MUSIQUE – Ca n'est pas dans ton genre d'essayer de faire plaisir à qui que ce soit autre que ta petite personne. En éternel égoïste, tu ne cherchais pas à combler Moe dans une traversée folle de Tokyo juste pour voir un sourire s'esquisser sur son visage plein de fierté. Non, ça, ça ne t'importait pas. Tu fais parti de ces personnes qui restent insensibles devant les pleurs des femmes, des enfants, des amis, des amants, des autres. Si tu avais accepté de partager ta voiture avec une collègue ce n'était pas sans idées derrière la tête, bien naturellement. Ca a toujours été comme ça avant que tu ne finisses à No Dawn – ce que tu ne savais pas à l'époque, étant donné que cet épisode avec Moe remonte à quelques mois déjà – toi d'abord, les autres après. Que serait un Nakamura sans son égocentrisme, après tout ?
Vous aviez donc quitté le petit bistrot de la gare pour rejoindre la station suivante avec le train y desservant. Tu n'avais pas décroché un mot, ni même un regard. Tes yeux étaient plantés sur la fenêtre offrant une vue presque photographique sur le reste du quartier. Toya ne semblait même plus exister à tes côtés, elle devenait une personne lambda à laquelle tu ne portais aucun intérêt, même pas une once de désir. Et pourtant, ce désir, il était présent ; tu n'abandonnerais pas, tu allais user de tes divers stratagèmes pour arriver à tes fins, contrairement à ce que tu lui as laissé croire un peu auparavant. Vous arriviez dans un parking vide à l'exception d'une Ferrari trônant sur le goudron. Tu t'approches naturellement et d'un clic sur les clés, les portières se débloquent et tu uses du peu de galanterie qu'il te reste pour ouvrir la porte à ton accompagnatrice pour qu'elle y prenne place.
***
Assis sur les sièges trop propres dont l'odeur du cuir avait emplie l'intérieur du véhicule, tu t'étais mis en route, d'abord calmement, empruntant les petites routes de la ville pour rejoindre l'autoroute. Il faisait sombre mais tu aimais cette ambiance offerte par les néons colorés des bâtisses. ... Pourquoi Motors District ? Demandes-tu finalement par curiosité, les femmes s'intéressent souvent à l'automobile pour l'argent et les hommes. Et toi ? Tu tiens le volant fermement, commençant à appuyer un peu sur la pédale d'accélération. Le moteur gronde mais tu es loin de rendre la chose dingue dès maintenant. Tu attends de savoir si elle est certaine de prendre le risque de faire une course de formule 1 de façon totalement illégale.
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POINTS : 18 CITATION : i just want to be happy. MESSAGES : 132 JUKEBOX : Red Hot Chili Peppers - Californication FEAT : SABER - Fate/stay night. CRÉDIT : (c) NFF SAYS, que j'aime très très fort " JE SUIS UNE MÉDUSE DANS LE BLEU DU CIEL MAINTENANT. DATE D'INSCRIPTION : 09/01/2014 LOCALISATION : dans ton lit ♥.
△ Le silence qui berce votre trajet est à la limite de t'impressionner. Presque. Il faut dire qu'en règle générale, avec un métier aussi social que le tiens, tu ne manques guère de sujets bateaux pour alimenter la discussion. Mais tout dépend alors de l'interlocuteur et, en cet instant, tu sais que tu es en présence de ce que tu nommes plus courraient de fine bouche. Le genre à ne pas accéder à n'importe quel débat débile et/ou futile - sans en tirer un quelconque bénéfice. Alors, à la même image que ton vis à vis, tu ne te donneras pas la peine de te le flatter en tentative avortée de sociabilité. Légèrement gênée lorsque tu passes illégalement à sa suite aux nombreux barrages de contrôle qui parsèment les lignes du métro, tu ne peux néanmoins te résoudre à détacher ton regard faussement émeraude de sa silhouette élancée. Est-ce que tous les pilotes de formule un avaient le droit à un régime des plus draconien ; ou était-il le seul à avoir la taille digne d'un mannequin de grande firme mondialement connue et reconnue ? Bof, même obèse, il n'en resterait pas moins à connard fini. Te foulant de petites enjambées rapides, tu te hisses à son niveau, lui jetant une œillade de côté. Tu jurerais qu'il n'a pas sourcillé une seule fois sur tout le trajet. Était-il seulement humain ? Le bruit caractéristique d'une voiture déverrouillée attire soudainement ton regard vers une zone à quelques pas de vous, sur la droite. Parfaitement alignée avec les quelques places de parkings, maintenant aux trois quarts vides, une magnifique Ferrari trônait, comme si cet espace puérilement vaste lui était dû naturellement. Un sourire aigre vient alors déformer tes traits avec violence. La bagnole définissait avec subtilité l'entièreté du personnage. Richesse, belle gueule, fausseté. Pas de quoi être franchement fier. Pourtant, ainsi enserrée dans ton uniforme de réceptionniste, tes cheveux dorés comme impeccablement peignés, tu mettrais ta main à couper que tu ne jurais pas tant que ça avec ce tableau dérisoire. Tu n'étais fatalement pas des mieux placés pour juger. Et cette pensée même te refilait la nausée.
Un claquement de langue t'échappe mais cela ne semble pas plus attirer l'intention condescendante de ton acolyte. Le regardant s'installer à son aise au poste de conducteur, tu esquisses deux ou trois sautillements rapides vers le siège jouxtant le sien. Tant pis, tes sacs voleront par dessus les sièges arrières, ce n'était pas bien important - et tu ne te foulerais pas d'une demande pour le coffre après un tel comportement de sa part. La rancune était officiellement reconnue à la liste de tes vilains petits défauts. Et, ajoutant les gestes aux mots, tu balances furtivement le peu de sac qui t'encombre vers l'arrière, écoutant d'une oreille distraite les dires d'Hirohito. Le moteur vrombissait déjà.
« — Un rêve de gosse, rien de plus. L'automobile m'a toujours vendu du rêve, j'ai simplement fais en sorte de pouvoir marier fantasme et réalité. Et je crois pouvoir me vanter d'y être arrivée. Te retournant face au pare-brise, tu boucles ta ceinture d'un geste sec avant de reprendre lentement : Pas d'histoire d'homme dans tout ça. Et pour le fric, je pense qu'il aurait fallut viser plus haut. Pilote, pourquoi pas ? Mais je doute de l’accueil que l'on réserve aux femmes dans le métier. Puis, l'organisation, c'est ça, mon vrai trip. Bien que la vitesse soit hautement jouissive, elle aussi. Même pour quelqu'un comme moi. »
Les lampadaires se succèdent, en amas informes et lumineux. Tes yeux ne peuvent se détacher d'un tel spectacle. L’habitacle confiné d'une voiture avait toujours eut le don d'être l'un de tes endroits préférés sur terre. Être coupé du monde, ne pas avoir à s'occuper de quoique ce soit, pas même de la conduite - pour une fois. Juste laisser le plaisir de se laisser aller au creux du siège passager vous abrutir. Le regard fixe sur cette route infinie - le goudron à perte de vue, tu ne saurais dire qu'elle heure il pouvait bien être, exactement. Une chose était sur : tu n'aurais jamais crachée sur ces quelques instants, ainsi confortablement installée. Déformation professionnelle, surement.
« — Et toi donc ? Rêve de gosse ou hautes ambitions personnelle ? L'argent, le renom, les femmes... C'est qu'il y a de quoi en ravir plus d'un. »
MUSIQUE – C'était une étrange sensation. Celle où Moe serait fausse, artificielle. Un rêve de gosse. Est-ce qu'on peut se permettre de continuer de rêver comme des enfants dans cette période déchue de l'humanité ? Est-ce que c'est véritablement possible de rêve ? Tu proviens pourtant d'une génération plus ancienne à la jeune femme, et même si tu as connu Tokyo sous ses beaux jours, tu as l'impression de n'avoir vécu que dans un monde plein d'artifices. Peut-être songes-tu cela par le simple fait que t'as été dans ta prison d'argent sous le joug du nom Nakamura qui suffisait pour attirer les foules – et les médias, surtout les médias. Mais la candeur avec laquelle la jeune femme t'étalait une part de ses secrets – ou plutôt envies – t'arrache un bref sourire. Tu n'étais pas touché, ou tu ne préférais pas te l'avouer. Pour toi, rouler c'était ta vie, t'avais plus vraiment de rêve. Pourtant, la question se retourne, tu aurais dû le calculer. C'était la première fois que tu devrais avouer la vérité – rien ne t'y poussait, certes. Tu soupires.
- Parce que je n'ai pas eu le choix, lances-tu au tac-o-tac, dans les familles riches comme nous on a déjà un destin tout tracé, mon père voulait que je sois pilote comme lui, alors ainsi soit-il. Tu esquisses un sourire. Et c'est la seule chose que je sais faire. Alors non, ça n'a rien d'un rêve.
Tu laisses un court silence s'installer. Pourquoi tu lui dis ça, sérieusement ? C'était des mots, rien que des mots dans l'air, des mots qu'elle oubliera demain et que toi tu regretteras.
- Mon vrai rêve, c'était que mon père soit fier de moi et que je puisse fonder une famille à mon tour. Tu venais d'offrir ton jardin secret sur un plateau d'argent. Alors, pour l'effacer discrètement, tu enfonces la pédale. Le moteur gronde de plus en plus fort, vous voilà sur la voie express, le véhicule roulant à vive allure dans une symphonie vrombissante, j'espère que t'es bien attachée.
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△ Ton pouls s'accélère, comme à chaque fois que la vitesse vient griser tes sens. Un beau déluge de sensations, stupide et dangereux, propre à l'humain. Tes yeux rivés sur le compteur qui s'excitait alors à une vitesse fulgurante, s'éloignent en direction des nombreuses courbes rectilignes défilants au dehors, résumant l'urbanisme laissant place aux autoroutes. Étrangement, un ressentiment te tords les tripes. Oppressant. Tu t'en veux, oui, tu t'en veux presque. Tu t'en veux presque de l'avoir poussé à te confier quelques mots qui, visiblement, il n'avait guère l'habitude d'épeler devant autrui. Surement encore moins devant une banale fille telle que toi. Pourtant, tu ne pouvais t'empêcher d'en être flattée. Et c'était peut-être ça qui était le plus écœurant. D'un geste naturel, tes dents partent à la rencontre de ta lèvre inférieure. Tu la mordille un instant avant d'esquisser un fin sourire fade.
« — T'en fais pas, va. Je ne risque pas de m'envoler au premier tournant. Que tu réponds. »
Répartis maladroite, ou au contraire défis dissimulé ? Tu n'oserais l'admettre toi-même. Surement un sale mélange des deux, mais à dire vrai, tu t'en fous pas mal. C'est surtout que, même si cela arrivait bel et bien, tu ne vois pas trop ce que tu foutais en l'air - hormis une bagnole de luxe. Ta vie ne se résumait qu'à métro, boulot, dodo. Et tu aurais mis un poumon dans le pari que, dans quelques années, rien de ta petite vie n'aurait bougé. Un quotidien rébarbatif et éternellement lassant. Alors où était le mal à y ajouter un peu de pimant, finalement ? Mais tu doutais qu'Hirohito soit de cet avis. Puis, ton assurance vie ne couvrirait peut-être même pas l'intégralité des dégâts, alors à quoi bon y songer... Tu retins un ricanement face à ce ramassis d'idioties. Il est certain que si tu lui confessais un truc pareil, il n'hésiterait pas à te jeter hors de son antre. Tes mains délicates, maintenant fermement crispées sur tes cuisses, tu oses un regard furtif dans la direction de ton chauffeur attitré pour la soirée. T'étais-tu montré déplacée ? Pourtant, cela risquait bien de recommencer. Et, sans y prêter intention, les mots dépassèrent tes pensées :
« — Mais ton métier te plais, finalement, non... ? Un court silence s'impose, pendant lequel tu ne peux détacher ton regard de la vitre côté passager, soudainement gênée. Avec un caractère aussi trempé que le tiens, tu aurais pu te détourner de cette voie si, vraiment, tu ne l'appréciais pas - ne serait-ce qu'un peu. N'est-ce-pas ? Si on gomme de tout ça l'envie de faire plaisir à ton père, bien sur. »
Allait-il oser rouvrir le sujet, ne serait-ce qu'un instant ?
« — Désolée, avec tout ça... C'est juste si compliqué de se mettre à ta place... J'ai pourtant conscience que l'argent ne fais pas le bonheur. Tu begayes, pas si à l'aise sur le sujet que tu ne voudrais l'être. Je, j'imaginais juste que les choses étaient plus roses de votre côté du tableau. »
Que de stupidités. Il est certain que tu n'en es pas fière, mais les usages sont si faciles à encrer au cœur des sociétés... Personne ne pouvait réellement t'en blâmer.
MUSIQUE – Tu n'es même pas concentré sur la route, tu es concentré sur les quelques mots qui te sont adressés. C'est normal, c'est toi le sujet principal, alors forcément tu es tout ouïe.
C'est en effet ce que tu aurais songé si seulement la jeune femme ne t'intriguait pas – étrangement. Pourtant y a sa voix dans ta tête comme une mélodie déroutante et tu ne sais pas pourquoi tu te laisses guider par ces quelques notes. Ton expression se durcit, la lumière des lampadaires qui dégringole le long du véhicule gêne ta vue déjà abîmée par le temps. Pourquoi tu te confies, pourquoi tu vas creuser ce que t'avais pourtant enterré à tout jamais dans les déserts du silence ? J'imaginais juste que les choses étaient plus roses de votre côté du tableau. Ca t'arrache un maigre sourire. Pourquoi tant de candeur dans une femme qui te tenait tête il y a quelques temps ? Ton regard continue de toiser la route, tes mains crispées sur le volant, prêt à prendre le premier virage.
- Ca l'est. C'est toujours des problèmes en moins. Tu tournes brusquement sur le côté, la voiture semblait presque se soulever avec douceur dans un temps qui semble soudainement stoppé. Puis la route se reprend, comme un refrain. Mais notre avenir dépend de notre réputation. Un mauvais pas et tout s'écroule. Mon métier c'est tout ce que je sais faire, parce que j'ai toujours été trop prétentieux pour perdre mon temps à étudier. Soupir. Maintenant, avec le temps, je regrette un peu.
Ferais-tu preuve de maturité ? Pas vraiment. Un nouveau sourire s'esquisse sur tes lippes.
- Même si ça m'a permis de goûter à beaucoup de plaisirs interdits.
Tu conclus ainsi, le pied sur la pédale. Tu peux entendre au loin le gyrophare agressif des autorités.
- Ah super, manquait plus qu'eux, las, tu ajoutes : je payerai l'amende, tant pis.
Et enfin, la course commençait. Tu es plus attentif à ce qu'il se passe devant toi, à l’affût de la moindre occasion de semer les flics.
- A moins que tu aies peur ?
Lances-tu avec un air de défi, tes pupilles dorées enfin posées sur Moe.
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Détournant les yeux vers le pare-brise, tu écoutais sa réponse religieusement. La voiture se braqua un instant, ça y est. Premier virage un peu serré, première vraie sensation grisante d'ivresse mêlée à une pointe d'angoisse qui faisait pétiller l'électricité à l'extrémité de chacun de tes doigts. Pire qu'un commissaire jouissant d'une sordide affaire, la peur ainsi que l'appréhension avaient le don de te rendre toute chose. Tu te soupçonnais même prête à pousser Hirohito à réitérer l'expérience, tu aurais presque été prête à en redemander. Un sourire digne d'une gosse de six ans, stupidement aux anges comme face au plus joli des paquets cadeaux, vint draper tes lèvres avec innocence. Dans un court silence rythmant ses prises de paroles, tu trouvas le temps d'intercaler quelques mots murmurés sur le tons de la confidence :
« — Votre tour de Pise personnifiée, hein. Tellement branlante et fragile, tordue comme elle est, que vous pourriez tout y perdre en un instant. Il suffirait d'un tout petit, ridicule et futile détail, pour voir l'intégralité d'une vie de dure labeur voler en éclat... Une forme de drogue un peu particulière, mais réussissant toujours aussi bien à nous rendre dépendants, hein ? La réputation. »
Son soupir t'ayant interloqué, tu le lorgnas du coin de l’œil de façon appuyée. Les études, hein... Ton air mutin s’aggrava.
« — T'es masochiste ou quoi ? Rien de pire que les études, mon gars. Crois moi bien que je m'en serais volontiers exemptée si ce n'était pas pour la bonne cause... Quoique, avec un peu moins d'années d'études, j'aurais tout aussi bien pu finir mécanicienne. Mais c'est un domaine tellement sujet au sexisme... »
Une main délicate alla taquiner tes cheveux dorés.
« — Et donc ! Ah oui, tu me parlais de plaisirs interdits. Expliques moi tout. »
Brusquement ton tons grimpa dans les aiguës.
« — Tu ne fais quand même pas référence à cette horde de fille facile que tu pourrais éventuellement te faire pour trois fois rien, quand même ! »
T'exclamais-tu tout en adoptant un air faussement horrifié. Ton visage se décomposa cependant vraiment lorsque, subitement, les cris stridents de gyrophares vinrent meurtrir tes sens auditifs sensibles. Jetant une œillade rapide à ton acolyte, tu l'écoutais bavasser à propos d'amende et et choses « super ». Tu n'en aurais pas dis autant... Relevant tes yeux vers le rétroviseur, tu vis très clairement la bagnole des flics vous collant au cul. Une bouffée d'adrénaline s'insuffla dans tes veines, d'apportant un léger haut-le-cœur significatif de l'angoisse. Tu esquissas une grimace un poil apeurée, t'imposant un demi-tour sur toi même pour jauger l'écart qui vous séparaient des forces de l'ordre. A ton plus grand soulagement, il te semblait que la distance se creusait imperceptiblement. Tu soufflas un instant, avant de te raccrocher à l'appuie tête de ton siège.
« — Ok. J'imagine que ça aussi, ça fait partit des petits plaisirs interdits... »
Un « bon Dieu » t'échappa de justesse. Puis, sans pouvoir te l'expliquer toi-même, un fou rire bruyant et franc te plia en deux sur ton siège, emplissant l'habitacle. L'adrénaline eut vite fait de le refouler suite au coup d'accélération. Le bruit de la gomme adhérant au goudron vint tinter délicieusement à tes oreilles, fort malheureusement presque aussitôt happé par le capharnaüm des gyrophares. Relevant le regard vers Hirohito, tu ne pu éviter la rencontre de tes deux émeraudes et de ses iris dorés, comme indomptables et sauvages. Tu déglutis, prise de court. Sa beauté naturelle te sautait violemment à la gueule.
« — Ahah, je suis une putain de chanceuse, en fait... »
Minaudas-tu, ravalant les restes de ton rire. Tes sourcils se froncèrent, signe chez toi de pur défis.
« — Moi ? Peur ? Dis plutôt que t'as pas les couilles ouais ! »
Un vilain petit sourire espiègle vint ourler la commissure de tes lippes.
« — Ouais, enfin, tâches de me ramener chez moi vivante, quand même... »
Tentas-tu, comme très peu rassurée sur ce que pourrait engendrer tes derniers mots. Tu n'avais par ailleurs jamais eus la notion du danger sur l'instant. Il t'avait toujours fallut un temps de réflexion pour pouvoir discerner tous les critères et détails propre à une situation particulière. C'était aussi pour ce fait précis que ton frère refusait catégoriquement de monter en voiture avec toi au volant. Quel suicide!, qu'il disait. Tu sentais déjà la nostalgie pointer. Tu préféras t'en détourner en relançant la conversation :
« — Rassures moi, c'est ton pain quotidien les courses poursuites avec les keufs, comme ça, au moins, hein ? C'est pas que j'te fais pas confiance, mais c'est quand même toi qui tiens le volant et... Oh, grand Dieu,... »
Ton tons grimpa sensiblement, accusateur.
« — Rappelles-moi combien de verre t'as bus, aujourd'hui ? »
Un frisson te traversa.
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Dernière édition par Moe Toya le Ven 13 Juin - 16:54, édité 1 fois
MUSIQUE – Une tour de Pise. Ah. Tiens, tu n'y avais jamais songé, à cette étrange métaphore. Tu voyais cela comme un empilement d'objets les uns au-dessus des autres, tous différents. C'est vrai, vous étiez devenus dépendants de ce que l'on appelle la popularité. Elle vous tient en laisse et vous oblige à jouer des tours pour obtenir votre propre récompense, et si vous échouez, vous serez puni. Tu te sentais comme un animal en cage depuis ta naissance, que beaucoup d'hommes dans ton cas ne réalisent pas d'ailleurs. Tu avais vite remarqué cette gêne constante, comme une ombre qui te tient la gorge, qui fait pression sur ta jugulaire. Moe aussi, avait dû le sentir. Comme beaucoup de personnes appartenant à la classe moyenne ou au-dessous ; ils sont sans doute les premiers à remarquer vos malheurs alors que vous resplendissez sur le devant de la scène. T'es masochiste ou quoi ? Rien de pire que les études, mon gars. Tu lâches un rire amusé, concentré sur la route, et puis tout commence à aller de plus en plus vite, les flics vous collent aux basques, et en effet, la jeune femme pouvait déjà remarquer ce que tu pouvais entendre par plaisirs interdits.
Bien entendu, aussi nombreux soient-ils, tu en abuses jusqu'à l'overdose. Elle finira sans doute bien par le comprendre, notamment lorsque ton égoïsme sans borne refera surface d'ici quelques instants. Néanmoins, son rire qui percuta les vitres de la voiture t'arracha à ta concentration et tu revins la poser en direction de ta collègue. Pas les couilles ? Ben tiens.
- Je passe ma vie sur la piste de course, à quoi est-ce que tu t'attends ? lances-tu d'un air confiant en remettant une mèche blanche vers l'arrière, boire ça ne m'empêche pas de conduire. A force je ne sens même plus les effets, c'est comme si j'étais sobre.
Tes paroles ne tenaient pas vraiment la route mais tu n'as jamais réfléchis aux conséquences de tes actes. Tu hausses les épaules et prends un nouveau virage, réussissant à doucement éloigné les autorités derrière.
- Et pour te répondre, par plaisirs interdits j'entends à peu près tout ce que tu peux entendre, soupires-tu, la déchéance la plus totale.
Tu souris sans fierté. Ton regard quitte la route pendant quelques instants pour te reporter sur elle.
- Tu veux conduire ?
Ce n'était pas de ton genre mais, quitte à prendre des sensations. Si tu ne peux pas attraper Moe dans tes filets, tu peux au moins lui permettre de ressentir l'excitation d'avoir le contrôle sur la voiture.
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Tu décochas un énième regard furtif vers le rétroviseur, mais il semblerait que la prise en chasse avait tournée au désavantage des forces de l'ordre. Un fin sourire vint s'esquisser sur tes lèvres. Tu étais pleine d'assurance, infiniment avenante, sans avoir fait quoique ce soit dans l'histoire. Hormis accélérer la montée de la nervosité dans l’habitacle de ce petit bijou, peut-être. Pas grand chose de louable. Lorsque Hirohito te tins sont discours sur l'alcool et sa vie semblant n'être résumée qu'à la course en bolide, tu le lorgnas avec malice. Cela n'avait pourtant par l'air de lui déplaire, comme train de vie. Mais, toi, tu te complaisais bien dans ton petit rôle de réceptionniste, alors pourquoi lui ne prendrait-il pas plaisir à son métier ? Tu parles d'un métier, du suicide, oui... Ta mimique s'accentua face à son assurance en ses capacités, tes yeux se levèrent vers le plafond du véhicule. « Mais bien sur, oui... » murmuras-tu comme pour toi seule. Peu de temps après, tu captas son soupir. Ainsi donc monsieur était un Don Juan prêt aux milles péchés. L'image même qui s'imposa à ton esprit faillit refaire voler en éclat tes barrières contre le fou rire, que tu venais à peine de reconsolider. Tu préférais ne pas trop t’attarder sur le sujet, mais ton acolyte ne t'en laissa fort heureusement pas le temps. Alors que tu étais encore penchée, tes coudes en appuis sur tes genoux, tes iris émeraudes s'échouèrent dans les siens, d'un argent que tu aurais volontiers défini de liquide. La prochaine question qui résonna dans le véhicule te pris profondément au dépourvue.
« — Tu veux conduire ? »
Brusquement, tes yeux s’écarquillèrent, se mariant à une infinité de petites étincelles subjuguées. Des palpitations plein l'estomac, tu ne pu retenir une exclamation de pure surprise.
« — C'est vrai ? Moi ? Je peux ? »
Un très court instant fila, le temps que ton cerveau s'affole.
« — Genre, sérieux... ? ... Non, attends, c'est pas raisonnable, je vais te la planter dans le premier virage un peu sec... »
Tu avais débitée ta phrase à une vitesse ahurissante. Tes fins sourcils se froncèrent, uniquement accaparée par cette nouvelle problématique. Ce serait quand même dommage de produire un accident. Mais quelles étaient tes chances de revoir une telle opportunité te sourire ? Quasiment nulle, c'était certains. Dubitative, ton pouce passa sur tes lippes en un geste naturel. La question ne devait même pas être étudiée, décidas-tu. Et, le regard nouvellement affirmé, tu adoptas un ton sans équivoque.
Avec un empressement non feint, tu le brusqua de grand gestes des bras, comme pour le pousser un peu plus à te céder sa place. Était-ce là une forme de peur ? Réaction plutôt logique, si on réfléchissait au fait qu'Hirohito pouvait revenir sur sa proposition - tu aurais presque parlée de pourcentage. Déformation professionnelle, surement. Tu secouas la tête de droite à gauche pour chasser cette pensée hors-sujet. Seul comptait l’opportunité qui s'offrait à toi. Et nul doute que cette opportunité tu saurais la chopper - au vol, même. Ton petit sourire en coin, comme mutin, revint faire son apparition. Sans aucune gène, tu l'agrippas par le bras une fois la voiture dans son processus de décélération. Tu aurais été prête à tout en cet instant - et surtout à n'importe quoi. Quitte à chevaucher le frein à main pour échanger vos place... Une jolie teinte rosée s'étala sur tes pommettes hautes à cette pensée. Quelle jeune femme de standard moyen tu faisais... Comme pour mieux te rassurer toi même dans tes convictions, tu rajoutas quelques mots :
MUSIQUE – Tu fus quelque peu surpris de sa réaction presque excessive. Tout du moins, tu ne pouvais pas réellement t'imaginer ce que c'est de réaliser un rêve tandis que tous les tiens étaient déjà accomplis depuis ta naissance. Tu ne peux rien ajouter, Moe enchaîne les discours hâtif et elle te pousserait presque de la place du conducteur pour s'y asseoir. Tu ris un peu, nerveusement parce que tu n'as jamais laissé ton bolide dans les mains d'une autre personne que toi-même, mais aussi parce que tu es amusé de voir à quel point l'être humain peut être facilement comblé. Sur son ordre, tu dérives sur le côté avant de garer la Ferrari ; vous n'aviez pas beaucoup de temps devant vous, la police finira bien par vous retrouver dans les minutes à venir, ton moteur ne passe décidément pas inaperçu sur l'autoroute, ni ta tête. Elle te tire par le bras et tu sors calmement, trop lentement, juste parce que tu te délectes de la voir presque folle à l'idée de prendre ta place. Mais ma foi, tu finis par t’exécuter, contournant le véhicule pour te reposer sur le siège passager.
Maintenant, tu n'as plus qu'à oser lui faire confiance. Tu prends une grande bouffée d'air, jambes légèrement écartées et bras reposés contre l'accoudoir. Tu lui lances un regard aux scintillements malicieux.
- Prends ça comme un honneur, je ne donne jamais le volant habituellement.
Soupires-tu en tentant tant bien que mal de garder ton air empli de lassitude, honteux d'avouer que tu réussissais à t'amuser autrement qu'en couchant avec des femmes et en bravant les interdits.
- Ne me le fais donc pas regretter. Tu lui fais un clin d'oeil, et si tu veux un conseil tu devrais vite démarrer, les flics vont finir par revenir.
C'est parti.
HRP : tu m'excuseras c'est vraiment court mais avec le bac qui arrive là urgfdkjgnk
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on the road Δ moe
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