Le chien se moque de toi ouvertement, ou bien ? S’il espérait t’étonner ou te surprendre en parlant, il s’était gouré. Il en faut plus pour te surprendre, tu t’étais déjà retrouvé nez à nez deux fois avec le basilic alors t’avais plus peur de rien. Ou presque.
Ok, il veut que tu y mettes du sien, tu vas y mettre du tien. Dans la mesure du possible. PARS POSITIF BON SANG. SUERTE. CHANCE. LUCK. Tu shootes dans ton adversaire avec tout le tien que tu peux y mettre.

Ce qui était drôle dans tout ça, c’est que tu étais en train de plier contre un chien à moitié estropié. Bon sang de merde. Réagis putain. On dirait un chaton qui se débat sous la pluie, sans conviction et sans espoir. T’as toute tes chances, putain, bouges toi, cognes le, fais le japper ce satané clébard avant qu’il ne t’emporte dans la tombe. T’es venu pour crever ? Non, putain. T’es venu pour vaincre, tu vas le vaincre. Pour les deux qui se sont fait terrasser au premier tour, pour ces 21 ans de ta vie où t’as fait qu’encaisser en fermant ta gueule. Tu imagines que c’est ton oncle, ce fumier. Tu ne le laisseras pas te tuer une seconde fois avec tous tes espoirs, on compte sur toi là-haut.
Tu sors ton couteau de poche et tu donnes un coup dans la masse de poils sous toi, tu vises le cou, le dos, tu veux qu’il est mal, qu’il ressente toute la douleur que tu ne peux pas ressentir.

Il essaye de te mordre une nouvelle fois mais tu bloques ses crocs avec ta lame, couverte de son sang avant d’essayer de le poignarder une nouvelle fois avec en poussant un cri de rage. Encore un peu putain, tu y étais presque.

T’as réussi putain... T’as du mal à y croire, sur le coup. Mais le fait de le réaliser peu à peu te calme, te fait retrouver le contrôle de tes émotions. Par la colère tu avais réussi à vaincre, c’est assez bizarre de se dire ça…
Tu baisses les yeux vers ton adversaire, vaincu. Il n’a pas l’air de t’en vouloir pour ce que tu as fait. Après tout, tu saignes aussi par sa faute, vous vous êtes battus du mieux que vous pouviez. Tu te baisses pour venir caresser sa tête en soufflant :

« Désolé… Reposes toi maintenant… »

Ta main vient alors se poser sur ton bras, victime principale des crocs de l’Eldorado. Tu saignes légèrement mais ça n’a rien d’alarmant. Il est trop tôt pour se reposer sur tes lauriers. Le premier round était fini, Atlantide avait la victoire. Maintenant c’était entre toi et ce foutu serpent.

Tu t’éloignes des deux combattants vaincus, prenant tes distances pour qu’ils ne soient pas mêler à ton combat. Ils sont en vie, encore. Tu ne voudrais pas qu’un coup perdu leur soit porté.
Une fois arrivé dans le troisième couloir, tu juges être suffisamment éloigné. Tu te retournes, et là tu vois une masse noire, énorme se mouvoir dans l’eau. Putain c’est ta chance pour l’attaquer. Un caillou suffira pas cette fois, va falloir que tu comptes sur ton arme blanche. Elle t’a porté chance juste que là, prie pour que ça continue.
Tu cours dans sa direction, arme en main, n’hésitant pas à patauger dans l’eau peu profonde pour venir l’enfoncer dans la chair du reptile.

Putain de merde… Cette chose savait parler… Et en plus, elle, n’était pas manchote. (Enfin si, un serpent n’a pas de bras). Mais elle ne t’avait pas loupé. Tu venais de prendre ses crocs, dans le cou. Pourtant tu ne cilles pas. Tu n’émets pas un cri. Tu sens juste le sang couler en abondance de la plaie. Combien de temps il te reste avant que cette chose ne te dévore… ? Ne te laisses pas abattre, putain. T’es débout, c’est pas encore fini.
Tu prends ton couteau fermement en main, profitant de ta proximité avec la bête pour planter ton arme dans sa gueule. Du moins, tu essayes.

Tu venais de te prendre le plafond, violemment, après un coup de queue bien placé. Tu étais dans un état critique, si je puis dire. Tes chances de victoire, que dis-je de survie, relever de… De rien, à moins d’un miracle. Mais aujourd’hui, tu n’avais que ta rage avec toi. Tu étais à bout, devant cette énorme créature qui menaçait d’en finir avec toi dans un coup ou deux ? Tu te relevas péniblement après un tel vol plané, à bout de forces mais pas à bout mentalement. T’avais encore la foi de te battre. Et dans un mouvement de rage désespéré, plus pour survivre que pour vaincre, tu essayas d’éventrer la chose avec ton couteau.

Tu as du mal à croire que ton attaque a porté ses fruits. Le désespoir a vraiment des effets positifs sur toi. Mais le serpent ne reste pas sans rien faire, il t’attaque de nouveau avec succès. La fin est proche si tu ne te bouges pas. Alors tu continues, en hurlant, en maudissant aussi fort que ton esprit le peut cette chose. Crève, crève, crève putain. Tu plantes ton couteau aussi fort que tu le peux tant que tu es encore conscient, en vie.