Kizashi se souvenait encore des récents événements qui lui étaient arrivés. En premier lieu, il s’était fait massacrer l’œil avant de finir par se prendre un puissant coup de tête sur le nez. Que des événements joyeux qui étaient commémorés par l’apparition d’accessoires sur son visage. Eh oui, avec son cache-œil venait un bandage sur son nez qui vibrait encore sous l’impact. Joli non? Peu importe, il n’avait pas le choix de vivre avec les conséquences des gestes des autres. Après tout, c’était toujours leur faute et non la sienne. Lui, il ne faisait qu’agir de la manière la plus normale possible , mais les gens le prenaient toujours mal. On dirait que la normalité était devenue étrange. Bref, il n’allait pas s’attarder sur ce cas. La vengeance était un plat qui se mangeait froid et pour l’instant, le plat était tiède. Il devait donc attendre un peu avant que l’histoire soit froide pour frapper de nouveau.



Ainsi, il se leva et fit ses traitements d’hygiène comme chaque jour. Commençant par une douche, un brossage de dent et le revêtement de ses habits, il termina sa routine en engloutissant un important déjeuner. Une fois terminé, il sortit de son domicile revêtu de ses vêtements de travail. Un pantalon classique bleu marin armé de chaussures classiques et d’une chemise blanche couronnée par les bretelles de son pantalon. Style un peu classique, mais tout de même branché, de quoi ne pas le rendre trop sérieux. Malgré tout, l’opinion des autres ne l’importait guère. Tout ce qu’il voulait c’était être confortable dans ses habits, ni plus ni moins.



Bref, il était en route vers Supainuu-Doori pour travailler sur une enquête qu’un particulier lui avait soumissionné. Une histoire relativement étrange puisqu’il semblait d’avis que certaines informations étaient cachées par son employeur. En effet, il avait cette impression puisque plus il faisait des recherches et plus il se rendait compte de certaines anomalies. Cette enquête était si complexe et mystérieuse qu’elle lui creusa l’appétit. Le temps passait très rapidement et c’était déjà l’heure du souper. Eh oui, il avait accidentellement sauté le diner. En fait, ce n’était pas un simple oubli, c’était devenu une habitude chez lui. En plus, chaque fois que ça lui arrivait, il allait dans le même restaurant pour satisfaire ses besoins vitaux. Ce restaurant était situé quelque part de la ville, non loin du lieu où il traitait divers dossiers de l’enquête. Ainsi, il fut en mesure de s’y rendre en quelques minutes de marches. D’habitude, il s’y rendait en voiture, mais la température était si douce qu’il ne pouvait se priver d’une fraiche bouffée d’air. Or, cette douce brise venait de réveiller une tornade. Alors qu’il passait devant la vitrine du restaurant, il s’aperçut qu’il y avait une femme, celle qui lui avait fracturé le nez. Kizashi ne put s’empêcher d’armer fièrement son visage d’une expression maligne alors qu’il savourait sa vengeance à l’avance.

-Ça va chauffer…

Entrant rapidement dans le restaurant, il s’adressa à l’homme qui plaçait les gens pour lui dire qu’il réservait le restaurant pour la soirée. Ainsi, celui-ci changea l’affiche à l’extérieur et scella la porte comme demandé par son client habituel. Les usagers qui étaient déjà à l’intérieur finirent leurs plats et sortirent rapidement. Il ne restait plus qu’une personne qui s’était vue offrir étrangement des mets succulents, et ce, dans le but qu’elle reste le plus longtemps possible. Meilleur vin, meilleures entrées, meilleur service, tout ce qu’elle voulait, mais à quel prix?

-Tu te souviens de moi?

S’approchant calmement de la table, Kizashi prit place en prenant soin de l’examiner. Aussi cynique son expression pouvait être, il ne put s’empêcher de s’esclaffer de rire en apercevant qu’elle portait les chaussures qu’elle ne méritait pas.

-Alors si ce n’est pas la belle paire de chaussures que tu as volée. Ce serait triste de les abimer en les gardant dans tes pieds. Tu devrais te mettre confortable et les enlever, nous avons le restaurant à nous ce soir, n’est-ce pas magnifique?

Ryujin était très cynique dans ses propos et sa manière de s’exprimer était soutenue par un regard de haut, digne de son côté hautain.

-Ah et n’essaye pas de sortir, la porte de sortie est fermée et ne s’ouvrira que si je le demande. D’ailleurs, j’ai pris les précautions nécessaires pour que ton charme ne me force pas à ouvrir la porte.

Cette fois-ci, il souriait à pleine dent, montrant les crocs qui n’allaient pas tarder à ne faire qu’une bouchée de la magnifique jeune femme. Quel gâchis pensait-il intérieurement.

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La situation était fortement plaisante pour Kizashi qui regardait la manière d’agir de celle qu’il venait de piéger. Elle était drôle puisqu’elle pensait réellement qu’il était venu pour l’argent. C’était évident qu’elle ne connaissait pas bien Kizashi, sinon elle n’aurait jamais osé lui dire ça. En fait, cette phrase l’insulta plus qu’autre chose puisqu’elle semblait le mettre dans le même bateau que les gens en général. Cependant, le Tikal n’était aucunement motivé par l’argent. Tout ce qu’il voulait, c’était des excuses sincères et non des excuses pour se débarrasser de lui. M’enfin…, il voulait peut-être plus que des excuses sincères. Lui-même n’en était pas certain. Tout ce qu’il savait pour le moment c’est qu’il comptait se venger.

- Ahah, si tu penses que je suis intéressé par ton argent, détrompe-toi. Si l’argent était vraiment ma source de motivation, je n’aurais pas loué le restaurant rien que pour nous deux ce soir.

Bref sourire alors qu’il posait avec un regard froid sur elle. Keiko devait commencer à comprendre un peu plus qu’elle était dans la merde. Une situation probablement plus menaçante que celle qu’elle avait vécue dans sa vie. En effet, l’homme électrique était une menace nerveuse qui risquait de se venger en faisant des dégâts psychologiques.

-Alors, range calmement ton portefeuille et garde ton argent. Ça t’évitera peut-être de te retrouver dans la même situation que la dernière fois, qu’en penses-tu?

Affichant une mine taquine alors qu’il recevait son propre plat, Kizashi commença à manier calmement ses ustensiles en observant l’assiette qu’il venait de commander. Quoi de mieux que du poulet à l’espagnol et des patates pour couronner son assiette. Son plat risquait d'être délicieux.

-Bref, tu dois te demander pourquoi je suis là, mais je te rassure, je n’ai aucune intention hostile à ton égard.

Pour le moment. C’était un petit bout de phrase qu’il venait d’omettre, mais il jugeait que ce n’était pas si grave.

-En fait, mon nez t’en veut probablement encore …mais j’essaye de ne pas l’écouter vois-tu.

Il avait probablement l’air d’un individu bizarre, mais il ne pouvait réprimer ce côté taquin qui l’habitait et qui le poussait à dire des trucs pour le moins étranges.

-Alors, pendant que nous sommes réunis de corps et de cœur, pourquoi ne me parlerais-tu pas de ton don que tu sembles utiliser à de mauvaises fins? Tu me dois bien ça non Keiko?

Portant maintenant attention sur le souper, le jeune homme prit une bouteille de vin rouge qu’il versa dans la coupe de la rousse avant de faire de même avec la sienne. Par la suite, il coupa un morceau de viande qu’il porta ensuite à ses lèvres. Puis, à la dernière seconde, il déplaça sa fourchette en l’amenant proche des lèvres de celle qui l’accompagnait pour ce souper.

-Tu me diras ce que tu en penses.

Cette fois-ci, il arborait un sourire beaucoup plus sincère et délicat.

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Elle était chiante à vouloir gâcher tout le plaisir alors que Kiza s’était donné tant de mal à le construire. Vraiment, fuir une fois était acceptable, mais fuir à chaque situation difficile au lieu de la confronter était de la couardise pure et simple que le jeune raton ne pouvait supporter. Pour ce faire, il comptait lui donner une leçon dontelle allait se souvenir. C’était mieux qu’une longue morale qui risquait d’entrer d’une oreille pour ressortir de l’autre. M’enfin, Kiza était en forme pour les deux donc peut-être allait-il décidé de s’abandonner aux pensées qui traversaient son esprit.

-Basho hein…?

Pauvre elle. Elle ne devait pas savoir que le jeune Ryujin était du genre à accepter totalement l’envergure de ses gestes. De plus, il n’avait fait aucun geste négatif. C’était elle la fautive et c’était elle qui avait fait quelque chose qui allait à l’encontre des principes de Tikal. S’en prendre à un confrère pour une simple paire de chaussures était détestable et inacceptable. Donc, en apprenant la nouvelle, qui Basho risquait-il réellement de punir? Probablement pas lui. La prise électrique comptait le lui rappeler dès qu’il allait avoir planté ses crocs dans sa chair. Or, pour ce faire, il lui fallait un peu de temps.

-En tout cas, je m’excuse… tu peux partir. Passe une bonne soirée.

Pourquoi Kizashi la laissait-elle partir? Était-il en train de le faire? Non, à vrai dire ce n’était qu’une illusion pour lui faire croire qu’elle avait vraiment des chances de s’en sortir alors que peu importe où elle allait, un filet de sécurité l’attendait pour la ramener dans la vie réelle.

-Ou pas. En fait, je n’aime pas me répéter. Je t’ai clairement dit que les issues étaient fermées et qu’elles ne s’ouvriraient que quand je le déciderais. Alors, tu vas calmement t’asseoir sur le siège et m’écouter parler jusqu’à la fin.

Le regard qu’il dégageait était tout sauf positif. En fait, il était très froid, voire même glacial, ce qui était tout le contraire de l’homme qu’elle avait pu rencontrer au départ. Après tout, c’était sa faute. Elle faisait la gamine capricieuse, alors il lui fallait prendre un bain glacé pour qu’elle puisse revenir sur Terre. Ce n’était pas un conte de fées.

-Et tu vas aller dire à Basho? Que tu as cogné un confrère pour une paire de talons et qu’en voulant obtenir des explications claires et nettes lors d’un souper, tu t’es sentie en danger? Ridicule, aussi ridicule que le fait que tu fuis constamment les situations où tu n’en sors pas gagnante.

Le jeune homme venait de marteler ses propos d’un coup de poing sur la table. Eh oui, il venait de péter un câble. À force de contrôler l’électricité, il était normal qu’un fusible saute…

-Que ferais-tu sans ton pouvoir? Tout ce que tu fais pour l’instant se résume à user de ton don pour avoir ce que tu veux et disparaitre quand tu veux. Deviens une vraie femme et affronte les vraies choses! Tu devrais te compter chanceuse que je ne sois pas une mauvaise personne.

Respirant calmement et reprenant son sang-froid, Kizashi découpa un autre morceau de viande qu’il tendit de nouveau vers elle .

-Goûtes je te dis, ça devrait te plaire.

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Plus elle parlait et bougeait, plus elle exaspérait Kizashi qui se contentait d'avaler la nourriture qui avait un goût amer. Se servant lentement un verre de vin, il tentait d’oublier pendant un moment la voix agaçante de sa sœur Tikal. Vraiment, il se demandait comment ce truc pouvait avoir une voix charmante qui poussait les gens à faire tout ce qu’elle voulait. Sa voix était tout sauf charmante ou intéressante. Ce son constamment mesuré sur un ton plaignard devenait aussi insupportable que le bruit du polystyrène.

-Écoute…

Kizashi s’arrêta, terminant ainsi de mâcher le morceau de viande qui trainait sur on palais. Il était tout sauf pressé même s’il commençait à penser à se débarrasser une fois pour toutes de Keiko.

-Est-ce que tu peux passer une minute sans parler?

Le détective la regardait maintenant en ayant une expression qui démontrait son fort déplaisir. Il se demandait comment quelqu’un pouvait parler et se plaindre sans arrêt? Était-ce humain?

-Je ne sais pas si tu es devenue cyborg et qu’ils t’ont implanté une pie , mais …ferme la deux secondes.

Il devenait rude signe qu’il avait atteint sa limite. C’était le temps de mettre un terme à ce gâchis. C’était dommage qu’elle n’eût toujours pas compris la morale qu’il tentait de lui inculquer. Or, pour quelqu’un qui avait toujours eu tout ce qu’elle voulait, c’était normal qu’elle agisse de manière capricieuse.

-J’imagine que c’est bel et bien le temps de sortir.

Enfilant sa veste en prenant tout le temps que Dieu lui accordait, Kizashi tarda a se préparer. Puis avant de se déplacer pour aller ouvrir la porte, il longea les alentours à l’aide de ses yeux bleutés qu’il finit par reporter sur Keiko. Or, il fit comme si elle n’existait pas et se contenta de bailler en sortant les clés de sa poche. Il prit les devants et ouvrit la porte du restaurant. Or, contre toute attente, il n’ouvrit que celle-ci à moitié, se glissa à l’extérieur et tira la porte. Il barra ensuite celle-ci de l’extérieur laissant Keiko seule et embarrée.

-Mais qu’est qu’elle était chiante. Qu’elle défonce la fenêtre si elle veut.

Il remit les clés à un employé qui s’occupait de l’accueil et lui dit simplement :

-Ouvrez la porte ce soir à 11 heures à la fin de ma réservation et mettez tous les dégâts sur mon compte. Surtout, n’ayez pas pitié d’elle et ne la laissez pas vous parler. Elle risquerait de vous voler tout ce que vous possédez d’un simple regard.

Lui donnant une tape sur l’épaule , il se contenta de partir en sifflant calmement pour se changer les idées.

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