Sous ses dernières paroles, ton nouvel enseignant venait de terminer son premier cours. Tu soupirais en rangeant tes livres et prit rapidement la sortie. Tu détestais cette ambiance qui n’était plus la tienne. Ça faisait quoi, 3 ans que tu n’avais pas mis les pieds dans un établissement scolaire et maintenant tu savais pourquoi. Or, la pertinence de ce cours était importante. En effet, ayant joint un cours de physique quantique et d’électricité, tu ne pouvais cesser d’en apprendre davantage sur ce pouvoir que tu maîtrisais avec de plus en plus d'aisance. Ainsi, la théorie te servait de sujet d’expérimentation pour tes prochaines expériences. Dans tous les cas, même si tu étais complètement embrouillé par les explications de l’enseignant, tu trouvais que cette initiative valait la peine. Mais bon, tu n’étais pas simplement en contrée éloignée pour cette simple raison. En fait, tu continuais ton enquête, celle pour laquelle tu ne cessais de mettre ta vie en danger. Le pire dans tout ça c’était probablement le manque d’avancement flagrant auquel tu faisais face. Chaque fois que tu semblais faire un pas vers l’avant, tu devais toujours heurter un mur qui en plus de te faire mal te ramenait à la case de départ, la réalité.
-Hmm
Tout en réfléchissant, tu fus en mesure de te rendre hors du périmètre de l’Université. Or, faute de chance, tu heurtas un passant. Tu te retournas donc pour t’excuser lorsque tu reconnus la silhouette qui te faisait dos, c’était Kyo, un ancien membre qui combattait maintenant aux côtés des bleus. Du temps qu’il était encore un jaune, tu ne le connaissais pas vraiment, mais il ne semblait pas être une mauvaise personne. D’ailleurs, tu avais regardé son combat dans l’arène. Tu ne pouvais cacher le fait que celui-ci t’avait fait rire de par sa faiblesse, mais ce n’était pas un critère d’appréciation plausible. Tu décidas donc d’interagir un moment avec lui, lui saisissant l’épaule pour qu’il se retourne.
-Hey Kyo! Tu te souviens de moi?
Tu n’avais aucune intention hostile et on pouvait le lire sur ton visage accueillant. Tu semblais être d’un calme inouï, car tu n’étais pas du genre à juger les gens selon leurs actes sans connaître les vrais motifs derrière eux.
-Je suis Kizashi, ça fait un bail. Quoi de nouveau dans ta vie?
Tu venais de prendre le temps de préciser ton prénom, car contrairement à la dernière fois où il t’avait vu, ta chevelure était devenue complètement argentée. Ce faisant, ton pouvoir avait fini par détruire les anciennes pigmentations, te donnant ainsi une chevelure unicolore relativement appréciable. Bref, tu espérais qu’il ne se mettrait pas à fuir et tu savais que ce n’était pas en pensant à tes cheveux que tu amplifierais tes chances. De toute manière, tu avais catégoriquement besoin de te changer les idées avant de te replonger dans ton enquête dépressive.
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POINTS : 5 CITATION : vers l'infini et l'au-delà (ARRÊTEZ DE TOUCHER A MON PROFIL svp) MESSAGES : 446 JUKEBOX : toy story - je suis ton ami FEAT : buzz l'éclair (snif) CRÉDIT : omega ♥ DATE D'INSCRIPTION : 16/02/2014 LOCALISATION : wasteland
Tokyo en plein jour. T'avais presque oublié ce que c'était. Les bâtiments scolaires aussi, faute d'avoir mis un terme définitif à tes études à tes 17 ans. La joie d'entrer dans un gang. De changer de vie, littéralement, et d'influence aussi. Quelle merde, t'aurais mieux fait de suivre une voie normale. Sauf que toi, tu n'es pas attiré par ce qui est « normal » justement, toujours poussé à prouver que t'es différent. Au début c'était pour valoir mieux, haha, merveilleuse idée. Ça a donné exactement l'effet inverse. Tu es devenu une épave, rien de plus, qui peine à se trainer avec ce gros boulet attaché à la cheville. Un jour, elle va se briser, quand viendra le pas de trop. Dans un sinistre craquement. Bien que depuis ces derniers temps le poids semble s'être allégé avec l'aide de Sora, la chance de retrouver un peu de confort et un logement ainsi que de la nourriture. Et puis les retrouvailles avec Mizuki. Ça a eu l'effet d'un baume magique sur tes plaies béantes. Bien que la perte de ton frère il y a quelques mois te laisse encore un vide énorme, ta pire cicatrice. Ta pire faiblesse. C'est à cause d'eux. D'eux. De ces enfoirés de Tikal. Je vais les tuer. Finir ces trois types.
Choc. Tu as un mouvement de recule, quelque chose vient de te rentrer dans l'épaule. Ou plutôt quelqu'un. Putain, fais attention, con...
« Excus... »
Oh, shit.
« Hey Kyo! Tu te souviens de moi ? »
Ce visage te dit quelque chose, trop à ton goût, ce qui te donne comme un mauvais pressentiment. Une sensation désagréable te traverse l'échine alors que tu lui fais tout à fait face. Deux pas vers lui. Stop. Froncement de sourcils. C'est le type au pouvoir électrique que tu as vu combattre aux derniers jeux. Mais il n'y a pas que ça. Ton coeur s'emballe un peu, sensation d'oppressement, de retour inflexible dans tes souvenirs douloureux que tu as terré tout ce temps du mieux que tu pouvais. Et voilà que ça foire, que ça revient dans une vague tumultueuse qui te heurte de plein fouet. Juste là, dans le palpitant, et dans la tête. Tikal le retour bientôt sur vos écrans.
« Je suis Kizashi, ça fait un bail. Quoi de nouveau dans ta vie ? »
Ryujin. Kizashi Ryujin. Tu n'as rien contre lui, concrètement. Quand tu étais encore chez les jaunes, vous vous parliez peu, mais il n'y avait aucune animosité, au contraire. Tu l'appréciais, on va dire. Quant à lui, tu n'en sais rien. Tu ne penses pas que ça soit aujourd'hui de même. La plupart des membres ont vu ton départ et ton entrée chez les bleus comme une trahison. Tu comprends, quelque part. Du moins, qu'ils voient ça comme ça. Mais pas pour Hitori, pas la version des faits de l'enfoiré qui l'a planté avant de te laisser aussi pour presque mort à côté. Ils ont préféré écouter ces mensonges là plutôt que de chercher vraiment la vraie raison. C'est pour ça, que tu leurs en veux, aux « innocents ».
Tu t'immobilises avant de sourire. Un sourire faux, mauvais, ironique et vicieux. Ce genre de sourire dont tu as le secret. Tu inspires, expire.
« Tiens, Ryujin. Salut. »
Haha. C'est pas vraiment ce que tu as imaginé dans ta tête, le moment fatidique où tu reverrais un jaune en face à face. Seuls. Ou presque. Tu ne fais juste pas attention aux passants.
« Je pense que tu es au courant, non ? Trahison, blablabla. Mais c'est cool chez les bleus, vraiment, je regrette pas. Enfin rien de spécial, je marchais tranquillement dans la rue puis boum, je tombe sur qui ? L'un des leurs. »
Ok, c'est pas sa faute, c'est pas sa faute, calme. Ton animosité s'envole doucement et tu te radoucis. Ton sale sourire s'efface et ton visage se décrispe. Au fond, valait mieux que ça soit Kizashi que quelqu'un d'autres. Que eux.
« Pardon, je. Enfin, content que ça soit toi, hahaha. Rire nerveux. Hmn, pas grand chose à vrai dire. Sinon, tu vas bien ? »
Well ce gars va te trouver carrément bizarre. Oh, wait. T'as toujours été carrément bizarre. T'essayes juste de calmer cette colère que t'as depuis tout ce temps et qui se manifeste maintenant. Mais c'est peut être pas la meilleurs façon de détendre l'atmosphère après ta petite pulsion du jour. T'espères juste qu'il comprenne, qu'il ne t'en veuille pas. Qu'il ne le remarque même pas, passe à autre chose. Sauf que comme certains, il comprendrait peut être pas justement, parce qu'on lui aurait menti et caché la vérité qui a été ici renommée trahison. La vie est belle, les oiseaux chantent, le monde est merveilleux lalala. (j'avais envie de finir le rp comme ça, ça bien comme conclusion allez salut)
Tu le regardes en ayant un léger sourire aux lèvres. Toutes ses blessures avaient disparu depuis la dernière fois que tu l’avais vu. Par contre, tu te surprenais à rire intérieurement de lui en te disant que ses blessures mentales étaient toujours présentes. Mais tout ça, ce n’était pas de ta faute. Kyo semblait si perdu que tu ne pouvais t’empêcher de retenir un fou rire en coin. Tu ne comprenais pas vraiment ce qu’il essayait de te dire ou plutôt ce qu’il essayait de te cacher, mais peu importe. Tôt ou tard, il allait finir par s'effondrer et t’avouer ce qui se tramait dans son esprit. Tu l’avais toujours perçu comme quelqu’un de franc et d’honnête, quelqu’un de vrai. Tu savais donc que l’élément primaire de ses troubles allait finir par ressortir.
-Avec le temps, j’ai fini par côtoyer certains membres de ton gang. Notamment une certaine personne que j’aimerais bien revoir, mais dans tous les cas…je suis content que tu te plaises à Atlantide.
Tu lui fais un sourire franc et calme comme à ton habitude. Tu n’as aucune réticence ou crainte vis-à-vis cet homme qui a quitté ta famille, du moins pas encore. En fait, sa bataille dévouée contre la femme bonbon ne t’avait pas vraiment impressionné. Il n’était pas un homme très fort, mais ce qui était effrayant chez lui n’était nul autre que sa capacité à se dépasser mentalement. Lorsqu’il voulait quelque chose, il s’assurait de donner tout ce qu’il avait. Ainsi, tu pouvais deviner qu’Atlantide était sa famille. Jamais il ne s’était battu de cette façon avec Tikal…
-Mais bon, je vais bien et tu as piqué ma curiosité.
Tu penches la tête d’un côté le fixant d’un air taquin et tu poursuis ton interrogatoire.
-Mais que se serait-il passé si c’était un autre Tikal?
Tu lui souris pour une millième fois, attendant sa réponse. Or, tu te rends compte que ce serait plus agréable de discuter dans un lieu intéressant. Pourquoi pas ne pas se diriger vers un café du coin ou un restaurant? Ce faisant, tu entames la conversation avec vitesse, désireux de l’empêcher d’en dire le plus possible avant que tu proposes ton idée.
-Écoute, je sens qu’il s’est passé des trucs chez Tikal et je doute que ce soit le lieu pour en parler. Qu’est que tu penserais du fait d’aller prendre un café ou d’aller dans un restaurant. On sera confortable et on pourra échanger convenablement.
Tu ne lui fais pas une proposition, en fait, tu es presque en train de l’obliger. Ta main amène déjà son épaule vers le chemin que vous comptez emprunter ensemble.
-Déjà, commence par me parler des motifs impliquant ton départ, on parlera du reste au restaurant
En plus, tu t’attaques directement à la mise en contexte comme s’il avait agréé de te suivre. Rendez-vous ou pas, il allait devoir le faire, car tu étais convaincu qu’il n’allait pas refusez ton initiative. Nah, il semblait trop….peu imposant pour le faire? (Love xDD)
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POINTS : 5 CITATION : vers l'infini et l'au-delà (ARRÊTEZ DE TOUCHER A MON PROFIL svp) MESSAGES : 446 JUKEBOX : toy story - je suis ton ami FEAT : buzz l'éclair (snif) CRÉDIT : omega ♥ DATE D'INSCRIPTION : 16/02/2014 LOCALISATION : wasteland
Tête baissée, air pitoyable, yeux agrandis fixant le sol, obnubilés et absents à la fois. Confusion et désordre sont maîtres de ton esprit aux pensées dénuées de sens. Tu sens son regard posé sur toi, sans réaction, sans étonnement. Juste en souriant doucement. Tu ne sauras dire si c'est de la compassion, s'il te trouve un amusement quelconque ou si c'est tout simplement de la méchanceté. Il est trop flou, trop vague, pas assez marqué pour déterminé l'intention à laquelle sont liées ces commissures ostensiblement relevées vers ses pommettes. Tu es trop consterné pour rajouter quoique ce soit, tu te retiens tout simplement de te gifler. Ha. Ha. Ha. Tu relèves la tête, avec une lenteur calculée tandis qu'il semble avoir retrouvé l'usage de sa langue.
« Avec le temps, j’ai fini par côtoyer certains membres de ton gang. Notamment une certaine personne que j’aimerais bien revoir, mais dans tous les cas…je suis content que tu te plaises à Atlantide. »
Une certaine personne ? Qui ? Ton regard luit, à nouveau animé par une lueur, de curiosité cette fois. Arquant lentement un sourcil en guise de question silencieuse. Mais il ne te laisse pas le temps de répondre, ni même de t'interroger plus longtemps. Il te décoche un large sourire qui, bien que chaleureux, ne te dis rien de bon. Et il enchaine.
« Mais bon, je vais bien et tu as piqué ma curiosité. Qu'il dit, en penchant la tête sur le côté. Expression taquine, tu fronces les sourcils. Mais que se serait-il passé si c’était un autre Tikal ? »
Ah, ça. Ça dépend. Mais bientôt ça ne fera plus la différence. Que Kizashi ne soit pas des responsables de tout ça, t'en as maintenant strictement rien à foutre. Ta question accompagné de cet air que tu juges de vicieux te fait voir rouge. Tu bouillonnes, serre les poings fort fort, les dents aussi. Elles s'entrechoquent, grincent et tu ravales tant bien que mal ta colère, voyant bientôt le visage de l'enculé en question apparaître partout. Devant toi, à côté, partout, même dans ta tête. Ça te rend dingue, juste dingue.
« Écoute, je sens qu’il s’est passé des trucs chez Tikal et je doute que ce soit le lieu pour en parler. Qu’est que tu penserais du fait d’aller prendre un café ou d’aller dans un restaurant. On sera confortable et on pourra échanger convenablement. »
Sa main se pose sur ton épaule et tu manques de sursauter. Tu frôles le réflexe du « je me retourne pour t'en mettre une de façon magistral » mais, surprise salut, tu arrives à faire preuve de sang froid. Tu n'ouvres même pas la bouche, n'adopte aucun comportement agressif et suit le mouvement de sa main qui te pousse, t'entrainant déjà dans les ruelles animées de Tokyo.
« Déjà, commence par me parler des motifs impliquant ton départ, on parlera du reste au restaurant. »
Tu finis par opter pour un pas moins réticent, te redressant sous la pression de sa main qui t'encourage à continuer d'avancer. Il tient les guides et tu te montres presque docile, étrangement. Tu te répètes juste en boucle que ce type là y est pour rien, qu'il n'a pas vraiment cherché à t'offenser -du moins c'est que tu espères-, et que ça ne servirait à rien de se défouler maintenant sur lui. Ni plus tard. Jamais. C'est trop tard, c'est fini, fini. Et bientôt le souvenir de ton frère se fait plus supportable, moins douloureux. T'attends juste, une minute ou deux, peut être plus, avant de répondre. Ou de siffler entre tes dents, de manière venimeuse.
« Quoi tu sais pas ? Rire nerveux. Ah, l'insouciant. Hitori, tu sais. Celui qui s'est fait planté, tu te souviens ? »
Encore un peu et tu te frappais le front. Mais t'es déjà assez désabusé comme ça, et honnêtement c'est bien la dernière chose dont tu as envie de parler. Parce que tu sais ce que ça voudrai dire. Y repenser, toujours, à nouveau, alors que tu arrivais enfin à oublier, à panser un peu la plaie.
« Dis pas de conneries, tout le monde sait pourquoi Kyo Le Traitre est parti. Allez quoi, on t'a pas raconté ? »
Nouveau rire, presque sinistre cette fois. Vous longez finalement une rue animée de quelques bars et restaurant et tu l'interroges du regard pour savoir où il compte t'emmener.
Hitori, ce nom te disait quelque chose, mais tu ne t’en rappelais que vaguement. À ce moment précis, tu étais chez Tikal, mais tu n’y étais pas vraiment intégré. Ce n’est qu’à partir du jour où tu avais rencontré Bella que ta présence chez ton gang s’était fait sentir. Ainsi, tu ne te souvenais pas vraiment de l’homme qu’il décrivait, mais ta mémoire te disait que tu avais eu vent de cette histoire. Malheureusement, tu n’arrivais pas à mettre le doigt sur les détails importants qui vous permettrait d’avoir une conversation pertinente sur le sujet. Pour l’instant, tu préférais circuler dans l’allée garnie de restaurant et prendre le temps de réfléchir à ce que tu voulais manger. Pourquoi ne pas aller dans un restaurant japonais classique? Après tout, tu aimais goûter aux mets étrangers, mais aujourd’hui, tu voulais que vous soyez tous deux le plus confortables possible dans le but d’être en mesure de vous concentrer sur la conversation. Tu te diriges donc d’un pas de meneur vers le restaurant classique japonais. Devant l’entrée se trouvaient deux têtes de tigres dorées et le haut de la porte était orné d’une bête folklorique japonaise : un dragon.
-Préfères-tu les restaurants étrangers ou celui-ci te convient-il? J’ai préféré sélectionné celui-ci pour éviter qu’on soit plus concentré sur la conversation que sur la manière dont on devrait manger un plat qui nous est inconnu. J’espère que tu ne m’en voudras pas.
Tu souris, détournant un peu la conversation vers ce qui semblait être vraisemblablement la question importante du moment. Tu attends donc sa réponse, prenant l’initiative de faire ta commande. Ce que tu venais de choisir contenait du radis blanc, du tofu, des pommes de terre et un amalgame ingrédients typiquement japonais. Ce plat était une spécialité en provenance de la région d’Hokkaido, lieu où tu avais passé de nombreux moments de ta vie. Tu ne pouvais donc pas passer outre l’occasion d’en prendre un bol.
-Pour ma part ce sera un Ishikari Nabe.
Tu portes ensuite ton attention sur le jeune homme qui terminait sa propre commande avant d’entamer la vraie conversation.
-Ce nom me dit vaguement quelque chose et je sais qu’il a été impliqué dans une situation délicate. Après…je n’étais pas assez actif chez Tikal pour être en mesure d’entendre parler du fameux ‘’Kyo le traitre’’ ou de ton ami, Hirito.
C’était désolant, tu venais de te tromper de nom , mais tu ne pensais pas à ça. En fait, tout ce qui te préoccupait l'esprit était le regret de ne pas avoir été là dans ce genre de moment. Mais bon, ce n’était pas de ta faute si tu avais erré un long moment avant de t'intégrer. Quoi qu’avec le temps, peu de choses avaient changé. Tu étais toujours aussi perdu sauf que cette fois-ci, ta source de tourment était complètement différente.
-Alors, raconte-moi un peu ce qu’il s’est produit à Tikal parce que je dois t’avouer que je n’aime pas le fonctionnement du gang en ce moment, mais on en parlera plus tard. Je tiens à savoir en détail ce qui a poussé tant de gens à te nommer de la sorte et ce qui t’a vraiment poussé à partir parce que je ne comprends pas ce que tu veux dire par ''planter''.
Tu le regardes en plissant les yeux pour te concentrer sur le moindre indice qu’il pourrait émettre de manière non verbale. Tu tentais carrément de lire au travers de lui, et il allait probablement le remarquer. Mais bon, tu t’en moquais. Tant que ça pouvait t’aider à comprendre mieux la situation et les sentiments qu’il avait ressentis , tu en sortais gagnant et lui aussi. En plus, cette pauvre créature devait en avoir long à dire.
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Une grande structure se dresse devant vous. Ce genre de restaurant japonais classiques mais qui reste beau à regarder, avec ses têtes bestiales encadrant la porte, tous crocs dehors, et une autre, un crâne de dragon, au dessus de vos têtes. Tu l'observes, admire vaguement les détails creusés dans le bois de façon précise et soignée. La peinture rouge s'est abîmée avec le temps, a perdu un peu de son éclat mais tu ne t'attardes pas plus longtemps que ça, le garçon reprend la parole. Déjà. Il parle trop.
« Préfères-tu les restaurants étrangers ou celui-ci te convient-il? J’ai préféré sélectionné celui-ci pour éviter qu’on soit plus concentré sur la conversation que sur la manière dont on devrait manger un plat qui nous est inconnu. J’espère que tu ne m’en voudras pas. »
Ah. Pour une telle futilité. T'as presque envie de lui dire que tu t'en fous de ce que tu manges. Comme la majorité des mecs démunis et à la rue, tant que tu peux manger quelque chose, tu t'en fous de ce que c'est. Et bien que tu squattes souvent chez d'autres, ce ne sont pas Sora ou encore Mizuki qui risquent de te faire de la grande gastronomie. Tu hausses les épaules en détournant le regard, signe que ça te va, qu'il fasse comme il veut. Tu te contentes juste de te faire guider par ce type, après tout.
« Pour ma part ce sera un Ishikari Nabe. »
« La même chose. », tu enchaines.
T'as même pas regarder ce que c'est exactement. Tant pis, tu fais confiance aux goût de ce type, ça doit pas être si dégueulasse.
« Ce nom me dit vaguement quelque chose et je sais qu’il a été impliqué dans une situation délicate. Après…je n’étais pas assez actif chez Tikal pour être en mesure d’entendre parler du fameux ‘’Kyo le traitre’’ ou de ton ami, Hirito. »
C'est Hitori. Hitori, enfoiré. Tu serres les poings discrètement, les dents aussi. Elles grincent sinistrement et t'inspires brusquement pour retenir tous gestes que tu pourrais regretter après. Calme toi, c'est rien. Non. Non. Putain. Toute cette histoire te rend dingue, y repenser te fait mal et tu te sens défaillir un peu plus alors que tu te concentres sur la table. Tu la fixes, intensément sans la voir, le temps de reprendre un peu de sang froid en toi. Mais tu y parviens pas, parce que Kizashi reprend, et t'a presque l'impression qu'il le fait exprès. Juste pour te faire mal. Te pousser un peu plus à bout. Mais t'es juste parano, mon pauvre gars, t'as aucune raison de lui en vouloir, il savait rien. L'insouciant. Quoique. C'est peut être mieux comme ça, après tout. Tu peux pas vraiment faire confiance à un Tikal, même si lui t'inspire une sorte de sentiment de sûreté.
« Alors, raconte-moi un peu ce qu’il s’est produit à Tikal parce que je dois t’avouer que je n’aime pas le fonctionnement du gang en ce moment, mais on en parlera plus tard. Je tiens à savoir en détail ce qui a poussé tant de gens à te nommer de la sorte et ce qui t’a vraiment poussé à partir parce que je ne comprends pas ce que tu veux dire par ''planter''. »
Tant de gens, tant de gens. Tu ne sais pas vraiment s'ils sont tant que ça. Mais les responsables se font un malin plaisir de te le souffler encore dans ton esprit. Les quelques jours précédent ton départ, ils ont réussi à dévier la faute. Non non, c'est pas nous. C'était un accident. À cause de Kyo. Hé, t'as tué ton frère, t'as tué ton frère. Monstre.
« Ce n'est pas un problème de fonctionnement, je crois. C'était juste une haine entre Hitori. Et un gars. Ça a mal tourné, c'est tout. Il l'a tué, et je suis parti. C'est aussi simple que ça. »
Les plats arrivent alors que tu conclus ta phrase et tu t'empresses de saisir tes baguettes pour y goûter. Tu peux pas te le cacher, tu meurs de faim. Et ça fait une éternité que tu n'as pas eu une telle portion sous le nez.
« Mon départ n'a pas été très bien vu parce que. J'étais accusé d'avoir tué mon frère. En gros. Et quand j'ai rejoint Atlantide, ça été vu comme une sorte de trahison. »
Tu reprends une autre bouchée, rapidement, grimaçant un peu. Ça te brûle la langue, de façon délicieuse. L'odeur t'enivre et malgré la légère douleur, tu avales un quart du bol sans te préoccuper de Kizashi. Tu ne veux pas chercher à quoi il peut bien penser, ni quelles sont ses intentions. Tu trouves qu'il parle trop, qu'il en demande trop. Curieux à l'excès.
« Mais c'est pas moi... », tu souffles, pour toi même.
Et tu te tais, trouvant que tu as déjà trop dit. Tes doigts se crispent sur les baguettes jusqu'à blanchir tes jointure, jusqu'à faire trembler un peu ta main. C'est définitivement pas toi. C'est de leur faute. Et à Hitori aussi.
Le spectacle que Kyo tentait d’orchestrer était simplement ridicule. Il tentait tant bien que mal de cacher son mécontentement, mais son humeur était une évidence. Il aurait pu tenir ses baguettes fermement, mais de là à en trembler? Il venait de te donner trop d’indices. Tu te contentais donc de soupirer sans forcément lui attribuer l’attention qu’il méritait. Sur le coup, tu préférais laisser le temps calmer l’eau qui bouillait dans son cerveau.
-T’es sûr que ce n’est pas toi?
Ou pas. Tu termines tes paroles et mènes le morceau de tofu à tes lèvres. Tu en prends une bouchée que tu savoures longuement en le défiant du regard. Tu le provoquais pour des raisons obscures. En fait, tu voulais savoir ce qui le tracassait. Était-ce la mort de son frère ou était-ce le fait qu’il soit l’accusé? Dans tous les cas,le résultat était le même et tu devais investiguer.
-Je veux dire, quelqu’un qui change de camp après avoir tué son propre frère… Ce n’est pas très joli comme alibi.
Tu avais raison, mais tu étais cruel. Tu voyais bien qu’il avait une haine contre ce qui s’était passé. Tu pouvais le sentir à travers toute la pression qu’il infligeait à ses pauvres baguettes alors qu'en fait, cette rage était destinée au véritable meurtrier. Or, tu te devais de creuser quitte à en blesser les gens. Lorsque tu faisais ton travail, tu te sentais souvent froid, dénué de compassion pour tes victimes, et pourtant ce n’était pas le cas. Tu trouvais ça triste de devoir autant les provoquer, mais tu avais un but précis qui finirait pas panser les dégâts que tu ferais.
-En fait, n’importe qui jugerait que tu es obligatoirement le coupable. Devant la cour, tu te ferais condamner en moins d’une heure de débat. Mais là, on est dans la vie réelle.
Tu lorgnes vers le bipolaire avant de reporter ton attention sur la prunelle de tes yeux; ta nourriture. Il devait probablement se sentir dénué d’intérêt et absent d’attention et c’était le but. Si tu entrais trop dans son environnement et détruisait sa bulle, il allait éclater sur toi et Dieu sait ô combien tu en as marre des gens qui explosaient devant toi. Oui, toi-même tu étais sur le bord d’exploser , donc tu devais limiter les dégâts à tout prix.
-Mais , tu es clairement innocent.
Crétin, tu es toujours aussi naïf, mais tu ne le fais pas exprès. Ton espérance et ton enthousiasme envers l’humanité prendront toujours le dessus au détritus de ta propre personne. Cette fois-ci tu y prends un peu plaisir en venant désarmer Kyo d’un simple coup de baguette. Ce faisant, tu envoies ses baguettes valsées en espérant que son animosité suive le même trajet.
-Est-ce que tu sais au moins qui a tué ton frère et les motifs derrière tout ça?
Tu avais l’impression que les auteurs du crime avaient fait ça pour faire fuir Kyo de Tikal. Par contre, tu ne pouvais pas encore en être certain, il te fallait un peu plus d’information afin que cette thèse passe le test de simple supposition banale qui tue toutes les probabilités.
-Ah et mes condoléances.
Tu glisses de nouveau une parcelle de tofu entre tes lèvres avant d’ajouter un nouveau sourire.
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