Sérieusement elle avait failli donné ton identité secrète quoi. Aucun respect pour le masque, le même masque acheté au magasin de jouets du coin le matin même mais qui étrangement épousé bien les formes du visage. De toute manière on lui demandait qu'une chose, cacher la misère en dessous pour que personne ne puisse te reprocher de taper sur des gens (une star apparemment pour couronner le tout, sans déconner tu le connaissais même pas ce type) pour payer ton loyer. Mais l'heure n'était pas à la philosophie ni aux grands monologues, l'heure était à la violence et tu n'avais pas l'intention de t'introduire en d'autre terme qu'un plus ou moins pitoyable (disons acceptable) crochet du droit après avoir reniflé dédaigneusement envers tous ces ingrats qui avaient misé sur l'autre coq. Pas cool les gars.

Spoiler:

Ok, ok, ok. On se calme tout de suite.
Récapitulons. Il venait de te mettre un kick d'une violence rare, t'apprenant par la même occasion qu'on est poli avec les gens, même ceux qu'on veut tabasser. Alors, fort de cette apprentissage, tu te relèves après avoir rencontré le sol, remettant ton masque en place le tout en marmonnant d'un air presque vexé « Ok, ok. D'abord le little n'est pas approprié, je suis de taille moyenne. » Tu penses à te taire, trente secondes. Mais non. « Ensuite, j'adore ton masque, mec, sérieusement même si tu peux pas voir la sincérité sous le mien je suis fan. » Donc la prochaine fois tapes moins fort ? Sérieusement, lui faire des compliments ?
Soucieux de ne pas te mordre la langue, tu finis par te décider à la fermer pour repasser à l'offensive en essayant un uppercut, dans les dents de son joli masque en priant pour ne pas l’abîmer.

Vouloir se donner en spectacle, digne d’un membre d’Asgard. Il a l’air même de se prêter à la conversation. Il te semble presque sympathique, le genre de type avec lequel tu philosopherais sur la vie autour d’une bonne pinte, cherchant une réponse aux grandes questions de l’existence. Mais le destin en a décidé autrement, et il te le rappelle en toute délicatesse. Ton adversaire a mangé du lion ce matin, il manque de te faire vomir tes trippes en tapant dans l’abdomen. S’il avait tapé comme ça plus bas, tu aurais surement pleuré.
Toute en grâce, tu t’étales sur le sol, pour la deuxième fois, te faisant songer qu’il serait peut-être temps d’appliquer les grands remèdes. « Tu veux leur donner du spectacle on va leur en donner alors. Sans rancune. » Et sur ses mots tu tires un jet de toile dans sa direction en espérant l’attraper, le tirer vers toi, et le percuter avec ton fidèle coup du droit.

Bien que sceptique quant à la réussite de ta manœuvre, plutôt laborieuse d’ailleurs, tu étais plutôt satisfait du résultat. D’une parce que ton adversaire avait été contraint de se rapprocher dangereusement, et de deux parce que tu avais pu lui coller ton poing dans sa face. Tu avais ensuite eu le temps de te redresser, lui laissant la possibilité qu’il remette son masque en place avant qu’il n’entreprenne de te rendre la monnaie de ta pièce. Un vilain coup du droit. Mais ce qui avait été problématique, particulièrement problématique c’était la sensation qui avait suivi l’impact de quelques secondes à peine. Une fatigue soudaine qui te fit chanceler, te força instinctivement à reculer en le repoussant d’un coup de pied dans l’estomac.

« Joli réflexe. Pas trop épuisé j'espère ? » Tu aurais juré qu’il souriait en disant ça, comme s’il était heureux que tu te défendes. Toi, personnellement, tu aurais aimé qu’il reste couché, là, par terre et qu’il déclare forfait. Les rêves et les illusions ne font bien vivre que les idiots.

« Nan, je me porte comme un charme. »

Mensonge. Tu sentais que ton souffle commençait à se faire rare, et la douleur se faisait de plus en plus prononcée. Tu avais peine à l’admettre mais tu n’étais plus vraiment au mieux de ta forme. On pourrait même dire que tu déclinais à une vitesse affolante. Ce qui n’était vraisemblablement pas le cas de ton opposant, un constat qui te heurta peut être aussi violemment que son poing. Tu mis quelques trop longues secondes à réagir avant d’essayer de l’attraper pour lui mettre un coup de boule.

Il y avait quelque chose que tu avais oublié. Pourquoi les gens ne distribuent pas de coups de boule à tort et à travers. Tout bonnement parce que c’était plutôt douloureux, un mal de chien même, à celui qui l’offre et à celui qui le reçoit et bordel que t’avais mal. T’y étais pas allé avec le dos de la cuillère, c’est vrai, mais bon. Tu avais bien subi le contrecoup quelques secondes, un mal de crâne qui s’intensifia au moment où tu tombas à terre, entravé par une main que tu n’avais même pas remarqué. La suite quant à elle fut purement chaotique, issue du pur réflexe qu’est celui de vouloir blesser l’autre autant que soi-même. Tu essayas donc de l’entraîner dans ta chute le faire tomber par terre plus brutalement encore en refaisant usage de ta toile pour l’attraper.