MUSIQUE + EFFET – Le ciel de Tokyo avait fini par s'assombrir, il n'y a pas d'ombre sans clarté après tout. Revêtant son voile le plus terne, la ville sombrait sous l'orage enragé, grondant, faisant vibrer le sol et les jambes. Toi, chien galeux, chien mendiant, chien errant, tu ne peux pas fuir, tu apprends à vivre trempé, grelottant dans ton coin, les bras croisés et abattu par le froid. Tu as beau trembler, même tes regards les plus avides d'attention n'attirent guère la pitié : tu es seul. Tu t'étais réfugié dans ton écosystème, à savoir les métros tokyoïtes. Dans ton coin de wagon, recroquevillé, la capuche de ta veste jusqu'au bout de ton nez, tu te laisses bercer par le son des rails mélangé avec celui de la foudre qui s'abat et de la pluie s'écrasant sur les vitres. Tu jettes des yeux curieux vers l'extérieur, ennuyé par cette monotonie. Faire de toi chef d'Atlantide n'avait pas fait de toi un homme exceptionnel, et tu aurais dû t'en douter, ce n'est jamais rien de plus qu'un titre, après tout.
Tu n'avais pas quitté cette place depuis plusieurs heures et tu grognais contre le premier passant qui osait monter dans ton wagon. Très vite ils renonçaient, te laissant dans ta solitude habituelle dans laquelle tu te sentais en sécurité. Pourtant le train s'arrête à nouveau et voilà que les portes s'ouvrent. Tu fronces les sourcils et lève les yeux vers le premier type qui allait rentrer, grommelant :
- Dégage trou du cul, le wagon est plein, va ailleurs.
Dans ta sympathie habituelle.
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Ven 27 Juin - 2:40
(derniercomptageinvolved 27/06/2014)
Tu glisses ta main sur ton visage pour essuyer l'eau qui ruisselle le long de tes pores. Tu étais trempé, sans but, ennuyé, et ton chez-toi, bien que relativement proche, ne semblait pas être la meilleure des destinations. Alors tu avais marché comme un loup parmi les hommes, trop grand pour ne pas être remarqué mais suffisamment discret pour rééquilibrer le tout.
Ta bouche pulpeuse pincée par le froid, tu essores tes cheveux blancs sans broncher. La pluie avait fini par éclater et par remplir tout le monde trop vite. Qui aurait cru qu'une simple averse puisse faire fuir les passants. Et maintenant, tu attendais de prendre un wagon au hasard, suivant une intuition qui te semblait aussi étrangère qu'idiote. Le vide t'attendait.
Néanmoins, la capuche au fond était loin de vouloir de ta personne, et à part toi, personne ne daigna entrer dans ce foutu machin de fer qui faisait trop de bruits. Ta main s'accrocha à une rambarde pendant un instant, et tu finis par installer ton arrière-train tremper pas trop loin de sa personne.
MUSIQUE + EFFET – Mais ça t'écoute pas. Après tout, qui t'écoutera tant qu't'as pas sorti les crocs et les griffes ? Qui t'écoutera sans que t'es à user de ta rage maladive ? Tu serres les poings. T'aimes pas les gens, t'aimes pas le contact, t'aimes encore moins quand on t'ignore, quand on se plie pas à ta volonté, quand on froisse ton putain d'égo. Et ce mec là, il vient de faire tout ce que tu détestes, sans rien dire, juste en agissant comme si tu n'existais pas. Mais tu existes et tu comptes bien le témoigner.
C'est pourquoi tu te redresses, te lançant jusqu'en face de ce gars étrange. Tu fourres tes mains dans les poches de ton sweat et ta capuche ne laisse pas entrevoir tes yeux. T'as plus d'identité, t'es un mec complètement random qui mérite aucune attention. Mais tu veux voir si t'es capable de faire trembler sans avoir à montrer tes cornes, tes dents, ta peau grisâtre, le blanc de tes yeux jaunis, les cicatrices des mutilations sur tes bras.
- Hoy, lances-tu de ta voix cassée, il me semble t'avoir dit quelque chose.
Tu n'as plus de pitié, plus de respect. A quoi bon ? C'est un monde de merde.
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Lun 30 Juin - 6:35
Tu le regardes s'élancer. C'est le mot. Il bouge de manière étrange, le gamin. T'es tellement grand, ma girafe, que même en étant assis t'arrives à être à sa hauteur, plus ou moins. Ou alors c'est lui qu'est petit, comme tout ces putains de japonais. Il doit faire au grand maximum un mètre soixante. Mais faut pas se fier à la taille. Quand il t'alpagues, tu réponds pas. Dans ta tête ça fait "lol fgt". Ton visage reste de glace et tes yeux rivés sur lui. Pluie sur toi, tes sentiments ont dégouliné de ton visage pour faire place à un miroir fugace de la personne qui se tient en face.
T'es tendu. Tendu parce que t'as l'impression de l'avoir déjà croisé quelque part. T'as l'impression de connaître cette capuche crasseuse et cette manière de bouger. Mais tu dis rien. Tu restes de marbre pendant que tes cheveux gouttent sur le siège du wagon. Tes lippes sont toujours pincées, tes dextres ne bougent pas. Tu te contentes d'attendre que ça monte, parce qu'il a l'air bien parti. Une mauvaise journée peut-être. Vu la pluie dehors, ça étonnerait personne.
MUSIQUE + EFFET – Le déni total. Tu viens de te prendre un sacré ouragan au travers de la gueule et, pour un impulsif dans ton genre, ça passe très mal. T'es pas du genre à réfléchir avant d'agir, t'es une tête brûlée, et c'est peut-être pour ça que t'as tellement besoin d'Alpha ou Creesta à tes côtés pour te canaliser, c'est eux la solution à ta rage maladive. Mais l'fait est que t'es tout seul face à cet enfoiré. Et qu't'as absolument pas de patience.
- Eh bien...
Ca y est. C'est en train de flamber dans tes veines, tu vois rouge, tu vois du sang, tu vois la rage. Tu saisis le col de ce type nettement plus impressionnant que toi avant de te rapprocher de son visage et de lui cracher ces quelques mots au visage :
- J'suppose que t'as rien à dire contre le fait de finir sur les rails, là, tout de suite, fils de pute ?