T’as les yeux rouges et un sourire béat sur les lèvres. Les jambes étendues devant toi et la tête relevée vers le ciel, tu contemple l’immensité du ciel assis dans des escaliers quelconque. Tu tires sur ton joint et la fumée vient remplir ton ventre vide. Ça forme une boule de chaleur en toi, ça resserre l’étau sur ta tête. T’aime bien le feeling de quand t’es décalqué. T’es engourdis mais vif d’esprit. T’as l’impression de comprendre le monde et de voir des choses que t’avais jamais vu avant. C’est comme si tu regardais le film de ta vie et ça étire un peu plus ton sourire. T’es crevé ce soir, y’a que la chaleur que t’apporte l’herbe qui te garde en un seul morceau. Ta tête est appuyée sur le fer de la rampe d’escalier, c’est froid sur ta joue et la sensation du métal est si vive. T’as envie de fermer les yeux et de t’endormir là. Mais t’as appelé TRAÜMA, tu lui a dit de venir te rejoindre. Tu lui as dit que tu voulais le voir, que t’avais besoin d’un pote sur qui te reposer ce soir. Y’a toujours TRAÜMA pour ça, il apparait toujours quand ta besoin de lui. Avec lui tu peux te rouler en boule et délirer autant que tu veux, tu peux te perdre avec lui dans tes folies. T’as pas un tas d’amis, mais TRAÜMA, TRAÜMA il est là depuis toujours.
Dernière édition par Hirose Mudoka le Ven 8 Aoû - 2:46, édité 1 fois
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Ven 8 Aoû - 2:32
Pour lui, tu mettrais le monde en couleur. C'est tout. Rien d'autre. Tu mettrais juste des couleurs pour qu'il ne se sente plus mal, ou quoi. C'est Rei, en mieux. Rei différent. Tu t'en fous. Tu trouves Hirose avachi contre quelques marches insipides, la bouche remplie de mots supposés l'engueuler, mais rien ne sort, tu te contentes de sourire un peu. Tu te tiens droit, comme d'habitude, tu te tiens droit sans ciller, ta face mal lunée éclairée par une lumière blanche et artificielle. La ronde a caché son visage dans les nuages.
Tu t'avances. Tu viens t'asseoir, sans bruit, tu passes ton bras autour de lui, et enfouis ta tête dans ses cheveux. Il sent la beuh, et le mâle. La poudre. La poudre, ouais, les armes à feu, le métal. Comme à ton habitude, tu ne dis rien, tu restes contre lui, t'attends qu'il te remplisse.
TRAÜMA avait le don d’apparaitre avec une exquise délicatesse. TRAÜMA se déplaçait dans un bruissement et soudainement tu pouvais sentir ses arômes de vanille effleurer ton nez. TRAÜMA était comme un fantôme qui se dessinait doucement contre tes côtes et qui t’enlaçait dans de furtives éteintes. TRAÜMA était comme un baiser volé. T’avais pas besoin qu’il te salue, t’avais pas besoin qu’il te dise quoique ce soit. Tu savais qu’il avait envie de serrer les poings et de grogner en te voyant faire le débile tard dans la nuit avec les yeux rougis et les mains froides. Mais tu savais aussi que tu n’avais qu’à lui rendre son étreinte pour qu’il te pardonne et qu’il se laisse entrainer par la fumée à son tour. Tu quittes la rampe et tu appuies ta tête contre la sienne en donnant un coup sur ton joint qui luit drôlement dans le noir pour faire tomber les cendres. Tu le laisse en suspens, entre tes doigts, et tu respires TRAÜMA.
- Elle est belle la lune ce soir, pas vrai?
T'as pas besoin d'en dire plus.
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Ven 8 Aoû - 2:57
Ta main s'agrippe à sa chemise avec douceur, les phalanges jouant avec le tissu dans un frottement intimiste. Ton autre dextre vient poser ses doigts sur le joint, le tirant à ta bouche rouge comme une cerise, trop mûre lors d'un été trop chaud, quand elle n'est pas meurtrie par les becs assassins des oiseaux. Il t'aspire dans son illusion, Hirose. C'est le seul à t'écrire MAJUSCULES quand tu en as besoin, et sa tête contre la tienne, et tes poumons qui grandissent quand tu aspires le mal pour le garder en ton sein. Tu relâches vers le ciel comme un baiser anonyme, pour cette lune absente qui te fait frissonner d'envie.
Tu resserres un peu ton étreinte même si tu te détends, par peur de disparaître.
Tu sens ton cœur battre dans ton ventre, t’as faim, t’as soif et ta cet irrépressible besoin de calmer tes envies en aspirant les rêves à petite dose. Tu veux sentir la fumée rouler sur ta langue et tes doigts crépiter avec le joint. Vous êtes deux beaux fantômes, à regarder le monde et la lune comme si vous ne l’aviez jamais vue avant. Tout se redessine quand vous êtes à deux, y’a plus rien de pareil et le reste s’embrouille tout doucement. T’as plus de problème quand t’es comme ça, y’a plus rien qui te tracasse et plus qui qui s’agrippe à tes tripes. Non, t’as que ta peau qui brûle là où on la touche et les yeux qui pleurent parce que tu les as gardé trop longtemps ouvert. Mais pas ce soir, ce soir y’a TRAÜMA, ce soir vous êtes deux et il prendra ce qui pèse sur toi avec ses doigts si longs et écrasera tes pensées grisâtres. TRAÜMA il t’attrape dans ses filets alors que tu te noie et s’étend sur toi pour te protéger du monde. Toi tout ce que tu peux faire, c’est de toucher ses doigts distraitement pendant qu’il s’empoisonne avec toi.
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Ven 8 Aoû - 3:40
Tu sens tes mains brûler et tes veines s'enflammer à la troisième tirade. Bientôt, tu sentira ton front imploser sous un million d'étoiles qui tirent la gueule. La fatigue s'abat sur ton corps, la lassitude s'accapare tes jambes engourdies et tu ne désires plus bouger pour des millénaires. Tu te demandes quelle heure il est, et tu l'embarques contre les marches pour avoir la tête qui tourne.
Et tout tourne, tourne, tourne. Les images devant tes yeux, pas grand chose en soit, décrivent un cercle infini, une image animée qui t'hypnotise. Les marches ne sont pas confortables, mais tu ne sens pas l'envie de bouger ailleurs. Tu caresses l'épaule d'Hirose, sans un mot aucun. Pourtant, ta bouche en est toujours remplie. Tu souffles les syllabes incertaines en même temps que la fumée. Tu t'en débarasses.
T’as envie de parler, de trouver des mots bien à dire. Un truc profond pour aller avec l’ambiance flottante qui vous entoure. Mais les mots se mêlent dans ta bouche et tu n’arrives pas à les enligner correctement, alors tu ne les dis pas. Tu les mâchouille et les goûte du bout de la langue, mais ils ne veulent pas. Ils sont incertains, comme toi. Tu sais plus où donner de la tête, quoi faire de ta peau. Elle est lourde sous tes os et tes paupières sont pesantes. Mais la voix qui chantonne des mots colorés dans ta tête est légère et caressante et elle te mélange encore plus. Tu embrasses la pommette de TRAÜMA. C’est chaste, c’est enfantin. C’est les baisers que tu lui faisais quand tu n’osais pas encore toucher à ses lèvres quand t’étais adolescent. TRAÜMA il t’a un peu appris la vie, il est si vieux TRAÜMA. Il avait ton âge quand tu l’as rencontré : et vous voilà encore fourré ensemble. Avec toutes ces années, vous avez plus besoin de mots pour vous comprendre. TRAÜMA, tu l’aimes comme un grand frère, comme un mentor, comme le mec qui t’as appris à embrasser et à être le connard que t’es aujourd’hui.
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Ven 8 Aoû - 5:13
Tu t'en débarrasses pour te remplir de lui, de son odeur, de sa voix qui n'existe plus qu'à travers les volutes de rêves translucides. Tu l'enlaces encore plus et tu le colles à toi, sa tête contre la tienne, sa bouche contre tes joues, tes mains dans ses cheveux, tes yeux dans les siens, ton corps vidé d'énergie épousant l'escalier et son cadavre.
Le bruit de la ville vous parvient comme un son étouffé par la drogue. Les chiens, les vagues éclats de voix, c'est comme si tout existait, mais ailleurs. Loin de vous, loin de sa frêle carcasse que tu connais par coeur. Tu l'as vu grandir, comme un connard. Et tu l'as poussé dans ses conneries. C'est toi qui allait toper quand il était gosse, avec ta carrure de montage et ton visage de glace.
Tu marmonnes, tu ris. T’es bien comme ça, lové contre le grand TRÄUMA. Tu te sens apaisé, léger : et c’est pas qu’à cause de l’herbe. Il a toujours été si réposant.
T’avais toujours été dans l’ombre de TRAÜMA. Tu le regardais avec tes yeux luisant et envieux de gamin déjà coincé dans le système. T’étais déjà un petit con avant de rencontrer TRÄUMA, il t’a jamais poussé à rien, c’est même toi qui voulait tout apprendre. Vous étiez tombé l’un sur l’autre parce que déjà tu baignais dans des histoires par commodes. Il t’avait adopté : TRAÜMA lui il suivait juste tes caprices et te félicitait de pas t’être fait tabassé par des enfoirés ou de pas avoir coincé par les flics. Tu devais toujours lever la tête pour lui parler, TRÄUMA le grand, TRÄUMA le géant. Le seul mec au monde sur lequel tu devais lever les yeux. Et t’aimais ça quand t’avais 16 piges, d’être le petit chaton à TRAÜMA. Être son élève et le suivre partout, l’écouter parler de ses aventures glauques et de ses trips de drogue. Toi y’avait et y’a encore que l’herbe qui t’intéresse, mais TRÄUMA mettait de la magie dans ses mots et toutes les drogues du monde semblaient mystérieuses et attirantes dans sa bouche. Vous aviez toujours eu une drôle de relation, c’était pas de l’amour, c’était plutôt ton éternelle reconnaissance et de l’admiration sans faille. T’avais toujours voulu faire partie de ce monde dérangé et inquiétant dans lequel il trempait et ce même avant de le rencontrer. TRAÜMA avait simplement été ta porte d’entrée : et il avait toute ton affection pour ça.
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Ven 8 Aoû - 6:49
Tu attrapes sa petite tête entre tes grandes mains, embrasses son front de tes épaisses lippes et tu le serres encore contre toi, ton petit protégé. Tes mains s'effarouchent dans sa tignasse, tu tires un peu quand ta bouche s'écrase sur ses joues. Cette impression de cocon brûlant alors qu'il fait humide et frais, tu te blottis dedans, tu t'enroules jusqu'à disparaître entièrement. Ton air idiot et béat, y'a juste lui et Rei qui peuvent le voir.
Tu continues de te taire pour essayer de te souvenir, sans vraiment y arriver. Tes mains tremblent et tu ne t'en rends pas compte. De joie, certainement, ou de drogue. Tu souffles dans son cou, tu te remémores les vagues insultes et quand tu lui tournais autour pour pouvoir le sauter alors qu'il venait à peine de commencer sa puberté. Ça te fait rire, tu te fous de sa gueule, tu le serres contre toi. Tu murmures :
« Eh, eh, tu te souviens quand je voulais coucher avec toi quand t'étais tout jeune..? »
Tu fronces les sourcils et tu plisses les yeux. Ton cerveau est embrumé par l’herbe, mais t’es quand même capable de faire des liens avec les mots qui sortent de sa bouche. Ta tête veut tout dire « Sérieux mec tu vas pas me parler du temps où tu voulais me pédophiliser encore une fois j’espère ? » Et tu hoches la tête, suspicieux. T’étais pas bien vieux quand TRAÜMA et toi vous avez commencé à vous faire des bisous, mais ce grand con de TRAÜMA il voulait plus que tes baisers sur les joues et au coin des lèvres. T’avais beau faire ton fier et lui tirer la langue en le traitant de vieux pédophile, la vérité c’était que t’étais encore puceau à l’époque et qu’il était hors de question que cet immense drogué bourré de maladies te mette quoi que ce soit dans les fesses. Tu pouffes en te rappelant les têtes d’enterrement de TRAÜMA lorsque tu le plantais là après l’avoir chauffé sans trop le vouloir.
- J’peux pas vraiment oublier toute les mains aux fesses que tu m’as mise quand j’étais un gamin nan. Sérieux ils auraient dû te coffrer dans c’temps là.
Tu rigoles encore bêtement. C’était le bon vieux temps, l’époque où t’étais un gosse chieur qui croyait être le plus fort au monde. Qui se croyait invincible et qui pensait pouvoir tout avoir juste parce qu’il le voulait. C’est plus comme ça aujourd’hui. Tu peux même pas être avec la personne avec laquelle t’aimerait être. T’as son nom qui s’agite au bord de tes lèvres. Mais nan, tu en parleras pas à TRAÜMA, parce qu’il va te traiter d’abruti et te dire que tu t’es ramolli. Et puis y’a pas de quoi parler : y’a rien de concret et toi tu te perds dans tes illusions et dans tes fantasmes caché d’embrasser encore une fois ses yeux. T’es un putain de con.
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