Beautiful day

Le soleil trônait haut dans le ciel, écrasant la foule de sa chaleur quelque peu trop élevée pour ce mois de l'année. Un sentiment de béatitude t'habitait. Avec le chamboulement que connaissait l'entreprise, et avec ta futur progression sociale, tu avais réussis à t'éclipser pour le restant de la journée. Il n'était pourtant même pas encore onze heures passé. Sans vraiment y prêter une grande attention, tu avais laissée tes pas te guider vers les bâtiments colossaux de Shibuya 109 - pas tellement la porte d'à côté pour toi. Mais avec un tel ensoleillement, doublé de cette foule compacte dont tu avais le plus grand mal à t'en détacher, tu avais décidée d'opter pour un petit lèche vitrine à l'abris de la chaleur.
De ton allure altière et lente, tu traînassais jetant de vifs coups d’œils aux vitrines impeccables. Aussi ne vis-tu que trop tardivement la marche d'un café se profiler devant tes pieds. En moins de deux, tu te retrouvas au sol, une vive douleur lancinante te perçant le genoux gauche. Une simple œillade te suffis pour constater les dégâts : ton collant couleur chair - de si bonne qualité qu'il t'avait valu un bras - était bel et bien foutu. Irrécupérable. C'était en parti pour éviter ce type de mésaventure que tu préférais ne pas faire les boutiques ainsi affublée de l'une des tenues que tu réservais uniquement pour les jours de boulot. Avec ta maladresse, ton porte monnaie avait pour habitude d'avoir le plus grand mal à suivre la cadence de tes dépenses. Tant pis, il faudra faire abstraction de quelques séances de cinéma pour le mois prochain - ainsi que de quelques bouquins, aussi. Mais avec les bruits de mutation qui courraient, tu te complaisais à croire que ce genre d'incident ne seraient plus un problème à l'avenir. Un soupire t'échappas.

« — Et merde... »

En attendant, tu avais un genoux blessé à soigner, et un collant à raccommoder. De quoi pouvais-tu donc avoir l'air, maintenant ? Tu mettrais un rein à parier que tu ressemblais à l'une de ces écolières stupides s'accoutrant de motifs étranges et de vêtements consciemment troués. Tu haussas les épaules, lasse, esquissant quelques pas vers le banc central de l'allée. Farfouillant dans ton sac, tu ne trouvas pas l'ombre d'une compresse. Te voilà bien. Et maintenant quoi ? Direction la pharmacie la plus proche ? Cette journée avait pourtant si bien débutée... Relevant les yeux vers la foule de passants, tu te décidas impulsivement à accoster deux demoiselles. Leurs tenues à première vue peu conventionnelles ne t'arrachas étrangement pas l'ombre d'une irritation ; seul comptait ta situation précaire, pour le moment.

« — Excusez-moi, vous deux ! Bonjour, hm... Auriez-vous un mouchoir, ou bien un pansement pour me dépanner, s'il-vous-plais ? J'ai trébuchée et... Enfin, des trucs habituels quoi. Mais je crois bien que mon collant est fichu... »

T'exclamais-tu, pointant le long sillons rougeâtre dévalant ton tibia. Maudite sois cette marche. Des demoiselles comme elles devaient bien avoir le nécessaire dans leur sac, non ? En tout cas c'est ce que tu t'étais dis en les abordant.