C'était comme un retour aux sources, à la terre d'origine. La terre sanglante, la terre aride. Sébastien ne regardait même plus la pièce qui l'entourait, il l'avait déjà bien trop vu ces mois, et il en était malade. Malade à en vomir que même la balle qui lui avait traversé la cuisse n'était pas douloureuse. Elle lui empêchait simplement de marcher, l'obligeait à se trimbaler avec une canne comme un vieillard en tenant encore son dos droit malgré tout. Seul sa tête était basse, incapable de croiser le regard des autres. Et si jamais cela s'avérait advenir, il ne serait qu'apte à leur sauter à la gorge. Ceux qu'ils pensaient être des congénères n'étaient rien d'autres que des geôliers.
Il ne s'était écoulé que quelques jours depuis le remue-ménage à Atlantide, la mission fut soldée d'un échec car cinq traqueurs venaient d'être découvert, et qui plus est, les Tokyoïtes ne tarderaient pas à savoir qu'ils vivent sous la domination d'un gouvernement corrompu. Le français restait assis sur cette vieille chaise, dans ce que les Traqueurs appelaient « petit salon ». Une machine à café, une télévision, un lieu de détente. Un lieu de détente, n'est-ce pas ? Un lieu où l'on vous donne juste de belles illusions, comme si votre travail était parfaitement dans les normes alors que d'ici quelques heures vous aurez du sang plein les mains.
Il y avait ses collègues, tout autour, et après quelques temps de silence, une boisson à la caféine entre les mains, l'ancien chef de gang avait fini par arracher ses premiers mots, secs, immatures.
« Vous n'auriez pas dû. J'aurais pu continuer la mission à Eldorado. »
« Vous n’auriez pas dû. J’aurais pu continuer la mission à Eldorado. »
Amanda explosa de rire. La jeune femme descendit de la table sur laquelle elle s’était perchée et lissa sa robe bleu nuit. Elle termina le gobelet de café infect qu’elle s’était servi en attendant l’arrivée de tout le monde et rangea son téléphone dans son sac à main. Elle s’approcha de Sébastien et eut un sourire à s’en décrocher la mâchoire.
« Je crois surtout que tu aurais pu continuer à te taper ton petit camarade ! Ce qui, entre nous, ne me dérange pas réellement sauf dans l'optique suivante où ledit camarade deviendrait un moyen de pression sur un traqueur en fonction. Ouuups. »
Elle n’ajouta rien, se contentant de quelques pas en arrière pour finalement revenir à la charge.
« Sans compter que vous ne m’aviez pas l’air capable de grand-chose, à vous tortiller au sol comme une vulgaire larve incapable même de se tenir debout et de faire valoir la prestance des traqueurs. »
Puis elle ajouta, le crachant presque :
« Lieutenant. »
Amanda était une femme qui savait s’amuser mais qui savait également séparer travail et vie personnelle. Au boulot, Amanda était rasoir. Nette, précise, et extrêmement respectueuse des règles. Le fait de voir le pitoyable français tenter de se défendre malgré l’échec total de sa mission la révulsait. Il avait fait capoter un plan d’importance nationale, il devait assumer. Même si ça lui avait permis de faire une entrée pleine de paillettes, merde.
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Dim 9 Fév - 18:47
La mission avait été courte, trop pour mériter le titre de mission, à tout point de vue raisonnable. Mais que cela ne tienne, il avait eu le temps de regarder sa série comme prévu. Les jours suivants n'avaient rien de bien extravagant non plus, aucune cérémonie de couronnement, aucun accès aux clés de la ville. Au moins, il pouvait bénéficier d'un peu de paix et de tranquillité dans son endroit favori qu'était la salle de repos. Seul véritable havre de paix dans toute la base, il passait son temps à discuter, à faire semblant qu'il travaillait sur des dossiers importants, bref, le bonheur. C'était un peu ça, le véritable avantage de ne pas être trop haut dans la hiérarchie. Pas trop de responsabilités et il n'avait pas à agir comme un vieux amer et bougonneur que le travail aurait rendu aigri. Bien sûr, il ne voulait pas juger trop vite, mais la scène à laquelle il avait droit présentement ne l'aidait pas à réfuter cette opinion.
Tranquillement assis dans son coin, il lisait la nouvelle édition du magazine Shonen Jump tandis que sa supérieure directe, Amanda, faisait pleuvoir les couteaux sur un Sébastien qui tentait de se justifier maladroitement. Prétextant de lire le nouveau chapitre du célèbre manga Naruto, il restait très attentif à la discussion que les deux entretenaient alors qu'il repassait la même page sans arrêt qui décrivait un dialogue entre le protagoniste et un genre de renard géant. D'un naturel bon, il décida de remonter le moral à son lieutenant après qu'il eut été passé au tordeur par Colonelle Amanda. Même si elle avait fondamentalement raison.
«Ne l'écoutes pas, Sébastien! Oublie tout ça et souris un peu. À force de broyer du noir comme ça tu vas devenir raciste.»
Il marqua une pause et ajouta avant de replonger dans ses mangas:
«Sauf votre respect, colonelle, lieutenant.»
Jouer les dépressifs n'était pas son point fort. Jouer les personnes hautaines encore moins. Puis bon, il avait omis de dire réellement ce qu'il pensait. Après tout, c'était sa, la guerre. Des gens meurent, d'autres se séparent et c'est pas grave. La vie n'arrête pas pour autant. La guerre lui avait sûrement appris cette leçon. Mais ce n'est pas tout le monde qui arrivait à l'appliquer sans être pris à la gorge par cet arrière-goût détestable de remords. Au moins, il pouvait compter sur les folles péripéties du shinobi pour se changer les idées dans cette ambiance malsaine qui puait la condescendance.
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POINTS : 59 CITATION : Les grandes douleurs sont muettes MESSAGES : 832 JUKEBOX : Secret ~ The Pierces FEAT : Lara Croft CRÉDIT : G&D DATE D'INSCRIPTION : 26/10/2013 LOCALISATION : Partout et nul part
Un bordel ! Un véritable foutoir ! Une merde monumentale ! Sa journée avait déjà mal commencé et apparemment elle avait décidé de poursuivre dans ce sens.
Bellatrix en aurait bien tué plus d’un du secteur scientifique. Pas foutu de faire les choses correctement. S’absentant quelques semaines à cause de l’histoire avec l’autre taré et obligé de laisser ses recherches en plan il avait fallut qu’un abrutit congénital y touche et foute tout en l’air. Dire qu’ils avaient rameuté les élites et futures élites dans ce domaine. Si ils n’étaient même pas foutu de respecter la simple demande avec l’écriteau de rappel : " Ne pas Toucher ", comment pouvaient-ils devenir de grand génie de la scientifiques ? Surtout qu’elle l’avait écrit de toute les langues possibles sans compter que les gens devaient se douter de représailles de sa part si jamais on y touchait.
La Folle avait donc chopper l’abruti et fait boire ses tests ratés. Son surnom de tarée n’était pas là pour faire beau tout de même. Et puis ce con avait bousillé ses échantillons de sang. On gaspille pas du sang. Surtout pas un sang comme celui de ce mutant là. Il possédait une mutation génétique qui attisait grandement l’intérêt de Bellatrix.. Mais tout cela venait de finir dans l’estomac de l’autre con. De toute manière ce n’est pas avec si peu qu’il muterait. Et si jamais ça arrivait, elle se ferait un plaisir de l’étudier.
Néanmoins ce qui l’avait sortit brusquement des labos fut la nouvelle qui s’était répandue comme une giclée de sang. L’aspergeant de plein fouet.
La réunion concernant le retour forcer de Sébastien venait d’avoir lieu et bien évidemment avec toute sa délicatesse Bellatrix entra dans la salle en défonçant à moitié la porte.
J’avoue je devais avoir une drôle de dégaine avec du sang sur ma blouse blanche et les fringues légèrement débraillés, mais je m’en contrefichais. Tout le beau monde se trouvait là apparemment. Miss Paillettes, Daft Punk, bref d’autres hauts gradés dont d’ailleurs je n’attendais pas plus de réponse avant de m’installer sur le canapé à côté de Sébastien en restant à une distance raisonnable. Il avait vraiment mauvaise mine et je n’avais pas pu le voir depuis son retour. Je le saluais d’un vrai sourire tout en hochant la tête.
« Sébastien. Lieutenant De Nivral pardon. »
Bellatrix venait de snober indirectement le reste de l’assemblée en ne saluant de manière convenable que Le Lieutenant. Les reproches pourraient bien tombés, n’en ayant cure, seul Sébastien comptait en cet instant. Son sourire collé sur son visage, attendant la suite car après tout, Bella aussi était découverte désormais.
Et la première à entrer en scène ne fut que la colonelle, sans trop grand étonnement. Bien que cette fois-ci elle avait opté pour quelque chose de plus sobre, avec moins de paillettes et de mise en scène. Si Sébastien lui devait du respect, cela ne voulait pas dire qu'il ne la méprisait pas pour autant, premièrement parce que c'est une femme et que son côté misogyne fait un peu plus surface, deuxièmement parce qu'elle est embêtante, toujours sur ses hauts talons et le regard haut alors qu'elle ferait mieux de baisser les yeux. Mais d'un côté, elle n'avait pas tout à fait tort, le lieutenant avait échoué sa mission en faisant passer sa sensibilité avant son travail et le résultat était tel qu'il le méritait en quelque sorte. Il se taisait pendant un temps, serrant les poings pour éviter de lui cracher au visage parce qu'elle avait beau être une grande gueule, elle restait sa supérieure. Mais il était un homme trop fier pour avouer qu'elle avait raison sur la plupart des points, bien qu'Amanda semblait follement s'amuser à remuer le couteau dans la plaie.
Ce fut Ichiro qui intervenait dans la discussion. Si le français avait été d'un naturel plutôt affectif, pour sûr il se serait vraiment lié avec ce type. Nier qu'il l'apprécie serait une mauvaise chose, mais tout de même. Il retournait aussitôt dans sa lecture lorsqu'à son tour Bellatrix arrivait, d'un pas ferme et bruyant.
« Si vous voulez mon avis, colonelle, vous auriez mieux fait vous aussi de vous tenir à votre mission plutôt que de vous mêler de celle-ci. Après tout, vous deviez être bien à l'aise à vous refaire votre manucure dans les locaux de Paris Avenue. Comment ont-ils fait pour vous supporter ?[/b] »
Rictus, sarcastique. Il ne devrait pas, mais c'est plus fort que lui.
« Mais bon, je suppose que vous.. avez raison sur certain point. Tu devrais pas la contrarier toi, Ichiro, tu risquerais de te prendre son talon aiguille dans l'oeil. »
Nouveau rire ironique, parce que la colonelle, il ne l'apprécie pas tant que ça. Tout du moins, ça dépend des jours. Il se tournait alors vers l'ancienne Tikal.
« Bella', est-ce que tu sais quand je pourrais retourner m'entraîner ? »
Parce que je supporte pas être un boiteux.
[/b]
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POINTS : 52 MESSAGES : 150 FEAT : Trafalgar Law - One Piece. CRÉDIT : Me. DATE D'INSCRIPTION : 05/03/2014 LOCALISATION : Quelque part.
C'était marrant. Ouais, marrant. Le pauvre imbécile de Lieutenant-colonel n'avait pas bougé ses fesses depuis très longtemps. Il était pourtant un haut gradé, mais n'avait pas du tout bougé. Un véritable fainéant. Il avait bien évidemment entendu parlé du problème survenu pour "l'infiltrer" du gang Atlantide, mais bon. Il n'avait pas jugé utile de se bouger pour aller lui sauver les fesses. Pourquoi aurait-il fait cela de toute façon ? Il avait simplement laissé ses émotions ressortir au grand jour. Pourquoi aiderait-il quelqu'un qui avait tout simplement craqué ? Et puis ça dévoilerait sa propre identité.
Doublement stupide donc. Et forcément, il se devait de se foutre de sa gueule une fois qu'il reverait ce petit... Ce petit... Comment s'appelait-il déjà ? Séba... Séba... Séba quoi déjà ? Oh tant pis, il savait au moins à quoi il ressemblait, le nabot, c'était tout ce qu'il y avait de plus important. Il devait donc se rendre dans la "salle de repos" pour pouvoir le regarder en riant de son état pitoyable. Qu'est-ce qu'il avait hâte de refaire le gamin, encore une fois. C'était si amusant de faire chier ses collègues. Ahlalala...
Mais avant ça, il y avait quelque chose de bien plus important. Quelque chose qu'il se devait de faire et qui était une question de vie ou de mort ; il devait faire son affaire. ET OUI ! Quel genre d'être humain n'a pas besoin d'aller poser son cul sur la cuvette et de chier un coup, hein ?! CE GENRE D'HUMAIN N'EXISTE PAS OK ?! PAS OK ?! Bah tant pis, Gin vous emmerde. Et pour le coup, c'est vraiment le bon mot. Ouais, pour lui, faire une glace au chocolat, c'était assez vital.
Et une, et deux et... Quoi ?! On vient carrément le déranger pendant sa crotte ?! Il peut même plus se soulager tranquillement... Genre il doit se dépêcher de se rendre à cette foutue salle de repos ?! Bande d'emmerdeur ! Bref. Quelques minutes après avoir délivrer son paquet à l'adresse des cuvettes de WC, il se lava bien rapidement les mains, et forcément il s'était quand même torcher le cul, pour ensuite se rendre à cette foutue "réunion". Sans attendre, il ouvrit la porte qui l'était déjà a moitié, avant de remarquer qu'il était encore un retardataire.
-Yo, ça fait un baille les grognasses.Très élégant comme entrée en scène, oui. Mais que voulez-vous.Oh, mais si ce n'est pas le petit... Petit...Il pointa ensuite du doigt le petit nabot à la canne de vioc, avant de balancer totalement au hasard.Aaaaah ! Mais c'est Joe ! Comment qu'il va le petit Joe ?!A quel point est-ce qu'il pouvait être con, sérieusement...
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Lun 10 Mar - 16:41
search & destroy
ft. traqueurs
Ito se tenait dans le petit salon, parmi les autres, faisant plus ou moins semblant d'écouter la conversation. De Nivral était blessé et en plus de ça, il avait foiré sa mission. Foiré sa putain de mission. Ca la faisait chier, elle avait bien envie de gueuler pour ça d'ailleurs -bon ok, elle n'avait pas été présente au moment même elle pouvait rien lui reprocher puisqu'il s'agissait de son supérieur, mais quand même. Et chose rare, elle avait fermé sa gueule. En fait, elle ne savait pas vraiment ce qu'elle foutait ici, elle assistait à la scène, c'est tout et ça la faisait chier.
Elle eut envie de gueuler une connerie lorsqu'Amanda parla. Et elle eut envie de déchirer le foutu magazine de Nomura. Puis il y eut cette scientifique qui débarqua en mode "salut il se passe quoi ?". Elle voulut encore une fois gueuler. Pour tout dire, Ito s'impressionnait pour le coup, elle n'avait pas vraiment l'habitude de rester "calme" aussi longtemps.
De Nivral parla, cela dit, Ito ne l'écouta pas, elle regardait les gens perdue, ennuyée. Elle voulait se barrer, mais voilà, un minimum de respect la retenait, elle aimait pas les réunions, cela dit ça faisait partit de son boulot son putain de boulot. La caporale poussa un soupir sans prendre la peine d'être discrète.
Elle ferma les yeux puis la douce voix de ce connard de Gin atteignit ses oreilles.
« RAAH, LA FERME. » Gueula-t-elle en direction de l'argenté. Il ne lui fallut que quelques secondes pour se rendre compte de son geste, elle jura puis le salua froidement d'un signe de tête. Saleté de réunion.
i'll track you down, down, down the darkest streets of the city
Le lieutenant Sébastien avait esquissé le début d’une réponse et, alors qu’une personne encore non identifiée faisait une entrée aussi fracassante qu’inintéressante dans la pièce, Amanda s’approcha doucement de De Nirval pour lui susurrer à l’oreille :
« Si j’étais vous, j’éviterai de telles effronteries, Lieutenant. Vous risqueriez de me faire dédaigner mes pots de vernis pour mon matériel dédié à l’émasculation. Et c’est la dernière chose dont vous avez envie, croyez moi. »
Elle se releva pour toiser le nouvel arrivant ainsi que toutes les autres personnes dans la pièce. Etant la plus haute gradée, elle prit la parole.
« Ce n’est absolument pas à Bellatrix de décider quand vous reprendre l’entraînement Lieutenant. De plus vous avez une batterie de tests à repasser et ce à compter de demain. Votre stabilité et intégrité physique comme mentale me semblent compromises. Lieutenant-Colonel Gin et Caporal Miura, je vous demande un peu de discipline, pour une fois. »
Amanda se dirigea vers l’écran high-tech qui servait à projeter tout ce dont ils avaient besoin.
« J’ai exécuté avant-hier soir le mutant qui me servait de couverture sous les ordres du gouvernement. Inutile de vous dire que la machinerie s’accélère et que cela n’en est qu’un voyant de plus. No Dawn doit se peupler de plus en plus rapidement. Le nombre de mutant dans nos rue semble, contre toute attente, croître, comme si les résidus de l’explosion tardaient à se déclarer chez certains. Nous devons opérer une surveillance constante et ne nous relâcher sous aucun prétexte. Vos couvertures doivent être conservées et votre permis de tuer n’est valable qu’à la condition de conserver cette dernière, sauf autorisation expresse de moi ou d’un de mes supérieurs hiérarchiques. Est-ce compris ? »
Sur l’écran s’étaient affichés le visage de la dernière victime d’Amanda puis la prison de No Dawn, ensuite les chiffres du nombre de mutants et enfin les visages de chacun des traqueurs présents ainsi que leur couverture à conserver. Amanda n’était plus drôle. Du tout.
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POINTS : 0 MESSAGES : 30 FEAT : Daft Punk CRÉDIT : Masanobu l'Orphelin DATE D'INSCRIPTION : 17/01/2014
À quoi bon les honorer de la présence de ce jouet humain qu'il était, lorsqu'il n'avait qu'à se brancher sur la salle pour les entendre parler. Toujours vêtu comme un dandy, les mains gantées de blanc, Babylon attendait, droit comme un i, la cage thoracique bougeant régulièrement, sans le moindre bruit, le casque n'affichant rien si ce n'était du noir, à quelques mètres de l'entrée de la salle où quelques gradés s'étaient rassemblés, immobile, comme s'il était une sculpture. Celui qui contrôlait l'androïde se contentait d'écouter depuis son bureau en stéréo la discussion, qui s'avérait être amusante. La colonelle n'avait jamais été du genre à se laisser marcher sur les pieds, il en savait quelque chose, et le petit mangeur de baguettes en faisait actuellement les frais. Il avait le culot d'affirmer être en mesure de continuer la mission, une fois prisonnier du gang rouge. Bien sur. Là où ils n'avaient que peu de taupes, la principale s'étant faite découverte, par sa faute. Comme si le sauvetage qu'ils avaient opéré n'avait été qu'une opération de com de leur part. De Nivral avait eu la bonne idée cependant d'exécuter l'ordre qu'il lui avait donné, hors de sa mission d'infiltration. Il en tiendrait compte lorsqu'il passerait quelques heures avec lui dans les sous-sols de la base. Finalement, les lumières sur les côtés du casque s'allumèrent doucement, tandis qu'un petit cercle se dessinait et tentait de se manger lui-même sur l'écran alors sombre. Babylon avança, avant de toquer à la porte, et d'entrer sans plus attendre.
- Bonjour à tous ! J'espère que vous vous portez bien, que M.de Nivral se remet doucement de ses échecs. Navré de continuer à passer par ce... Par cet appareil - Babylon montra son corps nonchalamment - mais je suis dans l'incapacité de venir vous rendre une visite en personne. Quoi qu'il en soit, Hatsuyo-san s'est déjà chargée de vous rappeler toutes les grandes lignes, alors je serai bref. Et puis j'ai un cocktail sous peu, alors je ne vais pas m'éterniser. Je signalais simplement à notre ami français qu'il fera bien de venir me trouver là où il sait le plus rapidement possible, nous avons une petite... discussion à avoir. Oh, je vous rappelle également qu'Höd-. Oh, que le général passera en revue les troupes pas plus tard que la semaine prochaine, lundi à sept heures, donc que ceux qui ne sont pas en mission officielle à ce moment là sont attendus avec la plus grande insistance. D'ailleurs, il se chargera de nommer le garde qui ira remplacer l'un des trois actuellement en poste à No Dawn, donc ayez vos bagages avec vous, au cas où. Ca peut tomber sur n'importe qui, à moins d'être colonel, vous m'avez compris ?
Et tandis que le casque affichait son superbe " ^-^" rose, le corps se recula, les accents circonflexes fixant de Nivral.
Il avait simplement la sensation que tout tournait autour de lui. Ses collègues, l'attention, les mauvais regards. Il pouvait se sentir plus mal, après tout. Sébastien mettait la faute sur ses nombreuses blessures pour être relativement insensibles aux sermons d'Hatsuyo. En temps normal, il l'aurait aussi ignoré, mais sûrement pas d'un façon aussi docile. Peut-être qu'au fond de lui il savait très bien ses fautes, et bien qu'il était difficile pour lui de les reconnaître, il préférait demeurer silencieux plutôt que d'apporter de nouveaux problèmes. C'est alors que Gin et Miura commencèrent à se faire entendre et De Nivral fit le choix de ne pas se lancer dans la provocation face à son collègue qui avait décidé de l'appeler Joe. Se contentant de froncer les sourcils jusqu'à ce que la supérieure ne leur dise de la boucler cette fois-ci, c'est Babylon qui fit son entrée. Cette figure pouvait être plaisante dans un parc d'attractions pour enfant, en revanche, quand on sait que ce bonhomme-là est sous le contrôle d'un personnage haut-placé, il offrait une toute autre impression. Le lieutenant fit profil bas, de toute manière, au vu de ses capacités physiques et mentales actuellement, il ne valait mieux pas que la situation dégénère davantage, au risque d'y perdre un bras, ou deux. Ne faisant alors que hausser les épaules avec nonchalance, il dit :
« Compris. »
En s'adressant autant à l'homme au casque qu'à la jeune asiatique. L'ancien soldat ne tenait pas à reprendre du service pour le moment, et dire que poster sa démission est aujourd'hui impossible le torturait. Mais qui sait ce que l'avenir lui réserve, peut-être parviendra-t-il à aller au-delà des normes et à s'échapper de l'emprise du gouvernement. Doux rêve utopique.
Accueil 
« Vous n’auriez pas dû. J’aurais pu continuer la mission à Eldorado. »
