Tu déambules dans les longues allées de Shinjuku, les sourcils froncés, ton visage laissant apparaître quelques gouttes de sueur. Ta longue tignasse dorée suivant les mouvements de tes bras qui, eux-même, suivaient les mouvements gracieux de tes jambes. Tes pas se voulaient sûrs et déterminés tandis que tes talons, eux, se heurtent violemment au sol laissant un grand bruit insupportable résonner dans la grande allée que tu arpentes avec une certaine froideur teinte sur ton faciès. Tu joues avec tes ongles manucurés sur la pomme de tes mains, tandis que tes lèvres frisonnes, montrant ton impatience. Cela faisait un long moment que ça ne t'étais pas arrivé. Cette irrésistible envie de pouvoir déverser toute ta haine sur une personne qui t'étais inconnue et qui, pourtant, semblait vouloir céder à tous tes caprices dans le seul but de vouloir sauver sa triste vie, pathétique. Il n'y a pas si longtemps, tu les supportais sans rechigner les coups toi, non ? Mais ta mutation, l'arrivée de ton pouvoir, elle avait aggravé ton cas. Elle avait su nourrir encore plus la folie de ce démon qui te hante, ta bipolarité. Il fut un temps où la seule chose qui te faisait frémir était le simple fait de voir la marque de ton poing sur la joue d'un individu quelconque, maintenant c'est de voir des corps en petit morceau qui t'anime.

Il s'est réveillé et il devient plus fort, il te consume.

Tu grognes, tu t'impatientes. Tu veux le voir, ce liquide pourpre. Tu veux le voir sur les murs, sur tes mains, sur l'asphalte. Tu veux le revoir, tu veux le faire jaillir, tout comme la peur, la peur dessiner sur le visage d'une personne à la porte de la mort, une personne sentant son heure arrivée, une personne n'ayant aucun échappatoire, essayant vainement de crier à l'aide. Mais il n'y a pas l'ombre d'une seule personne dans cette grande allée que tu arpentes. Le démon s'impatiente, comme un fauve n'ayant pas pu subvenir à ses besoins de chairs fraîches depuis des années, ce coté horrible de toi commence à devenir de moins en moins patient, alors. Tes talons se heurtent contre le sol de façon plus violente et tes membres bougent plus rapidement, tu marches vite, à la recherche de la perle rare. Il ne faut pas grand-chose pour te satisfaire, juste une seule personne assez crédule pour venir en aide à une petite demoiselle en détresse ? C'est bien le meilleur moyen pour attendrir un simple humain.

En voilà un, justement.

Te baissant légèrement derrière un muret, tu matérialises une vulgaire poche de sang artificiel et tu étales tout son contenu le long de ta jambe. Ensuite, tu prends une grande inspiration et tu t'assoies sur le sol, tenant la jambe ensanglantée tout en sanglotant. Tu n'es certainement pas la meilleure actrice au monde, mais simuler une blessure était plutôt facile, surtout en ayant du sang sur cette dernière, bien qu'il soit artificiel.

— Ai-Aidez-moi s'il vous plaît ... Dis-tu avec un timbre de voix aussi faible que ta crédibilité aux yeux de quelqu'un ayant toutes ses facultés mentales, mais il était tard et vu le visage et l'haleine de l'homme qui avait répondu à ton appel, il était ivre. Et non de dieu, l'haleine de quelqu'un d'ivre, qu'est-ce que ça pu putain. Enfin bref.

Anasthasia ne le laisse pas s'approcher plus d'elle. Elle l'enchaîne. Les chaînes tenant les poignets et les chevilles de l'homme ivre étant toutes les quatre ancrés solidement dans le sol. Quant aux fenêtres et autres impasses donnant sur le lieu du bain de sang bientôt orchestrer pas la blonde, elle matérialisa de longs rideaux opaques, beaucoup plus grands que les fenêtres, de façon à ce que les personnes ne puissent rien voir de leurs domiciles et par la suite, elle matérialisa de grands murs en briques de par et d'autre de la ruelle où elle se trouvait avec sa future victime. Tout était fin prêt.

Se rapprochant de l'homme, Anasthasia matérialise une dague dans le creux de sa main puis elle passe la lame de cette dernière tout le long du visage de l'inconnu, de son front jusqu'à sa nuque, un niveau assez conséquent de ce liquide pourpre coulant dans les veine de tout être suivant la main de la demoiselle, sans pour autant tâcher autre chose que la lame argentée de la dague. Une fois fait, elle répéta ce mouvement, accompagner, bien sûr, des cris de la victime, un grand nombre de fois sur plusieurs parties du corps de l'inconnu comme ses bras, sa nuque, son torse et son autre profil. Une fois qu'elle fut rassasiée, la demoiselle dématérialisa l'arme blanche et matérialisa une sorte de machine au mur pour écarteler l'homme se trouvant en face d'elle. Un sourire sadique aux lèvres, elle mit la machine en marche, observant le spectacle macabre comme-ci ce n'était qu'un vulgaire film d'horreur.

Regardant les membres et le torse de l'inconnu tomber tour à tour sur l'asphalte teint d'une grande marre de sang, la blonde affiche une mine plutôt satisfaite puis elle soupire et s'étire, laissant un autre souffle faire vibrer ses lèvres. Maintenant il fallait qu'elle nettoie tout dématérialisant l'appareil de torture, puis matérialisant un énorme sac poubelle dans lequel elle mit, en portant des gangs bien évidemment, les morceaux du corps de sa victime qu'elle avait soigneusement pris le temps de découper en petit morceaux de façon à ce que cela ne soit pas trop lourd, sacs qu'elle jeta dans une poubelle qu'elle matérialisa par la suite, de façon à ce qu'il n'y ait aucune trace, car bien sûr, la poubelle et son contenu fut dématérialisé par la suite. Un petit ricanement sadique fit bouger ses lèvres, le temps qu'elle dématérialise sa robe également, afin d'en rematérialiser une copie conforme qui, elle, n'avait aucune tâche de sang. La Rainsworth s'étire puis elle se fige. Elle avait entendu un léger bruit, comme ... Une personne qui avait posé son pied sur quelque chose. Se retournant doucement, elle se demanda à quel moment cette dite personne avait pu se faufiler dans sa zone de « torture » puis elle arqua légèrement un sourcil en regardant dans la direction d'où le bruit venait.

— Putain.
La blonde grogne faiblement.
— Y'a quelqu'un ?

Annonce-t-elle sur un ton sec et froid, bien que son « mauvais coté » ai déjà pris la poudre d'escampette, c'est un peu ça aussi, être bipolaire.