Marabout marabout marabout bout bout.. bout d'ficelle... /maggle/. L'avantage de traîner parmi le monde des mutants c'est que l'on peut tomber sur des pouvoirs géniaux, et sur des personnes qui veulent se faire payer en contrepartie de l'utilisation de leurs pouvoirs, et c'est ce que j'ai fais avec ce fameux marabout. L'affiche de son stand disait " 10 ans pour 10$!". Intrigué, j'étais allé le voir et il s'est avéré qu'il avait le don de faire vieillir les gens. C'est exactement ce dont j'avais besoin en ce moment. Faire un bond de 10 ans, ce qui me donnerait 23 ans. Ce qui me donnerait le droit de faire ce que je veux. Je ne serais plus ce jeune gosse orphelin sans intérêt, je serais un beau jeune homme, un adulte ! J'aurais le droit de travailler, le droit de conduire, de boire, de faire ce que je veux ! Ni une ni deux, je paye le vieux. Il me demande de lui prendre les mains et HOP. Me voilà arrivé à 23 ans. Si c'est pas génial son pouvoir. Je prends dans ma poche ma carte d'identité. Mon année de naissance avait changé. Mon corps avait changé. J'avais le corps d'un adulte. J'étais plus grand. Plus musclé. mieux membré .  

Des semaines ont passées depuis que je suis dans ce corps d'adulte dont j'ai pu profiter un peu ! Rentrant d'une soirée, j'ai dormi pendant deux jours de suite. J'émerge petit à petit et en me levant, je me prends le pied dans la malle qui est normalement sous mon lit. Dafuq. La malle est ouverte. J'avais du la regarder en étant bourré. Dans cette malle ? Toutes les affaires de Kotaro. Qu'est-ce que j'avais été faire encore à fouiller là dedans ? Des tas de papiers éparpillés, des affaires, bijoux... Je me fais presque pitié. Il est mort. Il faut que je m'y fasse. Alors je me décide à tout ranger quand je tombe sur un papier avec un numéro et un nom griffonné dessus. "Gabriel Evans". Je ne connais pas ce nom. Soit ma mémoire me fait défaut, soit... Attend. Je crois que c'était un membre d'Atlantide... Le mieux à faire ? Appeler. Je prends mon téléphone et compose le numéro.



Je ne lui laisse pas le temps de répondre, je ne prends presque pas le temps de respirer, et hop je raccroche. S'il ne vient pas tant pis. J'ai pas voulu attendre sa réponse que je me met déjà en chemin, direction mon ancien appartement... Nostalgie quand tu nous tiens.

Je ne sais même pas ce qui m'a pris de faire ça. C'était complètement insensé d'appeler un numéro trouvé sur un vulgaire bout de papier dans les affaires de son père, dire à l'interlocuteur de ramener ses fesses à telle endroit tout de suite, et raccrocher sans attendre la moindre réponse de la personne concernée. Rien que de me redire tout ça dans ma tête je trouve ça fou, et ça me donne envie de me mettre des claques. Ce rendez vous est voué à l’échec, jamais il ne viendra et moi pendant ce temps là, et bien je tournerais la manivelle et je chanterais dans les bois, voilà.

Enfin bref, toujours est-il que de penser à tout ça fit passer le temps un peu plus vite que je m'y attendais, et arriver devant cet immeuble me rappela tant de souvenirs, que quelques larmes commencèrent à monter aux yeux. J'avais ptet vieillit grâce à ce vieillard, mais ça ne m'empêchait pas d'être aussi pleurnichard faut croire.. Ahah. Après tout je pense que c'est normal de ressentir ce que je ressens là. Heureusement, je n'eus pas à attendre très longtemps puisqu'une dizaine de minutes plus tard, alors que je n'arrivais pas à détacher mon regard de l'immeuble de mon enfance, j'entendis une voix derrière m'appeler. Je me retourne et me retrouve face à cet homme. Gabriel. Mais oui, je l'avais déjà aperçu au repère des Atlantides, il avait même combattu pour le gang, je m'en souviens. Il n'avait pas changé lui. Et oui, c'est moi qui ai vieillit, je n'ai pas fait de bond dans le futur. J'aurais pu m'attendre à un trentenaire devenant aigri mais je me retrouve face à un jeune homme juste magnifique. Pas pour rien qu'il avait cette réputation, pas grand monde doit lui résister. Alors je lui souris et m'avance pour lui serrer la main. Ma main touche la sienne. Contact mortel. Je. Oui. J'ai envie de lui. Ouah. Qu'est-ce qu'il m'arrive. C'est quoi ce bordel. Je retire tout de suite ma main et me recule d'un petit pas, légèrement bouleversé mais essaye de cacher ça.



Je ne lui laisse pas le temps de répondre encore une fois et, accompagné d'un sourire l'invitant à venir, je me dirige vers l'entrée de l'immeuble. Et nous voilà prenant l’ascenseur pour retrouver l'appartement dans lequel j'avais grandit.

Ce qui venait de se passer au contact de sa main était des plus étranges. Durant ma toute petite vie d'enfant je n'avais jamais ressenti ça ce qui peut paraître normal, mais même depuis ma transformation rien de tel n'était arriver. Comment peut-on avoir envie de sauter sur une personne juste en lui touchant la main ? D'accord c'était doux, d'accord ce contact était agréable, d'accord Gabriel n'a pas changé et est resté ce bel homme que mes souvenirs s'étaient contentés d'effacer mais quand même. Je n'allais pas lui sauter dessus pour le simple raison que je le trouve vraiment beau et sexy et que je lui serre la main une fois.

Enfin bref, nous voilà rentrer dans l'immeuble et nous arrivons dans l'ascenseur et voilà que Gabriel me pose la question qu'il a envie de me poser depuis les premières secondes où il m'a vu. J'ai presque envie de rire à la question, parce que c'est vrai que pour lui, le pauvre, ça doit le choquer. Apparemment il m'avait connu gamin, donc passer d'un gosse de 12~13 ans à un jeune adulte de d'un dizaine d'année de plus, il est vrai que ça doit faire un choc tout de même. J'appuie sur le bouton de l'ascenseur, direction le dixième étage et me pose contre la paroi de l'ascenseur, près des boutons, et sourit à Gabriel, fier de moi avant de lui répondre. A bien écouter sa phrase, il avait failli dire que j'étais sexy. Donc il me trouvait à son goût lui aussi ? C'est bien la première fois qu'on me dit ça, c'est plutôt étrange comme sensation mais pas désagréable, ça flatte mon ego.



Mais alors que je lui parlais et lui racontais le pourquoi du comment, Gabriel commençait à s'agiter un peu. Il avait l'air d'avoir chaud. Mais c'est vrai qu'il faisait chaud bon dieu. Je baissais la fermeture éclair de mon manteau laissant juste apparaître un fin tee shirt. Et voilà que cette sensation revient. Cette attirance. Cette envie de lui bondir dessus. Cet homme est beau et je le veux ! Wait what ? Je secoue ma tête pour essayer de me ressaisir, ce n'est pas moi qui pense comme ça. Qu'est-ce qui se passe ? Mais mon corps agit tout seul... D'un léger coup de coude discret, je tape sur le bouton pour arrêter l'ascenseur entre deux étages. Je ne sais même pas ce qu'il me prend mais je m'approche de Gabriel légèrement.

 

Je m'approche de lui encore plus. Nos corps sont presque collés et je lève ma main jusqu'à son front pour voir s'il n'a pas de la fièvre. Ma main entre en contact avec la peau de son visage. Il est bouillant. Chaud bouillant même. Il faut le refroidir. Il faut lui insuffler de l'air froid. Mon corps agit seul. Ma tête ne suit pas. Je m'approche encore plus et mes lèvres touchent les siennes. Je ne comprends pas ce qui se passe, mais c'est agréable cette sensation... MERDE. Masa tu fais quoi ?! Mes pensées reprennent le dessus et je m'écarte de Gabriel, gêné...