POINTS : 55 CITATION : « Si vous êtes à une table de poker et que vous n'arrivez pas à savoir lequel de vos adversaires va être le pigeon de la soirée, c'est qu'il y a de bonnes chances que ce soit vous. » MESSAGES : 185 JUKEBOX : Sunrise FEAT : Nami CRÉDIT : by me DATE D'INSCRIPTION : 04/06/2014
Un magasin peut éveiller en vous un désir pour des choses dont vous n’auriez jamais pensé avoir besoin. Et quand vos doigts attrapent ces sacs flambants neufs, oh oui, oh oui !... Oh non, j’ai dépensé 900 dollars !
Tu lisais un livre dans ton salon, attendant que le temps passe. Pour une fois que tu ne faisais pas de conneries. Au bout d'un long moment tu finis par relever la tête et regarder l'heure, presque 15h. Tu ne prenais ton service qu'à 21h, et tu savais qu'une sieste serait bénéfique, mais tu n'avais absolument pas envie de dormir. Décidant que la partie studieuse de ta journée venait de prendre fin, tu enfilas rapidement un short, un débardeur, une veste. Agrippant ton sac d'une main, enfilant tes chaussures de l'autre, tu passais déjà la porte alors même que ton deuxième pied n'était pas complètement enfilé. Mais ça, à la rigueur on s’en fou.
Bien décidée à profiter des gains rapportés par ta dernière mission pour le gang, tu te joignis à la foule de Shibuya. Flânant dans diverses boutiques, dévorant les rayons des yeux sans pour autant te décider sur une tenue. Ton éducation t’avait rendue attentive à la dépense, pourtant entre ton boulot de barman et tes missions pour Eldorado tu avais largement de quoi te faire plaisir.
Eldorado. Une moue apparut sur ton visage. Les temps étaient durs pour le gang. Tu avais l’impression que tout partait en live totale, entre les traqueurs, la guerre avec Atlantide, l’individualisme général. Tu en venais à te demander si tu n’aurais pas été mieux chez les Tikals, avec ton caractère trop gentil. Un sourire amusé t’échappas. Non, Tikal ne t’aurais jamais convenu, en entrant chez les Eldorados tu avais eu ce que tu recherchais, et ce n’était certainement pas le sentiment de former une grande et joyeuse famille de lutins guillerets. Tu aimais les missions proposés, les quelques personnes dont tu étais proche dans le gang, tu aimais avoir quelque chose à défendre, bien que tu jugeais que torturer un pauvre gosse amoureux n’étais pas forcément très morale. Un gloussement t’échappa. De la morale ? Non, ils étaient tous les membres d’un gang, pas des enfants de cœur.
Tu finis par reposer la petite robe. Soupirant tu sortis de la boutique, sachant que tu ne lâcherais rien sans avoir au minimum trouvé une tenue tu pris le parti de partir du haut de la tour pour redescendre. Tu montas donc dans l’ascenseur, te retrouvant seule avec une autre jeune femme, ne t’en préoccupant pas plus que ça, tu enclenchas la montée en appuyant sur la touche menant au dernier étage. L’ascenseur s’ébranla et commença son ascension, soudainement un crissement se fit entendre et la caisse de fer s’immobilisa. Perplexe tu ré-appuyas sur le bouton de monté. Que dalle. Le bouton d’urgence se teinta en rouge et un bref message indiqua que le monte-charge humain resterait bloqué le temps que des hommes de la maintenance règle le souci, ce qui pouvait bien prendre une dizaine de minutes.
Le vent hurlait dans tes oreilles, fouettait ton visage, faisait claquer tes vêtements alors que tu fonçais droit vers le sol, prête à t’écraser sur le toit d’un des magasins de Shibuya. Bien entendu, il avait fallu que ton pouvoir te lâche alors que tu volais au dessus d’un des quartiers les plus animés de Tokyo.
Mais pourquoi, chère protagoniste étais-tu en train de te précipiter droit sur le ciment qui causerait très certainement ta mort ? La réponse était pourtant bien simple :
Tu avais voulu essayer de te transformer partiellement pour voir si cela te causerait les mêmes douleurs que si tu devenais entièrement dragon. Chez Aoguro, tu avais remarqué que tu pouvais cracher du feu sans que tu ne sois recouverte d’écailles et de crocs. Malheureusement, après avoir joué au lance-flamme portatif, la douleur avait été si terrible suite aux cloques dans ta trachée et à tes poumons calcinés, que tu avais failli en trépasser. Tu avais cependant voulu voir si modifier les os de tes omoplates pour en faire des ailes et voler marcherait et te serait douloureux. Parvenant enfin à faire grandir dans ton dos les grandes voiles de cuir afin de t’envoler, tu te projetais dans le ciel. L’effet était différent que lorsque tu étais entièrement dragon, mais au moins tu n’étais pas accablée par la douleur habituelle.
Heureuse, tu survolais paisiblement Tokyo, telle une espèce d’ange lugubre aux ailes reptiliennes. Et puis. Paf. Un craquement sinistre et tes empennages s’étaient brisés pour récupérer leur forme d’omoplates. En plus d’une douleur aigüe, tu sombrais maintenant droit vers le sol, prête à aller saluer la faucheuse.
Pestant contre cette foutue mutation qui semblait plus encline à te tuer qu’autre chose, tu forçais le dragon à sortir. Et il se manifesta, transformant ta peau en une cuirasse écailleuse, modifiant ta silhouette pour en revêtir une bien plus imposante et immense. Alors que tu continuais de tomber, tes ailes s’ouvrirent dans un claquement vif. En quelques minutes, tu te posais délicatement sur le toit, tes écailles écarlates luisant sous les rayons d’un soleil au zénith. Rapidement, tu reprenais forme humaine avant qu’on ne remarque l’énorme lézard ailé qui se trouvait sur le toit d’un magasin. Il ne manquerait plus qu’Aoguro ne te voit à la une des journaux.
Bien entendu, comme à chaque fois, tu te retrouvais totalement dénudée, tes vêtements partis en lambeau à cause de transformation. En soupirant, tu ouvrais la porte qui t’amenait sur le toit pour te retrouver dans un espèce de hangar ou étaient entreposés des vêtements sans doute démodés. Tu enfilais un jean et un débardeur bien trop grand pour ta maigre silhouette et sortais du magasin sans que personne ne remarque que tu venais de l’étage du dessus.
Ni une, ni deux, tu te faufilais dans le premier ascenseur venu pour regagner le rez-de-chaussée et rentrer chez Aoguro afin qu’il te donne les gélules magiques qui atténuerait la douleur dévastatrice qui te secouait suite à tes prouesses au vol.
Les portes se refermèrent. Tu te souciais à peine de la silhouette féminine qui se trouvait avec toi dans le cube de métal. Tu n’étais que douleur, elle t’obsédait, te torturais, t’empêchais la moindre pensée cohérente. Te calant dans un coin, tu laissais les murs de l’ascenseur supporter ton corps meurtri et souffrant. Un long soupir s’échappa de tes lèvres, lassé et accablé par la douleur.
Et là. Le comble. Le paroxysme de l’ironie. L’ascenseur se bloqua. Comme si manquer de t’écraser au sol, te transformer en dragon, avoir mal, te retrouver nue, voler des vêtements, n’avait pas suffit à rendre cette journée déjà épuisante.
Irritée, tu te redressais du coin sur lequel tu étais appuyée pour aller presser sur tous les boutons de l’ascenseur, dans l’espoir futile que l’énorme cube de métal se remette en marche… en vain. Ton poing alla se fracasser avec colère contre la paroi de l’ascenseur alors que tes yeux, autrefois vert, prenaient la couleur dorée du dragon. Le fracas de tes jointures contre le métal raisonna violemment, aggravant ton énervement.
« Putain, c’est pas vrai » crachas-tu d’une voix rauque, grave, proche de celle du reptile. L’énervement te poussait à la transformation, ce qui n’était pas une bonne idée, considérant l’espace confiné dans lequel vous vous trouviez.
Tu relevais ton visage vers la jeune femme qui avait eut la misérable malchance de te tenir compagnie. Tes yeux vibrants de contrariété, arboraient chacun une couleur différente : l’un restait vert et l’autre avait la teinte or de la chimère qui t’habitait.
Tu posais ton regard inégal sur Maho mais tu ne la reconnaissais pas. Elle n’avait que quatorze ans lorsque tu avais manqué de la carboniser, et bien qu’elle ait gardé certains traits faciaux, la puberté avait considérablement altéré son visage. De plus, le mécontentement et la douleur te déconcentrait tellement que tu ne voyais pas chez la jeune femme les similarités qu’elle partageait avec celle que tu avais failli tuée il y a de cela huit ans.
Brusquement, comme si la situation n’était pas au comble de la gravité, une douleur intense et percutante se diffusa en toi, te paralysant. En rétorque à la souffrance, sans pouvoir te contrôler, tu hurlais, mais à l’instar du cri qui aurait du échapper à tes lèvres, un jet de flamme bleu jaillit de ta bouche allant s’étaler sur le plafond de métal. Rapidement, tu fermais les lèvres et t’effondrais sur le sol espérant que ton feu n’ait pas endommagé l’ascenseur. Tu relevais les yeux vers le plafond pour le découvrir, à ton plus grand soulagement, intact. Bien que l’espace confiné se soit réchauffé quelque peu de part l’incendie buccale que tu venais de délivrer, la chaleur restait supportable.
Tu grimaçais, sentant les cloques te bruler la trachée, ajoutant à la douleur originelle de ta transformation. Foutue mutation. Te rappelant ta colocataire d’ascenseur, sans te rendre compte de la peur du feu que tu avais instigué en elle il y a six ans, tu murmurais d’un voix cassée : « Excusez-moi pour ce petit désagrément, ça ne devrait plus se reproduire. » Gênée, tu te raclais la gorge. « Je m’appelle Tara Mukai, et vous ? Je pense que nous allons être ici un moment, nous avons le temps de faire un peu plus connaissance. » Tu relevais ton regard redevenu vert vers elle pour continuer « Votre visage m’est familier, nous sommes-nous rencontrées quelque part ? »
La chose que tu ne savais pas Tara, c’est que cette femme dans l’ascenseur, tu la connaissais déjà.
POINTS : 55 CITATION : « Si vous êtes à une table de poker et que vous n'arrivez pas à savoir lequel de vos adversaires va être le pigeon de la soirée, c'est qu'il y a de bonnes chances que ce soit vous. » MESSAGES : 185 JUKEBOX : Sunrise FEAT : Nami CRÉDIT : by me DATE D'INSCRIPTION : 04/06/2014
Un magasin peut éveiller en vous un désir pour des choses dont vous n’auriez jamais pensé avoir besoin. Et quand vos doigts attrapent ces sacs flambants neufs, oh oui, oh oui !... Oh non, j’ai dépensé 900 dollars !
« Putain, c’est pas vrai »
Tu n’avais pas fait plus attention que ça à la personne présente avec toi dans le cube de métal. Alors forcément quand elle frappa l’ascenseur, tu eu un sursaut. Mais ce qui te marqua surtout ce fut cette voix rauque et tellement inhumaine, et vraiment pas en adéquation avec la silhouette de la jeune femme. Curieuse tu tournas la tête vers ta codétenue temporaire. Tu n’aurais pas dû.
Presque aussitôt après avoir croisé son œil doré, les souvenirs remontèrent. Brutaux, sans te laisser d’autre choix que de subir. Six ans auparavant, alors que tu n’avais que quatorze ans, tu avais faillis finir carbonisée par un monstre d’écailles et de feu. Même si tu gardais des souvenirs confus à cause de la douleur et de la peur, tu te souvenais clairement du regard de la bête. Alors, même si ta raison t’assenait qu’il était impossible que ce soit la même chose, le regard inégal de la femme te faisait peur. Que l’incarnation de ta pire phobie soit enfermée avec toi dans un ascenseur ? Naaaaan, ce n’était pas possible.
Mais lorsque la femme se mit à cracher un feu bleu, tu paniquas. Non. Non … NON ! Ce n’était pas possible, ça ne pouvait pas être vrai. Toi qui savais pourtant presque tout gérer avec le sourire, tu sentis une peur irrationnelle envahir tout ton être. Le pire cauchemar de ton enfance venait de refaire surface. Tu te souvenais des brulures, des cloques, de l’hôpital, de tes parents en pleurs face au corps brulé de leur fille unique. Même six ans après tu gardais encore quelques vielles traces de brulures infligées ce jour-là, rien de bien visible, le temps ayant fait son travail, mais assez pour te rappeler ce jour.
Tu voyais les lèvres de la femme bouger, maintenant qu’elle arrêtait de confondre la cage de verre avec un four, mais bloqué dans ta peur tu ne réagis pas de suite.
« Excusez-moi pour ce petit désagrément, ça ne devrait plus se reproduire. » Ouai, un fois tous les six ans ça suffisait. « Je m’appelle Tara Mukai, et vous ? Je pense que nous allons être ici un moment, nous avons le temps de faire un peu plus connaissance. Votre visage m’est familier, nous sommes-nous rencontrées quelque part ? »
Tu bloquais, réellement tu ne savais pas quoi faire. Devais-tu lui sauter dessus et lui faire payer six ans de phobie ? Ou te ratatiner dans un coin et espérer qu’elle disparaisse ? C’était rare, mais pour une fois tu restais sans voix, collée contre la paroi opposée.
« Je … » Ta voix s’érailla, tes mains tremblent, bon dieu que tu avais peur. Peur comme une enfant qui croit voir le croquemitaine sous son lit. « Vous mentez. La preuve, tout se reproduit ! » A mesure que tu parles la peur laisse peu à peu sa place à la colère. « Ce feu, ces yeux … C’ETAIT VOUS IL Y A SIX ANS, HEIN ?! » Tu hurles, tu cèdes. C’est tellement plus simple d’être en colère.
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