Ce n'était pas vraiment le moment pour Ito d'avoir à supporter ce soleil toute la journée, moralement. Elle avait juste envie de se changer les idées, au frai, loin de ce soleil de merde. Il tapait dangereusement sur la peau, heureusement pour elle, sa peau n'avait rien de celle d'un Japonais lambda. Bien plus matte que la moyenne, Ito avait plus l'air d'une fille occidentale que Japonaise. Elle tenait sans doute ça d'un de ses grands-parents, elle n'avait jamais réellement chercher à savoir, elle s'en foutait pour tout dire.
Le ventilateur soufflant dans sa figure, allongé dans son canapé les cheveux attaché grossièrement en une queue de cheval haute, la Caporale but la dernière gorgée de son coca. Normal mémé, jamais elle goûterait à l'une de ses conneries qu'ils appelaient "light" ou "zero" bourré d'aspartame. Dans un soupir, elle attrapa son portable et parcourra ses contacts. Elle ne voulait pas voir de Traqueurs pour le moment, ça faisait déjà deux jours qu'elle n'avait plus contacté personne. Une pause, elle voulait juste une pause, elle l'avait bien mérité en trois ans ? Les visages de mutants la hantaient. Ça faisait maintenant une semaine qu'elle avait tué Zeroyo et deux jours qu'elle avait envoyé Shin en prison. Ce Yuusan qui avait promit de la retrouvé et la tué à sa sortie de No Dawn. Lâchant un rire dépourvu d'émotion, la brune contempla son portable.
Shinonome Kumo
Le visage enfantin de la jeune fille se dessina dans son esprit. Cette petite avait toujours eu le don d'apaiser Ito, par sa présence, par la singularité dont elle faisait inconsciemment preuve. Ito l'aimait. Elle l'aimait pour le silence courageux qu'elle gardait, elle l'aimait pour ce qu'elle était. A chaque fois qu'elle voyait sa bouille, la traqueuse se sentait obligée de devoir la protéger, la garder tout prêt d'elle, lui dire que tout iras bien tant qu'elle restera auprès d'elle. Étrangement protectrice à son égard, Ito aimait Kumo, comme une fille, comme une petite sœur. C'était un peu cette enfant perdue qui vous souriait et vous tendait les bras, cette enfant qu'on a envie de faire sourire pour un rien, même si Kumo se souriait pas vraiment.
Kumo est enfantine, Kumo est mature. Kumo est différente. Et c'est pour ça qu'Ito l'aime. Cette dernière se dépêcha d'ailleurs d'envoyer un message à la jeune fille.
J'espère que tu as rien de prévu aujourd'hui, parce que je t'emmène à Disney !
Souriant, Ito se leva hors de son canapé et entreprit d'enfiler des vêtements correct attrapant son porte-monnaie. Elle avait besoin de se changer les idées et elle savait très bien qu'il n'y avait rien de mieux que Kumo pour ça.
Il ne faisait ni trop chaud, ni trop froid. Le temps parfait pour sortir, les nuages étaient présents mais pas nombreux, le soleil tapait toujours aussi fort cependant, une légère brise occasionnel venait tout de suite vous rafraîchir. Et dire qu'il y a quelques minutes de ça, Ito voulait que ce soleil aille crever. Elle attendait seule à quelques pas de l'entrée du parc, deux billets à la main, elle avait prévenu Kumo du point de rendez-vous, l'heure et tout ce qui va avec. Vérifiant son portable régulièrement, la jeune femme faisait tout pour les messages venant des Traqueurs. Traqueurs qui lui rappelait les menaces de Shin et le regard vide de Zeroyo.
Soupirant la brune jeta un regard à la foule, cherchant Kumo du regard, elle se demandait si ça lui plairait, enfin bon, Ito avait joué la carte Disney. Comment pouvait-on détester Disney ? Le classique des classiques, la base des bases. Ca ne pouvait que lui plaire, elle espérait du moins. Entre deux pensées, la Caporale repéra deux longue couette bleues, c'était Kumo. Pas de soute, ce n'était pas tout le temps que l'on croisait une jeune fille avec une telle chevelure. C'était joli, des cheveux comme les siens.
« Kumo ! » Elle fit un grand signe de la main, accordant un sourire qu'elle réservait uniquement à Kumo.
Maman est rentrée. Maman n'est pas contente. Tu le vois, dans ses yeux. Elle est en colère. Tu sais déjà pourquoi. Elle enlève ses chaussures alors que tu recules prudemment. Tu as déjà vécu cette scène tellement de fois que tu la connais par cœur. Elle pose ses bagages sur le sol de l'entrée, prenant le temps d'enlever sa veste, comme si tout était normal, et tu recules encore. Elle sourit, tu l'entends siffloter. N'importe qui croirait qu'elle est heureuse : en vrai, toi, tu sais qu'elle est exaspérée, complètement hors d'elle. Tu recules encore, atteignant la première marche des escaliers. Cours. Malgré la petite voix dans ta tête, tes membres refusent de bouger. Cours ! Elle se retourne vers toi, souriante. Tu pâlis. Tu trembles. Tu détestes son sourire. Elle rit. Tu détestes son rire. Pourtant tu l'aimes. Tu l'aimes tellement, ta mère. T'es conne, Kumo. T'es vraiment la dernière des connes pour encore l'aimer. Elle s'approche, doucement. Tap. Tap. Tap. Cours. Cours. COURS. Mais non, rien n'y fait, peu importe combien tu le désires, tu es paralysée par la peur. Et maman se penche vers toi. Maman te regarde avec un grand sourire, doux et si tu étais encore à ce point naïve tu aurais pu croire pendant un instant y déceler une quelconque lueur d'amour qui serait simplement le fruit de ton imagination. Elle n'a pas besoin de parler, tu sais déjà ce qu'elle pense. Il vous suffit d'un regard. Kumo a été une méchante fille, encore. Elle a rendu mécontent deux de ses clients. Kumo est une vilaine fille. Et les vilains enfants doivent êtres punis. Tu trembles comme une feuille, trébuchant sur la marche, mais elle te rattrape par le col. Elle te montre sa nouvelle trouvaille et tes tremblements s'arrêtent, figée, lasse, fatiguée de te battre alors que tu sais que tu ne gagneras jamais. Un couteau. La nuit va être longue, ce soir.
☆ ☆ ☆ ☆ ☆
Les yeux fermés, blottie dans un coin de ta chambre, roulée en boule en serrant une peluche en forme de lapin, tu pleures. Sans bruit, sans larmes, ton cœur les verse pour toi. Tu es dans un sale état, encore. Peut-être même est-ce aussi grave que la première fois. Tu te balances doucement d'avant en arrière, entourée simplement d'un drap, de ton téléphone et de ta boîte de comprimés. Tu trembles, Kumo. Tu as encore peur. La pièce est dans l'obscurité alors que seuls quelques rayons baignent la pièce, filtrés par les rideaux et volets. T'as peur. Tu la détestes. Tu l'aimes. T'en as foutrement peur. Bordel, Kumo, tu te fais du mal toute seule. Arrête de l'aimer, arrête de la fermer, c'est parce que tu n'as jamais rien dis que rien n'a changé, en parti. Le mobile vibre : tu sursautes. Ta main l'attrape nerveusement, le déverrouillant pour ensuite lire le message. Tu n'as pas le temps de parcourir le texte des yeux qu'ils se bloquent sur celui qui te l'a envoyé. Ito. Ito est spéciale. Ito tu l'aimes. Ito tu l'aimerais presque autant que ta propre mère. Ito t'apaises. Ito t'accepte. Ito ne te dit pas que tu es une mauvaise fille. Ito ne te punit pas.
▬ J'espère que tu as rien de prévu aujourd'hui, parce que je t'emmène à Disney !
Tu serres le téléphone, le serrant contre toi, te recroquevillant un peu plus. Tu veux la voir. Tu veux entendre sa voix. Tu as besoin de ça, maintenant. Tu te lèves, jetant tes vêtements pour en prendre d'autres, plus appropriés : robe blanche à manches longues pour cacher tes bandages - malgré les pansements que tu as sur le visage - et ballerine accompagnée d'une ombrelle et tu claques la porte, téléphone en main. Maman est rentrée puis repartie.
☆ ☆ ☆ ☆ ☆
Il fait chaud. Il y a beaucoup de monde. Le soleil te brûle les yeux, mais tu fais avec - l'ombrelle, ce n'est pas pour rien non. Les passants te regardent, te prenant probablement pour l'une de ses fanatiques de Lolita - que tu n'es pas - mais tu t'en fiches. Tu t'en contrefiches, même. Tu veux juste voir Ito. Elle te manque, Ito, ça fait longtemps que tu ne l'as pas vue. Tu n'es jamais venue à Disney, mais les musiques qui résonnent un peu partout te disent que tu vas aimer cet endroit. L'ambiance, même à l'entrée, est féerique. C'est beau - peuplé, mais beau. Tu la cherches du regard, arrivée au lieu de rendez-vous.
▬ Kumo !
Tu te retournes pour apercevoir la jeune femme, te dirigeant dès lors vers elle. Tu es toujours inexpressive. On ne voit pas tes bandages. Et pourtant, pour Ito qui te connaît, tu dois avoir l'air un tantinet abattue - inutile de dire que dans ta tête c'est Hiroshima. Une fois à sa hauteur, tu ne résistes pas à l'idée de te fourrer dans ses bras, baissant ton ombrelle avant de te redresser pour sortir ton téléphone.
▬ Coucou Ito-san ! (｡･ω･｡) Ça fait longtemps, pas vrai ? Comment tu vas ? Gnnn j'ai trop hâte d'aller à Disney, il paraît que c'est génial ! (ﾉ≧∀≦)ﾉ ♡
Kumo était vraiment une jolie fille. Elle avait l'air d'une enfant dans sa robe blanche, elle paraissait fragile et son corps mince ne lui donnait que des apparances de fille faible. C'était comme ça qu'Ito l'aimait. Jolie et fragile. Une rose à laquelle il faut prêter attention si on ne veut pas que ses pétales tombent. Une vraie petite princesse. La princesse à Ito, celle qui la fait rire comme personne ne l'a jamais fait, celle qui fait ressortir des qualités qu'elle croyait morte voire innexistance. La tendresse, la gentillesse. La brune se montrait gentille envers Kumo, elle se montrait attentionnée comme elle ne l'était avec personne. Ito voulait protéger Kumo.
Sa simple présence lui faisait oublier tout. Les Traqueurs et les Mutants. Simple présence ? Non, la présence de la jeune fille est importante aux yeux de la Caporale. C'était bien l'une des seules personnes auxquelles elle s'était attachée. Ito aimait Kumo. Kumo aimait Ito. Personne ne pourrait vraiment comprendre ce lien qui les unissait, c'était touchant. C'était un amour qui ressemblait un peu à celui d'une mère et un peu à celui d'une grande sœur. Un mélange d'un peu des deux, créant ainsi cette complicité qu'elle avait avec l'étudiante.
À son appel, Kumo se tourna vers Ito, avec sa bouille innexpressive. Mais Ito sait qu'elle est contente, Ito connait Kumo. D'ailleurs cette dernière se dirrigea vers la brune, ombrelle à la main. Ce soleil hein ... Elle avait l'air encore plus d'une enfant avec cette ombrelle à la main, une vraie petite princesse. Tout comme la Caporale, elle avait l'air d'avoir connut des meilleurs jours, Ito ne put s'empêcher de s'inquièter pour la plus jeune.
Ne tardant pas à venir, Kumo enlaça Ito. Agréablement surprise, la traqueuse sourit, passant une main dans les cheveux bleus de la jeune fille et l'autre derrière son épaule. Elle la serra un peu plus contre elle. Mon Dieu elle était si contente de la revoir. Kumo, sa petite Kumo. Son rayon de soleil, cette petite qui lui fait oublier toutes les atrocités qu'elle doit faire pour bouffer le soir, pour lui permettre de rentrer dans ce Parc. Ito caressa doucement les cheveux de Kumo. Ils étaient doux. Ils étaient chauds. Ils étaient beaux. Ils étaient à son image. Ito aimait les cheveux de Kumo, elle était adorable avec ses deux couettes, sa peau pâle, ses yeux bleus. Ses apparences de petite fille fragile donnait à Ito encore plus envie de la protéger. Qu'est-ce qu'elle ne ferait pas pour cette petite ? C'était son bijou, son trésor, sa petite lueur d'espoir. Lueur silencieuse qui restait là, dans tous les cas.
Sa rencontre avec elle resterait bien l'une des plus belles choses qui lui soit arriver depuis sa sortie de prison.
Kumo releva son portable. Oui elle ne parlait pas, Ito l'aimait quand même. Ça ne la gênait absolument pas, limite elle s'en foutait. Mais pas dans le sens péjoratif. Bien sûr elle sera contente le jour où elle entendera sa voix, non Kumo n'était pas muette, elle le savait ça, Ito. Elle avait deviné. Cependant elle ne le disait pas, parce que cette situation lui convenait parfaitement. Kumo était unique. Ito l'aimait en partie pour ça.
Coucou Ito-san ! (｡･ω･｡) Ça fait longtemps, pas vrai ? Comment tu vas ? Gnnn j'ai trop hâte d'aller à Disney, il paraît que c'est génial ! (ﾉ≧∀≦)ﾉ ♡
Elle sourit. Kumo était vraiment adorable. Lâchant un petit rire gentil, Ito ébouriffa les cheveux de la jeune fille.
« Tu m'as manqué ma grande ! Je suis contente de te voir, même si franchement, j'ai connu des meilleurs jours. Mais toi ça va, t'as l'air un peu dans le même j'ai envie de dire ... » Elle plongea ses yeux dans les siens, une lueur d'inquiétude éclairant son visage, puis de ses deux mains elle arrangea ses cheveux. Elle dégagea ensuite quelques mèches de ses cheveux puis embrassa son front. Jamais un seul de ses collégues ne l'imaginerait adopter une telle attitude envers quelqu'un. Mais Kumo était spéciale. Tapotant doucement sa tête, Ito lui sourit de nouveau. Kumo lui donnait envie de sourire. Elle sortit de sa poche les deux billets puis en tendit un à la jeune fille.
« Quoiqu'il en soit, je suis contente que ça te plaise ! On va s'amuser comme des folles tu vas voir ! La princesse de Disney ça sera toi aujourd'hui ! » Elle lui tendit la main, une main qui lui disait de ne pas s'inquièter. Qu'elle serait toujours là pour elle. Ito voulait qu'elle oublie tous ses problèmes et Ito voulait oublier ses propres problèmes. Elles étaient à Disney et Disney rimait avec joie et bonne humeur. Tout ce dont elles avaient besoin toutes les deux, pour le moment.
Il ne faut pas longtemps pour que les pensées désagréables qui règnent dans ta tête se fassent balayer par le calme et la douceur d'une étreinte et d'un baiser posé sur son front, après quelques paroles qui ne te rassurent pas trop. Comment ça elle a connu mieux ? Awn no don't say that dear. Tu secoues la tête quand elle insinue que tu as connu mieux également, lui offrant un smiley sur ton écran. Tu ne veux pas inquiéter Ito, tu veux la voir sourire, l'entendre rire. Tu l'aimes Ito. Tu l'aimes tellement que tu pourrais lui décrocher la Lune si c'était son souhait. Tu attrapes ton ticket.
▬ Quoiqu'il en soit, je suis contente que ça te plaise ! On va s'amuser comme des folles tu vas voir ! La princesse de Disney ça sera toi aujourd'hui !
Elle te tend la main. C'est la seule main peut-être que tu n'hésiterais pas à attraper. Tu lui fais confiance, à Ito. Tu sais qu'elle, elle ne te veut pas de mal, bien au contraire. C'est bizarre comme relation, sentiments. C'est naturel, pourtant. C'est tellement plus que de l'amour sans ressentir de désirs charnels pour autant. Il n'y a que complicité. C'est comme prendre un couple et en retirer tous les côtés indésirables, les disputes et tutti-quanta. Ito tu l'aimes. Tu l'aimes surtout parce que tu as l'impression que tu lui es chère, qu'elle a besoin de toi, que tu es importante pour elle et c'est la toute première fois. Tu en es d'autant plus heureuse que ça soit Ito. Tu l'attires à l'entrée - même si tu ne connais pas les lieux - et fait passer ton ticket. Tu écarquilles les yeux en faisant les premiers pas dans la rue. L'ambiance est complètement différente. Il fait jour et pourtant tu as l'impression avec toutes les lumières que tu es la nuit. Wow. Ton esprit de gamine ressort au grand jour, ton ombrelle sur l'épaule. On peut voir dans tes yeux si vides un éclat d'excitation et de bonheur si rare tandis que ta main serre doucement celle de ta compagne, entrelaçant tes doigts aux siens. Welcome in Wonderland, Kumo.
Attrapant sa main, Kumo prit l'initiative d'entrer dans le fameux parc. Satisfaite de cet enthousiaste, Ito la suivit calement, se contentant de sourire. Cela ne faisait tellement pas partie de ses habitudes .... Le simple de sourire, presque bêtement j'ai envie de dire. Pénétrant dans le parc, la jeune femme s'arrêta, c'était à la fois bondé de monde et à la fois beau. L'ambiance lui rappelait l'enfance et le brouhaha fes enfants joyeux rendit son coeur plus léger. Elle put presque entendre l'emerveillement de la silencieuse Kulo. Bien sur qu'elle ne l'entendaut pas, elle le ressentait et c'était l'important.
Elle agissait plus pour le bien de la jeune fille que le sien en fait, parce qu'elle savait pertinemmrnt que son bonheur faisait le sien. L'un allait avec l'autre, main dans la main, elles contemplaient toutes les deux le parc. Ça devait être la première fois que Kumo venait ici, en tout cas elle avait vraiment l'air émerveillé son regard parcourrait à une vitesse incroyable, elle ne semblait pas savoir où poser ses grands yeux bleus. C'était juste adorable. Souriant tendrement, Ito serra doucement la main de l'étudiante. Elle était déjà venue ici elle aussi, deux fois, une avec ses parents il y a bien longtemps maintenant et la seconde fois avec des "potes" à elle. Seconde fois qui avait marqué son esprit, elle était encore une gosse à l'époque, immature elle s'était amuser à faire chier tous ces gens qui profitaient de cette journée ici, les dégoûttant à jamais de Disney. Elle avait trouvé ça drôle à l'époque, aujourd'hui elle voulait juste se mettre une droite.
L'adolescente qu'elle avait été, était loin de ressembler à Kumo. C'était une délinquante la Traqueuse, mine de rien. Elle ne devait surtout plus penser à ça. Ni à Zeroyo, ni à Shin ... Shin, ce petit l'avait menacé de mort. Ito s'en foutait de mourir pu pas, du moins jusqu'au jour où elle rencontra Kumo ... Ito ne voulait surtout pas abandonner Kumo, la laisser seule dans ce monde de fou. Non, Ito ne crèvera pas d'ici là, pour Kumo, uniquement pour elle. Elle sortit son portable puis l'éteint, pas question qu'on aille la faire chier pour le moment. Souriant gentiment à la jeune fille, la jeune femme posa sa seconde main sur l'épaule de la jeune fille, la regardant droit dans les yeux. Elle n'allait pas faire de déclaration ou quoique ce soit mais Ito aimait les yeux bleus de cette petite. Qu'il soit quotidiennement vide ou brillant comme maintenant. Ito ne jugeait pas Kumo, quelque soit les circonstances. Sa seconde main remonta légèrement, attrapant l'une des mèches de cheveux de la jeune fille.
« T'es toute mignonne comme ça dis donc ! » Lui lança-t-elle d'un ton léger, elle ébouriffa une nouvelle fois les cheveux de Kumo, puis sourit comme elle ne le faisait changeait. Elle s'imaginait parfois qu'elle serait la réaction d'un de ses collégues si il la voyait comme ça. Qui es-tu ? Sors du corps de Miura. Sans doute.
« Alors que veux-tu faire ? C'est ta journée, c'est toi qui décide, Kumo-hime ! » Oui, Kumo était sa petite princesse adorée.
« Je te préviens, je veux faire ce que tu veux faire. Oh, et, si tu veux acheter quelque chose, une glace, n'importe quoi ... N'hésite pas à demander j'ai tout prévu pour ça. » Elle sortit de sa poche son porte-monnaie, en cuir, simple, il n'avait rien de spécial ce porte-monnaie, enfin l'important c'était son contenu. Et il y en avait du contenu pour tout dire.
Enfin bon, pour le moment le plus important c'était juste toi, Kumo.
Ito est douce. Ito est gentille. Ito te chérie. Ito t'aime. Ito tu l'adores, tu l'aimes, tu l'envies aussi et tu es maladroite avec elle. Tu ne sais pas comment te comporter avec. Ito tu ne sais pas comment la considérer. Elle te chouchoute. Elle te choie. Tu aimerais dire qu'elle est comme ta maman, parce qu'elle ressemble aux madames que tu vois dans les parcs avec les bambins, mais tu peux pas. Parce que tu sais plus trop ce que définit le terme « mère », la tienne ayant modifié ta vision du monde. Tu aimerais dire qu'Ito est comme une maman. Plus encore, au fond, t'aimerais qu'Ito soit ta maman, parce qu'Ito t'accorde tout ce que tu veux, Ito te pourrie, Ito te couvre d'amour et tu as l'impression d'être une princesse dans un royaume sans fin où le gris n'a plus sa place et où les mots sont aussi écoutés que vrais. Ito elle te propose tout ce que tu veux, elle t'ébouriffe les cheveux et elle te sourit. Elle te sourit de manière naturelle, parce qu'elle est heureuse de te voir et en un sens ça te pèse sur le cœur parce que tu pourrais très bien disparaître demain. Tu tentes de chasser ces pensées de ta tête, voulant profiter de l'instant présent alors tu lui prends la main, doucement, à la limite de se demander si tu ne touchais pas quelque chose de fragile. Tu l'entraînes une fois de plus dans la galerie parcourant le pavé avec tes chaussures qui produisent un bruit régulier. Les lumières agressent ta rétine. Normalement tu aurais râlé et tu serais partie mais pas là. Pas aujourd'hui. Aujourd'hui, la lumière te paraît presque agréable, presque belle même. Elle te fait découvrir un nouveau monde que tu aimes. Finalement, c'est devant une boutique que tu t'arrêtes. Un glacier. Tes grands yeux d'enfants parcourent les choix de parfums, tiquant sur celui du citron. Alors tu te tournes vers Ito avec une bouille de chien battu, pointant du doigt la glace sur l'affiche, murmurant intérieurement un s'te plaît silencieux. T'as faim, non de Dieu.
Accueil 
