Métro, boulot, dodo. Voilà à quoi se résumait la vie de Taiga. Le temps change et il avance, il se passe tellement de chose dans une vie et le voilà ici, en train de se balader dans les locaux de Paris Avenue. Une entreprise tant réclamée et tant aimée par les mannequins et les stylistes ... Mais que faisait Taiga ici alors ? Hein. C'est très simple.
Il était devenu mannequin à ses heures perdues, voilà ce qu'il était devenu. Comment ça ? Ses heures perdues ? Bon ok, mensonge : c'était presque son travail. Eldorado, qu'en avait-il fait ? Il les avait quitté puisqu'il avait réalisé son objectif premier. Maintenant, il ne sait plus rien ... Ou bien, il n'a pas envie de savoir grand chose sur ce gang. Les entreprises pariaient encore sur ces combats de coqs mais Taiga ne voulait rien savoir : il se tenait à l'écart de tout ça.
Huit années se sont écoulées et tant de choses se sont passées. Pourtant, le jeune homme ne pensait qu'à lui et uniquement à lui ... Qu'était devenu les autres ? Il ne sait pas, il avait juste gardé contact avec certains d'entre eux ... Saaya, c'était sa petite amie. Ok il fallait bien s'en douter. Il se plaignait par moment d'être avec cette fille mais si elle n'était pas là ... Taiga se ferait chier à mort. Arrivant dans le studio où il devait réaliser ce shooting, une jeune femme était au téléphone, elle se baladait un peu partout d'un air stressé, dérangé.
« Il manque du matériel ... C'est pas vrai, il faut aller en chercher tout de suite ... ... ... Quoi ? Il faut aller de l'autre côté de la ville pour ... ? Mais vous n'êtes qu'une bande d'incapable, qu'est-ce que vous foutez ici. »
Conversation terminée, est-ce qu'il y avait un problème avec le shooting d'aujourd'hui ? Le jeune homme lâchait un long soupir avant de voir que cette demoiselle se dirigea vers lui, souriant gentiment. Putain il est beau ton faux sourire, connasse.
« Yamazaki-san, je suis désolée mais vous allez devoir patienter avant que l'on puisse commencer le shooting ... Nous avons quelques problèmes techniques et- »
« Pas de soucis, faites votre boulot, j'attendrai. »
Lui répondait-il d'un sourire aussi faux que le sien. Dès que l'assistante partait de la salle, Taiga se baladait dans le studio et regardait les vêtements qu'il allait porter, la décoration. Il regardait tout ça avec son air indifférent, celui qui ne la jamais quitté depuis des années. Est-ce qu'il était heureux ? Bof. Taiga s'installait sur une chaise non loin de lui, admirant la salle comme si c'était la première fois qu'il venait ici.
quotidien. calme. enjouement. l'eau avait coulé sous les ponts, les temps avaient changé, elle avait changé. en huit ans, beaucoup de choses se passent. en huit ans, des personnes entrent et sortent de votre vie en un simplement battement de cils. en huit ans, on a le temps de construire sa vie sur de solides bases et de repartir de zéro. et toi, Chiha, tu avais quitté les rouges ce jour-là, lorsque ton frère a passé la frontière de l’au-delà, tu étais sortie de ces histoires de gang pour retourner dans la « normalité » : une nouvelle famille, une nouvelle école, un nouveau départ, des nouveaux amis. Tu avais finalement eu le courage de grandir, heureuse, dans un environnement sain et stable. Il y a pourtant ces marques sur ton corps qui n'ont pas disparues, et qui te rappelle cette enfance à chaque fois que tu te regardes dans un miroir, nue. Il y a pourtant ces souvenirs autrefois scellés qui sont maintenant retrouvés. Il y a pourtant cette peluche qui te suit depuis toujours, sur ce lit, dans ta chambre, avec qui tu as traversé toutes sortes de moments. Et plus jamais tu ne l'avais revu, ce précédent propriétaire.
Tu avais trouvé ta voie et suivait maintenant des études en photographie. Tu étais douée, créative, tu mettais du coeur à l'ouvrage et tu excellais dans ce que tu faisais. Tu avais un travail à temps partiel, un appartement étudiant, et ta famille était dans une autre ville. Indépendante. Enfin, c'est tout ce que tu attendais. Tu avais souvent des stages, ici, là, partout, tu prenais tout ce que tu pouvais avant de rattraper les cours que tu manquais. Mais ce stage-ci était différent.
Paris Avenue. L'antre de la mode.
Mon Dieu seigneur Dieu doux Jésus Marie Joseph Oui-Oui Dora et toute la compagnie.
Tu rêvais de photographier leurs mannequins mais on te l'interdisait. Ce stage était enrichissant et malgré ta place de simple assistante tu te contrôlais. Assistante, oui, et ça ne te gênait pas, ça te convenait totalement. En huit ans, on grandit, aussi. Et toi, tu étais devenue une magnifique jeune femme du haut de tes vingt-et-un an, avec ta longue chevelure brune, presque noire, qui était encore plus longue que celle que tu possédais enfant. Tes yeux n'étaient plus violets, quant à eux. Tu avais recouvert cet améthyste par un rouge sang, peut-être parce qu'au fond de toi cette couleur t'était précieuse, expliquant ton style vestimentaire principalement constitué de bordeaux.
Et te voilà qui arrive, chargée de cahiers sous un bras, d'un café dans la main, un stylo sur l'oreille, dans le studio, quand tu entends la demoiselle te supervisant qui s'énerve au téléphone. A quelques mètres, un jeune homme, assit sur une chaise. Tu te demandes vaguement de qui il peut s'agir quand la responsable t'interpelle.
▬ Takahashi, qu'est-ce que tu fais ?! Tu me l'apportes ce café oui ?
▬ Pardon madame, j'arrive.
Ta voix est un peu plus mature, charmante, mais la tonalité reste la même, si bien que l'on peut facilement y reconnaître ton emprunte vocale quand on te connaît.
▬ Tant que tu y es, donne ça au modèle, là-bas.
▬ Au modèle ?
▬ Oui, c'est celui que l'on doit photographier aujourd'hui. Yamazaki Taiga, tu ne connais pas ?
Ne voyant aucune réaction de ta part, elle soupire et hausse les épaules en se détournant tandis que tu te retournes vers cette personne qui ne t'accorde même pas un regard, un autre gobelet en main. Il n'a pas changé est la première chose qui te vient en tête puis tu ne peux t'empêcher de rire légèrement avant de t'approcher de lui, lui mettant le gobelet sous le nez.
▬ La direction vous offre ceci pour vous faire patienter, en s'excusant de son retard.
Libérez de l'une de tes charges que tu lui as collée de force dans les mains, tu tiens correctement tes cahiers sur ton ventre, passant une mèche derrière ton oreille.
▬ Je ne pensais pas te revoir ici, Taiga.
Et je ne pense pas que tu m'aies reconnue, te souviens-tu au moins de la pauvre petite orpheline que j'étais, dans le passé ?
Le temps passe, pourtant il ne se passait pas grand chose. Les gens allaient, venaient et partaient à tout bout de champ. C'était leur boulot ça, de bouger sans cesse pour un oui ou pour un non, Taiga les plaignait vraiment. Quoi que ... Il avait connu ça durant sa période où il régnait en tant que délinquant.
Soudain, une personne le faisait sortir de ses pensées en lui tendant un café. Taiga ne prit pas la peine de regarder son interlocutrice qu'il prenait ce bien avant de fermer les yeux.
« Ah. Merc-. »
Stop. Avant de porter ses lèvres à son verre, il clignait des yeux plusieurs fois sans pour autant regarder la demoiselle qui venait de lui tendre le café. Une voix. Ce n'était pas n'importe laquelle, c'était une voix qu'il connaissait bien. Il n'était pas sûr à 100% de son appartenance ... Peut-être ... 71% ?
Son regard noir se posait sur celui d'une jeune et jolie demoiselle aux cheveux longs, au regard attendrissant et au sourire charmant. Là, Taiga bloquait, son regard le prouvait. Il restait comme ça durant de longues ... Très longues secondes. Il avait envie de dire que c'était un rêve, une connerie comme ça. Pourtant non, elle se trouvait bien là, en face de lui. Il posait lentement, doucement le gobelet juste à côté de lui et d'une main tremblante, il passait une main dans ses cheveux.
« ... Chiharu ... ? »
Ce tutoiement ne pouvait être qu'une confirmation de leur relation. Grattant légèrement son crâne, le jeune homme se leva pour être bien face à la demoiselle. Elle avait grandi, elle est devenue mignonne, adorable ... Adulte. Mais Taiga restera toujours grand pour elle, toujours.
« C'est ... Vraiment toi ? »
Quand je vous dis que Taiga était en train d'halluciner, ce n'est pas de la connerie. A tel point que sa voix en tremblait légèrement. Juste un peu, pas beaucoup.
Il ne s'attendait pas à ça. Pas du tout. A tel point que l'immobilité était actuellement sa meilleure amie.
surprise. retrouvailles. choque. Tu t'attendais à ce qu'il ait une réaction amusante. Oui. Tu t'y attendais.
▬ Ah. Merc-
Il ne te regarde pas, portant le verre à ses lèvres. Mais tu vois dans sa posture qu'il y a quelque chose qui cloche. Toi, tu en rigoles, parce que tu as déjà digéré l'information et que tu n'as qu'une envie, c'est de lui sauter dans les bras. Sauf que tu n'as plus treize ans. Sauf que tu ne fais plus un mètre quarante et que tu dois avoir pris presque une trentaine de centimètres. Et puis tu te doutais bien que si toi, tu étais encore une jeune fille innocente qui n'avait jamais connu l'amour, lui devait déjà être dans une situation stable - ou presque, n'oublions pas que l'on parle de Taiga. Et puis son regard se pose enfin sur toi et tu le sens te détailler du regard en bugant. Toi, tu rigoles encore à l'intérieur. Et puis, finalement, il pose son bien sur la chaise à côté de lui avant de délicatement passer une main dans tes cheveux.
▬ ... Chiharu ... ?
Un sourire étend tes lèvres, tandis que tu penches doucement la tête, prenant appuie sur sa main, fermant presque les yeux, répondant simplement ;
▬ Elles m'ont manquées, ces mains.
Ce contact si familier qui t'avait tant manqué oui, ces étreintes, ces rires, ces sourires, cette chaleur qu'il te procurait. Il se lève, t'offrant un autre contact, et puis il te regarde, tandis que tu l'admires, c'était la première fois que tu le regardais de cette façon, même si toi, tu ne l'avais jamais vu et ne le voyais toujours pas comme un homme, parce qu'il était et serait toujours ton grand-frère. Toujours ? ça reste à vérifier. Peut-être s'en vexerait-il s'il l'apprenait, peut-être pas, tu n'en sais rien. Tu n'y pensais même pas.
▬ C'est ... Vraiment toi ?
Sa voix tremblait. C'était très léger mais tu pouvais le ressentir. A ton tour, tu entames un contact, léger, passant ta main sur sa joue, effleurant sa peau avec ton pouce. Et puis tu ris doucement, déclarant dans un murmure que seul lui peut entendre.
▬ J'ai tant changée, pour que tu en doutes ? En tout cas, toi, tu n'as pas bougé d'un pouce.
Tu te recules quand une voix t'interpelle dans ton dos. Tu te retournes, adressant un sourire poli.
▬ Takahashi-san, la partenaire de Taiga ne semble pas se décider à venir.
▬ ... ? Oh je vois mais en quoi cela me concerne ?
La maquilleuse semble gênée et te regarde de haut en bas, avant de te regarder dans les yeux pour décocher ces quelques mots auxquels tu n'aurais jamais cru en temps normal.
▬ La remplaçante, c'est toi. C'est toi que le photographe a choisi.
Tu clignes des yeux, regarde à droite, à gauche, puis te désigne du doigt en regardant la maquilleuse qui acquiesce. Ah. Merde. Sérieux ? Sans prévenir elle te prend la main tandis que tu lances un regard perdu à Taiga en te faisant entraînée dans la loge. On te change, te maquille et là tu piques un fard.
C'est quoi ce délire ?
Pourquoi tu es en tenue sexy ?
La direction t'explique rapidement les détails tandis que l'on t'enfile un peignoir. Tu es perdue, déboussolée, et en quelques minutes, tu te retrouves aux côtés de Taiga, en lingerie, tes cicatrices et tes complexes à nus, tétanisée.
C'était bien elle. Seigneur Marie Joseph de Dieu ça pouvait exister ce genre de rencontre. Taiga n'y avait jamais cru, Chiharu était partie soudainement de chez Eldorado, elle est partie en famille d'accueil et depuis ... Plus rien. Pas de signe, ni rien. Taiga avait juste repris sa vie comme elle était avant. Il voulait reprendre contact avec cette petite fille mais il n'a pas pu le faire ... Pour une raison qu'il ignorait lui-même. Pourquoi ne pas l'avoir recontacté plus tôt, hein ?
« J'y crois pas ... »
Non, c'était beaucoup trop difficile pour le jeune mannequin de croire qu'il était dans la réalité, que Chiharu était belle et bien là, devant lui, à poser sa petite main sur sa joue, souriant tel un petit ange venu des cieux ... Mais voilà, changement de dernière minute. Une personne venait interpeller la petite demoiselle et elle l'emenait tout de suite dans les loges. ... Wait, les loges ? Pourquoi ? Le jeune homme posait son regard interrogatif sur le photographe. Ah ... C'était un remplacement, et Chiharu avait la corpulence parfaite pour réaliser ce shooting. D'accord. Taiga haussait les épaules et attendait sagement la demoiselle.
Mais la voilà ici au bout de 10 minutes,s'approchant de Taiga en ... Peignoir ? Quoi ? Elle ne savait pas sur quel shooting elle allait travailler ? Vu son air perdu, oui. ... Taiga est juste anéanti, explosé, détruit ... Par le rire. Voir Chiharu dans une telle situation, c'était juste magnifique à voir. Elle était perdue, ça se voyait tellement bien mais ... Voilà, Taiga étouffait dans son rire, les gens autour ne comprenaient pas ce qu'il lui arrivait mais il s'en fichait ... Il commençait à rire aux éclats, littéralement.
« Ça c'est de l'imprévu ... Haha ! »
Il était prêt à mourir de rire. Mais voilà qu'une autre jeune femme invitait Taiga à rejoindre les loges pour se préparer. Il s'habillait et se maquillait légèrement mais rapidement. Au bout de dix minutes, il rejoignait la demoiselle avec lui aussi un peignoir sur le corps. Bon, d'après ce qu'il avait compris, ils allaient poser tous les deux pour ...
« ... Une marque de lingerie. Ça va, tu vas t'y faire pour une première fois ? Haha ! »
Ce mec va finir mort par étouffement d'un rire non contrôlé. Ca va arriver un jour. Il toussait légèrement avant de reprendre son sérieux ... Sans perdre le sourire joueur qu'il avait aux lèvres. Tandis que le photographe donnait des directives sur la lumière et les accessoires, Taiga se permettait d'approcher son visage près de celui de Chiharu, sans aucune gêne.
« Ma petite Chiharu ... Qu'est-ce que tu fais là ? Non ... Qu'est-ce que tu as fait durant ces dernières années et ... »
Et ... Il avait beaucoup trop de question à lui poser, il aurait aimé la prendre dans ses bras mais vu la situation et l'endroit ... Ce n'était pas l'idéal, pas du tout.
imprévu. changement. ébranlée. Comment on en était arrivé là ? C'était une erreur. Forcément. C'était obligé. ça pouvait pas être vrai. Pas toi. Toi, tu n'avais rien de séduisant, du moins tu t'en étais toujours persuadée. toi, tu n'avais aucune élégance, c'est ce que ces petits enfants de treize ans t'avais raconté. Alors pourquoi. pourquoi. voir même, non, c o m m e n t toi, Chiharu Takahashi dernière de la lignée pouvais-tu te retrouvais alors que tu n'en avais même jamais porté en lingerie sexy et sensuelle au possible dans les tons bordeaux avec de la dentelle. Putain. C'est une caméra cachée, c'est ça ? Et Taiga qui étouffe ses rires pendant que toi, tu ne sais même plus où te mettre. Tu lui donnes un coup de coude dans les côtes. Et tu sais que tu lui fais mal. Parce que tu as grandi, et que tu es plus forte, maintenant.
▬ Une marque de lingerie. Ça va, tu vas t'y faire pour une première fois ? Haha !
Tu te renfrognes, arborant une moue enfantine, le teint légèrement rougit.
▬ ... Ne ris pas, sinon je boude. C'est peut-être simple pour toi mais pour moi c'est autre chose...
Et puis se passe quelque chose que tu n'avais pas prévu, tandis que tu relèves tes pupilles ensanglantées en direction du jeune homme, il approche son visage du tien, et son sourire joueur aux lèvres... C'est peut-être à ce moment là que ton cerveau a fait le déclic, et qu'il a compris que taiga est un homme, pas ton frère. Il est un homme, il est plus fort, et toi, tu es une femme, et tu sens ton coeur s'accélérer, tes joues chauffer violemment, tes yeux te donnant une mine à la fois surprise et gênée.
▬ Ma petite Chiharu ... Qu'est-ce que tu fais là ? Non ... Qu'est-ce que tu as fait durant ces dernières années et ...
Tu poses tes frêles mains sur son torse, détournant le regard en le repoussant légèrement.
▬ Tu es trop près. Recule-toi.
Tu essayes de camoufler ton visage en feu mais en vain, tu sais qu'il l'a vu et tu préfères enchaîner sur sa question pour ne pas qu'il ait le temps de se moquer.
▬ J'ai été adoptée. Puis j'ai déménagé et j'ai changé d'école. Je suis entrée au lycée, puis à l'université dans le but de devenir photographe sans jamais avoir de nouvelles sur les gangs à part les rumeurs. Et là, actuellement, je suis en stage. Je n'ai pas une vie si extraordinaire que ça, tu sais.
Tes rougeurs se sont calmées, ont même presque disparues et tu reportes à nouveau ton regard sur l'asiatique, profitant que le départ de la séance photo ne soit pas encore donné pour essayer de calmer ton stress visible par la manière dont tu as de tourner une mèche de cheveux entre tes doigts.
▬ Je te retourne la question, sinon : qu'est-ce qu'il t'est arrivé pendant ces dernières années pour que tu te retrouves à poser pour de la lingerie avec une gamine ?
Parce que, oui, avec ton manque d'assurance et de confiance en toi, tu avais l'impression d'être retombée à cette époque où tu avais treize ans.
Chiharu, ou la petite fille aux joues toutes rouges. Il la reconnaissait tellement lorsqu'elle agissait ainsi. Toujours prise au dépourvu par ses émotions, c'était si amusant à voir. En même temps, elle avait grandit, elle était devenue presque une adulte et la voilà, charmante comme une jolie fleur. Oui, Taiga la complimentait beaucoup mais quand on passe à une gamine chieuse qui veut jouer avec les crabes durant un combat sur la plage à une beauté fatale ... Y'a du lourd, quand même.
Mais voilà, elle lui racontait ce qu'elle avait fait durant ces dernières années, ce qui expliquait sa présence ici. Alors le photographe devait bien la connaître pour l'autoriser à poser avec Taiga. Cependant la fin de sa phrase attira la curiosité du jeune homme.
« Une gamine ... Toi ? »
Et rebelote, voilà qu'il repartait dans un fou rire. Il était moins puissant que le premier mais il n'en pouvait plus.
« Une gamine qui a maintenant la vingtaine surtout. Sinon ... J'ai quitté le gang quelques années après ton départ. J'ai fait ce que je voulais faire. Ayant fait la rencontre d'un photographe - totalement loufoque - de Paris Avenue et que j'ai eu le droit à une séance photo avec Gabriel Evans ... Ils m'ont tout de suite retenu et depuis ... Je suis là. »
Une bien belle vie, une chance de rêve que tout le monde aurait voulu avoir. Pourtant, Taiga ne s'éclatait pas autant que ça. Enfin, c'était plutôt un passe-temps pour lui plutôt qu'un vrai métier. Voilà que le photographe ramenait ses fesses au studio ... Faisant son entrée avec classe et grâce ... Ou pas.
« EN PLACE MES CHÉRIS ! Ah, une belle journée s'annonce ! Enfin si notre mannequin était là, ça aurait été au top mais on va faire avec ce qu'on a. Venez ici mes tourtereaux ! »
Tourtereaux ... Ok, Taiga lâchait un soupir avant de se déshabiller et de passer son peignoir à une assistante. Le voilà pratiquement nu comme Adam. Enfin pas totalement nu, n'oublions pas que le thème du shooting était les lingeries. Voilà pourquoi monsieur portait un caleçon d'une grande marque, après ça sera au tour du slip ... Ca risquait d'être marrant. Ses cicatrices sur son dos étaient toujours présentes ... C'est avec ces marques que l'ont remarquait facilement Taiga, "parce que ça a du style" ... Mon cul oui. Le jeune homme ne se préoccupait pas trop de la demoiselle pour l'instant, il ne voulait pas la gêner en regardant son corps aussi nu que le sien ... Alors il s'abstenait, posant son regard sur le photographe qui commençait à placer les modèles.
« Mh ... On va commencer soft. Vous allez vous adosser contre le mur là bas. Yamazaki-kuuuun ... Je pense que ... Mh ... Mets ta main gauche dans ta chevelures, lances ton regard de braise comme tu as l'habitude de faire mais surtout ... Regarde bien l'objectif ! Et toi ma petite ... Poses ta main droite au niveau de ton coeur, regarde du côté de Yama-kun sans pour autant le regarder ... Attends je me permet un peu ... »
Il déplaçait quelques mèches de cheveux de la demoiselle, dévoilant son petit visage d'ange. Le photographe affichait un grand sourire.
« Je sais pas ce que vous avez fait pour avoir autant de cicatrices sur le corps, tous les deux, mais ça vous donne un charme ... I love it ♥ ! Vous êtes si mignons, un vrai petit couple ! »
Ca leur donnait un charme ... Ok pour Taiga mais ... Chiharu ? Des cicatrices sur le corps ? Taiga n'avait pas fait attention lorsqu'elle avait retiré son peignoir mais maintenant qu'ils étaient lancés dans la séance ... Il ne pouvait -pour l'instant- pas la regarder en face.
▬ Une gamine qui a maintenant la vingtaine surtout. Sinon ... J'ai quitté le gang quelques années après ton départ. J'ai fait ce que je voulais faire. Ayant fait la rencontre d'un photographe - totalement loufoque - de Paris Avenue et que j'ai eu le droit à une séance photo avec Gabriel Evans ... Ils m'ont tout de suite retenu et depuis ... Je suis là.
Gabriel Evans. Ce nom te disait effectivement quelque chose, tu avais du voir ce nom sur quelques dossiers divers de l'entreprise qui traînaient à l'accueil. Son histoire t'arracha un sourire en coin. D'un coup les portes s'ouvrent faisant place au photographe que tu avais l'habitude de fréquenter. C'était lui ton mentor
▬ EN PLACE MES CHÉRIS ! Ah, une belle journée s'annonce ! Enfin si notre mannequin était là, ça aurait été au top mais on va faire avec ce qu'on a. Venez ici mes tourtereaux !
Et ça revire au rouge. Timidement, elle enlève son peignoir, dévoilant son corps souillé par les cicatrices éparpillées ici et là, s'approchant du maître du moment habillée de sa lingerie, porte-jarretelles et compagnie.
▬ Mh ... On va commencer soft. Vous allez vous adosser contre le mur là bas. Yamazaki-kuuuun ... Je pense que ... Mh ... Mets ta main gauche dans ta chevelures, lances ton regard de braise comme tu as l'habitude de faire mais surtout ... Regarde bien l'objectif ! Et toi ma petite ... Poses ta main droite au niveau de ton coeur, regarde du côté de Yama-kun sans pour autant le regarder ... Attends je me permet un peu ...
T'essayes de retenir les consignes mais tu as déjà peur de mal faire et ton corps se met à trembler quand le photographe arrange tes cheveux. Oh mon Dieu. ça y est tu as le trac.
▬ Je sais pas ce que vous avez fait pour avoir autant de cicatrices sur le corps, tous les deux, mais ça vous donne un charme ... I love it ♥ ! Vous êtes si mignons, un vrai petit couple !
Elle rougit d'avantage, baissant les yeux, tandis qu'elle va doucement se mettre en place, inspirant un coup avant de se décrisper un peu. Posant délicatement sur sa poitrine, elle tourne légèrement son regard vers le jeune homme quand le photographe intervient.
▬ Non, non ma chérie pas comme ça ! Ne te contente pas de regarder un point fixe au loin ! Dévore-le des yeux comme si tu voulais en faire ton quatre heure !
Rien qu'à cette pensée, tes joues redeviennent rouges et tu lances un regard encore plus timide à l'asiatique avant de sans t'en rendre compte faire attention à des petits détails : ses petits mèches qui rebiquent sur sa nuque, sa peau pâle, les cicatrices dans son dos, ou du moins ce qui en est visible ici et tu sens ta main se serrer un peu. Pour la première fois, tu le regardes comme si tu regardais un homme et ça te fait tout drôle. Peut-être même est-il le premier homme que tu regardes pour de vrai.
clic. clic. clic.
tu n'y fais même pas attention, ton regard est rivé sur l'homme à côté de toi et tu ne pourrais presque plus en détourner les yeux. Il est beau. Non. Même pire que ça. Pour la première fois de ta vie, tu t'en rends compte, tu y penses, tu en prends conscience. Taiga Yamazaki, lui qui t'a accompagnée pendant presque six ans, huit ans auparavant, lui qui s'est battu à tes côtés, lui qui t'a rendu le sourire dans les moments les plus durs, lui qui t'a sauvé la mise plus d'une fois, lui qui t'a protégée. Lui.
Et la séance débutait. Le photographe exigeait beaucoup de chose à Chiharu mais elle savait se débrouiller, pourtant ce mec en demandait toujours autant. Taiga lâchait un long soupir avant de faire craquer sa nuque, mine de rien rester trente ans comme ça ... On se tape rapidement des crampes.
« Tu sais, c'est pas une professionnelle. »
Le photographe tapotait des mains avant de les agiter comme si il voulait les faire sécher. Geste totalement débile de sa part mais ça paraissait tellement ... naturel.
« Mais pas du tout, qu'est-ce que tu crois que je fais, là ! N'importe quoi. je sais choisir mes mannequins à la perfection et si j'ai choisi Takahashi-san, ce n'est pas pour les pâquerettes de ma grand-mère. »
... C'était quoi son expression débile là ? Taiga leva un sourcil face aux paroles du photographe. Et dire qu'il le voyait pratiquement non-stop, il le trouvait toujours aussi bizarre. Lâchant un soupir entre deux flash, le jeune homme posait son regard sur la demoiselle. Enfin, je peux te voir.
« Ça va, tu survis ? »
A peine il finissait de poser sa question que le photographe attrapait le bras de Taiga pour le faire asseoire sur le canapé.
« Toi, je te connais, tu adores la sensualité et les femmes, hein ? Alors tu vas tranquillement t'installer comme un dieu tandis que ... »
Il se retournait légèrement vers Chiharu avant de s'avancer vers elle, poser ses mains sur ses épaules et la diriger lentement vers Taiga.
« Toi ma tendre, tu vas juste t'asseoir sur ses cuisses, tu approches légèrement ton visage près du sien. Tes mains auront comme appui les épaules de Yama-san. Parfait, parfait ! Mon dieu mais je m'aime quand j'ai des poussés d'inspiration, comme ça. Ah et puis si vous voulez être à l'aise - surtout toi la miss - n'hésitez pas à parler entre vous, ça rendra la scène encore plus naturelle ♥ ! Et là, je veux un regard profond, un regard intense, l'un désire l'autre ... Magnifique ! »
Déjà de un : ce mec avait des idées loufoques. De deux : ça partait totalement en couille et de trois : Chiharu, ça ira tout ça ? Les photos enchaînaient, le regard du jeune homme était plongé dans celui de la demoiselle. Des rubis, c'était des rubis qu'elle avait à la place des yeux et Taiga ne pouvait s'empêcher de rire.
« Yama-saaaan ... Sois sérieux ! »
Le jeune homme toussait légèrement avant de poser ses mains sur les hanches de la demoiselle, tandis que le photographe prenait un plaisir fou à photographier le couple dans tous les angles.
travail. malaise. inexpérience. Toutes ces demandes, toutes ces propositions, c'est que tu n'en as pas l'habitude, toi. Pourtant, Taiga, lui, ne semble pas s'en formaliser. Tu essaies de répondre aux attentes du photographe comme tu peux, et tu avoues que tu finis par prendre le coup. Du moins, pour le moment.
▬ Tu sais, c'est pas une professionnelle.
Merci, enfin un peu de compassion dans ce bas monde.
▬ Mais pas du tout, qu'est-ce que tu crois que je fais, là ! N'importe quoi. je sais choisir mes mannequins à la perfection et si j'ai choisi Takahashi-san, ce n'est pas pour les pâquerettes de ma grand-mère.
Les pâquerettes de sa grand-mère. Donc sa grand-mère a des pâquerettes. ça veut donc dire par l'équation a = x² par le cosinus de la perruque de la reine d'Angleterre divisée par le nombre de piment mit dans la sauce du restaurant du coin puis additionné au nombre de lama présents sur le quart sud ouest de hémisphère nord que deux choses :
ce mec est soit gay soit complètement con.
▬ Ça va, tu survis ?
Attends un peu, j'agonise.
A peine a-t-il le temps de prononcer ces quelques mots que le photographe entre à nouveau en scène, t'enlevant ton partenaire pour le poser sur le canapé.
▬ Toi, je te connais, tu adores la sensualité et les femmes, hein ? Alors tu vas tranquillement t'installer comme un dieu tandis que ...
Oh oh. ça. ça sent pas bon. du tout.
Tu te sens dirigée vers Taiga tandis que ton cerveau capte difficilement les paroles du metteur en scène qui te pousse vers lui.
▬ Toi ma tendre, tu vas juste t'asseoir sur ses cuisses, tu approches légèrement ton visage près du sien. Tes mains auront comme appui les épaules de Yama-san. Parfait, parfait ! Mon dieu mais je m'aime quand j'ai des poussés d'inspiration, comme ça. Ah et puis si vous voulez être à l'aise - surtout toi la miss - n'hésitez pas à parler entre vous, ça rendra la scène encore plus naturelle ♥ ! Et là, je veux un regard profond, un regard intense, l'un désire l'autre ... Magnifique !
Oh. Non. Non. Juste. Non. Seigneur Dieu. Laissez là mourir en paix. La voilà sur ses genoux maintenant et omygad non non non elle voudrait se cacher les yeux elle et sa foutue pudeur, timidité et tout le tsouin tsouin déjà qu'elle sait que, essayant de calmer ses joues ce sont juste ses oreilles qui rougissent le premier qui trouve ça adorable elle le frappe. Et lui, l'autre là en face d'elle, qui pose ses mains sur ses hanches et qui la regarde dans les yeux.
Qu'on la réveille. Elle n'arrive même pas à dire si c'est un rêve ou un cauchemar.
▬ ... Toujours tentée par la photographie ?
T'arrives même pas à répondre, pour le moment, les mots s'emmêlent dans ta gorge et tu te contente de faire la moue tandis que tu te cales contre lui, histoire de pas être trop mal non plus.
▬ Je préfère être de l'autre côté de l'objectif. Je me sens mal à l'aise, ici. Et puis t'es trop proche.
T'as besoin de parler, de vider ton sac, t'as toujours été franche et ça c'est empiré avec le temps, mais là, la situation te prend de court et tu craques.
▬ Et ça me perturbe. Je me suis jamais retrouvée aussi proche d'un mec et maintenant que je comprends que t'es pas qu'un grand-frère je sais plus comment te regarder et j'ai envie de retourner au QG pour m'enterrer la tête dans la gamelle de Tirex.
Click, clack, boom, flash. Instant magique, les maquilleuses revenaient de temps à autre pour peindre une mine en or sur le visage du jeune couple. Entre temps, Taiga pouvait parler librement avec elle. Mademoiselle était donc gênée et préférait se placer derrière l'objectif ... Soit, chacun a ses passions, ses envies.
« Pourtant, quand tu venais me câliner le soir avant de dormir, ça ne te gênait pas autant, ai-je tort ? »
Un petit rire s'échappait des lèvres du jeune homme tandis qu'il remettait une mèche de cheveux de Chiharu derrière son oreille - chose que le photographe voulait faire depuis un bout de temps.
« ... C'est ce qui s'appelle mûrir, Chiharu-chan. »
Une enfant prendra toujours son papa comme son premier amoureux, mais plus nous grandissons ... Plus ce père aura l'aspect d'un homme, toujours d'un père mais d'un homme avant tout. Enfant, nous rêvons et adulte, nous réalisons. Posant son regard sur le corps de la jeune fille, Taiga ouvrait doucement sa bouche pour lui chuchoter ses mots :
« Dis-moi , qu'est-ce que c'est qu-. »
Tape dans la main du photographe, il venait -une nouvelle fois- interrompre la conversation.
« Mon dieu, quel bonheur de travailler avec vous. Je vous autorise une pause. NOUS REPRENONS DANS CINQ MINUTES ! »
Et le voilà repartir hors de studio, allant chercher son petit café pour rester aussi chiant et actif durant le shooting. En attendant, Taiga reposait ses pupilles dans ceux de la demoiselle, puis il fixait son corps. Evolution de morphologie, n'en faisons aucun commentaire ... Cependant, une chose titillait l'esprit du jeune homme. Il posait un doit sur une cicatrice de la peau de Chiharu, puis ailleurs, ici et là.
flashs. lumières. allusions. A sa remarque, tu ne pus que rougir honteusement, doublant ta teinte écrevisse tandis qu'il remettait une de tes mèches rebelles derrière ton oreille. Tu voudrais le frapper, mais déranger le travail des photographes n'était pas la meilleure des idées, tu en avais déjà vu renvoyer des mannequins pour moins. Il n'empêche que tu espérais déjà que personne ne remarque la jeune fille dont personne n'a jamais entendu parler aux côtés de l'idole que tout le monde adore.
personne.
▬ ... C'est ce qui s'appelle mûrir, Chiharu-chan.
▬ Comme les fruits ?
Ta gueule, tu t'enfonces.
Tu le vois s'approcher, sent son souffle contre ton oreille quand il commence à te murmurer quelque chose, haussant ton malaise, tandis que tes mains se serre maladroitement sur ses épaules.
▬ Dis-moi , qu'est-ce que c'est qu-.
Clap. Ta tête se tourne vers le photographe, instinctivement.
▬ Mon dieu, quel bonheur de travailler avec vous. Je vous autorise une pause. NOUS REPRENONS DANS CINQ MINUTES !
Tu soupires de soulagement en pensant déjà au café que tu allais ingurgiter. Café. Putain. Qu'est-ce que t'en avais besoin. Tu sentais néanmoins le regard de Taiga sur toi, ce qui t'arracha de nouvelles rougeurs, à croire que c'était ta journée.
Oui, ça l'est.
Un doigt sur sa peau. Qui se pose sur une de ses cicatrices. Elles sont nombreuses, éparpillées ici et là. Et il les désigne une à une de son doigt. Et elle, elle frissonne. Elle ne sait même pas pourquoi. Elle lui attrape sa main, la reculant, cherchant à éviter ce contact.
▬ C'est quoi, ça.
▬ Rien.
C'était trop vif. Trop sec. Trop rapide. Tu l'as presque coupé. Tu n'as pas envie d'en parler. Tu détournes le regard. Rien que de revoir ces cicatrices te rappelle leurs rires tandis qu'ils te frappaient. Un enfant est con, et il fait mal sans s'en rendre compte. Aussi bien par les mots que les gestes.
▬ C'est rien. Rien du tout, même.
On dirait presque que t'essayes de te convaincre toi-même, ça suffit. Tes rougeurs sont retombées, et tu te relèves. Toi, tu n'as pas besoin de poser la question. Tu te souviens très bien de l'avoir vu se faire tabassé, il y a huit ans. Un homme, à peine plus âgé que toi s'approche, te tendant un gobelet avec un liquide que tu ne faisais qu'attendre depuis le début de la séance. Café. Tu le remercies, commençant à boire, sans te rendre compte que lui ne se gêne pas pour te regarder. Puis tu te retournes vers l'asiatique.
▬ Tu penses qu'il y en a encore pour long ?
Vas-y, c'est ça, fuit, change de sujet. Tu sais pourtant qu'il n'abandonnera pas si facilement.
Pause, il ne restait plus que deux minutes avant de reprendre la séance. Chiharu ne voulait rien dire à Taiga, ça se voyait et puis elle lui répondait trop rapidement. Elle lui cachait sûrement quelque chose.
« Et tu penses que j'en ai rien à foutre de ta santé après autant d'année de séparation ? »
Tu crois vraiment que je vais me foutre de ta gueule en entendant tes faits ? Moi aussi je sais changer de sujet quand je veux. Ça énervait légèrement Taiga et il ne le cachait pas : sourcil froncé, mine boudeuse voir râleuse, il lâchait un soupir au bout de quelques minutes de silence.
« Si tu ne veux rien me dire, comme tu veux. »
Huit ans de séparation, elle avait du changer durant ces dernières années. Du ? Non, c'est sûr, elle avait changé. Pause terminée, le photographe loufoque revenait avec un gobelet dans sa main droite, il regardait Taiga ainsi que Chiharu, le sourire aux lèvres.
« Maintenant, nous allons faire des photos solo mes petits. Et nous allons commencer par toi, ma jolie ! Viens ici que je te place. »
Pendant que le photographe donnait les directives à Chiharu, Taiga s'installait sur une chaise non loin d'eux, buvant un verre d'eau qu'une assistance venait d'apporter pour lui. Il se contentait de regarder Chiharu, que ça la gêne ou non ... Il la fixait intensément, il voulait savoir ce qu'il s'était passé.
secrets. refus. passé. ça y est, ça repartait, comme il y a huit ans, à chaque fois vous vous disputez.
▬ Et tu penses que j'en ai rien à foutre de ta santé après autant d'année de séparation ?
Tu te mords la lèvres en baissant le regard. Tu sais qu'il n'a rien fait de mal et qu'encore une fois c'est ta faute, à toi et toi seule, pourtant tu peux pas faire autrement qu'essayer de tout nier en bloc, comme tu l'as toujours fait, comme on t'a toujours dit de le faire au fond de toi, pour te protéger, fuir de tout ça.
▬ Si tu ne veux rien me dire, comme tu veux.
Tu ne voulais pas t'engueuler avec lui, pas maintenant, pas aujourd'hui, jamais. Tu voulais rectifier le tire, tout lui avouer, ces heures de souffrances à être tabassée ou à te mutiler toi-même, sur ton bas ventre quand tout a dérapé, mais voilà que le photographe revenait. Génial.
▬ Maintenant, nous allons faire des photos solo mes petits. Et nous allons commencer par toi, ma jolie ! Viens ici que je te place.
Comme ça en plus tu ne pourrais plus lui parler. Bordel. Tu poses ton café, l'écoutant sérieusement cependant. Il voulait que tu bosses ? Ok. La timidité, la pudeur, allez vous faire foutre. Signé, le monde entier.
▬ Je veux que tu sois sensuelle, que tu attises les braises du désir, je veux que ton regard brûle, pense à n'importe quoi, n'importe qui, je veux juste que ça marche, d'accord ? Bien, commence par t'allonger sur le canapé où vous étiez assis, tu poses ton bras légèrement devant ta poitrine, tenant une mèche de cheveux derrière ton oreille et surtout : souris.
T'enregistres tout, te tourne et tu vas t'allonger. Quelque part, tout le monde peut sentir que l'atmosphère a changée, ce n'est plus la gamine qui pose, mais belle et bien la femme de vingt ans que tu es. Tu passes la fameuse mèche derrière ton oreille et tu fends tes lèvres en un sourire joueur, presque provocant, tandis que tes yeux renvoient une lueur de désir, de jeu et de sensualité. Tu sais qu'il te regarde. Tu le sens et c'est pour ça que tu le fais, parce que ça t'amuses, de le provoquer, de lui prouver que tu as grandi. Clic. Flash. L'hurluberlu s'émoustille derrière l'appareil en te complimentant tandis que tu changes de pose, obéissant à ses ordres, finissant la tête en arrière sur l'accoudoir, entourée par tes cheveux comme un ange par des plumes et les jambes légèrement relevées. Et tu souris. Encore. Tu aimerais qu'il craque et détourne le regard, qu'il perde. Parce que tout ça n'est qu'un jeu dont toi seule comprends les règles que tu déclares. Cette fois-ci, c'est la guerre. Pourquoi ? Parce que tu en as envie. Parce que tu veux lui prouver que tu ne veux pas crier mais juste rire. Juste cette fois. Juste avec lui.
Juste aujourd'hui.
Les flash s'arrêtent et ton mentor s'extasie sur ta prestation.
▬ M-a-g-n-i-f-i-q-u-e ♥ ! Je savais que tu avais du sex-appeal, chérie ! Tu nous montres enfin ce dont tu es réellement capable rahlala ce shooting va faire un malheur ! Vas te reposer. Yama-saaaaaan, à toi ♥ ! Tu as intérêt à te donner à fond, comme Takahashi-san sinon elle attirera plus l’audimat que toi, tu sais ?
Tu pouffes. Tu sais bien que c'est impossible. Tu te relèves, te dirigeant vers la première chaise qui passe, mais, passant à la hauteur de l'asiatique tu lui souffles en effleurant sa main de tes doigts.
▬ Montre-moi ce que tu sais faire. Si je suis satisfaite, je t'expliquerais tout ce que tu veux savoir.
Et là, le déclic. Putain, c'est une grande fille, une adulte, ce n'est plus une enfant. Et bizarrement, Taiga ne pouvait pas la lâcher des yeux, il ne pouvait cesser de regarder le corps de la demoiselle, son jeu ainsi que ses mimiques. Elle n'était pas si angélique que ça, elle s'était transformer en une jolie petite nymphe. Attirante, sexy, adulte. Adieu la fille mignonne, adorable et timide. Là, elle venait de dévoiler à Taiga une certaine personnalité, et son regard étonné ne disait pas le contraire. Il fixait de ses yeux sombres, il regardait de ses pupilles noires, il était impossible pour lui de détourner son regard. Il était à la fois absorber par les blessures de la miss et par sa beauté. Quelle petite folle.
Voilà que Chiharu venait de terminer son shooting, ce qui invitait Taiga à prendre sa place. Mais avant d'arriver à bon port, la jeune femme lui chuchotait ses paroles, ses mots, son petit côté malicieux. Là, ça devenait un défi, un combat et un jeu. Taiga ne pouvait perdre le sourire de ses lèvres, ce sourire joueur et satisfait, prêt à tout défoncer pour remporter la victoire. Elle voulait jouer à la maligne, n'est-ce pas Chiharu ?
« Comptes sur moi, chef. »
Contrairement à la demoiselle, lui n'avait pas changé physiquement. Lui n'avait pas changé ses habitudes. Lui, posait pour le plaisir et pour l'argent, même si cela pouvait être parfois très ennuyeux. Mais voilà, le tour est joué, la roue tourne et qui obtiendra le numéro du jour ? Chiharu ou Taiga ? Telle et la question ... La photographe regardait le jeune homme de haut en bas avant de frotter ses mains d'un air ... Douteux.
« Alors-alors-alors-alors ... Allonges toi sur le canapé, mets ta main dans tes cheveux et bombes légèrement ton torse. Voilà, regardes moi. Tu sais utiliser ton regard de séducteur, donnes moi le regard du Tiger ! Yeaaah. Attends tu permets ? »
Le photographe s'approchait doucement pour ... Quoi ? Lui baisser légèrement son caleçon ? Non mais. Bon ok, ça lui donnait un petit effet de nudité ... Sans pour autant dévoiler les parties intimes de Taiga, non mais il ne va jamais poser pour un calendrier de footballeur à poils, il ne faut pas trop rêver. Et voilà que la séance solo commençait pour Taiga. Le regard qu'il lançait à l'objectif était assez sauvage, tentant ... Le genre de regard que le jeune homme irait lancer à sa petite femelle Saaya. Oh oui qu'il l'aime son rondoudou ... Mais là, ce n'était pas le moment de penser à ça, boulot puis après ... Affaire personnelle. Au fur et à mesure que le temps passe, Taiga prenait diverses positions : il s'installait en tailleur, le dos collé au dossier et le regard toujours rivé vers l'objectif, mais cette fois avec le visage détourné vers les assistantes. Click, clack, boom. Taiga variait, Taiga s'éclatait, à tel point qu'il en avait oublié le pari ... Gros con, va.
« Exceeeeellent, maintenant tu vas t'allonger sur le ventre, les bras croisés et tu regardes ailleurs que l'objectif, un point dans la salle ... N'importe lequel mais PAS l'objectif. »
Ah ? Ok. Sans aucune hésitation, son regard se posait sur celui de Chiharu. Bordel, son corps, ses cheveux, son visage ... C'est une bombe sexuelle. Taiga ne le cache pas et celui-ci lâchait un petit rire avant de reprendre son sérieux. Enfin sérieux ... Il gardait toujours ce sourire charmeur, celui qui faisait tomber la plupart des assistantes, celui qui met le monde à ses pieds. Il continuait encore et encore, il changeait de position encore et encore, se trouvait parfois sur le sol, assis avec une clope entre ses lèvres. Il changeait et variait, son regard se trouvait tantôt sur l'objectif, tantôt sur Chiharu. Elle est bien mignonne, cette fille.
Séance terminée, le jeune mannequin lâchait un long soupir alors que des assistantes fonçaient sur lui pour le maquiller.
« Mais c'est magnifique, tout ça. Je vais voir ce que ça donne sur le PC, je reviens ♥. »
Et l'artiste se barrait une nouvelle fois, toujours présent dans la salle mais il se trouvait un peu éloigné du personnel. L'ex Eldorado se levait pour se diriger vers la demoiselle, croisant ses bras pour se donner un air supérieur. Puis vint un long soupir, et voilà que le jeune homme avait les fesses collées au sol. Oui, quand monsieur soupire, c'est tout son corps qui tombe.
« Tu m'as perturbé, sale gamine. »
Et mon cul, c'est du poussin ?
« Non je déconne. »
Voilà que les assistants commençaient à partir de la salle, peut-être qu'ils partaient faire une pause clope ou café, qui sait. En bref, il n'y avait presque plus personnes dans la salle, juste le photographe qui avait les yeux rivés sur son écran, beaucoup trop concentré pour pouvoir s'intéresser aux jeunes modèles. Et puis voilà. Avec ce petit sourire malin aux lèvres, avec son petit regard envieux, Taiga attrapait Chiharu pour la prendre dans ses bras. Il la serrait, même si elle avait grandi ... Elle était toujours petite.
Tes lèvres s'étirent un sourire carnassier. Tu as toujours aimé jouer. Pas dans la même cour, certes, mais à chaque ère ses passes-temps. Tu poses tes fesses sur une chaise tandis qu'on t'apporte un autre gobelet que tu acceptes poliment, puis tes yeux se fixent sur le jeune homme qui commence son shooting à son tour. Tu remarques le fait que son caleçon soit un peu descendu et te concentre pour ne pas te focaliser dessus sinon tu tournerais au cramoisie. Il est beau, putain, ce mec est désirable et tu penses bien que si tu étais née la même année que lui tu aurais sûrement essayé de le mettre dans ton lit, il y a huit ans. Oui, même avec Saaya, tant pis. Désolée mais quand on a de telles tablettes de chocolat, hein. Et puis vos yeux se croisent, toi et ton regard rubis, lui et ses prunelles de suie. Ton rictus s'accentue malicieusement tandis que tu le regardes faire. Tu dois sûrement le dévorer des yeux, mon Dieu, heureusement que tu es loin pour qu'il ne le remarque pas. Tu n'arrives plus à détacher tes pupilles de lui, il est attractif. Bizarrement, ça t'arrache un rire, parce qu'au fond tu sais que tu as perdu, comme toujours. Il a huit ans d'avance, c'est tout, sinon t'aurais gagné. Quelle mauvaise fois tu fais. Et puis les projecteurs s'éteignent tandis qu'il revient vers toi, s'étalant en beauté sur le sol.
▬ Tu m'as perturbé, sale gamine.
▬ Je prends ça pour un compliment, sale gosse.
Toi, tu souris toujours, et ta voix est amusée, chantonante presque.
▬ Non je déconne.
▬ C'est ça, je sais bien l'effet que je te fais.
Tu t'engages sur un terrain dangereux, Chiharu.
Ton regard se pose sur la sale autour, observant la foule qui s'en va petit à petit, peut-être était-ce une pause, mais le café lui avait suffit, sinon elle allait se mettre à sauter partout comme une enfant. Et puis tu te sens basculer, finissant entourée par une étreinte protectrice, ton visage allant instinctivement se nicher au creux de son cou tandis que tes mains passent dans son dos, l'étreignant doucement, tandis que ses yeux se ferment. ça te fait tout drôle de le sentir contre toi, maintenant que tes bras peuvent se rejoindre dans son dos, de sentir ton corps presque nu contre le sien, pourtant tu l'as déjà vu torse nu de nombreuses fois, mais on ne se refait pas faut-il croire.
▬ Tu m'as manqué.
Tu savoures ce chuchotement, son parfum, sa chaleur, te lovant contre lui et tu réponds, tout bas comme si tu avais peur d'être entendue, que c'était un secret que lui seul devait connaître ;
▬ Toi aussi, tu m'as tellement manqué.
Tu n'as pas envie de le lâcher, tu voudrais rester comme ça à jamais pour en profiter toujours un peu plus puis tu finis par glisser à nouveau dans son oreille ;
▬ Et tu as largement mérité ta récompense.
Tu te retournes, calant ton dos contre son torse en jouant avec ses mains, ses doigts, comme tu le faisais souvent petite.
▬ « ça » comme tu dis si bien, ce sont les mois qui ont suivi les combats, avant qu'onii-chan ne meurt.
Tu ne pouvais pas te résoudre à l'appeler autrement. C'était à la fois mignon mais triste.
▬ La blessure que m'a infligé heu... Masa, oui, si j'me souviens bien, m'a laissée une cicatrice. Je crois que c'était pendant un cours de sport, dans les vestiaires, que les filles ont commencé à mal me voir. Et puis tout est allé crescendo, au début c'était des rumeurs, puis après j'ai commencé à me battre, et finalement, je me faisais bizutée et tabassée à sang. J'ai développé une sorte de phobie, concernant cette cicatrice et, je me souviens que tous les soirs, quand je me regardais dans la glace, je me mettais à gratter en espérant que ça s'en aille. Et je grattais, grattais, grattais encore et encore jusqu'à atteindre le sang sans m'en rendre compte. Et ça a fait encore plus de cicatrices.
Tu venais de te confier. Pour la première fois depuis huit ans, tu en avais parlé. C'était sorti d'un coup, tout seul. Et toi, tu ris, penchant la tête sur le côté en haussant les épaules.
▬ Voilà comment j'ai réussit à rendre mon corps aussi repoussant. Pathétique, hein ?
T'en avais honte. A tel point que t'aurais pu en pleurer, p't'être bien.
Quel plaisir, quelle joie et quel bonheur de trouver dans ses bras cette chose qu'il voulait protégé depuis sa venue chez Eldorado. Il agissait comme un frère chiant et barbant, il ne va jamais cesser de l'engueuler pour des bêtises enfantines mais ... Un frère, oui. Mais voilà, elle avait grandit et la notion de petite soeur ne pouvait plus être utilisé. Comment ça ? Elle était toujours petite pour Taiga, aussi physiquement qu'en âge, elle restera sa petite chieuse, ce sale gosse qui préfère jouer avec les crabes dans le sable alors qu'un combat sanglant s'apprête à la déchirer en deux. Bref, il profitait de cet instant, il savait au moins qu'elle était encore ici, en vie.
C'est alors que Chiharu commençait à lui raconter ses mésaventures concernant les marques qui défiait la beauté du corps de la jeune fille. Taiga fixait l'horizon tandis qu'elle racontait son histoire. Souffrance, malheur, aucune acceptation. Taiga ne comprenait pas la mentalité des jeunes enfants. Cet homme était plutôt du genre à esquiver tous les enfants à son âge. Bagarreur, violent, personne n'osait l'approcher. Mais Chiharu ... Elle, c'est autre chose. Elle était faible, sans aucune défense et devait supporter ses pseudoo-camarades de classe.
« Pathétique, en effet. »
Gros con, t'es mal placé pour parler de ça. Cependant, l'ex Eldorado posait une main sur le crâne de la demoiselle avant de la grattouiller légèrement, un geste qu'il avait tendance à faire avec elle quand elle était petite.
« Mais moins pathétique que cette bande de cons. »
Qu'est-ce qu'il pouvait dire d'autre ? Rien du tout, il ne pouvait rien faire puisque le passé était passé, rien ne sert à revenir dans ce passé pour dégommer la gueule de ces gosses et Taiga n'avait pas envie de prendre en pitié Chiharu. Elle n'aimait pas ça et lui non plus. Le jeune homme se leva, invitant la demoiselle à faire de même, il posait son regard sur l'artiste qui revenait le sourire aux lèvres, mais habillé comme si il s'apprêtait à sortir dehors.
« Bon, parfait-parfait-parfait. Je pense que nous allons nous arrêter ici pour aujourd'hui, je dois réaliser un autre shooting à l'autre côté de la ville. Vous avez été PARFAITS mes anges ! Chi-chan, tu devrais te lancer dans ce métier, tes photos sont justes SUBLIMES ! Bon, il est l'heure, bye-bye mes petits coeurs ! »
Et le photographe partait en saluant tout le monde avec un geste de la main. Ce mec était speed, ce mec était timbré mais c'est un mec qui sait faire son boulot et savait - à peu près - tout assumer. Taiga reposait son regard sur Chiharu, un petit sourire aux lèvres.
« Rhabilles-toi. Je vais faire de même. Par contre, je ne peux pas rester avec toi, je dois faire d'autres choses aujourd'hui. Journée de merde, j'ai envie de dire. »
La joie d'être mannequin et d'essayer des vêtements pour une autre grande marque japonaise. Parfois ça le saoulait, mais si ça pouvait payer sa vie ainsi que celle de Saaya ... Autant y aller à fond. C'est avec un pas lent qu'il se dirigeait vers les vestiaires pour se changer. Cela ne durait pas longtemps, juste 10 minutes et voilà que Taiga ressortait en mode "civil". Il attendait tranquillement Chiharu en buvant un verre d'eau, installé sur une chaise proche de la sortie.
Il ne s'était pas attendu à ça. A cette rencontre. Ca lui faisait extrêmement plaisir ... Même si son visage ne l'exprimait pas autant.
ça fait mal. Tu le savais pourtant, tu le savais que c'était vrai, mais l'entendre de quelqu'un d'autres était encore plus douloureux, surtout venant de lui. Et puis comme avant, il te gratouille le crâne, affectueusement.
▬ Mais moins pathétique que cette bande de cons.
Tu bloques. Tu aurais du t'y attendre, c'est tellement son genre de te blesser pour mieux te réconforter, ce sadique, mais jamais tu ne lui en voudras. Et tu ris. Tu ne sais pas pourquoi, ça sort tout seul. Et tu ris comme une idiote sans pouvoir t'arrêter. Des larmes perlent sur tes joues, mettant fin au maquillage si soigneux que l'on t'a fait dont tu te débarrasse d'un revers du bras. Il se relève, tu le suis à regret, soupirant. Tu aurais voulu que ça dure plus longtemps, tu l'avoues. Et tu vois cette guirlande qui arrive à nouveau. Qu'est-ce qu'il vous veut, cette fois ?
▬ Bon, parfait-parfait-parfait. Je pense que nous allons nous arrêter ici pour aujourd'hui, je dois réaliser un autre shooting à l'autre côté de la ville. Vous avez été PARFAITS mes anges ! Chi-chan, tu devrais te lancer dans ce métier, tes photos sont justes SUBLIMES ! Bon, il est l'heure, bye-bye mes petits coeurs !
Chi-chan, tu devrais te lancer dans ce métier, tes photos sont justes SUBLIMES !
Vas te faire foutre, bâtard.
Jamais plus tu ne le verrais de la même manière depuis qu'il t'a forcée à porter ces sous-vêtements. jamais. Il se tourne vers toi et tu montes ton regard dans ses yeux, souriante. Comme toujours.
▬ Rhabilles-toi. Je vais faire de même. Par contre, je ne peux pas rester avec toi, je dois faire d'autres choses aujourd'hui. Journée de merde, j'ai envie de dire.
Tu fais la moue, baissant le regard, lâchant un « Ooooh... » de déception. Tu voulais le voir plus que ça, toi. Mais bon, tant pis, on y peut rien, et puis ça n'était probablement pas réciproque. Cependant, tu attrapes le premier stylo qui te passe sous la main et attrape la sienne, y inscrivant ton numéro de téléphone.
▬ ça serait bête de se reperdre de vue maintenant, non ?
Tu lui offres un grand sourire, candide avant de te mettre sur la pointe des pieds, lui embrassant difficilement le front avant de partir vers les loges, sifflotant presque.
▬ Bon j'vais me changer !
Et tu ressors quelques minutes plus tard, habillée de façon différente, plus féminine, parce que les habilleuses vénères désormais ton corps, ça y est, à bat la tranquillité. merde. Un débardeur avec un joli décolleté pas trop provoquant, un mini-short, des bottes montantes et tes cheveux sont mêmes arrangés, à ce train là tu vas finir par avoir du succès, tu sais ? Bah, tu ne t'en rendras pas compte, idiote comme tu es. Et puis tu le vois et tu t'approches de lui, mettant tes mains dans ton dos en souriant, enjouée.
▬ Oh, j'croyais que t'étais parti, c'est chou de m'attendre ♥
Un baiser sur son front, un geste rempli de douceur et de tendresse. Un geste que seule une mère pourrait faire à son enfant, ou sa femme à son mari désespéré. Un geste que Taiga aimait mais n'avouera jamais. Même devant Saaya, si elle venait à lui faire ça, il ne lui dirait rien du tout, il l'emmerderait juste ... Comme à son habitude.
Regardant sa main marqué d'un numéro de téléphone, Taiga nota celui-ci sur son portable avant de ranger cet objet dans sa poche, voyant que mademoiselle avait fini de se préparer. Et bien, elle était mignonne comme tout et le jeune homme ne pouvait s'empêcher de sourire à cela.
« Que tu es mignonne. A mon avis, tu vas te retrouver le plus souvent face à l'objectif que derrière, haha. Et puis moi, partir sans rien dire ? Je ne suis plus comme ça. »
Disait-il sans gêne. Il s'abaissa légèrement pour être à la taille de la jeune fille.
« Pas de soucis pour le contact, je te présenterai à Saaya, sinon elle va me faire la gueule en se demandant qui est la jeune et jolie demoiselle qui a posé avec moi aujourd'hui. Ça lui ressemble tellement. »
Saaya ... Oh sa tendre femelle. Chiharu ne l'avait jamais connu, elle avait quitté le gang trop tôt et la rosette est arrivée bien plus tard après son départ. Triste vérité, mais voilà. Taiga se redressa une nouvelle fois avant de poser un petit baiser sur le front de la miss. Déjà, il n'est pas du genre à faire ça. Du tout. il ne la jamais fait. Mais là, il le faisait quand même. On pouvait changer en huit ans. Surtout en vivant avec quelqu'un. Le jeune homme tapotait la joue de Chiharu avant qu'une assistante faisait signe au jeune homme de venir.
« On ne va pas arrêter de me faire chier aujourd'hui. Bon, j'espère qu'on va se revoir ici, il y a de fortes chances. Je suis vraiment heureux de te revoir, vraiment. »
La sincérité et Taiga, ça fait deux. Mais ici, ça ne pouvait former qu'une seule et unique personne, juste pour la demoiselle, juste pour ces retrouvailles émouvants. Il était content de l'avoir revu. Même si il partait avec le sourire, il avait mal au coeur de devoir partir aussi vite. Vie trop cruelle, vie de saloperie. Laisse moi vivre ma vie.
▬ Que tu es mignonne. A mon avis, tu vas te retrouver le plus souvent face à l'objectif que derrière, haha. Et puis moi, partir sans rien dire ? Je ne suis plus comme ça.
Tu souris, riant un peu, tandis que tu rougis légèrement. être mannequin, hein ? en soit, ça ne serait pas plus mal. mais ça te manquerait de prendre des photos, tu en es certaine. Ah, pourquoi il s'abaisse ? T'aimes pas quand il fait ça. t'aimes bien votre différence de taille, ça te rappelle qu'il est ton grand-frère et ça te plaît.
▬ Pas de soucis pour le contact, je te présenterai à Saaya, sinon elle va me faire la gueule en se demandant qui est la jeune et jolie demoiselle qui a posé avec moi aujourd'hui. Ça lui ressemble tellement.
Saaya ? Alors il est casé, hein. Venant de lui ça n'est pas étonnant. Et puis il t'embrasse le front. Hein ? Tu écarquilles les yeux, portant dubitativement une main sur l'endroit où la chaleur de ses lèvres repose encore, rougissant légèrement. avant qu'une bonne ne l'appelle.
▬ On ne va pas arrêter de me faire chier aujourd'hui. Bon, j'espère qu'on va se revoir ici, il y a de fortes chances. Je suis vraiment heureux de te revoir, vraiment.
Tu ne dis rien, te contentant de sourire. Tout a une fin et voici celle de ces retrouvailles. Quelques petits mots sortent d'entre tes lèvres. Un simple au revoir, un à bientôt, car tu sais désormais que ceci n'est pas un adieu comme tu l'as pensé il y a huit. Tout a une fin et tu tournes les talons pour réellement amorcer celle-ci, tandis que tu t'éloignes de l'asiatique, heureuse de cette drôle de journée, hâtive de rentrer chez toi, de le revoir, de rencontrer sa compagne avec qui tu espères être amie.
Tout a une fin. C'était ce que, ce matin encore, tu croyais.
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