l fait déjà nuit dehors. Tu te sens prêt à faire ton boulot, avec la première farce qui te vient à l’esprit. Tu attends un instant après avoir pianoté les touches du clavier de ton ordinateur. Pirater, c’est bien dans ce seul domaine que tu excelles, c’est bien pour cela que ta prochaine blague y sera liée. L’heure du commencement approche. Tu entends le traditionnel « Ça tourne!» de la part d’un caméraman. Tu lances un soupire innocent avant d’appuyer sur la touche enter. Et c’est là que tu étouffes un rire dans ton coin. Mais... tu es bien le seul à trouver cela amusant.
Un soudain changement de décors. Tu cours. Tu ricanes. Ta voix aiguë résonne dans le couloir. Oublier… Oublier ce que tu as fait avant de fuir. Ce n’est pas évidant car cela te fait vraiment rire. Jusqu’à en avoir des crampes à l’estomac. Avant le tournage de l’émission présentée par Mephisto, tu as pris la décision de remplacer le thème musicale du générique par une musique de cirque absurde. Tu as observé la scène dans un coin du plateau jusqu’à ce qu’on hurle ton prénom avec rage. Bien sûr, pour féliciter toi-même cet exploit, tu as affiché un gros plan de ton visage d’ahuri devant une caméra qui était censé filmer le présentateur. Les menaces sont vite tombées. Tu as sauté hors de la salle avant que deux ou trois prennent l’initiative de te courir après. Pour les semer, tu as du te planquer dans une voie d’aération, jusqu’à ce qu’ils finissent par abandonner et reprendre leur activité.
Tu continues de gambader dans ce couloir sans fin. Impossible de reprendre ton calme. Tu laisses ton délire te submerger. Tu te tords d’euphorie. Et te voilà déjà en train de réfléchir à un futur complot pour de nouveau ruiner la vie de ton cher camarade. Tu n’as pas remarqué que ton corps à dégringoler contre le mur à ta droite. Trop d’efforts et de peur pour un rien. Tu restes ainsi pendant de longues minutes, le regard perdu vers la lumière du plafond qui clignote doucement. Une grimace par-ci et part là comme si tu t’adressais à Mephi. Des pouffements de rires en repensant à ton coup d’avant. Tu ne te rends même pas compte de ton comportement, allongé sur le sol frisquet. Tu finis par te retourner tout en prenant enfin conscience de là où tu te trouves actuellement. En tendant le bras devant toi, tu remarques que tu effleures avec tes doigts frêles un pied. Puis un autre. C’est en te redressant que tu tentes de lâcher un mot d’excuse, comme le parfait petit soumis qui se met à genoux devant son maître…
POINTS : 23 CITATION : « All monsters are human » MESSAGES : 42 JUKEBOX : American Horror Story - Theme Song FEAT : Babs dctb CRÉDIT : Penguin Factory DATE D'INSCRIPTION : 19/10/2014
Horaire. Tu es assise dans l’auditoire de l’université. Tu soupires. Quel horaire de merde. Quatre heures d’anglais et deux heures de psychologie politique. Tu déposes ta tête sur ton banc et soupires une nouvelle fois. Dire qu’en plus, ce sont des cours qui ne sont pas obligatoires, mais pour garder de bonnes côtes, il faut quand même y aller. Pendant que le prof donne son cours qui ne te passionne pas tant que ça, tu sors ton petit ordinateur de ton sac et l’allume en faisant bien attention que le son est désactivé, pour pas attirer l’attention des autres. Tu préfères la jouer discrète. Tu ouvres « Word » et tapotes deux-trois notes que tu as prises au début du cours pour faire genre tu es une bonne élèves, avant d’ouvrir internet et du t’y perds.
12h00. Tu en as trop marre. Tant pis, quitte à devoir bosser plus, tu préfères rentrer chez toi que de rester encore une heure de plus en cours. Tu ranges ton ordi dans ton sac, tes syllabus et ta trousse avant de déposer le sac sur ton épaule gauche. Tu fais signe au revoir aux quelques amis que tu as de ta classe et tu sors de l’auditoire. Tu marches d’un pas rapide vers la sandwicherie la plus proche et t’achète le moins cher ainsi qu’une petite bouteille d’eau et va t’asseoir sur un banc. Tu manges calmement en regardant les étudiants se promener autours de toi. Tu regardes plusieurs fois ta montre en réfléchissant à ce que tu vas faire avant l’émission de ce soir. Aller boire un verre avec un(e) ami(e) ? Faire du lèche-vitrines ? Ou tout simplement rentrer chez toi et ne rien faire ? Tu optes pour l’option trois. Ce n’est qu’à 12h30 que tu te décides de rentrer chez toi.
Tu déposes ton sac dans un coin de ton studio et allumes la radio. Tu commences à chanter et danser tout en te déshabillant pour prendre un bain. Tu fais couler l’eau et balances tes vêtements dans ta manne à linge et attaches tes cheveux en queue de cheval. Tu vas choisir un livre dans ta bibliothèque et te glisses dans le bain bien chaud. Plongée dans ton livre, tu ne vois pas le temps passer et finit par sortir après avoir remarqué que ta peau avait toute fripée à cause de l’eau.
Tu te mets en jogging et sweat, puis tu pars te préparer un smootie et sort la glace à la framboise-fraise. Tu allumes la télévision et te poses devant un bon film que tu avais été louer à la vidéothèque près de chez toi. Il est passé 17h quand tu pars t’habiller de ton tailleur et prend ton sac à main. Direction le repère d’Asgard.
• • •
Tasse de café en main, tu marches doucement vers le plateau où l’émission va bientôt commencer. Tu regardes un peu tout le monde, avant de déposer tes yeux sur Zuko. Ça te fait toujours bizarre, quand tu le regardes. Il y a comme une sorte de contact psychique. Son âme est différente. Elle n’est pas comme ceux des autres vivants, ni comme les morts. Lui aussi est comme toi. Et c’est sans doute pour ça que tu l’aimes tant. Tu le connais depuis le début d’Asgard. Il est plus jeune que toi, et tu le considères comme ton petit frère. Personne ne pourra lui faire de mal, même pas Chihiro, la chef du gang. Tu as tout le respect du monde pour elle, mais elle ne le touchera pas. Zuko a beau être le chien chien soumis des Asgards, tu ne te sers pas de lui. Tu ne peux pas, c’est contre ta nature. On dit que tu es trop gentille à cause de ça. Mais c’est faux. Tu sais que tu fais du mal à pleins de gens, mais pas les Asgards.
Tu regardes attentivement ce qu’il fait. Il est occupé sur un ordinateur et pouffe de rire toutes les 5 secondes. Ça ne prévoit rien de bon. Tu fais signes aux autres qu’ils peuvent commencer à tourner et retourne dans ton bureau, tu sens que quelque chose de débile va encore se passer.
Tu t’assois sur ta chaise de bureau et active les caméras sur ton ordinateur pour regarder ce qui se passe dans tous le repère. Tu bois calmement ton café avant d’allumer la télé pour regarder l’émission que Mephisto présente. Avant même que celui-ci ne peut prononcer un mot, une musique ringarde de cirque ce met à résonner dans tout le repère. Tu regardes l’écran de ton ordinateur sur lequel tu peux voir Zuko fuir en rigolant et les autres cameramans qui essayent de le rattraper. Tu zieutes vite fait l’écran de la télé et voit la tête du soumis des Asgards en grand. Il s’est amusé à se mettre devant une caméra pour faire le con. Tu soupires avant de déposer ton café sur ton bureau et de sortir en marchant d’un pas rapide vers le plateau télé. Il n’y a que Mephisto et un cameraman qui discute de ce qui vient de se passer. Tu écoutes attentivement les pas des autres cameramans toujours à la recherche de Zuko et tu arrives à les retrouver.
▬ Je vais m’occuper de lui, vous pouvez retourner sur le plateau.
Tu te concentres afin de pouvoir ressentir l’âme de Zuko. Tu fermes les yeux et laisses ton corps se déplacer pour toi. Tu marches vite, et ressent de plus en plus sa présence. Quel idiot ce Zuko, à faire des blagues pareils. Il pourrait se faire renvoyer ! Tu soupires. Il a beau avoir 18 ans, il en fait 12 mentalement. Tu sens la colère monter et respires fort. On t’a appris que s’énerver ne mène à rien. Quand on reste calme, on arrive à tout. Tu t’arrêtes. Il est au-dessus de toi, dans la voir d’aération. Tu peux entendre son rire stupide. Tu restes en dessous et l’attend. Il faut vraiment qu’il arrête ça ! Tu l’entends bouger. Va-t-il enfin se décider de descendre ? Ou plutôt, il glisse et se retrouve au sol, les mains sur tes jolis souliers. Il se redresse doucement en tentant de dire quelque chose, mais tu l’attrapes par le col de son t-shirt et le redresse toi-même. Tu le regardes droit dans les yeux et fronces les sourcils. Tu déposes ta main sur son épaule, pendant que tu lui caresse un peu son visage. Décidément, tu ne pourras jamais lui faire de mal. Tu lui fais un petit sourire au coin de tes lèvres avant de voir arriver un des cameraman en colère. Tu lui fais signe de relancer l’émission, que tu t’occupes de tout. Une fois l’homme parti, tu te mets dos à Zuko.
▬ Suis-moi dans mon bureau. Il faut qu’on parle, Zuko.
Tu prends un ton froid et sérieux pour lui faire comprendre que tu n’es pas là pour rigoler. En vrai, tu essaies juste de lui faire peur, parce que tu n’arrives jamais à réellement le punir. Tu marches doucement vers ton bureau, en étant certaine qu’il te suive.
l est trop tard désormais. Enfin, c’est ce que tu crois. Ce stupide complot prévoyait sûrement ton malheur. Tu penses savoir ce qui va se passer. Tu es persuadé que tu seras de nouveau jeté et cloîtré entre quatre murs, avec pour seule lueur, un écran allumé. Tu espères ne pas devoir à subir cela. Quoi que… en quoi est-ce si important ? Tu continueras de bidouiller tes amis les ordinateurs et faire ton devoir de hacker. Pourtant, il y aura toujours cette porte fermée. Elle t’éloignera des seuls personnes qui t’encouragent ici. Et même de ta propre personne.
Une douce main vient frôler la peau pâle de ton visage. Un geste qui se veut rassurant peut-être ? Et c’est elle qui te l’offre. Ningyo. C’est celle qui ne t’a jamais rabaissé et c’est celle qui ne te rabaissera jamais. Enfin, tu l’espères. Oui. Car tu as confiance en elle, et cela presque de manière aveuglante. Certes, tu es peut-être plus immature, mais vous êtes pareils au final. Tu te perds un instant dans ses yeux bleus. Comme si tu avais plongé la tête la première dans une grande étendu d’eau. Comme si tu te noyais dans l’océan. Tu réponds naïvement à son léger sourire rapidement effacé. Mais toi, comme un idiot fini, tu continues de maintenir ce rictus débile sur tes lèvres.
La brune se retourne et d’un ton glacial, elle te demande : «Suis-moi dans mon bureau. Il faut qu’on parle, Zuko.» Tu hoches la tête pour lui répondre positivement, mais ce n’est pas sûr qu’elle le remarque. Elle s’éloigne un peu, tu la rattrapes d’un pas rapide tout en zigzagant de gauche à droite. Et pourtant, tu sais que ce n’est pas le moment de faire l’innocent. L’enfant. L’ignorant. Mais, la folie t’empêchera de rester calme. Non, non… Non, répètes-tu au plus profond de toi. Non. Tu angoisses sûrement à l’idée de perdre Ningyo. Mais tu sais très bien que cela serait absurde. Ou sûrement un simple cauchemar qui, en ouvrant les yeux, disparaîtra devant toi. Sauf que là, c’est la réalité.
La porte de son bureau s’ouvre. Tu entres, mais avec une pointe d’hésitation puis tu plonges tes mains dans tes poches après avoir baissé la tête comme un animal bien dompté, qui s'attend à recevoir une morale. Mais tu brises le silence de ta voix agaçante... « Ningyo … C’était pour ridiculiser cet imbécile de Mephisto, hein. Ce n’était pas contre toi ou contre les autres, ni même maîtresse Kokonoe, t'sais ! Je n’oserai pas… D’accord… D'accord ? HEIN ? » Ta tonalité aiguë raisonne légèrement dans le bureau. Oui. Tu t’es emporté dans ta justification. Tes doigts serrent fortement le tissu noir de ton pantalon. Tu es presque en train de le déchirer. Mais tes mains ressortent de leurs cachettes pour faire de grands gestes exagérés et théâtrales. « Mais... Tu n’as pas trouvé ça excellent ? » Tu ris à cette question, car toi, c’est clair tu as trouvé ton œuvre à ton goût. « Si tu avais vu sa tête ! Il ressemblait vraiment à un clown, du coup ça lui allait merveilleusement bien. » Tu ricanes une nouvelle fois en appuyant ta main gauche contre tes lèvres. Un clown, dis-tu ? C'est plutôt toi, le clown...
Tu espères qu’elle te comprenne. Ou plutôt qu’elle finira par te comprendre. Enfin, si ce n’est pas le cas, tu ne peux pas lui en vouloir. Au contraire, tu essayeras la prochaine fois de ne pas faire de farce devant ces yeux. Tu ne veux pas la décevoir, mais en même temps, tu sais que c’est trop tentant de pouvoir irriter le présentateur d’Asgard. Ton regard cerné croise le sien et c’est à ce moment là que tu te rends compte tu es le seul à rire ici. Les traits de ton visage se crispent puis ta voix sanglote sans qu’une larme ne vienne couler de l’un de tes yeux. « Pardon… Pardonne-moi. » Non tu ne pleures pas. Même si tu le pourrais bien devant elle, sans avoir honte. Mais pour une raison si maigre, le mieux est tout simplement de demander le pardon, comme le parfait soumis qui s’agenouille devant son maître, prêt à avoir quelques coups de fouet.
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