Ta respiration était le seul bruit qui raisonnait dans le couloir, vide, avec le bruit de l’eau qui naviguait dans les canaux. C’était calme, trop calme. Tout à l’heure tu pouvais entendre des bruits, ceux des deux combattants qui se battaient sans se soucier de toi. Maintenant rien, c’était le silence le religieux et ça avait le don de t’angoisser, énormément.

Tu te redressas dans l’optique de quitter le coin où tu avais essayé de te dissimuler, avançant à pas de loup pour t’approcher de la zone de combat. Le résultat fut sans appel. Ta simple respiration qui s’était renforcée quelque peu grâce à l’angoisse avait rameuté le basilic qui n’avait pas hésité une seule seconde avant de te bondir dessus. Cette fois il ne t’avait pas loupé, faisant office de bélier contre ton corps, te renversant par terre avant de re-disparaître.
Tu n’avais pas eu mal, naturellement, mais le choc avait été rude, suffisamment pour t’étourdir.

Tu en tiras la conclusion suivante, une fois tes esprits retrouvés, tu n’avais plus le temps de jouer à cache-cache ou cette bête se chargerait de ton cas. Tu te mis donc à courir, attrapant une pierre au passage en priant pour que le chien, visiblement seul combattant officiel encore debout dans l’arène ne t’ai pas remarqué. Tu lances la pierre de toutes tes forces sur Tirex en visant sa tête.

Le chien était dans un sale état. Et n’avais rien arrangé avec ton petit caillou, balancé en plein dans l’œil. Il faut croire que tu étais plus doué avec des projectiles qu’avec tes poings. La logique n’est pas au rendez-vous dans ce combat.
En plus, la pauvre bête, trop amoché surement, t’avait loupé dans sa tentative de te faire mordre la poussière. C’était ta chance ! Tu abandonnas l’idée de le lapider, profitant de sa proximité pour venir donner un bon coup de pied dans son estomac.

Putain, en plus d'avoir été vilement bloqué par la bête, elle te mord. Tu crois même que tu saignes, mais ce n'est pas le moment de t'occuper de ça. Tu tentes désespérément ta chance avec ton dernier projectile, jetant la pierre sur le museau de la bête.

Tu avais réussi de justesse à éviter la morsure assassine du chien qui avait bien failli t’arracher le mollet. Tu n’hésites pas une seconde, tu te penches et t’essayes de le cogner avec ton poing de toute tes forces en espérant en finir vite. Le basilic pouvait revenir d’une seconde à l’autre.

Putain. Il ne t’avait pas loupé, une nouvelle fois. A ce rythme tu étais mal parti pour ressortir entier. Encore un peu plus fort et il embarquait la chair de ton bras. A ce moment-là tu bénissais ta veste qui te protégeait un minimum des crocs du rouge. Alors tu continues, tu t’entêtes à essayer de le toucher sans qu’il ne te bloque. Avec ton pied. Tu profites de ta grande taille pour essayer d’attendre sa tête.