J’suis de retour les bitchies ! J’vous ai manqué hein ? Non ? Bah tant mieux. Laam is back ! Entre-temps j’suis devenu un paria. Haha, comme ci j’en avais quelque chose à foutre. Enfin, ici à No Dawn, j’ai pas de préoccupations à avoir sur les autres. Je suis enfin TRANQUILLE.
J’avoue quand même que je referais bien le cul de cette salope qui m’a drogué. C’pas mon genre d’être violent avec les meufs, mais elle, elle mérite juste que je la défonce. Dans tous les sens du terme ? Pourquoi pas, elle est bien gaulée aussi. Ah bah ouais, vous vous doutez bien que j’ai également pu remarquer ce petit détail. Je l’aurais bien monté avant de la démonter. Ouais comme une armoire IKEA, c’est le but. Avec ma perceuse. Ouais bon bref, on va arrêter les images trash. On reprendra plus tard. Je disais donc, me voilà à cette fameuse prison. J’avais entendu des rumeurs, quelques échos, rien de bien précis. J’pensais que c’était une connerie inventée pour faire flipper les mutants. Ça fait combien de temps que je suis dedans ? Oh bah… quelques mois sans doute. Je vous dirais bien que c’est le panard ici, mais… ça serait mentir. En fait ça pourrait être parfait, ça manque juste de meuf quoi. D’ailleurs j’ai déjà provoqué quelques bagarres comme je m'ennuie. Enfin, bagarre… ça se terminait toujours pareil. Je lui flanquais une raclée - ou pas d'ailleurs - et après on retourne gentiment dans la cellule... SEUL AU MONDE.
Ces enfoirés. Mais quand même. Ça manque grave de vagins ici.
Du coup j’fais quoi ? Je m’astique ? Eh bah non. J’fais rien. J’suis en taule les gars pas en colonie de vacances hein. Pis depuis que je suis dans cette « taule » si l'on peut dire, j’ai pas spécialement envie, si ça se trouve y’a des caméras. Putain, mais dans les douches aussi si ça se trouve. Ça doit faire sympa comme DVD à ramener à tes gosses. La savonnette magique. Elle disparait de ta main pour se retrouver dans ton derche. Prochain film Disney sans doute. Sauf que t'es tout seul dans ton coin, donc la savonnette reste bien dans ta main, même pour moi qui peut envoyer un objet n'importe où, j'ai pas cette possibilité, dommage. Eh sans déconner, c'est presque aussi confortable qu'un hôtel ! Bref. M’voilà seul. Dans une salle d'interrogatoire. Et v’là qu’on me rend visite. Oh genre on veut taper la discute avec moi ? Il sait pas à qui il va avoir à faire le pauvre. Cela dit… un coup de sédatif et on peut me dire bye bye. Ils ont les moyens de te castagner comme de te calmer ces petits cons. Oui les traqueurs, qui d'autre. Mais bon… j’suis pas adepte de la soumission d’une part et puis. Quand on a connu des geôles IMMENSÉMENT pires que celles-ci, on reste calme. Ouais, j’ai largement connu pire. Mais y’a qu’une personne au monde qui peut en témoigner. D’ailleurs il devient quoi passepartout ? Toujours en couple avec l’autre qui a un prénom de jeux vidéo ? Ouais Sora. J’crois. J’sais plus.
Oh puis je m’en bats les steaks. Bon… qui va venir me péter les noix aujourd’hui ? Sinon ici c'est pas... un peu trop calme ? Pas de gardes. Juste deux-trois gugus que tu croises parfois. La porte s’ouvre.
Laam▬ Oh putain…
Oh putain… Ouais je me répète. Mais… c’toi le nabot ?
EDIT : C'est toujours mieux de poster au BON ENDROIT AUSSI. J'suis bien à côté de la plaque, ça promet.
MUSIQUE – Laam. Ca pourrait sonner comme un souvenir, comme un fantôme qui te suis, mais t'as jamais été fichu de te soucier de lui, t'as jamais été fichu de le voir comme un démon qui va te suivre jusqu'à ce que tu imploses, t'as jamais été fichu de le considérer comme quoi que ce soit tant ce personnage te répugne. Et pourtant, et pourtant. Et pourtant oui, parce qu'il y a de cela de nombreuses années tu faisais parti de cette équipe de soldats envoyés au Mali pour délivrer les otages français retenus. Puis quand tu vois ce que sa libération t'a offert, tu aurais dû le laisser entre leurs mains, il y aurait été calmé. Laam est plein d'ardeur, Laam est aussi convaincu qu'il allait s'en sortir en fuyant la queue entre les jambes à défaut de ne pas pouvoir l'agiter sous l'oeil de la première femme qui lui adresserait un maigre regard. Laam ne faisait plus parti de ton existence depuis des mois, tu avais tout oublié, presque jusqu'à son visage – et fort heureusement, quelque part. Tu ne sais pas d'où est née cette légère haine vis-à-vis de ton ancien compagnon français, peut-être du fait qu'il ne t'a jamais pris au sérieux, et qu'aujourd'hui, il en paye les frais. Oh, mais quelle satisfaction as-tu eu lorsque tu as pu entendre qu'il venait de se faire enterrer sous l'océan. Tu ne t'en étais pourtant pas préoccupé mais voilà que tu devais remettre ta peau de lieutenant pour descendre à No Dawn afin de calmer les ardeurs d'un détenu que tu sembles bien connaître. Il fut alors évident pour toi d'en arriver à la conclusion que c'était Runsir. Personne ne ferait autant de boucan à plusieurs kilomètres sous l'eau.
Tu réajustes ta cravate, sortant de la voiture qui t'avais permis de traverser plus rapidement la plaine immaculée. Tu n'aimes pas No Dawn. Tu as l'impression d'être dans ta propre tête lorsque tu étais encore un truand : le néant, une étendue infinie, la solitude et le silence. L'on t'indique alors la salle d'interrogatoire. Tu ouvres la porte. Et c'est un face à face.
Oh. Comme au bon vieux temps. Tu as un don pour te faire capturer, dis-moi. Lances-tu dans un soupir avant de prendre place sur la chaise à ta disposition. Je suis étonné que tu n'aies pas encore perdu la tête ici, dieu sait combien de mutants ont déraillé après des mois d'enfermement. Tu plantes tes yeux dans leurs comparses. Quoique c'est que tu n'étais déjà pas très sain avant d'être derrière les barreaux. Soupir. Alors comme ça tu fais des caprices ? T'as pas trouvé de trou à ton goût alors tu casses les couilles des autres ? Félicitations, je vois que ta maturité est digne du travail que tu exerces. C'était quoi déjà ? Ah oui, tu tiens un sexshop. Tu te moques, bien évidemment. Eh bien Laam, tu poses ton menton contre la paume de ta pain, comment tu trouves nos appartements ?
Concrètement, tu ne savais pas trop quoi faire là. Tu n'avais qu'envie de le fracasser mais tu n'y avais pas le droit, pas à No Dawn. Tu te contenteras des mots pour cette fois, si jamais il espère pouvoir sortir un jour de sa cage blanche.
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Jeu 15 Mai - 21:36
FEAT ?
→ LAAM
→ SEBO
Le retour du nabot
Fuck me. Enfin non, mais vous m’avez compris. Sebastien de Nivral. EN PERSONNE. En chair & en os. Fin… à quelques détails près. C’est moi où… il a une silhouette un peu, chais pas… différente je suppose, non ? T’façon il a toujours été chelou le nabot.
Et il vient s’assoir. Comme c’est gentil de prendre la peine de venir quémander de mes nouvelles. Sérieusement, qu’est-ce qu’il vient foutre ici ? Je suis en taule, je suis à des années-lumière de sa pomme, MAIS FAUT QUAND MÊME QUE JE ME COLTINE LE NAIN ! J’en reviens pas. Ah je suppose que c’est une nouvelle forme de torture… sans déconner, la torture physique ça marche aussi. Limite je préfère ça. Je préfère même qu’on m’arrache les ongles, un à un, plutôt que de démarrer un dialogue avec ce… cette chose-là. Putain… non sérieux les gars, la journée commençait bien là. Pourquoi je me retrouve avec ce gland putain. Du coup je fais quoi ? J’y vais ? Je l’avoine ? Bon cela dit maintenant que je suis là… je peux taper la discute. Quoique je connais déjà son discours. Et nianiania, t’es qu’un gamin, tu penses qu’à ta queue et tout le tralala habituel. Je pourrais même parier ce que vous voulez qu’il va nous faire une remarque sur ça. Ce que vous voulez. Son argumentaire se base sur un truc : il se croit supérieur et donc il essaye d’en profiter. Oui parce que monsieur est un quoi déjà… un traqueur rien que ça ! Sans déconner. C’est une bonne blague tout ça.
OH PUTAIN J’SUIS TROP FORT. Je vous l’avais dit. C’était couru d’avance. Pourquoi il est si obsédé par les trous en fait ? Ah ouais, mais non j’suis con je sais pourquoi. Oui ça va, j’arrête. Bon là par contre tu parles trop. Désolé de t’interrompre, mais…
Laam▬ STOP. Ta gueule, j’en ai marre. Tu blablates de trop. Arrête de faire ta biatch avec moi toi. Déjà l’nabot, tu m’as sorti d’une situation bien pire que ça, alors vos « appartements » comme tu dis, c’est juste un putain de palace ! Je me plains bien ici moi. Manque juste des trous comme tu dis. Féminins bien sûr. Par contre TOI, tu dois être encore plus heureux que moi ici. Tous ces trous masculins. Ouuh. Je suis sûr que t’en frémis rien que d’y penser.
Ah non, mais c’est lui qui a commencé à faire son beau gosse. Et vas-y que je te fais des gestes délicats, que je soupire de façon mélancolique… mais putain ducon t’es acteur ou traqueur ? Faut savoir ! Savez, je sais même pas pourquoi je me fatigue à lui parler. J’peux tout aussi bien faire la loi du silence et le laisser se dépatouiller. J’suis pas à ça près d’ailleurs. Ça me fera des vacances ! Bien méritées qui plus est ! Et mon sex-shop t’emmerde, toi t’as voulu faire ton malin… on voit le résultat. Regardez le sérieux. Fier comme un paon. Ahlala… il est où le petit sebot de l’assaut au Mali ? Celui qui se pissait dessus ? Il a bien changé le p’tit. D’ailleurs ça me fait mal au cul de l’admettre, mais… je crois qu’au final je commence même à le respecter. Avoir son ennemi en haute estime ça peut vous sauver la mise, car on reste TRÈS vigilant. Car oui… Sebastien de Nivral est humain, je suis un mutant. Nous sommes donc ennemis. L’équation est simple. Mais… la situation en revanche… beaucoup moins. Huh… si seulement je pouvais lui mettre des gnons dans sa tronche pour qu’il reprenne ses esprits.
J’peux essayer autrement sinon. J’suis pas spécialement délicat, mais essayons. Putain Sebo… j’attendais pas une visite de cette envergure. Je vais savourer ce moment.
Laam▬ S’teuplait, vient pas me parler de maturité. Va tenir un sex-shop toi avant de parler tien ! Oh puis merde on a dépassés ce stade de la petite guéguerre des mots mon p’tit Seb, depuis bien longtemps. Perso, j’en ai marre de t’entendre jacasser, tu veux venir pour te mettre sur la gueule avec moi ? Passe ton chemin. Dégage. Pis sérieux regarde toi… ton organisation bidon là… comment elle a réagi quand elle a appris pour toi et ton trou mutant ?
Cette question me trottait dans la tête. Depuis un moment. Cela dit… est-ce qu’ils l’ont au moins appris ? J’en sais foutrement rien. Voyons voir si l’autre gugus est honnête. Ça le changera.
MUSIQUE – Tu ne t'attendais pas moins de la part de Laam : un discours truffé d'insultes qui n'ont aucun lien entre elles, un tact introuvable, il était totalement dépourvu de cette capacité qu'on appelle le sarcasme. Il ne prend pas la peine de réfléchir, ou pas assez. S'il l'avait fait, il ne s'en serait pas pris à Sora en lui offrant des surnoms rabaissant. Car, pour tout dire, tu n'étais plus à ça près. On avait déjà insulté ton amant sous nombreux petits noms d'oiseaux qu'à force cela manque d'originalité. On ne peut pas non plus prétendre que tu y restes totalement insensible, au contraire, une boule se forme au fond de ton estomac et tu te demandes des fois ce que tu attends pour écarteler ses deux mâchoires d'un coup sec. Il n'a pas changé. C'est triste, généralement les hommes évoluent après certains événements, et tu osais espérer qu'il agisse en homme plutôt qu'en adolescent en pleine crise après le Mali, ou au moins après la guerre opposant Atlantide à Eldorado. Comme quoi, ton comparse français ne semble pas près de changer : il va rester au même stade jusqu'à la fin de ses jours, tu y compatirais presque. D'autant plus qu'il est gonflé. Il t'arrête, se fout de toi, t'annonce que tu parles vraiment trop alors qu'il s'amuse à lancer des monologues qui feraient retourner Molière dans sa tombe. Tu fronces un sourcil, ta tempe se gonfle. Il t'agace. Rien que son visage se met hors de toi, tu n'y vois qu'un mec qui passe sa vie à se branler discrètement derrière le comptoir de sa boutique obscène. Tu voudrais qu'il disparaisse et pourtant on te retient par le bras : tu ne peux pas le faire, par principe et sous ordre de l'organisation qui tire les ficelles. Tu lâches un soupire, totalement exaspéré par son attitude. Tu n'as pas envie de perdre ta salive à lui expliquer des choses qu'il ne comprendra sans doute jamais. Tu ne t'étonnes plus que Laam soit seul depuis tant d'années, et pas que sur le plan sentimental.
Ils auraient pu m'empêcher de le côtoyer, mais à la place de ça, tu retrousses tes manches en dévoilant tes membres de fer, t'attendant très certainement à une comparaison de sa part dans la même lignée que Terminator ou Transformers, ils ont préféré faire de moi leur premier officiel prototype hybride. Tu tends ta main un peu vers l'avant, reluquant tes phalanges. Ca a été douloureux de se faire découper les bras à vif, c'est pas des rigolos. Ceci dit je ne peux pas m'en plaindre, avec ces bras je peux te briser la nuque sans même faire un effort, alors tiens toi à carreau et arrête de vouloir montrer que t'as des couilles, j'y tiens pas spécialement.
Sur ces mots, tu te redresses de ta chaise, marchant dans la salle jusqu'à reposer ton dos contre le mur. Sérieusement, qu'est-ce qu'on va faire de Runsir ? C'est un cas désespéré, à No Dawn il ne changera même pas, il va continuer à pourrir jusqu'à la moelle et tu ne tiens pas à continuer de le côtoyer d'ici là.
Garde tes surnoms pour toi, qu'il s'agisse de ceux que tu me donnes que ceux que tu donnes à Sora. La prochaine fois que tu le fais je mets mes menaces à exécution. Sébastien ou Lieutenant est plus apte, et venant de ta part c'est tout ce que tu mérites. Tu abaisses les paupières, prenant ton air exaspéré. Sérieusement, tu attends quoi pour changer ? Epargne-moi tes discours comme quoi tu t'en sors bien comme tu es, ce serait une grosse blague : tu es dans nos cellules maintenant, sans l'espoir de pouvoir en sortir un jour. Tu croises les bras. Pour tout te dire je ne sais même pas pourquoi on m'a obligé à venir te voir, alors ne me fait pas perdre patience.
Dernière édition par Sébastien de Nivral le Mar 20 Mai - 20:37, édité 1 fois
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Mar 20 Mai - 7:42
FEAT ?
→ LAAM
→ SEBO
... t'es pas sérieux ?
J’ai peine à me rappeler. C’était quand la dernière fois que j’ai eu des mots sympa à son égard ? Depuis des années je le conspue, je lui en mets plein la gueule. Il le mérite tant que ça ? Bon allez, pour le peu de crédibilité qu’il me reste… On va dire oui !
Il faut dire aussi, même après qu’il m’ait sauvé la vie… fin mutuellement surtout, bref ! Depuis ce moment-là, je pensais avoir trouvé quelqu’un sur qui je pouvais éventuellement compter. Mais au final, ça ne s’est pas passé comme prévu. Sebastien… son truc à lui c’est les ordres, l’obéissance aux directives de ses supérieurs. La preuve, il est là en ce moment même. La seule chose qui pouvait le pousser à venir, c’est un ordre. Sauf que c’est incompatible avec mon caractère. J’ai toujours été un électron libre, sans foi ni loi. Je n’aurais jamais cru que ça se retournait contre moi… après tout, c’est moi qui suis en taule et le nabot dehors. Ironie quand tu nous tiens. Maintenant quoi ? Bah je vais attendre sagement qu’il me réponde. Pour la dernière fois que je le vois, j’vais changer un peu mon discours. On va repartir quelques années en arrière, juste après l’épisode au Mali. Le moment où j’avais encore le sentiment de lui être redevable. Après tout, je ne gagnerais rien à l’insulter de tous les noms, lui et son… copain ? Ah ça fait vraiment chelou de me dire que Seb à ce genre de… penchants. Oh puis merde, chacun fait ce qu’il veut de son cul.
OH UNE SECONDE. Prototype humain ? Et là, c’est le drame. Il dévoile ses mains, ses bras. Mais… ce type est vraiment la reine des pommes.
Il se fait découper et il ne dit rien. Voilà un exemple de mon envie de solitude sur le plan social et sentimental. Quand on s’attache trop à quelqu’un, on peut avoir des problèmes comme ceux-là, quand on bosse pour des malades mentaux. Oh bah tu peux bien argumenter ça change rien mon petit. La vérité c’est que tu récoltes ce que t’as semé et fallait que ça arrive. Pour preuve, c’est pareil pour moi. J’vais crever dans ce trou moisi pour quoi déjà ? Ah oui ! Parce quelques gugus n’aiment pas les mutants ! Ah, chienne de vie. Bon… on va faire semblant de l’écouter encore un peu. Ah tiens, moi non plus je ne sais même pas pourquoi tu viens me voir… c’est con hein. Huh… finalement, au lieu de rester silencieux, je tourne ma tête dans sa direction, le jaugeant de mes saphirs d’abord, avant de soupirer longuement. T’es vraiment con Seb’. Vraiment TRÈS con. Et tu veux m’ouvrir les yeux sur quoi ? Ah ouais. C’est moi l’anomalie… la bonne blague.
Laam▬ Ça te va bien les surnoms R2-D2. Et puis t’es là rien que pour moi, faut bien que j’honore ta présence, sinon tu vas t’ennuyer. Ah nan j’suis con, c’est déjà le cas. Mets donc tes menaces à exécution Seb’. Tue-moi ici et maintenant. Qu’est-ce que ça change que je crève dans une cellule ou de tes mains ? Aucune. Ça sera juste une pitoyable façon de crever. Mais… héhé, on va dire que je préfère me faire broyer par quelqu’un que j’avais à l’époque… considérée comme un ami.
Je n’oublie pas tout ce qu’il s’est passé entre nous Seb. Je ne risque pas de le faire. Ah chelou ce que je viens de dire… on dirait les feux de l’amour. Ah non beurk. Bref, finalement, je me levais de ma chaise, avant de faire quelques pas dans sa direction. Juste avant de lui dire ceci :
Laam▬ Tu as dit quoi tout à l’heure déjà ? Ah ouais… tu ne peux pas t’en plaindre ? Te faire découper les bras, les jambes, sans aucune rancœur rien ? Tu me prends pour qui ? Tu crois sincèrement que je vais avaler ça ? Tu dois être en train de fulminer de rage à l’heure qu’il est. En plus t’es avec moi dans une salle, t’imagines une punition encore pire ? Ça n’existe pas. M’enfin… tant qu’à faire, on va en profiter hein. Dis-moi Sebastien… y’a quelques années tu m’as sauvé la vie… j’ai pas eu le temps de te rendre cette faveur, sachant que je pensais que je ne te devais rien… tu crois que c’est un peu exagéré si je t’en redemande une ?
Ah je pense bien que oui. Surtout qu’il n’est pas dans un bon jour. C’est normal c’est l’effet Laam. Parait que ça fait ça à tout le monde.
MUSIQUE – Considéré comme un ami. Vraiment ? Et toi alors, Sébastien, tu l'as considéré comme un ami, cette relation qui t'a toujours semblé interdite parce qu'elle ne te va pas, parce qu'elle t'a toujours été empoisonné ? Tu préférais te taire sur te sentiments ; ils t'ont apporté bien trop de problème et tu préfères rester méfiant vis-à-vis de Laam, il n'était pas du genre à balancer ce type de mièvrerie, surtout face à toi. Tu demeures impassible, ton regard sévère et transperçant le suivant doucement du regard alors qu'il s'approche petit à petit de l'endroit où tu reposes comme dans un cocon, un espace de sûreté. Plus ou Laam que pour toi, ta colère est sans fin, et tu détestes avoir à te rappeler combien tu hais les Traqueurs, combien tu hais ces deux choses métalliques qui encadrent ton corps que tu as travaillé dans les larmes et le sang. Et tu fronces les sourcils parce que, par-dessus tout, tu ne supportes pas que Laam ait raison sur ton cas. Et peut-être bien que ta colère s'évapore de toi, c'est peut-être même ton ombre ; indissociable, une véritable sangsue, ta peste. Tu redresses le menton, toujours handicapé en quelque sorte par ta petite taille en contraste avec ta maturité et la dureté des traits de ton visage cadavérique. Tu n'as pas tort. Tu croises les bras à nouveau, sortant une cigarette de ta poche, en proposant une à l'autre jeune homme avant de reprendre ; je suis en colère, e hais le monde entier, je hais cette organisation. Mais c'est une crevasse dont on ne peut pas échapper à moins d'être un surhomme. Ca ne me plaît pas d'avoir une force supérieure à la moyenne et d'être sous contrôle. A la différence de toi, j'assume seulement mes choix, et si c'est ça qu'il a fallut pour montrer que je ne me séparerai pas de lui, alors ainsi soit-il. Tu lâches un rictus. Je ne pense pas que tu sois aptes à comprendre ça. Tu as toujours été seul, comme moi auparavant. Et comme toi j'ai méprisé le cœur, maintenant je dois survivre avec un organe dans ma poitrine qui ne cesse de battre. C'est douloureux mais je ne regrette rien.
Une requête ? Vraiment ? Depuis combien de temps Runsir à besoin de ton aide ? Tu remets la question dans tous les sens, à la recherche d'une réponse digne d'un type dans son genre, et tu songes qu'il serait capable de te demander de te faire sortir d'ici. Mais sa fierté le lui autorisera ? Tu arques un sourcil, allume ta nicotine, la fumée bleue s'évapore sur ton visage. Je t'écoute. Ajoutes-tu, sans rien d'autre. Après tout, qu'est-ce que tu y perds ? Tu n'es pas mis sous la contrainte, ici, c'est toi le maître des lieux, Laam est sous ton joug, que cela aille dans le sens de ses désirs ou non.
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Mer 21 Mai - 18:18
FEAT ?
→ LAAM
→ SEBO
Surprise !
Ce n’est pas une décision à prendre à la légère. Mais je sais très bien ce qu’il va se passer. Je sais pertinemment que je vais pourrir dans une cellule jusqu’à la fin de ma vie. Alors on va prendre un petit raccourci. Résolu à crever, moi ? Oh allez, de toute façon fallait bien que ça finisse un jour.
Du coup, avec toutes mes pensées qui se bousculent dans ma tête, je n’ai même pas pris le temps de faire attention ; mon interlocuteur semblait avoir envie de me répondre. Le plus étonnant c’est qu’il n’a pas vraiment esquissé de geste quand j’ai prononcé le mot « ami ». Bizarre. Pourtant il est censé être l’une des personnes qui me détestent le plus, si ce n’est la première. Mais non, au lieu de ça il préférait me répondre. Ah donc c’était un choix. Il ne regrette pas ce qu’il a fait uniquement parce qu’il a cette fameuse personne dans sa vie. C’est tout à son honneur. J’ai cette impression qu’il est un peu dans le déni m’enfin… je n’ai pas le temps de vérifier. De toute façon, on ne va pas se confier comme deux potes devant un lac avec une bière à la main, ça, c’est certain. Bref, au lieu de ça j’ai quand même le droit à une clope, sympa. Nah là pour le coup il remonte un peu dans mon estime. Moi qui pensais qu’il allait me dire d’aller me faire voir. Bon c’est bien on avance.
Mais faudrait quand même qu’il arrête un jour. Je ne peux pas comprendre ci, je ne peux pas comprendre ça. Putain… en fait tu me connais vraiment mal Seb. Mais je ne peux pas forcément t’en vouloir. C’était fait exprès. Après tout, même moi je ne me connais pas vraiment. Des envies de suicides toussa. C’pas mon genre normalement.
Laam▬ Va falloir que tu me butes quand tu partiras au passage. Je ne te demande pas ton avis bien sûr. Si jamais tu ne le fais pas, j’essayerais de te tuer du mieux que je peux et tu seras par conséquent obligé d’en faire de même. Légitime défense ; il parait que c’est un motif valable chez les militaires ? Fin, c’est toi qui me le diras, je n’ai jamais côtoyé de gars comme ça. Fin à part toi, mais t’as jamais été très loquace.
C’est le moins qu’on puisse dire. M’enfin quand même, il me déteste comme ce n’est pas permis et il m’accorde une petite faveur. Par contre je n’aime pas trop quand il me dénigre. Ce n’est pas parce que t’es à peu près libre que t’es supérieur mon p’tit. Et d’ailleurs quand on te regarde… on a plus l’impression de faire face à une machine qu’à un humain. Je me demande bien comment son copain arrive à gérer ça. Oh puis ce n’est pas mes affaires hein. Du coup, avec tout ça je n’ai même pas pris le temps de lui demander ce que je désire. Je ne sais pas s’il acceptera et pour tout dire… j’aimerais quand même qu’il le fasse. Juste histoire de remettre les pendules à l’heure quoi. Après tout… je n’ai jamais parlé de ça, mais bon… ça restera mon petit secret. Huh… j’espère que t’auras une vie heureuse mon amour… ton papa lui, part faire un grand voyage.
Laam▬ Irina Scheinder. Une petite fille d’environ… bon elle doit avoir dans les 4-5 ans, je crois. C’est ma fille. Restée en Allemagne. J’ai appris y’a quelques mois que j’étais père et grâce à ton organisation de merde… je ne pourrais jamais la rencontrer. Ne me demande pas pourquoi ni comment de toute façon ça ne te regarde pas. Le fait est que j’ai acheté un cadeau pour elle. Elle le gardera toute sa vie si quelqu’un lui transmet. T’es le seul à être dans la confidence… alors j’te demande ceci : chez moi, tu trouveras une enveloppe posée sur ma table de nuit. Tu dois juste te contenter de la poster. C’est simple comme bonjour.
Je tapais alors délicatement sur sa poitrine avant d’enchainer.
Laam▬ Y’a encore quelque chose qui bat là-dessous pas vrai ? Alors, ne me redis plus jamais que j’ai toujours été seul… c’est de votre putain de faute si je ne peux pas rejoindre ma fille ; de votre putain de faute si je vais mourir seul ; de votre putain de faute si une petite grandira sans son père. Vu que tu ne comptes pas me faire sortir d’ici… t’as pas ce putain de droit de m’enlever tout ce qui me reste, alors qu’il te reste encore quelque chose.
Non t’as pas ce droit enfoiré. Si jamais tu refuses… C’est toi le plus con de nous deux !
MUSIQUE – Alors te voilà, Sébastien, à nouveau damné, à nouveau sous la contrainte. Sa main te tapote la poitrine, ton cœur y répond par des battements violents. Tu sens une goutte de sueur froide te traverser le front tandis que tes mèches brunes s'étalent devant tes yeux gris. Tu es livide, tu es effrayé. Tu vas encore devoir tuer, tu vas encore voir quelqu'un mourir par ta faute, par tes propres mains. C'est toi qui va appuyer sur la gâchette, c'est toi qui seras sali, c'est toi qui auras ça sur la conscience. Comme si c'était simple de tuer. Non en fait, pour tout avouer, ça l'était quand tu n'avais pas de cœur. Ca l'était quand tu n'étais pas totalement empathique même envers les personnages grossiers comme Laam Runsir. Comme peux-tu rester insensible quand tu entends qu'une enfant sera sans son père ? Toi non plus, tu n'as jamais eu de père, et tu l'as tué sans le savoir. Tu as souffert enfant, tu as souffert adulte, c'est ce qui en a découlé, tout naturellement. Mais pourrais-tu avoir sur la conscience de laisser une gosse malheureuse par ta propre faute ? Pourrais-tu accéder à sa requête en laissant ta fierté de côté et en avouant que oui, Laam fut ton ami en plus de ton allié auparavant même si vos lignes de vie étaient divergentes en tout point ? Tu baisses la tête, tu serres les poings, fait est : tu es totalement perdu.
Pourquoi on est toujours obligé d'en arriver là ? Tu lâches un rire nerveux, caché derrière ta masse de cheveux, bras ballants. Ca ne m'amuse plus de tuer, j'en ai marre de devoir faire mes adieux. Tu soupires, tu lèves la tête un peu, ton crâne reposant contre le mur, comme s'il s'agissait de quelque chose difficile à encaisser. Je posterai le cadeau. Finis-tu par avouer au bout de quelques lourdes secondes de silence. Etait-ce vraiment la meilleure solution ? Et quand la gamine grandira, que pensera-t-elle de l'homme qui lui a envoyé ce cadeau d'enfance ? Ce sera le même qui a tué son père, son père qui a fait infiltrer un mercenaire comme un loup dans un enclos d'agneaux, son père qui tenait un sexshop, son père qui n'a jamais connu la fidélité qui a fini la cervelle explosée. Pourtant, tu poses ta main sur le canon. Tu le redresses, ton arme se colle contre son front. Tu trembles mais ton regard reste droit.
Ne crois pas que je fais ça par plaisir. Tu avales ta salive. C'est bientôt l'heure, Sébastien. Tu es sûr de toi ?
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Dim 15 Juin - 5:48
FEAT ?
→ LAAM
→ SEBO
That's all ? No way !
C’est tout ? Je vais me laisser exploser la cervelle sans réagir ? Sans même osciller le moindre regard ou geste d’aucune sorte ? Je vais laisser ma cervelle se répandre sur le mur… comme ça ? Je pourrais prendre son arme… là maintenant. Je pourrais le tuer. Mais après pour sortir d’ici… l’enfer.
Non. Faut se rendre à l’évidence. J’ai fait mon temps. J’ai quand même réussi à laisser une infime trace de mon passage sur terre, c’est déjà un grand début. Tandis qu’un gars comme Sébastien… il ne laissera que de la souffrance et de la haine derrière lui. Dans un sens je le plains le nain. Il va continuer sa misérable vie. Il va sans doute finir par perdre ce qu’il aime le plus… et il va certainement mettre fin à ses jours un de ces quatre. Je ne lui souhaite pas forcément… mais je serais un putain d’hypocrite si je disais que je veux ce qu’il y a de mieux pour lui. Mes pensées sont plutôt tournées vers Irina. Ma petite fille ; dont je ne verrais certainement pas le visage. Je ne comprends pas comment j’ai fait pour en arriver là ! J’suis vraiment qu’un bon gros trou du cul. Je vais partir comme ça ? On dirait juste un putain d’égoïste qui tire sa révérence sans même un regard tourner vers ce qui lui est cher. Nan… je vais pas partir comme ça. Tant que le nain hésite… il n’appuie pas sur la gâchette… ce qui me donne une chance de faire autre chose.
Finalement, avant même qu’il ne pense à replier son doigt. Je repoussais délicatement son bras avant de me lever de ma chaise. J’allais alors me diriger vers le mur… avant de poser mon front contre celui-ci. Rassurez-vous… je vais pas me taper la tête dessus… j’ai encore une santé mentale. Je crois…
Ça me donne juste quelques précieuses secondes pour réfléchir. Je ne vais pas me sortir de ce merdier, ça, c’est certain. Mais… Irina mérite mieux qu’un simple petit cadeau. Elle mérite quelque chose de plus provenant de son père. Par exemple…
Laam▬ Une lettre ! Eurêka ! Oh putain j’suis un génie !
Euh ouais enfin y’a encore comme un tout petit détail à régler. Je me tourne finalement vers Sebo. Putain dire que mon seul espoir de contact je l’entretiens avec lui… Ça craint.
Laam▬ Hey… tu vas pas un peu trop vite en besogne toi ? T’en a pas encore fini avec moi. Il me faut… quelque chose pour écrire une lettre. Ou bien quelque chose pour enregistrer ma voix, que tu donneras en plus du cadeau. Tu crois que tu peux m’avoir ça… ou tu supportes tellement plus ma gueule que tu vas en finir maintenant ?
Je prends un GROS risque en disant ça. Mais bon… j’crois que finalement il a un bon fond le petit. Dommage qu’il soit aussi teigneux. Dans d’autres circonstances… on aurait pu être amis. Putain… je regrette tellement que ça soit pas le cas. Mais il me reste une dernière chance. Ma toute dernière. Lui. La poisse jusqu’au bout putain.
HRP : Désolé gros retard. P'tit soucis de taff & de santé ;) Ça ne devrait plus arriver krkr. Enjoy !
MUSIQUE – Ah. Changement de situation, Laam Runsir serait-il en train de se défiler, de chercher une autre alternative à son existence, à cette mort qui pouvait être imminente. Tu abaisses aussitôt ton arme, fronçant les sourcils, regardant ce corps déchu qui s'appuie contre le mur, cette épave de débauche, cette épave qui ne t'évoque rien que des restes d'orgies sales, des restes de sang, des restes sales. Tu inspires profondément, attentif à ces dires. Tu as appris à faire comme cela ; à respecter les dernières paroles d'un homme. Aujourd'hui, tu ne comptes plus le nombre de discours que tu connais par cœur, les discours des dernières secondes, prononcés dans un dernier souffle. C'est marqué dans ton esprit, ton cerveau marche ainsi : c'est une mémoire sélective qui conserve la souffrance dans un coin, et ça te hante. Ca te hante et ça aussi, ça t'a rendu fou quelque part. Tu ne t'attendais pas à devoir envisager de tuer Laam un jour, bien que le désir est présent depuis de nombreuses années, à vrai dire depuis que tu l'as rencontré, parce que, bon dieu, son tempérament te met hors de toi. Mais ce n'était que des pensées néfastes, malsaines, extirpées tout droit de ta partie la plus sombre. Pourtant, maintenant que tu lui fais face, ça semble plus différent. Plus difficile à concevoir. Tu n'arrives pas à imaginer sa cervelle explosée contre ton visage.
Enfin, une nouvelle requête. C'est une plaisanterie ? Il faut croire que non. Tu lâches un long soupir avant de glisser ta main dans ta poche et d'en sortir ton portable sur lequel était encore affiché la vieille photo de Sora endormi sur le canapé.
- Bien. Enregistre toi. Ordonnerais-tu presque. Si tu es son père, alors elle voudra au moins connaître ta voix.
Toi aussi, t'aurais aimé connaître ton père, plutôt que de le tuer avec ces foutus bras.
- Si tu changes d'avis, ne le fait pas à la dernière minute, tu remontes tes yeux vers lui, quand un tasse se brise, peu importe le temps que tu passes à la regarder, jamais elle ne se reformera d'elle-même.
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Dim 22 Juin - 15:49
FEAT ?
→ LAAM
→ SEBO
Goodbye... Irina...
Il me passe carrément son téléphone. Putain la générosité quoi. Si je me permettais, je fouillerais même dedans. Mais bon les enfantillages ça va bien là. Ouais, mais bon… je ne résiste quand même pas à cette envie.
Finalement, avant de m’enregistrer, je me mis rapidement à côté de lui avant de faire un selfie. Je pense qu’il aura une mine décompensée sur la photo, ou bien la surprise a fait son effet. Dans tous les cas, ça va être drôle de le voir effacer cette photo. Faut bien que je l’emmerde un petit peu avant de partir quand même. Sinon on va dire que je ne remplis pas bien mon rôle. Maintenant je dois m’occuper de faire mon discours pour ma petite. Je pense que cet enregistrement devra lui être donné quand elle sera en âge de comprendre tout ce que je vais lui dire. Va falloir que je le précise au nabot. Je lui demande beaucoup, mais bon… il me semble qu’il est assez mature pour respecter mes dernières volontés. On peut dire ce qu’on veut de lui… moi qui m’amuse à le fustiger, je lui reconnais au moins certaines qualités, sa parole en est une. On va dire qu’il est de ceux qui payent leurs dettes. Personnellement, j’ai toujours fui les responsabilités, les dettes toussa. Ce n’est pas mon truc. Je ne me sens pas capable d’être redevable. Et la meilleure dans tout ça, c’est que ça va continuer. Car une fois qu’il m’aura buté, je pourrais plus ressentir la moindre émotion. Quoique… si ça se trouve, je vais me réincarner.
Ah ouais, mais non en fait. Ça ne me plairait carrément pas. Bon bref, comment il marche son bordel. Ah c’est bon j’ai trouvé. Je réorganise mes idées dans ma tête avant toute chose. Voilà ! Je pense que j’ai de quoi faire.
Laam▬ Je ne sais pas trop comment me débrouiller pour ce genre de trucs. Tu m’excuseras ma chérie, mais parfois ton père est vraiment débile. Essaye de bien imprimer cette voix dans ta tête Irina, car c’est celle de ton père biologique. Laam Locan Runsir. Je ne pense pas que te raconter ma vie sera intéressant alors je vais essayer d’aller à l’essentiel. Tu vois… j’ai plein de regrets en faisant ce message, j’en ai des tas. Je ne pourrais jamais te prendre dans mes bras, je ne pourrais jamais te faire un petit bisou, je ne pourrais jamais te donner ta première fessée à cause d’une grosse bêtise… de ce côté là tu t’en tires bien parce que j’ai quand même pas mal de force. Je ne pourrais jamais t’emmener à Disneyland… tous les gosses adorent ce truc, j’suis sûr que ta mère t’y emmènera cela dit. Je ne pourrais jamais te dire à quel point je t’aime et a quel point j’aurais aimé contempler au moins une fois ton visage en vrai… juste rester là… planté devant ton berceau ; à regarder ce petit bout de chou que j’ai fait avec ta maman. Mais bon… je sais que tu ne manqueras de rien, ta mère bénéficie de tout ce que j’ai… y compris l’amour que je lui porte.
Et c’est tout ? Non pas question. J’ai encore tellement de choses à dire. De toute façon… si Seb essaye de m’en empêcher. Je le crève sur place. Enfin j’essayerais.
Laam▬ En dehors de ça, j’espère que tu mangeras tout ce que ta mère te fera ! Bon c’est pas la meilleure des cuisinières, certainement pas au niveau de ton papa, pas de bol mon amour. Mais bon apparemment elle sait mettre des pizzas au four et des frites aussi ; c’est un début. Bon… va falloir que j’attaque les choses sérieuses maintenant. Je t’interdis de fumer ou de prendre de la drogue… de toute façon si ta mère le découvre elle va te massacrer. Elle ne rigole pas fais gaffe hein. Elle est aussi douce que sauvage… si ça se trouve, tu vas hériter de ça. Maintenant Irina… il faut que tu saches quelque chose… ton père n’a vraiment pas vécu une vie exemplaire… j’ai fait du mal partout où je passais, je ne me faisais quasiment que des ennemis. Les rares amis que j’avais… je les traitais quasiment comme de la merde… ton père n’est certainement pas un exemple… alors t’as intérêt à ne pas faire pareil que moi. Et même quand j’ai eu la chance de rencontrer ta mère… au lieu de rester à ses côtés, j’ai voulu poursuivre un fantôme… qui me hantera jusqu’à la fin de mes jours sans doute. Mais bon… j’ai le mérite de laisser la plus belle trace de moi sur cette terre. Toi Irina. J’ai toujours voulu appeler ma fille comme ça… je peux constater à quel point ta mère m’aimait… ça me rassure, ça fera au moins une personne dans ce monde. Avec toi sans doute… même si l’on ne se verra jamais.
J’ai encore tellement de choses à lui dire. J’ai l’impression que je ne peux pas m’arrêter. Putain… si seulement j’avais une seconde chance. Pour rattraper toutes mes putains d’erreur. Pour me faire pardonner pour toutes mes conneries. On me prend tous pour un enfoiré… Huh… vous êtes tous foutrement loin du compte. Mais bon… je pourrais plus vous le prouver.
Laam▬ Dernière chose mon cœur… il faut que tu saches ceci. Je n’ai jamais eu l’occasion de me faire pardonner pour le mal que j’ai fait. La majorité des gens pensent que le pardon est une faiblesse. Certains vont même jusqu’à penser que faire le premier pas pour demander pardon est un aveu de fébrilité. Y’a qu’aujourd’hui que je comprends ; être capable de pardonner… c’est une force incroyable… qui permet parfois d’arranger les choses. Rien n’est gravé dans le marbre. Si tu fais une erreur monumentale auprès de la ou les personnes que tu aimes le plus… prouve-leur que tu vaux mieux que ce qu’on dit de toi ; demande pardon. Mais ne soit pas naïve non plus… soit quelqu’un de bien, mais pas naïf. Fais-le auprès des personnes qui sont irremplaçables… car je me rends compte que maintenant, mais… certaines personnes laissent une marque indélébile en toi… effacer tout ça… c’est beaucoup plus dur qu’il n’y parait. J’espère que tu ne vivras jamais un truc comme ça. Soit heureuse mon amour… protège ta mère et les gens qui te sont chers. Et n’oublie pas ton pauvre père surtout. Une petite pensée pour moi de temps en temps ça me fera beaucoup de bien. Au revoir… Irina.
Ça devrait suffire. Je pense. Je rendais alors le téléphone à Seb. Entre quelques sanglots bien cachés, je dis alors :
Laam▬ Quant à toi… j’espère que toutes tes conneries te serviront de leçon. Il n’y a plus que toi et ton copain si je comprends bien. Fais en sorte de ne pas le perdre lui au moins. Bon maintenant… appuie sur la gâchette… on n’a pas que ça à faire. T’as un cadeau et un enregistrement à donner.
Désolé Seb. Je n’ai pas la force de te demander pardon pour le reste. Mais bon tu me connais. Fierté de mes deux. Allez, qu’on en finisse. J’espère qu’au paradis j’aurais de quoi faire. Fin si je ne termine pas de l’autre côté. Non je rigole, je ne crois pas à ces conneries de toute façon. J’tire ma révérence. Désolé vous autres. Je ne pourrais jamais me rattraper. C’est mon seul regret.
MUSIQUE – Tu finissais par lui tourner le dos, restant sourd au discours qu'il adressait à sa fille. Tu ne voulais pas entendre ces mots, c'était assez. Tu ne voulais pas t'en souvenir alors tu plisses les yeux de toutes tes forces et serres les dents. Allez Séb, chiale pas, tu détestes Laam, le tuer, c'est une occasion qui se présente à toi et que t'as fantasmé sans cesse depuis que t'es arrivé au Japon. Mais pourquoi c'est si douloureux ? Les adieux sont des poignards tranchants qui creusent ta poitrine, tu les détestes, il y en a trop eu. Que ça soit à la guerre, dans l'armée, chez les traqueurs, chez Atlantide. Ils sont tous morts devant toi. Jean, Lucas, Emmanuel, Arthur, Hugo, Louis. Christian. Chiharu. Laam.
Ces amis, ces alliés, ces quelques noms aujourd'hui gravés sur les tombes des cimetières. Aujourd'hui, tu en es encore responsable. Tu admirais Laam parce qu'il avait eu le courage de faire face à l'inconnu. Toi tu craignais la mort et lui il s'y plongeait à la fin de son message d'adieu. Tu te retournes vers lui, récupérant ton téléphone et le serrant dans ta poigne. Ta main armée tremble un peu à l'instar de ton regard qui se plante dans celui du prisonnier tandis que ton front sue quelque peu.
Fais en sorte de ne pas le perdre lui au moins.
Tu ne dis rien. Si tu ouvres la bouche, tu vas t'effondrer. Mais tu ne vas pas t'effondrer devant Laam Runsir. Ton bras se tend au ralentit vers lui, et le canon devant ta vision t'empêche de lui faire face une nouvelle fois.
Tu arrêtes de respirer.
Bam.
Ton cœur s'est arrêté une demie seconde alors que le sang venait de s'éclater contre toi. Le corps s'écroule, un creux dans le crâne. Voilà tout ce qui reste de Laam Runsir, un cadavre sanglant, mort avec ses secrets que seuls toi avaient pu entendre. Tu perds l'équilibre et t'appuies contre le mur, sonné, épuisé. Epuisé de voir la mort.
- Pourquoi... ?
Murmures-tu de façon inaudible. Mais Laam avait raison.
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