OH HUNEY.

Quand Fée ne traine pas dans les magasins pour les vêtements, elle traine dans les bureaux de Paris Avenue pour entreprendre de nouveaux projets de mode. Dès qu’elle franchit cette porte de verre, elle laisse tomber ce rideau d’une image hystérique et fanatique de tout ce qui est tissu, fourrure, cuivre et je vous en épargne. La preuve, elle a déjà fait le tour de Shibuya plus d’une fois suivant des femmes qui étaient vêtues de nouvelles tendances vestimentaires. Mais bref. Comme dis comme fait, elle traverse ces portes et se dirige à son bureau, qui offre une vue sur l’horizon de la ville.  Elle n’aurait jamais cru intégrer cette compagnie dites esthétique pour la simple et bonne raison que se « faire diriger », ce n’est pas dans ses cordes. Peut-être le besoin de reconnaissance personnelle, peut-être la satisfaction personnelle, peut-être l’envie personnelle, peut-être que c’est tout simplement ce que Fée est et restera? Qui sait? Enfin bon, elle n’a jamais porté une attention particulière aux autres membres de l’entreprise, méprisant plus que tout, ces gens qui aimaient l’idée d’être « sous ». Selon elle, le potentiel de Paris Avenue était loin d’être à son maximum, loin d’être exploité comme il se devrait réellement, mais bon, son côté perfectionniste s’irritait facilement sur sujet après tout. De plus, elle devient bien pardonner une certaine instabilité au niveau du PDG qui change et qui change une autre fois. James Winchester. Juste à en entendre le nom, elle imaginait déjà le vieux style vestimentaire qu’il s’appropriait. Une chemise blanche fripée, des souliers non-cirés, une cravate qui ne s’accorde aucunement avec la couleur de son pantalon, une horreur quoi.

Prise sur un léger haut de cœur, Fée fit résonner ses talons jusqu’à son bureau où elle prit place. Derrière celui-ci, elle s’imaginait bien dessiner l’image de sa propre personne au PDG, en chair et en os.  En prenant une stature imposante, en prenant son attitude de femme dominante (ou homme peu importe). Avant tout, Fée désirait faire une liste complète de, ce qui selon elle devrait être modifié, ajouté, retiré, dans l’entreprise, voulant prouver à ce dernier qu’elle savait très bien ce qu’elle désirait. Un moment plus tard, elle arrangea son rouge à lèvre, vérifia sa tenue et se dirigea vers le bureau du nouveau ancien (oui cela se dit) qu’elle n’a jamais rencontré auparavant. Laissant balader ses doigts de fée (c’est le cas de le dire) de chaque côté de son corps, elle claqua à nouveaux les talons dans les bureaux de Paris Avenue. Arrivée à la porte qui se trouvait déjà ouverte, elle cogna donc sur le cadre de porte raclant sa gorge avant de s’adresser à James et avant de s’auto permettre de rentrer.

« Bonjour monsiéu le PDG, je m’appeley Fée Marraine. Alors j’aimérai parley de truc HY-PER important avec vous parce que nan mais allo quoi!? Vous avez vu l’entréprise comment elle est là? Alors là, cé pas pos-si-ble! Ah non vraiment INAC-CEP-TABLE! Donc, si vous me permettez je pourrai vous expliquer mes plans non? Je vous jurey je ne parlèrai pas longtemps! DONC COMMENÇONS PAR ÇA… »

Et c’est reparti…

OH HUNEY.

Par quel mot devait-elle commencer pour le décrire? Sérieux? Trop sérieux? Énervant. Uniquement par le ton, par ce langage qui se dégageait de la manière dont il se tenait. Oui détestable. Elle devait toutefois se calmer, se tenir droite et avoir un minimum de respect pour cette personne devant elle. Faisant quelques mimiques avec ses mains, comme si elle souhaitait éloigner une mouche de son visage, elle fit réapparaître un sourire sur son visage. Un sourire, c’était le cas de le dire. Exagéré et nullement franc. Il était, sarcastique. Vraiment.

« Oui monsiéur Byakuya est mon complément, mon petit ketchup sur mé frites. Bon sinon, par où voulez-vous qué jé commencey? Peut-êtrey par ces secrétairès à l’accueil qui nè savent pas comment se vêtir? Nah mais allo quoi?! L’imagey que ça projètte à tous. Une grossè affiche loumineuse écrit « BIENVÉNUE À PARIS AVÉNUE NOUS NÉ SAVONZ PAS NOUS HABILLER MAIS NOUS SOMMÉS LA RÉFÉRENCEY POUR VOUS DE MODEY ». Sérièusement? Nah là, jé crois pas! On va avoir l’air dé quoi ensouite? Des ornithorynquès pris pour dé castors? ! Aller! Un peu dé bon sang ici! »

En même temps qu’elle reprenait son souffle pour lui jeter la liste de ses insatisfactions, elle vint prendre place devant elle. Le dos droit, le souffle récupéré, la jambe croisée, le regard fixe, c’est reparti.

« Sinon, parlons un peu produit. M’voyez? Lé produit que nous vendons dévrait venir en kit. Quand jé dis kit, c’est pas comme cet ensemblé que porte l’une dé ces sécrétaires, je vous parley d’un VRAI kit. Avec lé nécessaire lorsqu’on est soirée, lorsqu’on va à des funérailles, lorsqu’on va dans un parc m’voyez? Qui couvrent toutés les types de possibilitey! Eh puis sinon, laissey moi vous direy qué vos habits sont…BREYF. Jé disais donc?...Ah oui! Voilà, un pétit kit pour toutes sortès d’occasions AVEC quelqués consèils de modey en primey pour chaque kit. Quand ditey vous? »

Elle avait beau un air Lady Gaga-ienne, elle restait tout de même brillante dans ses idées lorsqu’il s’agissait de produits de beauté et de mode.