Oh, mais qui se trouve juste là ? James Winchester. Quelle coïncidence. Tu parles. Il allait sûrement faire chier Byakuya sur les mises ratées que Color Street avait effectué en compagnie de Motors District. Et c'est qu'il n'était pas seul le mec ténébreux.

- Tiens tiens, elles sont jolies tes petites demoiselles. Tes filles ? Je ne savais pas que tu étais père aussi jeune. Quel gaspillage ... Enfin, chacun sa petite vie, n'est-ce pas ma petite moutarde des îles ?

Color Street devrait être leur nouvelle maison, PA est plutôt une salle de torture, ouais. Okay, il se foutait de sa gueule comme à chaque fois. Mais ces jumelles ressemblaient à des petites gosses et James à un papa bouffon de bourgeoisie italienne. Alors bon. L'une des jumelles faisait une jolie remarque sur Byakuya. Flamant rose. Putain.

- Toi, tu as tout compris au sens de ma vie. Tu es vraiment adorable, merci du compliment petite.

Byakuya remettait correctement son manteau plumée rosée avant de poser son regard sur celui de son petit ennemi sans couille. Le deuxième combat venait de s'achever sur une nouvelle défaite ... Un soupir las s'échappait des lèvres du PDG des paillettes.

- Il y a des jours où on fait avec et des jours sans. La chance n'est pas de mon côté cette fois-ci. Que veux-tu, je ne suis pas parfait.

C'est pour ça que GENKISHI. BORDEL. OU EST-IL ? Et voilà qu'un autre monsieur avec un masque sur sa gueule faisait interruption dans la conversation. Oh, quel swag. Humain, Byakuya ? Il ne pouvait s'empêcher de rire avant de taper dans ses mains. Autant garder le sourire.

- Ohoh ? Humain de la tête au pied. Excentrique jusqu'à en perdre la cervelle. Pourquoi donc ?

Et voilà que le troisième combat venait de débuter. Eldorado. Faites que cette petite fille aux cheveux made in Barbapapa gagne.

- Owh, que d'originalité mon petit gars. C'est exactement ça, vois-tu ?

ET PAF L’IMPRÉVU DU SIÈCLE. Putain. Ca. Il s'y attendait pas du tout. Que James lui roule une pelle ? Non, pas du tout. Pourquoi, déjà. Comment, en plus. WTF ENSUITE. Bon, ce baiser était de courte durée puisque Genkishi faisait son apparition en séparant ce couple profondément improbable. Le petit CS avait plutôt l'air en rogne, on dirait. Bon, au moins Byakuya avait atteint son objectif. Du moins c'est plutôt l'objectif qui est venu vers lui. Un soupir las s'échappait de ses lèvres tandis qu'il regardait Genkishi avec James. C'est tendu, très tendu en effet.

- Genki-san, mon tendre. C'est pas le premier homme qui m'embrasse et ça sera sûrement pas le dernier.

Il roulait des yeux. Il ne l'écoutait pas bordel. Byakuya foutait un coup sur le crâne de Genkishi pour avoir son attention. Voilà, merci, il va arrêter d'arracher les poils de son jouet, ouais ?

- Y'a aucune homosexualité là dedans. Juste qu'un ex-acteur peut embrasser une femme comme un homme. Alors bon. James-kun, tu m'avoues enfin tes sentiments mon petit poisson clown. Que de révélation ! Bref, j'ai à faire avec mon cher ami tireur de poils, permettez ... On en reparlera mon petit coeur, mh ?

Mon petit coeur, mon petit poisson clown ... Stop les surnoms pour James, hein. BREF, on s'en fiche, Byakuya poussait Genkishi loin des Paris Avenue, il voulait juste s'entretenir avec lui et vu son comportement actuel ... Ça risque d'être très difficile.

- Si on laisse cette mésaventure de côté durant quelques instants .... Je t'ai laissé faire tes petites mises durant mon absences pour une affaire professionnelle et que vois-je ? Deux pertes importantes ? Bravo mon cher. Ton pouvoir ne serait qu'illusion ?

Tu regardes sans plus de conviction que ça, complètement shooté après avoir abusé des bonnes choses. La poche de glace placée sur ta tempe t’apparaît comme une bénédiction, atténuant un peu la douleur de tes maux de tête qui perdent en intensité à mesure que le temps passe. Finalement on te sort de ton état comateux, on te tire la joue, te faisant sursauter au passage. Ta grande passion du moment, frôler la crise cardiaque.

« Yo, je suis fière de toi. »

Tiens, Anasthasia.
Tu esquisses un semblant de sourire, te redresse un peu en haussant les épaules.

« Il y a pas de quoi en faire tout un plat c’était… pas si difficile. »

Surtout en te rappelant la fin héroïque de ce match. Tu avais un peu honte pour ton adversaire, lui avoir baissé le froc c’était…. Pas du tout intentionnel mais particulièrement épic. Pour une fois tu étais fier des folies de ton subconscient.
Et que tes équipiers soient fiers de toi, c’était un peu le petit plus qui rendait cette victoire d’autant plus plaisante.

« Enfin, essayes de faire un sorte que je sois fier de toi aussi, hein. »

S’en suivit d’une petite tape amicale dans l’épaule avant de reporter un peu de ton attention sur le match. Rin venait de perdre. Pas toi, l’autre. Inutile de préciser que c’était tout sauf pratique, deux Rin dans un même gang. T’allais finir par changer de prénom, à force.
Les hostilités continuaient sans se soucier vraiment de son état, alors que toi tu te faisais quand même un chouïa de soucis pour ton camarade, après l’explosion qu’il s’était pris. C’était violent quand même.

Et qui tu n’aperçois pas, près d’un type si dark que son ombre est moins sombre que lui et d’un autre si flash qu’il éblouirait même avec des lunettes de soleil ? Gen, lui-même. Pour quelqu’un qui avait la phobie des gangs, il se trainait plutôt bien ici au milieu de la gangrène. C’était peut-être le moment de mettre les choses au clair, tu l’avais pas revu depuis votre petite altercation l’autre jour.
Loin de toi l’idée d’abandonner Ana d’ici son début de match, la plupart des oranges ne s’étant pas encore manifesté dans ton champ de vision, tu l’invites à te suivre jusqu’à l’œil de l’ouragan. Le point central du gossip de cette session. L’endroit où c’est que tu dois être si tu veux avoir le croustillant de l’histoire, vois-tu mon chou.

« Je veux pas déranger, hein. Vous avez l'air occupé. Tu siffles en te postant derrière Gen, parce qu’il ne serait pas là tu ne saurais pas venu t’incruster dans cette réunion des amants insolites. Alors, on est venu voir les combats de coq Mioshin ? »

Légère rancune subtilement dissimulée dans la voix, tu viens à te demander si c’est vraiment une bonne idée de venir chercher les embrouilles à la source.

Ton mal de crâne infernal n’aidait pas à améliorer ton humeur devenu soudainement massacrante. Autant voir Ana t’avait fait plaisir, autant voir Gen avait eu l’effet d’une bombe à retardement sur tes nerfs. Ce qui faisait sans doute de toi la personne la moindre relax sur ce bateau, avec ton vis-à-vis à en voir son air légèrement… Mal à l’aise ? Paniqué ? Vu la difficulté avec laquelle il s’est retourné, tu ne dois pas avoir visé loin.
Tu ne te permis pas de remettre en doute son excuse, même si tu avais du mal à gober un traitre mot de ce qu’il disait. Ça te semblait un peu improbable que le PDG insiste pour qu’un simple photographe vienne voir des gens s’entretuer avec lui mais bon. Pourquoi pas.

« T’as bien vu ouais. Tu réponds avec une pointe de sarcasme comme pour confirmer que tu étais un bon membre de gang, apte à casser la gueule du premier venu. J’espère au moins que tu as apprécié le spectacle. Et ce qu’il t’a rapporté. »

Une part de toi savait que t’étais le fautif dans l’affaire mais quelque part tu ne pouvais que faire ça. Des remarques acerbes sur sa présence ici, c’était ta légitime défense et une sorte d’accusation à voix basse. En tant que membre de Paris Avenue, lui, il parie sur la vie des gens, non ? Alors au final, c’est qui le pire ?

La puissance. Que dis-je, la classe ultime.
Tu débarques sur la flotte des spectateurs après ton MAGNIFIQUE combat et ta dignité retrouvée. Allons trinquons vieille amie, après tous ces mois séparés par cette pétasse aux cheveux roses. Quitte à choisir, tu préfères perdre contre Mei pour gagner ensuite contre Hulk que l'inverse. C'est plus impressionnant de mettre un monstre de muscles au tapis. En un coup surtout, tu l'as carrément achevé le mec quoi, mais tu crains d'avoir SL sur le dos maintenant, ils ont pas tous l'air clean. Genre le mec aux cheveux bleus avec son allure de mannequin attardé, voilà, quoi. No comment. Mais là n'est pas le sujet principal occupant tes pensées, tu fouilles le navire de tes iris turquoises à la recherche d'une tête à bonnet ne dépassant pas le mètre 65 et plutôt gueularde. Et quand enfin tu le vois ça y 'est c'est la joie le bonheur la bonne humeur pour un monde meilleur MICH-MIZUKI COUCOU. T'agites les bras et cours dans sa direction. Saut de biche, glissade, chassé, tu avances gracieusement et virilement vers lui avant de de lui sauter dessus en hurlant, histoire que lui, la flotte, la ville, le pays LE MONDE ENTIER MÊME t'entendent, t'acclament et soient fiers de toi.

« J'AI GAGNÉÉÉÉÉ MIZUKI T'AS VUUUU !!! Je suis trop fabuleux, putain. »

Tu l'entraines dans une danse complètement ridicule avec un air complètement psychopathe t'sais le sourire de fou dangereux surexcité.

« JE L'AI ONE SHOOT LE MEC HAHA JE SUIS TROP FORT et va te faire je suis pas une tapette et je l'ai jamais été. »

Tu tires la moue deux secondes comme un petit garçon avant de te tourner vers le bateau en face pour apercevoir les nouveaux combattants oh mais c'est MEI COJONES TA MEILLEURE AMIE connasse. À jamais dans mes pensées le jour où t'as failli me tuer avec un caddy et des poireaux. Mais au fond tu l'aimes bien et comme tu vas jamais au QG et que tu connais pas le fameux Satoshi machin ton cœur et tes encouragements lui sont destinés. Allez sans rancœurs love.

En plus de ne pas être joli, le monsieur bizarre n'était pas gentil. Il ne répondait pas aux questions, te poussait exprès pour te faire mal aux fesses et aux chevilles et faisait comme si tu n'existais pas. Tu gonfles les joues, te relèves et le suis discrètement pour finir face à la plus étrange des scènes d'amour qu'il t'ait été donné de voir. Encore fallait-il qu'il y ait de l'amour. Tu esquisses un faible sourire qui aura vite fait de s'éteindre. La demoiselle qui venait d'arriver n'avait pas l'air très contente. Tu notais les noms de James Winchester et de Byakuya Kô dans un coin de ta tête. Pour le moment, tu te contentais de regarder, te disant que la demoiselle, même en colère, était très jolie. Contrairement au méchant monsieur.

Ton attention se reporte sur les deux types bizarres qui discutent. Le blond était plutôt rigolo, mais l'autre n'était pas beau et pas gentil. Alors tu ne l'aimais pas, tu avais décidé. Tu te crispes, remarquant qu'aucun des deux n'étaient prêts à daigner t'offrir un tant soit peu d'attention. Tu t'éloignes en soupirant gravement, les joues gonflées et le regard boudeur. Junpei avait raison: tu n'aurais pas du venir. Tu te retournes, regarde le méchant qui parle encore avec quelqu'un d'autre.. mais toujours pas toi. PFF.

─ DE TOUTES FAÇONS JE T'AIME PAS. T'es moche et t'es nul ! pff.

... uh ? Ton regard se fige sur sa main empoignant ton bras, tu grimaces. Comment osait-il poser le main sur toi après avoir été si méchant ? Par réflexe, tu t'accroupis, passes ton bras libre au-dessus de ta tête, faisant se baisser tes oreilles comme s'il était prêt à te frapper. N'était-ce pas le cas ? Peut-être parce que tu l'avais insulté ? Parce qu'en plus de ne pas être gentil et pas joli, il était certainement susceptible et violent.. Tu serres les dents, en attente de ta sentence mais jamais elle ne vient. Tu rouvres un œil et l'observes, toujours discutant des mises. ou un truc du genre. avec le type rigolo. Il ne voulait pas te faire mal, alors ? Ou attendait-il le bon moment ? Tu tends doucement les genoux, prête à t'extirper de son emprise mais il n'était pas décidé à te lâcher.. Au contraire, il passe un bras autour de ton cou, t'emmène jusqu'où le combat serait plus visible.

Mais ce n'était toujours pas le tour de Junpei, et ça ne t'amusait vraiment pas de regarder des gens se faire taper. Si ça se trouve, ils étaient gentils.. Pourquoi les met-on sur le ring avec tant de cruauté ? Tu te mords la lèvre inférieure. Tu te rappelais le zoo, quand tu devais faire ton numéro pour le public. Ici c'était la même chose, sauf qu'aucun des visiteurs n'était de gentils enfants aux joues roses, un cornet de glace à la main. Tu ravales ta salive.

─ Je euh. je suis désolée pour ce que j'ai dit, mais pitié ne me frappez pas..

Tu avais réussi à aligner les bons mots. Enfin tu pensais que c'était les bons mots. Il y a certaines phrases que tu avais encore du mal à prononcer. C'était quand-même pas facile, le japonais.. En plus il y avait ces dessins sur les papiers aussi, l'écriture ils disaient. C'était encore plus difficile que de parler. Tu te disais que forcément, c'était pour se compliquer la vie qu'ils avaient appris à écrire.. Toi, tu n'avais jamais eu besoin de le faire, quand tu étais avec ta maman dans la cage.

─ Minuit. Mon nom. Euh. Attendez. Minuit c'est mon nom. Voilà.

Il y avait quelques progrès à faire, quand-même.