Paupières venant tantôt choyer tes pupilles, leur laissant le temps de s'adapter à la lumière bien trop agressive de ce lieu, de cette place. Tu te contentais de patienter, d'attendre son arrivée alors que tu t'étais permis il y a de cela quelques jours de lui fixer un rendez-vous non pas basé sur le hasard, le bon vouloir de l'un de vous deux pour une fois. Tes pieds se heurtant frénétiquement à ce sol alors que le lieu de ta convoitise ne se trouvait qu'à quelques imperceptibles mètres de ta personne, sous tes yeux. Tu te permettais sans doute d'apprécier les quelques rares souvenirs de ton enfance que sa vision avait su raviver, les traditionnels sorties familiales au bord de la mer, un temps qui s'était vu révolu depuis très longtemps finalement, un temps que tu aimerais belle et bien retrouver même si les jours commençaient un peu plus à se compter, même si une certaine pression se faisait déjà ressentir en ton quotidien. Chose que tu cherchais malgré tout à balayer, c'est pour cela que tu l'avais invité en ce lieu afin de balayer cette macabre échéance. Malgré tout tu la voulais surtout à tes côtés car depuis maintenant bien plus qu'une semaine, tu avais ce sentiment qui s'était définitivement emparé de ta personne.
L'ayant appelé il y a de cela deux jours car ce ne fut point difficile pour ta personne de retrouver son numéro, il fallait juste savoir chercher efficacement, tu t'étais spécialement permis de lui faire savoir que qu'importe les dépenses engendrés par cette après midi, tu t'étais sûrement dit que deux personnes comme vous n'avez pas mit les pieds à la plage depuis une année au mieux et peut être avait il fallu de son côté renouveler une pièce de sa garde robe destinée à apprécier les caresses de cette étendue céruléen et du soleil à son zénith. Toujours patient, tantôt ta tact venant frénétiquement s'écraser, pianoter le long de ta cuisse afin de remplacer tes pieds en ce bal, tu appréhendais déjà paradoxalement l'idée de finir cette journée tel un écrevisse ce qui aurait sans doute pour effet de te rappeler ces années perdus une nouvelle fois là où ton teint était un peu plus livide qu'à l'accoutumé, là où la maladie progressait de façon bien plus marquées ces derniers jours cependant même si la belle avait su t'imposer, te faire remarquer une chose sur notre société, sur tes divers liens. Elle avait su te faire comprendre tout comme peut être tu l'avais fait pour elle que le bonheur n'est vrai que quand il est partagé.
Tes iris myosotis ne tardèrent à se porter au loin tandis qu'une masse, que bon nombre de personnes se dirigeaient vers cette plage. Curieux à souhait, ton regard ne cessait de vagabonder à la recherche d'une certaine personne que tu n'avais tardé à trouver de par la teinte non pas anodine de sa chevelure, une teinte des plus plaisantes et non pas si agressive comme bien d'autres colorations plus ou moins exotiques. Te levant instinctivement, ta personne ordonnant à tes jambes de te porter aux côtés de la jeune demoiselle, tu finis donc par te présenter face à elle un sourire naissant le long de tes lèvres à sa vue. Tes pas dévorant les quelques infimes mètres qui vous séparaient, l'une de tes mains vint instinctivement se loger auprès de l'une de ses jumelles, tes doigts enlaçant les siens. Tu te permis même de lui ôter un volatil baiser en guise de bonjour ni plus ni moins. Tu lui allouas donc ces palabres par la suite.
« - Ca va me faire bizarre de passer une journée comme toute bonne personne qui n'a rien à se reprocher, pas toi ? »
Sourire couronnant tes paroles, tu l’invitas donc du regard à rejoindre cette étendue de sable.
« - Donc... On y va ? »
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MUSIQUE – Aller à la plage ? Tu te sentais comme une adolescente lors de ses premiers rendez-vous, et ce n'est pas sans dire que tu en avais honte. Tu ne t'étais ni permise de t'aventurer à la mer depuis un bout de temps ni même de sortir accompagnée d'un homme. Véritable handicapée des relations sociales et des sorties de ce genre, tu avais passé plus de temps dans ta chambre à regarder ta maigre pile de vêtement à la recherche d'une tenue relativement adaptée. Un Enfer. Tu soupires, devant ton miroir, cherchant à remettre tes cheveux vers l'arrière mais n'aimant décidément pas montrer ton front. Tu lâches des râles et des jurons en traversant ton studio en petite tenue, balançant tes fringues un par un. Merde, depuis quand tu es comme ça ? Ok ok, calme-toi ça va bien se passer. Tu t'assieds en tailleur sur le bord de ton lit, fermant les yeux et prenant une grande inspiration, ton buste se gonfle, se dégonfle. Tu te mords la lèvre et reprend ta course folle avant de renoncer très vite à impressionner qui que ce soit : un short et un t-shirt, tant pis. Tu t'empresses de sortir de ton humble demeure avant de rejoindre les plages le plus rapidement possible – parce que tu n'étais pas en avance, surprise, tu viens de découvrir à nouveau ce que c'est que d'être une femme.
Tu longeais la route pour arriver jusqu'à la plage, songeant à rejoindre Aomine une fois sur le sable mais ce dernier apparaît à ton horizon un peu plus vite que prévu. Tu esquisses un sourire qui ne s'efface pas, même une fois vos lèvres collées. Tu n'étais plus réellement à l'aise avec un quotidien.... un vrai quotidien, quoi. Tu hausses les épaules et pose ton attention sur l'eau plus loin.
- Rien à se reprocher ? N'en sois pas si certain.
Tu lui adresses un bref clin d'oeil avant d'entremêler tes doigts avec les siens et de t'aventurer sur la plage. La sensation du sable sous tes pieds est vraiment étrange, tu as l'impression d'être au-dessus d'un barbecue et ça t'arrache une légère grimace.
- J'croyais pas trop... pouvoir aller à la plage un jour sans avoir à tuer un touriste riche, un truc du genre. Tu ris un peu nerveusement. Mais je suppose que c'est mieux comme ça. Au moins cette fois.
Tu fixes désormais l'eau avec envie, mélangée entre l'appréhension et un caractère plutôt enfantin qui te poussait presque à te jeter dedans. Tes souvenirs à la plage remontent à trop d'années, mais tu te souviens pourtant de l'odeur du sel et du son des vagues, comme si cette mémoire venait de se réveiller doucement d'un long sommeil.
Étrange sensation quoi que tu l'avais tout bonnement oublié sous le poids des années. Tes pieds s'étaient permis d'exprimer une certaine douleur vis à vis du sable ardent chose à laquelle tu n'avais tardé à t'adapter cependant. Ton regard se reportant toujours sur cette étendue céruléen à perte de vue finalement il en fallait peu pour te rendre heureux, te faire doucement mais sûrement retomber en une enfance si lointaine. Ton sourire ne cessant de s'étirer, tu te permis d'apposer l'espace d'un instant ta tête sur l'épaule de la belle afin de lui susurrer ces quelques palabres vis à vis de ces précédentes paroles.
« - Tuer une personne en ce lieu ? Tu as encore beaucoup à apprendre dans ce domaine là. »
Rictus d'amusement se dessinant encore et encore le long des traits harmonieux de ta personne, c'était sans doute la dernière note de réalité que tu comptais imposer de ta personne en cette après midi là où tu voulais absolument balayer tout ce qui n'était que peu appréciable ou recommandable plutôt en ton être, ton esprit. Ainsi pour ce temps en sa compagnie tu voulais tout simplement oublier, faire comme si ces dix dernières années de ta vie n'avaient jamais existé, faire comme si tu n'avais jamais été cet assassin mais seulement un humain comme tant d'autres.
Déposant le sac en lequel se trouvait ta serviette, éventuellement de la crème solaire afin de ne finir en écrevisse et autres diverses choses mineurs, tu ne perdis la moindre seconde en ton cas pour ôter ton haut, ce maigre bout de tissu qui cajolait ton buste, ton corps anormalement dénué de cicatrices pour le travail que tu exerçais hormis une rare exception au niveau de ton omoplate, simple vestige de l'époque où tu n'étais encore mutant. Doux zéphyr venant tantôt s'approprier à son tour ta personne, ton corps orphelin de tout contact, tu t'offris le droit de docilement agripper le haut de la jeune demoiselle alors que ton front vint en se même instant s'apposer contre le sien, ces nouvelles palabres excessivement taquines s'allouèrent le droit de franchir le seuil de tes lèvres.
« - J'ai l'impression que ceci est de trop sur ta personne en cet endroit non ? »
Joueur, tu laissas ta tact vagabonder le long de son ventre d'un léger geste malgré tout quelque peu timide avant de loger tes mains en les poches de son short, venant couronner une nouvelle fois tes faits de par ces malicieuses palabres.
« - Tout comme ceci aussi, alors dépêche toi car sinon je vais difficilement t'attendre pour piquer une tête de par cette chaleur. »
Ta tact revenant donc trôner à tes côtés tandis que tu reculais de quelques pas la fixant de tes curieuses iris toujours embrassées en sa présence de par cette étincelle typique à un certain sentiment. Tes lèvres vinrent une nouvelle fois se mouvoir afin de lui permettre d'ouïr le ton joueur de ta voix.
« - À moins que tu es besoin d'aide afin de te débarrasser de ce quelques étoffes de toile et de tissu. »
Clin d’œil adressé à sa personne, tu finis donc par lui tourner le dos alors que tu te dirigeais vers l'eau d'un pas malgré tout lent après tout tu ne savais pas comment elle allait réagir vis à vis de tes dernières paroles là où elle avait toujours eu le don d'agréablement te surprendre paradoxalement. Mais en réalité tu crépitais d'impatience à l'idée de fouler ce sable mouillé, ressentir les douces caresses de ce flot azuré aux côtés de celle que tu chérissais.
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MUSIQUE – Ton corps caressé, pratiquement à nu, t'arrache de maigres frissons, loin cependant de te déstabiliser. Peu importe la situation, et sais que tu auras le dessus. Même dans ton quotidien, même dans les jours les plus simples, tu seras conquérante. Tu laisses Aomine te défaire de tes quelques vêtements, mais pas assez longtemps pour le lui permettre d'avoir tout droit sur toi. Tu esquisses un sourire amusé et à la fois nerveux, peut-être même sarcastique parce que tu es, dans le fond, une très grande provocatrice. Ton amant se fait alors une joie de te taquiner, de s'aventurer vers l'étendue salée qui vint aussitôt s'écraser contre ses tibias. Tu hausses les épaules, visiblement résignée à le suivre, bien que, ma foi, tu continuais à faire preuve de mystère :
- Je t'ai laissé toucher à mes lèvres mais ne vas pas croire que tu pourras te permettre autre chose pour le moment.
Garder des distances pour se sentir plus sécurisée : tu n'y voyais que là la seule solution face à une souffrance certaine. Il est clair que tu ne vis pas pour le futur, tu vis pour le présent, mais quelque part, ton cœur se presse dans ta poitrine, la gène est constante. Tu ne peux pas t'en débarrasser, voilà un sacré parasite. Tu te défais de tes derniers vêtements, les abandonnant quelque part, et c'est avec une insouciance presque enfantine que tu le rejoins d'un pas pressé. Ta main vint saisir son poignet, le traînant un peu plus vers l'eau. L'eau froide s'écrase contre tes jambes et la sensation t'arrache un sourire nerveux, presque une grimace, accompagné d'un frisson. Après quoi, tu t'abaisses, mettant quelques mèches vers l'arrière avant d'envoyer une rafale aqueuse à l'aide de ton pouvoir vers le visage de l'homme. Tu esquisses un large sourire de satisfaction, posant une main sur ta hanche.
Frissonnant doucement mais sûrement au contact de cette étendue cristalline, ton enveloppe charnelle s’habituant dès lors à la drastique différence de chaleur entre cette eau et le soleil à son zénith. Tu avais donc laissé la jeune femme tirer sur ton poignet, t'entraîner de par celui-ci un peu plus en cet océan céruléen, ta chair se laissant volontairement choyer par les caresses de ces quelques vagues. Tu ne pouvais cacher en cet instant un nouveau sourire des plus taquins vis à vis des précédentes paroles de la jeune femme, cantonné au simple droit de jouer avec ces lèvres de par ces paroles, ce n'était pas du tout le genre de parole à te confier. Curieux, joueur et bien trop provocateur elle avait donc fini par dire ce qui ne devait l'être, la seule chose qui eu pour effet d'exacerber ces traits de caractères. Allais tu donc prendre ton mal en patience ? Peut être, rien n'était sûr après tout enfin du moins pour ta personne. Rafale d'eau venant donc s'écraser le long de ton visage, les yeux clos en guise de simple réflexe alors que les gouttes perlaient donc tantôt certaines de tes mèches tout comme les traits angéliques de ton faciès, il fallait dire malgré tout que ton sourire n'avait donc cessé de s'étirer.
Amusé, ton enfance ou plutôt tout simplement certains plaisir des plus anodins refaisant surface en ton esprit. Tu gardas donc les yeux clos durant de longues secondes afin de cacher sans doute l'effort ou plutôt la certaine concentration dont tu faisais preuve, légère brume chancelante ayant fini par naître de l'une de tes mains derrière ton dos, immergée, tu te contentais de drainer une certaine quantité d'eau pour ta futur revanche. Tu finis donc par de nouveau te rapprocher d'elle, les mains le long du corps alors que rien ne laissait présager son précédent acte. Tu trônais donc là, à quelques centimètres de sa personne tandis que ton index vint doucement effleurer ou plutôt caresser les lèvres de la belle là où paradoxalement tu te cantonnais donc à ses précédentes paroles, peut être indirectement moqueur. Tu lui offris donc ces paroles en guise de toute première réponse à sa provocation.
« - Certes ce n'était pas formulé ainsi mais c'est cette personne face à moi qui l'a évoqué plus ou moins non ? »
Te rapprochant toujours un peu plus, tes lèvres s'étant donc décidé à taquiner leurs jumelles mais sans pour autant lui dérober un nouveau baiser en cette journée, tu glissas habilement l'une de tes mains en son dos guidant ta tact vers sa nuque et sa chevelure en premier lieu. Celle-ci finit donc prendre place juste au dessus de la tête de la belle, de ta séduisante victime. Reculant donc d'un pas vif, la brume renaissant de ta tact c'est ainsi qu'un flot aqueux vint chuter sur sa personne tel une averse mais en bien plus grande quantité et de façon quasiment instantanée.
Trempée quoi que le terme en était dérisoire, il fallait dire que tu avais plutôt été relativement très généreux et que tu crépitais d'impatience à l'idée de voir sa réaction, allait elle agir selon une idée de surenchère ? Une chose était sûr c'est qu'elle y gagnerait avec une difficulté déconcertante là où elle n'aurait qu'à simplement t'épuiser ta propre mutation se faisant des plus capricieuses de surcroît refusant de plus en plus à t'obéir. Tu lui allouas malgré tout ces quelques paroles, te faisait excessivement taquin là où toi aussi tout comme elle tu semblais te plaire à avoir un parfait contrôle sur chaque instant de ta vie, sur chaque imperceptible seconde qui s'écoulait.
« - Et ceci pour te rafraîchir la mémoire et j'espère que tu n'es pas trop rancunière. »
Penchant la tête, tu rajoutas cette dernière et unique phrase, finissant d'un peu plus attiser la jeune demoiselle de par ce sublime mensonge non dissimulé.
« - Je ne te cacherais pas que j'ai d'ores et déjà peur de tes futurs représailles, où est passée la tigresse qui voulait ma vie ? Où plutôt devrais-je dire l'ouragan. »
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MUSIQUE – Tu avais appris à apprécier de tels moments uniquement seule. Te retrouver alors accompagnée t'offrait une autre perspective que tu ne pouvais t'empêcher d'appréhender. Néanmoins, avant même que tes songes ne s'assombrissent, tu sens une lourde vague s'écraser sur toi, tes cheveux dégoulinant le long de tes épaules. Tu réprimes un frisson accompagné d'une grimace avant que ton visage de se décrispe : il se permet de sourire. Ta main passe dans tes quelques mèches, te remettant rapidement de tes émotions et cédant à tes envies ; tu te laisses tomber dans l'eau, ton corps s'y enfonçant jusqu'aux épaules tandis que tu n'adresses qu'un bref regard à ton compagnon, cherchant toujours à pousser la provocation plus loin. Oh, qu'il te connaît mal.
- Tu finiras par les subir un jour ou l'autre, ces représailles.
Tu souris avec une pointe de malice, mouvant tes doigts dans l'eau pour en former des petites bulles d'air, puis un léger courant en la direction d'Aomine. Tu ne sais pas à quoi tu joues, ni combien de temps cela va durer. Et si la fin arrivait plus tôt que prévue ? Tu te redresses quelque peu, t'avançant jusqu'à lui pour te blottir doucement contre son torse, ta main joignant sa jumelle timidement. Les vagues s'écrasent contre ta taille, le son de la plage ne t'a jamais semblé aussi paisible qu'aujourd'hui.
- Mais si tu veux jouer à ça, je peux aussi me demander où est passé cet étrange personnage qui cherchait à se défendre de moi.
Un sourire de fierté creuse tes joues.
- Parce que, soyons clairs, si j'avais voulu te tuer, je ne me serais pas fait prier.
Des représailles ? Phrase qui te semblait étrange de par le principe qu'elle évoquait, il était vrai que nous finissions toujours par répondre de nos actes au travers de la mort en tour dernier recourt, en toute dernière vengeance de la vie, du destin cependant en cet instant tu te demandais comment tu allais les subir là où ton espérance était réduite. Quelques jours au mieux, elle allait devoir se dépêcher afin d'applique ses paroles ironiquement. Tes cheveux se mouvant donc tantôt au gré d'une légère brise, quelques perles cristallines s'en échappant selon les caprices du vent. Tu lui avais donc docilement offert ce droit de par la suite, celui de quelque peu posséder ton enveloppe charnelle, ta main se joignant à la sienne sans hésitation dès lors. Visiblement elle n'avait tardé à te faire comprendre que tu n'étais plus le même homme qu'au par avant, que tu n'étais plus cet être de chair et de sang qui se laissait bien trop souvent choyer par cette obscurité devenue innée à ta personne car tu avais cédé à la belle la seule que tu possédais, car tu lui avais offert le droit d’empiéter en tes pensées. Ta peau, ton esprit s'était vu comme ôté de sa cuirasse d'acier pour revêtir un derme d'ivoire bien trop emprunt à la souffrance malheureusement.
Il fallait dire que ta curiosité ou plutôt ton ego fut bien plus que piqué face aux dires de la jeune femme, elle ne se serait point fait prier ? Cela en devenait comique à tes yeux là où elle n'aurait point été chagrinée à l'idée de perdre sa propre vie car il s'avérait que malgré tout en ce soir tu n'avais point baisser ta garde dès le moment où elle avait osé porter le premier coup. Roulant donc des yeux sur cette parole pour par la suite la fixer d'un regard non pas menaçant, non pas assassin, non pas froid mais simplement illuminé par un soupçon de pragmatisme, tu finis par lui répondre ces quelques paroles.
« - À ce que je sache, c'est toi qui a décidé de m'épargner en tout premier alors que ma lame se trouvait encore sous ta gorge, certes ceci dépend de beaucoup de circonstances mais n'oublie pas que moi aussi j'ai fait le choix de t'épargner, ne sois pas trop prompt à vouloir dispenser la mort. »
Fierté non pas dissimulé en ces palabres couronnées sans doute de ton expérience, de ton vécu. Ton front vint doucement s'échouer contre le sien alors que ton regard fut substitué par tes paupières. Tu t'empressas peut être de conclure ta précédente parole de ces nouveaux mots difficilement avoués.
« - Cependant il est vrai que tu as gagné en ce soir là. »
Ta main libre effleurant délicatement la jugulaire de la jeune demoiselle, dessinant lentement un léger tracés le long de son coup, réciproquement elle avait réussi à te convaincre et à te faire renoncer définitivement à cette macabre pensée cette nuit là. Durant de longues secondes même si tu ne lui avoueras jamais tu avais effectivement songé à ôter sa vie, la considérant non pas plus importante que la tienne. Tu finis donc par murmurer ceci là où tu étais comme sournoisement consumé par un questionnement qui ne cessait de croître jours après jours.
« - Je... Ou plutôt qu'est ce qui t'a fait changer d'avis cette nuit là ? Des personnes avec un vécu proche du mien ne sont pas si rares de nos jours, de plus je pense que d'ici quelques jours, je te ferais bien plus souffrir que tu m'aurais fait souffrir en me tranchant la gorge. Je suis sûr que tout ceci ne découle pas tout simplement du fait que je te menaçais de représailles. »
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MUSIQUE – Aomine avait beau être amoureux et t'avoir adressé quelques paroles digne d'un roman à l'eau de rose ; sa fierté ne s'effaçait décidément pas. C'était très probablement là la source de vos futurs conflits : un ego qui refuse de s'adoucir, qui ne se fait que plus tranchant, plus offensif. Néanmoins, il avait fini par avouer sa défaite et tu ne pouvais qu'en être satisfaite. Si tu n'approchais pas de la trentaine, tu aurais sûrement lancer un rictus de pimbêche en le regardant presque de haut. Ou peut-être aurait-il fallut qu'il n'ait absolument aucune place dans ton cœur. Oh, il en avait une, c'est certain ; une place très spéciale à laquelle dépend désormais ton existence. Tu restes reposée contre son torse, les vagues s'écrasant contre vous à nouveau, te faisant perdre l'équilibre. Tu fermes les yeux, mélangeant la note du timbre de ton amant avec la caresse des vagues sur le sable. Tu t'abandonnes à quelques rêveries, te demander et si je n'avais pas fait ça, comment ça serait aujourd'hui ? La question du jeune homme est une véritable colle, tu baisses momentanément les yeux en réfléchissant.
C'est vrai, ta vie en dépendait ; tu n'avais pas eu d'autres choix que de renoncer à cette gorge que tu pouvais trancher comme un morceau de viande. Mais ensuite, n'y avait-il pas autre chose ? De la pitié ? Non. Alors, qu'est-ce ?
- J'ai vu dans tes yeux cette lueur qui me dissuadait de le faire, comme un message. Un message qui disait que si je voulais changer les choses, alors je devrais t'épargner.
Sur ces quelques mots, tu tournes les talons, avançant dans l'eau un peu plus, faisant désormais d'eau à ton compagnon. Tu t'élèves doucement hors de la mer, assise en lévitation, allant t'asseoir en tailleurs, tournant sur toi-même pour le regarder dans les yeux. Et tu souris. Tu n'as jamais eu peur de montrer ton pouvoir, tu n'as jamais eu peur d'être tuée pour être mutante. Tu te détestes pas tu ne te fuis pas. Tes cheveux dégoulinent le long de tes courbes. Tu reprends :
- Donc quelque part, tu as gagné aussi ce soir, non ? Ca t'avait semblé plus facile à dire que tu ne le pensais. Mais tu ne crains pas que tout cela ne soit qu'une mauvaise farce ? Je ne suis pas très douée avec les sentiments, je pense que tu l'as remarqué. Ma foi, si un doute persiste dans ton cœur, rien ne t'empêche de prendre tes jambes à ton cou pour te protéger une dernière fois.
Ton regard s'attriste, se posant sur l'horizon. A quoi tu joues ?
Pitié ? Entre deux tueurs c'est une chose qui n'existerait jamais de ton point de vue, autant que le vécu soit un tant soit peu similaire rien ne pouvait justifier le fait d'épargner une personne avec du sang sur les mains. Effectivement elle avait changé les choses comme elle le disait mais définitivement en bien ? Ceci tu n'en auras jamais la certitude car qu'importe le bonheur car s'il y avait bien une leçon que tu avais retenu depuis longtemps, tout ce que l'on acquiert en notre existence n'est qu'emprunt que l'on nous accordé en attende du jour où l'on perdrait ce que l'on pensait posséder. Ainsi c'est de ceci dont tu avais peur, cette atroce terreur de voir ton unique trésor t'être ôté en ces maigres jours qu'il te restait. Tu considérais égoïstement que tu avais déjà bien assez enduré en cette vie, que tu avais bien trop souffert pour une seconde revenir à zéro, devoir repartir d'un néant nimbé de malheur. L'avoir rencontré ne t'avais jamais endurci, conforté en chacune de tes certitudes mais bien au contraire elle avait fini par te rendre bien plus fragile que n'importe qui ou quoi. Tu avais gagné t'avait elle dit mais au final c'est bien elle qui pouvait se complaire en sa place de gagnante car elle t'avait arraché le cœur et elle pouvait en disposer selon ses caprices, il était si facile pour elle de le mutiler.
Tu t'étais contenté d'arquer un sourcil à ses dernières paroles te faisant faux pour la toute première fois vis à vis d'elle, tu ne voulais qu'elle remarque ce questionnement qui te gangrenait et auquel il n'y avait de demi mesure en sa réponse mais au fond tu ne pouvais plus perdre en ces derniers jours que ce que tu avais jamais possédé ainsi tu avais décidé de prendre ton courage à deux mains comme on le disait si banalement. Si en ces rares jours tu en viendrais à la voir disparaître de ton étreinte c'est bien que le destin n'était enclin à faire preuve d'un tant soit peu de justice pour ta personne. Rictus taquin se gravant difficilement le long de ton faciès tu te contentas de lui allouer cette parole qui voulait tout dire.
« - Tu dis ne pas être douée avec les sentiments mais tu as un assassin talent pour les imposer à un malchanceux. »
Dès lors tu vins doucement dévorer les quelques mètres qui vous séparaient en tes pas alors que l'une de tes mains se permit de se substituer aux caresses de l'eau, tu lui tendis doucement attendant patiemment qu'elle s'en saisisse alors que tu avais couronné ton geste de ces palabres.
« - Je prendrais ce risque avec tout ce qu'il apportera, comme on dit pour le meilleur et malheureusement pour le pire. »
Qu'est ce que tu venais de faire ? Tu ne le savais vraiment tôt ou tard tu finirais par payer ceci, le fait que tu avais placé une confiance quasi aveugle en elle, venais tu de faire la plus belle idiotie de ta vie ? Tu étais incapable de le savoir, incapable de concilier ta raison et tes sentiments, incapable de te préserver de la douleur à croire que tu adorais souffrir, idiot.
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MUSIQUE – Tu saisis doucement sa main, descendant de ton trône de zéphyr, tes pieds rencontrant à nouveau l'eau salée. Que de bravoure dans ces quelques mots ; accepter la défaite comme la réussite dans ce futur incertain. Toi, tu ne crois plus en rien. Mais peut-être qu'à ton tour tu sauras te préparer au meilleur comme au pire lorsque tu te sentiras proche de ton dernier jour. Quelque part, tu ne pouvais trouver la situation d'Aomine que malsaine et à la fois trop triste pour être vrai : savoir que chaque minute est comptée, n'est-ce pas la pire des souffrances ? Peut-être que tu lui aurais évité la difficulté de quitter ce monde en disparaissant à tout jamais de sa vie. Mais sans doute faisais-tu preuve d'un égoïsme certain, d'un désir orgueilleux que d'avoir la sensation d'être un temps soit peu heureuse. Tu réprimes un maigre sourire en caressant doucement ses pommettes du bout des doigts.
- Imposer, moi ? Voyons. Tu ris un peu. Mais, Aomine, reprends-tu, tu m'as choisi.
Sans que ton sourire de se dérobe de tes lippes, tu vins l'embrasser furtivement, trop peu habituée au contact humide des lèvres d'un amant, à la chaleur d'un corps contre ta poitrine, à la force des bras autour de tes épaules.
- Mais quelle belle chose de se lancer dans ce pari fou qu'est l'amour, n'est-ce pas ? Tu plantes tes yeux dans les siens, il peut sembler si paisible comme cette eau mais, tu fais quelques mouvements avec tes doigts, le vent se faisant de plus en plus fort, les vagues s'écrasant dans des claquements contre tes cuisses, la tempête peut survenir. L'ouragan approche et... tu stoppes d'un coup ton pouvoir, le bateau finit dans les entrailles de l'océan.
Tu ne cherchais pas à l'effrayer, ni à le rassurer. Tu savais que tu n'étais pas une femme faite pour aimer, alors arrivera sans doute un jour où tu feras du mal sans le vouloir. Demain, tout de suite, dans dix ans. Tu ne sais pas, et tu veux éviter davantage de souffrances. Alors tu poses des barrières, tu oses espérer le mettre sur ses gardes, à ne pas trop rester aveuglé par ce sentiment amoureux qui rythme les belles histoires.
- Je ne sais pas si on peut appeler ça une chance que d'aimer l'ouragan lui-même.
Tu lâches un rire nerveux.
- Mais tu es un homme bon, Aomine. Je suis heureuse. Ou quelque chose comme ça. Tu balbuties. Si tu le veux, tu détournes le regard automatiquement et croise les bras, je suis prête à continuer le travail que tu as commencé, celui d'aider notre race à survivre. Pourtant crois-moi, je déteste les humains tout comme je déteste les mutants mais, je peux au moins rayer ma haine pour toi.
L'ouragan... C'était peut être de bien belles paroles qui une nouvelles fois te mettaient en garde sur ce que tu attendais d'elle, qu'au final il ne risquait qu'il n'y avoir que déception mais tu trouvais une chose étrange, elle n'avait cessé d'évoquer le mal qu'elle pouvait créer mais qu'en était il de toi, l'ouragan tant bien soit il signe de destruction il y avait une entité peut être encore pire que celle qu'elle maîtrisait, la tienne qui se faisait sûrement bien plus docile satisfaite de la gangrène qu'elle avait insufflé en ton être. L'obscurité ne savait faire qu'une chose, dévorer, corrompre et faire tout bonnement disparaître ce qu'elle profanait. Ainsi de surcroît, ton appréhension vis à vis du futur ne se limitait point aux actes qu'elle envisagerait de réaliser mais à ceux que tu pouvais être amené à faire, aussi mourant soit il, un homme restait un homme, une bête qui avait juste su se sociabiliser et dominer son environnement, on ne pouvait chasser ce qui est naturel. Tu avais quelque peu peur de toi, de tes futurs réactions là où tu savais que tu avais toujours éprouvé un manque de repenti dans le fait de faire couler le sang. Il n'y a pas d'amour sans jalousie mais parfois celle-ci prenait bien trop le pas sur la capacité de raisonner de certains êtres.
Ses paroles continuant donc de s'enchaîner, ta réponse à ce dernier sujet avait déjà été longuement réfléchie en ton esprit et elle était catégorique car peut être étais tu trop protecteur dans le fond, en ta façon de penser. Tu n'avais jamais eu la prétention de vouloir embarquer les personnes auxquels tu tenais le plus en ce monde pour les épargner car tu savais que ce périple là était bien plus mortel que tous les autres, une faute de parcourt était vite arrivée tout comme cela avait failli t'arriver quelque fois là où tu te croyais intouchable. Tes deux mains se portant dès lors de par et d'autres du visage angélique de la jeune demoiselle, de ta muse, tes iris se scellant auprès de leurs jumelles tu lui concédas ta réponse.
« - Non, je ne veux pas que tu prennes ce risque même si tu ne seras pas seule je pense en cette cause de par l'héritage que je compte laisser. Tu connais ma réponse mais bon dans tous les cas cela ne te regarde que toi, je ne serais plus là pour te réprimander si l'envie s'en ferait bien trop présente. »
Étreinte se faisant donc un peu plus douce sous ces palabres, tu te devais de la mettre en garde à ton tour face à une chose, face au fait que la belle avait su trouver la clé de cette boite de Pandore que l'on nommait sentiments.
« - Et je te dois te dire que même si un ouragan peu blesser, détruire, ravager, j'ai bien peur que tout deux nous ne savions ce que peut apporter la nuit et son obscurité même si celle-ci s'approche de son éternel crépuscule, tu as ravivé certes ce sentiment en moi mais je sais pertinemment qu'il amène aussi son lot de démons, d'émotions qui sont difficiles à dompter pour un homme. »
Tes mains délivrant donc définitivement l'enveloppe charnelle de la jeune femme, tu penchas la tête tu t'étais décider de couronner ces dernières paroles avec une touche de moquerie pour sans doute rendre cet instant bien moins pesant à tes yeux.
« - Je me demande si dans ton vocabulaire tu disposes d'un certain verbe, aimer, je ne t'ai jamais entendu l'utiliser. »
Taquin à souhait, tu lui avais dit ce que tu avais à lui dire au par avant et tu espérais qu'elle ne prenne mal, juste qu'elle comprenne ce que tu ressens.
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JE T'ECRIS SUR LES MURS JE T'ECRIS DU COEUR DE LA VILLE L'AMOUR EST UNE DROGUE DURE ET CHAQUE DOSE M'ELOIGNE DU VIDE
MUSIQUE – Je t'aime. Ca paraissait d'une simplicité ; et pourtant les mots n'avaient jamais été plus loin que ton esprit. Tu te taisais sur tes sentiments comme tu l'as toujours fait, par crainte comme par conservation. Mais voilà qu'on t'obligeait à faire face à la réalité, qu'Aomine semblait se jouer de son propre désir afin que tu répondes à ses attentes. Tu redoutais cet instant plus que n'importe lequel depuis peu, et même toi qui ne penses pas au futur n'a pu t'empêcher de l'appréhender. Démunie, tu ne pus qu'ouvrir la bouche, mouver tes lèvres dans l'espoir que les mots dépassent tout ça. Mais rien n'y fait, seul le silence se contient et tu ne trouves que le moyen de baisser la tête et rire nerveusement. Tu ne voulais plus de ces dangereux je t'aime.
Prise au piège, dans l'incapacité de fuir à nouveau, de laisser le vent l'emporter comme il pourrait prendre ta parole au passage, tu te contiens d'exploser sur place de gêne et d'agacement contre toi-même, contre ton cœur encore endormi dans sa chrysalide.
- Il faut que tu apprennes quelque chose, Aomine. Dis-tu en reprenant le contrôle. Certains faits ne se disent pas. Tu esquisses un maigre sourire. Ils se prouvent.
Tu hausses les épaules et tire doucement sur la main de ton amant pour le guider hors de l'eau, retournant vers là où vous aviez abandonnés vos effets personnels. Tu réprimes une légère grimace au contact du sable pour la seconde fois.
- J'ai peur d'aimer, alors je préfère me taire. Désolée, peut-être que tu aurais aimé entendre ces mots de ma bouche, mais je t'ai dis que j'allais vivre cette relation comme s'il nous restait cinquante ans à vivre. Alors je vais prendre mon temps. Tu n'as pas besoin de ma pitié, n'est-ce pas ?
La laissant faire, lui concédant le droit de guider ton être hors de cette étendue myosotis. Une chose en ces palabres n'avait tarder par t'étonner, le fait qu'elle est peur d'aimer comme elle le disait. De vous deux, tu croyais que ceci c'était toujours limités à ta personne, que tu étais le seul avoir peur de ces propres sentiments là où la belle avait paru quelque peu familière avec ce sentiment mais si elle ne l'avait éprouvé depuis longtemps de par son attitude, ces dires. D'un point de vue extérieur, on ne pouvait nier que votre situation était des plus comiques, deux handicapés des relations humaines bien trop poussées. Ainsi effectivement tu n'avais besoin de ce qu'elle appelait la pitié, qu'importe tu n'avais jamais été une personne à plaindre de par ta vie actuelle même si ton passé te faisait grandement défaut. Même mourant tu ne voulais pas spécialement d'une certaine compassion car après tout peut être ne méritais tu pas de vivre plus longtemps, ce n'était qu'un juste retour des choses ni plus ni moins. Sable brûlant se laissant de nouveau fouler par ton être, ton corps détrempé se laissant choyer par quelques brises alors qu'une nouvelle fois les crocs du soleil pouvaient se permettre d'un peu plus dévorer ton derme opale.
Tes pas s’enchaînant alors que tu avais fini par récupérer ta serviette celle-ci substituant partiellement ton enveloppe charnelle à un quelconque regard ou encore une anodine caresse de l'astre du jour. Tu déposas cette étoffe au sol par la suite avant de doucement t'allonger sur le dos. Tes pupilles s'étant dès lors empressées de retrouver leurs jumelles orphelines de celle-ci, tu t'étais donc contenté de doucement mouvoir tes lèvres afin de lui offrir cette parole sur laquelle tu avais plus ou moins réfléchi ces derniers jours.
« - J'ai une proposition pour toi Tsubasa. »
L'air quelque peu pensif tandis que tu vins par la suite observer le ciel de longues secondes, disons que ce que tu allais lui proposer allait sans doute quelque peu détourner vos esprits de votre précédente discussion qui ne t'avait pas mis mal à l'aise mais plutôt quelque peu dérangé de par ton inexpérience sur le sujet même si le fond de ta pensée ne se voyait point.
« - Bientôt à défaut d'un miracle je n'aurais plus vraiment l'usage de mon argent ou encore de mon duplex et je n'ai pas la moindre famille pour toucher un quelconque héritage ainsi tous mes biens finiront irrémédiablement à l'Etat et je n'ai pas vraiment envie que ça arrive. »
Long soupir concluant ces premières palabres, il était vrai que tu ne voulais voir ta fortune entre les mains de ceux qui avaient poussés à la création des traqueurs et de par simple logique tu en étais arrivé au fait que tu avais décidé de faire cette fleur à la belle.
« - Je ne sais pas ce que tu en penses mais accepterais tu que je te lègue mon chez moi voir ma fortune ? À moins que tu sois superstitieuse de par la façon dont je l'ai obtenu ? »
Un léger rire se laissant donc ouïr sur cette parole, tu t'étais par la suite empressé de quelque peu te redresser alors que tu avais la désagréable impression qu'une anodine chose crépitait en toi. Respiration se faisant bien plus difficile l'espace d'un instant, la paume de ta main couvant jalousement tes lippes afin d'étouffer ta toux. Ce n'est qu'après quelques longues secondes que tu avais donc fini par observer ton propre derme maculé de par ta propre hémoglobine. Vision sans doute troublante pour toi qui ne faisait que d'un peu plus te ramener à la réalité, tu vins doucement cacher ta propre main, cette parcelle de chair nimbé de ce liquide cramoisi loin du regard de la jeune femme même si ceci te rappelait que ton échéance approchait. Ainsi tu avais dès lors tenté de reprendre la conversation comme si rien ne venait de se passer, comme si cette énième mise en garde de ton corps ne s'était manifestée.
« - Honnêtement je ne sais pas si j'accepterais cette proposition venant d'un autre mais toi tu mérites sûrement plus que cette vie de vagabonde qui te fut imposée. D'ailleurs si tu désirerais quelque chose de moi, que voudrais tu spécifiquement ? »
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MUSIQUE – C'était une drôle de chose que de se voir offrir l'héritage d'un parfait inconnu. Une drôle de chose malsaine, funèbre. Tu retenais un rire plus nerveux que moqueur face à la proposition de ton amant qui semblait bel et bien sérieux à ton plus grand malheur. Tu n'as jamais pensé avoir à entendre ce genre de discours avant tes quatre-vingt balais, où ton mari sur son lit de mort souhaite t'offrir ce qui lui reste. Mais aujourd'hui, tu n'as que la trentaine et un potentiel nouveau poids sur les épaules. Tu songeais alors un instant à ce que pourrait penser la société de cette affaire. Une jeune femme côtoie un homme mourant et riche. Avouez qu'il y avait de quoi faire un scandale, une chance que vous soyez deux parfaits inconnus une fois vos masques abaissés, dans la pénombre de Tokyo, à l'abri des regards indiscrets. Néanmoins, tu ne pouvais imaginer une telle chose arriver, à tel point que ton regard se fit plus sévère, et tes mains se plaquèrent contre son torse pour le pousser un peu, doucement mais sèchement, partagée entre une rage étrange et une nervosité certaine.
- Non ! Lançais-tu d'une façon offusquée. Tu reprenais alors ton discours aussitôt : Je me fiche bien de ton argent, de ton duplex. Cet argent et ce confort, je ne le mérite pas plus qu'une autre personne. Je me plais dans ma vie modeste, crois-moi, je n'ai pas besoin de ça. Je n'ai pas besoin de tous tes... trucs.
Tu sifflais entre tes dents avant que la pression ne redescende. C'était difficile d'expliquer à quel point tu ne voulais pas vivre dans des murs qui seront hantés après son décès. Tu ne veux pas y penser, alors pourquoi aborde-t-il toujours le sujet, bon sang ?
- J'ai juste...
Tu baissais la tête aussitôt, plaquant ton visage dans le creux de ta main et soufflant fortement.
Foudres s'abattant sur ta personne, les siennes suite à ces précédentes paroles. Tu ne pouvais que silencieusement la laissé te réprimander tout simplement car effectivement elle venait de te prouver une nouvelle fois qu'elle préférait profiter de ces simples instants que de devoir penser à un quelconque futur, tu avais toi aussi été des plus maladroits en ces dernières secondes quoi que le terme en était sûrement dérisoire. Tu te contentais ainsi de fixer le sable, cette mer d'orée conscient de ton erreur, de ton mauvais pas et sans doute de ton plus grand défaut. Tu avais toujours voulu tout calculer ni plus ni moins, prévoir chaque éventualité à l'avance mais là tu rendais compte que plus que tout c'était la chose que tu avais à changer en toi pour ces derniers jours qu'il te restait. Tu osais juste la contempler du coin de l’œil alors que ces dernières paroles arrivèrent à ta personne, tu t'étais donc doucement contenté de définitivement être à ses côtés en ces dernières secondes. L'un de tes bras venant cajoler du mieux qu'il pouvait la silhouette de la belle, tu te blottis contre elle par la suite. L'une de tes mains toujours imbibée de cette imperceptible teinte pourpre, tu la jumelas à sœur qui trônait le long du visage de la jeune femme.
Une unique parole franchissant le seuil de tes lèvres suite à tes anciennes palabres, un simple...
« - Désolé... »
Tu couronnas tout bonnement ce mot d'un geste, celui de tes lèvres s'écrasant docilement le long d'une de ses joues tandis que tu finis par te redresser quelque peu par la suite. Ta carrure se dissocia donc de la sienne tout en restant à une distance raisonnable là où tes pupilles osèrent de nouveau se joindre à celles de la jeune femme. Tes lippes s'arquèrent ainsi face à cette vision alors que tes index prirent place chacun à la commissure de ces lèvres. Tu t'amusas dès lors à étirer celles-ci, exerçant une légère pression afin de faire naître un artificiel sourire auprès du visage de la belle. Quelque peu moqueur de par ce geste, peut être cherchais tu à balayer cette morosité ou cette rage qui devait l'habiter en cet instant car tu étais le seul à avoir attisé cette déplaisante émotion en elle.
« - Aurais-je droit à un sourire au moins ? »
De nouvelles paroles alors que ton faciès arborait une expression si honnête, voir enfantine qui aurait pu paraître des plus fausses de par ta seconde nature, tu étais prêt à tout pour la voir heureuse en réalité. Qu'importe le prix ? Peut être même si sur ce point tu n'étais toi même fixé. Ainsi tu penchas la tête sur le côté te contentant de rajouter de nouveaux mots.
« - Dit moi qu'est ce que je pourrais faire pour que tu m'excuses par rapport à mes précédentes paroles ? »
N'appréhendant point sa réponse, tu te contentais donc de la fixer, silencieux et curieux de savoir comment elle allait réagir.
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MUSIQUE – C'était amusant dans un sens de voir à quel point les hommes pouvaient se montrer attentionnés contrairement à ce que les groupes féministes s'amusent à dire. Il avait suffit que tu laisses une part de tes sentiments ressortir, de paraître un peu froissée, quelque peu triste, pour qu'Aomine marche en ton sens. Comme si tu avais toujours été fragile, précieuse, un véritable verre en cristal qu'on doit soulever et reposer avec une délicatesse exquise. Tes joues se font alors étirées doucement et tu te vois contrainte de sourire. Un sourire qui finit peu à peu par se dessiner de lui-même tandis que tu te sens un peu prise au dépourvue, mélangée entre la gêne et l'amusement à nouveau. Tes yeux se dressent alors vers lui, l'air plutôt épanouie, les joues rosées en parfait accord avec ta chevelure. Puis les quelques étoiles dans les yeux, le maigre espoir des jours futurs à venir qui ne pourront qu'être meilleurs, tu n'en doutes pas.
Juste un havre de paix, quelques temps paisibles avant le début d'un nouvel incendie.
- Reste avec moi, pour l'instant, ça conviendra.
Dis-tu sur des airs de pimbêche avant de te relancer contre son torse, appréciant sentir les battements de son cœur contre ta pommette, yeux clos, esprit léger.
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