'il lève ton visage et qu'enfin tes diamants rencontrent ses émeraudes. Et c'est comme si c'était la première fois que vous vous regardiez avec tant d'intensité. Tu peux y voir son âme. Tu peux y voir la tienne aussi, pour la simple et bonne raison qu'elles ne font qu'une. Pour toujours. T'as dit que tu me croyais, alors maintenant, prouve-le. Bam. En plein cœur.
La douleur sur tes lippes est effacée. Réparée. Il t'embrasse et toi tu n'en crois pas tes oreilles. Tu as la sensation d'avoir inversé les rôles, tu n'as jamais été si médiocre, si pathétique. D'habitude, c'était à toi de sécher les larmes de ton amant et de lui sortir tes plus beaux mots pour guérir ses propres maux. Mais aujourd'hui... Aujourd'hui, tout était différent. Aujourd'hui c'est toi qui as besoin de lui, de sa voix, et de ses baisers. Tu restes figé et incapable, refusant de fermer les yeux de peur de t'évanouir. Pourtant, tu ne résistes pas plus à la tentation : tu veux profiter de chaque instant comme si c'était le dernier.
Tes paupières s'apaisent alors, entrouvrant tes lèvres. Tu l'embrasses avec amour et maladresse. Comme si cela faisait des années que tu n'avais pas pu ressentir une telle sensation.

Et pour la première fois depuis cinq mois : tu n'as rien à dire. Il a raison. Tout ira bien. Tout ira mieux.
Tu le crois.

« Je te crois... »

Murmures-tu contre sa bouche avant de reprendre cette embrassade inlassable de plus belle. Tes larmes s'écoulent encore, tu as beau fermer tes yeux de toutes tes forces, elles dégringolent : ce sont des larmes de bonheur. Elles arrivent à dépasser ce mur de peau parce que le bonheur est plus fort que tout : même la raison. Même la dignité.

« Mais tu ne peux pas m'empêcher d'avoir peur pour toi. »

Conclues-tu alors, livide, t'éloignant un peu de lui. Tu trembles.

« Je ne me le pardonnerai jamais si quelque chose t'arrivait. Par ma faute ou la leur. Tu. Tu ne sais pas de quoi ils sont capables. Il. Il. Il y avait des tuyaux qui sortaient de son corps et. Et il a tranché mes bras si facilement. »

Tu baisses la tête. Tu fermes les yeux, encore, refusant la réalité, encore.

« J'ai... tué mon père. Je n'ai rien pu faire. Je. Je ne savais même pas qui c'était et je. »

Pris soudain par une nausée dérangeante, tu valses sur le côté avant de tomber à genoux, relâchant le peu de chose qu'il y avait dans ton estomac dans un son dérangeant, mêlé entre une toux naissante et une voix déchirée. Tu recraches tes entrailles avec l'odeur d'un corps qui s'ouvre près de toi, ton échine se courbe de plus en plus, les os de ta colonne vertébrale semblant vouloir traverser ton épiderme alors que la douleur fantôme de ton dos refait son apparition. Alors tu vomis, une nouvelle fois, reprenant ton souffle.
Comme tu es ridicule, à quatre pattes sur le bitume à recracher de la bile tant ton estomac est vide. Et toujours dans cette position de faiblesse, le front posé contre le sol, suppliant.

« J'ai besoin de toi... »

Et tu crises. Tes larmes déferlent et tu gémis, tu retiens des cris arrachant pour ne pas faire saigner tes cordes vocales qui ont tant vibré la nuit dernière.
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JUKEBOX : everybody hurts (ça me fait rire je laisse)
FEAT : eren jaeger
CRÉDIT : matt
DATE D'INSCRIPTION : 15/10/2013

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Sora Winchester
Sora Winchester
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Mer 9 Avr - 12:27






I'll stand up with you forever
I'll be there for you through it all Even if saving you sends me to Heaven ii





Tu songes avec amertume au temps où il te paraissait naturel qu'il te serre dans ses bras. Quelque part, c'est ainsi que votre relation fonctionne : basée sur des mensonges, modelée par des rêves illusoires, instable et pourtant indestructible - ces sentiments ne t'ont tout donné que pour mieux t'arracher ce que tu tenais pour acquis. Ils ont acheté ton âme et lui ont volé son corps, écartelant impitoyablement votre humanité respective, écrasant vos identités sous le même matricule hideux. Monstres de foire. Aux yeux de la société, désormais, vous êtes tous les deux des parias. Pestiférés à part égale, détestables par la conception.

Tout paraissait si beau, si simple. Tellement idyllique. Sa chaleur, sa voix, ses sourires, ses promesses. Sa présence qui illuminait quotidiennement ton existence médiocre. Il t'était si facile d'imaginer un avenir paradisiaque alors que tu l'entendais rire, qu'il te répétait inlassablement à quel point il t'aimait. A présent, ces déclarations ont la saveur des larmes, à l'instar de tes projections mentales qui frôlent l'utopie. Vivre ensemble, vivre heureux. Vivre, tout simplement.
Chaque nouveau jour est un énième combat.

Tu l'embrasses, et alors que tu fermes les yeux, tu pourrais presque te croire quatre mois plus tôt, alors qu'il t'exprimait son amour pour la première fois. Pourtant, tu as grandi, tu as changé. Ton innocence s'est consumée et tes accès de joie presque puérils se sont raréfiés jusqu'à disparaître complètement. Tu n'es plus l'enfant qui était prêt à tout accepter, à croire aveuglement à ces serments que vous échangiez tout bas dans l'espoir qu'ils se réalisent par eux-mêmes. Tu es moins naïf, plus cynique, quelque part. Tu as conscience de la fragilité de l'équilibre dont vous dépendez tous les deux, et tu ne sais que trop bien qu'il t'est interdit de t'effondrer maintenant. Pourtant, en dépit de tes belles paroles, tu as envie d'hurler, d'insulter le gouvernement, d'exploser en sanglots, de te tirer une balle. Oh, il aurait été si simple pour toi de mourir, à tant de reprises. Tu y as songé, plusieurs fois, recroquevillé dans tes couvertures alors que les cauchemars te hantaient ; il aurait suffi d'un rien. Tu aurais rédigé tes adieux à cette pitoyable agonie, et tu aurais tout abandonné. Le calme, la paix, enfin. Une nuit de repos que personne n'oserait venir troubler.
Tu l'envisageais une seconde, et puis tu regardais l'alliance. Ce simple anneau d'argent qui scintille encore à ton doigt, qui te redonne courage, qui ravive le peu de forces qu'il te reste. Ce vœu unique d'un bonheur commun que tu t'es juré de ne briser sous aucun prétexte.

Je te crois, dit-il.
Ses lèvres se pressent contre les tiennes avec une insistance presque désespérée, en réponse à ton baiser. Vos souffles se mêlent, tes doigts se crispent contre sa peau si blanche qu'elle en parait translucide. Ces mots, tu les as déjà entendus ; il n'a suffi que de quelques jours pour les désincarner, disloquer la sincérité désarmante qui les caractérisait. Il pleure, encore, et tu te demandes l'espace d'un instant comment est-ce qu'il peut réellement se considérer comme un robot, lui qui est un concentré d'émotions démesurées et d'intensité, lui qui est tellement plus humain que tous ces êtres abjects qui l'ont abîmé. Tu te poses la question, mais le verdict est évident, implacable : il le croit parce qu'ils l'ont tellement démoli qu'ils ont fini par l'en convaincre.

« Mais tu ne peux pas m'empêcher d'avoir peur pour toi. »
Il s'écarte, brisant l'étreinte, te ramenant brutalement à la dure réalité. Tu serres les dents, esquisses un mouvement malhabile pour le prendre à nouveau dans tes bras. Pour te réfugier dans ces manifestations d'affection futiles dont tu as l'impression de ne jamais profiter assez. Parce que tu sens dans sa voix déchirée qu'il n'a pas terminé, et que ce qui va suivre ne sera qu'encore plus difficile à encaisser. Je vais prendre soin de toi, t'avait-il promis. Et voilà qu'à présent il te supplie de rompre ce lien sacré dont ton entière existence dépend, de disparaître, de te protéger non plus de ces ennemis qui vous épiaient dans l'ombre mais de la bombe en retardement en laquelle ils l'ont transformé.

« Je ne me le pardonnerais jamais si quelque chose t'arrivait. Par ma faute ou la leur. Tu. Tu ne sais pas de quoi ils sont capables. Il. »
Il y avait des tuyaux qui sortaient de son corps et. Et il a tranché mes bras si facilement.
Si. Tu sais, tu as compris. Tu as visionné la vidéo, comme tous les autres, avec le sentiment qu'elle t'était intimement destinée. Regarde, disait-elle. Regarde comme il nous est facile de détruire ce qui t'est cher. Tu es au courant, mais il ne t'arrivera rien. Tu ne connais pas l'identité de la prochaine victime de cette organisation barbare, du suivant sur la liste des martyrs, et ça n'a pas la moindre importance à tes yeux ; ce que tu sais, c'est que ce nom ne sera ni le tien, ni celui de Sébastien. Et ça t'est suffisant. Qu'ils crèvent, qu'ils crèvent tous.
Tu le dévisages intensément et tu te mords la gencive jusqu'au sang pour ne pas laisser échapper cette vérité interdite qui pourrait épargner tant d'angoisses à ton amant. Tu n'en as pas le droit. Si tu cèdes, tu auras agi en vain. Tu voudrais tellement qu'il puisse lire directement dans ton esprit.
Qu'il puisse te faire confiance, ne serait-ce qu'une seule fois.

« J'ai... Tué mon père. Je n'ai rien pu faire. Je. Je ne savais même pas qui c'était et je. »
Tes yeux s'écarquillent et Sébastien se projette sur le côté, renonçant à terminer sa phrase, à te raconter cette torture à laquelle tu t'empêchais péniblement de réfléchir. Tu détournes instantanément le regard, mais le son discordant du vomissement t'arrache un haut-le-cœur. Une fois, deux. Tu as envie de reculer, de remonter le temps, de n'avoir jamais à affronter cette souffrance que tu ne sais pas guérir. Tu t'efforces de reprendre ta respiration, mais la nausée te prend à la gorge à ton tour. J'ai tué mon père. Comment vas-tu réparer ça, Sora ? Vas-y, montre. Prouve-leur à quel point l'amour est plus fort que tout, prouve-leur que tu es un héros. Prouve-leur à tous.

« J'ai besoin de toi... »
Cette supplication lancinante t'arrache à ton immobilité. Tu reportes tes iris dilatés sur son corps dénaturé, réprimant tant que tu le peux d'incontrôlables tremblements alors qu'il gémit. Un pas, deux, trois. Tu te laisses tomber à genoux à ses côtés, tant pour te mettre à sa hauteur que parce que tu n'as plus la force de demeurer debout. Ta main glisse le long de son dos dénudé, effleure une cicatrice encore récente, enflammée. Ton visage, déjà marqué par l'appréhension, se décompose imperceptiblement. Tu ne peux pas craquer, tu n'y es pas autorisé. Je vais le soigner, te promets-tu une énième fois. Je vais faire disparaître tout ça. Mais pas maintenant. Maintenant, il y a plus urgent. Maintenant, tu dois cesser de te comporter comme un enfant et le rassurer, enfin.

"- Tu sais ce qu'on est, tous les deux ? Tu murmures, juste assez fort pour qu'il puisse t'entendre en dépit de ses plaintes, de ces sanglots qui t'éraflent comme autant de lames. On est des survivants. Tu te penches, passes un bras contre son torse pour le redresser, le ramener vers toi avec toute la douceur dont tu es capable. Tu frissonnes encore, déglutis difficilement. C'est pour ça qu'on va traverser ça, comme... Comme tout le reste. On est de ceux qui résistent à tout, et... Tu clignes rapidement des paupières, refoules l'émotion qui écorche tes cordes vocales. Et tu m'as interdit de mourir, tu te souviens ? Alors je vais pas partir, et il ne m'arrivera rien. Les notes s'étouffent dans ta trachée, se parent d'accents contradictoires qui résonnent dans ton crâne. Je... Laisse-moi te ramener à la maison. Laisse-moi rester. Tou... Toujours."

Je t'en prie.
Renonce pas. Renonce pas comme ça.
Moi je suis incapable de continuer si t'es pas là.
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Sébastien de Nivral
Sébastien de Nivral
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Mer 9 Avr - 13:22


THIS IS WHY I WAS BORN
sora & sébastien

Tu veux exploser ton crâne contre le bitume, que tous ces souvenirs s'écoulent dans ton sang et que tu finisses lobotomiser. Tu ne seras plus le même mais au moins ; tu oublieras. Tu avais beau remercier le monde entier de t'avoir détruit, tu ne pourrais pas supporter une nouvelle cicatrice. Tu n'y survivrais pas, tu as trop pleuré, trop hurlé, et maintenant te voilà rendu à un état misérable, suppliant ton amant de te serrer dans ses bras, de prendre soin de toi comme s'il avait été un parent. Mais c'était bien plus que ça. Sora était ta famille désormais. Sora était ton ami, ton confident, et par-dessus tout, ton amour. Ton amour, et pour toujours. Et combien même tu t'en voudras de lui avoir fait supporter tant de choses qu'un adolescent n'est pas censé vivre, tu es heureux de pouvoir partager ton malheur : aujourd'hui, tu n'es plus seul. Il te prend dans ses bras, encore une fois, tu te mords la lèvre, encore, ce geste te semble familier et presque automatique. Malheureusement, tu sais déjà combien tu auras beau t'arracher la peau, tu n'arriveras pas à t'arrêter d'être pathétique, pas ce jour-là, ni demain. Peut-être qu'avec le temps tu sauras enfin te relever de ce que les mercenaires de ce pays t'ont fait, te font faire, et te feront faire. Les tortures, tu les connaissais, c'était toi le bourreau. Maintenant, c'était différent : tu es la victime, la proie. Mais tu es aussi la seule et unique chance pour ton amant de survivre.
Alors non, tu ne laisseras rien tomber. Tu ne feras que t'endurcir. Tu le feras. Pour lui. Pour vous.
On est des survivants. Ah, ouais. Si on était pas des survivants après tout ça, on aurait le droit à une palme d'or. On a survécu jusqu'ici et ils ont tous essayer de nous séparer d'une façon ou d'une autre, et avant même qu'on se lie, on avait pas d'autres choix que de s'accrocher à la vie parce qu'on savait qu'un futur meilleur pouvait nous attendre : nous étions déjà plein d'optimisme contrairement à ce que nos cernes et nos airs déchirés laissent songer. Alors je vais pas partir, il ne m'arrivera rien. Tu le trouves étrange à parler avec tant d'assurance, à croire en ces mots, mais tu n'oses pas répliquer, le lui faire remarquer. Tu es heureux qu'il ne parte pas, qu'il ne lui arrive rien à lui. Mais si tu peux le protéger des autres, comment le protégeras-tu de toi ? Tu ne peux même pas bouger tes deux bras, et tu auras beau crier jusqu'à t'en déchirer la voix, comment pourras-tu te faire comprendre ?
Laisse moi te ramener à la maison. Laisse moi rester. Tou... Toujours. Tu lèves les pupilles vers l'asiatique complètement anéanti et exténué. C'est néanmoins lui qui te tient encore alors que tes jambes sont lâches et que tes épaules sont basses.

« Hm. Le pire est.... passé. Je crois. »

Tu te voulais rassurant ; en vain. Tu étais un incapable, un misérable. Tu avales ta salive, sentant le fond de ta gorge te brûler comme le fer qui a tranché tes bras. Grimace.

« Rentrons, alors. »

Avec un peu plus de sûreté dans ton expression, tu le regardes et tu tentes malgré tout d'improviser un maigre sourire sur tes lèvres. Ca ne se voit qu'à peine, mais l'idée y est. Puis dans ce sourire déchirant, tu te remets à fondre en larme, tu avais beau te mordre les lippes, ça n'a rien changé, encore une fois. A la différence d'un peu plus tôt, tes joues sont rosées, tu fermes les yeux, tu réalises que tu es ridicule et combien l'amour que tu portes pour ce gamin es inconditionné. Tu te jettes dans ses bras, apaisé.
Enfin, le calme revient.
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