POINTS : 60 CITATION : [20:55:52] @ Miu Aisaka : Tu es très beau Mushido (je laisse ça me fait rire) MESSAGES : 430 FEAT : enomoto takane CRÉDIT : upsilon DATE D'INSCRIPTION : 31/07/2013
Tu n'as plus d'autre alternative. Ils savent - tous, tous autant qu'ils sont. Ils savent, malgré toute l'énergie que tu as investie dans cet interminable mensonge qui n'en finissait plus de grossir de te submerger et de te noyer, dans ce mensonge qui te tenait lieu d'identité depuis tellement longtemps. Tu as vingt-cinq ans et tu n'es rien ; pas vraiment une fille, pas vraiment un garçon non plus, même plus un être humain à part entière. C'est fini pour toi et pour tout le reste et dieu tu savais que ça allait arriver ; et pourtant. Pourtant. Pourtant tu tangues et tu trébuches sur les débris de ta vie écartelée en un instant en une seule putain de phrase prononcée par la calamité ambulante qui te tient lieu de sœur. Tu sais pas trop où t'y vas mais fait est que tu ne reculeras plus ; la rumeur court. Il existe un mutant capable de t'offrir n'importe quoi, à l'instar des génies enfermés dans les bouteilles des contes étrangers d'antan - on t'a dit où le trouver on t'a décrit son visage on t'a donné son nom mais tu ne sais rien. Tu n'as pas le choix. Il faut que tu le fasses.
Tu rases les murs de Shibuya 109 dans l'espoir que personne ne te voie mais t'as bien l'impression que tous les regards sont fixés sur toi que chacun de ces inconnus qui te frôlent sans faire attention à ton corps trop frêle savent ce que tu as fait et que putain ils te méprisent ; et puis cette fois ça y est t'as trouvé ce pourquoi t'étais là. Y'a un type par terre. Il dort, on dirait bien. Cheveux bleus en épis irréguliers, expression placide. Parfait. Ou peut-être pas. Peut-être que c'est la fin du monde mais après tout qu'importe à présent ?
"- Excusez-moi ? murmures-tu d'une voix étranglée, tapotant maladroitement l'épaule de ton nouvel interlocuteur. Euh. Est-ce que. Est-ce que vous êtes... Comment peux-tu formuler ça sans avoir l'air complètement folle ? C'est ça. Médite sur la question. T'as raison. On. J'ai entendu dire que vous pourriez m'aider."
Encore une journée ennuyante. Depuis qu'il avait échoué une nuit, à protéger l'argent, et en plus s'était fait dessiner des moustaches tel le plus grand des amateurs, on l'avait viré. En fait on l'avait immédiatement ré-embauché, quand il avait fait apparaître chaque billet manquant dans la remise. Sauf que chaque billet était en or massif. Du coup, puisqu'il était incapable de garder la boutique sans dormir, mais trop utile pour être licencié, il avait été affecté à la garde de la porte d'entrée. De jour. La pire horreur. Ici, impossible de dormir. S'il fermait les yeux une seconde, la caméra le verrait, et on viendrait le réveiller. La dernière fois qu'on l'avait réveillé en plein jour, un immeuble avait explosé à Minato. Un vrai soucis. Et même si, au fond de lui, il s'en tapait, il savait que ça ne plairait pas à ses boss, s'ils apprenait qu'il cassait la ville sur laquelle ils tentaient d'avoir la main mise.
Quelle ne fut pas sa joie, lorsqu'une petite fille vint l'aborder. Si elle avait été mignonne, il aurait volontiers passé du temps avec elle, après son travail. Mais bon, on ne peut pas tout avoir. Oh, elle n'était pas si moche que ça. Mais simplement pas à son goût. Le pire ? Elle lui demandait de l'aider. Elle avait cru qu'il était l'hôtesse d'accueil de la boutique ?
- Bonjour mademoiselle. Je serai ravi de vous indiquer l'accueil, situé à quelques mètres, juste là. Une autre demoiselle, en uniforme, tenez, Mariko-san, sera ravie de vous aider à choisir le matelas qui vous va. Après tout, chez nous, le client est roi.
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POINTS : 60 CITATION : [20:55:52] @ Miu Aisaka : Tu es très beau Mushido (je laisse ça me fait rire) MESSAGES : 430 FEAT : enomoto takane CRÉDIT : upsilon DATE D'INSCRIPTION : 31/07/2013
Option n°1 : Fuir. Option n°2 : Expliquer clairement à ce type aux cheveux conceptuels (d'accord, tu es mal placée pour juger, on va pas se mentir) que tu as entendu dire qu'il était capable de changer radicalement ton existence, et ce en transformant le membre qui pendouille pitoyablement entre tes jambes en quelque chose d'autrement plus féminin. Option n°3 : Tenter désespérément de communiquer par télépathie parce que franchement t'as aucune idée de comment mettre en forme une telle demande, et que cette situation est probablement la plus humiliante que tu vivras jamais. Tu détestes demander de l'aide. Tu détestes communiquer. Tu détestes tout. Option n°4 : Renoncer officiellement à cette idée idiote et aller demander à Mariko-San de t'aider à choisir le matelas de tes rêves, puis t'en servir pour te pendre, même si d'un point purement technique, c'est parfaitement impossible. Le problème, c'est que le monsieur aux airs fatigués n'a pas l'air de comprendre que tu n'es pas là pour refaire ta literie - mais tu serais bien en peine de le blâmer. Tu te doutes bien qu'il ne se fait pas agresser tous les jours par des inconnus travestis qui l'apostrophent façon hey salut mec ça te dirait de me changer de sexe ? bisous. Mais bon, ça t'arrangerait quand même qu'il comprenne sans que tu aies à le formuler à haute voix. La vie est cruelle.
Tu te tortilles sur place, mal à l'aise, tes joues déjà rougies par la honte. Tu fixes ton vis-à-vis avec insistance, comme pour lui dire yo mec pitié fais un effort j'suis pas là pour un oreiller tu vois pas que je suis désespérée, ce qui n'a pas l'air franchement efficace. Tu respires profondément, secoues la tête en signe de dénégation.
"- Non j-je. Voilà que tu balbuties, à présent. Bravo, Miu. C'est super. Ce n'est pas de ce genre de services que j'ai besoin. FORMIDABLE MAINTENANT ON DIRAIT QUE TU TE PROSTITUES. ALLEZ PARLE. DEBILE. Est-ce que. Est-ce que vous pourriez me. Non, putain, ça paraît tellement stupide. Me transformer en femme ? Enfin, je. Comme je suis maintenant mais... Mais en femme. On m'a dit que vous pourriez, je. S'il vous plait ?"
Dans le top quarante des choses intelligentes que tu as pu dire ces six derniers mois, JE DEMANDE CE DIALOGUE. Olé.
What the fuck. C'est pas une femme en face de lui ? Ah bon ? Oh putain merde. Toute sa vie n'était que mensonge ? Maman était en fait Papa ? Et lui ? Est-ce qu'il est un homme ? Oh mon dieu elle vient de détruire son monde. Non, il doit se calmer. Calme. Douceur. Oreiller. Dormir. Calme. Voilà, c'est bon, il est calme. Un oreiller vient d'apparaître sous sa tête, le supportant tendrement. Il est un homme. Un vrai, un pur, un dur. Pas de doute là dessus. Maman est une femme aussi. Donc par voie de conséquence, en face de lui.... C'est une femme. C'est décidé, qu'elle le veuille ou non, c'est une femme. Enfin à vrai dire, elle a l'air de le vouloir, mais pas de le penser. Oh, donc on vient le voir parce qu'on est convaincu qu'on est un homme ? Mais il n'est pas psychiatre oh ! Il est gardien de l'entrée. Seigneur, ces gens. Aucun respect de nos jours.
- Bien, alors mademoiselle, je suis désolé, mais je ne peux rien pour vous. Allez donc consulter un psychiatre, il vous sera utile. C'est pas parce que vous n'êtes pas à mon goût que vous n'êtes pas une femme. Maintenant, veuillez partir, où j'appelle la sécuri-. Ah ben non, c'est moi la sécurité. Et bien veuillez partir mademoiselle, adios.
Là-dessus, la jeune fille se retrouve hors de la tour 109, transportée en un instant. Et maintenant, ce n'est pas qu'à elle de se rendre compte qu'elle en est une vraie, de femme. Avec tout ce qu'il faut où il faut. Mais pas comme il faut pour plaire à Mug.
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