Ta journée n’avait rien eu de spectaculaire. Tu l'avais passé clouée à ton bureau à taper sur le clavier de ton ordinateur. Elles étaient rares ces journées où tu avais beaucoup de chose à faire, aujourd’hui ça avait été une de ces journées. Tu devais arranger des rendez-vous pour Daya, tu devais envoyer des mails à quelques artistes de Color Street pour voir où ils en étaient dans leur projet professionnel. Oui, ta journée n’avait pas été facile, trop de boulot tu avais été incapable de bouger de ta chaise toi qui n’aime pas rester au même endroit pendant longtemps. Pourtant tu t’étais concentrée sur ton travail, tellement que tu en avait oublié tout ce qui était autour de toi. Tu avais besoin de te concentrer, pour ne pas entendre sa voix. Cette voix qui te demandait de faire quelque chose, de bouger, de dépenser de l’énergie. Le phénix s’ennyait en toi, il voulait de l’action. Alors tu te concentrais du mieux que tu pouvais. Et t’en avait mal à la tête.
C’est vers 22h que tu pus enfin partir de l’entreprise pour te diriger vers le White Zone. Tu n’avais pas faim, tu ne mangeais pas souvent de toute façon et tu n’avais envie que d’une chose boire, encore et encore. Ta gorge te brûlais tellement tu avais soif, elle te priait de te commander un verre, puis deux, puis trois, jusqu’à ce que tu ne puisses plus bouger tes mains, jusqu’à ce que tu ne te souviennes plus de lui. Jusqu’à ce que tu n’entendes plus le phénix en toi. Tu te faisais pitié Rubis ! Ta faiblesse te faisait pitié. Mais tu te dirigeais quand même vers ce bar, qui allait t’enterrer un jour. En toi il souriait. Oui, la bête souriait et ça te réchauffait. Depuis le temps tu avais appris à vivre avec cet oiseau de feu. Il était ton meilleur ami, il était celui qui te connaissait le mieux. Mais tous les jours il te poussait à bout, espérant prendre le contrôle de ton corps. A chaques minutes, chaques secondes tu l’entendais, il ne voulait jamais se taire, il était cette ombre qui te suivait, à la fois ton ange gardien et ta chimère. Mais t’avais appris à vivre avec, c’est pour ça que tu souriais toi aussi quand tu sentis ses ailes de feu te protéger. Tu rentras dans le bâtiment, tes talons aiguilles claquaient au sol pendant que tu te dirigeais juqu’au bar. Tu t’installas sur un tabouret et tu commandas un double Whisky.
« « Un double Wisky s’il vous plait. »
La première gorgée te fit tellement de bien. Elle était douce, elle était agréable, elle te libéra. C’était tellement bon. C’était le pied. Et tu te répugnais de ton impuissance, de cette faiblesse qui te rongeait, qui allait te tuer. Mais tu continuas de boire ton verre de Wisky. Parce que même si ça te répuniait , t’en avais vraiment envie. Vas-y. Et le démon en toi t’insitait à boire. Ca te rendait faible, ça le rendait fort. Le wisky allait te tuer. Mais t’avais soif putain. Alors tu portas le verre à tes lèvres, comme un baisé volé. Ce soir tu respirais la sensualité dans ce bar avec ta robe moulante et tes talons aiguilles t’étais une dame, une femme fatal. Mais t’avais pas envie de séduire ce soir, tu voulais juste boire, encore et encore. Et peu importe les regards qu’on te lancait.
SC’est une mauvaise journée pour toi. Tu as faim et personne n’a eu besoin de tes services aujourd’hui. C’est vraiment la galère hein. Alors comme tous les jours où tu as besoin d’un petit remontant, tu passes au White Zone. Seulement, la nourriture et les boissons n’ont plus aucun effet sur toi. Tu as beau manger, tu as toujours autant faim. Quant à l’alcool … N’en parlons même pas, tu peux descendre n’importe quel verre comme si c’était de l’eau. Mais ça te rassure toujours de boire de l’alcool fort. Parce que ton goût est toujours présent. Tu t’assieds au comptoir et tu demandes du saké. Tu préfères largement celui-là aux autres. En fait c’est ce que tu bois le plus. Et tu attends patiemment l’entrée de quelqu’un. Un homme bien sûr, histoire d’effacer le temps de cette nuit, cette impression de faim. Avant qu’elle ne te ronge. Ce n’est jamais très beau à voir quand tu ne te contrôles plus. La porte d’entrée s’ouvre et une personne s’assoit à tes côtés. Sauf que c’est une belle rousse et non un jeune homme croquant. Dommage.
« Un double Wisky s’il vous plait. »
Tu l’observes du coin de l’œil boire, encore et encore. Eh bien, cette jeune femme à l’air d’avoir une belle descente … Une trop belle même. Tu joues un peu avec ta boisson avant d’avaler cul sec la dernière gorgée. Puis tu en redemandes un autre avant de te retourner vers la rousse.
« Bonsoir … Ça vous dirait un peu de compagnie ? »
Tu espères qu’avec ta face blanche et ton kimono sombre, tu ne vas pas lui faire trop peur. Surtout que tu as tendance à ne pas trop parler d’habitude. Parce que tu n’es pas adepte des grandes discussions avec les personnes normales. Tu as toujours peur que quelque chose arrive à cause de toi. Un malheur est si vite arrivé …
Tu ne faisais pas attention à ce qui se passait autour de toi. Le bar tu t’en fichais un peu, tout ce que tu voulais c’était faire passer ton mal-être. C’était idiot, c’était inutile, c’était gamin, c’était n’importe quoi vraiment n’importe quoi. T’es conne, Rubis. Tu te comportes comme une gamine. Qu’est-ce qu’on peut faire de toi maintenant ? T’es qu’une alcoolique et tu te trouve des excuses, la plupart du temps complètement bidon. C’est parce que t’es seule. C’est parce qu’il t’a laissé tombé. C’est parce le phénix te pourri, il se joue de toi. La vérité c’est que t’es faible Rubis. Tu ne l’as pas toujours été et dans ta vie tu as sû te relever des pires douleurs. Mais peu importe t’es devenue faible le jour où tu t’es mise à te plaindre, à laisser le phénix prendre le contrôle de temps en temps, à boire pour oublier ce malheur. T’es devenue faible quand tu as perdu ta passion, ta vivacité et que tu es devenue fade. C’est triste à dire, mais en ce moment t’es faible. Tu le savais il te fallait quelque chose pour remonter le pente, mais tu ne trouvais pas cette chose, cette passion. Peut-être qu'il était temps de démissionner pour trouver un métier qui te plairait. T’aimais bien Daya, mais là il te fallait quelques chose.
Et t’étais entrain de penser à ça pendant que tu te noyais dans des verres de Wisky. Tu essayais de tout faire sauf penser à cette voix dans ta tête qui n’arrêtait pas de parler, encore et encore et encore. Et plus elle parlait plus tu buvais. Et plus tu buvais, plus elle prenait le contrôle. C’était un cercle vicieux et tu n’avais pas la force de le casser. Tu commandais ton troisième verre et tes yeux commencèrent à te piquer et la jeune femme à coté de toi te parla. Tu ne l’avais pas remarqué en faite. De toute façon tu n’avais fait attention à personne ici. Tu te tournas vers elle, d’abord tu ne la voyais pas bien, elle était floue et après quelques secondes ta vision était parfaite. Tu voyais des petits détails que des yeux humains ne devraient pas voir. C’est là que tu compris que tu devais avoir les yeux or-orange et des pupilles aussi fines que ceux des chats. Tes yeux avait pris la forme des yeux de ton phénix, tu devais faire peur. Pourtant tu ne tournas pas la tête et tu continuas à fixer la jeune femme devant toi. Tu n’avais pas honte de ce que tu étais, tu n’avais pas honte de tes yeux, ca t’énervait juste de ne pas contrôler, qu’ils soient apparus sans que tu ne le veuilles. Parce que lui l’avait décidé. Le phénix prenait le contrôle petit à petit. Et tu sentais son feu en toi. Ca faisait du bien et tu te calmas. Après tout tu étais maintenant habituée à sa présence.
« « Oui un peu de compagnie me ferait du bien pour être honnête. Si mes yeux ne te dérangent pas ? Alors qu’est-ce qu’une beauté comme toi vient faire dans un bar seule le soir? »
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