Tu arrives dans ta cellule dans la nuit, sans lumière. Tu laisses seulement tes yeux s'acclimater à ton nouvel environnement, mais tu ne distingues pas bien ce qui s'y trouve. Tu peux te diriger sur ton lit, seul avec tes pensées. Pourtant, tu sais que quelque chose ne tourne pas rond avec cette pièce. Au matin, tu vois une lettre sur le sol. Mais ce n'est rien face à ce qui est autour. La lettre va comme suit:
Bienvenue chez toi, Taiga!
Cette nouvelle demeure, spécialement aménagé pour toi a été crée par les bons soins de ton bienheureux serviteur , Sergent Ichiro Nomura! Bon, il est vrai que la pièce n'est pas très très grande, soit un peu plus de 1m82 par 2m43, mais tu devrais te sentir tout juste comme chez toi. Parce que chez No Dawn, c'est un peu une grande maison dans laquelle il fait bon de vivre. Les murs sont relativement standards (par souci de budget, héhé), soit des briques de ciments superposées, d'une couleur grise uniforme. Le plafond est muni d'une lumière, un néon de surcroît, imbriqué dans le plafond. C'est pas qu'on ne te fait pas confiance, mais si jamais l'envie te prend de vouloir manger le néon, il sera hors de portée. Ne cherche pas l'interrupteur, c'est nous qui avons le contrôle dessus. Tu pourras aussi voir un haut-parleur dans le plafond, également. Il ne sert pas à grand-chose encore, mais on aime taquiner nos détenus la nuit, parfois. Ça aide à former des liens, apparemment. Tu noteras un large rectangle noir opaque dans un des murs. Ça ressemble à une vitre, une vitrine, peut-être que des gens peuvent t'observer de l'autre côté, j'en ai aucune idée, c'est pas moi qui l'ai installé. N'essaie pas de le casser, j'ai moi-même essayé et j'ai pas réussi (haha). Sinon, les barreaux sont tout ce qui a de plus normal. Ça permet d'échanger avec les détenus sans risque de représailles, même si je doute fortement que tu sois le genre à faire ça. On évite les doubles standards, en fait. Enfin, t'as les commodités de base. Rien de bien extraordinaire, il va de soi. Un lit dans le coin, des couvertures pour te garder au chaud et un oreiller (on a choisi la couleur rouge pour te faire plaisir). Dans un autre coin, une toilette, du papier pour t'essuyer les fesses et un lavabo pour te laver les mains. On ne rit pas avec l'hygiène personnelle. Évidemment, il y a quelques règles de base à respecter. Évite de hurler, ça dérange les autres et les gardiens ont la fâcheuse tendance à jouer du bâton. Les lumières ouvrent à 7h00 le matin et elles ferment à 23h00 le soir. Sauf en de rares exceptions. Si jamais t'as des pulsions à assouvir, de grâce, attends que les lumières soient fermées. C'est une question de politesse, hein. Pour les repas, la douche et la sortie, tu verras avec les gardiens. S'il y a un problème, j'interviendrai personnellement. Bref, c'était une description de ton nouveau milieu de vie. Toutefois, par souci de te faire apprécier ton séjour à No Dawn d'autant plus, j'ai effectué quelques modifications. Je me suis un peu permis de fouiller dans ton passé. Ne m'en tiens pas rigueur, c'est pour ton bien.
Est-ce que tu l'aimais? Que ressentais-tu exactement pour elle? Je dois avouer que je n'ai pas trouvé de réponse, d'autant plus que les morts ne parlent pas trop. Ses proches n'ont pas été d'une très grande aide non plus. Tout ce que je sais, c'est qu'elle avait une certaine valeur à tes yeux. Ne m'en veux pas, je ne connais pas votre histoire. Cependant, je sais que tu ne l'as pas oubliée, qu'elle est quelque part dans ton coeur, dans tes souvenirs. Ça serait bête que tu en viennes à oublier son souvenir. Que tu oublies Chiharu. Alors j'ai pensé à toi et j'ai décidé de t'aider à préserver sa mémoire. Pour ce faire, j'ai décidé d'afficher tout plein de photos d'elle! Des photos que tu aurais pu prendre, des photos de son passé, des photos d'elle du temps où elle était chez Eldorado, d'autres avec des membres d'Atlantide. Y'a vraiment de tout, tu sais. Elle était plutôt mignonne, d'ailleurs. Définitivement trop jeune pour moi, cela dit. Pour toi, cependant... Bref, ces photos sont tapissées sur tous tes murs! Le plafond y compris! Comme ça, tu pourras la regarder quand tu seras allongé, si c'est pas romantique. N'essaie pas de t'en débarrasser. C'est pas un ordre, mais un très bon conseil. De toute façon, elles sont si bien collées que tu ferais mieux de renoncer tout de suite. Ça serait bête, de toute façon, non? Ça serait comme...la tuer une seconde fois. En espérant que ça te plaise!
J'ai appris entre les branches que tu étais l'auteur du petit film envoyé à Atlantide. C'est pas certain, mais les preuves ne jouent pas en ta faveur, disons. Je ne savais pas que tu étais un cinéaste amateur! Tu aimes, ça, hein? Dans tous les cas, tu n'as certainement pas détesté d'être derrière la caméra lors de votre snuff movie. Je suis quelqu'un de passionné dans la vie et je comprends la démarche artistique derrière tout ça. C’est pourquoi j'ai décidé de placer une caméra devant ta cellule. Tu n'as pas à t'inquiéter, elle filme sans cesse, jour et nuit. Je me suis dit que pour être en mesure de bien comprendre comment un film se réalise, il faut expérimenter l'avant-scène! Être la vedette de son propre film! Sens-toi libre de faire part de tes sentiments et de tes états d'âme, c'est là pour ça. J'espère seulement que tu n'es pas trop paranoïaque à l'idée que tu es observé jour et nuit par d'autres traqueurs. En toute franchise, moi je le serais.
Bien sûr, plein d'autres surprises t'attendent et tu les découvriras en temps et lieu. Après tout, le but de No Dawn est de t'offrir un séjour inoubliable! Ce n'est qu'un des multiples avantages offerts par notre service.
Au plaisir de te voir en personne.
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Sommeil léger, somnoler, se réveiller et divaguer. Qu'est-ce qu'il s'était passé ? Taiga n'en avait pas la moindre idée, la seule chose dont il se souvient c'était bien qu'il était en présence de ces deux filles ... C'était pour quoi déjà ? Un shooting photo, ouais. Ils avaient changé de salle ? Non, ce n'était pas ça ... Taiga se rappelait d'une voix avant d'avoir ce fameux trou noir ... Un mixte entre un gosse et la voix de De Nivral. Ouais non, ça ne pouvait pas être possible. Passant une main sur son front et se levant difficile d'un lit, Taiga eut la plus grosse frayeur de sa vie en remarquant des photos collées de partout ... Des photos de Chiharu. Le sursaut de malade, un haut de coeur, un malaise, un froid dans le dos, une horreur. Putain, mais il se trouvait où ?! Regardant autour de lui, il appercevait une lettre par terre. Sans réfléchir, il la prenait et l'ouvrait, perplexe.
« ... C'est quoi ce bordel ? »
Taiga lisait la lettre de A à Z. Il lisait calmement ... Même si dans le fond, il avait juste envie d'exploser un barreau, son lit, les murs voire même les photos. Ce Ichiro ... Mais c'est un putain de psychopathe. Pire que Sébastien de Nivral ? Non, quand même pas. Observé, analysé, détaillé, regardé ... Taiga déchirait cette lettre en petits morceaux avant de le balancer dans les airs. Il était filmé le gaillard ? Ahah ... C'était marrant. Très marrant, il ne pouvait pas faire ce qu'il voulait, alors qu'on lui laisse le plaisir d'arracher ce bout de papier inutile.
« Merde-merde-merde-merde-merde-merde-merde-merde-merde-merde-merde-merde-BORDEL DE MERDE ! »
Pourquoi maintenant ? Pourquoi aujourd'hui ? BORDEL DE MERDE. Cette putain de lettre était tout simplement UNE HORREUR ET PUTAIN DE MERDE ! Chiharu, encore et encore, des photos à droite et à gauche. Lui qui voulait oublier cette histoire, lui qui voulait l'oublier le temps de se chercher une nouvelle fois, lui qui voulait tout abandonner pour reprendre à zéro ... C'était peine perdue. Taiga plaçait une main sur son visage, cachant sa vue, cachant cette horreur. On voulait le faire craquer ? Il fallait tenir le coup ... Il avait réussi depuis un mois et demi à rester sans émotion, sans pensée pour la petite ... Est-ce que ça allait durer ici ?
« ... No Dawn ... Mh ? »
Traqueur. Il avait eu sa vengeance, ce connard de De Nivral. Et bien il allait bien morfler après. Bien fort. Calme, il fallait garder son calme. Difficile de le garder mais il le fallait à tout prix.
Bordel, voilà ce que ça donne quand on fait des plans énormes.
(J'me suis permis beaucoup, je l'avoue. Si tu n'es pas à l'aise avec certaines choses ou si j'ai écrit des trucs qui font pas de sens, hésites pas à me le dire. C'est pas évident de devoir travailler avec des «à peu près». J'ai pas épluché tous les rps pour connaître ses délits)
Doudou c'est bien mieux sous l'océan
feat. Taiga
Le traqueur n'avait pas beaucoup de sommeil dans le corps. En fait, il avait passé une partie de la nuit à éplucher le dossier de son nouveau détenu. Peu d'information était disponible avant son intégration dans Eldorado, mais ça n'embêtait pas le sergent outre mesure. Il n'avait pas l'intention de fouiller si loin dans son passé pour continuer l'expérience. Cela dit, peut-être que la réponse qu'il cherchait se trouvait là. Sans doute, en fait, mais il devait faire sans. De toute façon, il n'avait pas à s'inquiéter de la psyché du nouveau détenu pour aujourd'hui, étant donné qu'ils célébraient son arrivée à la prison! Permission spéciale, il ne serait pas relâché comme les autres. Ses barreaux allaient demeurer verrouillés jusqu'à ce qu'on puisse être en mesure d'avoir les informations nécessaires.
Ichiro l'avait observé, depuis son réveil. Le choc initial, un brin de panique, mais tout stoppa assez vite. Pourquoi ou plutôt, comment pouvait-il rester aussi calme lorsque mis face à ces vieux traumas? Deux hypothèses possibles. La première, c'est qu'il n'éprouvait rien du tout. Pas une once de remords pour le meurtre qu'il avait commis de sang-froid, aucun sentiment pour avoir activement participé à la torture d'un autre être «humain». La deuxième hypothèse, plus probable, était qu'il jouait le jeu pour qu'on pense qu'il était fort et imperturbable. L'effet était un peu gâché, puisqu'en visionnant la séquence à nouveau, il avait clairement démontré son état de choc alors qu'il observait son nouvel environnement. Pour être sûr de bien faire les choses, il avait apporté un repas copieux au jeune. Ce n’était pas le grand luxe, mais c'était sans doute meilleur que la bouillie nutritive qu'on servait aux autres. La seule raison devant cet élan de générosité était de lui faire comprendre qu'il n'était pas son ennemi. Enfin, si, il l'était, mais dans cette situation particulière il était probablement le seul qui ne lui voulait aucun mal. Il obtiendrait ce qu'il voulait, sans violence. Seulement, pour Ichiro, le mot «violence» désignait uniquement les coups physiques. Pour le reste, il pouvait s'en sortir sans vraiment de remord. Puis, ce n'est pas comme s'il prenait un réel plaisir à le voir comme ça. Au contraire. Bon ok, il ne le prenait pas en pitié non plus.
Au menu ce midi, des sushis de la veille et un bon grand verre d'eau. Naviguant entre les cellules vides, il arriva finalement devant celle de son nouveau détenu, son plateau-repas sur un charriot qu'il trainait derrière lui. Candidement, il dit, à son intention:
-Service aux chambres! Euh, à la cellule, plutôt. Au menu ce midi, des sushis et un bon grand verre d'eau! Après on viendra dire qu'on ne fait pas attention à nos détenus, hein!
Il fit passer le tout par l'ouverture prévue à cet effet -le verre d'eau passant de justesse, d'ailleurs- et regarda Taiga pendant de longues secondes, son air joyeux ayant subitement muté en une longue considération. Aucune malice, aucune animosité, seulement un air interrogateur, qui cherchait uniquement à comprendre. Après sa recherche infructueuse, il expira avant de lui dire, sur un ton beaucoup plus calme et posé.
-Bon, avant qu'on discute un peu, j'ai quelques trucs à te dire. Je te déconseille de renier ta nourriture. T'as rien mangé depuis ton arrestation et vu l'état actuel des choses, ça n'ira pas avant demain. Pour te prouver ma bonne foi, je t'ai apporté de la bonne nourriture. Si les autres te voyaient, ils seraient jaloux, j'te le dis. Donc si l'envie te prend de tout lancer au bout de tes bras, retiens-toi, de grâce.
Une fois les formalités terminées, il reprit un peu d'entrain avant de poursuivre.
-Contrairement à ce que tu crois, je suis probablement le plus objectif et le plus gentil, ici. C'est moi qui t'ai écrit cette lettre et c'est moi qui a arrangé ta chambre. Pourquoi j'ai fait ça? J'aime mieux ne pas en parler, mais ne vient pas penser que je suis un vieux vicieux qui bande en regardant des gosses souffrir en silence.
Parce que c'est ce qu'il était, le Taiga. Un enfant, à peine majeur aux yeux de loi. Pourtant, ses chefs d'accusation s'étendaient sans plus finir.
-Taiga Yamazaki, 20 ans. Étudiant en littérature. Jusque-là, ça va. Possession de stupéfiants, possession d'armes non enregistrées, consommation d'alcool avant l'âge légal, voies de fait, coups et blessures, menaces proférées, bris de biens publics, torture, homicide volontaire...Tu veux que je continue? Ça commence à faire une longue liste, pour quelqu'un qui vient de sortir de sa puberté, tu ne crois pas?
Il lui lança une photo, jetée nonchalamment dans la cellule. Sur l'image, une table et un corps recouvert d'un drap blanc, sauf pour la tête. Sans doute reconnaîtrait-il ce visage devenu bleu et livide. Ichiro se frotta le nez, réfléchissant à ses mots. Il ne devait pas s'emporter, surtout. L'objectif de la manœuvre était clair. S'il croyait que ses tenanciers étaient en tord, le jeune devait se souvenir de la raison qui l'avait fait enfermé à No Dawn. S'il croyait être moins fou qu'eux, c'est que le déclic ne s'était pas encore fait dans sa tête. Il aurait pu dire plein de choses. Pour le provoquer, pour l'humilier ou pour le faire sentir comme un moins que rien, aussi. Il décida de ne pas le faire. Était-ce une bonne décision ou une mauvaise? Peu importe, il ne désirait pas cette image de personne violente et méchante. Il releva la tête vers lui.
-À toi de parler. J'écouterai tout ce que tu as à me dire. Pourquoi penses-tu que tu es ici?
Le dos droit, il était prêt à prendre toutes les insultes sans broncher.
***
Une fois qu'il eut réintégré son bureau, Ichiro jeta un coup d'oeil à son ordinateur portable. Encore ouvert sur la dernière page visitée, il en relut quelques lignes à voix haute.
-L'intensité du «trip» est proportionnelle à la dose [...]Les effets initiaux débutent 20 à 40 minutes après l'ingestion. [...] La personne qui fait du LSD est propice à un sentiment de détachement de son égo et peut voyager dans divers états de conscience...[...].
Il arrêta sa lecture à cet instant. Toujours impassible face à cette lecture, il soupira avant de s'étirer. S'il se bloquait à ses émotions jusqu'à cet instant, il allait voir si c'était toujours aussi facile de rester neutre lorsque toutes les images de sa victime commenceront à lui parler. C'était peut-être sa chance d'être en paix avec lui-même. En espérant qu'il apprécie l'ingrédient spécial du jour.
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Dernière édition par Ichiro Nomura le Mer 12 Mar - 3:02, édité 1 fois
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Ca ne servait à rien de déchirer les photos des murs de la cellule de Taiga. Il n'avait pas essayé de le faire mais si dans cette lettre, on lui avait dit que c'était impossible ... A quoi bon essayer à part perdre notre temps ? Le temps, ça n'existait plus ici, en gagner ou en perdre ... Quelle importance ? Solitude, vide, sentiment de mal être. Le but du traqueur qui avait écrit cette lettre était très simple : faire craquer le jeune homme. Il n'avait pas raté son plan, l'Eldorado s'agitait dans sa cellule alors qu'il voulait juste sortir, s'échapper de cet endroit et respirer l'air libre. Combien de temps allait-il rester ici ? Allait-il mourir ici ? Est-ce que Eldorado allait s'inquiéter de sa disparition ? Qui sait. Taiga n'en savait rien. Et Saaya ? Elle va bien finir par remarquer sa disparition soudaine. Et sa famille ? Sa famille ... Il était dans la merde, c'est un fait.
La voix d'un homme sortait Taiga de son esprit. Quoi l'heure de la bouffe ? La personne qui s'adressait à lui avait un air tellement niais que le jeune homme le dédaignait avec grâce. Sauf lorsque celui-ci insistait pour qu'il mange quelque chose car l'asiatique ne s'était pas nourri depuis un bon bout de temps. Tss, qu'il se mêle de son cul.
« Qui me dit que vous n'avez pas foutu une connerie dans cette bouffe ? Je vous laisse l'honneur de goûter à ces sushis en premier et peut-être que j'irai bouffer quelque chose. Et puis j'en ai rien à branler des autres. »
Disait-il faiblement. Il n'avait même pas la force de s'énerver, il était juste épuisé, fatigué et faible. Qui ne s'est jamais senti faible dans sa vie ? Ce n'est pas une honte, et Taiga le montrait sans aucune gêne. L'Eldorado s'installait sur son lit en écoutant le blabla du traqueur ... Oh ? Un grand sourire s'étirait sur ses lèvres, puis un rire résonnait dans tout le couloir.
« ... Oh-oh-oh-oh. Rectification : je n'ai jamais toucher à une drogue de ma vie, je ne possède aucune arme à feu chez moi, et j'aurai peut-être commis un homicide IN-volontaire. Torture ? Quelle torture ? Décidément ... Vous êtes mal placé pour faire des recherches sur ma vie. Ça fait tellement pas sérieux venant des traqueurs, vous me décevez. »
Cette situation faisait énormément rire le jeune homme, lui qui fixait les pupilles de son interlocuteur. L'homme lui balançait une photo dans sa cellule. Par curiosité, Taiga prenait cette photo pour la retourner et là, c'était le plus gros haut de coeur qu'il n'ait jamais eu. La photo représentait un corps inanimé, blanc comme neige et sans vie. Seul le visage n'était pas couvert par ce drap blanc qui sert à cacher les cadavres. C'était bien Chiharu, du moins son corps. L'Eldorado lâchait cette photo avant de passer une main sur son visage, il restait immobile assez longtemps, mis son corps tremblait par la panique et la meilleure des confirmations : Chiharu était belle et bien morte. Cette photo le prouvait, Taiga avait tué cette gosse.
Mais Taiga ... Ce n'est pas la première fois qu'il tue une personne. C'est ce qu'il s'était dit, si il souffrait autant, c'était justement parce qu'il s'était attaché à cette fille. Mais voilà, un mois et demi après l'attaque ... L'asiatique avait réussi à tourner la page, mais ce traqueur ne voulait pas laisser Taiga indifférent face à cette situation. Pourquoi suis-je ici ? Les yeux fermés, le jeune homme prenait un petit temps pour remettre son esprit en place. Ahah, mais comment pouvait-on rester calme face à cette situation ?
« J'sais pas. Vous êtes mieux placé pour savoir ce que j'ai fait. Si vous parlez de mon "meurtre" avec cette gosse ... Je n'ai rien à faire ici. Je n'ai pas utilisé mon pouvoir pour la tuer, je l'ai fait en tant qu'humain et non en tant que mutant alors à quoi bon m'enfermer ici, afficher des photos d'elle si ce n'est pour me faire craquer ? Et si c'est par rapport à Sébastien De Nivral ... Qui vous dit que j'étais présent lors de la vidéo ? J'ai suivi les ordres, j'ai très bien pu voler le pouvoir du jeune et "tendre" amour de De Nivral et me casser de la salle pour laisser les concernés torturer ce gosse. Vous n'avez pas grand chose comme preuve me concernant. Et je pense bien que ça vous arrange de voir cette gosse morte plutôt que De Nivral, aurais-je tort ? D'un côté, elle vous a été d'une grande aide, en plus d'être une mutante, elle était la protection de ce connard. »
Taiga n'avait plus rien à dire alors il tournait le dos au traqueur tout en regardant le sol. Il n'avait pas touché une seule fois à l'assiette, pourtant la faim se fait sentir ... Mais il n'a pas confiance en ce qui se trouve dans cette nourriture. Drogue, poison, nourriture préparée par De Nivral ... Taiga n'a aucune confiance en personne.
Il ne mangeait pas durant plusieurs heures. Il ne touchait à rien, il restait immobile sur son lit, les yeux mi-clos, fixant une par une les photos accrochées aux murs et au plafond. A force, il commençait à s'y habituer. Comme on le dit si bien ... Il faut guérir le mal par le mal. Sauf que le temps passe, le ventre de Taiga hurlait famine. La nourriture était toujours là. Bien, un soupir s'échappait de ses lèvres et il prenait un seul et unique sushi de l'assiette pour le manger. Le goût était bizarre, voir même dégueulasse, à tel point qu'il recracha la moitié du sushi dans l'assiette. Putain c'est quoi cette merde ? Taiga retournait dans son lit et s'installait tranquillement, il avait mangé quelque chose ... Ce n'était rien, mais il espère tenir avec ça.
Sauf que voilà, le temps passe encore une fois, et le jeune détenu avait l'impression de recevoir plusieurs coups dans le crâne. Il ouvrait les yeux et ne distinguait plus rien, c'était flou ... déformé ... Taiga s'asseyait sur son lit avant de se lever et de s'avancer vers le lavabo sauf qu'il ne tenait même pas équilibre, se retrouvant les genoux au sol.
« ... A-ahah ... L'enfoiré ... »
Il y avait bel et bien quelque chose dans ces sushis, sinon Taiga ne serait pas dans un tel état. Heureusement qu'il n'avait mangé que la moitié d'un sushi ... Qu'est-ce que ça aurait été si il avait dévoré tout le plat ? Une overdose, carrément. Quelques minutes passaient, et Taiga se mettait à rire pour rien. Rire nerveux ? Rire malade ? Tout ça commençait à le rendre fou. Les photos, les sushis, la photo de ce cadavre, la pièce de 2m² même pas. Merde quoi, MERDE !
« FOUTEZ-MOI LA PAIX ! MERDE ! »
Parce que cette folie commençait à se transformer en une colère bien forte. Il n'avait plus aucune patience, plus du tout.
(Hihi. Le dernier paragraphe est probablement le plus important par rapport au trip. J'ai fait mes recherches sur Internet et par expérience personnelle, ça devrait ressembler à cela en temps normal. Évidemment, c'est un scénario idéal, mais sens-toi libre d'ajouter/enlever des choses à ta guise. C'est toi qui le vit, après tout!)
Ground control to Major Tom
feat. Taiga
Un peu plus tôt.
Évidemment, le jeune avait tout compris de travers. Il s'était permis de le corriger sur certains points. Évidemment, Ichiro ne pouvait pas deviner qu'on lui avait refilé de mauvaises informations, mais il déplorait les vaines tentatives qu'il trouvait pour diminuer les crimes qu'il avait commis. Volontaire, involontaire? Le résultat était le même. S'il pouvait s'en sortir sans remords pour si peu, c'est qu'il avait une grande force d'autosuggestion. Cette même force qui le pousserait à recommencer, lorsqu'il en ressentirait l'envie ou le besoin. Puis, il balaierait tout ça du revers de la main en se disant «J'ai pas fait exprès, c'est pas grave». Est-ce qu'Ichiro pouvait réellement permettre à un tel individu de revoir la lumière du jour? Évidemment que non.
«Décevant? Tu crois que je suis là pour jouer à un jeu ou pour t'impressionner? Je suis là parce que j'ai un gosse qui a mal viré devant moi, qui a commis sans doute plus de crimes dans sa courte vie que bien des criminels enfermés à perpétuité et qui OSE tenter de diminuer les actes qu'il a fait en ajoutant de jolis préfixes devant des mots. Je veux bien croire que c'est ta façon de vivre avec, mais ça ne marche pas comme ça. Ça ne marche plus comme ça.»
Peu importe comment il le verrait, il ne pouvait pas nier ce fait. Le regard d'Ichiro dériva vers son plateau de nourriture, un court instant, faisant le lien avec ce qu'il avait dit, un peu plus tôt. Il n'était pas fou. C'était évident, mais pouvait-il y faire grand-chose? Le jeûne l'affaiblirait, le rendrait plus susceptible de craquer sous la pression. Manger ferait sans doute le même effet. Mais le traqueur ne voulait pas qu'il craque. Il voulait qu'il comprenne, seulement ça. Il l'écouta parler, soupira d'exaspération alors qu'il se déresponsabilisait davantage des actions commises. Même lors d'un braquage de banque, le conducteur de la camionnette était autant coupable que le reste.
«Effectivement, en temps normal tu ne serais pas ici. Mais là réside la subtilité. Tu n'es pas normal et tu ne le seras jamais. Je ne doute pas que tu sois capable de tuer sans user ton pouvoir, aucune doute là-dessus. En fait, tu es ici parce que ça nous arrange, surtout. Ailleurs, tu aurais fait affaire avec un psychologue, tu lui aurais balancé n'importe quelles conneries et tu aurais été déclaré non criminellement responsable. C'est cool, non? Une tape sur les doigts et t'aurais pu recommencé à tuer. Ici, les lois des hommes ne s'appliquent pas.»
Il se frotta le nez, un peu, examinant avant de poursuivre.
«Il n'est pas question de Sébastien, ici. Si c'était de lui, t'aurais déjà les deux genoux cassés et il te ferait pipi dessus. Je te le rappelle, je suis le plus gentil et compatissant de toute la bande. J'ai pas envie de te torturer et je n'en ressens pas le besoin non plus. Par rapport à cette torture, tu ressors encore ton réflexe. Quand bien même tu aurais «seulement» voler son pouvoir, est-ce que cela fait de toi quelqu'un de moins responsable que celui qui a fait la sale besogne? Même si tu crois que oui, même si tu es persuadé que oui, la réponse est non. Quant à celle qui est morte, ton argument est invalide à mes yeux. Je ne prône pas la violence et je ne crois pas à l'élimination des mutants. Je me tiens uniquement contre ceux qui profitent et qui abusent de leurs dons pour faire régner leurs lois. Pour éviter des morts inutiles.»
Une nouvelle pause, pour mettre ses idées en place avant de recommencer.
«C'est là que j'interviens et c'est ce qui m'intéresse, aussi. Qu'est-ce qui pousse une personne de ton âge à agir de cette façon? Est-ce que c'est parce que tu as trouvé substitut à ta famille qui ne s'est pas suffisamment occupée de toi dans ce gang? Est-ce que c'est par pur plaisir, aussi? Comment peux-tu te salir les mains de cette façon sans te sentir coupable? Tu n'es pas suffisamment docile pour le faire uniquement parce que «c'est un ordre». Je me pose une autre question. Est-ce que tu comprends seulement ce que tu fais? C'est ce qui me fait le plus peur, dans cette histoire.»
Il croisa les bras. Il avait dit ce qu'il avait à dire. Il le laisserait à ses pensées.
«Bon allez, je te laisse là-dessus. Tiens bon, on arriva à quelque chose, un jour.»
Lui faisant un au revoir de la main, il partit à la salle des gardes.
Maintenant
Les effets se montraient déjà. Anxiété, panique. Le but de la manoeuvre était de provoquer l'introspection, de lui faire revoir ses façons. Si tout se passait pour le mieux, ça aurait peut-être un effet positif, au bout du compte. Si le résultat est neutre, alors il n'y aurait rien de spécial. Si le résultat était négatif, le jeune Taiga serait submergé soit par la haine, soit par l'irrépressible envie de mettre fin à ses jours. Ichiro était prêt aux trois options. Se dirigeant vers le micro de l'interphone, il se brancha sur sa cellule histoire de lui changer les idées.
«This is ground control to Major Tom. Haha, j'ai encore un ou deux trucs à te dire. La bonne nouvelle est que tu t'apprêtes à vivre une expérience sensorielle hors du commun. Ça devrait durer quatre ou cinq heures pas plus. La moins bonne nouvelle, c'est que pour les six à sept heures suivantes, t'auras uniquement envie de mourir. T'en fait pas, j'vais te laisser tranquille, avec toi-même.»
Maintenant, place au spectacle. Pour Taiga, surtout. Ça commencerait avec les couleurs partout. Peut-être expérimentera-t-il la création de l'univers, qui sait. Mais peu après cette euphorie passagère, il tombera seul à seul face à ses démons. Face aux images de Chiharu collées sur le mur qui viendront tournoyer tout autour de lui, lui offrant le sentiment d'être oppressé et d'être jugé, surtout. S'il tombe sur l'image de la morgue, les chances sont fortes qu'elle prenne vie sous ses yeux, conversant avec lui, lui demandant des explications. Puis, le sentiment d'être observé, d'être jugé par ses bourreaux. La paranoïa associée à cet état de faiblesse. Ensuite, cette sensation physique alors qu'il sentirait qu'on appuie sur chaque centimètre de son corps et qu'on le pousse. Tout ça, pendant cinq heures. Ensuite, lorsqu'il sera revenu à lui-même, il sera seul avec ses pensées, sans contact et avec la vague impression d'avoir été abandonné.
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Dernière édition par Ichiro Nomura le Ven 14 Mar - 18:31, édité 1 fois
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Il ne comprenait plus, il ne se sentait plus, il ne voyait plus, n'entendait plus, n'écoutait plus, ne parlait plus. Il n'était plus rien. Le trou noir, le vide, l'impasse et le délire. Taiga ne savait pas quoi faire, il se trouvait dans un état inqualifiable. Drogué ? C'est ce qu'il est, mais il ne croit pas à ça.
Les murs bougent, les vignettes s'animent et des voix résonnaient dans l'esprit du jeune Eldorado. Un délire, il s'enfonçait dans un pur délire. Voilà que les petites photos de Chiharu lui parlaient comme si de rien n'était. Sauf que la question qui revenait le plus souvent était "Pourquoi" "Comment" "Désolée". Elle reprenait exactement ce qu'elle avait écrit dans sa lettre, un papier qu'elle avait envoyé quelques jours après sa mort. Des mots que Taiga ne connaissaient que trop bien, des mots qui l'ont fait craqué. Il en a pleuré, il pourrait encore en pleurer, mais il n'arrivait à pas pleurer, seule la rage envahissait son âme déchue. Taiga reculait, tournait, s'agitait, bouchait ses oreilles, s'agenouillait à terre. Mais rien à faire, la voix fluette de cette petite parlait encore ... Jusqu'à pouvoir dire des horreurs. "jamais je n'aurais du te rencontrer. Peut-être serais-je en vie si nous nous étions jamais croisés ? Je le pense fortement. Dommage. Il y avait mieux que toi, mieux que ta gueule. Sébastien ? Peut-être. Il ne m'a pas tué, lui."
Les heures passaient lentement. Le corps est lourd, il ne se sent plus. Dans un élan de colère, Taiga enfonçait son poing dans un des murs joliment décorés de photos "ensorcelées".
« FERME LA BORDEL ! »
Recroquevillé sur son matelas, Taiga était face à ses songes, ses rêves, son délire et ses cauchemars. Rien à faire, se cacher n'était pas la meilleure des solutions et cela ne servait strictement à rien du tout. Taiga est là, face à l'horreur qui l'entourait, ça vivait, ça bougeait, on lui parlait, des voix lui murmuraient des choses qu'il ne comprenait pas ou à peine. Voilà qu'une larme coule, puis une deuxième ... Tout simplement parce qu'il pensait à sa mort, encore une fois. Il culpabilisait, il délirait, un sourire se dessinait sur ses lèvres de meurtrier. Rire nerveusement, hurler de rire, pleurer de culpabilité, peut-être pas. Peut-être, oui, qui sait. Ou pas, comment ça. Je n'en sais rien. Ahah. Putain, mais ferme ta putain de gueule. Je te parle, écoute moi. Tu es obligé. Ecoute. Tu n'as que ça à faire. Tu es sous mon emprise. Ta gueule. Non, et voilà, coucou. Hello. How are you ? Savais-tu qu'être maudit, ça pouvait durer à vie ?
Je suis destiné à régner dans le silence.
Les heures passent, encore et encore. Taiga ne bougeait plus. Fatigué, défoncé, tué. Il ne voulait plus rien du tout. Les voix lui parlaient encore, l'Eldorado gueulait de temps en à autre des "Ferme ta putain de gueule" ... Quitte à ce que ça soit la voix de Chiharu, même si elle est "imaginaire". Taiga est fatigué, il n'a même plus le courage d'insulter et de discuter, de réfléchir correctement et de distinguer le vrai du faux.
Le malheur des autres n'excitait pas vraiment le traqueur. De ce fait, tandis que l'autre était en proie à ses hallucinations plus bas, dans sa cellule, Ichiro avait cru bon de prendre le temps de dormir, histoire d'être frais et dispo pour la dernière partie de l'intervention. Ses rêves furent paisibles, dans la mesure où il est possible pour quelqu'un qui doit vivre avec un fardeau comme le sien d'avoir des rêves paisibles. Lorsqu'il se réveilla, exactement dix heures, quarante minutes et trente-quatre secondes s'étaient écoulées. Le pauvre ne devait plus halluciner, mais il devait toujours se sentir comme de la merde. C'était normal. Après une bonne douche, Ichiro se rappela que le pauvre n'avait pas eu à manger depuis un autre bon moment, maintenant. Déjà, il avait l'air chétif comme tout, mais il aurait sans doute peur de retenter l'expérience. Non, il était suffisamment intelligent pour comprendre qu'il n'utiliserait pas la même technique deux fois contre lui. Dans le pire des cas, il se laisserait mourir de faim. Ichiro n'avait pas à se sentir coupable. S'il le faisait, ce serait surtout par faiblesse. S'il ne voulait plus vivre, que pouvait-il y faire?
Alors, histoire de bien faire, il lui prépara un bon bol de cette bouillie brune qu'on servait à tous les détenus. C'était dégueulasse, ça ne goûtait franchement rien, mais seule la texture réussissait à lever le coeur du tenancier. Il lui prépara un autre verre d'eau et se dirigea vers sa cellule. Il salua quelques détenus qu'il croisa sur son passage, se faisant souvent poser la question sur ce qu'il traînait avec lui, mis à part la bouffe. Il leur répondait tout simplement que c'était une surprise, rien de plus. Une surprise un peu spéciale, d'ailleurs.
Arrivé à son nouveau détenu favori, il constata dans quel état pitoyable ce dernier se trouvait. Décidément, il ne l'avait pas eu facile ces dernières heures. Il ouvrit sa cellule, changea le vieux plateau de sushis et le verre d'eau qui n'avait pas servi et le remplaça par le bol à l'apparence étrange et un autre verre d'eau. Levant les yeux vers Taiga, il s'adressa à lui:
-Je suppose que tu as eu beaucoup de temps pour réfléchir? J'ai changé ta nourriture. Même si je dis qu'il n'y a rien dedans, tu ne vas pas me croire, hein? Encore là, c'est à toi de voir, j'vais pas décider pour toi.
Il sortit de la cellule, regarda autour avant de dévoiler la vraie surprise du jour! Ou du soir! Peu importe. Il s'agissait d'une télé, les vieilles à tube cathodique, montée sur un charriot qu'il pouvait promener un peu partout. Un lecteur DVD était placé en dessous. Il le plaça tout juste à côté de la caméra et aller brancher le tout. Souriant, il partagea le plan du moment avec Taiga
-Donc, je pensais à ça dans mon lit et je me disais qu'il faudrait t'enlever toutes ces idées noires dans ta tête. C'est un peu pour me faire pardonner, mais surtout parce que j'aime pas regarder des films tout seul. Il vient de sortir, en plus. Je sais que t'es fatigué, mais j'ai pas trop envie de te voir sombrer encore plus. T'en dis quoi?
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La sensation était horrible, impossible de la décrire en détails ... Mais elle n'était en aucun cas agréable pour Taiga. Ce sentiment de vide et d'instabilité était insupportable. Voilà pourquoi l'Eldorado ne se droguait pas, ça ne lui servait à rien et il n'avait pas besoin de déprimer. Game Over, aujourd'hui ... Il pouvait l'être des heures durant contre son gré. La mort de Chiharu, l'abandon de Saaya, la torture de Sora, la violence d'Eldorado, la haine d'Atlantide ... Taiga ne voulait rien ressentir de tout ça, ce n'était qu'un mensonge, une image faussée. Dans le fond, Taiga s'en foutrait, mais cette drogue l'obligeait à délirer dans la folie. Une horreur. Culpabiliser ? La drogue l'obligeait à être comme ça, mais dans le fond ... Il ne le voulait pas, pourtant des voix lui murmuraient encore "traitre enfoiré connard bâtard" ... Douce douleur mentale.
Au bout de quelques heures à régner dans le silence, des pas se fit entendre dans le couloir. Ca devait-être ce traqueur encore une fois. Il ne pouvait pas lui lâcher les baskets un instant ? Non, impossible, tu souffriras autant que tu le voudras connard. Tss. Ce Ichiro donnait de la nourriture dans la cellule du jeune homme, mais la faim ne se faisait pas ressentir alors il l'ignorait tout simplement. Elle n'est pas belle la vie ? Elle est juste moche à l'heure qu'il est.
Regarder un film ?
Taiga ne répondait rien, il n'avait rien à dire. Il préférait encore réfléchir à sa vie plutôt que de regarder un film. Un film sur quoi ? La guerre Eldorado/Atlantide ? Sa vie dans sa cellule ? Putain mais il en avait rien à battre, Taiga restait sur son petit lit, à fixer le plafond d'un air désespéré. Ses cernes marquées prouvent son manque de sommeil.
(j'ai jamais fait aussi pourrave comme réponse, sorry).
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Lun 17 Mar - 4:45
Deadline: fourteen hours.
feat. Taiga
Le pauvre avait l'air épuisé de sa visite à la prison. Il n'aimait pas la nourriture? Visiblement que non, étant donné qu'il n'avait encore rien mangé de cette belle bouillie qui ressemblait surtout à du vieux mucus. On aurait pu jurer qu'il s'agissait de quelque chose qu'aucun animal ne devrait consommer, encore moins un humain. Petite anecdote intéressante, Ichiro avait essayé, une fois, de manger cette affreuse mixture. L'expérience avait été si pénible qu'il avait jugé inhumain d'y ajouter quoi que ce soit à l'intérieur. Du coup, Taiga n'avait rien à craindre à ce sujet, même s'il devait s'imaginer toute sorte de trucs.
Le bougre ne bougeait pas, ne répondait pas. Même ses respirations étaient inaudibles. Pourtant, il ne l'avait pas poussé à bout. N'est-ce pas? Il ne l'avait pas frappé, même pas touché! S'il trouvait l'expérience pénible, c'est qu'il n'avait rien vu, encore. Le traqueur avait confiance en lui, cependant. Il le savait plus résistant que ça ou du moins il se l'imaginait comme tel. Alors, il poursuivrait la séance comme prévu. Sans se soucier du type dans sa cellule, Ichiro s'installa une chaise, perpendiculaire à la télévision et à la cellule. De cette manière, il pouvait voir les deux presque en même temps, mais il évitait surtout de tourner le dos à son prisonnier. Il alluma la télé qui ne donnait que sur de la statique et pris d'une soudaine excitation, comme s'il venait de se surprendre lui-même, il annonça à Taiga.
«Oh! J'ai oublié quelque chose! J'reviens!»
Il partit comme ça, laissant la statique de la télévision agir comme seule source de lumière pour Taiga. Cinq minutes passèrent. Puis dix, vingt, quarante et finalement une heure. Une heure à supporter le bruit blanc de la télévision, un son qui arrivait déjà à énerver n'importe qui au bout de quinze secondes. Mais Ichiro ne revenait pas les mains vides. Oh non! Ce qu'il tenait dans sa main c'était un prérequis à n'importe quelle séance de cinéma. Il revenait avec du popcorn.
«Désolé du délai! Mais je ne pouvais vraiment pas commencer sans avoir du popcorn, tu comprends? J'suis gentil, je t'en ai fait aussi. Et tu peux en manger, j'ai rien mis dedans, regarde.»
Il plongea sa main dans le sac et avala la poignée qu'il avait récoltée sans crainte aucune. Il ferma le sac et le balança au jeune homme. Ce serait sympa qu'il ne se laisse pas mourir de faim, non plus. Qu'il aille assez de force pour supporter le film, aussi. Parce qu'il était vraiment, mais vraiment excellent. Il démarra le lecteur DVD, lequel montrait le titre du film «Saaya Ohara: le film» avant de tomber sur le menu, un truc fait à la va-vite sur Windows Movie Maker qui ne faisait que montrer plusieurs images de la fameuse Saaya.
«J'ai demandé à mes esclaves de faire un vrai menu comme pour un vrai DVD! Ça reste très amateur, mais j'déteste pas le résultat. Y'a même un doublage masculin vraiment hilarant, mais ça serait vraiment inapproprié. J'te le montrerai après si tu veux.»
Il mangea quelques popcorns avant de se retourner vers Taiga, comme s'il avait oublié de lui dire quelque chose.
«J'ai su que vous avez été très proche l'un de l'autre, jadis. C'est ce qu'on m'a dit, en tout cas. Je sais pas pourquoi vous ne vous parlez plus, mais elle n'avait pas l'air très contente d'en parler. Je me suis dit que ce film t'aiderait à évacuer le mal.»
Il appuya sur «Play movie». Des avertissements, on voyait même le trade-mark, une parodie de «Metro Goldwyn Mayer» qui montrait une image de Sébastien au lieu du lion rugissant, ce qui fit rire doucement Ichiro. Puis, le film commença. C'était mal filmé, maladroit aussi. Un peu à la Blair's Witch Project, mais avec encore moins de budgets. Le film suivait une femme aux cheveux roses à une distance qui laissait deviner qu'elle n'était pas consentante et encore moins consciente de ce qui se passait. On la voyait pénétrer dans une boutique. La caméra coupe. Quand elle se rallume, l'ambiance fait tout de suite moins amateur. Une caméra statique, cependant, qui filmait la femme et l'homme. Laam, qu'il s'appelait. Ils parlent de Taiga surtout, un peu, pas trop longtemps. La caméra coupe encore. Quand elle se rallume pour la dernière fois. C'est un échange beaucoup plus physique. La fille n'a plus les cheveux roses, mais on peut reconnaître son visage. Ils ont droit à tout, les sons, les plaintes, chaque gémissement. Sauf lorsque le plaisir atteint son apogée où le son coupe un bref instant. Le film n'est pas trop long, juste assez pour faire valoir son point. Aucun son n'a été émis par le bourreau durant cette séance, sinon le son de la mastication des popcorns. Une fois terminé, Ichiro éteignit la télévision. Noir total. Lui-même ne voyait plus Taiga, mais il savait où il était. Son ton était grave, sévère et imposant. Il n'avait plus rien du Ichiro faussement enjoué.
«Est-ce que tu commences à comprendre pourquoi je fais ça, Taiga? Non, sûrement pas. Depuis que tu es arrivé, toutes les choses faces auxquelles tu as fait face. Elles ont toutes un point en commun. Tu les as perdues. Tout seul comme un grand. Tu as perdu le respect de plusieurs personnes que tu considérais comme des amis, tu as perdu cette jeune fille que tu as tué de sang-froid, tu as perdu Saaya et maintenant, tu viens de perdre ta liberté. Est-ce que tu as réalisé à quel point tu es seul, maintenant? Pourquoi tu as fait ça? Pourquoi tu as décidé de prendre le chemin le plus sale et disgracieux? Tu as préféré le chemin facile, accessible à condition de mettre de côté sa morale. Voilà où tu en es aujourd'hui. Piteux, dans le fond d'une cellule, avec plus de personnes voulant ta mort que d'alliés sur lesquels tu peux compter. Peut-être que tu couvres un complexe du martyr, toi aussi? Si tu oses me dire que tu t'en fous, je te le dis tout de suite: c'est de la merde. Je ne te crois pas une seconde. Alors laisse tomber ta façade du mec impassible une seconde et réfléchit un peu. Dans tous les cas, t'es perdant dans cette histoire. Le but ce n'était pas de te faire craquer. J'en ai rien à faire que tu craques ou non. J'voulais seulement que tu réalises. Ça valait vraiment le coup de jouer au petit bandit, hein? Je te laisse là-dessus et j'espère que tu as daigné m'écouter. Parce que c'est la dernière fois qu'on se parle. Je te laisse jusqu'à demain midi pour mettre tes idées en place. Ensuite, je prendrai une décision.»
Il le quitta ensuite, le laissant seul à ses songes et retournant à la salle des employés. Il n'aurait pas dû lui dire ce qu'il attendait de lui. Maintenant, il craignait une réponse conne, dite sans réelles intentions. Non, si c'était le cas, il le saurait.
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Putain, ce mec revenait, partait, s'en allait et revenait encore une fois. Parfois, ses allers et retours duraient des heures, parfois cela durait quelques minutes. Mais là, il avait mis au moins une heure pour aller chercher des pop-corn ... Sérieusement, il n'y avait que des débiles chez les traqueurs ? C'est ce que Taiga commençait à croire. Ce traqueur proposait cette sucrerie au jeune Eldorado et lui certifia que ce n'était pas drogué, le prouvant en y goûtant devant lui. Ok, cool. Le jeune homme prenait le paquet pour dévorer quelques pop-corns du sachet. Ca faisait du bien de manger sucrée, ça faisait du bien de manger tout court. Mais déguster ce bonheur en s'apprêtant à regarder une horreur ... Ces pop-corns allaient prendre un goût différent : écoeurant.
La vidéo commençait et c'est une chevelure rose qui apparaissait en premier sur l'écran. Comment ne pas reconnaître cette personne au loin ? Saaya Ohara, tout simplement. Elle semblait aller bien, ce qui est un peu normal si elle avait encore ses cheveux colorées. Maintenant, elle est passée du côté obscure de la force. Mais si cet Ichiro venait à montrer cette fille ... C'était bien pour une raison. La vidéo continuait, la voilà avec sa chevelure noire de jeune asiatique, elle était habillée telle une catin de la rue, une pute, une salope, une Atlantide. Elle entrait dans une boutique pour discuter avec quelqu'un ... Et c'était Laam Runsir. Ce connard de Laam Runsir. Il semblait connaître Saaya, pour qu'il défonce les couilles de Taiga tout en lui ordonnant de protéger la miss Rose. La vidéo continuait. Et là ? C'était l'horreur, la cerise périmée sur le gâteau infecte. Saaya et Laam osaient avoir des contacts proches et physiques entre eux. Ce mec a l'audace de frapper Taiga pour lui ordonner de protéger Saaya et en échange de quoi ? Il vient la baiser. Mais qui nous dit que ce n'est pas la jeune demoiselle qui réclamait ce moment euphorique ? Du foutage de gueule, du pur foutage de gueule. La vidéo prenait fin, et voilà que le traqueur discutait sérieusement avec Taiga. Le pourquoi du comment, le quand du quoi pour qui et où. L'Eldorado écoutait la moitié du discours de ce mec. Actuellement, la haine l'envahissait, le dégoût, le mépris ... Ces sentiments négatifs rendait Taiga beaucoup plus agressif dans sa tête ... Mais étonnamment calme et froid vu de l'extérieur. Ses yeux sombres fixaient ceux du traqueur. Un regard vide, sans intérêt.
« ... Je le savais depuis le début. »
Il savait à quoi s'attendre en déclarant cette guerre, il savait à quoi s'attendre en s'attachant bêtement à des personnes, il s'attendait à tout ... Il ne savait pas qu'il allait autant souffrir ... Il est important de se tromper pour apprendre.
« Je sais très bien que je ne suis pas le gagnant de cette histoire. Je sais très bien que je suis une personne détestable. Je sais très bien qui est mort et qui ne l'est pas. »
Et puis Saaya ... Félicitation. A Laam aussi. Ce bâtard qui voulait absolument que l'Eldorado protège cette prostituée et au final, c'est pour la sauter ? Ça le dégoûtait sérieusement, à tel point qu'il serrait ses poings de toutes ses forces, prêt à frapper n'importe quel individu passant à côté de lui. Il n'aurait pas du la faire rentrer chez Eldorado. Il n'aurait pas du lui donner une seconde chance. Il n'aurait pas du faire confiance à une simple Atlantide, une pute de la rue. Mais en même temps ... Taiga l'avait voulu, il voulait qu'elle aille voir ailleurs, qu'elle aille sauter d'autres personnes, qu'elle s'éloigne du recruteur-assasin mais qu'elle couche avec une personne telle que Laam, l'Eldorado n'arrivait pas à digérer ça.
Un petit sourire se dessinait sur ses lèvres sèches, et un soupire s'échappait de sa bouche. Taiga était fatigué, il n'en pouvait plus de ces conneries. Il revenait enfin sur terre, la drogue était encore présente, mais beaucoup moins qu'avant. Taiga reprenait conscience de lui-même.
« J'ai perdu Chiharu, j'ai perdu Ohara, j'ai perdu l'estime de certaines personnes ... Mais je m'en fous. Avant de les avoir tous rencontré, je vivais seul, je me battais seul et je me démerdais seul comme un loup solitaire. Qu'elles soient dans ma vie ou non ... Je m'en fiche. Elles ont eu le malheur de me croiser. Ce n'est pas en me torturant de la sorte que vous allez m'aider. Je sais très bien que je suis détestable, un tueur, un bâtard. Je le sais très bien. »
Le jeune homme haussait des épaules avant de se lever et de s'avancer lentement vers le traqueur. C'est cool de parler avec lui, c'est sympathique.
« Je ne comprend pas pourquoi vous faites tout ça pour moi. Je ne vois pas l'intérêt de faire ça, de toute façon. J'ai fait des erreurs, je l'avais remarqué bien avant d'arriver ici et j'aurais pu me reconstruire sans votre aide. C'est bien beau de vouloir "m'aider" mais ... Ça ne m'aide pas tellement. Enfin, dois-je vous dire "merci" ? Ouais. Merci, je ne referai plus de connerie de ce genre. J'peux me casser, maintenant ? Et puis merde, je suis crevé. C'est pas en me torturant de cette façon que je vais guérir, hein. Il y a pire que moi dans la vie.»
Car Taiga ne savait pas si il devait le remercier ou non, de l'avoir fait souffrir encore plus, de l'avoir fait culpabiliser. l'Eldorado se foutait un peu de sa gueule, mais il ne faut pas lui en vouloir ... La fatigue peut nous faire dire des choses un peu loufoques.
« J'ignore combien de temps je vais rester ici. Une semaine ? Deux mois ? Trois ans ? Quarante ans ? ... Ça serait chiant pour moi, vous savez. »
Têtu, ça il l'était. Est-ce que Taiga avait fait attention aux paroles du traqueur ? Pas vraiment, il pensait pour lui et uniquement pour lui. L'avis des autres ne changeront pas son état d'esprit. Et le silence régna dans les cellules. La joie extrême, voyez-vous. Taiga se baladait dans sa petite cellule. Il repensait à la vidéo, cette vidéo bien dégueulasse. Un rire nerveux s'échappait de ses lèvres tandis que les images défilaient dans sa tête. Taiga avait rejeté Saaya, Laam et Saaya se sont royalement foutus de sa gueule, L'Eldorado déteste ça. Elle pouvait coucher avec n'importe quelle personne, tant que ce n'était pas le jeune recruteur ... Mais Laam, ce couillon ? Pourquoi lui ?
... Si elle se sentait mieux avec lui, tant mieux. Pourquoi s'énerver, hein ? Ouais, c'est vrai ... Pour s'énerver pour eux ? Parce que dans le fond, Taiga n'a jamais aimé Saaya. Il pensait l'aimer ... Mais ce n'était une illusion, une drogue, un délire ... Un rêve ou plutôt un cauchemar.
En toute logique, c'est toi qui aurais dû t'en occuper. C'est toi qui aurais dû rester près de lui pour le torturer et lui faire ouvrir les yeux en lui découpant les paupières au couteau. Mais tu savais que tout ça n'aurait été fait que dans le sang et la mort, et que ce n'était pas là ton dessein. Alors tu avais laissé Ichiro faire sa propre affaire, tout aussi à l'aise dans la torture, à sa sauce. Tu avais marché le long de No Dawn, le dos droit et le regard rivé sur une horizon immaculée à la recherche de ton point d'arrivée. Tu n'as croisé personne, comme cela est fréquent ici. Yamazaki Taiga n'était plus juste un nom, il était l'assassin de Chiharu et par-dessus tout, celui qui a utilisé la façon la plus lâche qu'il soit pour t'atteindre. C'était intelligent, il fallait te l'avouer. Mais jamais tu ne serais apte à l'accepter.
Et enfin, tu entends sa voix. Sa voix d'adolescent qui ne grandira sans doute jamais. Tu demeures immobile pendant quelques secondes, à l'écoute de sa brève conversation avec ton collègue. Alors, tu réalises qu'il ne changera sans doute jamais. Une part de toi le savais mais tu espérait que Nomura arriverait à ses fins. En vain. Tu lâches un soupir d'agacement, songeant qu'il aurait mieux fallut pour toi de le tuer tant que tu en avais l'occasion. Mais tes péchés seront bientôt punis, tu ne peux pas te permette d'alourdir la peine qui te tombera dessus un jour ou l'autre. Tu t'approches, silencieusement, fixant ton ami, si tu oses le considérer comme tel, avant de reporter ton attention vers le détenu.
« Tu devrais seulement remercier mon collègue pour ne pas avoir levé la main sur toi tout en restant courtois. »
Tu fixes un instant l'écran sombre avant que les lumières de la petite cellule ne se rallume soudainement, l'aveuglant un court instant. C'est là que tu peux faire face à Taiga, une nouvelle fois, les yeux dans les yeux. Tu sais qu'il ne t'attaquera pas, et dans le cas échéant, il signerait son arrêt de mort. C'est donc calmement que tu continues :
« On ne cherche pas vraiment à t'aider. Notre job c'est pas d'être psy, c'est de vous exterminer. Jouer avec une poupée cassée n'a rien d'amusant, tu comprends, on est juste en train de te réparer pour que tu puisses courir dans l'espoir de nous échapper. Tu resteras ici le temps que Nomura te l'imposera, on est pas à l'hôtel, tu es dans une prison. Et si un jour tu peux revoir la lumière du soleil, ne parle jamais de cet endroit, n'espère même pas essayer de nous attaquer. J'ai entendu dire que tu avais une charmante petite sœur. Ce serait dommage qu'il lui arrive quelque chose, à elle aussi. »
Tu aurais aimé rire de ton propre sadisme, mais le temps n'était plus à ça, l'humeur non plus. Te tournant vers ton partenaire, tu reprends alors simplement par :
« On devrait y aller, maintenant. Il ne changera jamais. »
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