« feat. isa k. yoshizaki»

Disney. Le Paradis de toutes les jeunes filles à la recherche du beau prince, ces jeunes filles cherchant à être aussi belle que les Princesses. Disney a bercé les enfances, Disney a fait rêvé et Disney a donné une image irrationnel de ce qu'est l'amour.

Leah s'avérait plutôt fière de ne pas être concernée par cette grande majorité d'enfant, ce qu'elle n'était plus d'ailleurs. Oh non, son enfance à été synonyme de peur, de nuits qu'elle passait dans le lit de ses parents, de paranoïa presque : les monstres existent, disait-elle. Mais passons. Actuellement, Leah se trouvait en plein milieu de Disney. Courir, courir, courir. Voilà à quoi ressemblait ses tristes journées, il faut dire quand prenant le risque de sortir en plein Tokyo en sachant qu'à tout moment elle pouvait voir ce qu'il lors des nuits peu tranquilles d'un quelconque inconnu était un peu risqué. Surtout lorsque cela devient un peu réel, et surtout en prenant en compte le fait que Leah ne sait toujours pas contrôler ce pouvoir. Pour tout dire elle se forçait à sortir simplement pour savoir comment le maitriser, c'est sur qu'elle serait un peu plus utile à Eldorado si elle apprendrait un peu à utiliser ce pouvoir. Il lui faisait peur - pour pas changer - ce pouvoir, voir les cauchemars des gens et pouvoir les rendre en partie réel.  Ironie du sort, ça tombait sur elle. Elle si peureuse.  

Un rire nerveux s'échappa de ses lèvres aussitôt étouffer par le brouhaha cacophonique de la foule. Les enfants qui rigolaient, les enfants qui hurlaient, les enfants qui courraient, leur parents qui leur parlaient, regarde par ici, regarde par-là, tu es content d'être là, où veux-tu aller maintenant... Qu'est-ce qu'elle foutait là sérieusement ? Si elle se faisait prendre, elle serait dans la merde. Soupirant, la jeune continua à avancer, fixant sans trop d'intérêt les attractions, ce n'était pas comme si elle allait perdre son temps dans ces machins roses qui lui foutaient légèrement les jetons. Pourtant ces trucs puaient l'innocence et la niaiserie, enfin bon, Leah a tellement peur de tout que même ce qui devrait lui faire oublier ses peurs lui fait peur. Logique s'il-vous-plait ?

Plus elle avançait plus la petite se rendait compte à quel point elle n'avait pas d'enfance. Incapable de se rappeler des noms des Princesses ni de les reconnaître elle déambulait. Seul quelques noms arrivaient à lui parvenir aux oreilles, les gosses servaient parfois, haha. En vain, cela ne lui servirait à rien, il n'y avait pas une sorte de guide quelque part ? Un truc pour découvrir l'univers fantastique et magique de Disney ? A quoi beau de toute façon, elle ne comptait pas rester ici toute la journée, elle devait trouver une sortie. Si elle avait bien réussi à entrer ici sans se faire repérer ou quoique ce soit. Elle soupir de nouveau. La foule lui faisait peur, le parc lui faisait peur, elle voulait rentrer chez elle ... Pauvre petite. Elle se força à croire à l'idée qu'à force de marcher elle trouverait la sortie, la persévérance est la clé. Et elle progressa donc encore un peu dans son chemin, arrivant à un château. Bien sur elle ne savait pas lequel, sur sa route elle avait croiser quelques Princesses, des femmes en manques d'argent occupant leur journée à sourire et à se comporter comme des saintes. Elle aurait pu faire ce boulot tiens, elle aurait pu si elle aurait fait une vingtaine de centimètre supplémentaire et qu'elle n'aurait pas été l'allégorie même de la peur.

Leah se trouvait pitoyable parfois, cela dit elle savait très bien qu'elle ne pourrait pas changer, même si elle le souhaitait de tout son être. Elle vivait ainsi pour le meilleur et pour le pire. Elle avait épousé la peur depuis longtemps, si on peut dire cela comme ça. Haha, misérable vie, sa peur ne lui avait rien apporté, un peu de courage, le reste lui avait été arraché.  Comme si elle avait fait un pacte. Espèce d'idiote, trop faible pour se battre contre elle-même. Abandonnant cette pensée, Leah préféra s'intéresser de nouveau au lieu, peut être était proche d'une sortie, pitié qu'elle quitte vite cet endroit, elle allait finir par être traumatiser par les Princesses, les Princes et les Château si tout ça continue ainsi. Elle continua d'avance, ses airs d'enfants perdu la rendait plutôt mignonne sans qu'elle ne le sache vraiment, bien qu'elle ne cherchait pas vraiment à être mignonne. Mais bref, sortie, sortie, douce sortie, porte du paradis, où te trouves-tu ?  Titubant légèrement en marchant, hésitant à continuer ou bien à faire demi-tour, Leah tentait de réfléchir,  cela ne dura pas bien longtemps. Un groupe de personne avait le regard rivé sur quelqu'un, silencieusement moqueurs. Intriguée, la rousse chercha à comprendre ce qu'il se passait. S'approchant un peu plus près, au côté d'autre gens - ils semblaient tous interloqués, voir gênés - la petite leva un regard vers de ce qui paraissait être le trône d'une de ces princesses. Trône sur lequel était nonchalamment installé un homme.

Un homme. Sur un trône de Princesse.

Soit ce mec avait des putains de couilles, soit il était juste bizarre. Peut être les deux, qui sait ? Il lui disait quelque chose étrangement ... Non, cette personne ne lui était pas inconnue, la rousse en était certaine. Soudainement, l'inconnu sembla la fixer, la petite regarda autour, au cas où elle se tromperait puis reposa son regard sur l'homme.

« C'est ton capitaine que tu cherches mon enfant ? Car le voici... »  Il se leva, il se leva sans que Leah ne comprenne vraiment ce qu'il se passe. Elle tenta de mettre un nom sur cette personne, elle la connaissait, il... Il était dans le gang oui, elle le connaissait !  De vue seulement, elle n'arrivait toujours pas à se rappeler de son nom, mais il n'était pas méchant, non ? Il était dans le même gang il ne pouvait pas être méchant ? Nom de Dieu, Leah, tu sais très bien que cet endroit est rempli de gens qui peuvent pas être comme toi, toi-même tu sais très bien que tu n'as quasiment rien à faire dedans. L'homme lui sourit, pas simplement sourit, il lui sourit.

« — En fait je cherche plutôt la sortie. » Pour le coup ouais, tu mérites bien de sortir Leah. Heureusement pour elle, elle ne se rendit pas compte de la connerie qu'elle venait de sortir. La honte ne tue pas, surtout quand on est stupide.

« On se connait un peu, non ? » Demanda-t-elle presque trop naturellement pour quelqu'un comme elle.  Le parc avait peut être une influence sur elle ? Peut être allait-elle devenir une Princesse aussi coincé que niaise ? Elle ne savait pas, mais mon Dieu, qu'elle trouve la sortie de cet enfer le plus que possible.

« feat. isa k. yoshizaki»

 

Il ne fallut pas beaucoup de temps à Leah pour se rendre compte à quel point l'homme était impressionnant. Le dominant par sa taille et sa carrure, ses airs nonchalents semblaient accentuer son air stupide et perdu. Presque terrifiant, pensa la rousse, terrifiant oui. Comme les Autres, comme le reste. Oui. Non. Il avait quelque chose de différent, un petit je ne sais quoi, peut être le sais-tu Leah ? Tu connais tes peurs par cœur tu pourrais savoir, qu'est-ce qui te fais peur chez cet homme ? Elle n'en sait rien, elle frémit c'est tout, se méfie, contracte ses muscles. Elle a peur, comme d'habitude. Pourquoi fallait-il qu'elle ait peur ? Ce gars est censé être son allié, non ? Parce que oui, elle était maintenant sûre qu'il venait du même endroit. Le plus grand la regardait, plus que la regarder il l'observait, la détaillait. Son regard semblait pouvoir voir au plus profond d'elle. Leah aussi l'observait, tant qu'à faire elle n'avait pas tellement le choix, ses iris flamboyante se perdait sur son visage, sur sa cicatrice. Pour tout dire, Leah le trouvait impressionnant, trop impressionnant pour quelqu'un comme elle. Dans ce cas pourquoi cet homme restait-il là ? Pourquoi la regardait-il avec autant d'attention ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Elle était Leah. Tu es Leah, la petite qui a peur, celle que personne ne remarque. Tu es ce genre de personne pitoyable, non, tu n'attires pas la pitié, tu n'as pas de présence Leah, tu ne peux pas attirer la pitié. Tu n'existes pas. Elle existait seulement aux yeux de ses peurs avides, de ses cauchemars, pour eux la rousse est comme un bonbon. Une douce friandise qu'ils dégustent avec gourmandise, lentement, laissant les goûts léger envahir leur, sentant la saveur se répandre sur le palais. Tu es un bonbon Leah. Un bonbon dont raffole la peur. Avant même qu'elle ne se rendre compte, l'homme passa une main dans ses cheveux, elle sursauta, ses muscles se crispèrent, sa respiration se coupa. Elle était figée.


« — Oui , je suis Isa Yoshizaki, et nous venons du même endroit... » Leah ne savait pas vraiment si c'était à cause du ton qu'il avait prit, mais sa peur soudaine sembla s'attenuer, elle le sentit, elle n'en était pas sûre. Cette voix la choqua d'ailleurs, en entière opposition avec l'image qu'Isa donnait de lui. Pourquoi Isa lui parlait-il avec autant de douceur ? Peut-être qu'il se comportait ainsi avec tout le monde, elle ne savait pas. Il n'y a pas grand chose que Leah savait de toute façon, perdue dans ce parc pour enfant, face à un homme qui était assit il y a maintenant quelques minutes de cela sur un Trône de Princesse. La situation lui paraissait iréelle, et il fallait le faire, surtout pour quelqu'un comme elle. Elle qui voyait tous les jours l'Iréel, elle qui rendait l'Iréel Réel.


 Pauvre enfant, tu as peur, regarde-toi tu trembles. Misérable. Pitoyable. Fuis, fuis, toi qui a fait tué ton père à cause de ta peur, toi qui n'a pas de vie, toi qui es si seule. Pourquoi es-tu seule Leah ? Parce que tu as peur de tout le monde, des gens, des enfants et d'Isa. Non ... Elle n'a pas peur d'Isa ... Enfin si, elle ne sait pas, elle est perdue, perdue le regard rivé sur lui, lui qui montre avec élégance le col rouge de sa cape, rouge des Eldorado. Il lui prit également une mèche de feu, d'une teinte similaire à celle du col. Ça lui faisait bizarre, Leah n'était pas habituée au contact humain, non, elle les évite, elle a peur. Avec leur main, les Hommes peuvent tuer, les pires atrocités du monde se trouve entre les mains des Hommes. La vie, la mort. Et pourtant Isa le touchait, du moins touchait ses cheveux, sa main remontait jusqu'à son crâne. La rousse ne dit rien, que pouvait-elle faire ? Elle ne le connaissait pas, elle ne savait pas de quoi il était capable. Idiote, imbécile. Vous venez du même gang et tu te méfies ? 

Un rictus se dessina sur les lèvres du plus âgés. Pourquoi sourit-il ? Qu'est-ce-qu'il le rend aussi joyeux ? Oui, il étaut joyeux, Leah ne l'était pas. Elle ne pouvait pas être joyeuse, non. Plénitude, bien-être, tranquilité. Que voulait dire ces mots ? Que signifait-il ? Leah l'a oublié, elle en a oublié le sens et la sensation que ces états d'esprit donnaient. Elle ne pouvait pas être joyeuse. Bien sûr elle sourit, mais pas trop, elle ne peut pas sourire constamment, parce que la peur la guette, elle lui murmure doucement à l'oreille "Attention, ne te réjouis pas trop." Leah est prisonnière de la peur. De sa peur. Jamais elle ne lâchera, qu'elle s'en aille. Pitié qu'elle s'en aille. Elle veut pleurer, elle veut hurler, elle a peur. Pourtant le brun lui est joyeux, comme elle envie. Isa, Leah t'envie tellement, toi et ton air joyeux, ton assurance, ta confiance en toi, peut être ton courage ? Elle ne peut rien établir, elle ne te connait pas. Non, elle ne te connait pas, pourtant là, tu marques son esprit à jamais... Sans doute. Leah fixait Isa, tentant à son tour de le déchiffrer. Elle n'y arriva pas, elle n'y arrivait jamais, elle était trop bête pour ça. Elle ne comprends pas les gens, elle ne sait pas comment ils font pour ne pas avoir peur.

« — Enchanté Yoshizaki ... tu peux m'appeler Leah ... » Murmura-t-elle presque. Elle hésita avant de lui tendre une petite main. Les enfants couraient à côté, trop d'enfant couraient, elle les fixait, ils étaient trop... Le décor commençait à changer, il fondait. Non, non, non, non ! Surtout pas maintenant, surtout pas ici ! Mon Dieu Leah, trouve un moyen, reprend-toi ! Lutter, elle devait lutter. Paniquée soudainement, elle perdit l'équilibre, fit deux pas en avant. Faisant tout son possible pour ne pas "sombrer". Haletante, elle fit encore quelques pas en avant, se rapprochant ; un peu trop ; d'Isa, sa tête baissée contre, ses mains prête à s'appuyer dessus. Elle devait se contrôler, relevant sa tête, Leah fixa le brun sans trop le fixer. Son regard devint brumeux, elle voyait le noir, une chambre dans la pénombre. Elle revit Isa. Nouvelle fois la chambre, elle entendit des pleurs. De nouveau Isa. Elle secoua la tête, recula, attrapant une poigne de cheveux, elle mordit sa lèvre et inspira. 

« Il faut que je m'en aille ... C'est trop dangereux pour moi ici ... Tu ... » Commença-t-elle. Était-ce vraiment une bonne solution ? ... Pas le temps de réflechir ma petite. Non ... Ce n'était pas une question de temps, pour une raison ou pour une autre, elle ... Elle voulait rester avec lui, se sentir en sécurité. Avoir quelqu'un à ses côtés. Mais ça, elle ne le sait pas. 

« Tu peux me guider vers la sortie ? » Non, elle ne le sait pas, haha. Peut être se fait-elle manipuler, il la veut dans ses bras. Et elle ne se doute de rien. Trop naïve et innocente pour son âge. Enfin ... Peut être valait-il mieux pour elle. 

« feat. isa k. yoshizaki»

 


Cigarette à la main, Isa se tenait droit devant elle. Leah n'aimait pas vraiment la cigarette, la fumée lui rappelait les fantômes de son imagination. Ils la hantent, ils la hantent. Pourtant le brun ne semblait pas en avoir peur. Comment une personne pouvait faire pour ne pas être effrayée ? Avec tout ce qu'ils voyaient, tout ce qu'ils entendaient. Tous devraient être sumergés par la paranoïa, par ma peur. Elle ne comprenait pas cela, pour pas changer. Et toi, Isa, comprenais-tu ? Il ne lui avait suffit que d'un seul regard pour comprendre le plus profond de son être et sans que Leah ne le sache. Imbécile, la peur te rend aveugle, Leah. Malgrés ça, elle avait réussi, réussi à s'echapper du cauchemar, elle avait pu repousser ce pouvoir. Lueur d'espoir aussitôt étouffée par la peur : elle devait s'enfuir et vite, avant que cela ne se reproduise. La rousse fixa la brun, merde qu'il était grand, sa main se glissa dans la sienne. Il allait la sortir d'ici, non ? Elle n'était pas vraiment sûre. Crétine. Et ils se mirent en route. 


Leah fixait sa main serrée dans celle du plus âgé. Maintenant qu'elle s'en sentait un peu plus au calme, elle se rendait compte qu'il paraissait drôlement plus vieux qu'elle. Au moins cinq ans de différence et encore, comme elle ne faisait pas son âge ... Il devait avoir l'impression d'avoir à faire à une gamine ? Son âge était la chose la plus difficile à trouver chez Leah. Sa main trop petite semblait presque invisible dans celle d'Isa. Sa poigne était ferme et douce, il ne voulait pas la lâcher. Les mains des Hommes sont dangereuses, cela dit ... Cela dit, elle ne trouvait pas celle d'Isa dangereuse. Pas pour le moment. Elle essayait vainement de se méfier. Elle trouvait ça étrange ... Un sentiment qu'elle n'avait pas éprouvé depuis longtemps. Qu'est-ce que c'était ? Dis moi Leah, qu'est-ce que c'était ? Elle avait oublié. La petite leva son regard sur le grand, sa cape volait légèrement - pourquoi porter une cape d'ailleurs ? - et sa démarche était sûre. Leah l'admirait. Lui si confiant, lui borgne, elle ne savait pas trop comment expliquer ça mais elle l'admirait. Cet homme l'impression, par sa présence et sa nonchalence. Elle l'enviait, qu'aurait-elle donné pour lui ressembler ? Rien, elle avait trop peur de perdre quelque chose à laquelle elle tenait. A quoi tiens-tu au juste, Leah ? A ta peur ? Tu me fais tellement pitié, tu sais ... Tu te gâches la vie toute seule, tu vas là où tu ne dois pas aller. Tu fuis, tu fuis ... Mais la peur t'attends toujours quelque part. Tu l'ignores peut être mais elle se trouve au fond de toi, elle surgit de ton ombre, tu la crois sortis de je ne sais où et tu te remets à fuir pendant qu'elle se moque de toi. Elle fixa un moment la foule, les parents murmuraient entre eux en les fixant, les enfants ne comprenaient pas vraiment. La différence terrifie les gens. Elle le savait que trop bien. Dans ce cas, pourquoi n'avait-elle pas peur d'Isa ? Une fois de plus, elle ignorait la réponse. 


Ils arrivèrent à un endroit calme, isolés. Enfin sortit de cet enfer. Leah souffla, l'air lui semblait plus léger, l'atmosphère moins lourde. Elle se retrouvait seule avec Isa, Isa était seule avec elle. La rousse se tourna vers lui avec pour objectif de le remercier. Elle pensait partir pour tout dire ... Non, elle n'en aurait pas été capable. Pourquoi ? Elle ne savait pas ... Elle pensait surtout qu'Isa allait partir, il lui avait ce qu'elle lui avait demandé, il l'avait mené dehors. Et maintenant ? Maintenant il devait partir, non ? Pour quoi donc rester avec une gamine peureuse ? Tu as faux, Leah, tu as faux sur toute la ligne. Isa glissa sa main sur son visage, son regard plongé dans le sien. Il la colla doucement contre lui. Leah ne fit rien, elle ne pouvait rien faire ... Avait-elle peur ? Non, c'était autre chose. Il lui souriait, collant son front au sien. Son visage était proche ... Trop proche. Elle sentait sa respiration s'échouer sur son visage, douce et calme. Elle pouvait voir le moindre détail de son visage ... Le reflet de son oeil brun, son bandeau, sa cicatrice, son nez, sa bouche... Perdue, sentant son rythme cardiaque augmenter, le regard de la rousse se perdit sur le visage du brun.


« Tu n'as pas à avoir peur... Je suis là moi, tu peux me faire confiance tu sais, dis moi qu'est-ce qui t'effraie ? » De quoi elle avait peur ... La question eu comme l'effet d'une bombe. Tremblotante, Leah posa contre les épaules du grand, s'accrochant à lui comme elle le pouvait. De quoi elle avait peur ... Elle ouvrit la bouche, elle la referma. C'était pourtant une question si simple ... Dans ce cas pourquoi cherchait-elle autant ses mots ? 

« — Je... » Elle voulait répondre, elle n'y arrivait pas. Isa la fixait, elle se sentait bizarre. Elle n'avait pas peur ... C'était autre chose. Qu'est-ce que c'était ? Le regard du brun pesait sur elle, encore plus que la peur le faisait habituellement, qu'est-ce que c'était ? Elle voulait regarder autre part, elle ne pouvait pas. Il voulait savoir de quoi elle avait peur, quelqu'un avait enfin demandé qu'est-ce qu'il l'effrayait. Elle tremblait dans ses bras, pourtant elle se sentait en sécurité contre lui. 

« De tout... Tout me fait peur ! Je ... non ... Je ... » Elle se perdait dans ses propres paroles, elle sentait le corps du brun contre elle, elle sentait son regard dans le sien, son sourire. 

« — Pourquoi je n'ai pas peur de toi ? Pourquoi tu es différent ? » Elle resta silencieuse un instant... Pourquoi. Oui, pourquoi. 

« Pourquoi tout ça pour moi ? »

« feat. isa k. yoshizaki»

 


Elle ne savait plus quoi penser, n'y quoi faire, la pauvre gamine se contentait de regarder bêtement le brun avec ses yeux larmoyants. Ce regard portant la couleur de Satan, ces yeux inhumains mais pourtant si enfantins. Les deux billes écarlates brillaient comme deux rubis. Elles éclairaient Isa en quelque sorte, elle ne savait pas. Tu es si ignorante, Leah, tu ne vois rien hormis les peurs. Mais de quoi a-t-il peur, lui ? Tu ne sais pas, hein. Imbécile. Les mains de brun descendirent le long de son cou, massant par la suite sa nuque. La petite continuait de le fixer, ils se fixèrent mutuellement. Elle se vidait l'esprit et lui pensait au Diable. Elle oubliait ses peurs, elle oubliait tout, elle se sentait bien dans les bras d'Isa, au chaud. La plénitude l'envahissait, en quelque sorte, ou d'un autre point de vue ... C'était comme si l'héroïne coulait dans ses veines. D'un autre point de vue, hein. Leah n'aurait jamais manqué de se droguer si elle connaissait les effets  - bien que dévastateurs. Mais elle avait peur, peur de ressembler à ces gens-là, gens qui lui étaient parfois similaires. Mais pourquoi y penser, elle se trouvait dans les bras d'Isa pour le moment, plus rien n'importait. Si tu savais, Leah, si tu savais. Tu te crois méfiante, tu tends la mains au Diable, tu penses fuir tes peurs, tu ne fais que les  suivre. Si seulement quelqu'un pouvait te sauver, malheureusement le monde est fait d'enfoiré égoïste qui ne vive que pour eux. Tu es comme eux, Leah. Egoïste. Tu te sers de ce type pour te consoler, tu le prends pour ton oreiller, l'ami que tu n'as jamais, le substitut du père que tu as tuer. Sa peur était destructrice, elle empêchait les gens de l'approcher, elle croyait les fuir mais elle les repoussait. Cela dit, Leah ignorait tout ça, elle ignorait tout, même ce qu'elle était, elle se pensait gamine peureuse mais elle ne réalisait pas qu'on pouvait aisément l'appeler Paradoxe.

« Tu n'as pas à avoir peur de moi tout simplement, tu n'as pas à avoir peur du roi des monstres... » Ne cherchant pas à comprendre, Leah ferma les yeux, cette phrase aurait dû lui faire peur. Mais il s'agissait d'Isa, pourquoi n'avait-elle pas peur  d'Isa ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Je ne te comprends pas Leah, je te connais mieux que quiconque mais je ne te comprends pas. Tu aurais dû fuir, te barrer en courant, pleurer, supplier, essayer de lui tenir tête en tremblant.

Tu aurais dû avoir peur.

Mais pourquoi ? Pourquoi te sens-tu si bien dans ses bras ? Pourquoi as-tu l'impression d'être en sécurité, j'ai envie de te secouer Leah, de te ramener à la réalité. Tu ne m'entends pas, tu ne peux pas m'entendre. Isa la serra encore un peu plus contre lui, sa tête fut posée contre le torse du brun. Elle entendait son cœur battre. Il cognait fièrement contre sa poitrine, le rythme était à la fois calme et régulier. Une main passa dans ses cheveux, elle avait envie de fermer les yeux, de s'endormir. Leah n'aimait pas dormir, c'était la source même de toute ses peurs, dans son sommeil vivait les cauchemars, dans son sommeil ses peurs pouvaient l'envahir comme elle le voulait. Pourtant là, maintenant, tout de suite, elle voulait dormir.

Isa commença à la bercer, elle pensait que Morphée allait l'emporter mais elle ne différenciait pas ses bras de celui du Diable. Oui Isa, tu es le Diable, Satan ou je ne sais quelle connerie du genre. Tu la veux pour toi, tu la veux tout entière, tout, tout, tout. Jusqu'à la moindre mèche de cheveux, tu les aimes ses cheveux, tu aimes ses yeux, tu aimes ses airs de gamine, tu t'amuses, tu sais qu'elle est fragile. Tu la connais mieux qu'elle ne se connait elle-même, n'est-ce-pas ?

Le brun lui griffa légèrement le cou, sortant Leah de ses esprits. Elle jeta un regard interrogateur à Isa. Le monstre montre enfin sa vraie forme. Montre-lui ce que tu es, Isa, montre-lui ce que tu veux vraiment, montre-lui que le monde n'est pas comme elle l'imagine, que les gens ne sont pas aussi naïf qu'elle l'est. Montre-lui l'enflure que tu es, putain. Il lui attrapa la nuque, l'éloignant légèrement de lui. Il passe une main sur sa joue. La rousse ne comprenait pas, cherchait-elle à comprendre au moins ? Son regard était synonyme d'incompréhension ... Et de peur aussi ? Enfin elle commençait à comprendre ? Elle avait peur oui, son corps tremblait dans les bras d'Isa, Isa qui se mit à sa hauteur. Il la regarda vaguement, il n'était plus question de fouiller son être. Il la connaissait déjà trop pour ça. Il s'approcha d'elle, Leah le contempla sans comprendre, un court instant elle voulut s'enfuir. Elle ne savait pas ce qui allait ce passe. Elle ne savait pas et ça lui faisait peur.

La rousse sentait le souffle calme du plus âgé ce mêler au sien erratique. Isa, Isa, Isa, Isa, Isa. Que fais-tu Isa ? Elle n'osait même plus parler. Ses paroles se répétaient dans sa petite tête : "Roi des monstres" elle fut prise d'un grand tremblement. Elle avait envie de rire nerveusement, de pleurer, de courir. Regarde-toi comme tu es si naïve, je te l'avais dis, Leah. Je t'avais prévenu, il t'avait prévenu, subis maintenant, subis comme tu le fais habituellement. Ce n'est pas grave Leah, tu auras peur de lui, comme tous les autres. Pourquoi alors le croyait-elle toujours différent. Isa rapprochait son visage du siens, la rousse se laissait faire, elle n'avait pas la force de se défendre, pas actuellement. Ses lèvres se posèrent un court instant sur sa joue. Lentement, doucement. Sa seconde main vint se glisser sur sa hanche, sa tête fut légèrement basculée sur le côté. Elle ne comprenait pas. Elle n'eut pas le temps de se poser plus de question, les lèvres du brun vint effleurer les siennes, pour venir ensuite se coller.  Elle ne comprenait pas, elle ne savait pas ce qu'elle faisait. Son corps tout entier tremblait, elle voulait partir. Elle fit d'abord un pas en arrière, puis après ... Puis après elle s'agrippa à la nuque d'Isa, s'accrochant fébrilement à lui, timidement aussi. Elle tremblait. Elle éloigna sa tête. Elle tremblait.


« —  P-pourquoi ? » Réussi-t-elle à articuler. Elle voulait disparaître, ne plus comprendre, rien. Isa, Isa, Isa, Isa, Isa. Regarde-toi Isa, tu as à peine commencé et regarde le résultat. Tu as ce que tu voulais hein ? Hein, Isa ? Enfoiré, regarde-là, regarde-toi, tu es un monstre oui. Un monstre. Leah continuait de s'accrocher à Isa, elle ne savait pas ce qu'elle voulait. Et toi Isa, sais-tu ce qu'elle veut ?