La nuit était tombée depuis bien longtemps. Seule, perdue dans un univers qui n'est pas le tien, tu erres sans but précis et t'aventures dans les ténèbres obscures de la réalité. Rien n'a jamais été plus dur pour toi, jeune folle que tu étais, que d'affronter ce que le commun des mortels appellent sottement la « vie ». Pour toi, cette existence n'a aucun sens, cette solitude devrait être chérie jusqu'à sa disparition, et tu profites du silence, tu t'en nourris car c'est la seule chose qu'il te reste.
« Fuir la réalité ne te mènera à rien Amaterasu, rejoindre le vrai monde te montrera combien tes rêves sont fades. » Cette voix, cette fausse voix qui répète en ton for intérieur que tu devrais ignorer ces visions, que tu devrais ignorer le don qui t'as été fait. Tu préfères marcher main dans la main avec les morts, plutôt que de suivre vainement les vivants.
Cherchant tes repères dans le noir, tu glisses contre les murs, tes doigts entrelacés avec ceux de Molly. Molly est une petite fille toute maigre, d'environ dix ans. Elle te ressemble beaucoup : son visage plein de terre, ses vêtements sales et son air apeuré fait que tu la considères comme ta petite soeur. Molly est belle sous cette crasse, Molly est souriante derrière ces larmes, et surtout Molly n'existe pas.
C'est ce qu'un adulte dirait, c'est ce qu'un enfant cracherait, par pure jalousie. Tu sais, oh tu sais combien ils t'envient, ces humains sans pouvoir qui rêveraient de paraître aussi heureuse que toi. Tu as l'air contente, quand ils s'en vont. Tu l'es, tout simplement. Et depuis quelques semaines, ils ne viennent plus, alors depuis quelques semaines tu souris tout le temps. « Onee-sama, quand est-ce que tu vas pouvoir manger ? »
Molly sait qu'elle est morte, elle sait qu'elle, elle ne pourra plus se nourrir. Mais voir ton petit corps tout maigre et tout pâle ça la rend triste, c'est pour ça qu'elle pleure. Ah, l'innocence des petites filles... Comme une maman, tu la prends dans tes bras, tu la berces et tu lui dis que tout ira bien. « Petite, à qui est-ce que tu parles ? »
Sursaut. La réalité qui te percute de plein fouet. Tu pourrais t'excuser, tu pourrais dire que tu parlais toute seule, mais non. Tu ignores l'inconnu et traces ta route, tout en tirant Molly avec toi. Tu ne sais pas où tu vas, mais tu y vas. Et ta frêle carcasse te porte pendant de longues minutes, peut-être même de longues heures puisque, quand tes jambes n'arrivent plus à te porter, le soleil commence à se réveiller.
Tu te retrouves devant une grande villa, plus précisément à l'entrée. Les clôtures te font peur, on dirait une prison. Mais tu n'as pas la force de partir, alors tu te recroquevilles, Molly à genoux devant toi. Elle ne te secoue pas, elle te serres juste les doigts.
Et tu t'endors, tu sombres vers l'inconscience devant la demeure d'une inconnue.
it's a new day, you have loved yourself and no one else _____•••
ft. Madotsuki A. Daidoji Une journée qui s'annonçait plus que banale, et pourtant ...
Tu regardes la grande horloge qui trônait juste au-dessus de ton téléviseur, un instant. La journée, elle n'avait rien eue de spécial et toi, tu t'ennuyais à en mourir. Alors, tu avais cherché toute sorte d'activité à faire, quel que soit son origine. Faire un saut dans la piscine qui se trouvait dans le jardin. T'asseoir devant ton piano et jouer quelques notes tout en chantant, comme à ton habitude. Bien que tu ne sois pas très réputer pour tes talents de chanteuse auprès des autres, tu adorais ça, c'était comme une sorte de libération, un grand moment de détente, Mais là, tu es allongé sur ton canapé, une télécommande dans la main et une autre dans un grand saladier remplit de pop corn. Et les heures tournes, et toi, tu fixes toujours le même écran, restant dans la même position. Ton regard complètement absorber par les images transmises par le grand écran. Soupirant longuement, tu te lèves enfin du canapé et tu regardes à l'extérieur. De chez toi, tu ne voyais pas très bien la rue, tu ne voyais même pas la barrière qui protégeait l'entrée de ta demeure. Soufflant sur ta frange, tu te décides enfin à mettre les pieds dans ta cuisine et à prendre le grand sac poubelle qui se trouvait à coté de la poubelle en plastique, désormais vide. Sortir les poubelles. Un geste que tout le monde fait, du moins, tout le monde dans les autres quartiers. Ici, les gens avaient tous des servants ou des servantes qui s'occupaient de ce genre de tâches ménagères, mais toi tu n'en avais pas, du moins, tu n'en avais pas à payer, tu pouvais matérialiser des « gens » pour faire le reste, comme nettoyer la grande maison que l'on t'avais légué, car seule tu n'y arriverais sûrement pas. Et donc, tu ouvres la porte de la maison qui est la tienne pour te rendre au grand portail qui la protégeait, lançant le sac dans la grande poubelle qui se trouvait juste à coté du portail de façon à ce que les éboueurs puisse partir avec, mais. En te retournant tu aperçois un corps sur le trottoir qui se trouve à quelques centimètres de la barrière. Arquant un sourcil, tu te rapproches et place ta main juste au-dessus du nez de la demoiselle qui, visiblement, était en vie étant donné qu'il y avait de l'air qui sortait de ses narines pour venir se poser sur la pomme de ta main.
Mais Molly elle, tu ne la vois pas. Et, elle ne semble pas te faire confiance, elle à peur, elle te craint, elle craint que tu fasses du mal à son amie. Alors, elle grogne, elle grogne et une pierre arrive sur ta joue.
Surprise, tu passes ta main à l'endroit où la pierre était venue percuté ta joue, puis, tu gonfles les joues, cherchant autour de toi qui aurait pu être la cause de l'arriver de la pierre sur ton visage, mais. Tu ne vois personne alors que la cause de tes interrogations se trouve juste devant toi. Tu te mords légèrement la lèvre inférieure et tu portes la demoiselle qui semblait assoupie jusqu'à ta demeure, la posant sur le canapé.
Molly est inquiète, pendant tout le trajet elle tenait la main de son amie, mais elle commence à te craindre de moins en moins, Anasthasia. C'est comme-ci elle avait le pressentiment que tu allais bien t'occuper de son amie. Alors, elle laisse un petit sourire se dessiner avec beaucoup de difficultés sur son faciès puis elle reporte son regard sur son amie, lui serrant la main.
Tandis que, toi, tu reviens avec une couverture dans les bras, couverture que tu poses sur la demoiselle à la chevelure rose que tu venais juste de « secourir ». Tu t'assois sur la table basse qui se trouvait juste en face du fameux canapé puis tu poses ton menton sur le dos de tes mains, tes coudes posés sur tes cuisses. Tu observes la demoiselle, tu t'inquiétais. Avait-elle une famille ? Avait-elle un endroit où aller ? Pour le moment, tu te redresses et va dans ta cuisine, sortant un sandwich au poulet et à la tomate que tu avais fait l'après-midi, mais que tu avais finalement boudé pour manger quelque chose de plus gras, puis tu le poses sur la table basse, en face de la demoiselle, avec un verre d'eau bien remplit. Et tu te diriges vers ta chambre, te préparant pour rejoindre les bras de Morphée. Il se faisait tard, tu étais fatiguée. Alors, tu n'allais pas te faire prier pour pouvoir te prélasser dans ton matelas si confortable et si douillet. Mais, l'espace d'une seconde, tu te demandais si ça ne serait pas mieux pour la demoiselle, que tu avais mis sur ton canapé, de dormir dans un lit. Alors, tu la reprends dans tes bras et tu l'amènes dans la chambre qui se trouvait en face de la tienne, la posant délicatement sur le grand lit qui s'y trouvait, remettant la couverture sur elle et retournant dans le salon pour y récupérer le sandwich et le verre d'eau, que tu avais mis sur un plateau, pour le poser sur le bureau qui se trouvait dans la chambre. Et, une fois fait, tu retournes donc dans ta chambre, t'endormant paisiblement sans même te demander si ça n'avait pas été dangereux d'amener une inconnue chez toi.
Le lendemain, à ton réveil. Elle ne semblait pas encore réveiller. Tu vaquais donc à tes occupations. Prenant ton petit-déjeuner puis ta douche avant de te mettre devant ton piano pour jouer une douce et lente mélodie, tout en essayant de faire le moins de bruit que possible pour ne pas réveiller ton inviter. Puis, tu prends un grand verre d'eau et tu retournes devant ton piano, mais. Un bruit, le bruit d'une porte qui s'ouvre, le son du déclic de la poignet fait tilt dans ton esprit, alors tu te retournes et fixe ta petite invitée. Vu comme ça, elle avait l'air plutôt jeune en fin de compte ...
Tu ne la dévisages pas, tu ne fais que l'observer, l'observer, pendant un très long moment, avant de poser tes mains sur tes cuisses et de lui sourire, bien que timidement, ça se voyait Anasthasia, tu étais stressé, perturbée.
— B-Bonjour. Eum ... Je t'ai retrouvé assoupie juste devant la barrière de chez moi, alors je me suis dit que ça serait mieux que tu sois à l'abri ici ... Haha ...
Tu te tais, tu détournes ton regard, fixant la baie vitrée qui donnait sur le jardin, il commençait à pleuvoir, le ciel était couvert, il faisait légèrement sombre. Tu grattais légèrement ta joue tout en regardant la baie vitrée puis tu détournes ton regard vers la demoiselle, lui adressant un autre sourire, plus naturel cette fois. Qui cachait mieux ton stress, cette fois.
Dieu seul sait combien de temps tu as dormi, enfermée dans un rêve lucide - le genre de rêve où l'on a conscience du peu de réalisme, mais avec lequel nous ne pouvons interagir. Une sorte de vision du passé, à en juger les couleurs ternes et les contours flous. La présence de ta mère te donne simplement envie de t'arracher le bras pour te réveiller, mais ton corps refuse d'obéir aux signaux envoyés par ton cerveau. La femme te serre contre elle, sans que tu ne sentes la chaleur tant espérée de cette étreinte affectueuse. Des larmes factices menacent de couler sur tes joues, ce n'est pas la première fois que tu fais ce genre de songe.
Tout se passe comme d'habitude. Ta mère chuchote des paroles incompréhensibles au creux de ton oreille et soudain, tu es seule. Des hommes tout de noir vêtus l'emportent loin de toi malgré tes hurlements paniqués, malgré ton désir irrépressible de courir vers elle. Tu ne peux esquisser le moindre mouvement résignée à revivre la disparition de ta génitrice originelle. Si seulement tu n'avais rien dit à propos de tes « visions », peut-être que ce cauchemar ne serait jamais devenu réalité.
En un soubresaut, ton corps se redresse brusquement. La douceur d'un lit te surprend, la chaleur d'une maison te prend au dépourvu. Tu regardes autour de toi, paniquée à l'idée d'avoir été emmenée dans une prison dorée. Ta paranoïa fait battre ton coeur, une série de scénarios tous plus glauques les uns que les autres défilent dans ta tête. Au final, la main translucide de Molly se pose tendrement sur la tienne, ce simple contact te calmant. Elle est là et elle ne t'abandonnera pas, tu le sais. Soupirant en t'écrasant contre les coussins moelleux, tu lui offre un sourire rassuré. « J'ai eu peur Molly. Où sommes-nous ? »
Elle caresse tes cheveux du bout de ses doigts transparents et chuchote que vous êtes chez une femme riche à la chevelure dorée. Tu déglutis de soulagement, laissant tes paupières s'abattre devant tes yeux. Ce n'est pas un homme, donc tu n'as pas peur d'elle. Il semblerait que Madness ne soit pas toi, mais que Sadness t'enserre le coeur. Hors de question de pleurer devant une inconnue. Tu prends une profonde inspiration et tentes de te lever...
Pour comprendre que tes jambes auront du mal à te porter bien loin. Toi qui voulais t'éclipser de cette grande demeure... Tu te mords les lèvres et observes les alentours, jusqu'à ce que la vision d'un sandwich te rappelles ces jours sans manger, cette faim incroyable qui tord présentement tes entrailles. Avant même que tu n'ouvres la bouche, c'est une Molly souriante qui t'apportes le plateau, le posant sur les couvertures. Mordant avidement dans la nourriture, tu t'en nourris jusqu'à la dernière miette, avant de vider le verre comme si ta vie en dépendait.
La sensation de plaisance n'est pas encore assez puissante, tu meurs toujours de faim. Tu regardes ton amie, qui hoche la tête comme si elle avait deviné tes pensées. Réussissant difficilement à te redresser, tu avances vers la porte et l'ouvres le plus discrètement possible, la douce mélodie d'un piano attirant ton attention. Bien, il ne faudra pas être trop envahissante.
Arrivée dans une grande pièce, tu t'arrêtes net en voyant ton hôte. Elle est belle et ne semble pas méchante, ce qui te rassure au plus haut point. Lorsqu'elle se rend compte de ta présence, elle te regarde fixement, comme si tu étais une créature venant d'un autre monde. Son sourire gêné te surprend, elle a l'air tendue. « B-Bonjour. Eum ... Je t'ai retrouvé assoupie juste devant la barrière de chez moi, alors je me suis dit que ça serait mieux que tu sois à l'abri ici ... Haha ... »
Hochant simplement & silencieusement la tête, tu l'observes à ton tour. Elle est réellement jolie et bien habillée, ce qui fait contraste avec ton apparence de gamine momifiée. Un nouveau sourire est tourné vers toi, ce qui rend ton visage légèrement plus coloré. Il est inhabituel pour toi de recevoir ces petites marques polies ou affectueuses, même ta mère était trop inquiète pour te sourire. Prenant ton courage à deux mains, tu t'approches d'elle, consciente que Molly te suit.
En réalité, tu ne sais pas trop comment réagir. Alors, d'une voix faible et enrouée, tu vas droit au but. « Bonjour.. Je suis Madotsuki. Je, euh.. Merci de m'avoir sortie de là. C'est p'tête trop demandé mais.. Vous auriez pas un peu plus de nourriture ? ... »
Tu la regardes droit dans les yeux par pur réflexe, tes joues creusées et ta respiration anarchique prouvant que ce n'est pas par gourmandise que tu demandes, mais pas désir de survivre. Incapable de rester debout, tu t'assois à même le sol et te tiens la tête, la faiblesse trop importante et l'utilisation quasi-permanente de ton pouvoir te donnant une migraine effroyable.
« Désolée.. Mais je ne veux pas mourir, vous comprenez..? » Rire désespéré, toi qui as déjà donné la mort, toi qui côtoies les morts... Tu refuses pourtant d'abandonner totalement cette réalité dure et impitoyable.
it's a new day, you have loved yourself and no one else _____•••
Featuring Anasthasia Rainsworth.
Hrp ; J'écris beaucoup pour rien dire, désolée. ;;
informations
POINTS : 0 MESSAGES : 3 DATE D'INSCRIPTION : 13/10/2013
Fortuna
Mer 30 Juil - 23:27
Fortuna est là...
Elle s'approche, doucement, sans un mot. Impossible de savoir si elle est là depuis longtemps, depuis toujours, depuis quelques secondes. Elle fait tournoyer son ombrelle et vous fixe silencieusement. Elle ne reste pas plus, son kimono vole dans l'air, elle arbore un maigre sourire et disparaît.
Derrière elle, elle a abandonné deux petits sacs de pièces.
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+50pts points pour les deux joueuses.