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 L'infortune d'une damnée | Ito

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CITATION : Toute vie mérite d'être sauvée.
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Chisame K. Hoshiyo
Chisame K. Hoshiyo
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Mar 17 Juin - 7:13

Cri de désespoir


Il y a des temps où, contre elle-même, Chisame préférerait déjà être morte.

Si elle avait pu mourir, ses poumons asphyxiés des toxines chimiques, tout aurait été beaucoup plus endurable.

Sa vie, au gré de ses dix-huit années, se finissait là où la vie commence, habituellement. Un coup dur alors qu’elle se retrouve dans un des lits immaculés; plus dur encore quand, après des semaines de souffrance horrible, son corps s’automutilant aux changements internes, elle apprend ce que sa mutation lui a laissée. Un horrible coup alors qu’elle comprend son mal. Une maladie incurable. Permanente. Collée à sa peau comme un parasite, ses griffes acérées plantées au creux de son épiderme, un memento ramenant à la pensée qu’elle ne pourra jamais s’en débarrasser sous peine de se perdre elle-même.

Il y a des temps où la mort semble plus douce que ce rappel constant, que cette solitude insoutenable, que cette misérable parcelle d’existence qu’elle ose appeler la sienne.

Le rappel en lui-même aurait été assez. Pour certains, cependant, là est loin d’être le cas.

Dans une ville dévastée par une guerre civile, souillée par la peur, l’envie, et la violence, il faut y penser deux fois avant de mettre les pieds dehors.  Pour une mutante, sous la constante menace des Traqueurs, sous la constante menace des citoyens traitant tous ceux différents comme des monstres, sous la constante menace des gangs, tout devient un danger potentiel.

Alors pourquoi quitter son sanctuaire quand on se sait en imminent danger, à chaque coin de rue, à chaque détour potentiel?

Elle n’habite pas dans le quartier le plus peuplé. Dans les heures plus calmes du soir, prendre l’air, bien que celui-ci reste toujours pollué par les effluves moins nocifs de la catastrophe, ne fait pas de mal. Tokyo est une ville qui ne dort jamais – Chisame ne trouve que rarement le sommeil de son plein gré. Fatiguée, certes, mais éveillée, ici, dans cette ville qu’elle n’aurait dû jamais visiter, dans un monde qui lui est tout bonnement inconnu. Une prison plutôt qu’un monde. Une cage. Tokyo ne dort jamais – elle n’a plus de thé. Elle n’a plus de thé et elle a besoin de ce thé.

Elle ne serait pas sortie si non. Elle serait restée. La nuit est dangereuse, même si c’est le seul temps où elle peut réellement sortir sans faire du mal. Plusieurs jours ont passé depuis la dernière fois où elle a dû quitter son appartement d’une manière si impromptue.

La dernière fois n’avait pas été une belle expérience. Elle s’était finie par des larmes et des menaces. Elles règnent encore dans son esprit alors qu’elle rôde dans la rue, en quête de la boutique qu’elle recherche. Ses mains se crispent sur son sweat, ses cheveux s’évadant de sa capuche, en rythme avec chaque pas, rapide. Ses iris s’évadent entre les bâtiments jusqu’à ce que l’écriteau se dresse devant elle. Elle y est. Un soupir alors qu’elle rentre. Elle n’a croisé personne, même si le sentiment, probablement lié à son anxiété, d’être suivie, traquée, la guette depuis toute à l’heure. Elle s’empare de la boîte de thé et se retourne. Son regard croise celui, plus loin, du caissier.

Un frisson désagréable traverse son échine, sentiment d’impuissance serrant son cœur.

Oh. Non. S’il te plaît. Son souffle ne s’élève pas plus haut qu’un murmure. Elle s’avance, lentement, doucement, sa main se serrant sur la boîte de thé, ses ongles grattant l’emballage. Mieux valait celui-ci que sa peau. S’il te plaît, ne fais pas effet. Je t’en prie…

Sa gorge se serre. Le caissier ne bouge pas. Elle approche. Il n’a pas de réaction. Plus que quelques mètres… Puis un seul. Toujours rien.

Il n’a pas mal.

Pour l’instant. Seulement pour l’instant.

Chisame pose machinalement la boîte métallique sur le comptoir. Elle résonne dans le petit commerce. Le marchand cligne des yeux. Il fronce les sourcils. C’est quoi, son problème, à elle?

Il prend l’item, lui donne le prix.

Aussitôt payé, elle s’éclipse, n’ayant pour seule réponse un ‘merci’ alors qu’elle s’évade. Haletante, son pas se fait plus rapide vers sa demeure. Ça ne peut pas durer. Ça ne dure jamais. Ça va revenir. Elle a eu de la chance. La chance ne dure jamais.

Le rappel de cette réalité putride, le simple fait de devoir éviter tout contact aurait dû être assez. Assez pour la rendre malade, assez pour lui donner toute la souffrance qu’elle se doit d’endurer depuis qu’il est apparu.

Mais ce n’est pas le cas. Ça ne l’est pas, car ce n’est jamais aussi facile, non.

Bien sûr, elle doit traverser ce parc pour se rendre chez elle, comme elle l’a fait, quelques minutes plus tôt. Mais quelque-chose cloche.

Elle n’est plus seule. Elle vient de traverser une frontière invisible. Elle entend des voix – elles sont bien réelles, et se rapprochent.

Ses yeux écarquillés ne tardent pas à distinguer les silhouettes à contre-jour de la lumière éclairant le parc.

Elle reconnaît facilement la voix de celui qui l’avait menacé – La prochaine fois, je te le jures, tu vas regretter ce que tu viens de faire! – parmi les silhouettes. Ils sont deux.

Et la panique s’installe. Le sac tombe par terre. Immobile, son regard cherche une issue – à droite, à gauche. Le chemin le plus rapide pour se rendre. Le chemin le plus sûr pour se rendre. Elle doit partir. Elle doit les semer. Ils remarquent ses manières. S’approchent plus rapidement.

Chisame s’élance, sa gorge serrée l’empêchant d’émettre le moindre son. Elle entend leurs pas de course derrière elle. Ils sont tout près. Ils sont trop près. Elle n’a qu’à peine le temps de regarder derrière que, violemment, on l’agrippe.

Une explosion dans ses entrailles. La peur l’immobilise qu’un bref instant avant que l’adrénaline ne reprenne le dessus, un cri désespéré perçant la barrière de ses lèvres alors qu’elle tente en vain de se débattre de son ravisseur.

Ils n’étaient pas que deux. Elle les entend rire et sa vision se brouille tant la panique l’étreint.

Ses cris sont aussi vains que sa tentative de fuite. Les doigts de son ravisseur s’enfoncent contre sa peau alors qu’il la retourne vers les deux autres. Elle reconnaît le premier. Elle ne le reconnaît que trop bien. Son rire lui glace le sang. L’autre, les bras croisés, semble contempler la scène avec attention.

Le premier s’approche. Faire face à l’agresseur. Voir la rage dans ses yeux bruns. Voir la hâte dans son rictus. L’envie

Tu croyais réellement t’en sortir aussi facilement?

Non. Non. Oh, non. Laissez-moi, laissez-moi.

Une vive douleur accompagne le bruit de claquement sur sa joue. Mais ce n’est pas la fin.

Ne fais pas effet, s’il te plaît, ils doivent me laisser partir, ils doivent…

Clac. Une autre. Elle ferme les yeux. Le rythme de sa respiration s’accélère. Elle se débat. Elle se débat, et les doigts se referment sur sa peau. Rires et larmes s’entremêlent à nouveau, la danse de l’agresseur et l’agressée, violente, meurtrière.

Laissez-moi! Je… Je ne voulais pas, je…

Un violent coup percute son ventre, coupe son souffle. Elle s’étouffe, mais n’a nulle le temps de trouver un quelconque filament d’air. Le genou de son agresseur entre de nouveau en collision avec son diaphragme.

L’emprise sur ses épaules se relâche. Elle s’effondre, ses genoux grattant contre le sol rocailleux, ses mains la tenant difficilement en équilibre. Elle s’étouffe. Elle geint.

Métallique, l’autre coup vient mettre fin à toute tentative de même se tenir debout. Son corps touche le sol, ses bras se recroquevillent contre son ventre. Futile tentative de défense – un rien aurait pu facilement la fracasser de nouveau. Elle le sait.

Elle est impuissante face à ce qui la guette.

Elle s’accroche à la moindre molécule d’air s’infiltrant dans ses poumons, son souffle chevrotant ne se stabilisant guère.

Ça t’apprendra, salope. On ne touche pas à un membre de ma bande sans conséquences.

Elle l’entend ricaner dans son souffle et elle n’ose qu’à peine ouvrir les yeux. Le pied de l’un d’eux se faufile sous son ventre alors qu’il la retourne vivement, afin qu’elle ne puisse leur faire face. L’un d’eux s’est accroupi. Il retire son capuchon, contemple la peur dans ses yeux hétérochromes avec une faim animale. Son air ne montre guère de frustration comparé à l’amusement qui semble l’animer.

Hé, les gars…

Un amusement malsain que jamais elle n’aurait cru voir chez un homme.

Ils sont quatre. L’arme métallique l’ayant atterrée se trouve à être un tuyau de plomb, tenu par une jeune femme à l’air tout aussi mesquin.

J’accuse Miss Scarlet pour le meurtre de dame Hoshiyo, avec le tuyau de plomb, dans le parc.

Vous ne trouvez pas qu’il est triste d’abimer un si beau visage?

On n’a qu’à ne pas le frapper…

Je vous en prie... Elle souffre. Elle souffre déjà et ce n’est rien.

Sa lamentation n’e trouve qu’un rire comme réponse alors que le tuyau revient en force, un coup résonnant dans ses côtes. Nouveau gémissement.

Les coups ne tardent pas à fuser. Le premier l’atteint au bras. Le deuxième piétine sa main, enfonçant de minuscules roches dans sa paume, tordant ses doigts. Le troisième se plante de nouveau dans son abdomen, l’empêchant de témoigner de sa souffrance – le cri reste sous silence.

Un coup de pied dans les côtes. Deux. Trois.

Les larmes se faufilent sur ses joues, coulant sur l’asphalte sale et dans ses cheveux brunâtres. Pitié, faites que ça s’arrête. J’ai mal. J’ai mal. J’en peux plus.

Il y a des temps où Chisame préférerait être morte. En ce moment précis, ce désir se faisait plus intense que jamais.
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Mar 17 Juin - 11:46





La vie est séparée par des périodes, elles-mêmes séparées par des jours, des instants. Cette règle s'appliquait à tout le monde, personne ne pouvait échapper à ce fait. Toi non plus Ito. Tu avais l'impression que ta vie avait repris un court normal, trop banal pour quelqu'un comme toi. La perte de l'œil d'Amaya, la mort de Zeroyo et la promesse que t'avait fait ce charmant Shin Yuusan t'avais épuisé moralement. Non, tu n'étais pas vraiment du genre à laisser ce genre de chose t'atteindre, mais tout ça d'affilé, c'était dur à gérer. Pourtant ça semblait allait mieux, les dernières semaines s'étaient déroulées plutôt tranquillement, tu faisais calmement ton boulot, sans embrouille ni rien. Tu faisais juste ton boulot. T'accordant des moments de pause, le temps d'un après-midi et d'un soir. Et tout ça dit sans aucun sous-entendu, tu devrais penser à ta libido des fois. La flemme, hein ? Ton travail ne te permerttait pas de penser à ce genre de chose. Même si ce n'était pas le cas chez certains Traqueurs, on va pas citer d'exemple, hein.

Tu soupires d'un air irrité. Comme à ton habitude, tu es en colère, tu ne sais toujours pas pourquoi. Peut-être tu l'imagines ? Et ton envie de butter quelqu'un, tu l'imagines aussi, hein ? Non, c'était habituel, voir normal chez toi. Ouais, c'est habituel. Tu lèves ta tête vers le ciel obscur de Tokyo, il faisait nuit noire mais la ville était bondée, les lumières se mélangeaient. Une parcularité qui n'appartenait qu'à Tokyo. Enfin, tu ne peux pas vraiment juger, étant donné que tu n'as jamais quitté ta terre natale. Tu devrais y songer un de ces jour, du moins si tu as le droit. Tu passes une main dans tes cheveux, trop longs pour quelqu'un comme toi. Tu avais la flemme de te les couper. Les nouants en une couette haute, tu continues d'avancer. Tu arrives pres d'une épicerie, tu vois une jeune femme de la vingtaine en sortir. Elle a l'air paniqué. Tu clignes des yeux un moment avant de pénétrer à ton tour dans la boutique, tu avais faim. Tu profitais généralement de ces balades nocturnes afin de patrouiller un peu, les mutants aimaient bien se montrer en groupe la nuit. Tu ne le savais que trop bien, m'enfin, pour le moment tu veux juste de quoi grignoter.

Parcourrant les rayons de l'épicerie, tu embarques sans hésitation un paquet de chips. Nature, tu aimes les choses telles qu'elles sont, pas besoin de rajouter une saveur aussi vague que complexe pour te faire plaisir. Tu aimes les chips nature,  seulement nature. Tu te diriges vers la caisse, le caissier dit ce qu'il a dire, tu paies rapidement et sors de la boutique. Allez une petite demi-heure et tu rentres chez toi. 

Tu laisses ton instinct te guider, tu connais bien ce coin de Tokyo, tu n'avais pas vraiment peur de te perdre. Tu ouvres ton paquet de chips, plongeant une main presque avide dedans, tu croques dans la fine tranche de pomme de terre salée. C'est bon. Tu continues de déambuler dans la rue, apparemment vide. C'est trop calme pour une nuit banale. Tu ne croises personne à part quelques employés de bureau bourrés et des couples niais à en vomir. Si tu ne croisais personne d'ici quelques minutes, tu allais finir par rentrer chez toi. Mais tu continues. Tu laisses tes pas te perdre dans cette ville trop grande pour quelqu'un comme toi. Il faisait froid, tu ne la sens plus, cette brise glaciale qui fait frisonner. Tu continues de marcher, tu continues, tu t'éloignes de ton but, tu ne sais pas quoi faire. Rentrer ? Continuer ? Tu croques dans une chips. Un bruit parvient à tes oreilles, un hurlement on aurait dit. Un timbre féminin, paniquée, appeurée. Intriguée tu prends la direction d'où venait le bruit.

D'un pas rapide, sans pour autant lâchée ta nourriture, tu tentes de trouver l'endroit. Tu entends des rires, masculins, des cris, une femme. Tu crains le pire, ça te met encore plus en colère. Les souvenirs de tes débuts chez les Traqueurs refont surface. Ces hommes qui riaient de toi de la même manière que ceux qui rient actuellement. Tu te mords la lèvre, accellère le pas. Ça pourrait très bien être des mutants, quoiqu'ils en soient, t'allais leur bousiller la gueule. 

La femme semble appeler à l'aide. Tu te rapproches, tu arrives. Tu la vois à terre, les hommes la ruant de coups. Elle n'en peut plus apparemment. Dans l'obscurité tu aperçois ses larmes. Plongeant une dernière fois ta main dans le paquet de chips, t'observes les types qui la battent. Quatre mecs. Un armé d'une barre de plomb. L'enfoiré. Tu avales ta dernière chips et froisse le paquet entre tes mains. Tu le balances d'un geste las sur la tête de l'un des mec. Dans le mille. Il se retourne vers toi, il a peine le temps de capter que tu te jettes sur lui, le frappant d'un gros coup de poing dans la machoire. Il tombe.  

« Je vais vous exploser. » Arrives-tu a articuler. Tu ne comprends pas ce qu'ils essaient de te dire, tu te concentres juste sur la barre de plomb qui arrive dans ta direction. D'une main, tu l'empoignes, ignorant la droite que venais de te prendre, avant de donner un gros coup de pieds dans l'estomac de l'homme. Sur le coup, il lâche la barre de plomb que tu gardes en main. Tu sens un coup de pieds venir te faire tomber, putain, reprend-toi, Ito ! Tu te relèves et aussitôt, assènes, un coup dans les côtes du troisième type de la bande. Le dernier t'insulte avant de se jeter sur toi t'attrapant par les cheveux, un coup dans le ventre, puis deux. Tu fais difficimement tourner la barre dans tes mains, la tenant à l'horizontale, tu plaques violemment le bout de métal au niveau de son cou. Tu le fais reculé du mieux que tu pouvais, il suffoque, tu t'en fous. T'es presques tenté de lui foutre un coup dans le crane. Tu te retiens.

« Soit tu te barres toi et tes enculés de potes, soit je vous tue. » Tu ne plaisantes pas, ça se voyait dans ton regard. Le type déglutit, mais résiste en te foutant un poing en plein gueule. Un filet de sang coule de ta bouche. Ok, t'en a marre, tu le frappes en plein ventre, il tombe à terre. Un coup de pieds, deux coups de pieds, trois coups de pieds. Tu fais la même avec ses potes, puis enfin tu te retournes vers la femme. En espérant qu'elle n'est pas prit peur. Tu t'approches d'elle, t'accroupissant de manière d'être à sa hauteur. 

« Excuse-moi, tu vas bien ? » Tu n'oses pas trop la toucher. Elle a l'air vachement blessé. 

« Question conne, pardon. Tu peux marcher ? Je vais t'aider à te relever. T'as besoin d'aller à l'hôpital, je pense. » Moment de pause, tu jettes un dernier regard aux types. Vallait mieux s'en éloigner. Tu portes délicatement la femme avant de l'éloigner du mieux que tu pouvais de ces types. 
(c) Gabitch sur AS




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Mar 17 Juin - 15:10

A taste of your own medicine.

Elle n’avait pas voulu que son pouvoir s’active, craignant que  le déclenchement de celui-ci mène à une douleur plus vive de la part de ses agresseurs. Dans une telle position, elle n’arrivait pas à imaginer le contraire. La souffrance était la cause de leur venue.  La souffrance n’allait pas les arrêter. Elle aurait aimé être assommée, perdre conscience, mais elle savait pertinemment, malgré ses espoirs passés sous silence et malgré toute forme de supplication, qu’ils tenteraient de la garder éveillée le plus longtemps possible. Comment on se sent, quand c’est notre tour, de souffrir? Comment on se sent, quand on ressent ce qu’on fait ressentir aux autres?

Mais je ne voulais pas. Je ne voulais pas, c’est involontaire, ce n’est pas de ma faute.

Ça fait mal.

Un autre type de douleur, un lui étant, à cette envergure, inconnu, indiscernable. La souffrance qu’elle fait endurer aux autres est beaucoup moins poétique, beaucoup plus crue, beaucoup plus réelle. C’est une souffrance loin d’être belle, une souffrance avec laquelle il est impossible de romancer.

Elle n’a jamais autant souffert. Elle ne s’est jamais vue dans cette situation – même l’empathie créant jadis son désir d’aider n’aurait jamais pu imaginer une telle douleur. Elle l’imaginait, certes. Elle imaginait la souffrance sans jamais l’avoir ressenti. C’est horrible. C’est monstrueux. Ils sont des monstres. Je suis un monstre.

Elle se résigne à son sort alors que les autres coups fusent, inlassables, dans des rires et des expressions triomphantes. Elle veut mourir. Elle veut mourir pour oublier cette souffrance abjecte qui tord son corps. Ça n’arrêtera pas. Ça n’arrêtera pas et ça la rend malade.

Ses paupières se serrent afin de garder ses yeux clos, tentative d’atténuation de cette douleur lancinante dans son ventre, dans ses côtes, ses jambes, son bras.

Un dernier coup avant qu’une voix n’arrête cette danse macabre, lui laissant momentanément le temps de respirer. Les larmes coulent. Chaque tremblement lui fait du mal. Chaque sanglot résonne contre ses côtes, contre son corps, contre son être. Elle se savait fragile, mais cette fragilité lui est nouvelle, douloureuse épiphanie.

Mais elle entend toujours les coups, même s’ils ne sont pas portés vers elle. Elle entend les voix de ses agresseurs qui résonnent dans le parc sinistre. Elle ose ouvrir les yeux. Les silhouettes dansent devant ceux-ci. Le parc mal illuminé révèle qu’une autre s’est joint à la fête. Inconnue. Son regard se brouille. Revient normal. Agresser les agresseurs. La jeune femme se retourne, ventre au sol. Pression sur ses côtes. Son sweat ne fait guère le coussin, n’atténue en rien cette pression ignoble qui la cloue au sol. Chisame expire, laissant s’échapper une légère plainte alors qu’elle pousse le sol de son bras non atteint, l’autre peinant à la retenir.

Elle expire, un coup sec, sa gorge lui semble rauque et brisée. Plier le haut de son corps lui paraît être la pire torture. Elle retombe au sol. Nouvelle lamentation.

Chisame a du mal à se faire une idée de ce qui va se passer. Elle se roule de nouveau sur le dos. C’est inutile de tenter de se relever avec cette douleur brûlante qui l’accable. Qui peut bien vouloir l’aider?

La plupart seraient partis sans rien dire, et elle le sait, car la race humaine, bien qu’elle ait été tentée de ne voir que ses bons côtés, est vile, égocentrique, mais surtout insensible.

Yeux retournés vers la scène. Aussi charitable son geste est-il, ils sont quatre. Elle est seule. Elle ne peut rien.

Mais ces malfrats ne savent pas se battre. Ils envoient des coups sans raison, sans comprendre les techniques, sans comprendre la force. Ils sont bêtes et acharnées, des animaux suivant leur instinct et n’utilisant pas leur tête.

Mais elle, elle semble entraînée. Elle semble savoir ce qu’elle fait, semble pouvoir contrer leurs coups. Elle arrive à s’emparer de l’arme tenue par la seule femme du groupe d’agresseurs et arrive à l’utiliser à son avantage.

Aussi vite furent-ils en avantage que celui-ci tournait en désavantage. Ils finirent, un par un, sur le sol, hors d’état de nuire.

Son regard se brouille, se brouille et la douleur revient à chaque souffle, tambourine contre son corps et contre sa tête. Les larmes continuent. Soupir. Ses yeux se ferment de nouveau alors qu’une nouvelle vague de douleur revient. L’adrénaline s’évade, tranquillement, remettant en elle la douleur qui lui est due, son souffle tremblant n’aidant en rien, ses poumons gonflant sa poitrine, ses côtes.

Des pas s’approchent de nouveau. Elle se crispe, s’attendant au pire. La cadence ralentit, les pas s’arrêtant. Le frottement des tissus s’entend dans la nuit redevenue silencieuse : quelqu’un vient de s’accroupir près d’elle et elle ose ouvrir les yeux pour reconnaître la silhouette de celle qui lui est venue en aide.

Elle ne distingue pas son visage.

Et par sa question, elle répond d’un sanglot tremblant, un pleur enfantin.

C’était certes une question stupide à poser dans une telle situation, bien que la plupart des ecchymoses causées fussent dissimulées par son pull.

Non…

Pas l’hôpital. Pitié. Pas l’hôpital. Trop de gens. Trop de gens qui souffrent. Je ne veux pas. Non.

Inspiration tremblante qui l’anime. La pause semble trop longue avant qu’elle ne fasse quelque-chose. L’anxiété se déclenche. Va-t-en avant que je te fasse du mal. Va-t-en.

Mais elle ne s’en va pas. Elle se retourne vers elle et Chisame se crispe de nouveau, ce simple geste envoyant des chocs désagréables dans l’entièreté de son corps. Les mains de la jeune femme viennent se glisser sous elle, doucement. Malgré la douceur, elle le ressent dans son corps, serre les dents, évitant une nouvelle plainte. Elle se sent lourde. Sa sauveuse paraît si petite, mais si forte, en même temps.

Elles s’éloignent, mais elle sait qu’ils ne reviendront pas. Ils ne reviendront pas, ils ont eu leur leçon. Enfin, elle espère. Elle espère alors qu’elles retournent à l’entrée du parc, quelque-part, près d’un des bancs éclairés par une lumière vacillante dans une marée de noirceur.

Elle la dépose là, sur le banc. Doucement, sans mouvement brusque, et son dos rencontre le dossier du banc. Elle a l’impression de ne plus pouvoir tenir, comme si la gravité l’appelait à elle, la poussant à tomber, encore. Un regard vers l’endroit qu’elles ont quitté. Le parc est large et elle ne les voit plus.

Pas l’hôpital. Seule chose quelque peu compréhensible que sa voix chevrotante arrive à verbaliser. Je vais m’en … sortir.

Elle veut le croire. Elle veut tellement le croire. Elle ne veut pas y aller. Non, elle ne veut pas y aller.

Il était même mieux pour sa sauveuse de la laisser là. Elle ne voulait pas lui faire du mal.

Je vais m’en sortir. Elle tente sans succès d’être convaincante. Sa voix témoigne de son mal.

Une grimace de douleur suit ses paroles, sa tête peinant à rester droite, roulant lentement sur son épaule.
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Mer 18 Juin - 17:42





Tu ne vois pas très bien son visage, il fait noir pour tout dire. Mais, tu peux dire assurément qu'elle est bien amochée, cette gosse. Elle est plus jeune que toi, ça ne fait aucun doute, cela dit elle n'en demeure pas du moins plus grande. Tu devais sérieusement avoir un problème de taille Ito, à presque trente ans tu ne dépassais pas le mètre soixante. Ironiquement, ça te fait rire intérieurement. Tu soupires, tu n'étais pas vraiment d'humeur à sauvé la première inconnue qui se faisait tabasser. Certains de tes collègues l'auraient sans doute ignorer. Bienvenue chez les Traqueurs, sociopathes, psychopathes ? On vous accepte tel que vous êtes. La brune est sur le bord de l'évanouissement, ouais, non. T'es pas une héroïne de base mais tu avais un minimum de conscience. Et si c'était une mutante ... ? Dans ce cas, t'allais faire comme t'avais fait avec Shin Yuusan, lui donner un accès direct à No Dawn. Tu aurais du tuer Yuusan, sérieusement, ce mec va te tuer un jour. Tu n'as pas peur de la Mort, bien au contraire, mais il y a bien une personne que tu ne veux pas lâcher dans ce monde de fou, c'est Kumo. Tu ne sais pas comment cette petite fera sans toi, donc tu vis, tu t'accroches chaque jour à la Vie, évitant toute conversation avec son opposé.

Tu fais un peu pitié pour tout dire, tu fais partit de ce genre de personne que la vie n'anime pas. Malgré ton tempérament, malgré tes hurlements, la violence ton tu fais preuve, la vie ne t'anime pas. Tu n'as pas d'avenir autre qu'ici Ito et depuis le jour où tu as décidé de rentrer chez les Traqueurs tu n'en as plus. Est-ce que tu le regrettes ? Non. Tu ne regrettes jamais tes choix, Ito. Tu ne regrettes pas d'avoir tuer Zeroyo et de ne pas avoir tuer Shin Yuusan. Tu ne regrettes pas d'avoir sauvé cette gamine à moitié morte pour le moment. Tu la tiens encore contre toi, comme une petite fille perdue. Tu la sens trembler de douleur dans tes bras. La pauvre, elle est faible. Tu avances d'un pas calme dans les rues de Tokyo, putain heureusement qu'il n'y a personne, on trouverait ça louche à tous les coups. Tu as du mal à voir, il fait noir, tu avances à petit pas, prenant attention à ce que la jeune femme ne tombe pas. Tu l'entends murmurer. Non... Comment ça non ? Soit elle est inconsciente, soit elle a des tendances masochistes gravement inquiétantes.

Arrivant face à un banc, tu décides de la déposer dessus, c'était le mieux que tu puisses faire. Tu devrais appeler les secours éventuellement. T'en as aucune idée. Tout ça te saoule, sérieusement. Tu n'as qu'une seule envie en tête, rentrer chez toi et dormir. Comment ça, ça fait deux ? C'est la même, putain. Tu soupires. Tu commences à taper du pied, tu voulais en finir vite. Pas l’hôpital. Tu tournes ta tête vers la jeune femme. Elle se fout de ta gueule c'est ça ? Ouais, elle se fout de ta gueule, ou soit alors elle est vraiment conne. Peut-être les deux ? Tu n'espères pas, parce que sinon tu risques de ne pas du tout t'entendre avec elle. Tu fronces les sourcils, elle est vraiment amochée. Je vais m’en … sortir. Tu tiques nerveusement, ok, calme-toi Ito, on reste zen. Elle est juste trop défoncée pour te parler correctement, elle veut des soins, elle veut des soins.

Je vais m’en sortir. Tu ne te retiens même pas et pousse un hurlement. Là, elle t'a énervé par contre. Tu lui sauves la vie, tu veux l'aider et elle, elle t'envoie balader ? Elle se fout vraiment de ta gueule au final. Enfin, c'est ce que tu penses mais on ne peut pas vraiment dire que tu sois bien placer pour parler. Hein, mademoiselle j'envoie les mutants qui me sauvent la vie à No Dawn ? Un peu trop long comme surnom, j'avoue, mais je dis la vérité quand même. Tu n'oses pas trop toucher l'inconnue, mais tu approches ton visage du sien, tu remarques que ses yeux sont hétérochromes. C'est déjà assez rare comme ça mais en plus au Japon. Ça ne te surprend qu'à moitié, vu que t'es en colère. Tu es toujours en colère, Ito.

« Tu te fous de ma gueule c'est ça ? J'aurais pu te laisser dans la merde, te laisser crever toute seule, mais non, je t'ai tiré de là. Et toi tu me demandes de te laisser te démerder. T'es conne ou quoi ? » Tes mots font échos dans la nuit. Tu recules. Tu essaies de te calmer même si tu as parfaitement conscience que tes efforts sont vains. Tu passes une main dans tes cheveux, toujours trop long à ton gout, puis tu jettes de nouveau un regard colérique à cette gamine.

« Ecoute-moi bien, petite, t'as pas trente-six solution. Soit je t'emmène à l’hôpital, soit je te laisse crever comme un chien. » Tu soupires. Bien sur que tu ne le feras pas. Pour une Traqueuse tu fais trop preuve d'humanité. Tu la regardes de nouveau, elle et ses blessures, surtout ses blessures en fait, puis tu soupires. Tu avoues que tu t'es un peu trop emporter quand même. Faut dire que tu n'aimais pas vraiment ce genre de réaction, non, tu les détestais. Tu détestais quand les gens rejetaient inutilement l'aide des autres. Toi aussi tu détestais avoir l'aide des autres. Tu reproches aux gens tes propres défauts, tu fais fort Ito.

« Ou juste te soigner, tu vas pas vivre bien longtemps avec ça. Y'a une pharmacie pas loin, si je te prends de quoi te soigner, ça t'ira ? » Tu prends un ton plus calme, sec cela dit mais plus calme. Décidément, tu es trop gentille, ce n'est pas dans ta nature. Tu aurais du la laisser là, à crever, l'abandonner simplement. Ça t'énervait de devoir agir comme ça. Tu voulais en finir vite avec cette gosse faible, tu voulais juste te barrer chez toi, t'as pas toute la nuit pour te consacrer à elle. Tu dois butter des mutants, tu dois patrouiller, tu dois faire ton travail avant tout. Pas sauver la première en personne en danger. Surtout si ce sont des humains. Ton cou te pique, tu n'y fais pas attention, le combat a du laisser quelques séquelles après tout.
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Chisame K. Hoshiyo
Chisame K. Hoshiyo
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Mer 18 Juin - 20:06

In your dreams, Sweetheart.

Accompagne sa déclaration un cri de rage de la part de la jeune femme lui ayant venu en aide quelques minutes plus tôt seulement.

Il fallait s’y attendre. Après tout, elle s’était donné tout ce mal pour elle, alors de sa demande de la laisser là était à la fois inopinée et fort probablement enrageante. Chisame ne peut s’empêcher de fermer les yeux à nouveau alors que la petite hurle son désaccord. Bien que sa frustration soit totalement compréhensible, de la voir l’exprimer ainsi est pour la brune inattendu, résultant en un faible froncement de sourcils et un sentiment désagréable de vulnérabilité.

L’appréhension que les coups pourraient venir d’elle avait effleuré son esprit déjà trop tourmenté. L’idée ne lui plaisait guère. Et pourtant, elle ne voit pas pourquoi elle aurait cette idée. Si elle tenait réellement à lui faire du mal, probablement l’aurait-elle déjà fait. Mais l’idée s’infiltre dans son être et reste bien présente, assez présente pour que l’appréhension monte.

Suit son cri une diatribe désapprobatrice, lui remettant les faits au visage, comment il a été charitable de sa part de la sauver et à quel point sa demande est stupide, irrationnelle.

Oui, tu es folle, Chisame, totalement folle. Crois-tu réellement pouvoir la convaincre? Tu n’arrives qu’à peine à te tenir debout. Tu n’arrives qu’à peine à parler correctement, à respirer sans geindre, à garder les yeux ouvert. Crois-tu vraiment pouvoir survivre, seule, comme ça?

Elle est irrécupérable.

Mais elle doit, doit doit partir si elle ne veut pas avoir mal et souffrir et.

Chisame ne peut accepter de faire du mal encore une fois. Son pouvoir pourrait se déclencher n’importe quand. Elle ne sait pas à quel point elle est dangereuse. Elle ne sait pas à quel point la sauver était dangereux, à quel point la tenir dans ses bras aurait pu résulter à une mort potentiel.

Non. Non, elle ne le sait pas et c’est horrible qu’elle reste là à tenter de l’aider, inconsciente de l’imminence du danger qui la guette à. Chaque. Seconde. Qui. Passe.

Elles tambourinent dans sa tête comme son cœur tambourine douloureusement contre ses côtes endolories, si elles ne sont pas brisées. Elle aurait besoin de cette assistance médicale, mais elle reste beaucoup trop têtue pour accepter de l’aide. Dans un hôpital, il y a trop de gens faibles et mourants. Dans un hôpital, elle pourrait tuer sans le vouloir. Encore.

Et elle ne veut pas.

Elle serait mieux morte. Elle aurait dû la laisser mourir, là, de l’assaut de ces monstres qui ne désiraient que ça, faire une nouvelle victime dans une ville qui en a déjà trop vu, assassiner une innocente qui aurait préféré réellement l’être, sans secret, sans pouvoir, sans rien.

La Traqueur recule et respire et Chisame soupire,  ayant senti sa gorge se serrer lorsqu’elle s’était approchée pour lui crier à la figure, lui dire ce qu’elle se devait de lui dire, ce que toute personne saine d’esprit aurait pensé. Mais elle n’est pas comme les autres, et si elle le savait, peut-être que tout ça se stopperait. De plus, plus loin se tenait-elle d’elle, moins de chance elle avait de se retrouver sous l’emprise de son pouvoir. Peut-être qu’elle comprendrait et la laisserait là. De son regard flou, elle la voit se retourner vers elle avant que ses paroles ne reviennent hanter l’atmosphère. Elle paraît déjà plus calme, peut-être qu’un peu plus calme, mais au moins, il n’y a plus ce cri désagréable qui perce l’air et s’infiltre dans ses oreilles et dans son âme.

Ça fait vachement moins peur. Mais elle sait que ses paroles sont véridiques : elle n’a pas plusieurs options se présentant à elle. Les tremblements ne cessent pas. La douleur ne cesse pas, revient  à chaque battement effréné de son cœur. Elle souffre, elle souffre comme elle n’a jamais souffert et la seule manière d’arrêter ça serait d’avoir des soins, qu’importe ce qu’ils sont, n’importe quoi. L’idéal serait l’hôpital. Le pire serait de rester là à attendre que ça passe.

Les blessures sont graves, mais sont loin d’être létales. Si sa sauveuse partait, elle ne mourrait pas de ses blessures. La souffrance est loin d’être endurable. Elle souffre, c’est affreux, mais elle sait qu’elle ne pourrait pas en mourir, autant puisse-t-elle le souhaiter. Elle serait mieux morte, après tout. La triste vérité est qu’elle s’en sortirait, oui. Elle s’en sortirait malgré le fait qu’elle partirait.

Ça pourrait prendre plusieurs jours avant que ça ne soit endurable, plusieurs semaines avant que ça ne parte totalement.

Et elle semble bien résolue à la laisser ‘crever comme un chien’ à en entendre son ton de voix et la position qu’elle prend.

Désolée.

C’est la seule chose qu’elle bon de murmurer. Elle laisse l’air s’échapper doucement de ses poumons, un petit filet continu, fermant les yeux, se disant qu’il serait mieux de les laisser ainsi. Elle a l’impression que sa tête tourne – comme prise d’un vertige. Désagréable.

La pauvre, elle risque de ne rien comprendre. Pourquoi s’excuse-t-elle, d’abord? Elle s’excuse pour son inconscience. Elle s’excuse pour tout, même pour s’être fait tabasser, pour lui avoir causé problème.

Mais voilà qu’elle revient à la charge avec une nouvelle idée. L’idée de la soigner. Chisame soupire de nouveau alors qu’elle continue de parler, se concentrant sur ses mots pour leur donner un sens, pour arrêter de se concentrer sur sa douleur, aussi, ne serait-ce qu’un peu.

▬ Tu serais mieux de me laisser, murmure-t-elle, dans un débit beaucoup plus lent qu’à l’habitude, donnant l’impression que chaque mot se doit d’être bien verbalisé, trop bien verbalisé. J’apprécie ton aide… mais… Soupir. Parler lui fait mal.

Chisame, pauvre inconsciente. Tu ne survivras pas sans son aide.

Que compte-elle faire, après qu’elle soit partie? Si les blessures restent aussi désagréables longtemps, elle ne pourra qu’à peine bouger, mourra de faim, de soif, d’autre chose. L’idée même de rester seule est stupide et elle lui a déjà fait comprendre. Elle doit se faire à l’idée. Elle doit se faire à l’idée qu’elle n’a pas le choix.

Et ça la rend malade.

▬ Je n’ai pas le choix. Nouveau soupir. Je comprends. Ça m’ira. Désolée. Merci.

L’anxiété monte dans sa gorge et un frisson désagréable la prend. Grimaçant, Chisame se tord douloureusement.

Ne fais pas effet. Je t’en prie, ne fais pas effet.

Mais ça fait effet.

C’est minime, mais ça commence. Simples picotements, rien de plus. Mais elle ne le sait pas. Elle ne le saura pas tant qu’il n’y aura pas de manifestation de la part de son interlocutrice.

Peut-être est-elle trop faible pour qu’il ne soit réellement à sa pleine puissance.

Il faut espérer.
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