Enfin…  Libéré de l’emprise du travail supplémentaire à cause de mon absence de deux semaines que je n’ai pas justifié. Et là, j’ai toujours cette vision cauchemardesque de la scène qui me revient à chaque fois, que ce soit dans mes rêves, se répétant à maintes reprises, impossible de bien dormir la nuit… Il fallait que j’oublie tout cela, mais c’était impossible... Pour moi ce choc psychologique est répétitif et semble être permanent, je pense que je vais aller boire un coup au bar pour oublier. Je marchais dans les rues de Tokyo afin de trouver un bar pas trop bondé, préférant être un peu seul et boire… Boire pour oublier tout cela, jusqu’à ce que j’en meure, m’en fous si je claque mon argent sur moi.

Ça faisait des heures que je marchais dans les rues, et je n’ai toujours pas trouvé le bon coin, de plus je cherchais dans les petits endroits afin d’en trouver un qui n’a pas beaucoup de gens. Je sentais quelque chose en moi qui avais changé depuis que j’ai été extirpé de ma solitude, colère et tristesse. Peut-être que je suis devenu quelqu’un de différent, mais je ne m’en rends même pas compte, si ça se trouve tout se voit depuis l’extérieur, du regard des autres.

Je trouvais enfin le bon endroit,  en fait je suis tombé dessus en retournant chez moi, et il était à Minato, parfait, il n’y a presque personne et je n’ai pas hésité à rentrer dedans. Je marchais tout en fixant le vide, un regard vague, c’est comme si je sentais que je n’avais plus aucun but, et je me retrouvai sur une chaise, sans faire attention au barman et à tout ce qui m’entourait, je n’avais qu’une chose en tête : boire. J’eu ma bière, puis je la bus doucement tout en fixant le vide devant moi, mais je ne fis pas attention à une voix qui était un peu proche. Wait je suis sur la lune là.

∞ How to forget

Maho & Takatsuki

La soirée était étonnamment calme. Enfin, étonnamment….
Tu savais que le bar n’en avait plus pour très longtemps. En même temps, un meurtre sur le pas de la porte, ça n’aidait pas à faire de la pub. Enfin si, mais malheureusement les langues se délient facilement et voilà que ton lieu de travail est considéré comme glauque. Bah, de toute façon c’était une de tes dernières soirées ici.

Tu t’ennuyais, énormément, les rares consommateurs se contentant de bavasser entre eux. Finalement tu allas vers le jeune homme que tu avais servis précédemment, il avait sévèrement déprimé mais tu n’y prêtas guère plus de cas que ça. Tu t’avanças à son niveau, un léger sourire sur les lèvres.

« Vous savez, l’alcool c’est sensé rendre les gens plus gaies. Vous m’avez l’air bien triste. »

Maho + tact = … indénombrable.

Je ne m’étais même pas rendu compte qu’on me parlait, que j’étais tellement occupé  à boire et avoir l’esprit ailleurs, et je fus surpris par la présence de la personne face à moi, que je sursautai et tomba sur une femme. Oui, une très belle femme se tenait devant moi, rousse en plus, qui semble être mon genre, et je rougissait à un tel point lorsqu’elle me souriait, mais je réussis à ne pas baisser les yeux, sauf que mon visage avait viré au rouge écarlate, sentant mes joues  qui sont chaudes. Wow, faut que je me ressaisisse, je sais que je suis tombé sur une certaine femme, mais quand même !

Bon, il faut que je lui réponde, heureusement que l’alcool ne fait pas son effet, car je suis à peine à mon premier pichet, mais tant que j’ai toujours l’esprit clair, il fallait que je lui dise quelque chose. Enfin…

« Euh… Oui euh… Je… Euh… Je… À vrai dire, c’est plutôt pour oublier, mais bon… Désolé si je semble triste à vos yeux, et je préfère ne pas trop en parler… »

J’espère que je ne vais pas l’attrister  non plus si je suis vraiment si triste que ça, vu de l’extérieur.