fuck this shit ...


Qu'est-ce qui ne va pas Aleksey ? Fait pas semblant, tes traits sont tendus, tu souris à peine, t'as l'air fatigué. Ça ne te ressemble pas, tout ça, cette mine fatiguée, ces cheveux à peine coiffure, délaissés. Qu'est-ce qui ne va pas Aleksey ? T'as le regard dans le vide au bureau, tu ne parles plus à personne, c'est à peine si tu dis bonjour. Tu restes confiné dans ton bureau, tu fais ton boulot d'un air ennuyé, d'un air déprimé. Qu'est-ce qui ne va pas Aleksey ? Où est donc passer ta bonne humeur, où est donc passer ton attitude de dragueur ? Ces conneries que tu balances d'un air presque fier, cet air présomptueux. Tes sourires et tes rires, tes blagues et tes flatteries. Où sont-elles passées ? Disparues. Disparues avec James Winchester.


C'était il y a deux jours. Deux jours où il était absent, sur le coup tu pensais qu'il était malade, quelque chose du genre. Rien d’extrêmement grave en tout cas. Légèrement inquiet tu te forçais à ne pas te préoccuper de tout ceci, James était grand, il se débrouillerait sans ton aide. Puis ta réaction était à ton gout trop étrange, tu ne t’inquiétais pas lorsque l'un de tes collèges n'absentaient pendant plusieurs jours au bureau. Dans ce cas pourquoi James ? Parce-qu'il est PDG ? T'es pas dans le genre à faire des différences de classe social, si tu t’inquiétais pour James tu te serais inquiéter pour n'importe qui. Dans ce cas, dis-moi pourquoi ? Pourquoi t'avais ce pincement au cœur, cette sensation désagréable de malaise ? Dis moi Aleksey. T'en savais rien, t'entendais au fond de toi une réponse, t'ignorais. T'ignorais, cette voix n'existait pas, elle était purement fictive. Pourtant, elle disait la vérité.

Heureusement pour toi, des raisons professionnelles te poussèrent à aller te renseigner. En effet, James restait PDG et même si tu pouvais combler une grande partie de son travail, sa présence demeurait indispensable au sein de l'entreprise. Du coup, t'étais parti chez lui. C'était il y a deux jours.  T'avais retrouvé le Triplex dans un état catastrophique. Un vase casé, du sang qui avait giclé. Merde, merde, merde, merde, merde ... James ... James ? Le triplex est vide. Tu l'avait fouillé de fond en comble mais aucune trace de James. Juste du sang, t'espérais surtout pas que ça soit le sien, t'espérais ... T'avais vraiment paniqué sur le coup, t'avais hurlé son nom, tu avais tenté vainement de le joindre sur téléphone, je ne sais pas. Qu'est-ce qu'il s'était passé, putain ? Pourquoi James n'était plus là ? Peut-être l'avait-on kidnappé ? Tu ne savais pas, tu paniquais, tu tremblais. James était peut-être mort à l'heure qu'il était ? Non, non, non, non, non. Pourquoi tirais-tu des conclusions hâtives ? Ça ne ressemblait pas Aleksey. T'avais essayé de te renseigner. Aucune trace de James.

Tu ne savais pas quoi faire, t'essayais de penser ce qu'aurait fait James à ta place. L'entreprise d'abord. T'étais donc retourner au bureau le jour suivant, dans l'état où tu te trouves actuellement. L'entreprise d'abord. Tu avais mentis à plusieurs reprise lorsque l'on te demandait quoique ce soit sur James. Il était occupé, disais-tu. Les gens ne cherchaient pas de détails. Tant que le boulot était fait. Tu avais tenté de remplir à la fois ta fonction de Sous-PDG et de faire en sorte de combler le travail de James. L'entreprise d'abord. Le bureau était vide ... Tu te sentais seul, étrangement. Tu ne cherchais pas à savoir pourquoi, tu ne voulais pas savoir pourquoi. Et James ne revenait pas. Tu essayais dans un premier temps de le joindre uniquement par portable. Aucune réponse. Y'avait toujours ces papiers que tu devais lui donner en plus de ça. James, sale lâche, qu'est-ce que tu foutais au juste ? Tu ne comprenais pas, Aleksey, tu ne comprenais pas ce qu'il se passait, tu essayais dérisoirement t'effacer de ta mémoire le décor chaotique tu triplex.

Une hypothèse te venait en tête. Et si il essayait de fuir ? James avait beaucoup d'ennemis, certes, mais il n'était pas con. Pas assez pour rester confiné dans sa demeure attendant que le mal lui tombe dessus. Non. Tu connaissais bien plus d'un endroit où ton patron aurait pu se cacher. Merde, Aleksey, pourquoi tu n'y a pas pensé plus tôt ?! Tu t'étais pitoyablement laissé ronger par la panique et l'inquiétude. Qu'est-ce qu'il t'arrivait, nom de Dieu. Tu t'étais dépêcher de finir ton travail et te dirigea donc vers sa seconde résidence. James Winchester était avant tout un pété de tune, avoir plusieurs habitations au sein de Tokyo.

Voilà pourquoi tu te tiens maintenant face à la porte de la Villa. Cartable nonchalamment posé sur ton épaule, tu avais tout fait pour caché ta mine fatiguée. Il ne fallait surtout pas qu'il te voit dans un tel état. Il ne fallait pas qu'il te croit faible, putain. Seulement quatre jours qu'il était absent. Du moins seulement, cela demeurait tout de même inquiétant, surtout qu'il n'avait donné aucune nouvelle depuis sa disparition. Enfin bon, t'étais présentable, c'était déjà ça. Tu sonnes. Une fois. Deux fois. Trois fois. Tu espères.


« James ? James t'es là ? » Tu tentes d'ouvrir la porte, à ton plus grand soulagement, c'est ouvert. Tu pénètres donc dans la demeure. Aucune trace de violence, c'est déjà ça. Tu lâches ton sac sur le sol, parcours du regard la pièce à la recherche de James.

« James ? Putain, fait pas semblant, je sais que tu es là ... James ? » Ta voix est un tantinet tremblante, tu as peur pour tout dire. Peur qu'il ne soit pas là, peur de trouver autre chose. Tu ne veux pas paniquer, tu restes immobiles. Allez Aleksey, détends-toi, James est là, t'inquiètes pas, y'a aucune raison de s'inquiéter.

« C'est juste moi. Aleksey. »

Tu as entendu sa voix. Tu n'as pas compris ce qu'il a dit, certes, mais il était là, c'était l'important. Un sentiment de soulagement t'envahit. Jamais tu n'avais ressentit ça, ce sentiment de soulagement, pas à cette intensité là. On aurait que ta vie était en danger, que t'étais sur le point de crever. Ce n'était pas normal. Dis moi pourquoi ? Pourquoi tu te sentais comme ça ? Une et mille raisons auraient pu le justifier. Qu'allait devenir Paris Avenue sans lui ? Par exemple, l'entreprise, la meilleure couverture pour t’inquiéter. Mais tu l'avais retrouvé, c'est tout ce qui comptait. Tu penses comme si ... Comme si quoi ? Allée, dis le. Non, tu ne veux même pas y penser. Non, non, non.

Tu tournes la tête dans la direction dans laquelle il se trouve apparemment avec un sourire aux lèvres. Éphémère, tu le perds lorsque ton regarde tombe sur James. Tu comprends en quelques secondes d'où venaient le sang dans son triplex. Ses yeux. Entaillés, déchirés, crever. Ton corps entier se met à trembler. Qu'est-ce qu'on-t-a fait ? Penses-tu. Tu n'y crois pas, la vérité est face à toi. Tu ne veux pas, tu as l'impression que ton cœur te lâche. Ton corps entier est figé, tu trembles, tu n'arrives pas à dire un seul mot. Pourtant tu voulais, une tonne de questions étaient prête à être poser. Tu n'y arrives pas.

Tes yeux te piquent. Putain, non Aleksey, fait pas ta tapette. T'es pas si faible, hein ? Pourquoi tu le serais. Ça ne te ressemble pas. Non, ça ne te ressemble pas, enfin c'est ce que tu crois. Tu n'es pas le genre de personne à donner avoir une mauvaise image de soi. C'est tout sauf toi Aleksey. Toi qui fait des éloges sur ta propre personne, toi qui t'auto-qualifie de beau gosse ou je ne sais quoi. En tant normal, tu ne fais que te valoriser, voir parfois te surestimer. C'est quoi la différence entre les deux ? Tu ne sais pas, tu sais juste que cette situation n'est pas NORMALE. James a perdu la vue putain. Et c'est pas juste être aveugle, on lui a bousiller les yeux, tu te rappelles du vase brisé que t'avais vu. D'un coup, tu as la nausée, tu plaques ta main contre ta bouche, les larmes aux yeux. Non, Aleksey, non. Soit pas faible ... D'un coté tu es contant qu'il ne puisse pas te voir, te voir dans cet état. Te voir aussi faible. Non, tu n'es pas faible putain.

Tu devrais pas être là, dit-il. Il parle sur un ton sec, pour pas changer. Dans un sens, t'es plutôt content qu'il agisse normalement ... Aleksey putain, soit pas con. Il a perdu la vue putain. Et c'était pas dans un accident bidon, non, on avait surement essayé de le tuer. Non, il ne pouvait PAS aller bien, c'était impossible. T'essaies de rester silencieux, tu ne voulais pas qu'il remarque ton état. Comment tu l'as retrouvé, il te demande. T'oses même pas répondre tellement la question est stupide et surtout, les mots ne veulent pas sortir, c'est surtout ça en fait ... Mais tu l'avoueras pas devant lui. Il cachait ses yeux avec ses cheveux, comme si t'allais être dégoûté ou quoique ce soit ... Est-ce qu'il te connait au moins ? Tu fais même pas attention à ce genre de détail, en tant normal. Il soupire, puis te rappelle que t'étais venu ici pour des raisons professionnels. Enfin ça c'était ce que tu voulais croire. Il recouvre une nouvelle fois ses yeux à l'aide de sa frange, il s'avance. Tu te crispes. Allé Aleksey, reprend-toi, tu inspires silencieusement, frotte des yeux rapidement avant d'esquisser un sourire. Même si il ne peut plus le voir. Ne poses pas de questions, s'il te plait. Tu perds une nouvelle fois ton sourire. Tu fais un pas vers lui, puis deux, t'as encore envie de chialer, sale tapette sérieux.

« Tu te fous de ma gueule ? » Ta voix tremble un peu, mais on pourrait croire que c'est à cause d'une certaine irritation. T'avais de quoi faut dire.

« Ca fait cinq jours que j'ai plus aucun signe de vie de ta part. Cinq jours que je raconte des mythos aux gens qu'essaient de te contacter. Cinq jours que j'essaie de te remplacer » Tu ne sais pas vraiment si tu es en colère ou bien inquiet pour lui, tout se mélange dans ta tête. Tu perds l'équilibre, t'essaies de te maintenir debout. Tu n'arrives plus à penser clairement, tu le vois, il te ne voit pas. Il ne peut plus te voir. Tu ne sais pas comment. Tu voudrais savoir bien sur.

« Tu ne m'as pas contacté une seule fois. Tu aurais pu mentir, je sais pas, dire que t'étais malade, que t'avais je ne sais quels problèmes. Pas un seul mot. Comment j'étais censé réagir ? Je pouvais pas faire comme si de rien n'étais tout en sachant que t'as des documents importants à signer et qu'un gros client cherche à te voir. » Tu ne sais pas vraiment ce qui te retiens de pleurer. Ta fierté peut être. Ouais tu as beau de taper le premier mec que tu vois, ta fierté reste intacte. Ce n'est pas parce que tu es gay que tu ne dois pas être fier. Au contraire. Mais c'est pas vraiment le moment de parler de ça. Tu jettes ton sac à ses pieds d'un air colérique. Puis tu inspires, tu expires, t'essaies de reprendre ton calme.

« Excuse. C'est juste que- ... Je peux pas te remplacer James, même si je fais tout pour, je ne suis pas le PDG de Paris Avenue. » Tu mélanges vérité et mensonge. En vrai t'étais juste trop choqué de ce qu'il lui était arrivé pour pouvoir agir normalement. Tu passes une main dans tes cheveux, tu réfléchis. Tu es tellement con que tu n'as pas capté d'abord, qu'il était SANS DOUTE, encore sous le choque de son agression ,tu ne sais pas ce qui sait passer, ni qui lui a fait ça. Mais t'en voulais terriblement à cette personne, qui que ce soit.

« Pendant un moment je t'ai cru mort, James. » Tu tournes la tête vers lui laissant un rire dénué de joie traverser tes lèvres. Tu ne voulais pas qu'il sache, par tu ne sais quel moyen, à quel point tout ceci te marquait. Et même si il le serait un jour, tu ne voulais pas qu'il le sache maintenant.

Tu n'allais pas tenir longtemps comme ça, à te retenir de pleurer. T'allais craquer, tu commençais à craqué depuis cinq jours. Combien de temps te restait-il avant que tu te mettes à chialer ? Tu n'en sais rien, mais en tout cas, James à l'air dans le même cas que toi. Tais-toi. Aleksey, Tais-toi, il se crispe, il tremble. Tu ne veux pas, non, tu ne veux pas le voir dans cet état ... Dans ce cas comment ? Il n'allait pas non plus se mettre à rigoler d'un air niais et heureux. Ce n'était pas la réalité. Tu te rappelles, Aleksey, quand tu pensais que le rire lui allait bien ? C'est un peu comme ça que tu souhaitais le voir, souriant, même si c'est pour te foutre de ta gueule. Ça n'arrivera pas. Pas aujourd'hui en tout cas.

Il avait raison, il n'aurait pas pu simplement se ramener au bureau comme si de rien n'était. Ça aurait été pire. L'entreprise l'aurait soit jetée dehors sans chercher à comprendre ou soit les gens auraient léchés le cul de Motor Disctrict pour pouvoir lui payer des yeux robotiques ou je ne quelle conneries dans le genre. Tu ne veux pas savoir. Plus les secondes passent, plus tu réalises que James ne pourrais pas continuer sa fonction de PDG. Non, non, non, non, non. Tu ne veux pas, tu ne veux pas. Dit-moi comment faire alors, dis moi seulement, comment. Tu ne sais pas. T'arrives pas à répondre, ta gorge se serre, tu as encore plus envie de pleurer. Pourquoi tu veux pleurer à ce point pour lui ? C'est ton patron. Non. C'est ton ami. Oui, c'est ça. C'est ton ami. Tu n'entends rien d'autre que ça, tu es attentif pourtant mais tu te mets juste en tête que James est ton ami avant ton patron. Tu restais l'une des rares personnes à apprécier James et ça ne changerait pas même si on lui crève les yeux.

Il recule, tu es soudainement prit de peur. Non, ne pars pas James, ne pars pas, ne le laisse pas tout seul comme ça. Tu ne pourras pas tenir sans lui, Aleksey. Même si tu pourrais être à sa place tu ne pourrais pas. Pas en sachant ce qui lui arrive. Ce n'est pas une question de capacité ou de quoique ce soit, c'est une question de force mentale. Et tu n'es pas vraiment fort de ce côté là. T'auras beau essayer de le cacher derrière tes belles paroles, ton sourire et tes airs de gamins, tu as une faiblesse terrible, Aleksey. La solitude. Tu ne peux pas survivre en étant seul. Sans ami. Et si James part, tu ne pourras pas continuer. Bien sûr, il y a un tas de personne qui t'entourent. James est different. Il est ton patron, mais pas que. James te fait rire, James te change les idées. Il est different. 

Désolé, de te décevoir à ce point. Désolé que tu m'aies vu comme ça. Désolé de t'avoir demandé de me suivre. Non, ne dis pas ça, non. Tu trembles, ta respiration tremble, ton corps tremble. Tu as l'impression que tu ne pourras plus respirer d'ici quelques minutes, tu as envie de te laisser tomber par terre, de fondre en larme comme une fille. Tu en crèves d'envie même si c'est pas pour te faire plaisir. Tu resistes, tu te tiens debout, le regard larmoyant, tu ne quittes pas James du regard. Tu ne veux pas qu'il soit désolé, non tu ne veux pas. Tu avais parfaitement conscience qu'il avait un côté faible, tout le monde en a un. Mais, tu savais aussi qu'il était quelqu'un de puissant. James est ton Roi. Un silence s'installe, silence dans lequel tu laisses couler une larmes. Désolé, de n'être pas aussi fort que tu le crois. Deux larmes maintenant. Tu demeures silencieux. La semaine dernière encore tu t'amusais à le taquiner. Tu refusais que cette époque soit révolue. Tu ne voulais pas qu'il te laisse. Tu avais besoin de lui. Comme il le disait, t'étais un gosse, un gosse pour le moment
brisé et t'avais besoin de lui parce que personne n'avait été là quand tu en avais besoin lorsque t'étais gosse.

Il rit nerveusement, porte la main à son visage. Tu évites de trop craquer, tes larmes coulent silencieusement, il ne va pas tarder à les entendre. Arrêtons-là. Arrêtons-ça maintenant. Non, non. Ton corps entier est prit d'un tremblement, une expression horrifiée se dessine sur ton visage. Je n'ai aucune excuse, je me suis juste trompé. J'avais faux, faux sur toute la ligne.

« James... » Ta gorge te serre horriblement, tu as du mal à parler, ta voix tremble, on peut clairement distingué que tu pleures. Mais t'essaies de ne pas y faire attention, tu t'avances, un pas, deux pas, trois pas. Une fois assez proche de James, tu tends une main, hésitant longuement avant de prendre la sienne et de la dégager de ses yeux. Geste inutile. Mais, tu ne savais comment lui montrer que t'étais pas prêt de le laisser tomber. Tu voulais le prendre contre toi, juste faire quelque chose. Tu te retiens, tu te retiens parce que tu as peur.

« J'ai fait la promesse de te rester fidèle mais si tu n'es plus là, je saurais pas prendre ta place éternellement, je pourrais pas... » Tu as de plus en plus de mal à retenir tes larmes, tu les laisses couler, tu voudrais être silencieux, t'as du mal. Tu ne sais plus que tu racontes. Ta tête te fait mal, les pensées et les questions se bousculent. Tu aimerais savoir quoi faire.

« James ... J'ai besoin de toi. » Tu n'y arrive plus. Tu laisses les sanglots s'échapper tandis que ta main tremble dans la sienne, t'as peur. Tu ne sais pas ce qu'il va se passer. Tu t'en fous pour tout dire. Non tu ne t'en fous pas. Tu ne sais plus quoi penser. Ta tête te fait mal, ton corps entier perd de son énergie, t'as l'impression de mourir à petit feu.

« J'ignore ce qu'il s'est passé mais tu peux pas fuir comme ça, je te donne mon entière confiance et tu abandonnes ? Tu peux pas faire ça, non. » Ta voix s'affaiblis, t'essaies de paraître fort en vain, t'es plus qu'un gamin qu'on essaierait de laisser seul sur une route. En larme et suppliant de ne pas être laisser seul. Tu essaies de réflechir, tu lâche sa main et fait un pas de recul.

« Désolé, je parle comme un égoïste, je devrais pas. » T'essuies tes larmes d'un revers de main, mais ça ne suffit pas à les stopper. Tu restes comme ça un bon moment, à pleurer, pleurer, pleurer. James peut entendre tes reniflement, tes soupirs et tes hoquets. Heureusement qu'il ne pouvait pas te voir, tu as déjà.

« Je t'en voudrais pas si tu me dis que je suis pitoyable. ».

Tes larmes se multplient. Tes larmes s'attenent. Tu luttes. Tu abandonnes. Qu'est-ce que tu peux faire contre ça ? Rien, tu n'y arrives plus à penser, à force d'avoir pleure tu sens la migraine te menacer dangeureusement. Manquerait plus que ça et une crise de panique. Non, on avait pas encore enfoncer le couteau trop loin dans la plaie pour pouvoir te faire faire une crise de panique. Tu en serais aisépenr capable. Tout dépend de ce qu'il arrive après. Qu'est-ce que James doit se dire en t'entendant comme ça en train ce chouiner comme un gosse ? Tu n'en as aucune idée. Le James que avait l'habitude de voir n'était plus là pour le moment, il avait peut être disparu à jamais, tu n'en sais rien. Tu faisais face à la façade de sa personnalité que tu redoutais le plus, dans le sens où t'aurais bien voulu qu'elle n'existe pas. Tu es émotionnellement con mais logiquement intelligent, Aleksey, tu arrives à cerner les gens, leur personnalité. Depuis toujours. James n'est pas une exception à la règle. Et actuellement, il est faible, très faible. 

Normal. Ce mec s'était fait arraché les yeux. Comment il pouvait ne pas être vulnérable. Il est humain, cruellement humain. Il parait donc normal qu'il se trouve dans cet état. Dans un dernier sanglot tu lèves la tête, les larmes viennent parfois brouiller ta vision, tu clignes des yeux plusieurs fois, laissant l'eau couler avec abondance sur ta joue. Tu arrives à distinguer clairement James. Il sourit. Vaguement mais sourit quand même, pendant un instant tu n'oses plus respirer ni pleurer. Le sourire lui va bien n'est-ce pas, Aleksey ? Stupise phrase, stupide souvenir. Ce n'est pas le moment de revenir. Il tend un bras, tu sens son index venir se cogner sur ton front ... Est-ce qu'il venait de te faire une pichenette ? Il doit sérieusement te prendre pour un gamin. C'est ce que tu es. Tu ignores comment réagir, préférant uniquement te contenter de passer une main un peu tremblante à l'endroit où il t'avait touché. Tu ne comprenais pas.

Évidemment que je te trouves pitoyable. C'est sûr que personne n'admirerait un homme pleurer comme un enfant de huit ans. Pour le coup ses paroles ne te vexent pas - elle ne t'aurait jamais vexée d'ailleurs - il avait raison, c'est toi qui l'avait dit en premier de toute façon : tu es pitoyable. Pitoyable de pleurer pour quelqu'un comme moi, ton corps se crispe de nouveau. Non, James, non. Si tu commences à te donner cette image, personne ne saurait ce qu'il pourrait se passer. Tu as de nouveau peur, sa pichenette ne t'avait calmé qu'un instant. Une trêve éphémère. Les larmes recommencent à couler, tu ne veux pas, non, tu veux pas. Arrête de pleurer, calme-toi. Pourquoi tu fais pas comme ferait un mec normal ? Pousser une gueulante ? Frapper ? Tu es trop faible pour faire ça Aleksey, peut-être, mais aussi pitoyable de pleurer alors que t'es un adulte & que je suis encore ton patron de te rappelle. Un adulte, tu es un adulte. Non, tu l'as été dans ton enfance, lorsque tes parents préfréraient te voir devant un bureau en train d'étudier que de te voir rire et sourire comme un enfant de ton âge. Pour le moment, tu es un gosse, un gosse fragile sur le point de se briser. Nouvelle  tentative de retenir les larmes. James a raison, il est encore ton patron. Tu es soulagé de l'entendre. Mais pour combien de temps encore ?

Tu refuses de penser une seule seconde que James va quitter son poste. Il ne peut pas, il ne peut pas, tu ne veux pas. Pourquoi tu le retiens autant, Aleksey ? Parce qu'il est ton ami. Oui, il est ton ami. C'est pour ça. Tu es pitoyable, de te mentir autant sans prendre la peine de vouloir t'en rendre compte. Tu fermes les yeux un court instant avant de sentir un bout de tissus se poser sur ta joue, tu les rouvres, James essuyais tes larmes. Tu le laisses faire, tu te sens étrangement apaisé, pas totalement non plus mais assez pour reprendre un rythme de respiration moins saccadé. Je ne ferais pas ça deux fois, tu sais. Je sais, tu veux répondre, tu n'y arrives pas. Tu as encore la gorge trop serré aussi, les paroles sont difficiles à sortir, pourtant tu voudrais tant parler. Pas trop non plus. En fait, tu ne sais pas, tu ne sais plus, qu'est-ce que tu veux au juste, Aleksey ? Tu te perds tu ne sais pas.

Silence lourd. Il retire sa main sans que tu ne t'y attendes vraiment, tu ne plains pas mais tu ne te réjouis pas. Ton corps faiblit, ton esprit faiblit. Que devais-tu faire pour que tout s'arrange ? Pour le moment tu ne sais pas. & Tu devrais vraiment pas me faire confiance. La gifle mentale que tu viens de recevoir fait encore plus mal que n'importe quelle gifle. Si il continuait comme ças, tu n'allais pas tarder à te remettre à pleurer. Fragile. Tu ne voulais pas, James est ton patron. Qu'arrive-t-il si un subordonné ne fait pas confiance à son patron ? Si un sujet ne fait pas confiance à son Roi ? Si un homme ne fait pas confiance en son ami ? Qu'arrive-t-il. Tu l'ignores. Tu veux juste croire en lui. Peut importe si ça te coûte la vie, peut importe si tu te détruis. Tu veux croire en lui. Quelle inconscient tu fais, Aleksey.

Il dit qu'il n'est pas quelqu'un de bien. Il dit qu'il l'a mérité. Non James, tu ne mérites pas ça. Pourquoi ? Pourquoi veut-il autant se mettre en tête qu'il est le pire des enfoirés. Parce qu'on l'appelle James la pute. Vieu surnom de merde. Tu trembles, tu n'arrives plus. T'aimerais pousser une gueulante, t'aimerais le secouer, lui remettre les idées en place. Tu n'en as plus la force Aleksey. Une larme finit par perler. Faible. Silencieuse comme au début. Si tu pleures deux fois c'est que tu as vraiment un problème, mon grand. Alors ne compte pas sur moi. Ne t'appuies pas sur moi. Tu inspires difficilement. Arrête, arrête, arrête. Pas un mot de plus, je t'en supplie, tais-toi. Les larmes recommencent à tomber confirmant avec le fait que tu as vraiment un soucis. Tu fermes les yeux dans l'espoir de stopper tes pleurs. 

Traître. Aux yeux d'Aleksey, tu es tout sauf un traître, James. Ne dis plus rien, ne dis plus rien. Il va craquer de nouveau. Tu rouvres tes yeux, passant une main aux mêmes endroits où James avait posé la sienne pour essuyer tes larmes. Tu ne voulais pas l'écouter, tu voulais l'ignorer, faire comme si il ne parlait pas ... Comment ? Je ne nierais pas non plus que j'ai commis l'irréparable. Goutte d'eau qui fait déborder le vase. Tu craques. Encore une fois.

« TAIS-TOI ! » Ta voix brisée éclate dans un sanglot. Tu ne veux plus l'entendre parler comme ça, tu n'en peux plus. T'essaies de parler, quelques bribes de mots sortent dans de ta bouche dans un murmure quasiment inaudible. Tu fermes les yeux, tentant veinement de contenir tes tremblements. 

« Ne continue pas, je t'en supplie. » Tu redeviens pitoyable à nouveau, ça allait devenir une habitude, je le sens. Ta voix avait reprit sa faiblesse d'il y a quelques minutes, les pleures fusent silencieusement tandis que tu essaies de trouver les mots à dire sans qu'ils ne puissent vraiment sortir.

« Tu me demandes presque de te réjouir pour ce qu'il t'arrive, James. Comment veux-tu que je me réjouisse, tu ne comprends pas. » Tu t'arrêtes tu fais un pas mais au final un pas de recul, tu ne sais pas ce que tu veux, tes gestes ressemblent à ta voix : tremblants, hésitants. Tu ne sais pas vraiment si tu peux faire face à ton patron avec un tel ton. Tu ne parles plus avec ton eloquance habituelle, tu l'as perdu, tu as perdu toutes tes qualités en cet instant même où tu as pénétré dans cette villa.

« C'est trop tard. Trop tard pour ne plus te faire confiance, trop tard pour ne plus compter sur toi. Tu le comprends ça ? » Inspire, expire avec difficulté. Ta respiration est saccadée une nouvelle fois, heureusement pour toi tu arrives toujours à parler. C'est dur mais tu y arrives. Ça te fait mal, mal à la gorge, mal à l'intérieur. Tu veux oublier. Tu fixes longuement James, il ne peut plus te voir mais toi tu le vois, même si le miroir de ses émotions est maintenant brisé, cela ne veut pas dire que ne peux plus deviné ce qu'il pense. Bien sûr tu ne lis pas dans les pensées des gens, bien sûr mais tu peux discerner des mots ou des idées, parfois. Et tu aimerais bien que ça arrive actuellement.

« Pour les Autres, peut-être tu es un traître mais ça ne sera pas le cas pour moi, James. Tu es mon patron, tu n'es pas un traître. » Nouvelle pause, tu pleures encore et toujours, t'essaies de te calmer. T'essaies sans y croire.

« Je m'en fous que tu sois mauvais, je m'en fius que tu es commis l'irréparable, j'en ai rien à foutre, James ... Tu es- tu es mon ami, pas seulement mon patron, tu es mon ami aussi, putain ... » Tu chiales, tu chiales, tu chiales. Tu n'arrives pas à stopper les larmes, merde, merde merde. T'as l'air con, t'as l'air faible. Tu te sens honteusement ridicul, mais tu ne peux rien y faire. 

« Je tiens à toi. »