Senpai you're so sugoi

No Dawn

Et encore une fois je me retrouve la gueule contre le sol, et je vois une jolie couleur rouge tapisser le banc du sol comme si on lui offrait une petite coloration express. Le soucis dans tout ça, c'est que cette couleur rouge provient de mon propre sang qui coule le long de ma tempe. Sérieux, c'est quoi cette fille? Hulk? je plains tellement le type qui a du perdre sa trique à se faire écraser par ce machin. Regardez-la, on dirait que ses fringues vont exploser en milles morceaux dans même pas deux secondes..elle sue comme un porc dégueulasse en plus. ça doit bien être la quatorzième fois que je me fais éclater dans un coin de la prison, peut être que ce n'est pas si sage de chercher les emmerdes avec un physique comme ça. C'était pourtant si facile avant ! quelqu'un qui m'énervait devait juste s'attendre à ce que sa famille retrouve son corps carbonisé par les charges électriques, ou découpé en rondelles par les coups à haute fréquence. Là je suis... faible, et ça m'énerve. Qu'est-ce qu'elle dit? j'entends rien, mon oreille est écrasée sur le sol comme un chewing-gum collé à la route.. le seul truc que je peux voir c'est sa gueule de truie se mouvoir comme un putain de poisson qui cherche un sac de flotte après s'être échoué sur la plage. Je peux pas m'empêcher de rire..ah...ça va sortir...

- C'est la bouillasse noire qui fait ces mutations écoeurantes ou c'est ta gueule de base?..

Eeeet c'est reparti pour un tour.. ce son c'est assez probablement un de mes os qui vient de se déplacer. Ses petites copines tapent fort aussi, j'ai presque envie de rendre le déjeuner que j'ai pas eut sur le sol. Bah.. personne ne va venir m'aider, je me suis déplacé à au moins quarante minutes des cellules pour voir s'il n'y avait pas du nouveau quelque part -- Ouais je sais, c'était stupide et inutile -- mais j'ai pas pu résister à l'envie de de me foutre de sa gueule.

Après une dizaine de minutes à m'utiliser comme sac de frappe en privilégiant le reste de mon corps plutôt que mon visage (heureusement pour moi d'ailleurs); voila que ces chiennes finissent par s'en aller... et moi je continue de rigoler comme un abruti en voyant son cul de phacochère s'éloigner. Putain je pensais pas voir un Boomer en chaire et en Os mais merci No Dawn, ce rêve est exaucé. Je me laisse coucher sur le dos et pose mes mains contre mon ventre.. j'ai pas faim du tout, j'ai envie de rien foutre, j'ai juste l'impression que cet endroit est en train de bouffer le peu de raison qu'il me reste.. sérieux.

J'ai du me reposer quelques minutes mais le mal de ventre ne part pas.. les seuls soins de barbares que j'ai pu me faire tout seul, c'est essuyer ma tempe avec l'arrière de mon bras.. m'offrant une magnifique vision sur mes cicatrices et brûlures : jamais j'en aurais eut autant avant d'être arrivé ici. C'est parce que j'ai un sarcasme qui ne shut-down jamais ou bien ses pouffes sont jalouses que je suis mignonne et pas elles? J'ai vraiment la gerbe... et je crois que je commence à halluciner : y'a un type au loin qui marche de long en large avec ses mains dans les poches, qui fait des allez-retour et qui fous des coups de pied dans le mur de temps en temps. C'est probablement maladif mais j'ai pas pu m'empêcher d'attirer son attention; peut être que je commençais juste à prendre goût à me faire tabasser?

- On dirais un singe défoncé qui cherche un endroit pour chier...Ha ha ha...

Et merde, même rire ça me fous dans un état pitoyable. Si je continue mes conneries je vais vraiment rendre le peu de trucs qu'il reste dans mon estomac... alors pourquoi je ressens ce besoin intense de faire chier les autres? peut être parce que c'est la seule chose à faire ici. Cela dit, j'ai pas parlé assez fort pour qu'il m'entende.. peut-être qu'il est con? ça peut être marrant, les toxicomanes en manques sont toujours les personnes les plus fun à énerver. Je fais de mon mieux pour me lever et commence à marcher en me tenant le ventre, un sourire angélique aux lèvres, jusqu'à approcher du type apparemment aussi stressé et énervé qu'un producteur télé shooté au speed... En fait, avec un peu de chance, je peux même l'induire à péter la gueule du blob qui me casse la gueule tout les jours. Je veux dire... matez ces muscles, cette façon de foutre des coups de pieds dans le mur, cet air de psychopathe!... je serais pas en train de tomber amoureux? Ah non, c'est juste du sarcasme. Plus qu'à éclaircir ma voix au maximum et jouer le jeu.

- B-Bonjour monsieur.. pourquoi vous tournez dans tout les sens comme ça?

Il regarde dans ma direction et il s'arrête de marcher.. je tourne la tête, prend une pose innocente parfaite... tu t'attends à quoi ? que j'hurles "NOTICE ME SENPAI!" avec un air de vierge gênée? Looser, je veux juste que tu m'aides à détruire Miss. PigAss et sa bande de salopes anorexiques, que j'aille pisser dans leurs entrailles. Oh well, reste à voir s'il est assez con pour tomber dans le panneau ou si je vais encore avoir l'occasion de me foutre de la gueule de quelqu'un. Même si au fond le deuxième cas augmente les risques que je repeigne le sol avec un peu de vert--- pardon, de noir. j'ai été forcé d'avaler cette merde tellement de fois que j'ai plus l'impression que mon organisme doit être composé d'autre chose d'autre qu'un truc qui ressemble a du pétrole. Bah, c'est pas important pour l'instant, continue de faire l'innocente gênée.

- P-pardon...

Fucktard.

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Senpai you're so sugoi

No Dawn

"Ce que je voulais" hein... c'est dur à déterminer. Il y a tellement de trucs que je veux, là, maintenant : un bain chaud, un vrai repas, de la vraie compagnie, moins de bleus, quelqu'un pour me réconforter - ou quelqu'un à traiter comme un ballais à chiottes pour satisfaire mon sentiment de supériorité - mais au fond la chose qui me manque le plus c'est mon pouvoir. Je l'ai détesté pendant toutes ces années et c'est maintenant qu'il est parti que je me rend compte à quel point ce truc était utile. ça m'arrivait d'imaginer que du jour au lendemain les effets de cette foutue prison ne fonctionnaient plus et que je m'amusais à tailler en pièces tout le monde, faire péter les portes d'un coup de railgun et retournait faire l'amour à la liberté. Mais bon... c'est que des fantasmes, et pour l'instant je n'ai strictement aucune réponse précise à donner à ce putain de playboy. Lui répondre "Je suis simplement venu te demander de m'aider à péter la tronche d'une grosse truie" sonnait assez mal, et la seconde vraie raison - "je suis venu me foutre de ta gueule" - m'amènerais à me prendre un nouveau poing dans la gueule. Mais cette fois... ça serait pas de la graisse comme l'autre conne : ce type est baraque, ça risque déjà de faire un peu plus mal. Je peux pas vraiment prendre le risque de perdre ma couverture de tout-gentil-tout-mignon donc je me contente de sourire en joignant mes deux mains derrière mon dos.

- Je m'ennuies moi aussi.

Je suis tellement jaloux putain... pourquoi j'ai pas pensé plus tôt à faire de la muscu' ? sans doute parce que j'ai jamais pensé que j'allais finir dans une chambre d'isolation taille max' avec plein d'autres paumés, privé de mes pouvoirs flashy et de mon petit luxe dont une toute autre personne était en train de jouir maintenant... 'doivent sûrement me croire mort maintenant. Cela dit ma réponse n'a pas l'air de satisfaire Mr.Chick-Magnet donc je vais devoir être un peu plus précis.

- Parlez-moi de vous, Monsieur!

Comme si j'en ai quelque chose à branler. Gahh! et remballes-moi ce regard de winner, c'est une putain d'incitation à la baffe. Ce type a l'air aussi emmerdant que tout les autres baraqués-énervés de la prison. Sa tête me revient pas, sa façon de se poser non-plus, son charisme non-plus, ce type m'énerve, j'ai envie de l'exploser. Continuons de faire la prude. Je baisse les yeux et commence à frotter le sol avec le bout de ma chaussure sans regarder où que ce soit en particulier.

- V-v-vous avez l'air i-intéressant... et vous avez dis que vous vous ennuyez donc...

Déballes ton sac, tues un peu des soixante-dix et quelques années qu'il me reste à vivre ici en espérant que ce qu'on bouffe tout les jours ne me tues pas avant. Autant commencer par les bases. Je lève la tête, recommence à sourire comme une gamine et poses la question la plus générique au monde.

- C'est quoi v-votre nom?

Autant commencer par là... avec un peu de chance il va commencer à m'apprécier.

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Senpai you're so sugoi

No Dawn

Ce petit con est plus rapide que les autres, ça va sans dire. Il a pas pris une seconde pour être agacé et dans un sens ça m'arrange un peu; j'avais presque envie de gerber à force de jouer la mielleuse. Il me domine largement en taille, ça ne suffit pas à me faire peur... mais comme l'avait déjà dit mon manager : c'est justement parce que je n'ai peur de rien que je suis un idiot et que je finis par me prendre des coups dans la gueule. Bah, peut être qu'il en sait plus sur moi que j'en sais sur lui. Après-tout il a dit "Un mutant aussi dangereux que toi"... pas étonnant que le petit numéro n'ai pas fonctionné. Je soupires, passes mes doigts dans ma nuque et affiche un air déjà largement plus naturel, agacé et contrarié.

- Quel emmerdeur...

Je commence à être habitué à No Dawn de toutes façons, le seul truc qu'on peut promettre d'intéressant ici c'est une vision de liberté qui n'aboutira probablement jamais. Mais regardez-moi ce thug désespéré de foutre le camp : aucune considération pour ceux qui lui adressent la parole. Bah, je vais pas lui en vouloir, tout le monde ici a arrêté de se soucier des petits problèmes des autres et ne pense plus qu'à sa petite gueule. Je lève les yeux vers lui; les sourcils froncés. Ce connard est tellement grand que j'ai l'impression que les os de mon cou vont se disloquer à force de regarder sa face livide.

- C'est pas évident? on veut tous la même chose, tocard.

"Sortir d'ici"... j'ai même pas besoin de lui dire pour qu'il le comprenne. J'ai aucune certitude que mes idées vont fonctionner, mais j'ai pas non-plus la moindre idée de ce que ce mec sait sur cet endroit en admettant qu'il soit là depuis plus longtemps que moi. J'ai aucun moyen de le savoir après tout, et c'est pas mon numéro de cellule qui va m'aider à m'aiguiller sur la date d'arrivée de tout le monde. Qu'est-ce que c'est chiant. Enfin j'ai l'air d'avoir obtenu un peu son attention alors pourquoi ne pas continuer avant qu'il n'ouvre son clape-merde pour user de sa super-virilité pour m'enfoncer un cran en dessous encore une fois? Mon dieu que je hais ce regard supérieur.

- Tu peux taper contre les murs comme un batracien attardé, ça va pas bouger d'un poil.

Je croise les bras et je détourne enfin les yeux, baisse la tête et commence à regarder en direction de l'autre bout de l'immense salle blanche. C'est vrai... j'ai presque oublié que ce docteur de merde était là. Pourquoi j'ai l'impression d'être le seul à avoir pensé à ça? C'est probablement pas le meilleur plan, et qui sait où il pourrait mener, où même si il pourrait au moins commencer... mais actuellement je doute que ce type ai le moindre plan également, et c'est la seule personne qui a daigné m'adresser la parole sans me casser la gueule ou me faire des avances bizarres; donc autant considérer ce délinquant comme un allié-un-peu-con. Je porte mon pouce à mes lèvres et commence à me mordre l'ongle; mes yeux ne se détachent pas une seconde de la direction de la salle médicale.

- Ce type.. August. T'as été à l'examen médical toi aussi pas vrai?

Ouais, en parlant de ça le niveau de probabilité pour qu'on ai détecté un "syndrôme-du-trou-du-cul" à mon charmant interlocuteur est plutôt haut. Enfin je ne lui laisse pas le temps de confirmer si oui ou non il a fait un petit stage à l’auscultation et je me contente de continuer.

- J'ai pensé qu'on aurait pu l'utiliser d'une façon ou d'une autre. On ne voit jamais les gardiens débarquer ici... mais lui il est tout seul non?

Enfin, ça c'est sans compter les deux gorilles qui m'ont fait sortir pendant que j'hurlait son "nom" - si seulement c'était son vrai d'ailleurs - pendant qu'il me disait bye-bye comme on retire un fan énervé de devant sa star. Putain de doc'... je croises les bras et commence à réfléchir : combien de chances il y a que ce type soit déjà parti de No Dawn? ça fait à peine deux jours depuis l'examen; et les chances pour qu'il soit resté ou qu'il soit partit directement après son travail restent mitigés. ça me fait chier de l'admettre mais j'ai pas réellement je choix. Je lève de nouveau la tête vers mon interlocuteur et laisse tomber mes mains le long de mon corps.

- Et je suis ... super faible. Je vais pas réussir à attraper ce type tout seul et l'utiliser pour sortir d'ici. Je sais que ça a l'air con comme plan mais t'es pas prêt à prendre tout ce qui vient? C'est pas comme si on allait avoir trente-milles chances de foutre le camp alors c'est à prendre ou a laisser.

On ne saura pas si August a foutu le camp ou pas sans s'être rendu jusque là bas de toutes façons. Non.. même ça ça ne suffira pas : si la porte est fermée, même si tout les détenus avaient à jouer au body-slam dessus, il y a pas de chance qu'elle bouge d'un centimètre. Je soupires et lève légèrement le bras pour montrer mes blessures, même s'il devait certainement les avoir déjà vu un peu partout sur mon corps; c'est simplement pour joindre la parole au geste.

- Si t'es pas bigleux tu peux voir que j'ai pris plutôt cher ces derniers jours et tu vois, je commence à me sentir assez mal. ça me paraît assez valable pour passer par la case infirmerie... tu peux toujours me péter un bras si tu veux renforcer la crédibilité. Au point ou j'en suis le seul truc que je veux c'est me barrer de là.

Pourquoi je voulais foutre le camp? J'avais mais raisons, mais les miennes sont probablement plus tordues et irréalisables que la plupart des autres détenus qui se contentent de rêver qu'ils vont détaller hors d'ici. Je vais me venger.. je vais sortir et je vais tous les tuer jusqu'au dernier, ces foutus "humains"... je le regarde noir et croise à nouveau les bras; pas sans douleur : rien que toucher la partie noircie sur ma peau me fait un mal de chien, mais je vais faire avec.

- Tu peux toujours rester à t’asseoir là, sortir ta b*te et commencer à jouer avec. Mais c'est le seul truc qui va bouger dans cette prison.

Bieeen, à toi de me cracher de l'acide maintenant. Au fond je suis même préparé à m'en prendre une.. peu importe les sacrifices, le seul truc qui compte c'est de mettre le pied dehors.

codage par Junnie sur apple-spring