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 Pas de bras, pas de chocolat ♙ Sébastien.

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Dim 30 Mar - 12:32


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Pas de bras, pas de chocolat.

16:28,
Il y avait ce soleil, comme incertain, peinant à crever ce ciel drapé d'un gris opaque. Il y avait tes paumes, larges et musculeuses, suintantes et frémissantes de cette légère angoisse montant en toi. Il y avait ton poux, tambourinant dans ta cage thoracique, trop rapide. Puis, cette porte, restant résolument clause.
Soupirant profondément, comme pour mieux t'armer d'un courage inutile, tu laissas tes pensées dériver vers le ciel lourd. Ce gris à perte de vue avait le don de faire germer en toi tout un tas d'histoires improbables et futuristes qui auraient, sans nul doute, fais un carton si tu daignais les apposer à plat sur le papier. Mais tu n'avais guère de temps pour tout ça, pour ces futilités qui t'avaient pourtant tant attirées il fut une lointaine époque. Une époque où tu pouvais encore te permettre de rêver du métier d’écrivain. De pouvoir vivre de ta plume, de pouvoir émouvoir les foules à la seule force de ton imaginaire. Pouvoir se pauser, au calme, dans un joli meublé quelconque, avec une femme un peu chiante que tu aurais appris à aimer. Une femme un peu banale, toujours présente pour prendre soin de toi. Une femme que tu aurais épousé et à laquelle, quelques années plus tard, tu aurais fais deux enfants. Deux beaux bébés en bonne santé. Un garçon, et une fille tout naturellement. Un garçon fort et intelligent, qui t'aurais comblé de fierté ; et une petite fille douce et émotive que tu aurais couvé au chaud contre ton flans, lorsqu'elle aurait connue les premiers tourments de la Vie.
Mais de cette idylle, tu n'en avais reçus qu'une femme butée et une merveilleuse petite fille qui avait trop vite disparue. Une magnifique petite fille dont le visage délicat n'avait de cesse de te tourmenter, à chaque secondes de ton existence. Comme si tu étais destiné à vivre pour deux. A survivre dans ce monde ordurier, pour deux. Foutaise.

Esquissant un sourire ironique, ton regard revint s'encrer à la poignée métallique si caractéristique des lieux, de la base des traqueurs, de l'aile scientifique. Des chambres des patients. Quelques bruits, infimes, comme des froissements de draps, te parvenaient au travers du lourd battant. Tu étais pourtant un grand garçon, fort et endurcis, maintenant. Pousses-la, bordel de merde. Alors, résolus, tu entras.
La luminosité trop forte, d'abord, te pris au dépourvu et t'aveugla. Puis, après quelques secondes à papillonner des yeux, ta vision s'éclaircie d'elle-même et tu remarquas presque instantanément la silhouette longiligne adossée contre le sommier du lit. Ainsi installé, même malgré son air maladif et ses larges cernes, il gardait cette dignité et cette prestance que tu lui avais toujours connus. Comme au bon vieux temps. Un second sourire vint ourler tes lèvres, plus penaud cette fois.
« — Et bien, dis moi... Ta main gauche, libre, allât s'entremêler dans tes mèches blondes. Je t'ai connus plus vigoureux que ça. »
Simple entrée en substance. Quelconque. Pas grand chose, aucunement un reproche. Vous n'aviez plus besoin de bonjour, de ça va, ou de quoi de beau dans ta vie pour communiquer le plus banalement du monde. Une habitude légèrement inhabituelle s'était créée naturellement entre vous. Cette habitude de ne pas avoir à ouvrir la bouche si le besoin ne vous pesait pas, ni l'obligation d'ailleurs. Cette habitude d'être franc et concis ; d'aller droit au but. Mais, aujourd'hui, tu ressentais le besoin oppressant de multiplier les blagues et les jeux de mots débiles. Parce que c'était peut-être ta seule façon, bien que maladroite, de vérifier s'il allait bien. Si Sébastien allait toujours bien moralement.
Ce n'était plus un secret pour personne, votre boulot n'était pas simple, pas tout rose, non. Et aussi stupide que ça puisse paraître, après toutes ces années passées à servir les mêmes intérêts, l'on finissait forcément par s'attacher. Ne serait-ce qu'un peu. Ou alors était-ce ton âge qui te rendait gâteux ? ... Au fond, tu aurais presque préféré cette éventualité. Mais ce n'était là qu'excuse, et tu le savais mieux que quiconque. On avais beau se braquer, se cacher sous des murs, s'endurcir ; le sentimentalisme propre à l'humain vous rattrape toujours. Et tu en avais déjà bien trop payé les frais. Tu ne comptais pas voir la liste s'allonger. Tu ne comptais pas voir Sébastien s'éteindre avant toi, il n'avait pas le droit, non. Je te l'interdit, sale merdeux. Parce que, pire que tout, c'était de voir tous ces jeunes enrôlés sur le vif - tant d'années après toi - et s'élimer si rapidement, comme usés pas le temps ; qui t'affectait. Si rapidement, tellement plus rapidement que toi.
C'était ça, au fond, qui te flinguait. Qui te donnait des envies irrépressibles de te foutre en l'air. Mais tu ne pouvais pas. Pas maintenant. Et pourquoi ? Pour racheter une place de choix, auprès d'un Dieu pourtant si souvent absent, pour une petite fille innocente. Tel était ce mélange de foi et d'espoir illusoires te poussant un peu plus en avant chaque jours de ton existence.

Déposant une œillade critique, à la dérobée, sur ses bras qui ne devaient guère plus en porter le nom, tu repris la parole, lui tentant une plaquette si caractéristique et dont le mot Lindt trônait dans une jolie police, au beau milieu du rectangle :
« — Pas de bras, pas de chocolat, mon gars, mais on vas faire une exception. Hein. Clin d’œil complice. Je suis gentil, je sais, me le rappelle pas. »
Etre doux, ne pas le malmener. Lui faciliter la guérison tout en venant aux nouvelles et, au besoin, en lui passant un léger savon pour son écart de conduite. Mais pour ça, tu avais encore du temps devant toi. Et l'idée même de l'engueuler, lui, te mettais mal à l'aise. Parce que, dans le genre, tu ne te pensais pas forcément bien placé pour faire la morale. Et qu'aurais-tu fais à sa place ? Mais, soit. La question n'était pas là. Pas encore.

T'installant nonchalamment sur un tabouret échoué non loin du lit, tu continuas :
« — Tu peux y aller, c'est du bon. Tout droit expédié de Suisse. Je ne suis pas un connard, j'allais pas me contenter de ces sous-marques japonaises - même pas du chocolat ces merdes, d'ailleurs. »
Tu esquissas un geste exaspéré, de façon théâtrale, pour la forme. Ton regard, lui, détailla le papier peint bon marcher revêtant les mur. Minable, ce blanc écaillé à vous donner des envies de suicides. A croire qu'ils le faisaient exprès. A croire que ça en poussait certains à guérir plus vite. Quelle blague.
Le regard toujours fuyant, tu laissais échapper ton timbre traînant. Pas que cela s'imposait, mais tu en avais simplement l'envie. Et, comme qui dirait, l'impulsif a du bon, parfois - ou pas.
« — Excuses-moi d'avoir autant tardé. »

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FEAT : rivaille - snk
DATE D'INSCRIPTION : 20/10/2013

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Sébastien de Nivral
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Dim 30 Mar - 17:11


PAS DE BRAS, PAS DE CHOCOLAT
shawn & sébastien

La douleur semblait avoir disparu. Tu flottais dans un endroit sombre mais calme. Il n'y avait aucun bruit hormis celui de ta respiration d'abord saccadée et qui a appris à être domptée par la raison petit à petit. Tu te voyais, flottant dans l'obscurité, les yeux clos, comme un fœtus. Tu ne sais pas où tu es, mais tu t'y plais. Voilà ton tout premier instant de repris. Tu ne veux pas bouger, cette place est réconfortante et fermée. Personne ne peut venir te la briser si facilement. Elle est à toi. A toi. Ici, tous tes souvenirs douloureux sont adoucis. Tu ne penses qu'à peine à la souffrance causée par ton bourreau, tu te souviens à peine d'avoir transpercer le buste de ton père avec tes bras qui ne sont désormais plus sous ton contrôle. Ah. Oui. C'est étrange. Parce que tu as toujours eu le menton relevé et l'échine tendue, le regard hautain et les idées hautes. Parce que c'était toi qui dirigeait, c'était toi le roi. Aujourd'hui on t'a chassé, et tu es devenu un martyr.

Tu ne veux pas te réveiller pour le moment parce que tu sais que personne ne viendra te rendre visite. Et dans tous les cas, tu ne tiens à voir personne. Pas comme ça. Tu viens de perdre ta dignité et ta crédibilité. Tu sais que si tu ouvres les yeux, tu verras avec horreur dans une salle lumineuse ce qu'il en est de ton corps déjà abîmé. Mais du moment que tu ne croises pas ton propre reflet dans un miroir, tout va bien. Tout va bien.
Tout va bien... ?
La voix de Sora résonne dans ton crâne, ton sommeil s'agite et tu es incapable de demeurer paisible dans tes ténèbres. Tes paupières s'ouvrent en fracas, ton souffle est coupé. Tu essayes de bouger, en vain. Tes membres, ou tout du moins ce qu'il en reste, sont attachés avec fermeté avec des sangles.
Tu aurais aimé espéré que tout cela ne soit qu'un mauvais rêve mais le son métallique de tes fausses articulations te rappelle que tu as bien vécu cette nuit sanglante. Que tu as bien été enfoncé plus bas que terre.

Mais contre tout attente, à ton réveil, tu n'es pas tout à fait seul.
A l'instar où tu reprends peu à peu connaissance, ton visage creusé par les cris que tu as poussé sans relâche jusqu'à en recracher tes poumons, il arrive. Ton faciès asséché se tourne vers ton interlocuteur que tu ne connais trop bien.
Shawn c'était... un supérieur. Un capitaine. Un collègue. Un allié. Peut-être même un ami. Tu ne sais pas trop, tu n'aimes pas mettre des noms sur des relations. C'est déjà prendre un risque qu'elles puissent changer. Shawn, c'était aussi quelqu'un que tu respectais, quelqu'un pour qui tu avais le plus d'estime dans cette organisation tordue – qui te semblait parfaitement saine jusqu'à peu, en revanche. Ses cheveux blonds et ses yeux bleus, tu les reconnaîtrais entre mille. Il était bien plaisant que de voir un confrère occidental dans ce monde où tu as la sensation d'être un parasite, un intrus.
Je t'ai connu plus vigoureux que ça. En temps normal, tu aurais bronché, froncé les sourcils, mais même ça, ça te paraît difficile. Alors tu le regardes, tes mirettes plantées dans les siennes, et tu l'écoutes, tu ignores ses remarques sur ton état : tu ne veux pas savoir à quoi tu ressembles maintenant.
Des chocolats te sont offerts, et comme à chaque fois que tu reçois un cadeau ; tu ne sais pas comment réagir. De toute manière, même si tu n'étais pas attaché, tu n'aurais pas été capable de ne serait-ce que lever les bras.

Tu fixes ton coéquipier, ton mentor, tu soupires. Tu as mal à la tête mais tu veux déjà t'en aller d'ici.

« Tu n'as pas à t'excuser. »

Ta voix est faiblarde, part en trémolo, complètement cassée. Tu te racles la gorge et tentes de reprendre un timbre clair.

« Tu n'étais pas obligé de venir. »

Tu tournes la tête à l'opposé, et ajoutes dans un murmure :

« ... merci. »

Parce que tu as remarqué que tu ne l'as jamais dit assez souvent à ceux qui le méritaient. Parce que tu as eu la sensation de frôler la mort sans avoir fait les bonnes choses. Alors quelque part, tu voulais te rattraper, même si cette gentillesse ne t'était pas vraiment naturelle.
Après quelques secondes de silence pesant, tu prends sur toi et repose ton attention vers Abberline.

« Tu ne viens pas ici que pour me donner des chocolats, n'est-ce pas ? Tu devrais aller droit au but, je ne sais pas combien de temps je vais tenir éveiller. »
fiche codée par perry.
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