Kizashi était dans une ruelle à une heure tardive. Il passait beaucoup trop de temps de sa vie à l’extérieur à se concentrer et se dédier à une profession régie par un ordre qui n’avait pas voulu de oui. Eh oui, il enquêtait de nouveau sur un crime relativement étrange. Une histoire de meurtre dans un coin de Tokyo assez chaud. À vrai dire, c’était un coin si dangereux qu’il était fou de s’y promener seul à une heure si tardive, mais il n’avait peur de rien puisqu'il savait que ce n'était que des rumeurs. De plus, ayant enduré des expériences difficiles comme la torture, plus rien ne lui faisait froid aux yeux. C’est ce qu’il pensait et il était fermement attaché à cette idée qui lui permettait d’affronter les situations dangereuses avec contrôle et confiance. Après tout, il avait pu passer au travers de ça, donc qu’est qui pouvait être plus difficile que la torture? Rien. Du moins, c’était sa réponse du moment, mais il ne se doutait nullement que des créatures effrayantes et meurtrières vivaient dans ce monde. Il risquait de payer de nouveau le prix de son excès de confiance.



Par contre, avant toute chose, il devait se charger des coupables qu’il venait de trouver. Quoi de plus cliché qu’une ruelle comme lieu de rencontre pour un petit gang de caïds. Combien étaient-ils 5 à faire les durs dans les rues de Tokyo et à rendre la vie difficile aux innocents? C’était simplement inacceptable et il comptait leur faire payer. Arborant son nouveau cache-œil avec fierté et ses habits classiques, il martela le plancher de manière un peu trop hautaine pour ses opposants qui sentaient ses mauvaises intentions. Était-ce le rythme qui traçait l’hymne que son coeur chantait ou était-ce simplement l’impression que dégageait le seul œil qui était visible? Aucun des deux. En fait, la bonne réponse était la massue qu’il était en train de trimbaler d’une main à l’autre en se dirigeant vers eux.

-Alors, la ruelle vous appartient maintenant et vous abusez des gens qui y passent?

Sans se faire prier, il assomma le premier homme à l'aide de sa massue qui lui fit un massage brutal au dos. Il poursuivit en en électrocutant un par si et en frappant l’autre par là. La routine qui était toujours couronnée par un peu de malchance. Eh oui, un ennemi avait réussi à se glisser derrière le détective pour venir lui faire une sévère entaille au bras. Quoi de mieux qu’un bain de sang pour laisser des traces de lui alors qu’il n’avait aucun permis pour faire ce qu’il était en train de faire. Bref, soudain atteint d’un ennui hors du commun, il envoya le dernier valser avec un léger coup de marteau à la tête histoire de lui donner une petite commotion cérébrale. Encore des faibles de Shangri La...



-Si seulement ils savaient les enjeux des vrais gangs…

Soupirant doucement, le jeune homme nettoya son arme en le balançant de gauche à droite et commença à marcher dans la longue ruelle. Or, depuis qu’il s’était mis à saigner, il avait un mauvais pressentiment. En fait, Ryu avait l’impression qu’il était devenu une proie et que quelque chose le guettait. Était-il en train d’être sujet à des hallucinations? Fort possible. Or, il détestait les doutes qui commençaient à lui traverser l’esprit. Au moindre bruit, il se retournait comme un garçon ayant peur du noir… Plus il avançait et plus le sentiment se décuplait jusqu’au moment où le cauchemar devint réalité…

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Tu ne t’y attendais pas. En fait, tu te demandais ce qu’était cette sensation chaude sur ton bras. C’est à ce moment précis que tu remarques qu’une créature vient de mettre le grappin sur toi. Par contre, il est trop tard, elle t’amène déjà vers elle ouvrant sa gueule putride vers toi. Une odeur de cadavre décomposée envahit tes narines, te donnant soudainement des nausées. D’ailleurs, le désir de vomir que tu ressentais était si fort que tu avais presque envie de t’évanouir. Quoi qu’il en soit, tu étais affaibli de tous les sens. Plus que quelques secondes et tu allais finir dans son appareil digestif en tant que plat. Cette fin était si peu charmante, mais elle t’envoutait, te rendant ainsi démuni de force, démuni de puissance. Le fait que tu aies perdu beaucoup de sang n’aidait pas ta situation. Tu étais sur le point d’abandonner après tant d’effort, tu étais en train de laisser derrière tout ce que tu avais commencé et réaliser.

-Non!

Tu ne voulais pas finir comme en patté pour araignée. Tu ne voulais pas mourir, pas maintenant. Ce faisant, ton corps avait réagit vivement, abattant d’un seul coup ton marteau sur sa tête. Ça avait dû faire mal surtout que la force que tu avais mise était suffisante pour que tu puisses te libérer. Sur le coup, tu commences à reculer en posant ta main sur ton bras afin d’alléger l’écoulement de la plaie. Tu tentes de réfléchir pendant que la bête affamée souffre encore. Aucune échappatoire, rien. Tu ne peux pas courir, l’araignée va te rattraper ou te cracher une toile d’araignée pour te ramener illico presto vers elle. Tu es condamné à devoir l’affronter.

-Merde…

Tu en avais déjà assez eu pour ce soir. Un combat contre 5 personnes n’était-il pas assez pour avoir une nuit de repos ou tout simplement le droit de vivre? La réponse était couronnée par une négation flagrante. Tu allais donc devoir affronter la situation, seul, risquant ainsi ta vie dans un lieu où personne ne serait là pour te sauver.

-Je doute que tu comprennes le japonais, mais je vais te parler dans une langue que tu pourras comprendre.



Tu grimaces sadiquement alors que tu commences dangereusement à charger ton pouvoir. Tes yeux arborant un sérieux exemplaire se transforment aussitôt en paire de citrines. Les lignes se propagent sur ton corps et sans attendre tu cognes de nouveau à l’aide de ton marteau. Cette fois-ci, tu emploies une nouvelle technique. Ainsi, canalisant une dose d’électricité importante, tu frappes le sol provoquant ainsi un impact électrostatique qui se disperse pour atteindre tout dans un diamètre de 5 mètres autour de toi. Mais ce n’était que le début. Sans attendre de voir si l’effet voulu était présent, tu lèves tes mains vers l’avant et provoque une puissante décharge en direction de l’araignée. Tu espérais que ça la frappe de plein fouet et la grille. Oui, tu voulais surtout la voir griller. Dans le meilleur des cas, tout allait s’arrêter là, mais ça, c’était dans un conte de fée. Tu n’avais pas réalisé que ce n’était pas qu’une simple araignée. Tout compte fait, tu aurais dû courir...

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