POINTS : 37 CITATION : Quand tu grandis, tes priorités aussi. MESSAGES : 689 JUKEBOX : Get out alive - Three Days Grace FEAT : NT. CRÉDIT : Une fille qui me déteste. DATE D'INSCRIPTION : 13/09/2013
Chassez le naturel, il revient au galop. Et cela fait plus de deux mois qu'il le chasse, ce foutu naturel. Plus de deux mois qu'il tente de transformer cette faim en une autre genre de faim, moins sanglante, moins brutale. Mais ça ne fonctionne pas, pas complètement du moins. Il oublie, exige que son corps en fasse de même, mais une fois que toute l'euphorie s'évapore, une fois que ses partenaires le quittent, une fois qu'il est seul et que la réalité lui revienne en pleine gueule ; ça recommence. Ça revient, ça fait mal, ça le tiraille et ça veut plus, toujours plus d'entrailles. Ce soir, ça va être banquet royal.
Personne ne répondait, pas ce soir. C'était prévisible, fallait que ça arrive, il aurait dû se préparer mieux que ça. Mais il a trop accumulé, il s'est trop abstenu, maintenant le choix n'existe plus ; il faut une proie, quelqu'un qui ne vaut pas la peine d'être pleuré, ni de vivre. Alors direction le quartier chaud, à la recherche de mecs mariés, infidèles à souhait, en espérant secrètement de tomber sur une vieille connaissance et de se défouler allègrement sur sa carcasse, mais on a pas toujours tout ce qu'on veut. C'est un fait indéniable.
Ah, il a choisi. Il le piste. Le suit. Ce type se dirige vers la gare, il a l'intention de rentrer pénard alors qu'il a baisé une prostitué, l'alliance au doigt. Ouais, c'est ça, faut faire un transfert, imaginer que c'est la personne qu'il désire charcuter à vif et que rien au monde ne lui ferait plus plaisir que de vouloir se défouler sur l'homme qui a pourri sa vie. Allez, Kamui, illusionne-toi, c'est plus facile et maintenant chasse mon grand. Chasse.
Ce genre de personnes ne méritent pas d'être heureux, ils ne paieront jamais pour leurs péchés. C'est ça, enchaîner excuse sur excuse, raison sur raison et se lancer, se transformer, le pourchasser jusqu'à le coincer, profiter de quelques minutes de chasse et le déchiqueter. Tout part en lambeaux, que ce soit les vêtements ou la peau. Le sang gicle, la proie hurle, puis se tût. Plus rien à entendre, mis à part le bruit déroutant d'un amas de chaires qu'il broie avec sa mâchoire. Miam miam, n'est-ce pas ?
Mais il faut faire comme l'autre fois, il faut se débarrasser du cadavre. Il faut effacer toutes traces. Non, ne pas regretter. Ce n'est que la troisième fois, mais c'est la première fois que ça s'est fait volontairement. Alors pas besoin de regretter, c'est difficile de toujours se contenir. De toute manière, la vie n'est pas faite pour ça. Assurément pas.
« ... Rester tard dehors, c'est déconseillé, tu sais ? »
Le voilà près des poubelles, un grand sac poubelle à la main. Tâché de sang et légèrement fatigué. Une odeur particulière, trop féminine pour cet endroit délabré. Pourquoi venir à Toshima ? Pourquoi dans cette bennes à ordure et pas comme l'autre fois ? Les flics ont déjà trouvé le premier cadavre, si jamais ils retrouvent celui-ci, alors il y en aura trop à shinjuku.
« T'imagine si j'étais un monstre ? » Grosse blague. « Après bon, ce ne sont pas mes affaires. »
Il est trop nonchalant pour qu'on le soupçonne d'être un cannibale, il est trop spontané pour qu'on le soupçonne d'être un cannibale. Malgré le sang, malgré le sac. Il peut dire être un boucher, au pire des cas.
« Mais rentre chez-toi quand même. »
Sauf qu'il est trop sur la défensive pour paraître inoffensif.
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