POINTS : 18 CITATION : i just want to be happy. MESSAGES : 132 JUKEBOX : Red Hot Chili Peppers - Californication FEAT : SABER - Fate/stay night. CRÉDIT : (c) NFF SAYS, que j'aime très très fort " JE SUIS UNE MÉDUSE DANS LE BLEU DU CIEL MAINTENANT. DATE D'INSCRIPTION : 09/01/2014 LOCALISATION : dans ton lit ♥.
Spilling drinks on my settee. libre & ouvert à tous.
23:48, Ton pas conquérant, rehaussé de tes talons aiguilles un poil élimé, prenait un malin plaisir à maltraiter les dalles accidentées du trottoir en cadence. Ton regard fatigué s'attarda un instant sur le ciel drapé d'un bleu nuit aux reflets mauves, à rendre le plus stupide des hommes infiniment plus philosophique et poétique. Malgré la pollution lumineuse de cette ville surpeuplée, quelques étoiles s'évertuaient à briller ci et là, créant des repères agréables pour les yeux égarés. Pareils à d'infimes points d'accroche, sur lesquels l'on pouvait errer un instant ; avant de devoir se replonger dans cette vague humaine massive et informe, grouillant au sol. Dans ce trémolo, où ta propre silhouette, pourtant bien singulière, se fondait dans la masse comme une évidence même. Une parmi tant d'autres. Rien de bien renversant, ni de grandement reluisant, entre autre.
Cela faisait un bon moment déjà, que la nuit était tombée sur les quartiers et que tu t'évertuais à fendre la foule. Mais tu n'avais guère eus d'autres choix, que celui de te retrouver là à pareille heure de la nuit. Ton modeste frigo, parfaitement aligné avec le reste de la déco de la cuisine de ton petit appartement, n'avait eut de cesse de crier famine depuis trois longs jours déjà. Et tu savais bien que si tu ne prenais pas la peine d'y remédier maintenant, tu risquais fort de faire traîner le problème pendant encore un long moment. Il est tellement plus simple d'éviter les soucis et de reporter les tâches ingrates au lendemain. Puis au surlendemain. Mais ces pratiques là ne réglaient jamais le nœud central du problème. Et ton frigo, en cet instant, restait invariablement vide. Aussi, même malgré toutes les petites excuses pour le moins réfutables et idiotes, ainsi que le manque cruel d'envie t’assaillant ; tu t'étais enfin persuader à remplir cette corvée comme il se devait. Ne serait-ce que pour éviter un énième dîner au restaurant du coin, faisant fondre tes économies comme neige au soleil.
La journée avait été dure et éprouvante pour toi aussi, petite réceptionniste d'une grande entreprise d'automobile. La plus populaire, en vérité. Tu en avais vu, des clients, s'agglutiner face aux voitures de luxe proposées à des prix exorbitant et qui aurait pu t'éviter des années de courses éreintantes. Mais tu n'étais pas payée pour juger, ni même pour réfléchir en vérité. Tu n'étais qu'une femme plutôt bonasse dans son costume élégant de secrétaire. Avec ton sourire charmeur et tes formes exquises. Mais l'ère d'aujourd'hui ne rimait plus qu'avec ça : esthétisme. Et tu ne dérogeais guère à la règle. Néanmoins, tu n'étais pas peu fière de ce boulot pas plus ingrat qu'un autre, te permettant de vivre agréablement ta petite vie de célibataire endurcie.
L'esprit un peu revêche, tes chevilles semblant te crier leur haine à chaque pas ajouté, tu continuas interminablement ton ascension vers la gare. Finalement, tu n'en avais pas eut pour très cher, seulement quelques éléments de premières nécessité. Pas de quoi remplir plus de deux sacs plastiques, en vérité. Mais tu n'étais pas peu fière de ces derniers, se trémoussant au bous de tes bras graciles. Même malgré l'heure avancée, la foule ne désemplissait pas, irritant tes nerfs dores et déjà échauffés par le boulot. Tu aurais donné cher pour choper un train pas trop bondé. Ne plus avoir à donner de coups de coude pour fendre l'amas humain, et pouvoir rentrer chez toi pour pauser ton petit cul sur ton petit divan confortable. Mais Chidoya avait beau être l'un des quartiers les plus proches de ton lieu de travail, il n'en était pas moins à des années lumières de ta résidence. Et tu savais que le reste de ta petite aventure du soir était loin de toucher à son terme.
Accélérant l'allure, tu fouillas dans ton sac à main dans l'espoir de mettre la main sur ton titre de transport. Les portiques de sécurités semblait te narguer alors que l'écran ne cessait de faire clignoter la même phrase depuis un moment déjà : « train à quai ». Tu n'allais tout de même pas baisser les bras face à l'adversité. Même aussi illusoire fut t-elle. Et, inspirant un grand coup, tu fis ce que tu n'avais plus tenter depuis des années déjà.
Ton sang tambourina contre tes tempes sous l'effet de l'adrénaline. D'une simple main sur l'épaule, tu accosta la première silhouette passant par là.
« — A-attendez ! Excusez-moi, mais me serait-il possible de passer avec vous ? J'ai égarée ma carte, et j'aimerais bien ne pas avoir à attendre le prochain trame ! »
Ton timbre mal-assuré flancha sur la fin. A vingt-neuf ans, tu ne faisais guère plus parti des ces rebelles dans la fleure de l'âge appréciant flirter avec l'l’illégalité et la fraude. Mais l'attente interminable d'une prochaine navette à pareille heure de la nuit, avait de quoi pousser toute bonne femme à la faute. N'est-ce-pas ?
Les conférences de presse. Ou comment être entouré d'une belle bande de con sans pouvoir s'en défaire, ou comment devoir arborer son sourire digne des plus belles pubs de mode ou de dentifrice jusqu'à s'en déchirer les joues. Hirohito détestait ça. Et pourtant, il adore sa célébrité, mais devoir paraître si sain et si bon aux yeux du monde devenait un véritable poison. Les rues de Tokyo semblaient si brumeuse lorsqu'il quittait le bâtiment dans lequel il s'était retrouvé prisonnier plus de trois heures. Les bavardages, les questions, les faux rires, les accolades amicales avec les collègues. Quelle horreur. Notre pilote soupirait, sentant une forte douleur dans son dos qui lui fit arracher un râle en plein milieu de la population. Je déteste rester assis autant de temps. Il avait juste hâte de rentrer chez lui. De s'étaler dans son lit avec une cigarette et irait plus tard dans la nuit rejoindre sa maîtresse, et tout ira mieux. Tout va toujours mieux quand on roule sur l'or, vous savez.
Nakamura arrivait enfin à la gare de Chiyoda, vêtu d'un costume banal il était loin de se démarquer des autres autrement que par sa chevelure d'argent et ses yeux jaunes. Les mains dans les poches, il avançait avec nonchalance jusqu'à ce qu'il puisse entendre que le train à quai allait partir. Il ne se pressait pas plus que ça à vrai dire. Il avait toute la vie devant lui, pas de réelles obligations, en bref, il était libre. Et alors, quelque chose empoignait son épaule, le faisant se retourner avec une expression de mépris. Ce fut avec surprise qu'il découvrit un visage familier mais pas assez pour se souvenir qu'il était adorable. Une collègue de la boîte, oh.
« Je ne vous savez pas délinquante, Toya-san. »
Lance-t-il alors avec une voix mesquine. Ce n'était pas volontaire. Ca lui était propre. Ca lui collait à la peau. Il ne la connaissait pas tant que ça. C'était juste une réceptionniste de Motors District et on ne peut pas dire que Nakamura passe son temps dans les bureaux mais plutôt sur la piste. Toujours est-il qu'il avait déjà croisé à maintes reprises la jolie blonde et son badge accroché à son tailleur.
« Ma foi je vais faire comme si je n'avais rien vu. »
Sans plus attendre, le jeune homme – enfin jeune... - la fit passer devant lui, accolé, la laissant passer jusqu'au quai.
« Ni vu ni connu ma chère dame. »
Oh, il était resté gentil avec une femme. Mais pendant combien de temps son côté macho pourra-t-il rester endormi ?
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(BON SANG. METTEZ VOS PROFILS A JOUR, AVEC LES LIENS DE VOS PRÉSENTATIONS. DE DIEU. /pleure.) (Merci, petite chose, d'avoir répondu à mon rp, ihih, au plaisir de le faire avec un Motor District - pas n'importe lequel, en plus.) (gniiiiiiiih, shougo ♥)
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« — Je ne vous savez pas délinquante, Toya-san. »
Comme soudainement brûlée au second degré, ta paume délicate lâcha brusquement sa prise. Les yeux écarquillés par la stupeur, tu déshabilla littéralement ton vis-à-vis de ton regard perçant. Nakamura. Quelle bonne surprise que voilà. Son tons, t'arracha un grincement de dent irrité. Tu n'avais même pas pris la peine de faire du tri sélectif dans tes potentiels futurs acolytes d'un instant, grave erreur de ta part. Ironiquement, le ciel semblait vouloir t'en faire, maintenant, payer le prix. Parce que oui, cet homme fort séduisant de son mètres soixante-seize, ne t'était fatalement pas étranger. Mais qui pouvait se vanter d'ignorer l’existence d'une telle célébrité, pensas-tu, amère. Pourtant, de dos, tu n'avais pas été foutue d'imaginer ne serait-ce qu'une seule seconde qu'il se pouvait, effectivement, que tu ais affaire à lui. Il faut dire, plein aux as comme il devait l'être, il ne t'était pas venu à l'idée qu'il puisse se permettre d'user des transports en commun, comme toute personne banale. Comme toi. Il t'avais fallut une demie seconde pour le reconnaître, de face. Il faut croire que sa tenue civile t'avait dérouté outre mesure. C'était si inhabituel de sa part. Et il était vrai que, en tant que pilote, tu n'avais pas eus l'occasion de le voir vêtu autrement que de sa tenue de scène, de compète. Bref. De sa combinaison propre à chaque sportif de haut niveau - ou non - tel que lui. Tu fronças les sourcils, un instant. Il faut dire que tu ne pouvais pas te vanter de le connaitre plus que cela. De vue, certes, oui, mais rien de bien affriolant. Il n'était qu'un collège d'entreprise. Qu'un parmi tant d'autres, à Motor District. Vous ne partargiez rien d'autre qu'une entreprise. « Strictement rien d'autre. » Et tu t'en réjouissais grandement. Il faut dire que sa réputation n'était plus à faire. Et le croiser là était un coup de chance. Ou de malchance, tu n'aurais su dire.
« — Ma foi je vais faire comme si je n'avais rien vu. »
Haussement de sourcil de te part. Qu'entendait-il par là, exactement ? Était des menaces dissimulées ? Se foutait-il de ta gueule ? Sérieusement. Mais tu dû laisser ses questions fort trépignantes de côté, alors que prestement, il t’entraînait vers le portique, se collant à toi. Quoi de plus normal pour pouvoir passer ce dit, portique, vous direz-vous. Pourtant, toi, tu ne pu t'empêcher de songer qu'il était trop près. Vraiment trop près. Pas que cela en vienne à gêner la femme toute émoustillée en toi, non, mais ton esprit critique n'avait de cesse de faire barrière. Tu n'étais pourtant pas d'un naturel prude. C'était plutôt sa réputation d'homme volage, et ma foi fort insupportable, qui te fit défaut. On ne se refait pas. Et aussi vrai que son image redorée par les journalistes jurait avec sa réelle personnalité ; tu ne pouvais te détacher de tes petits préjugés merdiques et pourtant si banalement humains.
« — Ni vu ni connu ma chère dame. »
Sa voix, rauque, t'interpella. Il te fallut bien ça pour revenir sur Terre. Et, regardant le train à quai d'un oeil désintéressé et blasé, tu attendis tout bonnement qu'il se mette en marche et qu'il s'éloigne, avant d'esquisser un geste. Tu t'étais pourtant malmenée pour le chopper, ce train, mais les faits n'étaient plus les mêmes, à présent. La donne avait changée. Tu avais un tout nouveau sujet de divertissement. Bien plus alléchant. Et, tes lèvres s'ourlant d'un sourire ironique, tu ramena une mèche rebelle derrière ton oreille. Tout chez toi suait la méfiance ainsi que la confiance en soi. S'en était écœurant. Mais, à vrai dire, tu n'en avais pas grand chose à foutre. La si douce et gentille réceptionniste s'était muée en sa pire facette. Pas que tu sois mentalement dérangée, pas outre mesure, non. Tu avais juste cette satanée habitude à évoluer suivant le contexte, ton entourage, les situations. Et en cet instant, ton subconscient t'avait intimé de faire gaffe à ton cul. De te protéger, oui. Et se refermer sur soi-même était une très bonne défense. Une défense qui se valait. Pour te préserver de cet homme abjecte. Pourtant, encore une fois, tu ne le connaissais pas plus que ça. Juste des a priori mal placés, des suppositions infondés, des idées reçues, en somme. Et même si ça s'était avéré véridique, tu n'avais pas le droit de te permettre ce genre de comportement envers lui, surement. Tu n'aurais su dire. Perdue comme tu l'étais. Fière comme tu l'étais. Mauvaise comme tu l'étais, aussi. Mais il devait surement en avoir l'habitude, après tout, ça aussi c'était l'un des cadeaux empoisonnés certes, mais cadeau tout de même, délivré par sa célébrité. Et tu aurais adorée pouvoir vérifier si les murmures courant à son sujet, étaient vrais. Aussi, reportant ton regard faussement émeraude sur ton acolyte, ta langue se délia.
« — Nakamura, le saluas-tu, placidement. Mais que fait-donc le grand pilote ici ? Sa gazelle serait-elle tombée en panne ? Non, bien-sur que non, j'aurais été mise au courant sinon. Au même titre que la majeure partie de la population, d'ailleurs. Alors quoi, l'envie de découvrir le quotidien du commun des mortels vous aurait-elle habitée, ce matin ? »
Toya-san n'était peut-être pas ce genre de femmes faciles qu'il s'amuse à ramener dans sa chambre. Toya-san était sans aucun doute intelligente, une dure à cuir, même s'il avait du mal à se l'avouer lui-même tant son machisme prend le dessus. Toujours est-il que jusqu'ici ce fut les seules raisons pour lesquelles Nakamura n'avait pas tenté quoi que ce soit de déplacé avec elle – de toute façon, pour le peu de temps qu'il perd dans les bureaux de la boîte, il n'allait pas chercher à se taper la réceptionniste qu'il entrevoyait au moins une fois dans le mois, et encore, il s'agit d'à peine un coup d'oeil.
Sa voix était un peu cassante, un peu douce à la fois. Doux mélange. Et sans aucun doute était-ce là la preuve irréfutable qu'elle avait déjà entendu parler du pilote et de son caractère mauvais pour réagir ainsi. Oh ne vous méprenez pas mademoiselle, le commun des mortels regorgent d'adorables jeunes filles qui tueraient pour finir avec moi. Cette pensée, il valait mieux la garder pour lui, très certainement.
Son sourire de le quittait pas. Fin, mesquin, il ne cessait de s'étendre sur ses lèvres un peu blanches avant qu'il ne se décide à répondre :
« Oh les obligations vous savez. Malheureusement je ne peux pas toujours me contenter de boire mon cocktail au bord de ma piscine couverte tous les jours. Même si comparé à vous je pourrais bien me le permettre. »
Autrement dit : j'ai tous les mérites, vous n'êtes rien d'autre qu'une femme. Et puis un bruit sourd, une alarme et le train s'en allait. Levant les yeux vers les wagons défilant, l'air faussement surpris, manipulateur, Hirohito adressait son regard à sa collègue.
« Oups, je crois que c'était votre train. Je parle vraiment trop décidément, oh lala. »
Lui ? Embarrassé ? Pas le moins du monde. Il était même fier de lui mettre du bâton dans les roues. Ca rend le quotidien intéressant, à ce qu'il paraît.
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(ihih ♥) (Bon. J'avais dans l'idée de te répondre hier soir, mais j'avais complètement zapée que j'avais déjà rédigé le plus gros de ma réponse sur un autre support que mon pc. Donc, voilà, désolée pour ça.)
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« — Oh les obligations vous savez. Malheureusement je ne peux pas toujours me contenter de boire mon cocktail au bord de ma piscine couverte tous les jours. Même si comparé à vous je pourrais bien me le permettre. »
Ironie piquante. Tu te permis un haussement de sourcil, esquissant un sourire en coin. Ce type là, même malgré son petit côté insupportable et narquois, t'amusais néanmoins follement. Était-ce dû à sa nonchalance naturelle, semblant lui coller à la peau ? Ou alors était dû à cet autre petit côté posé et sur te soi ? A vrai dire, tu n'en savais foutrement rien. Mais cela ne t'empêcha pas de rire à ses dires nouveaux. Quelque chose te disais qu'il n'était pas trop pour l'égalité des sexes, à en juger par son attitude - ou alors était-il comme cela seulement avec toi ? Peut-être qu'il essayait simplement de t'expliquer son point de vue sur son boulot : il méritait amplement tout ce qu'il avait bien pu amasser jusqu'ici, avec le temps. Dans ce cas, c'était d'un déplacé tout juste risible.
Croisant tes bras fins tout contre ta poitrine, tu l'écoutais s'exclamer sur le train qui venait de te passer sous le nez. Bah. Tu l'avais décidée, en soi. Alors la gène n'était que minime. Mais tu jugeas qu'il n'avait pas à savoir ce détail là. Et, il ne te semblait d'ailleurs pas franchement désolé, ni même compatissant. Cela te rappela ton propre manque de tact. Car, oui, tu ne l'avais même pas remercier, pas une fois, pour avoir consentit à frauder avec toi. Pourtant, il aurait été aisé de refusé. Alors, même si tu te savais pertinemment bloquée, au prochain portique, ta langue se délia. Tu ne laisserais pas passer une impolitesse pareille, pas venant de toi. Déformation professionnelle, peut-être, surement même. Mais tu préférais ne pas imaginer la honte que tu aurais pu ressentir s'il avait prit le temps de souligner ton erreur. Réceptionniste ou pas.
« — Ce n'est pas si mal, vous meublez fort bien la conversation. Puis, je ne risque pas de louper le prochain train, au moins, alors je ne vais pas m'en plaindre. Au fait, merci pour le coup de main, de tout à l'heure, je ne crois pas l'avoir encore fait... Vous remercier, je parle. Tu fis une pause, basculant le poids de ton sac de plastique sur ton autre bras. Et vous, où allez-vous donc comme cela ? »
Tu avais beau suer la politesse, si tu te donnais autant de mal à relancer la discussion, c'était aussi et surtout parce que ta curiosité était piquée au vif. Qui était-il vraiment ? Méritait-il ces rumeurs vipères courants sur lui ? Après tout, tu ne le connaissais clairement pas. Pas plus que de vue. Et son travail, vendait-il autant de rêve que cela semblait être le cas ? Depuis toute petite, tu avais toujours rêvée de pouvoir, un jour, toucher un volant pour uniquement jouir de la vitesse de l'engin et du plaisir que ça pouvait t'apporter. Et à dire vrai, tu étais presque jalouse de cet homme là. De cet homme qui avait réussi sa vie, comme il l'entendait.
Oh, elle réagissait presque bien, en le remerciant. Dommage, Hirohito aurait été ravi de découvrir ce petit bout de femme à l'action, vous savez, celle qui mord les lèvres quand elle m'embrasse, qui vous regarde avec fureur, féline et fourbe à la fois, dans un semblant de domination. Mais on ne me domine jamais, j'apprécie faire croire le contraire pour mieux briser les rêves et les espoirs, voilà tout. Le pilote haussait les épaules, ne quittant pas cet ignoble sourire sur son visage de serpent. Tant pis, il la provoquerait en s'étalant sur le temps, il n'était pas impatient bien que son métier pourrait prouver le contraire. Non, il était langoureux, attractif, ça lui plaisait.
La jeune femme enchaînait sur une autre question. Ce qu'il allait faire ? oh. Serait-ce judicieux que de dire qu'il avait rendez-vous avez l'une de ses maîtresse dans un hôtel de luxe mais que prendre sa voiture connue par les médias serait peu judicieux pour faire les choses discrètement.
« Laissons un peu de mystère entre nous, c'est bien plus attrayant. »
Concluait-il en penchant un peu la tête. L'homme fixait alors l'écran sur lequel s'affichait les prochains trains. Le sien arrivait dans un moment également, il avait du temps à perdre à la gare pour se faire, mais au moins, il était en – presque – charmante compagnie.
Nakamura se tournait vers sa collègue, ajoutant :
« Que diriez-vous d'aller boire un verre en attendant ? Je doute fort que vous ayez l'habitude de vous faire inviter, alors un refus serait fort étonnant. »
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« — Laissons un peu de mystère entre nous, c'est bien plus attrayant. »
Sa tête se pencha alors que tes sourcils se fronçaient sous l’inattendu de la situation. Bah, ça ne changeait pas grand chose à ta petite vie, finalement, si monsieur avait quelques secrets à ne pas divulguer. Que grand bien lui fasse, que Dieu l'en garde, même. Prestement, tu remuas tes épaules en signe expressif de désintéressement, presque polaire. Tes petites iris émeraudes suivirent le cheminement du regard pareil à celui d'un félin, acéré. Le jeune pilote semblait guetter son propre train, sur l'écran allumé et encastré dans le mur, un peu plus loin. Allait-il donc, par conséquent, bientôt arriver à quai ? Pas que cela puisse réellement te chagriner ; et tu serais même allée jusqu'à plaider un je-m'en-foutisme aiguë sur la question, en un sens. Oui, mais ça, ça aurait été si tu n'avais pas trouver le moyen d'égarer ton pass. Et autant dire que trinquer une blinde pour un pauvre ticket de train ne t'enchantait guère. Vous ne rouliez pas tous sur l'or, il faut croire. Puis, tu venais déjà de frauder par une fois, quelques minutes plus tôt, à peine. Alors frauder à nouveau ne t'enchantais certes pas, mais c'était un moyen comme un autre pour finir ton périple si pénible jusqu'à ton petit chez toi. C'est que tu n'avais pas que ça à foutre de ta soirée, toi. Et tu n'aurais pas crachée sur un bon matelas moelleux, sur laquelle t'adonner à un sommeil réparateur ; oh, ça non. Avec, ou sans bel apollon en ta compagnie.
« — Que diriez-vous d'aller boire un verre en attendant ? Je doute fort que vous ayez l'habitude de vous faire inviter, alors un refus serait fort étonnant. »
Doucement, ta main tâta à l'aveuglette dans ton sac à main. Tu étais soudainement dotée d'une frénésie que tu te connaissais fort peu. Mais tu aurais pu prier tous les Dieu, toutes religions confondues, pour pouvoir frôler l'espoir même de retrouver ton pass. Mais non. Un soupir t'échappa, alors qu'un fin sourire ironique vint ourler tes lèvres. Tant pis, quitte à claquer de l'argent, autant prendre son pied au passage. Et l'alcool était un bon remontant, sois-disant-passant.
« — Il se trouve qu'au contraire, m'inviter à boire un verre n'est pas si rare que vous semblez le croire. Et j'ai bien peur que vous ne teniez pas la longueur, d'ailleurs... Mais, soit, cela m'intéresse. Montrez-moi donc votre bonne adresse, puisque que vous semblez vous vanter d'avoir l'habitude du lieu. Hm ? »
Un sourire plus franc étira tes lips, alors qu'une idée venait de germer dans ton esprit. Tu tenais enfin ta revanche sur sa petite langue farouche. Alors, prenant sur toi pour esquisser un sourire cajoleur, ton bras vint s'accrocher au siens, ta poitrine épousant son biceps.
« — Bien évidemment, qui dit invitation, dit tout frais payé pour moi... N'est-ce-pas ? Dis-tu, d'un tons amusé, tes lèvres purpurines allant effleurer son lobe. Puis, on sait tous les deux, très bien, que tu en as les moyens. Alors je te mets au défis de te trouver une excuse, chéri. »
Provocatrice ? Oh, pour sûr, elle l'était. Est-ce que ça le dérangeait ? Pas le moins du monde ! Hirohito préférait de loin ce genre de comportement plutôt que celui de la pure et innocente jeune femme qu'il avait l'habitude de rencontrer à tous les coins de rue. La poitrine s'écrasant contre lui ne put que le satisfaire un peu plus, sans pour autant s'y focaliser – il avait presque un minimum de classe pour ne pas se jeter sur le corps attisant d'une semie inconnue. Le pilote n'affichait qu'un mince sourire, un peu plus élargit que les autres, sourcils redressés, on avait tendance à comparer ses expressions faciales à celle d'un reptile, d'un serpent. Fourbe, il laisse toujours croire du bien de lui, mais il ne nie jamais lorsque le mal arrive, bien qu'il soit un homme lâche et complètement immature. Mais le fric, vous savez, le fric. Ca fait tout un monde, de nos jours.
Doucement, mademoiselle Toya prenait ses aises, allant même jusqu'à le tutoyer. Ils n'ont jamais été véritablement intimes. Non comme dit auparavant, ils ne se connaissaient que de nom mais il faut croire que cette femme sait comment marchent les hommes comme Nakamura. Enfin presque. Car oui, au fil des années, du haut de ses trente-cinq ans qu'il cache très bien, notre homme sait comment fonctionne la gente féminine. Fougueuse et maligne, il ne se laisse plus avoir facilement, bien qu'un petit égard soit tout à fait possible, il n'est pas invincible.
« Oh. Désolé, aplatir vos seins contre mon bras ne me fera pas dépenser des sommes dans un pauvre verre d'alcool que vous allez finir par vomir. »
Enième sourire, sa tête se penche un peu.
« Et vous imaginez sincèrement que je vais perdre mon temps à aller à la meilleure adresse du coin pour vous ? Je paye, bien entendu, mais je ne vais pas m'embêter à chercher loin. Agissons comme de modestes personnes. »
Ca l'arrangeait bien, de dire cela, hm. L'employé de Motors District entraîna alors sa collègue jusqu'à l'extérieur du quai, balayant le paysage urbain devant lui avant d'y trouver une petite enseigne banale juste en face. Sans plus attendre, nos deux protagonistes terminèrent dans un bar à l'occidentale, sans trop grande surprise, peu cher. Ils furent assis à une table dans le fond de la salle, attendant patiemment le serveur.
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« — Oh. Désolé, aplatir vos seins contre mon bras ne me fera pas dépenser des sommes dans un pauvre verre d'alcool que vous allez finir par vomir. »
Ses lèvres s'ornent d'un sourire énigmatique, sa tête s'incline vers toi. Tu levas les yeux au ciel.
« — Et vous imaginez sincèrement que je vais perdre mon temps à aller à la meilleure adresse du coin pour vous ? Je paye, bien entendu, mais je ne vais pas m'embêter à chercher loin. Agissons comme de modestes personnes. »
Il était vraiment sans gène. Et, au fond de toi, tu préférais presque cela. Parce que ça te permettait de ne pas avoir à faire attention à ton langage. De ne pas avoir à retenir ton naturel, d'avoir à le brider. Et après une journée usante de travail à plein temps, après avoir dû supporter chaque caprice de chaque client, se laisser aller faisait un bien fou. Même si Hirohito te rendait bien la chose. Il fallait bien avouer qu'il n'avait pas sa langue dans sa poche, mais, soit, voyons donc qui perdra à ce petit jeu vicelard. Et, tes lèvres purpurines s'ourlant d'un sourire énigmatique, tu pris un air théâtrale et amusé.
« — Pendant que l'alcool est bon... Oh, arrêtes donc de jouer les mijaurées. On sait tous que tu en pelote à la pelle, des seins. D'ailleurs, ne me lances pas de défis, car tu risquerais bien de ne pas pouvoir tenir tes engagements. »
Ton propre sourire s'étira, joueuse, faisant écho au siens. Mais déjà il augmentait l'allure, t’entraînant vers l'un de ces endroits que tu trouvais tout à fait charmant. Un bar dans un genre occidental, fort traditionnel, mais dont l'atmosphère détendue et confinée avait de quoi mettre n'importe qui à son aise. C'était ça, un bon bar, à ton goût. Un endroit décoré avec goût, où il était plaisant de perdre son temps autour de quelques verres. Et Hirohito ? Avait-il l'habitude de fréquenter ce type d'endroit ? Tu imaginais bien que non. Après tout, il n'était pas de ta hauteur, il était d'une toute autre prestance, il dominait ton rang avec véhémence. Il faisait partit de cette élite à qui le tiers des gens de ta classe sociale rêvaient de faire des misères, par pure jalousie. Les autres n'étaient qu'envie maladive. Allez donc savoir lesquels étaient les plus pathétiques. Toujours est-il que vous étiez arrivés à destination. Et, tirant sur la jupe impeccable de ton tailleur, tu pris place en face de ton vis-à-vis.
« — Navré, je ne suis pas un romantique. »
Ton regard qui s'était acharné à étudier chaque détails de la pièce, se reporta sur Hirohito. Il t'avait semblé avoir cerné un léger sarcasme dans ses dires. Était-ce réellement le cas ? Ou alors faisait-il preuve de sérieux et d'honnêteté ? Bah.
Pour ce que ça changeait... Haussant les épaules, tu lui répondis doucement :
« — Bof, tu payes, c'est déjà ça. Puis, je ne penses pas que ton but soit de m'attirer dans ton lit, je me trompe ? D'ailleurs, je plaint la nana que tu fais attendre. C'est moche, la tromperie. »
Ton regard de nouveaux aux aguets, tu fis signe à l'un des serveurs non loin, après t'être assurée d'avoir son attention. Vous étiez venus boire, non ? Alors autant se mettre au travail tout de suite. Et sur ces belles pensées, tu commandas un cognac, invitant ton acolyte à faire de même d'une œillade appuyée. Le Scotch whisky viendrait plus tard, il fallait savoir être patient.
« — Oh fait, tu m'excuseras de ne pas lire ce ramassis d'ordure que constitue les magazines peoples, mais... Un mec comme toi a forcément une officielle ? Une petite amie ? Une fiancée, peut-être ? Oh, aller, tu n'as pas besoin de t'envoyer trois verres dans la tronche pour me lâcher une banalité pareille, tout de même. »
Tu n'étais que sourire. Cet homme te mettait à l'aise en étant, visiblement, le plus naturel du monde. Et c'était vivifiant. Déposant ton coude droit sur la table lisse, tu pris ton menton dans le creux de ta main, de façon tout à fait décontractée. Allait-il oser se mouiller ? Tu l'espérais, sinon votre petite virée risquait fort bien d'avorter. A quoi bon boire sans confrère de buvette ? Et sans confidence croustillante, aussi.
HRP:
HOLA. Oué, euh, scuzy for my retard. hein. Je pensais t'avoir répondu, pourtant.
La demoiselle Toya avait fini par le tutoyer. Oh, déjà ? Pressée de faire connaissance avec moi, ma chère ? Hirohito s'arrachait un énième sourire, un sourire commercial et répugnant par moment selon les situations. Dans tous les cas, la jeune femme qui se dressait face à lui était loin d'être une personne facile à s'accaparer, et tant mieux, cela rendait le déroulement des choses d'autant plus intéressant. Ne trouvez-vous donc pas plus de satisfaction lorsque vous obtenez ce que vous souhaitez avec difficulté que lorsque vous l'obtenez sans même à avoir lever le petit doigt ? Peut-être est-ce pour cela aussi que le pilote est étrangement attiré, comme un aimant, vers les personnes de ce genre. Celles qui mordent aux premiers abords, celles qui disent non et finissent par craquer. Elles ont craqué. Toutes, absolument pas toutes. Aucune n'a fait exception à la règle et Nakamura en fut très vite déçu soit dit en passant. L'ennui. L'ennui de ne jamais trouver quelqu'un à sa hauteur pour lui tenir tête, quelqu'un en qui il planterait ses griffes de vautour. La secrétaire l'était peut-être. Ou peut-être pas. C'est vrai qu'à première vue elle semblait tout sauf intéressée, ma foi, ce n'est pas ce qu'il cherchait, il avait ce qu'on appelle un.. Charme naturel.
C'est moche la tromperie. Ah. Sourire. L'asiatique haussait les épaules, gardant le silence sur ce point alors que le serveur pointait enfin le bout de son nez, désignant la même boisson que sa partenaire de fortune avant de replanter ses yeux sur elle, plongé dans son discours presque blessant qui allait si mal à sa gueule d'ange. Finalement, l'homme aux cheveux blancs avait fini par ricaner un peu à la fin des dires de son invitée, s'intéressant tout à coup à la situation amoureuse de son collègue.
« Pourquoi, vous voulez tenter votre chance ? »
Et avant même qu'elle ne réponde quelque chose se rapprochant d'un certainement pas ou va en Enfer, Hiro vit les deux verres se déposer devant eux. L'air un peu perdu, presque théâtrale, la joue reposée sur le dessus de sa main tandis que ses autres doigts caressaient de leurs extrémités le verre du récipient.
« Mais pour répondre à votre.. Pardon, ta, question, je ne suis jamais seul, mais jamais avec la même personne. Lance-t-il presque avec une once de fierté. A quoi bon perdre son temps avec une seule femme alors que les autres ont tant à offrir et à recevoir ? Autant toutes les comblées. »
Dire qu'il racontait tout cela comme si c'était normal, naturel.
« Et toi alors, petite secrétaire de Motors District, à quoi se résume ta vie amoureuse ? »
POINTS : 18 CITATION : i just want to be happy. MESSAGES : 132 JUKEBOX : Red Hot Chili Peppers - Californication FEAT : SABER - Fate/stay night. CRÉDIT : (c) NFF SAYS, que j'aime très très fort " JE SUIS UNE MÉDUSE DANS LE BLEU DU CIEL MAINTENANT. DATE D'INSCRIPTION : 09/01/2014 LOCALISATION : dans ton lit ♥.
HRP: ouais, non, pas de soucis, mate mon délais à moi ahah. sorry.
Spilling drinks on my settee.
« — Pourquoi, vous voulez tenter votre chance ? »
Absolument pas chéri, pensas-tu tout bas. Un sourire, frôlant l'air carnassier, vint ourler tes tendres lèvres. Non seulement Hirohito avait de la répartie, mais il avait aussi un humour qui, ma foi, t'amusait grandement. Il semblait comme dénué de gêne. Pareil à ces glaciers d’Antarctique, que rien ni personne ne pouvaient casser. Indomptable. Était-ce là qu'une simple coquille vide servant de bouclier ? Ou était-il naturellement aussi condescendant ? L'envie de faire la lumière sur cette problématique te taraudas brusquement. Cela pouvait devenir intéressant. Puis, Hirohito était un bon sujet d'étude, tu n'en doutais pas.
« — Mais pour répondre à votre.. Pardon, ta, question, je ne suis jamais seul, mais jamais avec la même personne. Lance-t-il presque avec une once de fierté. A quoi bon perdre son temps avec une seule femme alors que les autres ont tant à offrir et à recevoir ? Autant toutes les comblées. »
Son timbre masculin te sortit une fois de plus de tes pensées vagabondes. Tu aurais jurée avoir perçue une pointe de fierté, tout à fait machiste, dans sa voix. En fin de compte, cela ne t'aurait pas vraiment étonné, venant d'un mec comme lui. Mais c'était toujours affligeant de voir avec quel naturel ils pouvaient s'adonner à de telles certitudes. Détaillant le geste machinal de ses doigts caressant la surface dentelée de son verre, tu pris le temps de mesurer chacun de ces dires avec soin. Au fond de toi, ce qu'il venait de t'énoncer tenait la route. Tout du moins, tu n'étais pas foncièrement en désaccord avec lui. Oh, bien-sur, cela signifiait ne pas prendre en compte la véritable notion d'amour, ni même la totalité des sentiments de ces dites, femmes. Mais, à la rigueur, sa logique pouvait être appliquée qu'elle resterait viable. Pour le meilleur comme pour le pire. Ton sourire s'amoindrit, redevenant qu'une simple esquisse franche. Tu préférais te retenir d'aborder le sujet de l'amour et de toutes ces petites fioritures. Cela n'aurait fait que lancer une polémique inutile.
Buvant ton propre verre à coup de petites gorgées, tu l'écoutas gentiment te questionner sur ta propre vie amoureuse. Sexuelle aurait été un terme plus approprié, pensas-tu pour toi-même. Et, croisant les bras sur la surface plane de votre table, tu cambra le dos, comme pour rendre l'atmosphère entre vous un peu plus personnelle.
« — Réceptionniste, s'il-te-plais, je préfère le terme de réceptionniste. Ton regard sérieux quoiqu'un poil blasé s'encra au sien. Je ne pense pas que l'on puisse réellement parler de vie amoureuse. Je me contente d'accepter ce que la vie veux bien m'offrir d'intéressant. Rien de bien sérieux. Mais c'est mieux comme ça. Ça évite les prises de tête, entre autre. »
L'une de tes mains partit dessiner des arabesques imaginaires sur votre table, d'un geste aérien.
« — Finalement, argent ou pas, popularité ou pas, cela ne signifie pas vie saine, ahah... Je parle autant pour toi que pour moi, ne le prend pas personnellement. »
Tu haussas les épaules, fataliste.
« — Mais dis-moi plutôt, qu'est-ce-que la vitesse de ton engin d'amour te procure ? Ça doit être grisant, d'être pilote... Le questionnas-tu, à ton tour, soudainement excitée par ce nouveau sujet. »
Ce fut bien comme il avait osé l'imaginer. La miss Toya n'était pas ce genre de femme à la recherche du grand amour – comme beaucoup de personnes appartenant au commun des mortels ceci étant dit. Le temps des princes et des princesses étaient terminés, l'homme chercher à devenir de plus en plus autonome sans avoir à dépendre de ses sentiments. L'argent et le succès, ou tout du moins la prospérité, étaient les choses qui devaient motiver au plus fort tous les esprits. Apportant le liquide jusqu'à ses lippes dans une gorgée disciplinée – n'était pas un saoulard, bien que fêtard – tandis que sa compagne de fortune en venait à changer de sujet, par peur ou par lassitude, qui sait. Un sourire s'étirait une nouvelle fois, haussant les épaules tandis que le verre se reposait doucement sur le panneau de bois.
« En comparaison, je pense que je prends bien plus de plaisir derrière le volant que derrière un bureau, comme toi. »
La vie de prolétaire ne l'a jamais attiré. Nombreuses sont les célébrités à ne pas assumer leur titre et à espérer avoir une vie paisible un jour. Et pourtant, Nakamura, du haut de sa quarantaine d'année, n'a jamais eu envie que ça s'arrête, en demandant toujours plus et se fichant bien que le voisin pouvait crever la dalle. C'était cruel, mais c'est comme ça, d'être humain. Et lui, il était tout en haut de la chaîne alimentaire. Le lion, le terrible lion, en train de justement aguicher une douce brebis dans un bar de petite classe.
« La liberté, et la chance de n'avoir pas grand chose à foutre de sa vie pour gagner suffisamment de fric pour pouvoir se faire des couilles en or, hahah. »
Au moins, il avait comme mérité d'être relativement franc. Se penchant à son tour un peu plus vers Toya, une légère pointe de malice dans le regard.
« Et toi, t'y prends ton pied, avec ta paperasse et tes appels incessants ? T'as d'la chance, ce soir je t'offre l'occasion de t'envoler. »
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Son verre fut porté une énième fois à la hauteur de ses fines lèvres. Tu sentais peser sur toi son regard acéré, profondément rieur, moque, froid et sérieux. Le mot « ironique » te traversa l'esprit furtivement. Cet adjectif semblait avoir été inventé pour lui sir à merveille, pour se mouler telle une seconde peau, autour de tous ces hommes tout à fait détestables. Il te tardais d'aller te perdre dans les bras de cet homme innommable et innommé, qui partagerait ta nuit et que tu ne fréquenterais surement jamais plus après ça. Nakamura ne rentrait pas dans cette catégorie. Tout du moins tu te rassurais à le penser avec une ferveur effarouchée. Est-ce-que, au même titre que le terme d'ironique lui seyait à la perfection ; pouvait-on te nommer de « dépravée » ? Oh, non. Non non non. Tu étais simplement profiteuse. Oui. Tu étais juste apte à déguster les bons petits cadeaux que la vie pouvait bien laisser encombrer ta destinée. Où était-donc le mal ?
Revenant assassiner ton vis-à-vis d'un regard insensible et légèrement blasé, tu l'écoutas avancer qu'il devait surement prendre bien plus de plaisir à jouer avec son stupide engin, que tu ne pouvais te le permettre, toi, ainsi dissimulée derrière toute la paperasse accumulée sur ton éternel bureau d'employée lambda. Mais il se trouvait qu'avoir le cul vissé sur une chaise pendant des heures, à lorgner tous ces petits fils à papa accompagnés de leurs putes attitrées, passant le hall de ta boutique avec les poches pleines d'un oseille dont tu ne verrais jamais la couleur... te complaisais pleinement. Bien qu'après avoir toi-même pris quelques embardés facilement qualifiables de suicidaires, au volant de ta petite voiture de ville - et ce, bien souvent après une soirée bien arrosée telle que celle-ci même - tu pouvais clairement imaginer quelles sensations cela devait donner d'être un pilote de renom tel que lui. Le plaisir de l'adrénaline, à chaque virage trop tardivement serré. L'orgasme de la vitesse. Savoir qu'il suffirait d'un écart malencontreux pour mettre un terme définitif à si pauvre vie. Être tout bonnement maître de son sort, en quelque sorte. Oh, oui, comme cela devait être grisant. Tout aussi grisant que tous ces collègues avec lesquels tu avais dors et déjà couchée au moins une fois cette année.
Ton rire, mauvais, dissonant, résonna à la suite de sa réplique finement déployée.
Il n'était rien, rien ni personne apte à se permettre de te juger. Il n'était qu'un putain de chanceux qui se faisait enculer par la société qui l'avait créé. Ne serait-ce que pour sa célébrité. Image factice, produit d'usine sortit à la chaîne, pelle-mêle. Il n'était rien. Pas plus qu'une piètre employée telle que toi. Rien.
« — La liberté, et la chance de n'avoir pas grand chose à foutre de sa vie pour gagner suffisamment de fric pour pouvoir se faire des couilles en or, hahah. »
Tu haussas un sourcil, nouvellement intriguée. Quelle haute estime de soi-même, tout de même.
« — C'est donc à ça que se résume la vie d'une étoile. J'espère seulement que le hasard ira toujours dans ton sens, mon cher. Une descente d'un tel piédestal pourrait bien être cancérigène. Qui sait de quoi demain sera fait... Ta tête se pencha un instant sur le côté tandis que tu finissais ton verre d'une traite. Sache que ma petite vie me convient très bien, merci de t'en inquiéter. »
Dommage. Levant une main délicate, tu fis signe à l'employé debout derrière le comptoir. Ta voix résonna, fluette.
« — Un thé, s'il vous plais ! Esquissant un sourire en direction d'Hirohito, tu repris la parole de plus belle : Explique-moi plutôt en quoi consiste cette fameuse occasion de m'envoler. Et voyons donc si tu es à la hauteur de tes ardeurs. »
Ton index dessinait des arabesques douteuses dans les airs. Tu te surpris à appréhender ses dires avec une once de délectation. Puis, comme soudainement frappée par la raison, tu laissas échapper ces quelques mots que tu avais toujours rêvée de prononcer :
« — Emmène-moi faire une virée. Un ange passât. A bord de ton bolide, je parle. J'en ai rien à foutre de ta queue et de là où elle aurait bien pu traîner. Mais, vois-tu, même adulte les rêves de gosse persistes. Je veux goûter ça de moi-même... Ce plaisir complice de la vitesse. Et, qui sait, peut-être que tu tiens là ta chance de prouver tes talents d'athlète... de formule un. Et, pourquoi pas, me permettre de m'envoler... »
D'un regard songeur, tu fixas la liqueur ambrée du thé que le fameux employé t'avait apporté sans que tu n'en ai véritablement conscience. En réalité, tu n'en avais pas grand chose à faire de l'égocentrisme de ce type, fatalement réputé. Tu n'en avais rien à branler de sa façon d'être parfaitement détestable. La vérité était, simplement, qu'il était pilote de haut niveau ; et que tu n'aurais pas l'occasion de quémander une telle faveur à n'importe qui, tous les jours. Puis, qu'avais-tu donc à perdre ? Tu n'était peut-être pas entre de bonnes mains, dignes de confiances, mais tu pouvais au moins te vanter d'être entre les meilleures de toutes pour ce qu'il en était de la conduite. Et tu comptais bien en profiter.
HRP:
C'était lent, c'est court et peu fructifiant. Et, merde, excuses-moi encore pour tout ça. Les pannes, le manque de temps, ça joue pas forcément en ma faveur ahah; Shawn arrive sous peu. Promis.
Tu as toujours été du genre confiant sur l'avenir, que les merdes n'arrivaient qu'aux autres. Tu n'as donc jamais pris en compte les avertissements d'autrui, même s'ils proviennent d'une jeune femme charmante comme la demoiselle Toya. De toute manière, tu n'obtiendrais rien d'elle, alors elle n'obtiendrait rien de toi non plus, c'était œil pour œil et dent pour dent. Tu penses bien qu'elle ne dit ça que d'un point de vue moral, pas pour te sauver la mise. Il y a quelques heures vous ignoriez votre existence mutuelle, et ce n'est décidément pas demain la veille que des liens se noueront entre vous. De toute manière c'est mal parti. Tant pis. Puis, alors que tu t'apprêtais à répondre – forcément quelque chose d'ingrat ou digne de ton statut d'enfoiré égocentrique, bien sûr – l'employée de Motors District te coupa aussitôt, comme si une illumination venait de lui traverser l'esprit. Emmène-moi faire une virée. Tu arques un sourcil. Vraiment ? C'était bien la première fois qu'on te demandait ça. C'est vrai qu'avec le temps, les gens t'associaient plus à une icône de la mode qu'un champion de formule 1. L'on oublie souvent que tu mets ta vie en jeu à chaque fois que tu montes dans ta voiture, l'on oublie que tu prends des risques pour offrir des sensations, que ce soit au public, ou à toi. On te voit comme un riche en haut de l'échelle, un type qui a tourné dans des pubs pour parfum, d'automobile. Alors, forcément, ce que Moe Toya te demandait, ça avait eu le don de te toucher, un peu. Tu hausses les épaules. « Je ne suis pas du genre à insister pour me taper quelqu'un tu sais, j'ai bien compris que tu parlais de ma voiture. » Tu jettes un regard vers la fenêtre, réfléchissant à une possibilité. « J'ai garé ma voiture à la station suivante pour éviter les journalistes. Si tu veux bien me suivre, je te fais faire une virée à travers Tokyo, comme sur une piste de course. Tu esquisses un nouveau sourire, plus hâtif cette fois. Tu songes déjà avoir des problèmes avec les autorités mais l'excitation est plus forte que la raison. Je ne pense pas avoir à prouver mes talents, les médailles et les coupes suffisent. Mais ma foi, si c'est ce que tu veux... » Tu reposes tes yeux sur elle. « Alors, sûre ? On prend le train jusqu'au parking ou bien tu préfères rester siroter ton thé et rentrer chez toi pour regarder un vieux feuilleton américain ? »
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Tu l'écoutes accepter ta demande avec un flegme naturel. Acceptait-il toutes les requêtes émanant de jolies femmes plutôt plantureuses ? Une petite voix, douce et infime, te sifflait que tu pouvais bien être la première à te mouiller à pareille supplication. Parce que c'était finalement ce en quoi ta demande se résumait. Une envie douloureuse, un fantasme d'un temps ancien - qui finira bientôt par se réaliser. Muée par la stupeur, les yeux légèrement trop ouverts et brillants de cet intéressement nouveau, tu ne peux retenir un sourire taquin suite à ses mots. Comme si tu allais te désister à la dernière minute. Ne savait-il pas ton statut professionnel ? Tu ne t'étais pas acharnée à entrer à Motors District, dans la branche motorisation, pour le nom de celle-ci. Non. La mécanique et la motorisation t'avait toujours un peu trop intéressée, pour une jeune fille banale de milieu modeste. Nombreux sont ceux qui finissent par laisser s'envoler leurs rêves. Ça n'avait pas été ton cas.
Sans te démordre de ton sourire, tu lui adressa un clin d’œil discret avant d'opter pour un air théâtral et faussement outré.
« — Sachez, monsieur, que ces midinetteries américaines sont loin d'être ma tasse de thé. »
Comme si cela pouvait appuyer tes dires, tu descend brusquement le contenu de ta tasse à grande goulée par forcément féminines. Ta langue vient humecter tes lèvres en un tic habituel, tentant surement de récolter les dernière gouttes de ce thé finement aromatisé. Une tuerie. Cette adresse était à rajouter à ton carnet de bonnes adresses. Mais tu n'avais guère le temps pour pareille ineptie. Tirant sur ta jupe dans l'espoir de diminuer les mauvais plis, tu te relèves agilement sur tes talons hauts, déposant quelques billets sur la table. D'un bras, tu choppes tes sacs divers, avant de te retourner finalement vers ton futur capitaine de route. Une station, c'était bien ça ? Autant dire pas de quoi décourager la gamine qui se ravivait lentement même surement, en toi. Tu hausse un sourcil interrogateur, tu te retiens de taper du pied. L'impatience est un vilain défaut.
Accueil 
« — A-attendez ! Excusez-moi, mais me serait-il possible de passer avec vous ? J'ai égarée ma carte, et j'aimerais bien ne pas avoir à attendre le prochain trame ! »
