Bellatrix était obligé d’avouer que CO³ portait vraiment bien son nom. Courtier de l’Ombre, ça il n’y avait rien à redire. Cela faisait des jours que ses recherches à son propos restaient sans réponses. Ce qui démontrait sans concession sa discrétion. Ce qui faisait que le Casse-Couille lui allait tout aussi bien étant donné que tout le mal de chien qu’elle se donnait ne l’amenait nulle part et ça commençait à la rendre dingue.

C’est pourquoi aujourd’hui la jeune femme ne se sentait pas d’humeur à cuisiner et se décida à descendre au bas de la rue pour aller manger chez le fameux et réputé Sushi Bar Oishi ! C’est pour ça qu’elle ne fut absolument pas surprise en rentrant dans le restaurant de le voir complètement bondé. La salle était comme le dit l’expression ‘Noire de monde’ au vu de la masse qui y était installé.

La grande table du fond était occupé par une bande de jeune assez bruyante qui avait l’air de fêter quelque chose. Décidément pas ce qui remonterait le moral de la chercheuse sans résultat. Le long des devantures du magasins ou se trouvait de nombreuses table allant de deux à six personnes, toutes étaient occupées par des familles aux parents et bambins souriants si ce n’est de couple d’amoureux ou de bureaucrates ennuyeux.

Au bar se trouvait les habitués et amis du patron qui discutais joyeusement des verres à la main. Trop joyeusement à son goût. Puis faisant défiler le bar devant ses yeux, Bella vit enfin un coin qui pourrait faire l’affaire. En effet, au comptoir se tenait un jeune homme dans sa tranche d’âge qui semblait être seul au vu de la place libre à côté de lui, mais qui ne dégageait pas ces ondes de bonheur et d’allégresse que le reste du Sushi Bar dégageait.

Se dirigeant vers le siège tout en traînant sa fatigue, ses idées noires et ses ondes morose, l’Ecossaise s’installa sur le siège en laissant s’échapper un long soupir. Car si habituellement un bon repas la remettait sur pied, le fait de savoir qu’après la dégustation des différents mets elle retomberait dans des recherches veines lui laissa le moral légèrement à plat. Un serveur lui apporta la carte avant de repartir pour une commande.

Ne sachant que prendre si ce n’est la carte entière au vu de son moral à plat Bellatrix décida de regarder son voisin pour voir ce que lui consommait. Puis levant le regard sur lui elle s’aperçut qu’il la regardait. Un moment sa conscience lui suggéra de demander au jeune homme si il voulait une photo, avant de se raviser en se disant qu’il n’était pour rien en son malheur.




Bon j’avais plutôt bien commencer ma phrase et en somme même si la deuxième partit n’était guère chaleureuse au mois je ne l’avais pas agressé avec un couteau ou autre.

Ce n’est pas pour autant que Bellatrix s’excusa de ses manières.

Pardon ? Il s’était regardé dans un miroir récemment ? Parce que si déjà Bellatrix ressemblait à un zombie avec sa peau pâle de nature et les traits tirés par ses courses poursuites, lui ne valait guère mieux. Ce n’était plus des valises mais carrément des hamacs qu’il avait sous les yeux, sans compter qu’on pouvait presque croire qu’il était transparent au vu de toutes ses nervures ressortantes.

C’était sur les gens comme ça que l’on pouvait prendre pleinement conscience que l’homme était majoritairement composé d’eau. Enfin majoritairement, pas pour tout les hommes.. Le moral commençant à retomber ses yeux décidèrent de faire le tour de la personne. Les contours lui semblaient familier et pourtant elle n’arrivait pas à lui associer pleinement un moment.

Il était plutôt bien bâtit, assez grand, ainsi qu’une couleur de cheveux assez particulière. Particulière ou plutôt qui s’accordait parfaitement à la majorité du ton qu’il possédait en ce moment. Ne semblant pas malade l’inconnu paraissait plutôt extrêmement fatigué. Ce qui n’était pas rare dans cette capital mais tout de même. Il se devait de faire attention pour sa santé.




Bon okay il avait fait preuve de sympathie en engageant la conversation. Je me devais d’être un peu aimable.




Je crois pas que ce soit mieux. Autant rester direct on oubliera la subtilité pour ce repas.

« Au vu de mes réponses je pense que vous pouvez en déduire tout seul ma journée. Toutefois ‘Mauvaise’ est trop polie. Pour être franche, ‘Merdique’ s’y approprierait mieux. »

Je commandais un plat et une boisson avant de reprendre.




Je me tournais un peu plus vers lui.




Effectivement être honnête était ce qui était le mieux pour Bellatrix pour cette conversation. Lui évitant surement de futures méprises.

Une brise. C’était exactement ce à quoi ressemblait les paroles de son interlocuteur. Une brise fraîche qui venait passé à travers son nuage gris. L’apaisant de sa charge et lui faisant ranger ses éclairs. Car ces paroles n’était pas dénuées de sens ou de valeur. Si c’est ce que Bellatrix avait ressenti, c’est parce que l’on pouvait sentir que son interlocuteur savait de quoi il parlait. Apparemment son état n’avait rien d’un simple rhume.

D’un certain point il ne fallait pas être sorcier ou avoir bac +5 pour comprendre que cet homme n’allait pas bien et était malade. Mais Bellatrix, pouvait voir au fur et à mesure les petits détails qui lui permettait de comprendre que c’était bien plus grave que cela en avait l’air. Tumeur ? Cancer ? Hérédité génétique ? Maladie inconnue ? Voir peut-être une mutation en cours ?

Secouant la tête la jeune femme se dit qu’il fallait qu’elle arrête de penser boulot. Dans un sens ça ne lui avait pas réussit. Car ses recherches bien que personnel était aussi en lien étroit avec son travail. Et ce n’était surement pas en repensant à ça, ce qui la ferait bader, que son état s’arrangerait. Surtout qu’il aurait été bête de gâcher cette brise. Toutefois la dernière phrase, elle l’aurait bien changer pour autre chose.




Je faisais un doux sourire :




Je pensais notamment aux jeunes qui en parlaient comme si c’était la météo.




Je lui fit un sourire en coin avant de me lancer :




Car si j’y pense bien, j’aurais dû mourir très jeune. J’aurais dû mourir à de nombreuses reprise. La vie ne voulait apparemment pas de moi. Et pourtant..




De nombreux souvenirs défilaient dans ma tête. Nombreux. Oui très nombreux.




Bellatrix lui fit un grand sourire avant de voir son plat arrivé et de terminer par :

Vous savez il y a toujours ce type de personne dans votre vie. Vous en rencontrez une et le feeling passe instantanément. Pourtant vous ne ressentez aucun besoin de plus parce qu’elle vous comprends directement. D’ailleurs elle vous apporte même un apaisement et un réconfort qui n’est propre qu’à une personne qui est sur la même longueur d’onde que vous. Et du coup votre cerveau ce retrouve stimulé.

C’est ce stimuli qui vous pousse à en savoir plus. A savoir jusqu’ou l’autre peut vous amenez et peut vous apportez. C’est pour ça que Bellatrix se dit qu’il serait intéressant de voir si en dehors du sujet de la mort que son interlocuteur connaissait plutôt bien, il saurait aussi débattre sur d’autres sujet plus intriguant et plus personnel. Mais bien évidemment le tout était de voir si il savait jouer avec les mots.

Car bien que la jeune femme désirait en connaître plus sur celui qui partageait indirectement son déjeuné, ce qui l’intéressait était de voir si il se braquait complètement lors de questions sur sa vie intime. Ou si il savait parler juste ce qu’il fallait tout en citant autour ce qu’il était nécessaire pour amener la personne à continuer sur une autre voie ou sur un autre sujet. Savoir détourner l’attention en quelques sorte. Tout en continuant d’avoir une discution sérieuse bien évidemment.

« Soit mon lendemain ne sera pas pire, ce que je ne pense pas, mais admettons. Ca ne fait pas de mal de prendre la théorie d’autres personne. Après tout il faut tenter plusieurs expériences avant de trouver la bonne. »

Je mangeais un peu avant de poursuivre.




Je buvais un coup avant d’entamer le sujet qui me plaisait le plus. En effet sa position sur le fait qu’une personne puisse concevoir d’être un monstre ou non l’avait plutôt titillé. Il en avait parlé plutôt bien je trouvais. Je dirais même très bien. C’est pourquoi au lieu de rebondir directement sur tout ses arguments je me contentais uniquement de quelques phrases :




Juste avant de finir avec :




Tant qu’à avoir une discution importante autant qu’elle le soit sur des sujet tout aussi important.

Ca c’était bien propre aux hommes. Vous n’avez jamais remarqué que chaque fois que vous posiez une question les trois quart du temps la réponse qu’ils nous donnent ne répond pas à la question. Par exemple vous lui dites que vous allez faire du poisson avec des pâtes ou de la viande avec des légumes et lui demandez du coup par la suite ce qu’il préfère. Il vous répondra qu’il mangera ce qu’il y aura.

Vous saisissez maintenant de quoi nous parlons à présent ? En quoi répond-t-il à la question posé ? En rien ! Effectivement mesdames et messieurs. En rien. Et après on s’étonne que l’on s’énerve ! Mais écoutez vous bon sang ! Enfin tout ça pour dire que le cas de figure évoqué précédemment venait également de se produire ici. Car de toute évidence le jeune blanc-bec allait mourir de sa maladie.

Mais ce qui intéressait Bellatrix était de savoir qu’elle était la cause de sa mort et comment serait cette dernière. Lente, sur plusieurs années, rapide, dans quelques jours, douce, extinction sans trop de ressentie, douloureuse, chaque jours ou heure de plus donne l’impression que quelqu’un s’amuse à jouer avec votre corps ? Qu’il vous regarde de loin en massacrant une poupée vaudou de vous ?

C’était ça que désirait connaître la jeune femme ! Des détails ! Et non une simple question rhétorique de part une évidence suivie d’une autre sarcastique prônant le fait même de ce qui est. Bon au moins il lui avait dit pour la douleur c’était déjà ça de gagné. Mais bon ce n’était pas non plus suffisant. Toutefois restons polie. Il est d’usage de d’abord répondre aux questions qui nous sont posés. Pour montrer le bon exemple aussi.




Je trouvais cette question particulièrement sotte.




J’agitais mes baguettes tout en énumérant les différentes morts possibles dont peu avaient vraiment conscience.




Un léger sourire en coin vint s’imprimer.




Je dis meilleurs amis mais en réalité je pense aux personnes avec qui je pourrais être lié comme je le suis avec Sébastien. Je ne voudrais pas lui infliger ça, mais si je n’ai pas le choix..




Je serrais le poing a en briser mes baguettes. Il devrait cesser de les faire en bois.




Je me tournais vers lui mes deux mains sous le menton et un sourire espiègle sur les lèvres. J’avais enchaîné ça très vite après avoir brisé mes baguettes.




Bellatrix savait que ce serait mal poli et exagéré. Mais quand on accepte un dilemme on va jusqu’au bout.

Quel doux mot venait à l’instant de résonner dans ses oreilles. Ce mot à la sonorité à la fois poétique, fort, tragique, frappant, mais surtout qui glissait sur la langue. Sans compter qu’une fois entendu il était comparable à un vin. Et le fait que cet homme l’ait dit de cette manière à la fois légèrement acide, ironique, sarcastique, mais surtout moqueuse et avec une telle voix ! Tout cela donnait l’impression de boire l’un des meilleurs crue Français.

Définitivement, le mot "Macabre" devait être un mot que seul les élus pouvait prononcer tellement il est magnifique. Un violent frisson lui traversa donc le corps quand il prononça ce mot et d’une manière splendide. S’en délectant tout en fermant les yeux, cela la détendit complètement. Ca colère latente était désormais disparu et désormais l’intérêt de savoir plus sur cette discution qu’ils avaient supplanta tout.




Surement serait-il un peu perdu de ma réponse car il ne m’avait pas fait de compliment. Sauf que sans le savoir il venait de m’apporter bien plus, mais décidais de me moquer un peu lui aussi. Qui aime bien châtie bien non ?




Je le regardais en prenant un air cruche et lançais sarcastiquement :




Je mimais de tomber dans les pommes avant de laisser un rire franc passer mes lèvres. Après quoi souriant de plus belle et un intérêt nouveau dans l’œil je lui lançais :




Mon sourire était un peu plus sadique tout en restant joyeux, mais je décidais de revenir néanmoins sur ces paroles concernant la mort.




Mon visage était redevenu normal laissant les expression s’afficher au fil de la discution et des mots qui sortaient de ma bouche :




Pour toute les personnes qui côtoient Bellatrix sans la connaître, de telles paroles sorties de sa bouche les aurait choqué voir laissé sur le cul. Pour ceux qui la connaissait bien ces mots était la preuve de son intelligence et la marque de la sagesse qui l’habitait. Pour cet inconnu ces paroles ne devait pas être ressentie différemment que comme l’aurait ressentit ses plus proches amis.

Un rire franc s’élève depuis son interlocuteur et Bellatrix ne peut s’empêcher de penser que c’est semblable à une victoire. Pourquoi cela ? Et bien tout bonnement parce que ce rire était un signe que quelque part le jeune homme avait été atteint, touché par ses paroles. Car si on prend cette situation au quotidien, qu’elle est la probabilité que vous rencontriez un inconnu, débutiez une discussion avec lui, mais surtout, qu’il vous fasse rire vraiment !?

Il n’était pas donné à tout le monde d’atteindre véritablement les gens. C’est pourquoi la jeune femme prit ça comme une victoire indirecte, ce qui en faite la rassurait plus sur sa condition d’humaine. C’est ce qui lui faisait penser ou plutôt prouver que ce n’est pas par ces antécédents ou son métier actuel et qu’on la prenait pour un monstre que c’était le cas pour autant.

Les paroles du blanchard lui confirma son idée. Mais comme il le disait, le termes n’était pas vraiment celui qui ressemblais le plus à ce qu’il cherchait à lui dire. Néanmoins il restait fixé sur son idée de rentrer, ou plutôt de rester, en un seul morceau une fois mort dans le but de laisser une dernière image à la famille. Enfin, si tous possédaient les même idées le monde n’avancerait pas.

Pendant un moment Bella cru que ça n’allait pas très bien car il eut vraiment mauvaise mine durant une minute. Puis il lui posa une question qui semblait le taroder, mais plus que ça une question à laquelle ne s’attendait pas du tout la jeune femme et qui la fit exploser de rire à son tour. Pas un rire méchant ou bête. Un rire spontané, vrai et emprunt de fraîcheur, le genre de rire qui vous vient depuis le fond du ventre.




Toujours un sourire plaqué sur le visage je lui répondis :




Même si je souriais, mes paroles étaient des plus sérieuses. On se souvient toujours d’une personne qui nous à fait du mal. Car on veut être sur de ne pas retomber ou qu’il nous arrive deux fois la même erreur. Je repris donc pour finir sur ces derniers mots :




J’avais penché ma tête sur le côté droit tout en le regardant.




Je prenais un sushi entre mes baguettes et lui montrait :




Je le regardais, voir si il suivait ce que je racontais :




Je le regardais avec un grand sourire en coin :




Bellatrix rit un petit peu suite à sa phrase, mais c’était inévitable, ça faisait partit d’elle.