Il fait froid : les températures sont basses, même pour une nuit d'été, et tu frissonnes. Pourtant, Roppongi est parcouru d'une chaleur naissante : il est aux environs d'une heure du matin et la ville se réveille dans les quartiers festifs. Toi ? Tu erres, encore, toujours, profitant des rares absences d'une quelconque autorité pour admirer ces paysages qui te sont inconnus. Vingt ans depuis un mois à peu près que tu habites cette ville et elle te semble inconnue sous tant d'aspects que ça t'effraie. Les semaines récentes ont été hautes en couleurs - façon de parler, et ont laissées leurs marques sur ta peau si pâle ; Maman a eu vent de quelques clients insatisfaits s'étant plaints de tes services et en tant que méchante fille, tu as été punie : des bandages autour des poignets, ton coude droit, ton cou, des pansements sur le nez, la joue gauche et ton genoux droit tandis que d'autres encore remontent le long de tes chevilles ou parsèment tes cuisses. Elle s'était fait plaisir. Cette fois-ci, peut-être que des marques resteront, tu n'en sais trop rien. C'était la première fois qu'elle te tabassait aussi fort. Enfin, si on enlève le premier jour où elle a levé la main sur toi. Tu sentais une douleur légère à ta tête, mais tu n'y prêtais pas attention : le volume de la musique te prenait les tympans et les lumières virevoltaient sous tes yeux abîmés de manière surprenante mais pas si désagréable que ça. Tu sembles blasée mais est pourtant en fête : tu t'aventures dans un quartier dans lequel tu n'as jamais mit les pieds et tu sens battre ton cœur d'excitation et d'impatience. Une jupe dans les tons roses foncés, un pull noir trop ample et grand avec un col en v qui laisse voir le col d'une chemise, des chaussettes hautes et des baskets tout ce qu'il y a de plus basiques, tes habituelles couettes en hauteur, quelques petites paillettes dorées se trémoussent dans tes yeux. Ce soir s'annonce être un bon soir, sans embrouilles, sans Kamui, sans Satsuki ou Shino, sans prostitution, sans Maman, sans cage, sans punition, juste Tokyo et l'enfant avide de découvertes que tu es.
Ou du moins, tu croyais.
Une main t'agrippe le bras dans la foule et tu te retournes instinctivement pour découvrir un visage ni familier ni inconnu, connu de loin peut-être avant de comprendre à sa tirade et à son air Ô combien mécontent et annonceur d'emmerdes qu'il s'agissait - sûrement, tu n'en es pas sûre, ou du moins jusqu'à ce que le mot « catin » effleure tes oreilles - d'un client que Kamui avait tabassé. Tu sens sa poigne se resserrer autour de tes muscles et une sueur froide te parcourt le bas du dos. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, tu cours, jouant des coudes et esquivant des silhouettes dans l'allée pour bifurquer dans des ruelles sombres que tu ne fréquenterais pas forcément. Au coin d'une d'entre elles, tu rentres dans quelqu'un, t'arrêtant dans ta course effrénée, frottant ton nez qui a tapé ce que tu identifies vaguement comme un torse humain avant de relever la tête vers un homme. Des bruits de pas que tu reconnais comme ceux du chasseur que tu fuis parviennent à tes oreilles et tu sors hâtivement ton téléphone pour taper quelque chose avant de le lever vers l'étranger, blasée à l'extérieur mais totalement paniquée à l'intérieur.
« S'te plaît j't'en supplie file moi un coup de main je suis poursuivie par un pervers qui veut me faire les fesses aies pitié ? (((( ;°Д°)))) »
Très convaincant.
HRP:
Ok j'avoue je savais trop pas quoi lui faire écrire. :die:
first lesson : the mouse always runs before the cat starts ϟ ft. junpei