Tu cours à une vitesse vertigineuse, tentant de fuir du mieux que tu pouvais les nombreux assaillants qui étaient à ta recherche. Vraiment, tu avais le don de te mettre dans l’embarras Nowaki. Mais cette fois-ci, tu avais une excuse pour ta défense. En fait, tu n’étais en rien responsable avec la situation dans laquelle tu te trouvais si ce n’était d’avoir gagné un combat qui n’aurait simplement pas dû avoir lieu. En effet, tu avais vu le besoin de te faire un peu d’argent et tu avais décidé de retourner dans le ring. Tu pensais que c’était une affaire d’un soir, quelque chose que tu allais faire une fois avant de disparaître à nouveau de ce dôme ensanglanté. C’était ton plan initial, plan qui avait bien mal tourné. Eh oui, tu avais eu le culot d’affronter le champion de l’arène pour t’assurer de te faire un maximum d’argent en un minimum de temps. Étant le seul à avoir parié sur toi-même, toutes les voix étaient contre toi. Comme toujours, lorsque les gens te sous-estimaient, tu t'assurais de leur en donner pour leur argent. Tu t’assurais de leur montrer qu’il ne fallait pas te sous-estimer, toi et la bête qui sommeillait dans ton corps. Leur mécontentement, tu pouvais le sentir. Leur détresse en voyant le champion se faire démolir, tu t’en étais nourri. Et c’est sous cette même ambiance que tu avais fracassé ton adversaire. Malheureusement, célébrer ta victoire était probablement de trop puisque lorsque tu étais sortie de l’arène , quelques messieurs t’attendaient. Ses mêmes gens étaient ceux qui te courraient après, tentant de récupérer tout l’argent qu’ils avaient perdu. Malheureusement, c’était toi contre des hommes armés. En fait, tu avais l’habitude de gérer ce genre de situation, mais là tu n’avais pas le temps. Tu étais en retard et de beaucoup. Eh oui, ta tante t’avait laissé la charge d’aller chercher ton neveu pendant leur voyage et toi, tout ce que tu trouvais à faire se résumait, à arriver en retard dès ta première journée. Joie.

-Allez vous faire voir!

Tu arrives enfin à l’endroit fatidique dans lequel une géante clôture trône. Grâce à ton pouvoir, tu l’escalades comme un animal qui avait passé toute sa vie à grimper. Malheureusement, alors que tu étais sur le point de franchir le dernier pas vers ta liberté, une balle vient te frôler l’épaule, t’arrachant ainsi un cri de douleur.

-Fais chier!

Sur le coup, tu te retournes et cette fois-ci tes yeux n’étaient plus comme avant. En effet, ils venaient de laisser place à deux points rouges . Rien qu’en te voyant, ceux-ci commencent à hésiter, réagissant de la manière dont ils auraient dû agir dès le départ. C’est donc pendant cette fraction d’inattention que tu en profites pour te faufiler par-dessus la clôture. Tu venais de faire un maximum d’argent, mais tu étais dans un mauvais état. C’est d’ailleurs dans ce même état que tu arrives devant l’école de ton neveu. Il est présentement 21h et ça fait déjà eux heures que tu es en retard. Tu espères qu’il est toujours là et c’est bien le cas. Il est en compagnie d’une femme à la chevelure orangée que tu regardes avec gêne. Elle devait probablement se demander qui tu étais, surtout vu ta condition physique. En effet, aux premiers abords, tu semblais normal, mais tes jointures étaient entourées de bandes blanches afin de cacher les dégâts qui décoraient tes jointures. Ensuite, on pouvait voir une balafre encore fraichement posée sur ta joue. Le sang venait à peine de sécher. Quant à ton épaule, la tache de sang ne paraissait pas grâce à ton t-shirt noir qui avait étouffé les traces.

-Je suis infiniment désolé, j’ai eu un contre-temps et j’ai fait du mieux que je le pouvais pour venir chercher mon neveu. Ses parents sont partis en vacances et je devais m’en charger, mais comme vous voyez, je m’y suis pris un peu en retard.

Tu parles trop vite et affiches un air légèrement gêné. En fait, tu semblais quelque peu hyperactif , mais tu n’y pouvais rien. A cette heure, l'adrénaline circulait encore dans ton sang et c’est juste en remarquant que Noah était endormi que tu commençais enfin à te calmer.

-Sincèrement, je vous remercie énormément d’être resté avec lui aussi longtemps. En temps normal, les autres employés auraient appelé les services à l'enfance à 19h.

Tu rougis un peu, tentant tant bien que mal de cacher ta gêne soudaine. Sur le coup, tu tentes de venir passer ta main dans ta chevelure, mais ton épaule te ramène à l’ordre, te tirant une grimace douloureuse.

-Et moi c’est Nowaki! Enchanté. Vous vous êtes?

Tu prends délicatement le gamin que tu viens placer sur ton dos. Tu t’assures que ses bras ont entouré ton cou et qu’il est confortable pour dormir. Il était si léger que tu ne ressentais qu’une pression minime sur la partie de ton corps qui était endommagé. Ainsi, tu es en mesure d’avancer calmement ta main, signe de politesse que tu n’avais pas fait depuis un bon moment. En fait, la dernière fois remontait à un combat lointain dans lequel tu avais tendu ta main à ton adversaire pour mieux le finir. Par contre, cette fois-ci c’était différent. Tu avais affaire à une femme qui avait eu la bonté de patienter. Tu pouvais donc te comporter comme un jeune homme responsable pour une fois. Du moins, tu essayais… Après tout, elle le méritait bien.

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Tu la regardais t’expliquer certaines choses à propos de ton neveu. Sur le coup, tu te rendais compte qu’il était un peu comme toi avant que tu t’ouvres pendant ta jeunesse. Jamais tu n’avais cru que cette tête rouge pouvait être silencieuse à l’école, mais bruyante à la maison. Il fallait que tu trouves un moyen de régler tout ça. Dès que tu en aurais l’occasion, tu comptais discuter avec lui de ce qui le tracassait. Si tout comme toi, ses parents se disputaient constamment, alors il fallait que tu agisses en conséquence pour le sauver de ce genre de situation.

-Merci beaucoup madame Shimizu. Au contraire, vos informations me seront grandement utiles.

Tu t’adressais à elle avec beaucoup de sincérité et de politesse. Cette femme venait non seulement de protéger l’avenir de ton neveu, mais aussi de t’inviter à entrer à l’intérieur. Malgré tout, tu hésitais. Tu te demandais si c’était une bonne idée, car il y a longtemps que Noah devait être à la maison. En plus, tu ne voulais pas vraiment qu’il reste trop tard à l’extérieur, mais en même temps, tes blessures te faisaient souffrir.

-Mes blessures…euh..?

Sur le coup, tu réalises que tu n’étais pas du tout en condition physique propice pour aller chercher un enfant. S’il était 17h, les autres parents t’auraient probablement fuit, de peur que leurs enfants ne te voient dans une condition aussi pitoyable. Heureusement que tu étais arrivé en retard, quoique ce n’était pas une habitude à prendre! De par le ton qu’elle avait employé pour te sermonner, tu l’avais bien compris. En plus, tu pouvais bien le voir que ce n’était pas dans son habitude d’être autoritaire. Rien que par la douceur qui avait suivi son sermon, tu avais cru voir quelque chose de bien en cette femme. C’était assez indescriptible, mais tu te sentais confortable en sa présence. Certes, tu étais quelqu’un d’extrêmement impulsif, prenant les moindres sensations que tu vivais à cœur, mais là, c’était différent. En fait, elle te faisait penser à quelqu’un qui n’était plus de ce monde. Quelqu’un qui ne t’aurait jamais jugé sur tes actes ou ton accoutrement : ta mère.

-En fait, on pourrait ramener le petit chez les voisins. Ils sont à deux coins de rue de l’école, c’est là qu’il dort quand je ne vais pas le chercher. Ensuite, on pourra se charger de mes blessures, je ne voudrais pas qu’il reste trop tard à l’extérieur.

Tu la fixes en prenant soin d’analyser sa réaction pour être en mesure d’anticiper sa décision future.

-Et ensuite, on ira à l’infirmerie ou on ira dans un endroit où on pourra soigner mes blessures.

Tu affiches une gêne qui ne te ressemble pas vraiment, mais tu as un peu honte de prendre plus de temps que tu lui en as déjà pris.

-Et en guise de remerciement, je pourrais vous raccompagner à votre domicile et vous offrir le souper ou quelque chose du genre, qu’est que vous en pensez?

Tu souris de manière niaise, espérant qu’elle ne rejette pas ta proposition de manière brutale. Après tout, tu ne savais pas quoi lui proposer pour la remercier et tu lui devais bien plus qu’elle devait le penser. Elle venait de préserver ton sang et elle t'avait fait revivre un phénomène qui t’avait manqué : la compréhension.

-Je sais que c’est bien peu pour le grand service que vous venez de me rendre et je suis gêné de vous demander votre aide, mais voilà…

Tu tournes la tête, comme si tu avais honte de te montrer en position de faiblesse. Argh ! Et depuis quand suppliais-tu les gens?

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Tu es content d’être tombé sur une perle rare, sur quelqu’un qui a bien voulu te guérir. Mais voilà qu’elle commence à agir étrangement ce qui attise directement ta curiosité. Tu le vois bien qu’il y a quelque chose qui ne va pas, mais la fatigue est une bonne raison. Or, ton intuition te dit qu’il y a autre chose que la fatigue, mais tu n’arrives pas à cerner le problème pour le moment. Toutefois, tu décides d’agir en conséquence, préférant prévenir que guérir.

-Vous êtes certaine que vous allez bien?

Tu te sens un peu mal de la voir dans cet état puisque tu penses en être le principal fautif, celui qui lui cause tous ses tourments. Tu décides donc de prendre une décision qui risquait de compenser son état. Quoi qu’elle dise, tu n’étais pas convaincu et tu ne la laisserais pas marcher seule tant que tu ne serais pas certain qu’elle va bien. Tu décides donc de t’approcher d’elle, collant soudainement ta hanche contre la sienne. Tu la regardes un moment de tes yeux interrogateurs avant de glisser doucement ta tête en dessous de son épaule. Ainsi, tu es en position parfaite pour l’aider à marcher. Du moins, ce serait la bonne position si elle était plus grande que toi, mais ce n’est pas le cas. Tu reprends donc ta position originelle et l’attires simplement contre toi. Sans attendre, tu plaques son visage contre ta poitrine et t’assures qu’elle marche à tes côtés en suivant tes mouvements.

-Je suis désolé, mais je préfère prévenir que guérir. En fait, si j’en avais la capacité, je vous aurais simplement porté dans mes bras, mais comme vous voyez, je suis en mauvais état et je ne voudrais pas rendre vos efforts pour panser mes blessures soient inutiles.

Tu prends le temps de la regarder avant de passer délicatement ta seconde main dans sa chevelure pour tenter de l’apaiser et pour en profiter pour toucher son front. Comme tu le pensais, quelque chose clochait puisque celui-ci était légèrement humide. Soit, elle avait la fièvre ou d’autres symptômes liés à une anomalie. Dans tous les cas, elle n’allait pas bien et tu venais de la surprendre en flagrant délit. Était-elle trop fière pour oser avouer sa situation ou disait-elle ça simplement pour se rassurer elle-même? Dans tous les cas, il faisait beaucoup trop frais pour que son front puisse avoir chaud au point de provoquer des écoulements.

-Et je doute que ce soit la fatigue, mais peu importe, l’idéal ce serait d’arriver à votre domicile en un morceau. Donc s’il y a quoi que ce soit, dites-moi-le.

Tes yeux parcouraient lentement la rue qui était parsemée de racailles par si et racailles par là. En temps normal, tu ne te serais pas inquiété de marcher dans une telle condition à cette heure, mais là, tu étais accompagné d’une magnifique jeune femme qui risquait de réveiller les envies les plus crades de ces insectes. Tu étais donc sur la défensive, t’assurant de ne pas vous attirer trop de regard, car pour une fois, ta vie n’était pas la seule qui était en jeu.

-Et je peux vous tutoyer? Parce que sincèrement, je déteste parler comme ça et je doute que notre écart d’âge soit assez grand pour que ce soit obligatoire.

Tu tentais d’alléger la situation pour qu’elle soit plus confortable, autant  pour toi que pour elle. Pour l’instant, tu n’avais pas vraiment avancé les choses à cause de son état. Sinon, tu en aurais profité pour te renseigner sur la réaction de Noah et ce qui n’allait pas exactement. Mais tout ça pouvait attendre, son état passait avant tout.

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