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 A vos pinceaux, maquilleur de cadavres Ω Néron

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Amanda Hatsuyo
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Lun 11 Aoû - 10:28

Corps morts & vengeance
MUSIQUE ▬ La clochette de la boutique tinta et la porte s’ouvrit sur un Tokyo baigné dans l’obscurité et battu par vent et pluie torrentielle.
De toute façon, Amanda s’était acoquinée avec la lune à force de ne se montrer au monde qu’une fois celle-ci de sortie. Son teint était blafard, ses cernes marqués et ses cornes sciées commençaient à repousser sensiblement sous la capuche de sa cape.
Amanda Hatsuyo, feu étoile montante d’une organisation gouvernementale et tyran redouté d’une entreprise en plein essor, n’était plus que l’ombre d’elle-même. Une coquille vaguement tangible et toute entière mue par le seul désir, besoin même, de vengeance.
Ses pieds trempés claquèrent sur le sol de la boutique.

▬ Il y a quelqu’un ?

Depuis combien de temps n’avait-elle pas parlé à voix haute ?
Une éternité il lui semblait. Cela faisait maintenant deux semaines que Sora l’avait soignée, rendue à la vie et elle avait vécu tout ce temps dans un appartement dont elle seule connaissait l’existence, perdu dans l’immensité de la capitale nippone.

Ses doigts effleurèrent un cercueil en ébène.
Ils caressèrent délicatement la croix plaquée d’argent qui décorait la devanture de la vulgaire boite de bois sculpté. Elle aurait pu y être. Elle aurait pu être la bague dans l’écrin de bois précieux. Elle aurait pu être déjà en décomposition, six pieds sous terre.
Son doigt buta sur un autre cercueil en acajou et ses yeux s’accrochèrent à une plaque en marbre.
« A notre mère bien aimée. »

Soudain, elle fut comme frappée en plein visage.
Si elle était morte, cette nuit là, qui aurait été présent pour l’enterrer ? Qui aurait pleuré alors qu’on l’inhumait ? Qu’aurait-on marqué sur son épitaphe ? « A notre collègue crainte » ?

Un son la tira de sa rêverie.
Le croquemort entrait en scène.


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Lun 11 Aoû - 11:50


FEAT. AMANDA HATSUYO
762 MOTS

Be sure to never ever scream.


La pluie c’est quelque chose d’agréable, de beau, de mélancolique. Certains poètes s’amusent à qualifier ça de larme des anges, toi t’es pas vraiment de cet avis-là. J’sais pas, peut-être que t’es trop renfermé sur toi-même ou que t’aimes trop les massacres et les explosions pour faire en sorte de comprendre la subtilité de ce genre de moment, mais t’aimes pas la pluie. La pluie ça mouille presque autant que l’eau et si tu devais y trouver une comparaison, ce serait pas les larmes des anges, mais plutôt la pisse d’un Dieu trop prétentieux pour regarder qui est-ce qu’il lave de son urine, alors on prend tous de manière parfaitement aléatoire. C’est un peu ça, la véritable justice. Il est cool ce Dieu. Tu étais dans l’arrière-boutique à maquiller un le superbe cadavre d’une jeune fille ayant seulement atteint la vingtaine. C’est ironique de voir que la mort peut nous prendre n’importe quand, à n’importe quel âge. Est-ce que c’est aussi la véritable justice, ça ? La clochette de la porte tinte, quelqu’un venait de faire irruption dans ta boutique à une heure aussi tardive et te couper dans un précieux rituel qui semblait être l’unique chose capable d’empêcher ton rire frénétique de percer les murs.

Tu pouvais un regard froid sur la télé t’affichant l’intérieur de ta boutique, observant l’énergumène qui venait de rentrer. Une capuche, hein ? Quel genre de monstruosité pense elle qu’elle doit cacher dans un endroit comme celui-ci ? Un endroit où même le gérant semble être le roi des psychopathes. Si elle agissait comme ça, c’est sûrement qu’elle ne te connaissait pas encore. Et ça te faire sourire, c’est vrai. Ou alors c’est simplement tes cicatrices qui t’incitent à garder ce visage répugnant mais joyeux. Qui était-elle, que voulait-elle, tout ça. Tu lâches tes instruments, tes pinceaux, ton jouet. Tu aimais ce travail, mais tu aimais encore plus pouvoir tourmenter quelqu’un de manière complètement gratuite, tout simplement parce qu’elle s’est retrouvé au mauvais endroit ou mauvais moment.  Tu quittes l’arrière-boutique et te retrouve maintenant au milieu des cercueils, ton regard posé sur ton invité. Tu l’interrompis rapidement dans sa contemplation des cercueils avec un rire narquois, suivi d’un claquement des mains. ─ C’est très impolis de toucher les cercueils, vous savez. C’est comme s’accaparer la dernière demeure de quelqu’un. Et porter une capuche, holalala. C’est s’accaparer mon attention. Alors, qu’est-ce que je peux faire pour vous ? Vous ne m’avez pas l’air d’être à l’article de la mort, vous n’êtes probablement pas venu ici pour voir si j’étais aussi beau que le dise les rumeurs. Vous savez, vous n’avez pas à vous cacher, avec moi.

Tu t’approches lentement de ton interlocutrice et lui retire d’un geste brusque sa capuche pour constater que oh misère, la femme était en fait un taureau. Un taureau ô combien ridicule car, n’y a-il pas de pire taureau que celui qui ne peut pas charger car il s’est coupé les cornes ? Elle avait, simplement par son apparence, complètement gagné ton intérêt. Qu’est-ce qui pouvait justifier pour un animal de se mutiler et se débarrasser des attributs qui font de lui ce qu’il est ? Encore ces normes, toujours ces normes. Ton attitude lugubre venait de s’envoler pour laisser place à un long rire qui résonna dans toute la boutique, réveillant sûrement même le cadavre dans l’arrière-boutique. Ridicule, c’était ridicule. Sans le moindre gêne, tu attrapas une des cornes limé par la main et tira violement la femme vers toi. ─ EH BAH DIT DONC, QU’EST-CE QUE C’EST QUE CA. Cré nom de nom. J’AI UN TAUREAU DANS MA BOUTIQUE. D’ailleurs, vu comme je suis marrant, tu risques de devenir la vache qui rit. HOHOHO. C’EST DES VRAIS ? Dis-tu, agitant dans tous les sens sa tête que tu maintenais par les cornes, avant de brusquement relâcher ton emprise.

Tu observais longuement les cornes, comme si tu ne t’intéressais qu’à ça, qu’à ce qui faisait d’elle quelqu’un de spécial et qu’elle semblait ne pas accepter. C’est comme si tu essayais de cacher tes cicatrices avec un masque ou du maquillage, ce serait absurde. Tu es plutôt du genre à mettre tes cicatrices en avant, car c’est ton étiquette, ta carte. ─ Je me présente, je suis Néron. Et toi, je ne vais pas te demander ton nom. Peu importe. Tout ce que je veux savoir, petite prunelle… C’est pourquoi te cacher ? De quoi tu as peur, de ne plus être normal ? MAIS REGARDE-NOUS. NOUS SOMMES TOUS NORMAUX ICI, PAS VRAI LES GARS ? HAHA. Fichtre, ils sont pas bavards.
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Lun 11 Aoû - 19:49

Corps morts & vengeance
Il avait cette sourde mélodie de folie qui dansait dans ses yeux, ce zeste de désordre qui grinçait dans ses dents, cet incroyable capharnaüm qui vibrait dans son crâne. Il était grand, ou peut-être était-il petit. Gras, ou peut-être élancé. Elle ne savait pas. Rien ne comptait vraiment à part ces yeux qui vous fixaient jusqu’à plus soif et ces lèvres qui se tordaient en un sourire déjanté toutes les secondes.

Et son rire.

Son rire glaçait le sang et le faisait bouillir en même temps. Il vous hérissait le cheveu sur le crâne, le poil sur le bras, vous faisait sursauter et puis statufier. Il sonnait comme un opéra dans lequel l’orchestre virait sauvage et où la cantatrice perdait tout sens de justesse. Il crissait comme un pneu sur du verre.

▬ C’est très impoli de toucher les cercueils, vous savez.

Amanda eut un petit sursaut, ne s’attendant presque pas à l’entendre parler. Sa voix était à la fois étrangement aigüe et à la fois profonde, presque grave. C’est à ce moment là qu’elle le remarqua. Le bruit. Une sorte de goutte à goutte, comme une minuscule, infinitésimale quantité d’eau qui tombe d’un robinet et qui échoue dans le lavabo, la faïence faisant résonner le son à l’infini. Elle choisit de l’ignorer.

Alors qu’elle allait répondre pourquoi elle était venue, le clown perverti la prit par surprise en dévoilant d’un geste sec ses excroissances de cornes limées avant d’exploser d’un nouveau rire sardonique et de l’assaillir de questions et autres ironies.
Elle lui laissa à peine le temps de finir de parler qu’elle se jetait sur lui, appliquant la lame effilée comme un rasoir de son poignard contre sa jugulaire. Elle allongea Néron sur un beau cercueil en acajou sur lequel était écrit en lettres d’argent « REST IN PEACE ».

Son visage faisait face au sien à présent. Il lui semblait qu’elle pouvait discerner chaque cellule de sa peau. Elle plongea son regard dans le sien, presque vide de toute raison et pourtant. S’il était en vie, c’était qu’il n’était pas si vide. Leurs souffles s’entremêlaient. Elle susurra.

▬ Ce qui est encore plus impoli, c’est de découvrir les cornes d’une dame sans son accord. Ne vous a-t-on jamais appris les règles élémentaires de la galanterie, là d’où vous venez ?

Elle desserra son étreinte sur la gorge de Néron, le visage toujours à quelques centimètres du sien.

▬ Pour te répondre, je n’ai pas peur. Et je ne joue pas. J’ai bien assez joué comme ça.

Elle se releva, ignorant la petite stèle qu’elle faisait tomber en se déplaçant. Le plic-ploc agaçant revenait de plus belle frapper à son tympan. Elle tiqua.

▬ Vous avez des soucis de plomberie ou quoi ? C’est passablement gênant. Pour vous répondre, je n’ai jamais eu peur de l’anormalité. La normalité n’est que la loi du plus nombreux et je n’y ai jamais cru. Ce en quoi je crois est bien plus primaire. Plus féroce. Plus brut. Je crois en l’instinct de survie. Et c’est cet instinct de survie qui m’a conduit à couper mes cornes. Avec elles, je deviens vulnérable. Je deviens la proie alors que je suis le chasseur. Je ne me cache pas, je me protège.

Elle marqua un temps.

▬ Encore une réflexion sur mes cornes et je les fais pousser assez longues pour que votre cavité anale soit moulée et exposée dans un musée comme l’intérieur d’un humain le plus mis en pièce de toute l’histoire de l’humanité. Ai-je été claire ? Je pense que oui.

Amanda fit totalement tomber sa cape au sol avant de s’assoir sur un fauteuil en cuir dans lequel devaient probablement venir gémir les familles endeuillées qui rendaient visite à Néron le fou.

▬ Si je suis ici c’est pour te demander un service. En comptant sur ta discrétion la plus extr... Ce bruit de goutte va me rendre folle si tu ne le fais pas immédiatement cesser, arrête !

Mais Amanda, ma chère, si seulement tu savais.
Si seulement tu savais que les gouttes ne sont nulle part ailleurs que dans ta tête.

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Lun 11 Aoû - 20:34


FEAT. AMANDA HATSUYO
1007 MOTS

La chaleur de ton rire contrastait avec le froid de la lame que ton interlocutrice venait de glisser contre ta gorge. Mais, ça ne t’empêchait pas de continuer à rire. Non, bien sûr. Qu’est-ce qui pouvait t’empêcher de rire, dans ce monde ? Sûrement pas une menace de mort, c’est sûr. Le croque-mort retrouvé assassiné au milieu de ses cercueils serait sûrement la meilleure blague de l’année, la triste conclusion d’une carrière aussi atroce qu’amusante. Les lèvres en cœur, tu écoutais la femme te rétorquer non sans une certaine répartie, tu avais agis de manière relativement impoli et que la suite logique des choses aurait été qu’elle te tranche la gorge. Et c’est sûr qu’elle l’aurait fait, c’est ça qui te fait le plus rire. C’est que si elle n’avait pas besoin de t’utiliser dans un but précis, tu serais déjà au sol, baignant dans une mare de sang. Parce que tu serais capable de lui faire la même chose. Parce que tu es fou et elle aussi, tu pouvais le deviner en regardant ses yeux. Elle n’a peut-être pas ton visage monstrueux, mais un esprit sûrement aussi tordu que ton sourire macabre. Et alors que l’ange de la mort desserrait son étreinte autour de ton cou, tu perdais cette chaleur qui alimentait ton rire. Tu imaginais déjà la scène, le couteau caché dans ta manche traversant sa poitrine pour aller la toucher en plein cœur pendant qu’elle tranchait ta gorge, le sang remplissant ta bouche et transformant ton rire en un répugnant hurlement morbide ponctuer d’un ou deux « glaglagla ».

Pendant qu’elle s’éloignait de toi, tu te redressais et remettait en place ton gilet sur ta chemise, agrémentant ton geste d’un petit sifflement signifiant un « ON L’A ECHAPPER BELLE, HEIN MAURICE ». Tu plongeais à nouveau ton regard sur la jeune femme, plein d’intérêt et de respect pour cette femme qui t’avais menacé de mort avant de se présenter. Un problème de plomberie ? De quoi elle parle, elle ? Tu haussais les épaules, accompagné d’un « Pfffht » désintéressé, envoyant un ou deux postillons dans une direction aléatoire. Mais, étrangement pour une fois, tu écoutais quelqu’un parler. Elle avait déjà une idée toute faite de sa situation et la surprise de cette rencontre ne t’a pas laissé le temps de préparer ta petite et habituelle scène de théâtre que tu te plaisais à imposer à tes victimes. Car, de toute évidence, la personne en face de toi est tout sauf ta victime. Elle s’apparente plutôt à un fauve qui n’a comme cage que ce besoin que tu lui rendes un service, unique raison pour laquelle vous n’êtes pas déjà à vous entretuer. Et sûrement que tu aurais perdu d’avance ce combat, sûrement. Tu regardes sa cape tomber au sol et laisser apparent ce corps gracieux, mais néanmoins rongé par un mal que tu ne saurais qualifier. Sa peau et son teint blafard se répercutait sur tout ce corps qui devait être si appétissant à l’époque.

Une fois assise sur un siège en cuir qui n’avait pour utilité que de servir d’abysse pour la famille des défunts, elle t’annonça enfin qu’elle avait en effet besoin de ton aide et de ta discrétion. Puis elle reprit avec son problème de plomberie, qui faisait maintenant tilt dans ta tête. C’était pourtant évident, cette personne semble propice à la manipulation que t’accorde ton pouvoir. Sauf que cette fille, tu ne la rendais pas folle. Tu ne faisais qu’agrémenter cette folie qui existait déjà en elle. Actuellement, tu arroses cet arbre de folie qui, une fois qu’il aura suffisamment grandit pour briser les barrières de sa raison, sera un élément important de ton petit jardin. Avant toute chose, il faut couper quelques branches. Tu claquais du talon sur le parquet et se jeta à genoux devant elle, approchant ton visage de sa jambe pour y déposer un long baiser, pour ensuite relever ton visage et observer longuement Amanda, avant de prendre enfin la parole. ─ Oh, mais Néron ferait n’importe pour sa majesté, la reine Clothilde. Après tout, c’est le travail de Néron de satisfaire la reine. Néanmoins, avant toute chose, Néron a besoin d’une petite motivation. Tout travail mérite salaire. ET JE NE SAIS PAS POURQUOI, QUELQUE CHOSE ME FAIT DIRE… Que vous possédez plus que de l’argent, majesté. Et puis, une grande fille comme vous ne va pas se laisser embêter par une petite goutte, n’est-ce pas ? Arrêtez la vous-même, si vous en êtes capable. Moi, je suis muet comme une tombe. UNE TOMBE ! T’AS COMPRIS ? HAHAHAHA. Tu te roulais au sol, toujours en compagnie de ton rire frénétique, plaçant tes bras sous ton estomac.

Tu te lèves, sans la moindre poussière sur toi, malgré le fait que tu te sois roulé au sol. Il faut dire que tu étais une sorte de maniaque de l’hygiène et de la propreté, en ce qui concerne ton commerce. Tout était propre, la poussière n’existait pas, car tu n’existais pas toi-même ici. Après quelques pas, te voilà derrière le comptoir, avançant le haut de ton corps dessus et plaquant tes pieds contre le mur pour tenir en équilibre et continuer cette discussion dans une position plus… Particulière, incohérente, stupide. Tout ceci n’est qu’une mise en scène pour donner encore plus d’impact à ton pouvoir latent dont elle était l’actuelle victime. Drôle de dramaturge. ─ Que vous faut-il, un cercueil de taille réduite pour y ranger votre sens du savoir vivre ? – et c’est toi qui dit ça – HOHOHO. Non, je vais formuler ça autrement. Qu’est-ce qu’une femme avec des cornes comme les votre ne peut pas obtenir sans mon aide ? NON JE VAIS REFORMULER, NE ME PRESSE PAS, HAHAHA. Qu’est-ce qu’une femme avec des cornes comme les votre peut donner à un homme avec un aussi beau sourire que le mien, qu’il n’a pas déjà ? J’ai tout pour être heureux : DES MORTS ET DES BLAGUES. HAHAHA. HAHA. HA. Allons, ayez un peu le sens de l’humour. Après tout… Vous avez besoin de moi.
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Mar 12 Aoû - 0:00

Corps morts & vengeance
Et le fou dansait.
Enfin, il ne dansait pas vraiment, mais c’était tout comme. Il gesticulait d’avant en arrière, de droite à gauche, sautillait en avant, glissait en arrière, comme rythmé par un chorégraphe invisible qui, par ses moindres faits et gestes, contrôlait le corps de Néron comme celui d’un pantin étriqué dans ses ficelles.

Néron avait commencé par lui embrassé la jambe, tombé à genoux. Puis il avait enchaîné une tirade grandiloquente comme lui seule savait les concocter. Il avait accepté de lui rendre service en échange de quelque chose. Bien entendu. Amanda s’y attendait. Mais, avant qu’elle ne puisse émettre un son, il s’écroulait par terre, bidonné par sa propre vanne. Il se remettait sur pieds très vite, comme l’automate qu’il semblait incarner. Puis il fila derrière son comptoir pour se mettre dans la position la plus inconfortable du monde.

Plic.

Le bruit revenait.

Ploc.

Plus fort encore.
Amanda ferma les yeux en grognant. Son poing se serra si fort qu’elle sentit ses ongles pénétrer la chaire tendre de sa paume. Quelques gouttes écarlates roulèrent sur le cuir noir du fauteuil. Elle ouvrit à nouveau les yeux pour observer plus attentivement encore sa position.
C’était incohérent. Malsain. Fou. Absurde.
Voilà. Absurde. Néron était un être de l’absurde, un héros de tragédie, un personnage de Camus, un Caligula exacerbé, triste ironie quand on sait que Néron a lui aussi régné sur Rome.
Et que, lui aussi, l’a calcinée.
Comme Caligula, Néron riait. Il riait encore et encore. Il rirait probablement jusque sa mort.
Il rirait probablement pendant sa mort.

Amanda eut un sourire délicieux. Elle se leva de son siège, persuadée que marcher lui ferait oublier le bruit incessant qui vrillait ses neurones. Elle laissa Néron parler, elle laissa Néron divaguer et se moquer.

▬ Il me semble, à vrai dire, j’en suis presque certaine, que je t’avais demandé de ne plus parler de mes cornes. Non, je vais reformuler ça autrement ! J’avais menacé ton intégrité physique en échange de ton silence à propos des os qui poussent sur mon crâne. NON, JE VAIS REFORMULER, NE ME PRESSE PAS. Ta gueule.

Le fragment d’os partit tout seul. Il jaillit de la cage thoracique de la jeune femme pour fendre l’air et se ficher dans le mur, clouant le costume de Néron par l’épaule sur l’immense affiche sombre qui décorait l’arrière du comptoir. Une fois le gérant placardé, elle prenait tout son sens. Y était inscrit : « Néron, mourez mais mourez bien ! » suivi d’un sourire à vous glacer le sang.
Sourire strictement identique plaqué sur son visage blafard encadré de cheveux improbables. Tout était grotesque, burlesque.

La boutique était plongée dans l’obscurité à présent. La seule source de lumière provenait de l’arrière boutique restée allumée et, de temps à autre, des phares d’une voiture assez courageuse pour braver l’intempérie.

▬ Des automobilistes par un temps pareil ? On dirait que de nouveaux clients tout frais vont venir réclamer leur carte de fidélité sous peu au Super-Néron-Market, ricana Amanda.

La jeune femme s’approcha de la porte et retourna le petit écriteau afin d’être bien certaine que personne n’entrerait. En supposant que quelqu’un était assez fou pour sortir sous cette pluie diluvienne.
Mais les centaines de milliers de gouttes de pluies réunies ne parvenaient décidément pas à briser l’irritant et infini métronome incarné par la goutte rebelle qui s’écrasait dans sa flaque. Amanda poussa un long soupir.

▬ Ça vient d’où putain ?!

Elle bondit à travers l’échoppe, ouvrit à la volée la porte des minuscules toilettes et ouvrit le robinet à grandes eaux. Elle pénétra dans l’arrière boutique et fit de même avec chaque évier qu’elle croisait. Bientôt, le sol se couvrait d’une fine pellicule d’eau mais Amanda s’en fichait.
Le bruit avait cessé.

▬ Revenons à nos affaires, voulez-vous. Oh, et, vous pouvez m’appeler Amanda. Mais vouvoyez moi toujours, j’aime énormément vous voir employer une formule de politesse tandis que vous ne cadrez pas le moins du monde aux autres normes en vigueur. Passons. Vous voulez savoir quelle sera votre prix, évidemment. J’ai de l’argent. En tous cas je vais en avoir très bientôt, dès que je serai morte. Mais je devine que l’argent ne vous intéresse pas, n’est-ce pas ?

La jeune femme fit clapoter ses chaussures à talon dans l’eau qui couvrait à présent une bonne partie de la boutique. Elle détacha l’os du mur dans lequel il s’était fiché et prit Néron par la main. Elle le guida jusqu’au centre de la pièce et le fit tomber dans l’un de ses couffins ouverts pour exposition, basculant avec lui dans l’étroit cercueil.
Leurs deux corps étaient collés l’un à l’autre.
Amanda pouvait entendre le bruit de son corps qui battait de façon irrégulière et dont les saccades désordonnées couvraient presque le bruit de l’eau qui coure, coure, coure et s’enfuit partout.

▬ Je devine que vous voulez autre chose. Vous avez tout et pourtant vous voulez plus. Je connais ce désir d’absolu. Ce désir de tout. Vous voudriez la lune, Caligula. Mais à l’instar d’Hélicon, j’en suis incapable. Si seulement... Je peux vous offrir une cartouche. Une chance. Un joker. Utilisez le et faites de moi ce que vous voudrez. Nous pourrions tuer ensemble. Comme jamais vous ne l’avez fait. Je pourrais vous montrer comment j’envoie les gens de l’autre côté. Comment leur dernière vision du monde se résume à des cotillons, des paillettes, de la peinture rose, des feux d’artifices, des bougies et des comptines joyeuses. Ou alors nous pourrions voler une banque, juste pour le frisson. Juste vous et moi. Néron et Amanda. Ou tout ce que vous voudrez. Vous auriez ce joker, et moi cette obligation d’y répondre, quelque soit la demande, à l’exception faite de la torture et du suicide, j’ai presque trop donné dans ces domaines là. Pour le reste, je serais vôtre.

L’esprit d’Amanda était embrumé, comme enveloppé dans un coton ouaté. Il semblait déconnecté. Ses lèvres se posèrent sur celles, peintes d’un rouge sang, de Néron avant de se décoller brusquement.
Amanda hurla.
Plic.
Ploc.


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Mar 12 Aoû - 14:32


FEAT. AMANDA HATSUYO
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Un délicieux sourire, elle se leva et après une parodie amer de tes propos, te cloua contre un mur avec ce qui semblait être un morceau d’os éjecté de son propre corps. Un mutant capable de maîtriser les os de son corps ? Sûrement très dangereux, car cela signifierait également que c’est un mutant capable de faire repousser ses os, sinon elle ne s’amuserait pas à éjecté de précieuses partie de son anatomie juste pour te faire taire. C’est comme si UN CANCEREUX TE BALANCAIT UN POUMON BIEN SANGUINOLANT EN PLEINE FIGURE. C’est absurde. Et donc c’est tellement drôle. Néanmoins, l’intérêt que tu portais à cette femme imposante de par son charisme et terrifiante par ses envies, te força à mettre sur pause ce rire frénétique qui était jusqu’alors ton meilleur compagnon dans l’adversité et la menace. Elle ne rigolait pas, c’est ce qui rendait ses paroles amer. Amer parce que malgré toute cette force et cette colère qu’elle cache en elle, elle n’est rien de plus que l’énième victime d’un don qui s’il n’est pas hors du commun, pousse les gens à le devenir.  La folie contagieuse, comme tu aimais l’appeler, n’est pas quelque chose qu’on peut affronter avec ses muscles ou un pouvoir prodigieux. C’est quelque chose dont on est l’objet, la marionnette. Et le plus amusant quand l’utilisation de ce pouvoir, c’est que ce pouvoir ne faisait pas pour autant de toi le marionnettiste tapis dans l’ombre. Tu es bien incapable d’utiliser ce pouvoir pour pousser quelqu’un à tuer une personne en particulier, oh non. Mais ce n’est pas ton but, n’est-ce pas ?

Elle se baladait dans ta boutique, relevant la présence d’une ou deux voitures dans la rue avec un temps pareil, ce qui relevait plus de l’inconscience que du courage bien burné. En effet, ça ne sera que des clients en plus, à terme. Tu répondais par un rire qui signifiait un joyeux « si je veux des clients, je prends un couteau et je vais les chercher », mais avais-tu vraiment besoin de l’expliquer, ça ? Tu n’es pas le genre de croque-mort qui manque de cadavre à faire passer sur sa table. Tu observais la jeune femme entamer sa valse solitaire au creux d’une main crochue et poisseuse qui se refermait un peu plus sur elle, chaque secondes. Si elle continuait de courir après cette goutte, cette fameuse goutte coulera jusqu’à l’emmener au bord du ravin et la faire tomber comme un enfant tombe en suivant un papillon. Ou un enfant qui se fait écraser par un camion car il est parti cherché son ballon sur la route. Ou comme une désœuvrée qui vient dans une boutique de la mort tard dans la nuit pour demander de l’aide au plus grand psychopathe anarchiste de Tokyo. HAHAHA. La situation était à mourir de rire, mais tu ne riais pas. Il serait criminel de la priver de ce bruit délicieux qui résonnait dans sa tête. Pour elle, c’est simplement une goutte. Plic, ploc, plic, ploc. Mais en réalité, c’est son cerveau qui se noyait lui-même dans un mélange de rage et de violence, dans la folie. Et toi, par le biais de ton pouvoir, tu en étais l’apôtre, le gardien. Le gardien d’une salle que tu laissais grand ouverte car tu n’étais pas là pour empêcher les gens de rentrer, oh non. Tu étais là pour être sûr qu’ils ne ressortiraient jamais de cette salle. Gardien ou bourreau, même combat, car tu travailles pour quelqu’un dont tu ne connais même pas l’existence. Tu es le petit fonctionnaire de la mort, cet homme à l’apparence squelettique derrière son bureau qui coche des cases qui décident de l’avenir d’un homme ou d’une femme, d’un cadavre ou d’un vivant. D’un client. Car c’est ce qu’elle est devenue en cherchant Néron, un client.

Après avoir foutu un sacré bordel dans ton petit commerce, te donnant l’impression que ta boutique était devenue une sorte de sous-marin en pleine immersion, elle te décrocha de ce mur dont tu n’avais même pas cherché à te sortir. « Passons. Vous voulez savoir quelle sera votre prix, évidemment. J’ai de l’argent. En tous cas je vais en avoir très bientôt, dès que je serai morte. Mais je devine que l’argent ne vous intéresse pas, n’est-ce pas ? ». Quand elle sera morte, hein ? Qu’est-ce qu’elle entend par ça ? En tout cas, elle t’avait révélé son prénom. Amanda. Un charmant prénom pour une créature gardienne des enfers qu’elle pouvait recracher sur terre. Amanda était une sorte de boite de pandore et ce soir, tu as bien envie d’ouvrir la boite de pandore et de regarder quel genre de monstre tu allais lâcher sur Tokyo. Elle te plaqua dans un cercueil et te fit cadeau d’une tirade aussi poétique que morbide alors que son corps t’offrait l’étreinte d’une amante dans le sang et d’une compagne dans la destruction. Elle avait trouvé précisément ce que tu voulais, quand elle te proposa te faire d’elle le monstre que tu voulais qu’elle soit. Et vos lèvres se fondérent l’une dans l’autre, comme pour sceller une promesse de chaos. Est-ce que les promesses ont réellement un impact sur les gens comme vous ? Peut-être. Tu éclatas de rire alors qu’elle éclata en un hurlement, alors que tu agitais tes jambes en dehors du cercueil, posant tes deux mains contre son visage. ─ Y A IL MEILLEUR ENDROIT POUR UNE PROMESSE DE MORT QU’UN CERCUEIL ? JE ME LE DEMANDE, HAHA. Vous m’avez donné un prénom, Amanda. Un prénom, c’est l’unique chose qui nous appartient vraiment, c’est ce qui nous fait exister. Me concernant, ça fait bien longtemps que j’ai oublié mon vrai prénom, en même temps que mon passé. C’EST POUR CA QUE JE N’EXISTE PAS, AMANDA. Je ne suis que le mécène de quelque chose de grand, l’apôtre d’un monde en perdition, la vision d’un monde en feu.

Brusquement, tu te redressas et saisissant ses cheveux pour tirer sa tête en arrière et engouffrer ton visage dans son cou, ponctué d’un petit ricanement malsain et malade, comme toi. Elle s’était permise de te violenter, alors elle ne te ferait probablement pas toute une montagne pour une étreinte plus violente que sensuelle. Car, tu accordes peu d’importance au corps d’un être humain. Toi, ce qui t’intéresse, c’est de le toucher dans l’âme. De te plonger dans ses entrailles et d’en faire un beau nœud papillon que tu porterais à ton cou décharné. ─ Mais quelqu’un qui n’existe pas ne peux pas brûler ce monde, malheureusement. J’ai besoin de quelqu’un, de quelque chose. Tu me parle de meurtre et d’argent comme si j’étais un animal, un de ces membres de gang stupide qui ont décidé de vouer leurs vies à survivre dans un système qui les traite comme des parasites. Ou comme ces membres d’entreprise qui se gavent de l’inégalité sociale. NON CE QUE JE VEUX EST BIEN PLUS GRAND ENCORE, CA BRILLE ET SURTOUT, CA EXPLOSE. Et j’ai besoin de toi, petite A-man-da. J’ai besoin que tu te laisses aller, que tu oublies ces codes, que tu oublies le vouvoiement. Pour le moment, tu es inutile, car tu entends encore cette petite goutte dans ta tête. Plic, ploc, plic, ploc. HAHAHA. JE T’AIME BIEN, ALORS JE VAIS TE DONNER UNE PETITE ASTUCE. UN PETIT CONSEIL. Dis-tu en retirant ton visage caché dans son cou pendant ces quelques paroles. Tu la fixais de ces yeux malades, comme si tu étais capable de voir à travers elle, de regarder directement son cerveau. Comme si elle était déjà à toi, même sans cette promesse. ─ Quand est-ce que tu as commencé à entendre ce petit bruit désagréable ? Tu vas me dire que c’est en rentrant ici ? Non non non, Amanda. LA REPONSE EST… Que tu as commencé à entendre ce bruit quand tu as remarqué que c’était une anomalie. Quand tu as décidé que c’était une anomalie, quelque chose de dérangeant. Tu veux savoir comment faire disparaitre ce petit bruit ? C’est très simple. Accepte-le. Cesse de le considérer comme une anomalie, accepte qu’il fait partie de toi. Et tu ne l’entendras plus. PLUS JAMAIS. HOHOHO.

Parce qu’accepter ce bruit, c’est accepter la folie. Et accepter sa folie et de se comporter comme un fou, c’est s’ouvrir à quelque chose de bien plus précieux encore. De bien plus grand que les chambres d’un asile. ─ Mais avant tout, qu’est-ce que tu veux de moi ?
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Mar 12 Aoû - 18:42

Corps morts & vengeance
Plic.
Ploc.

Amanda écoutait la tirade de Néron, entrecoupée du métronome entêtant des gouttes qui s’égrenaient comme des secondes, frappant inlassablement la surface aqueuse qui les attendait pour s’y fondre dans l’insoutenable et répétitif petit claquement.

▬ Mais avant tout, qu’est-ce que tu veux de moi ?

Amanda eut un petit rire sec. Ce qu’elle allait lui demander était si drôle, si ironique, finalement si TORDANT qu’elle failli partir dans le même rire fou que son nouvel « ami ».

▬ Je veux devenir comme toi. Elle laissa un instant la phrase en suspens avant de poursuivre et éclaircir sa pensée. Je veux devenir invisible, à ta façon. Je veux devenir un vague fantôme qui hantera la mémoire déboussolée de quelques pauvres ères. Rien qu’un ectoplasme inoffensif qui s’efface jour après jour dans la mémoire collection. Je veux me réduire à un vague reflet dans des couverts en argent. Et, au moment même où je serais si transparente que même leur mémoire m’aura effacée, j’attaquerai. Et pour ça, je dois mourir.

Plic.
Ploc.

Amanda contint le cri de frustration qui lui brûlait la gorge. Elle souffla profondément. C’était dans sa tête. Il jouait avec elle, il jouait avec sa tête, lui vrillait les méninges. Elle enfouit son visage dans ses mains, respirant profondément l’odeur âcre du sang qui barbouillait ses paumes. Elle sentit sur ses lèvres le goût métallique du sang. Lorsque sa respiration se calma enfin, son regard s’était fixé, ses traits détendus et son visage était à présent barré d’un trait sanglant.
Le bruit avait disparu.

▬ Je suis loin d’être aussi instable que tu le penses.

Elle pataugea dans l’eau qui couvrait à présent le sol pour aller fermer tous les robinets un à un. Lorsqu’elle revint à lui, Néron était toujours dans sa petite boutique, fidèle à lui-même. Le silence était pesant, quand il ne riait pas.
Elle observa une fois de plus ce faciès au sourire distordu.
Il avait une certaine beauté, finalement, dans son désordre apparent. Elle posa sa main pleine de sang sur sa joue poudrée de blanc. Elle y laissa une longue traînée écarlate.

▬ Tout ce dont j’ai besoin, c’est d’un corps. Il faudra que tu le maquilles. Mais ça, tu sais faire, hein ? Tu es le meilleur, à ce qu’on chuchote. J’ai besoin que quelqu’un meurt à ma place, que quelqu’un soit mis en terre à ma place. J’ai besoin de mourir. Alors tu hériteras de tout ce que je possédais. Tu es invisible mais pas ton commerce. Ce sera légalement comme un don, une œuvre de charité. On verra ça comme le geste désespéré d’un démon pour éviter le purgatoire et la descente aux Enfers, sans même sentir le doux parfum des champs Elysées.

Elle marqua une pause, admirant encore une fois son beau visage en pagaille, peint de blanc et de rouge.

▬ Alors seulement je pourrai être moi-même, chuchota-t-elle. Et, qui sait, peut-être accepter la goutte. Une fois cela fait, je pourrai te laisser utiliser ton Joker, pendant que moi, j’exercerai ce pourquoi je suis là.

Elle se tut quelques secondes, le temps de se calmer.
Les cornes sur son crâne avaient poussées sans qu’elle ne s’en aperçoive et elle devait à présent mesurer un bon mètre, s’étirant dans les airs, menaçantes.

▬ Ma vengeance.

Alors seulement, Harley retira sa main fiévreuse du visage de son Joker.

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Jeu 14 Aoû - 21:04


FEAT. AMANDA HATSUYO
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Je veux devenir comme toi. Pour ça c’est très simple, il faut un bon psychopathe, un sourire de l’ange et deux cubes de Kub Or. Devenir invisible, hein ? Cette histoire de mort prenait maintenant tout son sens et c’est avec un intérêt non dissimulé que tu poses ce regard insistant sur elle, comme si tu voulais qu’elle te raconte absolument tout de sa vengeance. Le pourquoi de la vengeance importait peu, ce n’était qu’un détail, qu’une toute petite motivation. L’important c’est d’agir, de détruire, de désassembler. Bien sûr que pour ce genre de raison, tu l’aurais même aidé gratuitement. Mais, quelque chose te fait dire qu’avoir cette femme sous la main n’était pas une mauvaise idée et pouvait même être un apport à ton plan des plus… Intéressant. Rien qu’à l’idée de toutes les tueries que tu allais pouvoir provoquer avec sa simple aide, tu salives. Tu ne te nourrissais pas de la mort de ces gens, encore que mettre leurs dépouilles sous terre était une grande partie de ton gagne-pain. Non, ce de quoi tu te nourrirais, ce sera de ce chaos qu’allait engendrer le retour d’une personne qu’on pensait morte, comme un véritable fantôme. En tout cas, au vu de son visage apaisé, elle semblait avoir enfin accepté ce petit bruit dans sa tête, cette petite bête qui se frappe contre les parois de ton crâne comme pour le faire exploser et tâcher tous les murs dans une gerbe de sang et cervelle. Elle était prête.

Elle te proposait d’être un objet dans ton plan et en plus de te rapporter de l’argent via un héritage qu’elle ferait passer pour un don. Elle se doutait bien que tu n’avais pas besoin d’argent, pour ce que tu avais prévu, mais ça reste un avantage non négligeable. Peut-être pas pour des armes, mais au moins pour pouvoir te rendre plus facilement partout où tu voulais aller. Tu es bien conscient qu’elle ne propose pas ça par charité, elle cherche principalement à te faire comprendre que là où elle ira, la notion d’argent n’aura que peu d’importance et que le prix sera celui du sang et des organes répandus au sol. Oh oui, tu aimerais pouvoir admirer ce charmant carnage qu’elle laissera derrière elle, marcher sur ce chemin de sang qu’elle laissera, pendant que tu chanteras à la gloire de la folie. Pas pour les meurtres, bien entendu. Tuer quelqu’un n’est pas une fin, c’est simplement une conséquence d’une action forte. Eliminer quelqu’un, non pas parce qu’il le mérite, mais parce que tu en a envie. C’est ça, la véritable liberté. ─ Très bien Pimprenelle, très bien. JE PRENDRAIS TA VIE, SI C’EST-CE QUE TU DEMANDES. Je te ferais complètement disparaitre, ton nom ira avec toi dans la tombe et je ferais en sorte que personne ne se rende compte que le corps n’est pas le tien. D’AILLEURS POUR LE CORPS, J’AI UNE AMIE DANS L’ARRIERE BOUTIQUE QUI SERA TRES CONTENTE DE NOUS FILER UN COUP DE MAIN. ALORS TU LAISSES NERON S’EN OCCUPER HOHOHO. Te concernant…

Tu t’approches rapidement d’Amanda pour te retrouver sous son nez et l’attraper par la gorge, exerçant une pression étouffante, comme si tu avais réellement l’intention de l’étouffer, sans raison apparente. Un couteau glissa d’une de tes manches, que tu saisis, plantant ensuite le couteau dans son ventre. La lame n’avait certainement pas la longueur pour provoquer une blessure mortelle, bien que la perte de sang puisse l’être. Mais tu ne laisserais pas un beau jouet comme celui-ci mourir, oh non. ELLE MERITAIT LA LUMIERE DES EXPLOSIONS, LE SANG SUR LE MAIN. Elle devait encore rire. Rire à en crever pendant que le monde brûlerait, comprendre que la vision que tu as de cet univers n’est peut-être pas la plus juste, mais en tout cas la plus amusante. Tu lâches finalement l’emprise que tu avais sur Amanda, la laissant tomber sur les genoux suite à la blessure à laquelle elle ne s’attendait certainement pas. ─ Considère par cette blessure que j’ai pris ta vie, Amanda. Maintenant, tu n’es rien de plus qu’une flaque de sang et un macchabée. – dis-tu en agitant le couteau pour rependre un peu de sang dans la boutique. ─ DE CE FAIT, TU M’APPARTIENS. Mais ne t’inquiète pas hohoho, ça ne fait pas de toi un esclave sexuel OU JE NE SAIS QUOI ENCORE, TU M’AS PRIS POUR UN MALA… Ouais c’est vrai, hihihi. Non, je vais te laisser faire ta petite vie de fantôme tranquillement dans ton coin, t’occuper de ta vengeance bien entendu. Car maintenant que tu n’es plus rien d’autre qu’une ombre, tu disparaîtras des mémoires bien plus vite que tu ne le pense. CEPENDANT, laisse-moi finir avant de t’évanouir. HAHA. CA RIME.

Tu t’agenouillas pour te mettre à son niveau et poser comme une main paternelle sur la tête de celle qui allait devenir un des instruments principaux à la destruction du système de Tokyo et la suprématie des gangs. ─ Quand viendra mon appel, tu deviendras cette créature surgie de ma cuisse, modelée dans ma côte et rafistolée par nos mensonges. Tu deviendras cette magnifique aberration qui fera tout voler en éclat. Tokyo, Atlantide, Eldorado, Motors District, Paris Avenue… Et moi. Tu devras tous nous éliminer, quand le moment sera venu. Et tu n’as pas besoin de savoir pourquoi, parce que… C’EST PLUS RIGOLO COMME CA HAHAHAHA. MAINTENANT TU PEUX DORMIR, J’AIME PAS QU’ON ME REGARDE TRAVAILLER. Et tu mis un terme à cette grotesque conversation en te relevant et envoyant ton pied dans ta figure de la jeune femme qui, couplé à sa blessure, lui fit perdre connaissance.

Quelques temps plus tard, ta nouvelle création pouvait se réveiller sur une table d’opération, complètement nue et avec un bandage étrangement bien fait au niveau de l’endroit où le clown avait planté sa lame courte. Le saignement avait été arrêté. Quant à toi, tu te tenais sur une table adjacente, faiblement éclairé, les jambes s’agitant dans le vide. ─ Tu as bien dormis ? Tu peux regarder à côté de toi, je pense que le corps devrait suffisamment te ressembler comme ça.
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Jeu 21 Aoû - 19:32

Corps morts & vengeance
Lorsque les paupières d’Amanda se décollèrent, elle ne sentit rien d’autre que la morsure brûlante du métal froid d’une table d’autopsie sur ses omoplates.
Etait-elle morte ?
Non.
Elle ferma les yeux à nouveau, trop éblouie par les néons crus de la pièce. Elle esquissa un mouvement vers la droite et fut gênée par le pansement qui enrobait sa taille. D’un geste sec, elle l’arracha. De toute façon, son pouvoir avait fait cicatriser sa peau. Elle rouvrit les yeux et la vit.
Un frisson galopa le long de ses vertèbres, glaçant chaque parcelle de sa peau au passage.
C’était elle.
Même visage, même traits altiers, même corps façonné, mêmes cheveux sombres.
L’air quitta ses poumons.
Elle était morte.
Enfin, pas elle. Mais c’était comme si.
Il y avait là son sosie, et près de lui, Néron.
Amanda se leva, elle était nue.
Il avait dû l’observer pour s’assurer qu’elle corresponde bien. Elle s’approcha de sa dépouille et caressa doucement son visage mort. Elle parcouru les doigts le long de son nez droit, de son menton volontaire, de ses pommettes saillantes. Elle n’y croyait pas.
C’était si surnaturel.
Amanda se voyait morte et pourtant elle vivait.
Brusquement, elle se tourna et plaqua Néron contre le mur le plus proche.
Leurs lèvres se touchaient presque à présent, elle plongeait ses yeux dans les siens, fous. Il était beau. Elle en était sûre maintenant. Sous tout ce maquillage, il était beau. Elle fit glisser ses doigts le long de ses cicatrices et posa un chaste baiser sur ses lèvres.

▬ Alors tu es vraiment le meilleur.

Après quoi elle glissa sa main sous son t-shirt et griffa sèchement le torse de son clownesque acolyte.

▬ Ça c’est pour le poignard.

Elle tourna les talons, attrapant un manteau long, se préoccupant peu du fait qu’elle était totalement nue en dessous.
Le bruit de l'eau qui goutte était revenue.
Amanda s'en fichait.
Elle l'avait accepté depuis longtemps déjà.

Elle quitta la pièce de sa démarche hypnotique, pieds déchaussés, uniquement couverte du manteau. Avant de passer le pas de la porte et alors que le carillon et une bourrasque de vent chargée de pluie lui sautaient au visage, elle fit volte face.

▬ L’argent devrait arriver d’ici quelques jours, Néron l’empereur incendiaire. Je passerai le prendre dès que tu l’auras en te laissant ta part.

Elle fit claquer la porte et se retourna une dernière fois.
L’image s’imprima à jamais sur les murs du petit commerce de Néron.
Une femme, dans la nuit, le corps nu uniquement couvert d’un manteau ouvert, face à la vitrine, battue par le vent et la pluie, un coup de tonnerre illuminant la scène surréel.
La seconde d’après, alors que le son retentissait ; car le bruit arrive toujours après l’image ; Amanda n’était plus qu’une fragrance dans la nuit.

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Mer 27 Aoû - 17:54


FEAT. AMANDA HATSUYO
Clôture.

Alors tu es vraiment le meilleur.
Bien sûr. S’il n’était pas le meilleur à ça, en quoi pouvait-il être le meilleur ? Tromperie et manigances sont ses armes. Tu plonges ton regard dans celui qui allait peut-être devenir ta création la plus dangereuse, en plus de celle que tu avais déjà sur ta liste. Tu allais bientôt pouvoir déclencher un plan à l’ambition si destructrice et niaise que tu serais incapable de le contrôler. Tu places les dominos dans une ronde macabre et sera au final le simple observateur, pas un acteur. Tu prends très à cœur de faire le monteur en scène et ensuite le simple spectateur, mais au final tout ce qui allait se passer n’était pas de ton ressort. Tu donnes simplement une arme à des fous et regarder dans quelle direction ils vont bien pouvoir tirer, bien conscient qu’ils pourraient aussi tirer dans ta direction et t’arracher à ce monde que tu détestes tant. Néanmoins, n’est-ce pas là tout l’enjeu de cette bataille ? Tout l’amusement ? Le fait que pour arrêter tes pensées folles et cette rage destructrice, ce n’était pas toi qu’on devait viser, mais bien plus de monde. Et comment atteindre une personne comme Amanda, tellement dangereuse qu’elle n’esquisse pas le moindre sourire, que son regard ne vrilla même pas au moment où elle griffa sèchement le torse de son acolyte. Tu étais dangereux par ta folie et ton pouvoir qui conduisait les gens à croire en tes paroles, mais tu n’avais rien de menaçant sur le terrain d’Amanda. Il ne faudra pas longtemps à Amanda pour se manifester et t’offrir les magnifiques explosions et le chaos qu’elle t’a promis au moment de votre marché. Tu ne savais pas ce qu’elle avait en tête, oh non, et tu en es très curieux.  

Alors qu’elle eut quitté la boutique, tu fus pris d’un long frisson, parcourant tout ton corps. Tu constates que toi, l’empereur incendiaire comme elle t’avait si bien surnommé, n’avait encore rien vu de la population qui peuple Tokyo. Et si au final, tu n’étais toi aussi qu’un pion aussi ? Cette idée t’emballe, cette idée t’amuse. Tu t’allonges lentement aux côtés du cadavre maintenant semblable au corps provocateur de ta nouvelle acolyte, te collant à ce cadavre jusqu’à presque le chevaucher. Voilà un de tes précieux détonateurs, un des hors-d’œuvre pour ta grande fête flamboyante. Plus que jamais, tu avais l’impression que tu périrais probablement dans l’incendie que tu allais déclencher, et c’est excitant. Car tu es fait pour les jeux dangereux. Car Tokyo est ton adversaire. Et que cette partie que tu pensais presque ennuyante, tu avais l’intuition depuis ta rencontre avec Amanda que tu serais presque capable de la perdre. ─ Amanda. Qu’est-ce que tu prépares, hein ? Krkrkr.


hrp ; petit post de clôture, car je me devais de le faire. ♥.
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