POINTS : 45 CITATION : « Ma voix est si belle qu'elle vous ruinera. » MESSAGES : 828 JUKEBOX : Yukihime song. ♥ FEAT : Momoi Satsuki - Kuroko no Basuke. CRÉDIT : Love all. ♥ DATE D'INSCRIPTION : 31/08/2013
égèrement démolie par la vie, trimballée par celle-ci, c’est un peu perdue que tu te retrouves devant cette porte. Après No Dawn tu te sens blessée, un peu plus démoralisée que d’habitude. Une cicatrice de plus à ajouter aux autres. Mais cette fois-ci elle se grave en toi. Tu ne pourras jamais oublier avec quelle facilité on t’a attrapée. Tu es faible et pathétique, un insecte se débattant dans une toile. L’araignée s’est rapprochée de toi, trop près, tu as senti son haleine putride te chatouiller le visage. Et grâce à un coup du destin, on t’a libérée. Mais pour combien de temps ? Seulement, ton sauveur n’est autre que Taiga, et l’entrevue que tu as eue avec lui le jour d’avant t’a encore déboussolée. Alors revenons à cette porte. Tu es déjà venue une fois ici. Et tu penses que celle qui habite en ces lieux ne sera pas déçue de te voir. Par contre … C’est vrai que tu as pas mal changée. Mais après tout … Tu as envie de passer la soirée à boire. Oublier un peu ta vie qui fait tout pour que tu plonges un peu plus dans l’obscurité de ta carcasse cabossée. Voilà pourquoi tu sonnes. Mais tu penses bien que les cinq minutes que tu as passé à réfléchir sur le pas de sa porte, t’ont déjà trahies. Est-ce que son dragon tourne déjà autour de toi ? Possible. Ou alors elle n’est pas là et tu risques de finir étalée dans une ruelle en mauvaise compagnie. Alors tu pries quelques instants pour qu’elle soit là. Et coup de bol, la porte s’ouvre.
« Surprise. »
Quel ton faussement enjoué dit donc. Surtout que ton visage trahi les émotions qui se confrontent en toi. Tu as laissé tomber ton masque depuis qu’elle t’a percée à jour. C’est peut-être pour ça que tu reviens la voir aujourd’hui. Pas de mensonges, juste tes peurs à toi et quelques bouteilles. S’il faut tu iras même en acheter.
Si tu aperçois un ami sans son sourire, alors offre-lui le tien.
Quelle belle matinée. Enfin, on est plus le soir que le matin, mais pour moi, la journée commence. Certains événements de la veille m'ont épuisée, raison pour laquelle j'ai dormi tout le jour. J'aurais d'ailleurs pu dormir davantage, si mon téléphone n'avait pas sonné. Généralement, personne ne m'appelle chez moi. Probablement parce qu'en dehors de ma mère et de quelques amis et membres de la famille assez distants, personne n'a mon numéro. J'avais donc fini par me lever pour répondre, trouvant au bout du fil -comme prévu- ma mère. Ma mère, curieuse, soucieuse de savoir si tout allait bien. La raison ? La voilà. Le fameux évènement qui m'avait a ce point épuisée était que nous avions toutes les deux reçu une lettre, par laquelle les services de recherche de la police nous annonçaient courtoisement que l'enquête sur la disparition de mon père avait été classée. Sans aucun résultat, évidement. Et ma chère mère qui me connaissait relativement bien, s'inquiétait d'une éventuelle colère de ma part. Nous étions si proche que je n'avais pas eu le courage de lui cacher une chose aussi énorme et dangereuse que mon don. C'est pourquoi elle craignait que je ne me laisse emporter dans ma colère, et que de ce fait, mon cher compagnon, Ulan, ne prenne le dessus sur mon esprit, ce qui impliquait généralement de bon gros dégâts, mais aussi une dépense d'énergie de ma part assez conséquente. Après m'être préparé un bon café, je m'étais donc posée dans mon canapé pour la rassurer, lui assurant que tout était resté sous contrôle, sans aucune colère. Le tout en contemplant la table et les quatre chaises de la salle, ou plutôt les morceaux qu'elles étaient devenues et qui s'entassaient dans un coin de la pièce. Le chaos qui avait régné dans cette pièce la nuit dernière était -pour ce qui était du reste- rangé. Inutile de faire peur à ma propre mère pour si peu. "Si peu." Nous avions finalement changé de sujet quand cette fois-ci, la sonnette de la porte sonna. Je me levais pour aller ouvrir et bifurquais rapidement vers ma chambre en courant légèrement. Ouvrir la porte, oui, mais habillée, c'est mieux. J'enfilais simplement une chemise à carreaux verts foncés largement trop grande pour moi par dessus mon boxer et ma brassière avant de repartir vers l'entrée, tout en essayant de fermer les boutons. Ce qui, avec un téléphone dans une main, en marchant, n'est pas vraiment évident. Je me contentais donc d'en fermer trois ou quatre en bas de la chemise avant d'ouvrir la porte, concluant avec ma mère :
-Bon je te laisse Maman, j'ai de la visite. Je m'occupe de passer au commissariat pour comprendre pourquoi ils ont fait ça, et je te promet que je ne m'énerverais pas. Je te rappellerais, bisous.
Téléphone raccroché et... Qui est cette personne ? Je détaille un instant la jeune femme aux cheveux noirs qui se trouve en face de moi, avant de finalement reconnaitre ce visage qui me fait face.
-Saaya. Un changement de couleur assez... Radical. Belle surprise en effet.
Je me décale légèrement sur le côté et ouvre davantage la porte afin qu'elle puisse entrer. Car oui, je pense qu'elle désire entrer. Sinon elle n'aurait pas prit la peine de venir jusqu'ici, un simple coup de téléphone ou un message aurait suffit si elle souhait juste me dire quelque chose en vitesse.
-Tu as l'air ravie de me voir dis-donc.
Pas besoin d'un master en psychologie pour deviner que dans les pensées de la jeune femme, tout n'est plus aussi rose que ses cheveux, avant. Je pose donc le téléphone dans l'entrée et lui fais signe d'aller s'installer dans le canapé. Je la suis de près, m'installant là où j'étais quelques minutes à peine auparavant.
POINTS : 45 CITATION : « Ma voix est si belle qu'elle vous ruinera. » MESSAGES : 828 JUKEBOX : Yukihime song. ♥ FEAT : Momoi Satsuki - Kuroko no Basuke. CRÉDIT : Love all. ♥ DATE D'INSCRIPTION : 31/08/2013
u début, tu as peur qu’elle ne te reconnaisse pas. Alors tu t’apprêtes à repartir d’où tu es venue, sans un mot. Et finalement ton regard a l’air de lui rappeler quelque chose. Ton regard ou ton visage, tu ne sais pas trop ce qui fait tilter la jeune femme, mais toujours est-il qu’elle s’adresse à toi.
« Saaya. Un changement de couleur assez... Radical. Belle surprise en effet. »
Elle t’ouvre sa porte et tu rentres sans hésiter, te dirigeant vers le canapé qu’elle te désigne.
« Tu as l'air ravie de me voir dis-donc. »
Si elle savait. Tu aimerais lui raconter ce qu’il vient de se passer. Que tu as revu ton ancien amant et que vous avez eu une discussion plutôt … Etrange. Entre les révélations et les larmes, tu ne peux plus tenir sans aide. Et surtout. Surtout.
« Chiharu est morte, je … »
Eh là, retiens le sanglot qui te monte dans la gorge, détourne le regard et cache ton joli visage dans le creux de ton coude. Et puis tu parles d’une Chiharu, mais la pauvre Haiko ne doit pas comprendre grand-chose à ton chagrin. Alors tu te calmes un instant, pour pouvoir continuer à lui parler sans tomber dans les larmes et les paroles incompréhensibles, coupées par un hoquet de tristesse hein ? Ok c’est bon. Relève la tête maintenant.
« J’ai déjà dû te parler de Taiga … Au cours de la dernière soirée peut être je ne me souviens pas. En tout cas il … Il vient de me dire qu’il a tué une gamine. Une gosse que j’adorais et … »
C’est dur de dire ça pas vrai ? Et tu as encore du mal à te confiner à Haiko. Ce n’est pas une question de personne. Mais c’est toi qui te bloque. Un verre ou deux ne te ferait pas de mal. Alors toute honteuse, tu baisses la tête et te frotte la joue.
« Dis-moi … T’aurais pas un truc à boire ? »
Peut-être qu’elle comprendra que tu en as besoin, là tout de suite. Mais tu te sens un peu mal de t’imposer. Pour la première fois, tu penses aux autres au lieu de penser à toi, si ce n’est pas beau.
Si tu aperçois un ami sans son sourire, alors offre-lui le tien.
Chiharu est morte. C'est le meilleur début de conversation que je n'ai jamais eu. Une bonne grosse claque dans la gueule. Non, je ne sais pas qui était cette Chiharu, mais un simple regard sur le visage de Saaya annonce la couleur de ce qui va suivre. Elle se cache un instant, coupée par un probable sanglot. Ce qui est une réaction absolument logique lorsque l'on a un cœur -ce dont je n'ai jamais douté concernant la jeune femme-. Pour ma part j'attends, accusant le coup, ne sachant pas vraiment que dire. Alors j'observe, je fais inconsciemment la moue, j'attends d'en savoir un peu plus afin de pouvoir me positionner et peut-être glisser quelques mots à Saaya-la-noire. Saaya-la-brisée.
Taiga. Le fameux Taiga dont elle m'avait parlé lors de notre première soirée. L'alcool l'avait d'ailleurs bien aidée à parler. Moi aussi. Nous nous étions confiées quelques bribes de nos petites vies, comme deux vieilles amies alcooliques que nous n'étions pas. Je ne connaissais évidement pas toute la vie de Saaya, mais elle m'avait éclairé sur certains point de sa vie, comme je l'avais fait sur la mienne. Cette fameuse soirée aurait été a filmer et a diffuser avec une petite mélodie dramatique.
Et là, plus un mot. Saaya s'était brusquement arrêtée en plein milieu de phrase. Pas besoin de la connaitre depuis des années pour comprendre qu'elle n'était pas du genre à parler des heures et des heures sans s'arrêter et surtout sans aucune difficulté. Je l'ai su dès le début, lorsqu'elle a reconnu qu'elle portait un masque face aux gens. Besoin d'un petit remontant. Je me lève donc et me dirige vers le placard dans lequel je range mes bouteilles. J'en sors quelques-unes et les poses sur la table basse -unique table encore debout- avant d'aller chercher deux verres. De retour, je sers un verre à la demoiselle, avant de passer derrière le canapé. Mes mains se posent sur ses épaules alors que je me penche vers elle pour lui intimer, comme si nous n'étions pas seules :
-Si c'est encore trop difficile, alors laisse-toi un peu de temps avant de m'en parler.
Mes doigts quittent ses épaules et j'approche de la fenêtre pour l'ouvrir et finalement retourner à ma place sur le canapé, pour m'allumer une cigarette. Je me sers un verre et jette un regard à la jeune femme.
-T'a-t-il dit pourquoi il avait fait ça ?
Car personne ne tue sans raison. Ou alors, c'est pas accident. Si tu as besoin d'en parler, parles. Sinon, essaie de compter sur moi pour te faire oublier momentanément cet autre chapitre abominable de ta vie, Saaya.
POINTS : 45 CITATION : « Ma voix est si belle qu'elle vous ruinera. » MESSAGES : 828 JUKEBOX : Yukihime song. ♥ FEAT : Momoi Satsuki - Kuroko no Basuke. CRÉDIT : Love all. ♥ DATE D'INSCRIPTION : 31/08/2013
orsqu’elle se lève pour aller chercher ce dont tu as besoin, tu remarques enfin le désordre qui règne ici. Sauf que tu n’es pas assez bien pour t’en inquiéter pour le moment. Même en te disant qu’elle peut être mal elle aussi, tu n’arrives pas à te retirer de la tête que cette fille que tu adorais, que tu aurais pu prendre pour ta petite sœur, n’est plus là. Et qu’elle ne reviendra pas. Que seul son corps sans vie et déjà en train de pourrir quelque part laissera une trace. Un moment. Et plus tard il ne restera rien. Les mains d’Haiko sur tes épaules te ramènent à la réalité.
« Si c'est encore trop difficile, alors laisse-toi un peu de temps avant de m'en parler. »
Elle s’éloigne encore et tu replonges te morfondre dans tes pensées. Avant de revenir une fois de plus, l’air grave.
« T'a-t-il dit pourquoi il avait fait ça ? »
Tu reprends ton souffle et tu laisses le silence s’installer entre vous deux. Juste le temps de reprendre tes esprits. Et bien sûr, tu tends le bras vers ton verre que tu engloutis d’une traite. Voilà qui est déjà mieux. Et enfin tu lèves des yeux tristes sur la jeune femme.
« Il voulait tuer l’ancien chef d’Atlantide. Et. Elle. Elle s’est mise devant. Ou quelque chose comme ça j’crois. »
Et ceci tu ne comprends toujours pas pourquoi. Cet homme monstrueux, Sébastien de Nivral, fait partie des traqueurs. Et il est certain que tu n’auras jamais toute la vérité. Il restera toujours une part d’ombre sur cette affreuse histoire. Alors à quoi bon s’y attarder ? Il me faut un autre verre. Alors tu attrapes une autre bouteille et te sers à nouveau mais tu descends moins vite ta boisson cette fois. Et tu laisses ton regard dériver dans le fond de ton verre. Si tu continues comme ça, qui te dit que tu ne vas pas finir alcoolique ? Non, hors que question, et puis tu n’as pas assez d’argent pour ça. Peut-être quand tu auras un chez toi, mais là …
« Désolée de t’emmerder comme ça … Au fait, c’est le dragon qui a tout pété ? »
Aucun tact dans tes paroles, petite brune. Mais c’est juste pour te détourner de ton malheur quelques secondes. D’ailleurs, tu te permets d’enlever tes chaussures pour mieux t’installer dans le canapé. Tu ramènes tes jambes contre toi et tu poses même ton verre sur ton genou, le gardant quand même en main. Ça promet une super soirée.
Si tu aperçois un ami sans son sourire, alors offre-lui le tien.
La détresse de Saaya est flagrante. Ce regard nostalgique, peiné, meurtrit, trahit l'immensité de sa tristesse. Et ses paroles, le timbre de sa voix, sonnent comme un appel au secours. Tout en elle appelle à l'aide, appelle aux réponses. Mais moi, qui suis-je pour la réconforter ? Je ne sais rien de toute cette histoire, je ne me mêle pas des affaires des gangs tant que ceux-ci ne viennent pas me causer de soucis. Et puis, qui suis-je pour Elle ? A cet instant précis, une question me taraude : Pourquoi Saaya est-elle venue me voir, moi ? Je porte mon verre à mes lèvres pour boire une gorgée de ma boisson, laissant un micro silence s'installer dans la pièce.
-Je ne connais rien de cette histoire, ni aucune des personnes dont tu me parles, alors je ne sais pas trop quoi te dire pour te réconforter... A part bien évidement que je suis flattée que tu sois venue ici.
Je désignais l'ensemble de la pièce, et indirectement toute la maison.
-Tu peux rester autant de temps que tu veux si tu en as besoin. Il n'y a personne d'autre que moi ici.
Mon regard dérive de mon verre jusqu'au cendrier posé sur la table où je dépose la cendre de ma cigarette. C'est d'ailleurs à ce moment là que je regrette de ne pas avoir eu le temps de ranger la pièce. Le sachet de poudre blanche , la petite paille et le bout de carton sur lequel le tout était posé qui apparaissait à côté du pied de la table basse font très mauvais genre. Vive l'image de pilote professionnel et reconnu... Un petit détail -égarement- qui me coûterait à coup sûr ma carrière si les mauvaises personnes en avaient connaissance. M'enfin, Saaya ne semble pas l'avoir remarqué. Non, elle semble s'être focalisée sur les débris de chaises et de la table. En même temps, si elle n'avait pas vu ça, je me serais inquiétée pour sa vue. Alors, mon cher Ulan, est-ce toi qui a fait ça ?
-Oui et non. Disons que lorsque je suis vraiment en colère, son esprit se rapproche énormément du mien. La colère devient la sienne et inversement. C'est moi qui ai frappé la table, mais c'est sa force à lui qui l'a détruite.
Un haussement d'épaules histoire de dédramatiser la chose. Après tout, ce ne sont qu'une table et quelques chaises. J'adressais finalement un léger sourire en coin à Saaya, tout en remontant les manches de ma chemise. Oui je sais je suis incroyablement sexy quand je fais ça.
Quoi, je suis toujours en petite tenue sous cette chemise plus ouverte que fermée ? Ah oui.
Aller ma belle, ce soir, tu dois penser à autre chose qu'à cette vie de merde que nous impose cette société.
POINTS : 45 CITATION : « Ma voix est si belle qu'elle vous ruinera. » MESSAGES : 828 JUKEBOX : Yukihime song. ♥ FEAT : Momoi Satsuki - Kuroko no Basuke. CRÉDIT : Love all. ♥ DATE D'INSCRIPTION : 31/08/2013
lus tu y réfléchis, plus tu te dis que boire n’est pas une si bonne idée. Tu as pensé à la gueule de bois que tu vas te payer demain ? Tu vas regretter toute la matinée. Et quand ça ira mieux, tu iras faire la même chose ? Noyer ton chagrin dans l’alcool ? Allons, tu n’es pas comme ça Saaya.
« Je ne connais rien de cette histoire, ni aucune des personnes dont tu me parles, alors je ne sais pas trop quoi te dire pour te réconforter... A part bien évidement que je suis flattée que tu sois venue ici. Tu peux rester autant de temps que tu veux si tu en as besoin. Il n'y a personne d'autre que moi ici. »
Tu hoches doucement la tête, venant poser ton verre vide sur la table. Puis tu poses ton dos contre le dossier du canapé, l’air un peu perdu.
« Oui et non. Disons que lorsque je suis vraiment en colère, son esprit se rapproche énormément du mien. La colère devient la sienne et inversement. C'est moi qui ai frappé la table, mais c'est sa force à lui qui l'a détruite. »
Tu hoches de nouveau la tête comme si tu comprenais. Comme si ce qu’elle disait était la chose la plus logique du moment. Et puis ton regard tombe sur un cadre qui semble avoir été épargné sur un des meubles qui semble pourtant avoir été frappé. Tu te lèves et sans empressement, tu viens le prendre dans ta petite main. Ce visage rude te dit quelque chose. Et puis une image te revient. No Dawn. Sur cette photo, l’homme parait heureux, alors que dans ton souvenir, c’est un home froid que tu as pu observer.
« Oh merde. »
Tu te tournes lentement vers ton hôte et tu désignes l’objet que tu tiens.
« Qui c’est … ? »
Prise d’un mauvais pressentiment, tu te mords la lèvre violemment. Tu apportes toujours le mal derrière toi. Ou tout du moins, d’habitude les évènements tournent mal quand t’es dans le coin. Est-ce que ce soir ne va pas déroger au destin ? Non, ça serait bien trop facile.
Si tu aperçois un ami sans son sourire, alors offre-lui le tien.
Oui, je suis absolument naze pour réconforter les gens. Je ne sais pas comment faire, et je n'ai pas ce don de nature. Tout ce que je sais faire, c'est être moi. Après, ça passe ou ça casse... Pour le moment, ça à l'air de passer.
Saaya finit par se lever. Se dirigeant d'abord vers je-ne-sais-quoi, avant que je ne comprenne -en la voyant faire- qu'elle s'approchait du portrait de mon père. Étrange fascination soudaine. Ne comprenant pas vraiment -voir pas du tout- ce qui lui passait par la tête, je me contentais de l'observer faire en écrasant le mégot de ma cigarette. C'était de plus en plus louche. Alors qu'elle s'était approchée sans empressement, d'un air détaché, elle observait maintenant la photographie, comme si elle connaissait l'homme qui y apparaissait. Ce qui est, à ma connaissance, impossible. C'est pourquoi, avant même qu'elle ne me demande de qui il s'agissait, je me levais pour la rejoindre, mon verre à la main.
-Mon père, disparu mystérieusement et sans laisser de traces il y a des années.
Je jette un œil à la photographie que je connais déjà plus que bien. C'est évident, Saaya l'a déjà vu. Mais quand ? Comment ? Où ?
-Pourquoi ?
Oui, pourquoi a-t-elle reconnu cette photo ? Pourquoi me demande-t-elle de qui il s'agit ? Quelque chose a changé dans l'atmosphère de la pièce. Il y a cette légère tension d'incompréhension, de doute, d'attente. Je redoute ce qu'elle va me dire, alors que je n'ai strictement aucune idée de ce qu'elle pourrait bien me répondre. Alors j'attends. J'ai hâte, et en même temps non. Je me sens incapable de bouger d'un cil tant qu'elle ne m'aura pas répondu. Tout semble figé, me narguant en repoussant le moment où ses lèvres remueront à nouveau. Ce qu'elle a à me dire est lourd. C'est évident, ça se voit dans son regard, dans son attitude. D'ailleurs, elle s'est probablement aussi rendue compte que j'attends beaucoup de sa réponse. C'est écrit dans mon regard, à coup sûr.
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lus tu réfléchis, plus tu te dis que quelque chose ne va pas. Que tu vas devoir faire quelque chose pour ton hôte parce que ça va al se passer. Et plus tu essaies de trouver un autre visage à cet homme que tu as vu, plus tu te dis qu’il colle avec cette photo.
« Mon père, disparu mystérieusement et sans laisser de traces il y a des années. »
Ton malaise augmente. Son père. C’est son père que tu as vu à No Dawn. Oh merde.
« Pourquoi ? »
Tu ne peux pas la regarder. Tu vois du coin de l’œil qu’elle est tournée vers toi, surement pour te scruter. Sauf que tu n’as pas le courage d’affronter son regard. Si ce qu’elle dit est vrai, tu as aperçu son père là-bas. Alors comment est-ce que tu vas pouvoir avouer ça hein ? Salut, j’ai été faite prisonnière dans une prison pour mutants et j’ai rencontré ton gentil papa … Bien sûr.
« Euh je. Je sais pas si tu as déjà entendu parler de No Dawn … »
Comment tu peux y aller en douceur avec une chose pareille ? Ca reviendra au même, tu vas devoir lui dire qu’il est traqueur. Ou au moins qu’il travaille pour eux. Bha il y a au moins du positif dans cette histoire ! T’as complètement oublié pourquoi tu étais là. Mais c’est une maie que tu vas devoir faire souffrir à ce prix.
« C’est … Une prison. Pour les mutants. J’y ai été enfermée mais j’ai réussi à sortir. Et … Je crois que j’y ai vu ton père. »
Tu redoutes sa réaction. Alors tu lèves doucement les yeux vers les siens.
Si tu aperçois un ami sans son sourire, alors offre-lui le tien.
Ça ne sent pas bon. Pas bon du tout.
Saaya semble fuir mon regard, d'un coup, comme ça. Pour ma part, je ne la lâche pas du regard. C'est peut-être un peu gênant ou déstabilisant pour elle d'être ainsi la proie de mon regard doré, mais ce n'est pas ce qui m'importe pour le moment. Ce n'est pas par méchanceté, mais plutôt parce qu'elle a touché un point extrêmement sensible de ma vie en reconnaissant mon père sur la photo.
Alors, il serait bel et bien vivant ?
Le début de l'explication que j'attends vient finalement. Saaya cherche ses mots, ce qui n'est pas pour me rassurer. Ai-je cligné des yeux depuis que je la regarde ? No Dawn. Un nom déjà plusieurs fois entendu au gré des conversations dans la rue. Un nom jamais accompagné de quoi que ce soit de positif ou agréable. Mes poings se serrent légèrement, et je sens l'esprit d'Ulan s'agiter derrière moi. Si lui aussi s'y met, Saaya risque bien de me prendre pour un monstre. Reste calme mon beau, je t'en prie. La jolie brune a donc été enfermée dans cet enfer. Comme si elle avait vraiment eu besoin de ça dans sa vie. Et ça expliquait probablement pourquoi je ne l'avais pas revue depuis la dernière fois. C'était horrible de l'apprendre comme ça, après. Toujours aussi impuissante face aux événements Haiko. Les yeux d'Ulan apparurent soudainement derrière moi. Je n’eus pas besoin de me retourner pour le savoir, car c'était ma colère qui lui donnait l'énergie nécessaire pour se rendre visible. La simple idée de l’existence de cette prison pour mutants suffisais à réduire le calme en moi.
En temps normal, je l'aurais questionnée un peu pour comprendre son état vis à vis de la chose, pour être là, et tenir le rôle d'une amie réconfortante, mais là, j'attendais la suite.
Et je n'allais pas être déçue.
Mon père. A No Dawn. Saaya ne mens, c'était évident. Pourquoi le ferait-elle fait ? Son discours reste cependant trop flou pour que je puisse réagir. Que faisait-il là-bas ? Est-il lui aussi devenu un mutant ? Ou fait-il partie des raclures sans noms que sont les traqueurs ? De nombreuses questions, nouvelles ou depuis longtemps sans réponse, se ruent dans ma tête. A-t-il disparut par choix ou sous la contrainte ? Qu'est-il devenu entre temps ? Est-il toujours resté dans la région, durant toutes ces années ?
-Tu... Tu l'as vu à No Dawn ? Que... Tu es sûre que c'était bien lui ?
Cette maudite question du "Dans quel camp était-il ?" ne parvient pas à franchir la barrière de mes lèvres. Je ne sais pas si je veux en entendre la réponse. Dans les deux cas, je vais tomber de haut. De très haut. Quand à la question que j'ai posé à la place, comment Saaya aurait pu en être aussi sûre ? Si voir la photo l'avait frappée à ce point, c'est que tout était bien lié. Je lâchais finalement la brunette du regard pour observer le cadre que je venais de saisir. Difficile de nier le lien de parenté entre nous étant donné les ressemblances assez flagrantes entre les traits fin de mon visage et ceux de mon père.
POINTS : 45 CITATION : « Ma voix est si belle qu'elle vous ruinera. » MESSAGES : 828 JUKEBOX : Yukihime song. ♥ FEAT : Momoi Satsuki - Kuroko no Basuke. CRÉDIT : Love all. ♥ DATE D'INSCRIPTION : 31/08/2013
Et si tu n’avais pas bien vu hein ? Quelqu’un qui ressemblerait beaucoup à son père ? Comme euh. Un jumeau ? Ou un cousin ? Du genre éloigné mais qui lui ressemble beaucoup trop. Non ? Toujours pas ? Merde.
« Tu... Tu l'as vu à No Dawn ? Que... Tu es sûre que c'était bien lui ? »
Tu marches dans la pièce, d’un pas rapide. Tu tournes comme un lion en cage. Mais pas parce que tu es enfermée, non, parce que ça cogite dur dans ta petite tête. Tu ne voudrais pas dire quelque chose de trop, ou qui pourrait blesser ton amie. C’est vrai quoi, tu aurais pu trouver une autre moyen de dire ça.
« J’ai un peu douté au début mais … Ouais j’en suis pratiquement certaine. C’est lui que j’ai vu. Mais hmm … Lui, n’était pas enfermé … Et semblait se déplacer normalement dans la prison … »
Tu t’arrêtes un instant, pour fixer Haiko. Pour voir comment elle prend tes paroles. Sauf que c’est vraiment pas ton fort pour réconforter les gens. Alors tu retournes t’assoir sur le canapé, et tu tapotes la place à côté de toi, en espérant qu’elle vienne s’y installer. Les verres sont là, alors tu vous serre une autre tournée. Il va en falloir pour toi, comme pour elle.
« Tu penses qu’il pourrait être un mutant ? Si ça se trouve il a été longtemps enfermé et ils ont décidé de le laisser se balader dans No Dawn … ? »
Tu n’es pas convaincue par tes propos … Mais il faut bien que tu dises quelque chose quand même.
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POINTS : 9 MESSAGES : 58 DATE D'INSCRIPTION : 09/01/2014
Si tu aperçois un ami sans son sourire, alors offre-lui le tien.
Ça commence à faire beaucoup. Saaya a rencontré ton père. Dans un endroit aussi horrible et inhumain que No Dawn. Et le pire, c'est qu'il ne lui semblait pas être prisonnier. Tes doigts se serrent sur le cadre métallique de la photo que tu tiens. Tes jointures en blanchisse. Tu es accrochée à ce dernier souvenir de ton bienveillant Papa. Souvenir qui s'estompe peu à peu, remplacé par une image atroce. Comment cet homme bien pensant et généreux pouvait-il vraiment être lié à cette prison infernale pour mutants ? Ton amie à la chevelure noire maintient sa version. Sa réalité. Pourquoi te mentirait-elle de toute façon.
Une masse noire se forme vaguement derrière toi. Plus que ses yeux, c'est la tête d'Ulan qui apparaît peu à peu. Sans que tu ne lui demande quoi que ce soit. Il se nourrit de la colère et de la peine qui se mélangent en toi, s'en servant pour apparaître et être en mesure de manifester sa propre rage. Comme si tu avais vraiment besoin de ça.
Saaya te désigne la place assise à côté d'elle. Son geste est empli de douceur, comme si elle ne souhaitait pas te brusquer. Tu la regardes vous servir un verre à chacune mais ne bouges pas. Tu te contente de la regarder, sans vraiment la voir. Jusqu'à ce que le verre de protection du portrait dans ta main n'éclate. Tu esquisse une grimace en sentant quelques débris de verre s'enfoncer dans ta main, puis tu laisse tomber le cadre avec un gros effort pour ne pas le lancer en travers de la pièce. Inutile de risquer de blesser ton amie avec un geste aussi stupide. L'air de rien, et bien trop concentrée pour rester calme et empêcher ton démon ailé de se manifester, tu te frottes les mains, faisant tomber au sol les quelques éclats de verre accroché à ta peau. Ça pique, ça saigne probablement, mais tu n'y fais pas attention. Tu te contente de rejoindre Saaya d'un pas mécanique, avant de te laisser tomber sur le canapé.
-Avait-il vraiment l'allure d'un prisonnier ?
Tu imagines déjà la réponse. Elle sera dure, quoi qu'il arrive. Insupportable. Criante à tes oreilles.
Tu attrapes ton verre sur la table basse et bois quelques gorgées. Du courage pour retenir le monstre qui s'agite dans ton dos. Et de l'alcool pour oublier que tu viens de te couper l'intérieur de la main stupidement.
-... Merde putain !
Trop de pensées se bousculent dans ta tête. Tu ne sais plus quoi dire, quoi penser, quoi faire. Alors tu te lèves encore une fois et tourne légèrement en rond quelques instants, te pinçant le nez, les yeux fermés.
Tout ceci est bien dur à avaler. Ce sont les fondations de ta vie qui s'écroulent. Toutes les valeurs que cet homme t'a inculqué valent-elles encore quelque chose ?
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