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 Les tyrans ont rarement besoin de prétextes ▬ Amaya

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Jeu 24 Avr - 22:22


Les tyrans ont rarement besoin de prétextes  ▬ Amaya Large

DES HEURES ET DES HEURES
DE VOLTIGE A PLUSIEURS,
DE FOUDRES ET DE GUERRES
A FAIRE ET REFAIRE.


Arlequin.
Elle a dix-neuf ans, des cheveux parfois blonds qui captivent trop souvent, des yeux verts où on s'y noyerait bien dedans et un regard qui fait tourner en bourrique, un déhanché pour lequel on tombe à genoux et des juste au corps toujours trop près du corps, qui embrouillent l'esprit. Elle virevolte dans les pensées et obsède pour mieux posséder. Il suffit de son rire de hyène pour changer une pièce, il ne suffit que d'un sourire pour changer une vie toute entière, à dix-neuf, c'est une diablesse venue à nouveau pour soumettre les hommes à la tentation divine. Pour la chute de ses reins, on se couperait une main et quant à son décolleté, il est préférable de ne pas en parler. Elle arrive et fout le chaos dans votre existence où rien n'est beau, tant mieux, vous aurez désormais un dieu — ou du moins une déesse — à aimer. Elle ramène avec elle les feux de l'Enfer et vous brûle les artères, irradie vos veines et réduis tout en poussières telle une sublime sorcière.

Le corps tendu à l’extrême dans une parabole aérienne et parfaite ; la trapéziste est sublime. Le poil brillant, les crocs dangereux ; le lion est sublime. L’avancée aussi gracieuse qu’évidente  le long d’un  fil presque invisible; l’équilibriste est sublime. Les cerceaux, quilles, balles, volant et se confondant dans des éclats lumineux continus ; le jongleur est sublime. Les femmes coupées en deux, le lapin qui jaillit, les cartes qui disparaissent ; l’illusionniste qui se donne le nom de magicien est sublime. Le rire tonitruant et le maquillage joyeux ; le clown est sublime. Les chevaux somptueux comme appuis aux figures fluides ; le voltigeur est sublime. Le corps d’une souplesse infinie et achevée ; l’acrobate est magnifique. D'une beauté à couper le souffle. Elle est magnifique.

Elle a raté sa prestation.
Elle voulait présenter un nouveau numéro, original autant qu’il était compliqué –surtout pour quelqu’un qui avait manqué son diplôme. Mais elle l’avait tant réussi, lors de répétitions seule, qu’elle abordait la présentation au reste de la troupe avec une certaine assurance. Elle n’a récolté qu’une mise en ridicule de sa propre personne et un bon claquage de la cuisse. Sans compter les moqueries de la trapéziste.

Et elle a entendu la petite voix. Tu es une ratée.
Oui vraiment, une ratée dans toute la largeur du terme. Tu as manqué ton diplôme –et pas de peu, crois-moi- et pourtant, ils ont la générosité de te donner ta chance. La générosité ou l’inconscience ? Malgré ton idiotie qui en passerait presque pour une maladie, ils t’ont laissé intégrer leur troupe, faire partie des représentations, apprendre à leur contact. La trapéziste a raison. En plus, regarde comme elle est belle, toi qui est petite, si petite, qui fais bien cinq ans de moins que ton age, toi qui a le nez de travers, toi qui porte des vêtements débraillés, une coiffure démodée et un maquillage maladroit ? Toi qui a une démarche si pataude, toi qui enchaine les échecs, alors qu’elle vole avec fluidité dans les airs ? Elle a raison, de rire de toi, infiniment raison, car on ne peut t’accorder le moindre autre type d’attention.

Et c'est dans tes vêtements trop grands, ton maquillage des plus colorés que tu t'entrainais dans les rues, à faire des pirouettes face aux enfants bien trop cons pour que ton don ne te serve réellement. Et là encore, elle échouait se percutant lamentablement contre une personne. Mais ne fit qu'éclater de rire, manquerait plus qu'elle s'excuse.

▬ Toute reproduction totale ou partielle de mon sex-appeal est formellement interdite ! Hahah

Impolie. Vulgaire. Arlequin, quoi.


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Ven 25 Avr - 13:00



The sinister Scarecrow is free once more -- a living heart attack loose in the dark

For I am The Scarecrow, the master of, well, you know what I'm the master of.



Maintenant que tu avais enfin rejoint officiellement l’ordre des traqueurs en tant que sous-lieutenant, ton quotidien s’en retrouvait des plus chamboulé. Tu devais limiter tes allés et venus, à vrai dire, ça devait même se limiter à la capture et aux meurtres des mutants. Et est-ce que c’est vraiment un problème ? Pas vraiment, le meurtre et la capture des mutants n’est pas la chose la plus réjouissante dans ta vie mais, c’est les ordres. Et les ordres, ça fait gagne de l’argent. C’est donc sans le moindre regret que tu exécutes arbitrairement les mutants et en envoie d’autres à No Dawn. Tu es un traqueur, il ne faut pas l’oublier. Et même si tu n’es pas un psychopathe en quête de sang, tu es suffisamment attaché à l’argent pour faire couler le sang de mutant dans les rues de Tokyo.

Cependant Amaya, il t’en faut toujours plus. Toujours plus d’argent et toujours plus de regrets. Et ton plus grand regret, c’était ton commerce que tu avais laissé tomber. En effet, le problème n’était pas de trouver les objets, tu as tout de même du temps libre. Le souci, c’était de faire l’intermédiaire avec les clients. Après tout, la perte de ton œil et son remplacement par un œil bionique qui, bien que très pratique, n’était pas propice à faire des choses dans le dos de tes supérieurs. Tu n’en connaissais pas le fonctionnement exact et l’éventualité qu’ils soient capable de voir ce que tu vois avec cet œil n’était pas à écarter. Donc, s’ils te voyaient faire affaire avec des mutants, tu perdrais certainement plus qu’un simple œil. Mais les mutants étaient tellement nombreux que, te priver d’eux, serait te priver d’une source de revenu importante. Voilà le dilemme et la problématique. Maintenant, c’est à toi de prouver que tu étais plus intelligent et que tu étais capable de trouver une solution. Dans ton bureau, tu passais en revenu les fiches de mutants déjà connu du gouvernement et qui pouvaient donc faire des cibles intéressantes pour ta petite affaire. Tu devais écarter les cibles riches, ils ne seraient certainement pas intéresser par ton deal et seraient sûrement trop voyant ou arrogant. Ce qu’il te fallait, c’était quelqu’un de pauvre et de peut-être manipulable. Et une fiche avait retenu ton attention. Un sourire, tu laisses retomber tes cheveux sur ton œil rouge bionique. Il était temps de se mettre en route.





Te voilà à trainer dans les rues de Tokyo, à la recherche de ta cible. Ou plutôt, de ta future chose. Il serait beaucoup plus simple pour toi de trouver ta cible, si tu avais l’occasion d’utiliser ton œil mécanique. Cependant, même sans compter le fait que tu n’en possède une maîtrise que très aléatoire, un type avec un œil infrarouge, on ne voit pas ça tous les jours. Et tu aimerais rester le plus discret possible, concernant cette affaire. Ce n’est pas uniquement une expédition punitive. Sortant ton zippo de ta poche, d’un geste habitué, tu allumes ta cigarette. Le piège était tendu, il ne te restait plus qu’à attendre qu’elle se pointe. De toute façon, elle ne serait pas très dure à reconnaitre. Tu attendais, en regardant de ton seul œil encore valide. Ça ne te change pas vraiment de tes attentes interminable quand tu faisais l’intermédiaire.

Une petite heure plus tard, elle daignait enfin montrer le bout de son nez. Donc ce maquillage était bien dans ses habitudes. Percute moi. Tu te mets face à elle pendant ses acrobaties pour qu’elle te percute et engager la conversation sans lui faire peur. Et sa réaction était pour le moins… Particulière. Un rire. Et suivi d’une réplique humoristique. Tu haussais un sourcil, était-ce vraiment la fille de ta fiche ? En guise de réponse, tu lui adressais un sourire. Et tu fis mine d’être étonné.


« Je vous connait ! Vous travaillez au cirque, n’est-ce pas ? Je suis un grand fan de vos prestations même si, j’estime que votre talent n’est pas reconnu à sa juste valeur. »



Des informations qui étaient simple à avoir pour quelqu’un qui travaille pour le gouvernement dans la lutte anti-mutant, certes mais, tu étais un bon acteur. Tu poses tes mains sur ses épaules. Maintenant, elle était prise au piège et tu ne la laisserais certainement pas partir. Toujours avec ton grand sourire, tu penches ta tête sur le côté pour avoir un air plus amical.


« Excusez-moi de vous demander ça comme ça, c’est un peu gênant mais… J’aimerais beaucoup si vous me faisiez l’honneur d’exécuter quelques acrobaties pour moi. Simplement, histoire de voir si vous êtes bien celle que je pense que vous êtes. Mh, pas ici. Pourquoi pas ici ? Il n’y a personne pour être déranger. Vous me devez bien ça, allons ! »



Pour illustrer tes gestes, tu pointais du doigt un coin de la rue qui semblait désert. Si ça ne marche pas, tu devrais peut-être l’éliminer tout de suite ? Qui sait ? Pas toi, en tout cas.


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Dernière édition par Amaya Ikeda le Ven 25 Avr - 23:15, édité 1 fois
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Ven 25 Avr - 15:07


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DES HEURES ET DES HEURES
DE VOLTIGE A PLUSIEURS,
DE FOUDRES ET DE GUERRES
A FAIRE ET REFAIRE.



Il faut être franc : Arlequin était une gamine insupportable.
Insupportable quand elle courait partout, insupportable quand elle salissait ses vêtements, insupportable quand elle faisait des croche-pattes, insupportable lorsqu'elle hurlait, insupportable quand elle lançait son assiette par terre, insupportable quand elle trépignait en pleurant, insupportable quand elle riait alors que les autres pleuraient, insupportable quand elle tirait la queue du chat, insupportable quand elle lui coupait les moustaches, aussi, insupportable jusqu'à la limite du possible. La vie de cette jeune femme était un shônen perpétuel. Un long entraînement harassant et une infinie quête de techniques. On avait un personnage initialement faible mais déterminé, on finirait par en faire la légende vivante de Konoha. Et elle comptait y arriver. Chaque jour, chaque goutte de sueur tendait à la rapprocher de l'accomplissement parfait de la volonté de feu.

« Je vous connais ! Vous travaillez au cirque, n’est-ce pas ? Je suis un grand fan de vos prestations même si, j’estime que votre talent n’est pas reconnu à sa juste valeur. »

Elle rigolait fort, pour cacher sa gêne naissante. Oh non, oh non, il ne faut pas la complimenter. Elle, l'amalgame corrosif de bombe nucléaire et de fébrilité chienne, une enfant terrible qui dans le cœur crépitait le feu des jeunes affamés de transcendance et de trip vaudou. Elle triturait ses breloques en rigolant toujours aussi stupidement.

▬  C'est vraiii, c'est vrai ?! C'est vrai que mon déguisement était génial aussi. Il fallait le voir, ohoh, je n'ai jamais été aussi belle que dedans ! Un swag intense.  

Elle avait toujours été comme ça. La petite n'était pas stupide ou méchante, elle était juste incroyablement excitée et surhumainement nerveuse. Mais son spectacle avait été une erreur, pourtant. Elle ne voulait pas prendre sa ritaline quotidienne et allait parfois jusqu'à reporter toute sa rage vaine sur la trapéziste. On ne savait pas d'où venait toute cette énergie négative. Mais ça venait d'elle-même, comme si elle était un volcan, tapant du pied sans prêter réellement attention plus que ça à l'étranger, elle ronchonnait pensivement.

Il attrapa l'arlequine entière avec ses mains puis ses bras puis ses épaules puissantes ; les épaules d’un type qui pouvait porter le poids de la terre, le poids des mots et le poids du mal, les épaules d’un type qui ne comprenait pas encore ce que signifiait l’acte, ce que signifiait le faire, et la raison ; les épaules d’un type.

Aujourd'hui sans doute un peu plus que les autres jours, parce que Arlequin était de terriblement bonne humeur, caracolant a ses cotés dressée fièrement sur ses longues et frêles pattes. Elle voulait gambader, montrer qu'elle était toujours aussi meilleure que durant son spectacle - si ce n'est plus, se roulait dans l'air, elle riait en galopant un peu en avant, un peu comme un jeune chiot fou. Il faut aussi dire qu'elle était encore un peu innocente et naïve, et puis, les surprises, elle adorait ça... Elle aimait bien qu'on le traine dans des endroits improbables, sans qu'elle sache ou, pourquoi comment... Elle était stupide. Et c'est bien connu, on fait ce que l'on souhaiterait nous faire. Inconsciemment, bien évidement, mais c'est sans doute dans l'espoir que l'idée plaise et qu'il y ait un retour d'ascenseur à l'identique.

▬  Oui, mieux vaut que personne ne voit mes nouvelles figures ! Alors qu'elle s'appretait à aller avec cet homme, totalement inconnu. ... Vous savez, j'ai pas twitter alors j'espère que vous êtes pas un fan psychopathe, hein.

Elle laissa un échappé un petit rire, mais non, elle s'inquiétait un peu dans le fond que suivre un inconnu n'était peut être pas la meilleure des idées, une personne avec une minimum de bon sens. Maintenant allez savoir lequel des deux est le plus inconscients.


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Dim 27 Avr - 17:51



The sinister Scarecrow is free once more -- a living heart attack loose in the dark

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Elle était naïve. Ou affreusement stupide. Ou alors suffisamment intelligente pour se faire passer pour une débile. Tu ne savais pas de quoi la qualifier et à vrai dire, ça te rendais perplexe. En tout cas, une chose était sûre, ton mensonge avait été gobé comme on gobe une mouche. Bizarrement mais, quand c’est fait, c’est fait. Et tes mains descendent lentement des épaules de la vivace et bruyante jeune fille. Elle utilisait des mots désagréable comme « swag » mais, il faut l’accepter, c’était encore une jeune. Enfin, du haut de tes 27 ans, tu restais un jeune toi aussi. Enfin, peut-être. Sûrement. Inch’allah.

Bref, tu ne devais pas perdre du temps avec ces pensées stupides, tu étais en mission. En mission pour ton portefeuille, surtout. Et si tu voulais lui donner un rôle aussi important que celui d’intermédiaire, tu devais avoir réellement confiance en elle. Car, elle serait capable de causer ta perte à n’importe quel moment. Tu devais graver dans sa mémoire une peur irréversible de ta personne, une peur profonde et intense. Il fallait qu’elle sache que sa vie était tienne à partir du moment même où tu avais posé tes mains sur ses épaules. De toute façon, cette soirée était celle qui changerait sa vie. Ou sa dernière. En tout cas, elle était heureuse et vivace et ça, c’était un bon point. Les clients aiment les personnes souriantes. Qui plus est quand la personne en question avait un physique aussi agréable que le petit Arlequin en face de toi. Peut-être même qu’elle apporterait à ta petite affaire quelque chose que tu n’avais jamais été capable d’apporté, une touche plus délicate et humaine. Bref.

La jeune fille te suivait donc cette ruelle déserte où tu désirais tellement l’emmener, après une petite farce sur twitter et le fait que tu étais un possible psychopathe. Ou un fan. Certainement pas un fan et bien pire qu’un psychopathe, si tu veux tout savoir, mon petit Arlequin. Tu la regardais exécuter ses quelques acrobaties qui, même si elles n’étaient pas mauvaises, n’avaient rien d’exceptionnel. En revanche, la personne en question était intéressante, au vu de ce que tu avais lu sur elle dans ces fiches. Tu te raclais rapidement la gorge, avant de prendre la parole, boutonnant la veste de ton costume blanc orné de quelques rayures.


« Bien, merveilleux. Maintenant, passons aux véritables raisons de ma présence ici. »



Rapidement, tu passais dans le dos de la jeune fille et l’agrippais contre toi. Avec force, tu la maintenais contre toi, profitant de ta taille supérieur à la sienne pour poser ta joue sur le haut de sa tête, pour éviter de te prendre un coup de tête. Tu voulais déjà lui prouver ton avantage physique sur elle et aussi éviter qu’elle prenne la fuite avec une ou deux pirouettes, tu n’aimerais pas avoir à lui tirer une balle dans les jambes. Surtout qu’avec ton nouvel œil, ce serait une chose aisée. Et tu te mis à réciter comme un poème les informations que tu avais sur elle.


« Mari Nakajima, tu es une mutante de 19 ans capable de contrôler le QI des personnes mais, pas le tien. Ça ne te servira donc à rien dans cette situation. Et avant que tu te fasses des idées, non, je n’ai pas dans l’intention de te violer. Je ne suis pas un sauvage quand même. Est-ce que tu connais les traqueurs, petite ? »



Avec ton autre main disponible, tu attrapais l’une des couettes à grelots de son chapeau particulier pour pencher sa tête en arrière et la forcer à te regarder pendant au moins quelques secondes, histoire qu’elle regarde au moins un peu plus le visage de sa prochaine plus grande peur.

« Je me présente, sous-lieutenant Ikeda. Peu importe que tu connaisses mon nom, car tu vas mourir ce soir. Cependant, toi, je vais te laisser une chance. Une chance de survivre, à mes conditions. Qu’est-ce que tu en pense ? »



(hrp: c'est la première fois que j'ai l'impression de faire une scène de rape, c'est très étrange ok.)


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Dim 27 Avr - 21:23


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DES HEURES ET DES HEURES
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A FAIRE ET REFAIRE.



Mari, évidemment. C'était tout ce que respirait ce regard moite comme une vitre sous la pluie. Deux prunelles orphelines brisées dans l'absence. Le hyalin des prunelles, le visqueux des pupilles, la rétine dilatée par la peur dévorante, dévorée, avalée goutte à goutte par le mensonge-éponge. Les spectres terribles essuyés par ce buvard de traqueur, parce qu'il savait mieux que n'importe qui comment sucer son encre, son vice, ses démons éclatés sur le pavé et dans les ténèbres. Il était le seul, tout seul, unique, il était le seul qui levait les maléfices ici. Ah, il lui aurait léché les joues pour engloutir ces perles en sel s'il avait eu la force ; sa langue était trop rieuse.

Toute cette hantise pétrifiait formidablement Arlequin, Mari, Mari Nakajima. Le petit être glacé, la petite fille transie et pris dans le froid polaire de l'horreur. Les pieds et la tête, du bout des orteils à la fin de la cervelle ; le gel jusqu'au fond des tripes. Jamais la terreur n'aurait pu revêtir une peau plus diaphane, parce que oui, le visage d'Amaya était parfait. Et juste. Et bienveillant. C'était les traits les plus irréprochables et la plus évidente adéquation. C'était le monstre, en définition, en certitude, les splendeurs effroyables, l'insupportable beauté d'un calme verglacé juste là ; juste déposé sur sa face ingambe.

Amaya, l'oiseau de malheur, Mari, le petit poussin. Deux lettres communes avant la chute, avant le saut de l'ange au fond du précipice. La température qui tombe dans les abysses négatives et les ailes qui brûlent pour enfanter le salaud. Oh, il berce trop fort la demoiselle, il la sert fort dans ses bras pour que leurs deux coeurs se croisent, il la berce et éloigne les ombres du tableau. Il lui tisse une nacelle avec une tiédeur qui fait fondre l'hiver. Il est la voix qui rassure et la main qui flatte la nuque pour calmer les hantises. Son rôle de monstre perdait-il de son sens ? Peut être. Il tenait encore entre ses doigts la vie du guignol, comme un marionnettiste, il prenait alors le contrôle du personnage qu'est Arlequin.

▬  Bonjour, monsieur Ikeda.
Bonjour.
Elle faisait encore dans l'humour.
Quand on se présente, il faut toujours dire bonjour. C'est une façon saine d'aborder les gens et d'entreprendre la conversation. C'est une jolie introduction. Bonjour ! Un bonjour s'accompagne. Il n'est jamais seul le salut, le salut, c'est la venue d'un sourire, d'un amical creusement des fossettes, d'une courbe sur le visage et dans la bouche. C'est la mollesse agréable des lèvres qui font les mots gentils. Un bonjour est labial et moelleux, et juste avant l'empathie, il permet de rogner les bords pour entrer dans le cœur des gens. Lécher et rogner le cœur des gens, il n'y a qu'à ça que ça sert, un bonjour. Alors que son petit coeur et ses veines craqueraient bientôt sous ses dents. Le petit cœur vaillant.

▬ Je pense que nous devrions parler de ce qui en sera de ma vie autour d'un café, non ?

Elle rit un peu, en songeant très fortement à fuir.


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Lun 28 Avr - 16:38

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Bonjour. Bonjour ? C’était une blague ? De l’humour ? En tout cas, la jeune fille n’avait pas l’air plus paniquée que ça. Peut-être était-ce la faute de son maquillage ou de son sourire, en tout cas elle avait l’air de s’amuser de sa situation. Et si ce n’était pas le cas, eh bien, elle le cachait relativement bien. Cette fille était intrigante, cette fille était étrange, cette fille est-elle vraiment manipulable ? Subtilement, tu doutais un peu plus de ton plan. Est-ce qu’elle se plierait à tes ordres ou ferait comme bon lui semble, même si sa vie était en jeu ? C’est le problème avec les gens pauvres, ou sans famille : ils connaissaient déjà le désespoir. Et ça, c’était des personnes qu’on ne pouvait pas mettre en laisse avec une ou deux menaces. Croit moi, petit Arlequin fébrile, tu seras mise en laisse. Et tu apprendras à aimer ta laisse. Tu retirais son bras qui maintenait son corps contre le tien pour ensuite approcher ta main de ton revolver, le dégainer et le poser doucement contre la joue de l’étrange jeune fille. Le canon du revolver glissant doucement contre la douce peau d’Arlequin, maintenant toujours sa tête en arrière de ton autre main, pour lui montrer le visage de la mort. Ou du moins, ce qu’elle devait assimiler à ce sentiment. Et très étrangement, ça ne semblait pas atteindre l’effet escompté.

Cette réponse à son bonjour que représentais ton revolver l’avait peut-être mis un peu plus sur la défensive mais, elle devait comprendre que tu n’étais pas ici pour faire de l’humour. Cependant, tu ne peux que respecter sa manière de gérer la situation, avec les formules de politesse et le sourire. Un peu comme tu l’as fait pendant des années, garder le sourire. Et même si l’arrachage de ton œil t’avais rendu un peu plus antipathique, ne possédais pas la haine des mutants comme la plupart de tes collègues. Intrigante petite acrobate, joue avec moi un peu plus, que je décide de ton sort.

─ Un café, hein ? Je ne sais pas dans quelle situation tu te penses mais, ce que je peux affirmer, c’est que tu ne réalises pas complètement ce que je te propose. Alors, laisse-moi t’expliquer.

Comme si tu allais lui laisser une chance de s’échapper. Et puis, emmener une de tes cibles dans un endroit publique ? Et puis quoi encore. Tu ne t’étais pas donner la peine de l’emmener ici si c’était pour faire ça devant les yeux de tout le monde. Et faire une tuerie dans un café, ça ne t’enchantais pas plus que ça. Néanmoins, tu ne pouvais nier que son sourire ne te donnait pas l’envie d’être plus agréable, à ton tour, pour établir les termes du contrat. Si la peur ne fonctionne pas, autant jouer la finesse. Elle était différente, elle.

Alors tu relâchais un peu ton emprise, en gardant toujours en la pointant de ton arme. Tu ne cherchais plus à la dominer physiquement, elle devait comprendre d’elle-même que tu étais maintenant celui qui imposait sa vision des choses. Mais, sa manière d’être rendait la situation plus intéressante. Elle avait l’air largement capable de faire ce que tu planifiais pour elle. C’est pourquoi tu lui offrais à présent un charmant sourire.

─ Ce soir, Mari, je vais te sortir de ton petit quotidien ennuyeux rythmé par le nombre de fois où tu es publiquement dénigrée. Aujourd’hui, je te propose non seulement de t’offrir la vie sauve mais, en plus je t’offre l’occasion de faire quelque chose de ta vie de plus concret que quelques spectacles pour des enfants. Je te propose de choisir entre la mort et un travail. Bien sûr, je te laisserais continuer tes petits spectacles et tu seras même payer, si tu acceptes. Cependant, à partir de ce moment, ta vie sera à moi. Qu’est-ce que tu en pense, Mari ?

Tu t’approches un peu plus de la jeune fille, toujours avec ce charmant sourire accompagné de son pistolet.

─ Tu décides. Vivre avec une laisse et avoir une deuxième chance ou alors, les prochaines planches que ton corps élancé foulerons seront au nombre de quatre.


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Lun 28 Avr - 20:09


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A FAIRE ET REFAIRE.



Arlequin passa une main vive et cinglante dans ses cheveux, à l'endroit ou l'autre avait osé toucher ; pour les ébouriffer, pour le contrarier, le contrecarrer. Pour que ne demeurent pas les traces ou les odeurs licencieuses de cet espèce de salopard. Rien de ce qu'il ferait ne perdurerait parce qu'elle serait là pour tout annihiler.
Elle l'absorberait jusqu'à disparition.

Le traqueur démystifiait. Le traqueur mettait en évidence. Du mouvement de son dos quand elle se retournait à demi, de la forme éclatante mais simple de ses vertèbres à peine saillantes sous sa tenue mal assorti, des rigoles creusées sur son visage quand elle voyait, en se tordant, Amaya derrière elle, il était un détergent au goût d'acide citrique. Et tout ce qu'il y avait de caché et de sous-jacent dans Arlequin, il l'épurait. Alors quoi ? Il la laverait d'une balle sur la tempe, rien que ça ? Devrait-elle en rire ou en pleurer, hein, espèce de pourriture, de diffamateur, de révélateur, de ver de terre expirant, d'accusateur de merde, de phare lumineux, de connard, de fils de chien, de spectre, d'illuminé. Elle tremblait de rage ou de peur, elle ne savait plus trop. Dans le fond, sa mort aurait le gout d'une caresse métallique contre sa peau. Et lui. Lui.

Son halo était supérieur. Il reflétait tout ce qui ne se voyait pas, tout ce que les autres ne soupçonnaient pas sous la violence et les longues mèches noires. Son détracteur la purgeait et comme s'il passait sous un scanner horrible, comme s'il sortait des combles et laissait tomber dans la boue ses rictus tartinés de mauvais miel, il redevenait la bête aux gestes ostentatoires et aux fantasmes recouverts d'un atroce linceul. Il redevenait le monstre qui décrochait fil par fil et fragment par fragment la viande collée à vos deux cent six os. Il se réincarnait, l'écorcheur qui vous égrenait en miettes pour ne pas les picorer et en morceaux pour ne pas les ramasser. Les miettes d'ego abandonnées étaient son petit plaisir. Les petits plaisirs avaient une fin.

Et elle, pauvre Mari titubait comme si elle venait d'être frappée. Elle lui fit alors face. Sa chair craquait et s'écorchait mollement, elle se sentait éventrée et vidée de l'intérieur, comme un poisson. Elle était tellement sur le cul d'entendre résonner toute la vérité et toute la sincérité de son être, tellement incrédule d'être de retour, tellement surprise de n'avoir rien à cacher à côté de ses jambes droites, tellement déstabilisée.
Elle était tellement écœurée de le savoir doucereux.

▬ C'est Arlequin, pas Mari. Y'a pas de Mari, ici. Et puis vous êtes marrant vous là, avec votre petit pistolet, okay, j'avoue, j'ai regardé pleins de films d'action et vous savez dans même pas une minute - normalement - on vient m'aider. Ca se passe toujours comme ça. En plus, je savais pas qu'on luttait contre le chômage à coup de gun. Non sérieusement, c'est du n'importe quoi. Ou est la caméra cachée ? Vous êtes vraiment tordants !

Oh, elle faisait encore dans l'humour. Pour se rassurer, assurément.
Elle savait que tout était vrai, que sa fin était proche mais elle luttait contre les larmes à sa manière. Se sentir vivante et sonore, se savoir habitée et visible, ça n'avait rien de réjouissant. Elle en tremblait. Les bords flasques de sa peau se contractaient bien peu quand elle serrait les poings et bandait les muscles. Ses lèvres étaient purpurines à nouveau quand elle les mordait d'un coup, jusqu'au sang.

Si elle aimait ? Elle n'aurait su dire. C'était drôle et saugrenu comme situation. Dans le fond, il la libérait de son enveloppe de mensonges et c'était juste la peau blêmie de son poignet qu'elle saisissait violemment pleins de puissance vive. Arlequin fit pivoter son regard, elle fit sourire sa bouche, elle fit ce qu'elle put. Elle empêcha le frisson, dans sa main touchée par l'autre, de remonter jusqu'à son omoplate. Elle voulait que la détente soit longue, intense, insoutenable d'angoisse barbouillée d'un affreux désir. Alors qu'il tire un bon coup.

▬ Je n'ai pas vraiment le choix, n'est ce pas ?

Arlequin et son sourire perdu avaient dans l'idée qu'un être comme Amaya serait là pour lui faire casquer de la moindre de ses erreurs. Le plus petit impayé, et elle s'en mordrait les doigts jusqu'aux cuticules ; le grand homme était un créancier qu'il ne fallait pas se mettre à dos. Mais il était fort, il était très fort, il traînait comme une poussière de rien sur un coin de sa route, il se laisser languir en attendant son pas, il était une brèche et dès qu'un pied traînait, clac ! Il mordait la semelle. Il faisait trébucher.
Et elle avait trébucher. Lamentablement.


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Mer 30 Avr - 15:58

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For I am The Scarecrow, the master of, well, you know what I'm the master of.




Elle ne prenait donc jamais rien au sérieux ? Au final, la chose la plus intéressante, c’était le fait qu’elle se refuse à accepter son propre prénom. Qu’est-ce qu’était « Arlequin », un nom de scène ? Une attitude ? Une philosophie ? Un bouclier ? Tu ne t’attendais pas à être à te poser continuellement des questions sur une personne dont tu pensais déjà tout connaitre en lisant une simple fiche dans un bureau. Mari, ou plutôt Arlequin, était une personne complexe dans sa façon d’être, de se comporter. Tu ne savais quand elle rigolait, quand elle avait peur ou quand elle souriait sincèrement. Elle avait toutes les caractéristiques de la personne avec qui, en temps normal, tu ne travaillerais pas. Néanmoins, sommes-nous en temps normal ? Force est de constater que non. Alors, tu observais. Tu observais cette étrange fille dire des bêtises, comparer cette scène à un film d’action puis à une caméra caché. Bref elle allait dans tous les sens. Et à force de l’observer tu te dis, pourquoi pas ? Et si c’était avec ce genre de personnes que tu devais apprendre à traiter ? Et si tu en étais incapable, et si c’était elle qui traitait avec eux pour toi ?

Tu baissais ton arme, menaces n’avaient plus lieu d’être. Arlequin était celle qui te fallait et sa mort ne t’apporterait absolument rien, au contraire. Elle était passée du statut de simple cible et possible victime à précieuse personne capable de t’apporter ce que tu n’as pas encore eu, simplement. Et elle avait fait ça simplement à sa manière, de la manière la plus étrange du monde, d’une manière que tu n’aurais probablement pas vu avec une autre personne. Cette mission était bien différente de la capture d’Hirohito qui s’était soldé par un véritable lynchage. Tu n’avais pas l’intention de violenter cette petite chose blonde se dressant vainement face à toi, t’envoyant son humour au visage comme on crache sa défense. Cependant, elle avait compris la position dans laquelle elle était. Elle devenait plus malléable, comme une terre molle que tu pourrais malaxer et transformer en ce qui te convient. Ce qui te le confirmait ? Sa résignation dans le fait de dire que de toute façon, elle n’avait pas le choix. Elle voulait vivre et c’était bien, parce qu’avec toi elle vivrait mieux. Tu rangeais ton flingue, elle n’essayerait sûrement pas de s’enfuir après ça. Et même si elle voulait le faire, tu la rattraperais probablement. En tout cas, l’étape suivante est qu’elle se sente la corde au cou sans pour autant que tu lui braque une arme constamment sur la tempe.

─ Tu avais le choix, il semblerait simplement que tu ais fait le choix. Et fait-moi confiance, c’est mieux comme ça. Tu sais ce que je suis, Arlequin ? Avant d’être un traqueur, je suis un commerçant. Et un commerçant aime l’argent autant que toi tu aimes virevolter dans les airs et faire des acrobaties, tu comprends. Mais je suis bien embêté, mon petit Arlequin, car je commence à perdre de l’argent à cause du fait qu’il est impossible pour moi de faire coïncider ma vie de traqueur et de commerçant. Alors, pour continuer à faire affaire avec des mutants, j’ai besoin d’un beau visage. J’ai besoin de ton visage.

Tu prenais une attitude plus charmante, tu devais également faire parler ton charme si tu voulais qu’elle ne te trahisse pas. Cette fille était un pari dangereux, que tu avais décidé de prendre. Et pour t’assurer d’être le gagnant de ce pari, tu ne devais pas la brusquer. Elle devait comprendre qu’elle avait son rôle à jouer et qu’elle avait son importance à tes yeux. Mélanger avec le sentiment de peur que tu lui as inspiré pendant déjà quelques minutes et que tu continueras probablement de lui inspirer à l’avenir, le mélange sera des plus agréable.

─ J’ai besoin d’une intermédiaire, quelqu’un qui serait la représentante de mon commerce fructueux de prêt sur gage. Tu n’as pas besoin de te mettre en danger pour ça, tu dois simplement me faire parvenir la demande et je te ferais parvenir l’offre. Tu seras comme une extension de moi-même. Tu comprends pourquoi tu dois abandonner complètement ton indépendance. A partir de cet instant, nous serons de manière permanente en contact pour le travail, rien de plus.

Tu approchais ta main de sa chevelure blonde, attrapant une mèche de ses cheveux et longer cette même mèche dans le sens de la longueur, entre tes deux doigts. Tu laissais tes doigts dévaler les pentes de ses joues et sa peau douce, pour ensuite retirer ta main. Tu essayais de la mettre en confiance, comme quoi tu pouvais être doux avec ce qui était à toi.

─ Ce que tu y gagne ? J’imagine que te laisse la vie sauve n’est pas assez convaincant, c’est pourquoi je vais t’offrir plusieurs autres choses avec. Je te laisserais toucher la part de ton choix sur mes affaires de prêt, du moment que ça ne dépasse pas les 30%. Qui plus est, je t’offrirais protection et ferais en sorte de répondre à tes demandes, si elles ne sont pas trop grosse. Et si jamais tu essayes d’enfreindre les règles, de me mentir ou de me trahir. Eh bien, je te tuerais. Et on ne retrouvera jamais ton cadavre. Tu comprends, Arlequin ?

Accepte.


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Mer 30 Avr - 23:35


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DES HEURES ET DES HEURES
DE VOLTIGE A PLUSIEURS,
DE FOUDRES ET DE GUERRES
A FAIRE ET REFAIRE.



Alors c'était ça ? Choisir entre asservir et mourir.
Il est vrai qu'il lui avait fallut du temps avant de se rendre enfin sensible de la tristesse de la situation. De la tragédie dont elle était ainsi victime. Victime. C'est la colère vive qui pourfend la paresse et qui dilate la force. On se sent tellement fort, tellement fort avec la rage au coin du cœur qui bat la mesure, on a l'impression que tout est plume et coton, et verre, qu'un geste unique sous la belle fureur briserait les objets et casserait les gens. C'est un souffle qui donne du renouveau à vos envies et qui coupe le vin de votre contenance à l'eau de la violence. Vous aviez envie de déplacer des continents, d'exploser des têtes sur le bitume, de renverser des corps par-dessus les ponts, d'éventrer des enfants, de vous faire francisque de vengeance, d'être le Vésuve et de vous réveiller. C'était le goût acide du vinaigre qui recouvrait le doux. Le plat banal se gonflait d'épices et à son odeur, vous vouliez renverser la table sur vos invités. Arlequin macérait dans l'aigre-doux de la rage.

▬ Je crois que ça suffira, elle décide, je veux pas - ca m'intéresse pas et jamais je ne travaillerai pour quelqu'un comme vous. Des accents terribles mugissent dans sa voix, le doigt accusateur.

Même si ce sont des conneries incontestables, elle aurait ajouté, si son rictus infâme n'avait pas empêché sa langue de passer. Elle était trop contente de sa petite révolution, elle était beaucoup trop stupide pour entrevoir son erreur. La colère, la colère, ah la vive colère, cette ondée et ce haut-le-coeur sous les trombes étranges qui se cognent aux parois des cerveaux. La colère toujours, sempiternelle, qui excite les hic endormis et les hocs fantasmés, les problèmes qui sont toujours les mêmes mais qui veulent rugir comme des lions et arracher des gorges. La colère véloce, la colère vivace, la colère en métastases dans le corps mortifié d'Arlequin. Ses grelots tintent. Ses neurones s'enflamment. Explosion nucléaire dans les synapses.

Ses yeux déjà plissés, ses pupilles fendues comme celles d'un reptile ployant après un repas éreintant, vinrent se blottir avec éclat et gourmandise sur le menton acéré. Peut être,  aimait-elle un peu trop  ce fond de bouteille de danger, ca l'excitait vaguement. Elle pouvait mourir sous les doigts malsains de cet homme. Toute l'étrange configuration d'Amaya, toute sa charpente piquante, élancée, tous les replis de sa peau et les revirements de ses os étaient un luxe qu'elle jubilait de s'offrir. Dans son esprit étriquer, elle le voyait déjà se mordre pour ainsi dire la queue. Un noeud dans son propre plan. Il était un schème psychique et mental à lui seul, il était une plastique trop rude et trop imparfaite, il était un corps dur, rêche, épuisé, et ç'aurait été mentir que nier qu'il commencait à l'obséder.

Ses lèvres remuèrent dans l'imperceptible lenteur qu'elle mettait toujours à profit, lorsqu'elle touchait l'autre, pour attiser toute sa sollicitude. Elle ne disait pourtant rien, c'était là le principe ; elle donnait simplement l'impression de prononçer quelque chose, rien de moins sympathique qu'un éloge funèbre inventé ex abrupto. Soudain et sans aucune autre forme de procès, elle prit les devants. C'était une brutalité blanche de chien aveuglé par un coup de trique. Du bris de verre qui pilait dans les neurones.

▬ Et même si je travaillais pour vous, je vous trahirai presque aussitôt.

Dans le fond, elle mentait un peu, elle aimait l'idée d'être entretenue, de ne plus avoir peur de ces histoires de traqueurs - les détracteurs de tous ses semblables. Mais elle refusait l'idée de lui devoir quelque chose, ou encore l'idée de se mettre à elle-même une laisse qu'elle lui tendrait gentiment. Dans une embardée soudaine du corps, elle creusa un espace de plus en plus large entre eux deux. La fuite. Dans un élan qui ne s'explique pas. Ce sont comme des toiles de nerfs savamment tissées qui se déchirent.


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Jeu 1 Mai - 15:12

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Là on ne joue plus. Elle cherchait à mourir ou à te provoquer ? Alors que tu pensais avec une emprise sur elle, elle te démontrait que ce n’était pas le cas. Comme si elle t’avait fait monter sur la plus haute des échelles pour en scier les pieds et espérer que la chute te tue sur le coup. Des refus, tu en avais essuyé. Du sang sur les murs aussi. Mais, c’était sûrement une des premières fois qu’on t’envoyait ce genre de refus catégorique, agrémenté par un « quelqu’un comme vous » des plus énervants. Quelqu’un comme toi, hein ? Et qu’est-ce que c’était, quelqu’un comme toi ? Un homme armé qui menace une belle blonde dans une ruelle déserte pour qu’elle travaille pour toi, lui annonçant qu’il la tuerait au moindre faux pas ? Bon, d’accord. Le portrait n’était très reluisant et pour cause, elle t’avait envoyé chier dans les grandes lignes. Elle aurait pu en rester là, tu n’avais besoin de rien de plus pour avoir une raison de l’éliminer ou l’envoyer à No Dawn. Cependant, elle semblait mettre un point d’honneur sur le fait de te faire enrager, de te faire cavaler où le voulait, de t’emmener avec elle. Elle n’avait ni sérieux, ni retenu, ni véritable peur du danger. Peur de la mort, oui. Mais du danger ? Il semblerait bien que non. Incapable de t’avancer sur ce point, néanmoins, car elle semblait apte à te faire penser des choses inexactes. Une personnalité tellement prononcé que tu te demandais même si elle existait vraiment ou si elle n’était pas qu’un simple jeu.

L’action s’enflammait, l’heure avait tourné et la voilà à t’envoyer une dernière phrase avant de prendre ses jambes à son cou, galopant telle une biche loin de son léopard. Tu l’observais partir, la rage dans le ventre. Elle moquait de toi, elle ne te prenait pas au sérieux et elle partait comme ça ? Comme si de rien n’était ? Comme si tu avais essayé de lui vendre une machine à laver et qu’elle t’avait dit non, donc tu devais rentrer chez toi ? Ton œil gauche visualisait la cible, zoomant et se fixant sur cette dernière. Les courbes de son corps, les plissures de ses jambes, la rondeur de son fessier, tout t’étais visible. Impossible de manquer ta cible et c’est habiter par la rage que, vivement, tu pris ton arme et pointa droit dans la direction de la petite Arlequin, douce petite créature éphémère qui allait retourner à l’état de poussière d’Eve. Et si c’est guider par la rage et la honte que tu avais pointé ton arme dans sa direction, la verrouillant de ton œil mécanique au bruit grésillant, c’est guider par l’incompréhension et cette envie exacerbant de mieux la connaître que dans le même élan, tu baissas ton arme. Arlequin n’était pas simplement une cible, maintenant, elle était bien plus. Tu avais besoin d’elle et bientôt, elle aurait besoin de toi.

Tu te lance alors dans une course haletante après l’Arlequin, désormais seul objectif de ta journée, seul objectif de ton commerce. Et si c’est ce dont ton commerce avait besoin pour te rapporter encore et toujours plus d’argent alors, c’était ce que tu voulais le plus toi aussi. Elle allait vite, elle avait l’habitude de l’exercice, elle savait comment fuir. Mais, tu avais été entraîné à cette éventualité. Il fallait bien que ton entraînement de traqueur te serve à autre chose qu’égorger et étouffer, non ? En mettant toute ton énergie dans un grand sprint, sans perdre Arlequin du regard, tu rattrapes finalement cette jeune fille. L’attrapant par le poignet, puis par l’autre pour finalement la plaquer contre un mur. Ton visage proche du sien, tu étais un peu haletant de ce sprint qu’elle t’avait forcé à faire. Mais, elle ne s’attendait quand même pas à s’enfuir avec ça ? Alors, qu’est-ce qu’elle cherchait vraiment ?

─ Je vois ce que tu veux dire, Arlequin. Et même si je ne l’accepte pas, je ne le comprends pas non plus. Tu avais l’occasion d’avoir une vie nouvelle, tu serais morte au profit d’une nouvelle Arlequin. Avec l’argent que tu aurais gagné, tu aurais même obtenu de quoi monter ton propre cirque et vivre sans l’humiliation d’être constamment rabaissé par les autres. Tu aurais montré ton talent à tout Tokyo, tu serais devenu quelque chose d’autre qu’une simple acrobate dans un cirque miteux qui ne te respecte même pas. Si seulement tu n’avais pas été aussi stupide…

Tu glissais un de tes mains sous ta veste, pour t’emparer d’un couteau militaire, le genre de chose qui ne pardonne pas. Tu le glissais tout aussi doucement contre le cou nu d’Arlequin, laissant la lame glacé faire son petit effet. Bien entendu, tu ne voulais pas la tuer. Elle était devenue un objet digne d’attention. Non, ce n’était même plus un objet, dans ta tête. C’était une possible collaboratrice. Elle t’amusait. Mais, elle avait fait le pire choix qu’elle pouvait faire. Car elle t’avait mis aux pieds du mur et maintenant que tu ne pouvais plus reculer, tu ne pouvais qu’aller de l’avant. Même si le chemin devant toi était teinté du sang de la belle jeune fille.

─ Tu comprends, toi aussi, que je ne peux plus te laisser la vie sauve. Maintenant, tu en sais beaucoup trop. Je t’aurais volontiers cru si tu m’avais dit que tu ne le répéterais à personne mais… Tu as toi-même dit que tu me trahirais aussitôt que j’aurais le dos tourné. Et je ne peux pas prendre un pari aussi risqué. Je suis vraiment, vraiment, très déçu.


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Jeu 1 Mai - 21:02


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FUNNY HOW SECRETS TRAVEL I'D START TO BELIEVE IF I WERE TO BLEED THE SKIES, THE MAN CHAINS HIS HANDS HELD



Son bourreau avait décidé que tout se passerait très vite.
Il la menaçait maintenant de la transformer en brochette bien saignante à coup de lames. Il avait assez couiné et patienté et il était dans ses derniers recours, retranché, acculé, dans un final qui s'annonçait très beau, et une apothéose qui s'annonçait tout à fait fabuleuse. D'une seule petite suite, avec des voyelles et des consonnes, d'une petite sentence, Arlequin pouvait dénouer les cordes du ring et faire décamper le plus terrifiant des connards de ces lieux. Quelle scène truculente ça serait, quel renflouement de l'ego ça ferait, quel beau final, quelle fabuleuse apothéose. Elle serait au sommet.

Mais la demoiselle éclata de rire. Et quand Arlequin éclate de rire, ce rire infâme qui dissone à chaque note, qui vibre extatique comme un putain de piano désaccordé, ce vieux rire macabre et fou que n'importe qui priait le ciel de ne jamais entendre.

▬ Perdue !

Elle avait un peu remué sa tête, un peu vers la gauche, un peu hagard, sclérosée mais dodelinant doucement, foudroyée debout mais mouvante, et plein d'ondulations sinistres. Elle avait un peu bougé, elle tremblait un peu, mais c'était parce qu'elle trouvait épatante cette charpente à moitié vivante qui se tenait là. Rapide et fort. Il n'était qu'une mauvaise herbe, mauvaise, des pieds jusqu'à la tête ; elle arrêtait, mais elle ne crevait pas, c'était une glaciation de quelque secondes, les organes en suspens, mais ça finissait par se réchauffer indubitablement devant un bon foyer. Le sourire d'Amaya était un ardent foyer.  Il était beau ainsi. Il était dangereux. Vivre sans une once d'humiliation à l'horizon ? Il était quoi, Soeur Emmanuelle ?

▬ Pourquoi moi ?

Ainsi, elle était vouée à aimer l'ombre fugace des alliances. Vouant un culte aux despotes, aux oppresseurs, dictateurs, tyrans. Son idolâtrie, sans pareille mesure, la conduira à sa perte. Alors son coeur masochiste saigne. Viciée, si tu étais un animal tu serais une chienne. Elle savait bien de quoi le borgne se repaissait. Il savait qu'elle serait complaisante, souriante, toujours avec cet air de vieux chien noir malade, de vieille bestiole dressée sur ses pattes squelettiques dans la nuit, qu'elle viendrait frotter sa nuque pouilleuse et son museau à ses jambes, en frissonnant peut-être, en partageant ses puces, et en le fixant, d'un oeil reposé, un oeil morveux, avec toute la gentillesse souillée d'un chien fou des rues. Et lui, lui, il allait lui casser l'os en deux et récupérer la moelle de cette pauvre chienne. Elle allait devoir lécher la main qui allait la battre, et couiner, et s'écraser sur le pavé, et ne pas mordre. La chienne, la peur, et la mauvaise herbe sont sensiblement la même chose.

Elle avait eu mal, mais elle n'était pas malheureuse. Elle était contente. Il n'avait éraflé qu'une pauvre petite patine, on pouvait observer Arlequin souffrir dans la joie naissante, et guérir comme un oiseau de malheur, un phénix passé au cou tordu et au plumage décanillé. Cette fragile funambule.

Arlequin était plutôt satisfaite qu'il lui ait donné une occasion de faire ce premier pas. La danse vient tout juste de commencer. Mais cette fois, les pas ne sont plus les mêmes... Car il n'est pas glamour, il ne se donne pas cette peine. Toute forme d'addiction est une faiblesse -en cela, elle se garde bien de considérer son obsession malsaine pour cet homme. Il ne le verra pas ainsi, mais dans son esprit pavé d'opinions fondés et d'avis tranchés, il vient de lui laisser l'avantage. Il a besoin de quelque chose et tu n'as besoin de rien. Toute ta carrière est construite sur le besoin. S'il a besoin de quelque chose, il a besoin de toi. Ils ont tous besoin de toi. Tu es leur besoin à tous, leur besoin commun. Oui, il a besoin de toi, et cette idée te plaît sauvagement. Ton pouls s'accélère et tu souris.


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Jeu 1 Mai - 22:57

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Elle éclatait de rire à nouveau. Tu n’étais pas étonné, tu n’arriverais pas à la comprendre ou alors, tu avais simplement arrêté d’essayer de comprendre ses réactions. Elle cherchait probablement à cacher son stress, sa peur, son anxiété, son excitation ? En tout cas que certains devraient trouver très désagréable était agréable à tes oreilles, il te donnait presque envie de rire à ton tour. C’était le désavantage des rires expressif. Ils avaient la capacité à faire rire n’importe qui, simplement. Et il était inutile d’empêcher à Arlequin de rire, c’était sa manière de rire et visiblement, ce serait aussi sa manière de mourir. Tu aurais pu rapidement faire glisser ton couteau à l’horizontal, tranchant sa gorge et laissant les gerbes de sang décorer les murs gris de la ruelle où tu l’avais arrêté. Tu aurais pu mais, tu ne voulais pas. Amaya, tu étais beaucoup trop humain. Beaucoup trop envieux, beaucoup trop possessif, beaucoup trop joueur. Tu as toujours su que pour tuer quelqu’un, il valait mieux ne jamais échanger le moindre mot avec lui. En échangeant des mots et des histoires, c’est de cette manière que se fait l’empathie. Et cette empathie est le meilleur des boucliers pour une cible car, si on est incapable de l’empêcher de nous tuer, on peut aussi lui donner envie de ne pas le faire.

Alors pourquoi ? Pourquoi tu avais accepté de parler avec Arlequin, de lui laisser le choix, de continuer dans un pari risquer quand cela n’était pas nécessaire ? Pourquoi ne pas lui avoir tiré une balle dans la tête pour ensuite passé à quelqu’un d’autre ? Et comme si elle avait été capable de lire dans tes pensées, elle avait rassemblé toutes ces questions en une seule : « pourquoi moi ? ». Est-ce que tu étais simplement capable de lui répondre, honnêtement ? L’instinct, le feeling, peu importe le nom de ce sentiment. Tu sentais que ça devait être elle, qu’elle en était capable, qu’elle était complémentaire. Parce que toi, tu n’aurais jamais été capable de rire ainsi en face de la mort. Parce que toi, tu aurais probablement pris le chemin le plus simple. Elle avait ce que tu n’avais pas, des envies fugace, un rire sincère et une paire de sein capable de détourner l’attention de n’importe quel homme avec une bonne vue. Arlequin, c’était un tout. Et c’était un tout qu’il te fallait posséder, capable de répondre à cette question ou pas.

─ Pourquoi toi ? Mh, il faut croire que j’ai un faible pour les blondes.

Pour accompagner cette phrase, tu laissais s’échapper un léger rire. Rien de bien folichon, c’est juste que la manière qu’avait Arlequin de détendre l’atmosphère pour se rassurer avait fini par déteindre sur toi. Tu avais la réponse à sa question ou plutôt, à ses questions. Mais, si tu lui fournissais ces réponses, elle aurait une emprise sur toi, elle serait en mesure de négocier, tu devais éviter ça. Néanmoins, elle n’était pas stupide. Elle s’en doutait. Elle s’en doutait que si tu avais accepté de faire un sprint de plusieurs mètres juste pour lui mettre le couteau sous la gorge, ce n’était pas pour l’éliminer au premier refus. Peut-être au deuxième.

─ J’ai besoin que tu m’apportes ce que je n’ai pas encore. Et si tu peux m’aider à avoir ce que je veux, je peux t’aider à avoir ce que tu veux.

Cependant, est-ce qu’elle avait besoin de quelque chose ? Est-ce que tu n’avais pas plus besoin d’elle qu’elle avait besoin de toi ? Dans le moment actuel, la seule chose que tu pouvais lui promettre, c’était de lui laisser la vie sauve. Si elle n’avait que faire de sa vie, elle te tiendrait sûrement dans le creux de sa main. Tu t’étais mis le couteau sous la gorge tout seul, à ce moment. Ton avantage, c’est qu’elle semblait tenir à la vie. Et elle n’avait pas non plus hurlé à l’aide, même pendant sa fuite. Comme si elle jouait, comme si elle s’amusait. Comme si elle était la souris et toi le chat et que tu devais lui courir après. Au premier coup d’œil, on pourrait penser qu’elle agissait en simpliste mais, elle savait ce qu’elle voulait. Elle était complexe et le fait que tu n’arrivais pas à la comprendre te donnait envie de le faire, ça te défiait, ça te titillait. Elle devait te fournir une réponse, maintenant. Une réponse et tu pourrais passer à la vitesse supérieur, une réponse et tu n’aurais plus la nécessiter de coller vos deux corps pour l’empêcher de s’envoler comme le vent. Resserrant l’étreinte de ton couteau sur sa gorge, tu te montrais impatient et insistant.

─ Arlequin, je n’ai pas toute la soirée et toi non plus. J’ai besoin d’une réponse, maintenant. Que je sache si je dois te faire repartir dans un sac ou dans une limousine.

Simple vue de l’esprit, bien entendu. Pour la limousine.


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Dim 4 Mai - 20:34


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Au pays des candides,
au pays des bandits,
son palpitant a fait le big bang.


Il y avait comme une sourde menace au fond de son regard. Une lueur lointaine et vacillante qui trahissait la matrice de ses pensées, les gestes calculés. Il avait de ces réactions qui transpiraient à peine plus visiblement que celles d'un tétraplégique ; un léger tremblement de la pupille, un infime frisson sur l'échine. Pour peu que l'on y prête pas assez d'attention, son comportement était aussi contrôlé et mécanique qu'un robot télécommandé. Qu'est-ce que ça lui aurait plu, qu'il ne s'agisse finalement que d'un androïde. Ça aurait tout expliqué. Ç'aurait été facile. Un amas de circuits imprimés, une machine ne serait pas indifférente à ses charmes, simplement inapte à en ressentir les effets.

Mais Amaya n'était que trop vivant. La dangerosité qui suintait de ses yeux carnassiers lui fabriquait comme une aura d'animalité. Ce n'était pas un fauve massif ou un tueur pataud. C'était une impression presque palpable, quelque chose de plus sournois, plus malsain. Quelque chose qu'on ne va pas titiller du bout d'un bâton, jamais.

Et Arlequin de plonger allègrement le bras dans la termitière jusqu'à l'épaule. Elle s'échinait à feindre une indifférence calme et supérieure. Il n'était pas transcendant. N'était-ce pour ses traits coupés au scalpel et sa tignasse excessive, rien ne le caractérisait vraiment. Dans son imagination encore enfantine, elle s'imaginait armées de ses charmes, qu'elle auraient aiguisées comme jamais auparavant, à chacune de ses approches - il regretterait un peu de l'avoir menacé. Pas tout de suite, mais demain ? Et si ca ne suffisait pas. Il avait un maintien hors du commun et des attentes qu'elle ne parvenait tout simplement pas à cerner. Tout un chacun avait ce levier secret, ce vil interrupteur planqué au plus profond des tripes et qui signifiait l'ouverture totales des vannes au moindre déclenchement. Il était en général bien plus aisé à atteindre.

▬ Très bien, tu peux compter sur moi !

Elle le tutoyait déjà. Toute sourire.
Dans son dessein, elle arrivait à percevoir les charmes de l'homme, plus évident dans sa voix encrassée par la fumée, auquel elle ne captait rien. Pourquoi. Comment. Lui et ses vallées sous le regard. Lui et ses rictus à deux balles, qui l'emplissaient de cette haine primaire. Cette envie de l'attraper par le col, de le noyer d'acide jusqu'à ce qu'il crache le morceau. Ses viscères lui hurlaient de lui arracher les globes oculaires pour aller piocher des explications à pleine mains dans sa matière grise. Elle aurait pu se jeter sur lui. Elle aurait pu appeler à corps et à cris, voler, forcer ce qu'elle attendait. Mais il y avait cette clôture, ces parce que qui se faisaient désirer. Ce besoin de trouver une raison.

Elle avait plongé le regard dans le trou béant de ses pupilles. Sensiblement penchée, elle y cherchait ses réponses qui ne venaient pas, qui ne viendraient jamais. Abandonnant sa quête vaine, elle détendit ses sourcils froncés et souffla. C'était un gros soupir. C'était une fatigue, une frustration, une montagne dont elle réalisait progressivement qu'elle ne parviendrait jamais à la faire bouger. Pas de la façon dont elle s'y prenait. C'était un combat stratégique pour un esprit exténué qu'elle était bien trop habituée à faire taire. Des dizaines de questions qu'elle se refusait à poser par orgueil, par stupidité.

▬ Mais seulement si je suis la seule à travailler pour toi.

Evidemment, elle manquait de grâce, elle était grossière et trop directe - et soyons réalistes, sa grande mission de vouloir plaire à cet homme était voué à l'echec. Dans un circuit de mains qui hésitaient devant la plus petite courbe, noueux, confiants, gorgés de lubricité, ses doigts grimpèrent sur les coutures de la chemise. L'homme ne portait de toute évidence pas des fringues pourries qui sentaient la sueur et la fureur des nuits sans sommeil. Elle passa sa main libre dans le creuset des cernes affligeantes, parcourut le chemin qu'elles tracaient dans la peau, en soupira. Elle le sentait tendu comme un vieux linceul de soie et cela la fit rire, si bien qu'elle serra les dents pour empêcher un sourire qui lui aurait mutilé l'ego.

▬ Tu sais... Terminator, c'était vraiment pas un modèle à prendre.

Elle pointa l'oeil bionique, un sourire aux lèvres, moqueuse.


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Mer 7 Mai - 15:12

Amaya Ikeda a écrit:
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For I am The Scarecrow, the master of, well, you know what I'm the master of.




Tu avais finalement gagné. Finalement mais, à quel prix ? Effectivement, la douce blonde avait accepté de travailler pour toi. Pour être plus précis, elle t’avait même dit que tu pouvais compter sur elle. Mais, comment être complètement sûr que tu pouvais faire confiance à une fille qui ne semblait avoir d’amour que pour le danger, la hauteur et l’humour ? Et si elle trouvait que te trahir était une blague amusante ou suffisamment dangereuse pour l’amuser, est-ce qu’elle le ferait ? Tu n’étais sûr de rien avec elle, c’était un pari osé. Et c’est justement pour ça que c’était elle qu’il te fallait, plus que n’importe qui d’autre. Parce qu’avoir toujours tout le monde à ta botte, c’était chiant. Parce qu’être obéit de tout le monde, c’était lassant. Parce qu’un soupçon de danger, c’était excitant. Lentement, tu détachais la froide lame de ton couteau de sa peau blanchâtre. Elle pouvait bien essayer de te trahir ou de te mentir, tu savais quoi faire pour la suite. Elle devait bien entendu faire ses preuves, c’est comme ça que marche le business. Tu lui offrais quand même un véritable sourire, tu étais quand même content quelque part qu’elle ait accepté de se joindre à toi. Pour le meilleur ou pour le pire, elle était maintenant ta partenaire dans une affaire fructueuse de recel d’objets et de prêts sur gages.

Son sourire était contagieux, il faut croire. Un mutant qui travaillait pour un traqueur et un traqueur qui travaillait avec un mutant, drôle de tableau. C’était sûrement une première, une collaboration de ce style. Mais, Arlequin n’était pas une personne dangereuse pour les autres, elle n’était pas violente. Quoiqu’un peu folle, sur les bords. En tout cas, elle ne risquait pas de se faire remarquer, tu avais simplement à dire si on te posait la question que c’était un mutant que tu avais mis en état de réhabilitation dans la société. Très peu crédible, au vu de la nature du travail en question. Au final, tu étais un peu comme un proxénète sauf que, Arlequin était ta petite chose intouchable, obéissante. Intouchable pour les autres mais, pas pour toi. Si elle venait à se perdre sur le chemin, tu saurais comment la recadrer, quitte à employer des techniques un peu plus brutales. Tu étais exigeant, c’est un fait mais, ta vie en dépendait. Et maintenant, la sienne aussi. Tu avais mis ta sécurité entre les doigts fins d’une petite blonde dont tu n’arrivais pas à prévoir les réactions ou les actes, serais-tu tombé sur la tête ?

Elle ajoutait qu’elle désirait être la seule personne à ton service. C’était pourtant logique, même si elle ne s’en rendait sûrement pas compte, te prenant peut-être dans la personne en position de force. En tout cas, elle devait continuer à la penser. Néanmoins, il était évident qu’elle serait la seule personne qui travaillerait pour toi. Tu as déjà du mal à faire confiance à une personne alors, à plusieurs ? Autant ne pas y penser. Il fallait espérer qu’Arlequin serait suffisante, il fallait. Parce que tu ne pourrais pas autoriser d’autres partenaires du style et celle-ci au moins était… Atypique.

─ Ne t’inquiète pas Arlequin, tu es la seule et unique personne qui travaillera pour moi. Non seulement parce que je dois avoir réellement confiance en toi mais, aussi parce que je dois te rendre compétente à la vente. Et cette chose est longue à apprendre, fait-moi confiance. Le bon point, au moins, c’est que tu as déjà le fabuleux sourire qui va avec.

Tu devais cracher tes flatteries comme un serpent crache du venin, tu devais l’envoûter. Une personne envoûtée était une personne obéissante, qui ne posait pas de questions. Tu attrapais une de ses mèches de cheveux, du bout des doigts, jouant de ses cheveux et de la proximité physique. L’avenir qui vous attendait avait pour promesse d’être un avenir intéressant, au moins. C’était lé période où tu semais les graines de ton futur jardin, tu allais regarder certains fruits grandir. Satsuki, Arlequin, Atlantide dans une moindre mesure.

Maintenant, tu devais aussi assurer la protection d’Arlequin qui se situera entre ces batailles de gang, elle devra peut-être un jour fournir des armes ou d’autres objets dangereux. Tu passais une main dans la poche intérieure de la veste de ton costume pour en sortir un portable. Un portable un peu particulier car il n’était capable de contacter que toi, sans pour autant être traçable.

─ Je vais devoir te faire confiance mais, tu vas aussi devoir me faire confiance. Ça, ce sera notre unique moyen de communication. C’est avec ça que tu devras me faire parvenir les demandes et moi je te ferais parvenir la réponse, compris ? C’est une affaire sérieuse alors, ne prend pas ça à la légère. Je me déplacerais si jamais il y a nécessité sinon, j’éviterais les allers et venues. Occupe-toi uniquement de bien faire ton job d’intermédiaire, je m’occupe de ta protection et des objets. Tu es maintenant une personne importante dans tout ça, Arlequin. Alors fait attention et fait moi parvenir, si tu as toi-même des demandes.

Tu lâchais la mèche de cheveux d’Arlequin, attrapant sa main pour y déposer le fameux portable. Tu te recule alors, elle ne devait plus se sentir oppresser par ta présence. Elle devait simplement avoir compris qui était aux commandes. Tu haussais les épaules, avant de la gratifier d’un petit rire amusé, en souvenir de sa remarque sur Terminator.

─ Tu peux me faire confiance, Terminator n’a pas des gadgets aussi cools que les miens. Peut-être Batman et encore.

Un peu d’humour, bon dieu.


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Les tyrans ont rarement besoin de prétextes  ▬ Amaya Empty
Dim 11 Mai - 21:29


Les tyrans ont rarement besoin de prétextes  ▬ Amaya Tumblr_muqss8Qs2i1sjtv0ao1_500

Ouvre les yeux,
je me fous de l'état dans lequel je suis ,
je trouve de l'espoir dans cette étincelle ,
je suis l'index et toi la détente.


Qui l'aurait cru, oui.
Mais au fond d'elle donc, elle savait bien qu'elle n'avait jamais été dupe de son propre manège mis en place dans la secrète et plus si secrète volonté d'attirer l'attention. Mais dit comme ça, c'en était si faible, si risible. Adieu donc la demoiselle sur qui tout glissait, l'idiote qui se disait être si froide de l'intérieur ; toutes ses premières couches, qui existaient pourtant toujours aussi bien, mais qui dans l'esprit général peut-être, avaient été balayées pour laisser apparaître au grand jour toute la supercherie qu'elle était. Ce grand mur, immense, céleste, glacé, et qui peu à peu, sans les sentinelles qui le précédaient, finirait par s'abîmer un peu plus à chaque coup, pour laisser peut-être se dessiner ce qu'était ultimement cette imposteur d'Arlequin.

Le temps confirmait qu'on s'en passait plutôt bien. Quelques temps où elle avait presque eu la faiblesse de se sentir simple et bien dans ses bras, quelques moments fugaces et stupides où elles'était laissé imaginer un conte des milles et une nuits, ce songe d'une fraction de seconde qu'il n'en faut pour replacer une mèche blonde derrière son oreille. Des moments abrutis qui ne la ressemblaient pas pour ce qu'elle en savait, d'une certaine tendresse que qu'elle exécrait habituellement.

Elle déteste cette impression là. Il lui flanque de ces boules noires dans le ventre et dans la gorge, crispe chaque muscle de son épaule ; la proximité est une chose, la tendresse en est une autre qui n'est pas faite pour elle.
Mais il y avait des personnes comme Amaya pour la ramener à la réalité.
Le jeu prenait des allures de cauchemar quand elle se retrouva, portable à la main. Les grands yeux de l'individu qui essayait de la transpercer. Subversivement, presque en secret. Comme toute chose que la petite blonde faisait. Son regard lui tendait les bras, mutin, et l'invitait comme d'un commun accord à lui asséner les meilleurs de ses coups. Parce qu'il la connaissait que trop, visiblement, ces pupilles pleines de défi, toutes prêtes à ne rien trahir, et cette intangibilité qui la touchait comme prévu, qui titillait quelque chose dans son échine, et elle ouvrit la bouche pour lui rendre le venin qu'il attendait, qu'il connaissait maintenant, qu'il appréhendait peut-être mais dont il se délectait sans doutes, celui qui la ferait entrer dans le jeu. Ses lèvres forment une première syllabe silencieuse.

▬  Donc, dans cette histoire, je prends le rôle du brave toutou qui remue la queue ? M'enfin... Ne t'inquiètes pas, même si c'est le cas, je n'en tiendrais pas rigueur. Je ne retiens que la confiance aveugle que tu me portes. C'est un honneur si j'ai pu laisser une telle impression.  

Mais bien évidemment, Arlequin n'y croyait pas. Mais il demeurait en elle cette peur sous-jacente du jugement, et de la supériorité sous-entendue, qui la forçait à éviter son regard à la moindre occasion. Il y avait cette obstination qui l'encourageait à lui parler un peu plus sèchement, quand elle ne préférait pas le silence. Il y avait cette honte souvenue et ineffaçable qui, les maintenait à une distance de sécurité. Elle savait que trop que la seule raison au fait qu'ils en soient toujours à se côtoyer étaient ainsi uniquement due au besoin qu'il avait de son don, de son assistance, et de sa trop flagrante stupidité qu'il lui offrait tant qu'elle ne pouvait pas refuser de telles offres, préférant l'autarcie temporaire.

▬  Eh bien, chevalier noir, expliquez donc moi plus en détails mon rôle. Et surtout, ai-je le droit d'user de mon don ou vous me trancherez la langue sur le champ ? ... Ca pourrait être utile, une fois, j'ai eu le droit à tout un stand de bonbons seulement parce que le mec était si débile qu'il acceptait toute mes demandes ! C'était génial, haha !

Progressivement, elle se rapproche instinctivement de lui, sur le ton de la confidence, souriante plus que jamais, et offre l'ombre d'une caresse à son menton sous lequel sa main vient de se glisser.

▬  Je me demande vraiment si ca fait effet sur les traqueurs... Enfin bref ! Donc ?


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