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 coexist Δ kyo

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CITATION : Il s'avança vers les tourteaux et posa une feuille ainsi qu'un stylo sur la table face au canapé.
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Sora Winchester
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Mer 9 Avr - 2:21





A la réflexion, tu n'as pas la moindre idée de ce qui t'a pris.
Jusqu'ici, la seule personne de ta connaissance à avoir jamais franchi le seuil de cette maison n'est autre que ton amant, et votre degré d'intimité était déjà largement plus profond que celui que tu partages avec Kyo - ce qui est compréhensible, en vertu du fait que tu as rencontré ce dernier il y a moins d'une heure, dans cette même salle obscure qui jusqu'ici ne t'a apporté que des ennuis. Depuis la mystérieuse disparition de James Winchester, évaporé dans la nature depuis quatre mois déjà, tu t'es réhabitué à la détestable solitude, tout juste troublée par les irruptions impromptues et ô combien précieuses de Sébastien, qui avait caractérisé ton quotidien pendant près de cinq ans ; et tu n'es pas certain d'être toujours capable de te comporter en hôte convenable, ne serait-ce que pour une nuit.

Cette idée commence à t'angoisser, mais tu préfères éviter au maximum d'y songer, avançant souplement sous la pluie battante. En dépit des coups d’œil que tu jettes régulièrement par-dessus ton épaule alors que tu t'enfonces dans le dédale de ruelles d'Ikebukuro, tu n'essayes pas de relancer la conversation. Tu n'as jamais été particulièrement doué pour le bavardage ; comme ton amant te l'a sourdement reproché, tu es de ceux qui se taisent, qui écoutent, qui préfèrent se réfugier dans un confortable mutisme plutôt que d'exprimer leurs ressentis. Le problème, en l'occurrence, c'est que ton interlocuteur semble avoir adopté la même tactique, te réduisant à triturer nerveusement ton alliance, tête baissée, dans l'optique de te concentrer sur n'importe quoi d'autre que le silence qui te parait désormais aussi menaçant que l'orage qui se déchaîne au-dessus de Tokyo.

Bien qu'il ait accepté ton hospitalité sans l'ombre d'une hésitation - ce qui, au vu de l'état dans lequel il était avant que tu n'apaises sa blessure, parait plutôt logique -, tu n'es pas certain que Kyo soit du genre à rechercher spontanément la compagnie. A vrai dire, tu es même plutôt convaincu du contraire, et tu en viens à te demander si tu ne vas pas tout bonnement lui indiquer sa chambre et foncer te cacher dans la tienne en espérant qu'il te confonde avec un porte-manteaux si par malheur il s'avisait de venir vérifier si tu es toujours en vie. Tu as beau être plutôt efficace dans les situations critiques, telles que la découverte d'un cadavre ou le sauvetage d'un adolescent agonisant, tu n'en reste pas moins extrêmement mal à l'aise au niveau social - voire même carrément incapable d'aligner plus de trois phrases intelligibles à la suite en l'absence de Sébastien.  

Faute de trouver quoi que ce soit de constructif à raconter pour combler l'absence cruelle de dialogue que tu commences à déplorer désespérément, tu recommences à compter tes pas, avec une application presque maniaque. Un. Quatre. Douze.

[...]
Six cent quatre-vingt-treize.
Bien. Il t'est désormais impossible de rebrousser chemin, et étant donné que vous vous tenez tous les deux en face de ce bâtiment que tu appelais autrefois maison, tu n'as plus d'autre choix politiquement correct que de déverrouiller cette stupide villa et de l'inviter à entrer.

"- Je, hm. Tu t'éclaircis la gorge, manquant de t'étouffer au passage, comme si tes cordes vocales avaient oublier comment fonctionner au cours des quarante minutes précédentes. Voilà."

Tu es décidément d'une rare éloquence aujourd'hui. Cette tirade magistrale mériterait largement un prix Nobel. "Je, hm, voilà", Sora Kitsue, 2014. Des mots qui marqueront à jamais l'histoire de l'humanité, à n'en pas douter.

Tu extirpes maladroitement tes clés de la poche de la veste grise empruntée dans le placard de James à l'époque où tu étais plus ou moins séquestré dans son gigantesque appartement, les fais tinter dans la serrure. L'espace d'un instant, l'espoir que ton fiancé t'attende entre ces murs te traverse l'esprit, pour disparaître aussitôt. Tu te rembrunis. Tu sais que ça n'arrivera pas, pas si vite.
La porte s'ouvre dans un grincement, et tu te retournes pour la première fois vers ton comparse pour planter ton regard dans le sien, esquissant un sourire un peu gauche.

"- ... Bienvenue à la maison, je suppose ?"
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Kyo Saga
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Mer 9 Avr - 20:55



   

FEAT. Sora Kitsue

   
the shadow of a hope
Un pas. Deux pas. Un pied devant l'autre, évitant les flaques sombres jonchant le sol. Ta seule distraction face à ce silence. Silence qui n'a rien de dérangeant en soi, tu l'as toujours aimé, cette absence de bruit. Elle repose de façon incroyable et permet de mieux penser, mieux rêver. Mieux partir pour oublier cette réalité dans laquelle tu vis. Dans laquelle tout le monde vit. La réalité que cette ondée noie petit à petit, de manière inflexible, par cette brume épaisse qui semble émaner de chaque goutte. Tes iris se plissent, et même cette obscurité oppressante ne semble pas pouvoir éteindre complètement cette flamme, bien que minime, qui vient animer tes yeux. Une flamme nouvelle que le déclic métallique s'ensuivit d'un rejet de gaz a créé pour embraser la fine mèche abîmée du cierge de tes prunelles. Et, en équilibre sur tes jambes encore frêles et tremblantes, tu suis cette étincelle qui a rallumé se brasier ardent, cette étincelle qu'est Sora et ses paroles, ses gestes, qui t'ont sauvé la vie. C'est peut être beaucoup dire, un peu pathétique, un peu hâté, mais c'est avec une profonde reconnaissance et sincérité que tu le penses. Pourtant, à part son nom et sa physionomie, tout t'est inconnu chez lui. Mais tu sens cette aura chaude, cette aura qui t'a volé un morceau de ta confiance et de ta solitude. Cette aura puissamment suggestive d'images passées qui te rappelle cette sensation que donne le fait de ne pas être seul. Tu ne saurais dire si ça t'a vraiment manqué, tu n'y avais jamais songé mais la compagnie de ce jeune homme te fait un peu de bien. Combien de temps cela faisait que tu n'avais pas adresser ne serait-ce un mot à quelqu'un ? T'es resté comme muet si longtemps. T'avais personne à qui parler, à qui te confier. Personne. Même les passants, les autres étrangers, te fuyaient parce qu'il pensait que t'étais soit un clochard, soit un pauvre ado de mauvaise fréquentation et en pleine déchéance. Ce genre de type qui touche à toutes les drogues possibles, une sale plaies toute ronde et suspecte dans le plis du bras, les yeux cernés et les pupilles dilatés. Tu leur faisais penser à ce genre d'ado un peu perdu, délaissé du monde et le rejetant à leur tour. Ce genre d'ado qui ne sait pas quoi faire, qui a déjà raté sa vie, qui n'a pas d'avenir et qui n'a même pas envie d'en avoir. Ce genre d'ado qui n'arrivera jamais à arrêter, à ce décrocher de toutes ces merdes. Et toi, la tienne, c'était ton mal être, ton démon intérieur dont tu n'arrivais pas à te défaire. Ces cauchemars qui te colle à la peau aussi. Un peu de tout ça.

Enfin, vous arrivez dans une autre rue et Sora tourne pour faire face à une maison. Une villa qui te semble bien plus chaleureuse et habitable que les bâtiments abandonnés ou les squattes louches où tu te réfugiais, seul, le soir.

« Je, hm. », il se racle la gorge avant de reprendre. Ou plutôt de conclure sa phrase sur un seul mot. « Voilà. »

Voilà.
Voilà, tu peux dormir, regarde, un toit, un confort, de la sécurité, de la compagnie. Regarde, une nuit sûrement douce, un peu moins froide et dure que les autres.
Voilà, regarde.

« ... Bienvenue à la maison, je suppose ? »


Bienvenue. Maison.
T'as envie de pleurer, là, brusquement, d'un coup. T'as envie de laisser aller ce surplus d'émotions qui a rempli ce vase, en toi, sous forme de larmes. T'as besoin de vider tout ça, d'extérioriser. C'est comme si ses élocutions si rassurantes, si réconfortantes te faisaient lâcher prise. Tu penses à Tori, à ton frère et la façon dont il s'occupait de toi. Et tu le revois un peu dans Sora. Même physiquement, ils ont quelques traits communs. Ça faisait combien de temps, aussi, qu'on s'était pas occupé de toi comme ça ?
Tu profites qu'il pleuve pour cacher tes yeux rougis et un peu humides. Toute cette force, cette muraille que t'avais bâti, vient de s'effondrer brusquement. Alors, après t'être calmé rapidement, silencieusement, tu relèves la tête et ton visage s'illumine. S'illumine d'un sourire, maladroit, sincère, éclatant.
Tu souris comme t'as jamais souri en ces huit dernières années.

« Et maintenant, je peux te remercier ? »


Ta voix est sincère, presque brisée.
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Sora Winchester
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Jeu 10 Avr - 2:24





Tu as désormais l'impression d'incarner un personnage secondaire un peu niais et trop gentil dans une comédie pour adolescents ; ce genre de films insipide où peu importe à quel point la situation du protagoniste parait désespérée, il finit invariablement par se sortir de ses ennuis, de préférence riche, populaire, et au bras d'une jolie fille stupide. En l'occurrence, faute de recueillir l'héritier secret de dieu sait quelle famille de vampires étrangers de sang royal, tu as parfaitement conscience du fait que tes paroles maladroites semblent directement empruntées aux dialogues ô combien médiocres d'un sit-com américain.

Bienvenue à la maison, franchement. Si tu ne craignais pas de paraître encore plus ridicule que tu ne l'es déjà, tu te roulerais en boule sur place en priant pour que le sol t'engloutisse, façon tatou paranoïaque. Ce n'est pourtant pas si difficile d'alimenter une conversation, si ? Tu aurais parfaitement pu lui dire quelque chose d'intelligent. Du genre sinon, ça va les quarante minutes de mutisme ?, ou bien il fait quand même super moche pour une soirée d'avril, voire même ceci est ma caverne, moi Sora, toi trop silencieux. Mais non, bien entendu, il a fallu que tu cèdes à tes envolées lyriques, et que tu passes pour un parfait abruti sentimental sorti tout droit d'un roman de Charles Dickens. Qui plus est, ce que tu lui offres ne représente pas grand chose, en définitive : un lit plus ou moins confortable, une douche chaude, et, au mieux, une assiette de pâtes. Ton quotidien, en quelque sorte - du moins, quand tu parviens à rassembler assez de motivation pour cuisiner un minimum, ce qui devient de plus en plus rare, ces derniers temps. Au long de l'épouvantable mois d'absence de ton amant, tu n'as presque rien mangé, comme l'attestent ta peau trop pâle et tes côtes saillantes. Tu as négligé ta santé avec une application presque compulsive, t'évertuant à dérégler autant que possible ton système immunitaire. S'il n'était pas revenu, tu ressemblerais certainement plus à un cadavre qu'à autre chose, à l'heure qu'il est. Mais tout va bien maintenant. Tout va bien.

Tu fixes ton interlocuteur avec un certain désespoir alors qu'il reste silencieux. Tu commences sérieusement à te demander s'il n'a pas perdu l'usage de la parole au cours des quarante-cinq minutes précédentes, et tu envisages avec effroi la perspective de devoir apprendre le langage des signes dans l'optique de pouvoir communiquer avec lui. Et puis soudain, il lève la tête.
Il te sourit.

Il t'adresse ce genre de sourire qui illumine les visages les plus tristes, qui ravive presque brutalement la lueur de vie qui scintille au creux de l'iris. Ce genre de sourire qui réchauffe les cœurs, usant et abusant d'une sincérité désarmante, juvénile. Ce genre de sourire qu'on retrouve dans la joie des enfants trop naïfs pour savoir à quel point l'avenir sera difficile, aux lèvres des amoureux. Ce genre de sourire qu'on ne rencontre que trop rarement. Victorieux, en quelque sorte, porteur d'un espoir que toi-même ne sait plus réellement exprimer. C'est une étincelle de soleil au beau milieu d'un visage trempé par la pluie, et l'espace d'un instant, tu n'as pas la moindre idée de ce que tu as bien pu faire pour mériter un tel honneur.

« Et maintenant, je peux te remercier ? »
Tes yeux s'écarquillent alors que tu en manques de laisser tomber tes clés. Tu n'es pas particulièrement à l'aise avec la reconnaissance. Tu n'es pas particulièrement à l'aise tout court. Voire même carrément pas du tout. Tu ne sais absolument pas quoi répondre à une telle demande, et quelque part, cette question est probablement rhétorique. Depuis quand a-t-on besoin d'une permission quelconque pour exprimer sa gratitude ? Tu demeures immobile un instant, comme paralysé, ta main toujours crispée sur la poignée. Te remercier... La dernière fois que tu as essayé de venir en aide à ton prochain, c'était il y a cinq mois, cinq mois déjà. Alors que tu t'interposais entre Sébastien de Nivral et Arisa Furihara, dans l'espoir de détourner l'attention de votre nouveau chef suffisamment longtemps pour qu'il épargne sa vie. Tu préfères éviter d'y songer, de peur de réaliser à quel point ce sacrifice piteusement altruiste s'est révélé vain, au final. Toujours est-il qu'à l'époque, on t'avait qualifié d'inconscient, de malade, de suicidaire. Et que personne n'avait ne serait-ce qu'esquissé l'ombre d'un haussement de sourcils pour te féliciter de tes bonnes intentions.

"- ... Euh. Je. Je. Voilà que tu balbuties, à présent. Tu es une véritable catastrophe. T'en fais pas, c'est normal, n'importe qui en aurait fait de même à ma place. J'veux dire. C'est normal. Tu parles trop vite, et tu recules d'un pas dans l'embrasure, puis deux, tant dans l'espoir de camoufler ta gêne que pour te protéger de la pluie. Tu devrais rentrer, tu sais. Tu vas finir par attraper froid."

Oui, parce qu'attention, grande nouvelle : l'eau, ça mouille.
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Kyo Saga
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Jeu 10 Avr - 21:15



   

FEAT. Sora Kitsue

   
the shadow of a hope
Et tu souris.
Souris comme jamais, parce que qu'un gros poids vient de s'enlever de là, de ton cœur et puis aussi de ta conscience. Parce que t'as plus froid, t'es plus tout vide en toi. Parce que la pierre dans ta gorge, qui roulait et te faisait mal, a disparu. Parce que c'est la première bonne chose qui te soit arrivée depuis 8 ans, les premières paroles réconfortante qu'on t'adresse sans que ça ne t'agresse les tympans. T'as retrouvé le poids plume que tu faisais avant. Pas complètement, juste un peu. Et ça te fait un bien fou, ça te délivre de tout ce mal, tout ce poison qui te suivait par tout, coulait avec une certaine frénésie dans tes veines. Les coins de tes lèvres ne retombent pas, rattrapant tout ce temps ou tes sourires étaient inversés, accompagnés de regards toujours ternes, mort, sans aucune lueur de vie en dedans. Et bien que tu te trouves ridicule au plus haut point, tu n'y arrives pas, exprimant ta reconnaissance et ce nouvel espoir que tu ressens. Ça fait du bien, ça aussi, de ressentir autre choses que tous ces sentiments au goût âcre, immorales et les nostalgies prématurés qui aiment tant à vous lorgner tristement. Tout a disparu, d'un coup, comme ça, dans une fumée nébuleuse que toi seul peut sûrement apercevoir. Il a quitté ton palpitant, ton âme aussi mais tu sais, ouais tu sais, que ça n'est que pour un temps. Un temps relativement court qui passera plus vite que tous les autres, ceux qui font mal. C'est comme ça que ça a toujours marché et c'est comme ça que ça marchera toujours. Alors, tu profites. Tu profites de cette libération, faisant battre tes ailes aux oreilles du monde. De grandes ailes blanches, qui lentement, dans les mois, les jours avenirs même, vont s'empourprer de sang noir. Le sang noir de la géhenne qui t'abrite depuis quelques temps.

Il ne semble pas y croire, lui. Il a la tête de quelqu'un à qui on a jamais offert quelconque sourire. La tête d'une personne surprise, choquée de voir une telle expression. Ou alors c'est toi, toi qui est ridicule, l'effraie peut être. Ton air cynique remplacer par retroussement de lèvres, c'est bien quelque de rare, qui ne te va probablement pas. Tu es peut être fait pour avoir l'air sombre, le faciès triste et figé toute ta vie. Mais même cette idée ne te fait pas lâcher prise. Une certaine force s'immisce en toi.

Cling.
Un bruit de grelot, celui métallique des clés de Sora te ramène brusquement à la réalité. Pendant quelques secondes, t'as oublié de penser. C'est bizarre comme sensation. Tu t'attendais même à un retour plus brusque, plus méchant et violent avec l'effet d'un choc. Mais ça va, ça va. Tout va bien, t'es encore... léger.

Après un petit silence, la voix de Sora se fait entendre de nouveau.

« ... Euh. Je. Je. T'en fais pas, c'est normal, n'importe qui en aurait fait de même à ma place. J'veux dire. C'est normal. Tu devrais rentrer, tu sais. Tu vas finir par attraper froid. »

Il balbutie. Comme un enfant. Un enfant qu'on interroge en classe, le prenant un peu au dépourvu parce qu'il a été surpris en train de flâner. Ce genre de moment gênant qui t'arrivaient souvent, plus jeune. Quand tu allais encore à l'école. Alors, tu restes un moment à le considérer, ton sourire s'effaçant tandis que tu acquiesces de la tête. Un pas, puis deux et tu rentres à sa suite en veillant à t'essuyer les pieds avant de rentrer.

Le contraste entre l'intérieur et l'extérieur te surprend un peu. Il fait chaud dans cette maison correctement aménagée. Ça faisait longtemps que tu n'étais pas rentré dans un foyer et tes yeux se plissent pour s'habituer à l'obscurité de la pièce.

« Accueillir un inconnu n'est pas quelque chose de normal. C'est généreux. »


Tu te tournes vers lui, l'éclat de ton sourire ayant disparu pour le regarder, l'air grave, ta voix se faisant plus grave et profonde que d'habituel. Lentement, tu prends au moins la peine de te déchausser par respect et tu te mets dans un coin en attendant qu'il te montre un peu la maison et où il compte te loger. N'importe quoi qui soit fermé et chaud. Même une cave ou un garage suffirait.
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Ven 11 Avr - 2:53





N'importe qui en aurait fait de même à ma place, as-tu dit. Pourtant, tu sais pertinemment que c'est faux, tu sais que l'humanité a évolué de telle façon qu'il est normal aux yeux de tous d'observer leurs semblables pourrir dans les rues sans envisager une seconde de leur venir en aide. Tu le sais, oui, et ça te dégoûte. Tu détestes ces gens qui détournent le regard pour ne pas affronter la laideur de la faim, du froid, de la pauvreté, de la maladie, du désespoir ; tu méprises les citoyens lambdas qui s'inventent des excuses pour soulager leurs consciences, réfugiés dans le confort de leur petit quotidien médiocre. Peut-être parce que toi, tu ne comprends que trop bien ce que c'est, que d'être le garçon dont personne ne veut, d'être l'adolescent qui n'a pas les moyens de s'offrir un repas chaud, d'être celui qu'on regarde avec pitié, avec dédain. Tu comprends, parce que tu as arboré ces matricules sans parvenir à t'en défaire pendant des années qui t'ont semblé interminable.

La charité, cette vertu fondamentalement altruiste qui devient de plus en plus rare, de plus en plus ténue à chaque génération. Tu l'avais retrouvée chez James Winchester alors qu'il t'accueillait au sein de son propre foyer, en dépit de la contrepartie qu'il avait exigée à ton amant et de ses rappels constants du fait que "non, Sora, ta gueule, j'ai rien d'une association caritative, si t'avais pas été le caniche de De Nivral je t'aurais laissé crever de ta putain d'overdose". A présent, c'est ton tour de secourir ton prochain, et bien que tu t'évertues à agir comme si ce n'était pas grand chose, en vérité, ça représente énormément. Cela fait bien longtemps que tu n'as pas été bénéfique dans la vie de qui que ce soit, toi, le poison, le nid à problèmes. A part Sébastien. Sébastien...

Un bref sourire se dessine sur ton visage alors que le prénom de ton fiancé s'impose dans ton esprit. Tu songes un instant au fait qu'il n'apprécierait certainement pas que tu recueilles un parfait inconnu sous ton toit, repousses cette idée. Kyo n'a pas l'air d'un dangereux serial-killer, et si tant est qu'il cache tout simplement bien son jeu, ce ne serait pas le premier à croiser ta route. De toute façon, ce n'est que pour une nuit, et tu es certain que tout se passera pour le mieux - et si par malheur ta nouvelle connaissance s'avisait d'essayer de te lapider, tu aurais tôt fait de l'assommer avec une poêle à frire. Une poêle à frire. Voilà qui te ramène à tes exploits d'il y a quelques jours, alors que tu brandissais avec hardiesse une fourchette en inox dans la direction de Mei Kurona, aka la terrifiante invocatrice d'araignées imaginaires. Tu devrais cesser une bonne fois pour toutes de te tourner vers le matériel de cuisine lorsque ta situation s'annonce périlleuse.

« Accueillir un inconnu n'est pas quelque chose de normal. C'est généreux. »
Généreux.
Tu secoues la tête, dans une avalanche de cheveux noisettes, en refermant prudemment la porte derrière lui. Tu préférerais qu'il s'abstienne de te complimenter, parce que tu n'as aucune idée de ce que tu es supposé répliquer. Peut-être non, je suis complètement psychotique et je me jette à la gorge des gens quand ils me contrarient, ou encore ahahah bah euh tu diras sans doute plus ça quand on se connaîtra mieux, voire même tout simplement merci. Tu l'imites alors qu'il se déchausse, effleures l'interrupteur du bout des doigts. La clarté de l'ampoule de basse qualité qui illumine la pièce te fait grimacer, et tu t'avances souplement en direction des escaliers qui vous font face, grimpes quelques marches.

"- Je t'ai sauvé la vie, on a qu'à dire que tu n'es plus vraiment un inconnu, maintenant. Tu jettes un coup d’œil par-dessus ton épaule, continue sur ta lancée. Un mètre. Deux. La première porte sur ta gauche en montant, c'est la salle de bain. Celle juste après, c'est. Tu t'interromps, te mordilles les lèvres une seconde. Ta chambre. Les deux autres, c'est ma chambre à moi, et un placard aussi, et je doute que ça t'intéresse plus que ça. Tu atteins le seuil du premier étage, te retournes bravement. Si tu veux prendre une douche, tu peux y aller. Je dois avoir des vêtements à te prêter en attendant de nettoyer les tiens. Ça... Ça te va ?"

Sora passion hôtellerie-restauration, bientôt sur vos écrans.
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Kyo Saga
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Lun 14 Avr - 12:43



   

FEAT. Sora Kitsue

   
the shadow of a hope
La chaleur pénètre doucement dans ton corps, te réchauffe jusqu'à ton cœur gelé. Tu le sens battre en toi, contrairement à d'habitude, et c'est bizarre comme sensation. Mais tu ne dis rien, profite, portant une main hésitante jusqu'à ce point vital. Boum boum. Juste là, sous ta peau et tes os. C'est quelque chose que t'avais oublié depuis longtemps. Pourtant ça bouge encore, et tu ressembles ironiquement à une mère palpant son ventre tout rond pour sentir la présence de son enfant en elle. Tu masses cet endroit sous tes doigts le temps que l'obscurité vous enveloppe, ne les retirant qu'une fois la lumière allumée. Tes yeux se ferment sous le contraste et tu grimaces un peu alors que t'entends des pas crisser sur le sol. Tu rouvres tes paupières, regarde le brun s'avancer d'une démarche féline et silencieuse vers les marches que tu n'avais pas vu dans le noir. Hésitant, tu attends un signe d'invitation pour t'avancer, un peu craintif, tes yeux regardant rapidement tout autour de toi. T'as l'air d'une bête qu'on a élevé en captivité toute sa vie avant de le remettre dehors, sans savoir à quoi correspond son habitat naturel. C'est comme si t'avais jamais mis les pieds dans une vraie maison depuis longtemps, alors que c'est faux, t'es allé voir ton père il y a peu, pour lui dire qu'il avait encore perdu un enfant. Son grand garçon. Le plus sage, celui qui lui ressemblait le plus. Celui qu'il emmenait à la pêche le week-end, celui à qui il a appris à faire du vélo sans les roulettes, celui avec qui il allait taper dans la balle après les devoirs. Son premier bébé, son premier gosse. Quand tu lui as dit, tu te souviens, t'avais essayé de paraître froid mais ta voix c'était brisée d'elle même. Il te tournait le dos, dans son fauteuil de cuir en face d'une table jonchée de bouteilles en tout genre. D'alcool en tout genre.

Hitori est mort.

Un tressaillement, ce même silence glaciale s'ensuivit d'un haussement d'épaule. Et alors, c'est tout ? Tu t'en fous ?! Mais c'est jamais sorti. T'es parti après un long moment sans réponse. Tu ne sais même pas s'il a pleuré la perte de cet enfant.
Connard, connard, je te déteste, tu m'as pris mon père, dis moi où il est, dis le putain.


« Je t'ai sauvé la vie, on a qu'à dire que tu n'es plus vraiment un inconnu, maintenant. La première porte sur ta gauche en montant, c'est la salle de bain. Celle juste après, c'est. Ta chambre. Les deux autres, c'est ma chambre à moi, et un placard aussi, et je doute que ça t'intéresse plus que ça. Si tu veux prendre une douche, tu peux y aller. Je dois avoir des vêtements à te prêter en attendant de nettoyer les tiens. Ça... Ça te va ?»

Tu le suis, l'écoutant en silence, à moitié absent. Tu ne réponds pas tout de suite en fait, tu butes seulement sur la dernière marche, manquant de tomber mais tu te rattrapes à la rampe maladroitement. Ok, ça commence déjà les misère, fais gaffe bordel.
Tu tournes le regard à droite puis à gauche, le posant sur chacune des portes alors que tu acquiesces d'un petit signe de tête. Finalement tu t'avances vers cette dite chambre qu'il te laisse pour la nuit, rentrant dedans avec une lenteur et une précaution calculée. La porte grince. Tu t'arrêtes. Tes doigts se crispent sur la poignée froide alors que de ton épaule, tu pousses le lourd morceau de bois. Tu plisses, les yeux, c'est noir et ta main se perd à tâtons sur le mur pour allumer la lumière.

Wow. C'est... Parfait. Parfait à côté des taudis où tu dors d'habituel. T'as l'air surpris, presque choqué à l'idée de dormir sur... Un lit. Deux places. Fait, propre, sûrement confortable. Tu te retires de la chambre finalement pour te tourner vers lui.

« Eh. O-oui, c'est parfait, merci je. Hmn. Je vais prendre une douche, ouais... »


Tu parles vite, à voix basse, encore un peu chamboulée par tout ça tandis que tu décides de disparaître aussitôt dans la salle de bain, la regardant avec ce même air incrédule, touchant le lavabo, distraitement. Puis tu lèves les yeux, jette un regard à Sora par la porte ouverte avant de regarder devant. Dans le miroir. Ce reflet.

… C'est moi, ça ?


Tes yeux s'ouvrent tous grands. En face de toi, il y a un ado. Un ado perdu, sale, décoiffé, l'air fatigué. Ses yeux sont soulignés par des cernes presque impressionnantes, descendant assez bas sur le haut de ses fossettes, créant même des poches violacées. Sa veste est tâchée de sang, imbibée de pu, ce même qu'il a sur les doigts, les bras, un peu partout. Il a le parfait profil du psychopathe à bout, accro à la mort, au rouge vermeil, aux produits illicites, anarchique. Tu déglutis difficilement en fixant ce gars là en face de toi. Tu l'as jamais vu, tu le reconnais pas. Pendant un instant tu hésites même à demander à Sora pourquoi il y a un inconnu dans sa salle de bain. Mais tes doigts te donnent la réponse en se posant sur la surface froide de la glace. C'est bien ton reflet, ton triste reflet. Tu recules un peu, dégoûté par cette image, par cet homme. Et ton visage se crispe douloureusement tandis que tu retires ta veste, et la laisse tomber par terre. Tes mains tirent sur ton haut faiblement avant de le remonter, laissant découvrir une peau blanche, presque à l'effet translucide et des côtes saillantes. L'habit rejoint l'autre au sol. T'es maigre, blanc, sale, abîmé et timidement, tu caresses l'endroit où trônait avant ta plaie immonde. Tu oses pas vraiment y croire, te rappelant vaguement à quoi tu ressemblais quand t'étais pas encore entrainé dans tout ça.

« C'est pas moi... »
tu murmures, brisé.

Puis tu fermes la porte.
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Mar 15 Avr - 5:53





A en juger par l'allure à laquelle il se dirige vers la pièce que tu lui désignes, Kyo craint sans doute que tu sois un serial-killer. Le genre de sociopathe carrément effrayant qui enferme ses victimes dans une chambre froide pour les regarder agoniser avec jubilation, confortablement installé de l'autre côté de la porte vitrée. Cette idée t'arrache un sourire - qui se transforme instantanément en grimace lorsque tu réalises que tu n'as plus rien de l'adolescent inoffensif et innocent qui se jetait à corps perdu dans la mêlée pour protéger la veuve et l'orphelin. Tu as dissimulé un meurtre, et pas n'importe lequel ; le souvenir du cadavre d'Arisa étendu dans son propre sang, tellement mutilé qu'il en était presque méconnaissable, s'impose dans ton esprit. Le parfum funeste de la chair écorchée qui s'embrase te réveille encore, parfois. Souvent.

Tu demeures immobile alors que ton nouveau compagnon découvre ses appartements, l'air ébahi. Tu déglutis péniblement, détournes le regard ; il t'a fallu énormément de temps pour cesser de considérer cette salle comme le sanctuaire du désespoir de ta mère. Jusqu'à leur départ, il y a cinq ans, il t'était formellement interdit de franchir la porte, faute de recevoir une volée de coups et de hurlements que tu n'étais pas prêt d'oublier de sitôt. Même à présent, tu éprouves une certaine appréhension à voir cet adolescent à peine plus grand que toi pénétrer dans ce lieu maudit, et tu te retiens difficilement d'esquisser un mouvement pour l'en empêcher. Ça va, te répètes-tu, ça va. Ils sont partis depuis longtemps. C'est idiot, tu n'es rien d'autre qu'un imbécile, et pourtant, lorsque ton vis-à-vis revient dans ta direction comme si de rien n'était, tu te sens presque rasséréné. Il parait vaguement perturbé, et tu te demandes un instant si lui aussi, il sent les fantômes. Piégés entre ces murs.

« Eh. O-oui, c'est parfait, merci je. Hmn. Je vais prendre une douche, ouais... »
Tu hoches la tête en signe d'assentiment, ayant brusquement l'impression que tu as commis une erreur quelque part. Il parle comme un enfant. Il parle comme un animal traqué. Il parle comme toi. Tu le suis du regard pendant qu'il s'engouffre dans la salle de bain, et l'espace d'une seconde, tu crains qu'il n'aille s'enfoncer directement la tête dans la baignoire pour s'y noyer. Par mesure de précaution, tu ne le laisses pas livré à lui-même, pas tout de suite, et tu te tiens debout sur le palier, mal-à-l'aise. Qu'est-on sensé dire dans ce genre de situations ? Ne te suicide pas, s'il te plait, je viens tout juste de te sauver la vie ? Tu n'es pas certain que ce soit la meilleure formulation possible.

Son visage se décompose alors qu'il affronte son reflet et tu réalises que tu n'as pas la moindre idée de combien de temps il a passé dans la rue. Peut-être n'avait-il pas conscience de son allure pathétique jusqu'à cet instant précis. Peut-être qu'il se sent difforme, et tu as presque envie de le rassurer, d'aller lui tapoter l'épaule en lui affirmant que, eh mec, t'en fais pas, c'est qu'une coupe de cheveux. Mais non. Tu continues de le toiser, réalisant trop tard qu'il commence à se déshabiller, sans même prendre la peine de rabattre la cloison, de façon totalement exhibitionniste. Sa veste glisse au sol, et il se défait lentement de son t-shirt, dans ce qui pourrait être une pulsion soudaine de s'adonner au strip-tease. Tu constates qu'il est extrêmement maigre, et ça te fait presque de la peine - et sinon, rien. Tu as l'impression d'observer un escargot que l'on défait de sa coquille, et quelque part, tu éprouves la même révulsion, et tu détournes les yeux, t'apprêtant à aller te réfugier sous ton lit pour les trois heures à venir.

C'est pas moi...
Son murmure te parvient à la seconde même où tu esquisses un pas en arrière, et tu n'es pas certain d'avoir compris. Tu clignes des paupières, interloqué, et avant que tu n'aies pu amorcer une réponse à sa déclaration relativement suspecte, il te claque la porte au nez. D'accord. Ok. Parfait. Tu attends encore une bonne minute, dans l'expectative. Euh. Soit. Tu décides de considérer que non, il n'y a pas de risque que tu te retrouves avec un macchabée dans ta salle de bain, et tu t'éloignes rapidement en direction de ta propre chambre. Un pas. Huit. Quinze.

Tu jettes un œil à ton placard, quelque peu dépité. Tu ne vas certainement pas le laisser reporter ses vêtements tachés de fluides corporels, quitte à devoir brûler lesdits vêtements toi-même. Ton choix se porte sur un t-shirt noir un peu trop large et un jean délavé, parce que premièrement, tu n'as pas grand chose à lui proposer, et que deuxièmement, tu doutes que ton invité s'autorise à faire le difficile dans ses conditions. Bon. Demi-tour. Tu stoppes au beau milieu du couloir, toque doucement contre le panneau de bois. Tu n'entreras pas, dieu sait dans quelle posture tu pourrais le trouver.

"- Hm, Kyo ? Je, euh. Te laisse des habits ici, énonces-tu en joignant immédiatement le geste à la parole. Je... serai en bas si tu as besoin de quoi que ce soit."

Ces mots sonnent incroyablement faux dans ta bouche. Tu as presque l'impression de t'occuper de la petite sœur que tu aurais du avoir, que tu n'as jamais connue. De cette gamine qui a tout gâché sans même venir au monde. Tu laisses échapper un soupir, descends les escaliers quatre à quatre pour entrer dans la cuisine, laissée plus ou moins à l'abandon. Tes placards sont presque vides - comme d'habitude -, mais tu disposes toutefois de quoi préparer assez de spaghettis pour vous sustenter tous les deux. Tu ne sais pas exactement depuis quand ce sachet est-là, mais après tout, ça ne se périme pas, ces choses-là, si ? Ok. Tu accomplis maladroitement ces gestes qui habituellement te sont automatiques ; sortir une casserole, la remplir d'eau, allumer la plaque électrique, verser du sel, ne pas oublier d'ajouter les pâtes, te faire gicler des gouttes du liquide bouillant dessus. C'est vraiment bizarre de préparer de quoi manger pour deux. Peut-être que tu devrais t'y habituer. Après tout un jour, tu vivras avec Sébastien. On pourrait emménager ensemble ?

C'est sur cette pensée complètement idyllique que tu pars te rouler en boule dans le canapé, allumant distraitement la télévision en t'efforçant de ne pas oublier ta nourriture sur le feu, dans l'espoir de ne pas passer pour un attardé alors que pour la première fois, tu as un ami à la maison.  
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Jeu 17 Avr - 11:35



   

FEAT. Sora Kitsue

   
the shadow of a hope
Tu fuis. Tu fuis ton reflet comme s'il te traquait, te menaçait par sa simple image dans le miroir. Et ça te terrorise. Qui peut avoir peur de soi ainsi ? Qui ? Ça faisait sûrement trop longtemps que tu t'étais pas observer réellement. T'avais pas vraiment envie lors de ton errance, ce n'était pas ta première préoccupation à vrai dire. Puis, tu n'avais pas imaginé ou même pensé que tu puisses changer autant. Depuis toujours t'es un peu maigrichon, pas très musclé. T'as jamais non plus réussi à dresser entièrement tes cheveux. Mais là... Là. Tu ressemble à un cadavre en décomposition, ayant perdu les trois quarts de son poids et de sa matière, dont les cheveux persistent encore à rester et la crasser coller à la peau laiteuse. T'es immonde, répugnant et tu te demandes comment Sora a trouvé le courage d'approcher à ce qui correspond à une bête sauvage. Un chien enragé, abandonné, sale. Tu te dégoûtes, tu te dégoûtes, tu te dégoûtes.

Lestement, tu te détaches de la porte en exécutant un, deux, trois pas en arrière. Tu la fixes longuement, réalisant ton geste précédent et la façon dont tu l'as fermé presque nez de Sora. Tu grognes, te donne une gifle mentale avant d'aller vers la douche, veillant à ne pas tourner le regard vers la glace. Tu t'arrêtes devant, te défais lentement de ton pantalon et sous vêtements avant de te glisser dedans, non sans une pointe de crainte et d'appréhension. Le carrelage est froid sous tes pieds, te faisant un peu grimacer tandis que tes mains viennent agripper le robinet et la paume de douche.  Ok, c'est parti. Tu vas enfin pour te débarrasser de cette saleté, de ces preuves faites de sang et de pus sur toi.
Tu fais tourner lentement le robinet jusqu'à ce que l'eau vienne tomber sur tes épaules. C'est froid putain. Tu serres les dents le temps que ça se réchauffe, jusqu'à ce soit bon, te rougisse la peau un peu et te fasse frissonner de bien être. T'avais presque oublié la saveur de la chaleur de l'eau sur ton corps. Cette chaleur rassurante, qui détend les muscles un à un jusqu'à devenir complètement mou, vous laissant un peu pantelant. Et la l'eau qui coulait presque noire, parfois rouge à tes pieds se fait plus claire, plus propre à mesure que tu te laves. Alors tu remets la paume de douche accrochée contre le mur, te mouillant ensuite les cheveux pour te savonner la tête, le visage avant de t'attaquer à ton corps, ne laissant aucune trace de crasse, rien qui pourrait te rappeler ta pseudo-vie de clochard. Et enfin tu te rinces, entièrement, frais, sentant bon et étrangement mieux. Plus léger.

« Hm, Kyo ? Je, euh. Te laisse des habits ici. Je... serai en bas si tu as besoin de quoi que ce soit. »

Tes yeux se rouvrent et tu éteins l'eau avant de sortir. Le froid s'empare de nouveau de toi et tu t'empresses de prendre une serviette propre que tu déniches en fouillant un peu dans les placards.
C'est ça, fais comme chez toi.

Tu l'enroules autour de ta taille après t'être frictionner vigoureusement et vient entrouvrir la porte, découvrant effectivement des habits propres.
Tu. Tu n'en demandais pas tant. Une nuit d'offerte, à manger, une douche et des habits, hein, eh, ok. Tu te pinces l'arête du nez en secouant la tête. Va falloir que tu trouves un moyen de lui rendre la pareille, mais tu sèches. Enfin, tu trouveras bien. Maintenant, tu attrapes les vêtements, les enfile rapidement pour mettre ensuite la serviette sur tes épaules, retenant l'eau dégoulinant de tes cheveux. Et de nouveau, tu te risques. Tu te risques à regarder l'horreur que tu es devenu. Tu t'examines, lentement, moins effrayé, moins dégoûté maintenant que tu es propre en tout point, que tu n'as plus autant de cauchemars collés à la peau. Bien que ta morphologie cadavérique reste la même. Tu soupires, quitte la pièce.

L'odeur de la nourriture et les paroles de Sora te mènent en bas de nouveau, et tu te postes dans le salon, le regardant vaguement avant de te concentrer sur la télé. Les images défilent sous tes yeux, tu te concentres dessus. T'as jamais été un grand fan de la télévision en général, mais tu profites de pouvoir avoir le privilège de la regarder de nouveau, sans oser t'assoir, restant juste debout, les bras ballants, l'air concentré, murmurant juste distraitement un :

« J'ai fini. »

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