Les gens se pressent de toutes parts, courant vers des jobs en retard, rentrant chez eux, se dépêchant de faire les courses pour nourrir leurs marmots une fois passé le palier de la porte. Les gens affluent de partout, se croisant, se percutant, s'insultant, avant de reprendre leurs routes. Agora observe leur danse, presque fasciné. Il ne touche même pas à son café, bien trop obnubilé par tous ces gens. Puis bientôt, ça l'épuise. Il ferme les yeux derrière ses verres teintés et laisse sa tête partir en arrière contre le mur. Putain, trop de monde. Aussi volatile que pénible, son humeur et ses capacités de tolérances face à la populace s'envolent et Agora se dit qu'il ferait mieux de partir. Paresseusement, il ouvre une paupière alors que la luminosité disparaît de façon curieuse. Ah. Il va pleuvoir. Les nuages d'orages s’amoncellent au dessus des buildings et des immeubles hérissés vers le ciel, comme un chat feulant à la figure des gouttes d'eau parées à lui tomber dessus. Et aux pieds de ces poils de bétons, courent les puces. Les vermines. Elles aussi voient venir l'eau et la fuient à grande enjambées.

Agora sourit. Un rideau de pluie s'abat dans les rues avec fracas. Les pointes de ses chaussures en sont éclaboussées mais lui est bien à l'abri sous l'auvent du café. Veinard. Et tous ces gens, qui se pressaient, les voici affolés, craintifs, ne voulant pas être mouillés, fuyant. Les rues se peuplent de parapluies aux couleurs plus surprenantes les unes que les autres dans cet univers gris. Agora va mieux. Sa tolérance a refait surface.

Il s'apprête même à prendre une gorgée de son café quand des gouttes lui tombent sur le côté de la figure. Allons bon. Intrigué, il y a peut-être une fuite dans la tenture, il lève les yeux. Ah, non. Juste une jeune fille ou jeune femme qui s'ébouriffe les cheveux à côté de lui. Ses vêtements trempées et ses mains dégoulinantes d'eau l'ont poussées à trouver refuge sous la toile qui s'avançait au dessus du trottoir. Le jeune homme va pour reprendre sa contemplation quand quelque chose fait tilt. Relevant de nouveau la tête, il ne se gêne pas pour dévisager l'intruse, cette fois-ci. Un sourire aussi carnassier qu'incrédule étire ses lèvres.

Bidouillage par Agora

Le ciel est gris. Tandis que toi tu ères dans les différentes ruelles de Toshima, d'autres se presse pour ne pas rater les transports en commun, pour ne pas arriver en retard. Que ce soit pour aller en cour ou pour simplement arriver à l'heure à son poste de travail, la foule s'affole, les gens s'empressent, la foule est de plus en plus compacte. Tandis que d'autres se prélasse, il y en a qui s'agite comme des fourmis qui cherchent de quoi nourrir leurs reines. Tu es témoin de ce spectacle assez délirant Anasthasia, d'ailleurs, toi aussi tu devrais chercher de quoi avoir du travail. Tu devrais te bouger un peu plus petite blonde, sinon ton rêve s'éloignera avec ta paresse. Soupirant, tu tends tes mains en avant, la goutte d'eau que tu avais sentie sur ton visage n'était pas dû à un climatiseur ou autre chose provenant des habitations au-dessus de ta tête, mais bel et bien à cause du temps qui commence à se gâter. Un temps qui se gâte, un temps qui affole. La foule, elle s'affole, elle panique. Ils ne veulent pas mouiller leur exposer, elles ne veulent pas que leur brushing tombe à l'eau. Alors, certains cherche des excuse pour attendre que la pluie ce calme, d'autre sortent leur parapluie, ce qui fait que le décor, aussi gris qu'il pouvait l'être, s'emplit de couleur grâce aux nombreux parapluies qui servent uniquement à protéger leurs propriétaires, alors que toi tu voyais là l'occasion de mettre un peu de couleur dans le paysage. Des couleurs, des décors ornent la toile des différents parapluies, qui faisait la beauté du paysage. Du noir simpliste, aux couleurs spectaculaires et fluo, en passant par les motifs les plus farfelues ainsi que les plus classiques tel les papillons de toutes les couleurs ou les flamants roses sur les parapluies transparents des plus petits.

Un sourire se dessine sur ton faciès alors que tu cherches difficilement un bon abri où tu pourrais rester pendant un long moment sans risquer de t'ennuyer ne serait-ce qu'une seconde, sinon ce n'était pas la peine. Tu aurais bien pu te matérialiser un parapluie, tu aurais bien pu te protéger, mais bien que tu détestes la pluie, tu n'étais pas vraiment contre le fait qu'elle puisse se déposer sur tes vêtements et sur ta peau, te trempant de la tête aux pieds, tes cheveux dégoulinant d'eau collaient à ta peau, ta frange était fichue, tes vêtements collants également contre ta peau. Tu lâches un soupire et décide de t'abriter sous la tenture d'un café, ne faisant pas trop attention à la personne qui se trouvait juste derrière toi. Tu soupires, tu regardes les gens qui s'affolent, encore. Puis tu soupires et tu tournes la tête, désespérée, tu devras attendre que tes vêtements soient sec pour continuer à te balader dans les rues de la ville, ou tu devrais te résigner à te matérialiser un parapluie, mais tu n'aimais pas trop utiliser ton pouvoir pour faire ce genre de choses ... Un second soupire viens, faisant vibrer tes lippes une seconde fois, puis, tu poses ton regard sur l'homme qui se trouvait en face de toi en arquant un sourcil, tu avais l'air de le connaître, puis, oui. Tu reconnais le timbre de sa voix. Tu ouvres grand tes yeux avant de poser ta main sur la table et d'approcher un peu plus ton visage du sien.

— Tiens, ça faisait longtemps Agora.

Tu te redresses et croise tes bras en dessous de ta poitrine avant de soupirer et de t'asseoir sur l'autre chaise qui se trouvait à la même table, fixant Agora de tes iris bleutés. Tu lui adresse un petit sourire provocateur avant de poser tes coudes sur la table de façon à pouvoir poser ton menton sur le dos de tes mains, le regard toujours fixer sur ton ancienne connaissance. Tu ricanes un court instant avant de souffler sur tes cheveux mouillé.

— Yoooo. Tu deviens quoi depuis le temps. Désolée je m'incruste, mais il pleut, je suis déjà assez mouillée, non ? Alors que ça te plaise ou pas, tu seras obligé de me supporter en quelque sorte.

Dis-tu sur le ton de la rigolade avant de t'adosser contre le dossier de la chaise, t'étirant avant de poser tes mains sur la table, tapant tes ongles vernis de rouge sur celle-ci.

☆ HRP ; STITCH. OMG LOVE YOU. Sinon, tu peux rep quand tu veux du moment que tu rep pas demain stp ;w;.

Derrière ses lunettes aux verres noirs, les yeux d'Agora ne sourient pas. Sur son visage, son rictus demeure en place, poli, patient, curieux. Anasthasia. Ça a beau faire des années qu'ils ne se sont pas vus, il la reconnaîtrait entre mille. Il l'observe s'asseoir et prendre ses aises, il l'étudie. Il n'est plus le même qu'à l'époque où ils se fréquentaient. Sûrement, elle n'est plus la même non plus. Reste à savoir en quoi elle a changé.

— Yoooo. Tu deviens quoi depuis le temps. Désolée je m'incruste, mais il pleut, je suis déjà assez mouillée, non ? Alors que ça te plaise ou pas, tu seras obligé de me supporter en quelque sorte.

Son entrain le fait rire brièvement et il repousse ses verres teintés d'un index, allant les loger sur sa tête. Ses prunelles claires et trop sensibles à la lumière scintillent. Curieux. Curieux, curieux, curieux. Agora est curieux et cette curiosité le démange, comme fourmillant sous sa peau, dans ses veines, lui donnant la chair de poule. A son tour, il se penche en avant, singeant la posture de la jeune femme à la différence qu'il cale son menton contre ses deux pouces, croisant ses doigts devant ses lèvres. Son sourire s'élargit.

« Hi, Ana. »

L'orage continue de s'abattre en grosses gouttes, violent et inéluctable. Le tambourinement incessant de leur chute sur la tenture qui les protège est presque musical, comme une bande son étouffée, un brouhaha supportant le décor de leur conversation.

« Fais comme chez toi. Je t'offre même un café ou autre, si tu veux, histoire de fêter ces retrouvailles. »

Joignant le geste à la parole, le jeune homme lève paresseusement la main, appelant l'un des serveurs. Tandis que ce dernier s'occupe de prendre la commande d'Ana, l'ex Eldorado sort un paquet de cigarette et s'en coince une au coin des lèvres. La flamme de son briquet confère au visage d'Agora une teinte orangée, chaleureuse, qui s'estompe aussitôt que la flamme se meurt. La grisaille du temps reprend alors ses droits, la luminosité faible et pâle baignant tout d'un halo quasi fantomatique. Agora tire une latte et expire, rictus toujours collé aux lèvres.

« Joli vernis, il va bien avec tes yeux. Ce que je deviens, eh ? Bah, comme d'hab' hein, les habitudes ont la peau dure. » Et les jointures de ses mains complètement éraflées et arrachées témoignent, en effet, qu'on se débarrasse difficilement de ses habitudes, surtout quand celles-ci impliquent de se battre pour du pognon. « Sauf que maintenant je roule en solo. Ça fait un bail que je suis plus à El', trop d'emmerdes, trop de restrictions. T'es toujours chez les autres connards ? »

Comprendre par là Atlantide. Quand ils se sont connus, les deux zouaves étaient dans des gangs rivaux. Ils s'aimaient pas trop. Et à dire vrai, Agora reste sur ses gardes. C'est pas parce qu'on se montre poli qu'il faut être naïf. Cette nana lui en avait fait voir des belles, des moches, des vertes et des pas mures. Autant dire qu'il était prêt à réagir au quart de tour.

Bidouillage par Agora