POINTS : 37 CITATION : Quand tu grandis, tes priorités aussi. MESSAGES : 689 JUKEBOX : Get out alive - Three Days Grace FEAT : NT. CRÉDIT : Une fille qui me déteste. DATE D'INSCRIPTION : 13/09/2013
Presque un mois. Kumo est entré dans la vie de Kamui depuis maintenant un mois entier, quelques jours après qu'il ait fauché une vie par pur envie bestiale. Admettre que le rapprochement avec elle avait pour but de l'aider à sa rédemption, mais il doit avouer avoir pris l'habitude de voir cette fille après ses cours et d'effrayer ses clients du soir afin de lui épargner des nuits de "travailles" et rester à ses côtés dans un hôtel pas cher. Jusqu'à maintenant, tout se passe bien, même si ça veut dire qu'il doit bosser deux fois plus - voir même trois fois plus - et qu'il doit souvent se libérer le soir pour éviter que sa conscience le martèle si jamais il ose rater une seule un seul soir - ou alors, lui payer une chambre et la laisser seule, mais ... Ouais, bravo la protection.
Mais évitons de trop penser aux choses négatives, ça a le don de ruiner une journée entière, n'est-ce pas ? Pour éviter ça, quelle est la meilleure solution ? Passer une journée en compagnie d'une personne qui n'est assurément pas insupportable et mieux encore ; la mettre dans une situation embarrassante pour mieux penser à autre chose.
En effet, faire les boutiques en protestant que c'est pour faire plaisir à l'autre est une excellente idée pour obtenir ce genre d'opportunités, encore mieux lorsque cette fille fait semblant d'être muette et par conséquent ; ne peut pas hurler son mécontentement face à la situation. Elle n'a pas le choix.
« Allez Kumo, sors de là. » Devant une cabine dans un magasin pour femmes, en effet, il n'a honte de rien. « Je suis sûr que cet ensemble te va bien, allez. »
Vil vicieux quand il s'y met, il a fait exprès de choisir une robe extrêmement blanche et légèrement courte au niveau des cuisses pour l'inciter à l'enfiler. Oui non, c'est juste pour l'embêter, mais l'idée de la voir rougir comme une petite vierge effarouchée est beaucoup trop tente pour ne pas y céder.
« Je te promets qu'après, on ira prendre une glace. » Tentative de merde ? Peut-être. « Et au pire, je peux t'attendre dans le rayon sous-vêtements ... »
3615 affreux pervers, bonsoir. Quand il s'y mets, en tout cas.
« just for fun △ ft. kamui ; oh my, what a joke △ 706 words. »
Un mois, déjà. Un mois, pourtant. Un mois, trente jours ou à peine plus, t'as pas compté. Tout ce temps qu'il est entré dans ta vie, a tout balayé et t'as secouée, ébranlée pour te sortir de ce monde auquel tu ne devrais pas appartenir. Un mois déjà que tu le vois tous les jours pour les mêmes raisons, dans les mêmes circonstances et tu ne te lasses pas d'entendre sa voix - même si Chobbi reste un surnom qui te déplaît - ou de voir son sourire - même s'il se fout souvent de ta gueule faut se le dire. Tu l'aimes bien, Kamui. Il est aussi précieux à tes yeux que l'est Ito. Enfin, du moins, tu penses, tu l'espères même peut-être ? Tu as peur d'être déçue plus tard. Mais tu lui fais confiance. Peut-être plus que tu ne le devrais, t'es naïve Kumo après tout, mais tu te convaincs que lui n'est pas mauvais. Ou alors ce n'est plus de la malchance, c'est de l'acharnement de la part du ciel si tu tombes encore une fois sur une personne mal intentionnée à ton égard.
T'aurais aimé croire ça. T'aurais aimé, sérieusement, tu es sincère. Pourtant, là, dans ta cabine, tu ne peux pas nier que ce mec est vraiment le dernier des sadiques et des profiteurs. T'aurais pas dû le suivre dans cette boutique, t'aurais pas dû l'écouter et t'aurais jamais dû le laisser choisir cette foutue robe que tu trouves excessivement courte pour toi. T'aimes pas particulièrement ton corps. T'as pris quelques éclats de vie au niveau du visage, depuis un mois. Tu t'es un peu transformée déjà, mais t'aimes pas ton corps. D'autant plus que le dos de la robe est trop bas si bien que l'on voit une partie de tes cicatrices et de ton tatouage alors, honnêtement, non, tu ne veux pas sortir, surtout pas dans une telle tenue. « Allez Kumo, sors de là. Je suis sûr que cet ensemble te va bien, allez. » Tu as une soudaine envie de violence sur sa gueule d'ange, là, maintenant.
Pourtant tu sais que t'as pas vraiment le choix, faut bien que t'en sortes de cette foutue cabine. C'était mesquin. C'était bas. C'était fourbe bordel de profiter de ton pseudo-mutisme pour utiliser ta pudeur comme ça. Enfin, pudeur. Oui, cette tenue, tu la trouves indécente, oui tu rougis quand tu te regardes dans la glace mais s'il croit que tu vas le laisser en profiter il peut courir, tu ne vas pas lui faire ce plaisir. « Je te promets qu'après, on ira prendre une glace. » Est-ce que tu rêves ou il essaye de t'acheter là ? Bon. Ok. A l'entente de sa phrase ta tête s'est redressée parce que voilà les glaces c'est ton pêché mignon et c'est de la triche une fois de plus mais... Roh mais zut. « Et au pire, je peux t'attendre dans le rayon sous-vêtements ... » Est-ce que tu as bien entendu ce qu'il vient de dire ? Non. NON. N.O.N. TU COMPRENDS ? MÊME PAS EN RÊVE SI TU VAS DANS CE RAYON JE TE JURE QUE JE T'ENCASTRE MES TALONS DANS LES FESSES MONSIEUR KAMUI HASEGAWA. Rien que d'imaginer la scène ton visage vire à l'écarlate. Oh la honte bordel.
Tu te regardes dans la glace une nouvelle fois, détachant tes cheveux bleutés que tu apprécies un peu plus qu'avant, les démêlant vaguement avec tes doigts pour les laisser tomber en cascade dans ton dos histoire de cacher tes vilaines blessures d'antan. Inspire, expire, tu te donnes de petites claques sur les joues et tu te décides à tirer le rideau, le regardant de manière impassible alors qu'à l'intérieur la troisième guerre mondiale vient d'être déclarée par les chinois aux pakistanais. T'as l'air totalement blasée. Tellement qu'il doit être dégoûté d'avoir essayé de te piéger - t'espère, surtout, t'espère oui que ça suffira à le décourager. Tu saisis ton téléphone dont tu es toujours fièrement armée pour lui retranscrire un message. « C'est bon ? J'peux aller me changer maintenant ? » Pitié s'te plaît dis moi que ça te suffit que j'me change j'vais chopper la crève avec tous ces courants d'air oh my god.
POINTS : 37 CITATION : Quand tu grandis, tes priorités aussi. MESSAGES : 689 JUKEBOX : Get out alive - Three Days Grace FEAT : NT. CRÉDIT : Une fille qui me déteste. DATE D'INSCRIPTION : 13/09/2013
C'est bien connu. Les garçons ont toujours embêtés les filles et ça commence dès la maternelle. Pourquoi ? C'est une bonne question, sans doute est-ce dû à une curiosité malsaine, la première personne du sexe féminin autre que leur mère qui fait irruption dans leur vie, mais ils ne savent pas comment l'aborder - ce sont des gosses après tout - donc ils choisissent la taquinerie. Le problème, c'est qu'avec le temps, cette méthode ne change pas. Toujours dans le but de se faire remarquer par la fille, le garçon l'embête, la cherche et parfois même l'insulte. Avec le temps, le garçon ne peut plus savoir ce qui est réellement mal ou pas; l'habitude de taquiner pour attirer l'attention est devenu une manie pour entretenir une relation qui n'en est pas une. C'est triste.
Heureusement pour Kumo, les plaisanteries de Kamui ne vont jamais plus loin qu'une simple taquinerie pour jouer avec sa timidité flagrante. Qui plus est, il avait besoin de penser à autre chose - ses retrouvailles avec certaines personnes ont eu le don de ruiner sa morale depuis quelques temps.
« C'est bon ? J'peux aller me changer maintenant ? » Et un léger clic se fait entendre, le genre de bruits que ferait un appareil photo. « Hm ? Ah non, il te reste encore trois robes à essayer ~ »
Tout sourire et tout fier de son petit tour, affichant enfin l'objet qu'il a caché jusqu'à présent pour voir la tête de cette fillette qui dévoilait pas grand chose en matière d'expressions. Il était temps que ça change. C'était légèrement irritant de la voir avec la même tronche ; il faut bien que ça change, non ?
« Allez dépêche-toi, j'ai un site internet à faire tourner, tu sais ? » Faut déjà qu'il ait internet, mais qui le sait ? « Qui plus est tu ... »
Son regard est immédiatement attiré par la jolie vendeuse à la jupe magnifiquement courte et à la poitrine un facile à voir à travers ce chemisier blanc. Sur le coup, ses pensés se sont tournés vers quelqu'un en particulier ... Va savoir qui.
« just for fun △ ft. kamui ; oh my, what a joke △ 569 words. »
Clic. Un bruit de téléphone. Je veux rentrer. Il t'a prise en photo. Non. Attends, il a pas osé ? Si. Bien sûr que si, il a osé, c'est de Kamui dont on parle là. Ok. Non mais d'accord. D'autant plus qu'il ne semble pas décidé à te lâcher. On dirait que ça lui plait de jouer avec toi, comme ça, mais toi, ça ne te plaît pas - tu es une gamine et tu détestes être menée par le bout du nez ainsi. Sa phrase s'arrête et tu vois son regard dériver sur une jeune femme que tu devines être vendeuse, plus loin, aux formes bien plus alléchantes et à la tenue ô combien provocante. Tu la fixes, blasée. Mais tu crèves de jalousie et de possessivité. Tu ne veux pas qu'il regarde ailleurs, tu veux que l'on te porte de l'attention. Toi, tu ne lui trouves rien à cette femme, juste la peau pâle et un dégradé foncé dans les cheveux. Femme. C'est ça la différence entre vous. T'as beau avoir dix neuf ans, t'as pas le corps d'une femme, mais pas celui d'une ado non plus. Sûrement que ton pouvoir retarde ta croissance, tu aimerais bien y croire, histoire de te dire que tout s'arrangera un jour.
Pourtant, te voilà vexée et boudeuse à l'intérieur. Tu donnes un coup de poing assez violent dans l'épaule du jeune homme en face de toi - tu ne pensais pas y mettre autant de force, tu en es la première surprise, et tu tournes les talons, t'enfermant dans la cabine sans lâcher le rideau, regardant tes pieds pour laisser tes traits prendre l'expression qu'ils devraient avoir : blessés, les joues rouges, les sourcils froncés. Tu te changes, enfilant ton sac en bandoulière par dessus ton sweat-shirt noir sans prendre la peine de refaire tes couettes, ton jean et tes baskets montantes, on dirait que tu es en automne, Kumo. Tu sors, lui montrant ton écran, semblant toujours aussi blasée. « Si t'as juste décidé de me prendre pour un jouet je rentre, y'a d'autres meufs ici qui conviendront et sûrement à ton goût j'imagine. » Et tu t'éloignes de lui.
Ou plutôt tu fais mine, parce que la seule chose que tu fais, c'est te cacher dans les rayons. Tu n'aimes pas la foule. Tu détestes la foule. Tu ne te sens pas à l'aise dedans et tu la fuis comme la peste, mais le magasin est bondé. Tu sens ton cœur battre trop vite, mais t'as pas envie de retourner le voir. Tu boudes. T'es diablement rancunière. Pourquoi tu boudes ? T'arrives pas à le savoir. Tu supposes que c'est toute l'agitation qui te grille le cerveau. Tu finis par trouver un coin tranquille dans ce monde de noir et blanc, entre des cintres où reposent des jeans et des shorts, t'asseyant par terre, te reculant jusqu'à ce que ton dos touche une parois, te recroquevillant sur toi même après avoir ramené le gros de tes cheveux trop voyants vers toi, ramenant avec tes bras contre ta poitrine pour y enfouir ton visage. Et tu trembles, tu boudes, tu veux rentrer chez toi mais ta mère est en congé et t'as aucune envie de traîner dans la rue. Tu veux juste te blottir dans un coin sans bruit, sans mouvement, sans vie, juste toi, seule dans un silence froid où tu pourrais être au calme. Tout l'opposé d'ici.
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Est-ce qu'il abuse ? Peut-être, peut-être pas. Après tout, ce n'est pas comme si qu'il était promis à quelqu'un, n'est-ce pas ? Donc son existence, aussi dégueulasse qu'elle puisse être, ne pourra jamais affecter qui que ce soit de son entourage - et non, les amis et les proches ne comptent pas, du jour au lendemain ; ça disparaît comme c'est venu. Donc c'est par pur égoïsme - encore - que monsieur n'accorde pas énormément d'importance à ceux qui l'entourent, tout simplement parce que c'est une perte de temps et surtout ... D'argents. N'est-ce pas cruel de voir que les intérêts lorsqu'on fréquente des gens ? Dans ce cas, il est largement plus humain qu'il n'ose le croire. C'est pour ça qu'il fait le con ?
Parce qu'il se sent sale depuis la dernière fois où il a couché avec une fille, sans réellement la connaître ? Non mieux, sans la connaître du tout. C'est tellement dégueulasse, tellement hypocrite, qu'il s'en dégoûte lui-même et qu'il a complètement oublié le pourquoi de sa présence ici avec cette fillette dont il se sent responsable. Non, non, ils ne sont pas ici uniquement pour lui faire oublier ses tracas - car plus il réfléchit, plus il a mal au crâne, c'est un fait indéniable - mais aussi pour prendre des vêtements pour cette petite peste qui se barre en boudant. Elle a quel âge ?
Il soupire et la laisse partir. Elle désire être seule ? Fort bien, qu'elle reste seule dans cet endroit, parfois il sait se montrer patient - terriblement patient - et puis il faut bien éduquer les enfants, n'est-ce pas ? Alors il va s'éloigner, un peu plus loin du magasin et faire ce pour quoi il est venu. Ça pouvait dix minutes, trente minutes voir même une heure. Une heure de solitude ? C'est parfait pour réfléchir seul. Va savoir si c'était vraiment une heure. Qui sait.
« Je te préviens, la prochaine fois, je ne viendrais pas te chercher. »
Je ne suis pas un clébard, pigé ? Laisse tomber, elle risque de ne pas comprendre. Une canette froide posé sur cette tignasse voyante pour faire remarquer sa présence après quelques minutes d'absences - à elle de vouloir la prendre ou pas. Est-ce qu'il a l'air content ? Non, bien évidemment que non. Ce n'est pas un chien, il n'a pas à courir après les gens.
S'ils désirent se barrer, alors qu'ils se barrent. Mais faisons une exception pour ce lapin qui n'a pas encore compris que sans lui ; elle est foutue. Pourquoi est-ce qu'il l'aurait sous sa charge, sinon ? Bonne question.
« Et tiens, regarde si ça te plaît. » Un sac de fringues d'un magasin exclusivement féminin. « Soit tu te ramènes comme un sac, soit tu viens avec ta tenue du soir, soit avec ton uniforme ...» Genou à terre face à elle, sourcil levé tout en montrant un vêtement ou deux du sac. « Heureusement qu'on dort ensemble, j'aurais pas pu connaître ta taille sinon.»
Oui non, il n'était pas obligé de le mentionner, tant pis. Il montre un débardeur ou deux, couleur rose pastel - il déteste ça, même si ça lui fait pensé à du saumon - et l'autre à rayures blanc/cyan pour être assorti à ses cheveux. Une jupe noir, une autre - plus longue - blanche ... Pour faire simple, il a spécialement pris des vêtements pour cet été, évitant soigneusement de prendre ceux qui dévoilent trop de peau. Bon dieu que c'était chiant.
« Ça par contre, je savais pas du tout si tu allais aimer... »
Il dévoile une culotte blanche à dentelle, parmi le reste ... Oui oui, il est parti dans les rayons sous-vêtements, tout seul et fut obligé de faire vite parce que la majorité des clientes le voyait comme un vil pervers ... Chouette hein.
Il est revenu. Le temps a passé, tu étais seule, roulée en boule dans ton coin, recroquevillée sans que personne ne te voit malgré le fiat que tu sois beaucoup trop visible encore à ton goût, mais il est revenu. Il est revenu te chercher toi qui est partie sans un mot, toi qui a décidé de ton propre chef qu'il ne s'intéressait à toi que comme simple divertissement comme tu le fais pour soixante quinze pour cent des sujets d'observation que tu rencontres. Il est revenu. L'air mécontent, renfrogné et sévère à la manière d'un père surveillant son enfant ou peut-être un animal envers sa progéniture - tu n'aurais sû dire la différence. L'amour exprimé, peut-être.
« Je te préviens, la prochaine fois, je ne viendrais pas te chercher. »
Tu n'as pas encore relevé le regard vers lui, sentant quelque chose de froid et humide se poser sur ta chevelure. Tu attrapes la canette entre tes mains, la regardant dubitativement, sentant un frisson te parcourir l'échine à cause du choc des températures.
« Et tiens, regarde si ça te plaît. »
Tu attrapes le sac doucement, posant la cannette à côté de toi pour plus tard. La marque t'est familière. Maman t'a déjà acheté des vêtements de chez eux quand tu étais enfant. Curieuse, tu l'entrouvres, regardant les divers tissus. Et une chose te frappe.
Les dégradés sont clairs. Il a prit des couleurs claires ? Sérieusement ? Pour toi ? Du clair ?
« Soit tu te ramènes comme un sac, soit tu viens avec ta tenue du soir, soit avec ton uniforme ... »
Tu te renfrognes un peu. Pour toi qui ne voit pas les couleurs, tu as résolu la chose en ne portant que des vêtements sombres. Tu t'en fiches, de ton apparence. Tes cheveux sont la seule chose à laquelle tu fais attention, parce qu'ils ne plaisent pas à ta mère. Alors tu les chéris. Au début, elle a essayé de les couper. Mais tu t'es débattue pour la première fois et la dernière alors elle a arrêté. Foutu obsession du contrôle.
« Heureusement qu'on dort ensemble, j'aurais pas pu connaître ta taille sinon. »
Tu sens tes joues prendre une jolie teinte rosée. Oh mais dis donc les remarques ambiguës, ça va là. Tu détournes le regard, prenant la canette pour l'ouvrir et en prendre une gorgée.
« Ça par contre, je savais pas du tout si tu allais aimer... »
Tu manques de t'étouffer, plaquant une main sur ta bouche en te forçant à avaler, toussant sans bruit en voyant le tissus blanc, tes joues s'empourprant de plus belle tandis que tu remets le tissus au fond du sac, le serrant contre toi comme si tu avais peur que quelqu'un le voit. Tu sors ton téléphone, tapant rapidement dessus.
« J'arrive plus à savoir le nombre de fois où je me demande si je dois pleurer de rire, de gêne, de honte ou de surprise face à ce que tu fais pour moi. J'veux même pas t'imaginer devant les rayons de lingerie omg. »
Ta bonne humeur est revenue, en un sens. Ta main quitte la canette pour aller se poser dans sa chevelure brune, l'ébouriffant avec une affection douce et certaine, petit geste que tu as prit l'habitude de faire sans t'en rendre compte parce que tu ne sais pas comment le remercier.
« Merci, Muimui. »
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Ah, la voilà de bonne humeur. C'est - dans un sens - ce qu'il voulait, cependant, il n'arrive pas à s'en réjouir, ni même à montrer qu'il est content de la voir ainsi. Oui, comme d'habitude, surtout avec lui, il y a un hic. Un léger hic, un truc qui arrive à foutre en l'air toute la bonne ambiance, parce que monsieur est mécontent sur un détail qui l'agace, ne serait-ce qu'un peu, mais suffisamment assez pour qu'il en décide autrement. Lui, lui et toujours lui, va savoir quand est-ce qu'il arrêtera de fonctionner par pur intérêt. Ça suffit d'être égoïste, devrait-il penser. Elle a retrouvé sa bonne humeur, elle n'a pas l'air d'être blessée et elle ne s'est pas faite kidnapper. Alors pourquoi toujours cet air renfrogné ...
« Merci, Muimui. »
... Si seulement tu savais, petite chose. Si seulement tu savais à quel point cet homme est rongé par l'individualité, à quel point il ne pense qu'à lui. Lui et uniquement lui, mais est-ce que les gens se doutent de quelque chose ? Non, bien sûr que non, parce que tout le monde fait comme lui ; ils sont tous égocentriques. La gentillesse pure et niaiseuse, ça n'existe que dans les contes de fées - et encore. Il n'y a qu'à voir les disney, après tout, lorsqu'on connait les contes d'origines, alors on peut remercier Mickey de nous avoir menti.
Mais allons, ce n'est pas si grave que ça, ce n'est pas pire, ce n'est pas si dégueulasse, de penser à soi, n'est-ce pas ? Non, ce qui est dégueulasse ; c'est d'offrir l'illusion de la chose contraire. Kumo est persuadée que cet homme n'a agit que dans son intérêt, mais ... Ce n'était pas le cas, il y a quelques minutes de ça. Pauvre enfant.
« ... Est-ce que tu as compris ? » Il attrape sa main pour la retirer de sa tête, je ne suis pas un chien. « La prochaine fois, je ne viendrais pas te chercher. »
Dire qu'il peut être encore plus méchant, plus abject. Il se retient, s'abstient, mais il aurait très bien pu ne pas forcer sa poigne sur son bras. Putain, c'est ça, fais-lui du mal. Qu'elle apprenne qu'il ne sera pas constamment là pour elle, il est déjà bien présent pour l'essentiel, mais pour le reste ... Elle doit apprendre.
« T'es petite, t'es maigre et ça m'étonnerait que tu fasses du taekwondo. » Il s'autorise à remonter la manche, pour mieux constater le fait qu'il ait raison. « Alors j'vais te présenter à quelqu'un qui apprendra à te défendre. »
Pas d'objections, pas de refus, que dalle. Elle va obéir, parce qu'il sait ce qui est bien pour elle, il sait ce qui est mieux pour elle et surtout, il aime prendre des décisions pour les autres. Enfoiré.
Lui semble loin d'être aussi heureux que toi. Il semble même mécontent en un sens, mais tu en fais fi, tu as l'habitude de le voir grognon - même si tu préfères quand il te sourit. Il dégage ta main de ses cheveux, répétant qu'il n'y aura pas de prochaine fois, que tu seras vraiment toute seule si tu décides de partir dans ton coin. Intérieurement, tu souris. Intérieurement seulement parce que tu n'es pas encore assez ouverte pour le faire pour de vrai, mais en soi, c'est déjà pas mal. Toutefois, tu le trouves étrange. Enfin, étrange. Disons que tu ne comprends pas pourquoi il semble tout à coup si sérieux et pourquoi dans ses yeux règnent comme un débat que tu ne saurais comprendre. Et puis tu te sens une force sur ton poignet qu'il a saisi. Eeeeeh doucement azy.
« T'es petite, t'es maigre et ça m'étonnerait que tu fasses du taekwondo. Ta manche se remonte et il observe ta morphologie. Alors j'vais te présenter à quelqu'un qui apprendra à te défendre. »
... Pardon ? Tu clignes des yeux, on ne peut plus surprise. Bon, ok, t'es maigrichonne mais t'es pas particulièrement petite déjà, t'es même grande pour une japonaise, un mètre soixante sept c'est plus grand que la moyenne donc fuck vas-y. Et puis, juste, non, tu sais te démerder, suffit de trouver n'importe quoi qui puisse servir à peu près d'épée MÊME AVEC DES BAGUETTES CA LE FAIT - si je maintiens mes propos, chut.
« Allez, on y va. »
Tu allais protester, tu allais saisir ton téléphone, mais il te devance, commençant à vibrer. Appel entrant. Tu saisis l'appareil rapidement, l'ouvrant pour voir s'apparaître un numéro que tu ne connais que trop bien et qui t'offre un frisson, une lueur d'appréhension dans les yeux - chose Ô combien rare. Tu te redresses en manquant de te manger des cintres, appuyant sur le petit téléphone vert tout en portant le mobile à ton oreille.
Et là ton monde entier s'écroule tandis que tu deviens aussi pâle qu'un linge.
Elle sait. Elle sait bordel.
Pour lui, pour toi, pour eux, pour tout. Il faut qu'on parle. Oh, tu te doutes du genre de discussion qui t'attend, là-bas. Mais tu ne peux pas faire autrement, sinon Dieu sait ce qu'elle fera et à qui. Tu sais de quoi elle est capable malheureusement, ou du moins c'est ce que tu penses. Tu raccroches, lui offrant un message vague.
« Désolée mais pas aujourd'hui, je dois rentrer. Rien de grave hein mais faut que j'y aille. A plus nee. (｡´∀｀)ﾉ »
Et malgré ton air qui se veut calme et impassible, tu ne peux retenir quelques tremblements discrets dans ta main avant que tu ne tournes les talons, prenant sacs, cannette et téléphone pour partir en direction de ta maison, le laissant en plan sans rien dire de plus.
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